Une arrivée mouvementée..., Shalan, Arkh, Eladote et Ezadryn

MJ
Narration: Ezédryn, Arkh et Shalan

Shalan fait appel à ses connaissances sur l’île au gémissement
Test de connaissance Shalan (Religion) DD ??: 11 (dé) + 7= 18: Echec
Test de connaissance Shalan (Histoire) DD ??: 7 (dé) + 2= 9: Echec
Serviteur invisible entre en action (durée 1h)
Arkh est fatigué

endant une heure, on creusa la tombe où allait reposer Eladote. La petite chose floue qui prêta main forte aux deux humains sur le demande du rôdeur fut d’une aide non négligeable et permit aux compagnons de ne pas songer aux suites de leur aventure pour le moment. Mais tout chose avait une fin. Le serviteur disparut. On déposa au fond du trou la paillasse de la moniale puis avec délicatesse on déposa le corps d’Eladote Eyrtine en terre avant de la recouvrir de terre. Une fois cela fait et l’hommage silencieux qui lui fut rendu, le moment était venue de ne pas s’éterniser à cet endroit.

Ezédryn, en rôdeur confirmé qu’il était, continua son inspection autour du lieu où ils se trouvaient, la chose n’était pas aisée et il fallait bien le dire, une chose était certaine, il ne répéra les traces que d’un seul individu et encore ce dernier n’avait pas du s’éterniser dans le coin puisque les marques de bottes était concentrée sur un petit périmètre et il n’avait en tout cas pas prit la voie de la berge pour se déplacer, préférant soit naviguer ou pire, nager. Il rejoignit ses deux compagnons.

Près des deux tertres, Shalan cherchait vainement à retrouver dans ses souvenirs une quelconque trace qui pourraient lui donner de précieux indices sur l’île aux gémissements mais si de par le passé, il avait dévoré avec passion des centaines de livres sur l’histoire des siens, force était de constater que rien pour le moment ne lui venait à l’esprit qui pourrait éclairer sa lanterne. Circonspect, l’Ar’Tel’Quess observait le druide occupé à fabriquer un petit mannequin de bois qui ressemblait vaguement à une araignée ornée d’une feuille fougère. Sussurant quelques mots au pantin naturel dans la langue des druides, ce dernier s’anima et dès qu’il le déposa au sol, la petite chose se mit à glisser le long de la berge à l'aide de ses huit pattes et cela, dans la direction opposée de la cascade qu’ils entendaient au loin

Voila, c’était fait, deux tombes anonymes perdues au fin fond d’une forêt. Ezédryn jeta un œil autour de lui. La rivière coulait vive emplissant l’air d’une fraicheur vivifiante après la moiteur des sous-bois. Des arbres tutélaires se penchaient sur les tombes leur apportant un peu d’ombre. Oui il y avait malgré tout des endroits plus moches pour passer l’éternité. La mort d’Eladote le renvoyait à la sienne propre. Ezédryn se demandait si lui aussi un jour finirait ainsi et en son fort intérieur connaissait la réponse. Depuis des années il n’avait jamais réussi à se fixer quelque part. Homme de nulle part, ses pas le conduisait au hasard des chemins vers une mort certaine au bout d’une piste. Ses rares amis étaient loin maintenant et au moins il ne leur ferait pas cette douleur de devoir l’enterrer un jour.

Pensant à ses amis, sa mémoire le renvoya à sa dernière conversation avec son plus proche ami, quelques mois plus tôt, loin, loin au nord…

Seuls dans l’auberge, à cette heure tardive, affalés dans les deux vieux fauteuils près du feu, les deux hommes se faisaient face en sirotant l’alcool fort local qui avait réputation de réveiller les morts, chose qu’il ne faut pas prendre à la légère dans certaines régions de Faërun. « Hommes », dans le cas qui nous préoccupe, est un terme générique, car sur le monde de Toryl, nombreuses sont les races à arpenter les chemins ensoleillés (ainsi que les sombres souterrains mais là n’est pas notre propos). Or si l’un deux était bien un homme ou du moins le semblait il, l’autre était sans conteste un demi-ogre. L’un de ces pauvres rejetons d’une razzia sauvage ou peut être le fruit défendu d’un amour interdit ? (l’Amour se nichant parfois dans des endroits bien improbables) Nul ne le sut jamais car l’individu lui-même ne le savait pas et n’avait jamais connu ses parents. Il s’agissait bien entendu du célèbre « Captain » Butch, dit « Le Boucher », commandant des « loups dansants », compagnie de mercenaire de la côte des épées. L’autre, face à lui, était son vieil ami Ezédryn, éclaireur et médecin de la petite compagnie. Le plus laid des deux n’était peut être pas le demi-ogre, Ezédryn étant défiguré par une large cicatrice lui barrant le front et se terminant sur une orbite vide. Ensemble ils avaient écrit quelques unes des plus belles pages des heures de gloire de la petite compagnie. Pour l’heur, depuis quelques mois déjà, « Captain » Butch avait négocié pour lui et ses hommes, un contrat de milice dans un village du nord de la cote des épées. « Captain » Butch venait de reprendre la parole :

- Ainsi, c’est décidé ? Tu pars ?
- Oui, demain matin. Je suis désolé Butch mais je ne supporte pas la vie de caserne que tu me proposes maintenant…. J’ai entendu dire qu’une caravane se prépare à partir pour le Cormyr et qu’ils recherchent un guide expérimenté…C’est l’occasion de reprendre la route. Si je ne la prends pas je sens que je vais finir par m’enterrer peu à peu avec toi.
- Et alors ? Ne sommes nous pas bien ici ? Tu préférais sans doute quand nous crevions de faim, de trouille ou de froid sur la lande ?
- Justement oui ! Au moins nous étions libre….
- Libre ? Pffff, libre de crever pour quelques pièces d’or oui…. Non, pardonne moi Ezédryn, mais je ne te comprends pas… Ne me dis pas que tu te prends pour un de ces foutus « héros » ? Ou pire pour un « aventurier » ? A ton âge franchement il est temps de se ranger, non ?
- Et moi crois tu que je te comprenne ? Padhiver nous a offert un contrat en or pour patrouiller autour du Font à l’Effraie. Nous en connaissons tous les chemins toi et moi, nous pourrions y passer un an à nous glisser sous le nez des orques sans qu’ils s’en rendent comptent et en faisant juste assez de bruits pour qu’ils n’aient aucune envie d’engager le combat…. Et toi tu craches là-dessus pour… pour…une vie de milice…
- Bah, tu ne comprends pas… Dis-moi : Quel est l’âge moyen de la compagnie ? 35 ans ! Tu fais partie des plus jeunes Zed ! Non sérieusement, à part toi, tous les hommes sont contents de ce contrat…. Mais je vois bien que je perds mon temps, tu as pris ta tête de fichue bourrique….

Butch se tut quelques instants avant de reprendre la parole :

- Et puis tu sais, c’est bizarre mais les gens d’ici m’ont accepté… Ca a pris un peu de temps mais aujourd’hui ils me respectent… J’ai ma place dans cette communauté et ça faisait longtemps que je la cherchais… D’ailleurs c’est pareil pour toi non ? Combien de villageois t’offrent des cadeaux pour le veau ou le fils que tu as fait naitre ces derniers mois ?
- Plus de veaux que d’enfants… Si je comprends ? Bien sûr… Mais ça ne change rien pour moi… Tu me manqueras « Captain », toi et tes doux rêves d’harmonie, j’espère bien pouvoir repasser un jour et te retrouver ici. D’ici là je sais bien que tu auras racheté l’auberge vieux soiffard…

Les deux hommes se sourirent et leur vieille complicité leur permis de passer ce cap douloureux. Butch se racla la gorge pour masquer son émotion :

- Le Cormyr donc… Tes vieux démons te reprennent c’est ça ?
- Tu ne peux pas comprendre Butch
- Pas comprendre ? Tu me prends pour un con ? Pas comprendre…. Crois moi Zed, tu ne gagneras rien là-bas, le passé des enfants perdus de Faerun est souvent emplies de choses noires qu’il vaut mieux oublier. Non crois moi tu ne trouveras rien hormis la mort solitaire au bout d’un chemin…

Ezédryn revint à lui et jeta un œil vers ses compagnons du moment. Shalan semblait perdu lui aussi dans ses pensées, le seigneur elfe était resté silencieux depuis un long moment maintenant. Le druide, Arkh, quand à lui, venait de faire naitre, grâce à sa magie, un petit pantin en forme d’araignée qui partit illico pour remonter le long de la berge. Cet homme ne s’arrêtait donc jamais ? Il semblait pourtant bien épuisé.

¤Bon tant pis pour le bain…¤

- Il semble que ce soit le moment de repartir… Je propose néanmoins de s’arrêter un peu tôt ce soir… Cela me permettra d’aller chasser un peu et de nous préparer un repas chaud. Nous avons besoin d’un peu de repos.

e serviteur de Corellon était en effet perdu dans ses pensées. Son esprit s'égarait dans les souvenirs proches de sa terre natale. Le relief et le cours d'eau lui rappelaient certains égarements contemplatifs dans la végétation féérique de son île. Les fleurs y offraient un panel arc en ciel de couleurs. Les narines étaient enivrées par les parfums floraux. Les oreilles étaient égayées par la musique des oiseaux flûtistes. Les yeux étaient émerveillés par la danse aérienne des papillons. La beauté y était simple et brute...

Oui en ce moment, il se sentit déraciné et bien seul. Enfin presque seul...La foi envers le père de la Seldarine l'accompagnait toujours et guidait ses pas. Il avait aussi l'espoir de retrouver des membres du Beau Peuple qui l'aidait moralement. Mais surtout il avait besoin d'actions pour ne plus avoir le temps de retourner ses idées noires dans son esprit. Et de l'action il y allait en avoir...Le druide s'était enfin décidé à animer cette étrange magie qui fait vivre ces petits mannequins animaux de bois et de pierre. Ils avaient maintenant une direction à suivre.

- Sire Ezédryn, je crois qu'en effet que ce soir nous aurons mérité de bien nous reposer. Inutile de courir pour suivre ce petit messager mais il ne faut pas traîner car nous sommes à découverts. Suivre sa direction nous suffit. Je dois vous rappeler de rester prudent et de garder les yeux et les oreilles attentifs. Nous risquons de tomber devant une patrouille de gnolls. J'espère que les frères d'armes d'Arkh ne soient pas très loin.

¤ et que nous allons pas retrouver leurs cadavres...¤

L'Ar'Tel'Quess s'arma de son arc, avec une flêche prête à encocher. Certes il était à découvert mais au moins il verrait de loin arriver l'ennemi.

- bien compagnons il est temps de reprendre notre route...


Marche (armé de son arc) en suivant le messager

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Quelque part en Cormanthor
Temps : beau temps, 22°
Moment :Après-midi

MJ
Narration: Tous

Etat préjudiciable : Ark est fatigué

halan prit la tête du trio, suivi de Arkh et d’Ezédryn, bien décidés à suivre le petit messager qui avançait à son rythme. Ils étaient au calme, évoluant entre la rivière et les frondaisons de d’une forêt qui recelait bon nombre de beautés mais aussi de nombreux dangers. Le druide hahanait sous l’effort d’autant que le temps passait et la chaleur de l’après-midi rendait les efforts un peu plus difficiles pour les corps fatigués.

Etat préjudiciable : Ark devient épuisé

Ainsi au bout de trois heures, après avoir croisé comme seuls êtres vivants des oiseaux hauts dans le ciel, au plumage multicolores, ou encore que ;quelques sauts de poissons venant gober un libellule ou un insecte de passage. Brusquement, alors qu’ils suivaient toujours leur chemin malgré l’allure réduite du druide qui heure après heure éprouvait une certaine difficulté à marcher mais refusait obstinément de se reposer, au détour d’une courbe s’immobilisa par automatisme. Le regard de l’elfe doré portait loin et il venait de d’apercevoir quelques chose à une centaine de toises. Là, devant eux une créature qui ressemblait à deux grands loups étaient en train de farfouiller dans ce qui devait être des cadavres de créature à plume. Non loin de ce charognard, deux petits êtres à la peau verdâtre examinaient ce qui devait être des embarcations. Pour le moment, les trois compagnons bénéficiaient de la discrétion des frondaisons et des arbustes mais s’ils s’avançaient d’une dizaine de mètres, la donne pouvait changer sérieusement.

Arkh était tout bonnement épuisé. Ce mot était presque un euphémisme. Ses cotes cassées, son bras en attele, ses mains écorchées et sa fatigue mentale constituaient la somme de cet état d'épuisement, de loque humaine comme diraient certains... Mais Arkh était du genre stoïque, certes il ne pouvait plus dissimuler à ses compagnons son état préoccupant mais il faisait tout son possible pour suivre le rythme, qui évidemment trop rapide pour son corps mal en point ne faisait que l'éprouver un peu plus. Ses forces déclinaient rapidement.
Le druide avait accédé à la demande de Shalan et avait fabriqué son petit mannequin. Cette tactique avait des avantages et des inconvénients, comme toute tactique d'ailleurs. Cela leur permettait de réduire le plus possible l'écart entre les deux groupes, du moins leur permettait de trouver rapidement en terrain hostile de nouveaux alliés. Le problème trouvait racine dans les moyens. Son état était préoccupant, il avait déjà eu recours aux faveurs de Sylvanus et n'était pas en état de faire quoi que se soit d'autre que d'avancer. Certes il pourrait à nouveau faire appel à ses pouvoirs divins mais pas avant demain. Et le mot demain pouvait signifier jamais en Cormanthor.
La situation qu'il redoutait le plus se produisit, un danger approchait. Arkh observa avec ses compagnons la menace immédiate; deux créatures gobelines avec leurs montures, à certains égards plus redoutable qu'eux.

- Je suis au bout de mes forces, je n'ai aucune envie de combattre ses créatures. Ne pouvons nous les éviter? Je conçois que les éliminer alors que nous avons l'avantage de la surprise puisse être tentant, seulement hormis que je ne pourraisvous être que d'un faible secours, d'autres créatures du même groupe pourrait être attirées par les bruits du combat. Et si je peux peut être suivre à ces choses, je ne survivrais pas une poursuite contre une horde déchaînée. D'un autre coté, si nous les contournons et tombons plus loin sur leurs congénères, nous aurons reculer pour mieux sauter…

« Cap’tain » Butch avait coutume de dire : « la seule chose dont on puisse être sur dans la vie c’est que le pire est toujours à venir ». Présentement Ezédryn n’était pas loin de souscrire à cette opinion. Après quelques heures de marche forcée, qui lui avait rappelé qu’il n’était plus de prime jeunesse, voilà qu’ils tombaient sur ce qui, d’après les descriptions qu’on lui en avait faites, semblaient être des chevaucheurs de loups. Juste au moment où Ezédryn s’apprêtait à proposer de dresser le camp pour la nuit et compter profiter des dernières lueurs du jour pour partir à la chasse ! Sans aucun doute le lutin de la malchance s’acharnait encore sur eux…

Se dissimulant du mieux qu’il pouvait dans les frondaisons, il s’adressa à ses compagnons :

- Parlez le plus bas possible, pour ce que nous en savons ces loups ont peut être l’ouïe très fine… D’ailleurs, dans le même ordre d’idée, pour le moment, le vent semble pour nous mais ça pourrait changer à tout moment et il ne faudrait pas qu’ils sentent notre présence, alors prenons garde à rester face à lui... Ceci dit, je suis d’accord avec Arkh, dissimulons nous et observons pour l’instant… Avec un peu de bol ils partiront dans l’autre sens. Pour la cas où la situation dégénère, je m’éloigne un peu, ainsi si nous devons attaquer ils auront peut être l’impression qu’ils font face à davantage d’ennemis… Je serai à dix pas sur votre gauche… Que la fée vous protège….

Sur ces mots Ezédryn, son arc toujours en main, s’éloigna le plus silencieusement possible de quelques pas sur la gauche de ses nouveaux amis. Puis usant de tout son talent de forestier entrepris de se dissimuler sous les frondaisons sans pour autant lâcher les créatures du regard. La question qui lui trottait par la tête était de savoir s’il suffisait de tuer les chevaucheurs pour que les loups abandonnent ou si au contraire il fallait d’abord s’occuper de ces derniers qui semblaient de loin les plus dangereux…

halan fronça ses sourcils dorés à la vue de la menace lointaine. Il jaugea la force ennemie et en déduit vite qu'il n'était pas de taille à combattre frontalement ces créatures. De plus le druide n'était plus dans l'état physique de faire quoique ce soit. Ezédryn avait opté pour s'abriter dans les frondaisons sylvestres. Le serviteur de Corellon ne mit pas longtemps à le rejoindre, proposant au druide son soutien pour le suivre. La discrétion étant de mise, il chuchota ses intentions au forestier et au druide, une fois rejoint.

- Ankh, je crois que vos amis ont été repérés. Ils vont être rejoints d'ici peu par une patrouille de chiens sanguinaires. Et vu votre état vous ne leur seriez d'aucun secours. Je propose qu'Ezédryn efface rapidement nos traces et reste à vos côtés. Moi je vais longer les abords sylvestres à bonne distance de cette patrouille et porter secours à vos amis. Récupérez des forces. Si vous n'avez pas de nouvelles d'ici la prochaine nuit, vous aviserez...

Le serviteur de Corellon avait pris sa décision et n'attendit même pas l'approbation de ses compagnons d'aventure. Il n'était pas du genre à reculer devant le danger. L'avenir de leur survie était maintenant dans le ralliement des deux groupes et bien sûr dans la bienveillance du Seigneur de la Seldarine. Les dons de pisteur d'Ezédryn lui auraient été très utiles mais laisser seul le druide c'était inconcevable.



Gardant une distance raisonnable de la patrouille, il la suit par les abords de la forêt, arc en main

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Quelque part en Cormanthor
Temps : beau temps, 22°
Moment :Après-midi

MJ
Narration: Shalan

Etat préjudiciable : Ark est fatigué

Ezédryn observe les loups
Test de connaissance de la nature DD 15 : 19 (dé) + 4 (comp)= 23 : Réussite
Ezédryn ientifie les canidés comme étant des worgs.

insi l’elfe doré s’était décidé pour une promenade sylvestre, ce qui pouvait passer pour un véritable défi en Cormanthor même pour un elfe mais d’évidence, le bras armé de Corellon se jugeait sa décision bonne et s’en remettait à la protection du Seigneur de la Seldarine.

Pourtant, alors qu’il pénétrait un peu plus profondément dans la forêt, longeant l’orée en direction de l’ennemi, force était de constater que ce qu’il avait décrété comme étant une patrouille s’attardait sur les lieux. Il ne s’était pas avancer de beaucoup ; peut-être dix toises tout en gardant un œil vigilant sur le groupe d’indésirable.

Derrière l’Ar’Tel’Quess, Ezédryn et Arkh s’étaient tournées vers les protections des arbres du Cormanthor. Le druide était en piteux état et si tout son être désirait désormais se tourner vers le Chêne-Père, Arkh savait qu’il ne pourrait se consacrer à ses dévotions qu’au coucher du soleil ou une fois la nuit tombée. Ce qui n’allait pas arriver avant quelques heures. Alors que le druide profitait de ces quelques instants pour s’asseoir, Ezédryn demeurait à ses côtés, protégés derrière une bouée de jeunes bouleaux, à observer ce qui pouvait rapidement devenir leurs ennemis et en particuliers les loups.

A voir leur corpulence, les bêtes devaient peser plus d’un quintal, de belle bête à la fourrure grise tirant sur le noir, ces loups changeaient de l’ordinaire prédateur que le rôdeur avait déjà vu maintes fois au cours de ses précédentes aventures. Et la réalité s’imposa dans son esprit, il s’agissait de worgs ce qui pouvait changer singulièrement les choses en cas de combat…

Devant eux, les gobelins venaient de quitter les embarcations et se dirigeaient vers les loups, l’un d’eux désigna l’aval, le second l’amont, et une conversation animée s’engagea entre les deux petits êtres. Les worgs eux, continuaient à s’interesser pour le moment aux cadavres…

« Celui qui part devant, seul, en éclaireur, est souvent aussi celui qu’on retrouve, un pieu dans le cul, à l’entrée du village orque »
De l’art de l’éclaireur - Manuel de Survie des Loups Dansants

C’est en songeant à cette dure leçon apprise lors de son entrée dans la célèbre compagnie de mercenaire qu’Ezédryn regardait Shalan longer les frondaisons en direction des worgs. L’elfe se mouvait bien, il était presque invisible dans les bois et seul l’œil entrainé d’Ezédryn et surtout le fait de connaître ses intentions, lui permettait de suivre sa progression.

¤Ce serait plus difficile sans les éclats de soleil sur la chemise de maille et le bouclier en acier, ceci dit… Trop Troll… on n’est pas sorti d’affaire…¤

Pour ce qu’en savait Ezédryn, les worgs avaient des sens encore plus affutés que des loups ordinaires. Tout cela l’emmenait vers une unique conclusion : La situation allait dégénérer… Il le sentait au plus profond de son âme et son âme, quoique parfois légèrement paranoïaque, ne l’avait encore jamais trahi. Si l’on exceptait bien sur les quelques mémorables cuites qui avaient permis à cette dernière d’emmener subrepticement Ezédryn dans des endroits étranges, plans parallèles peuplés de lapin roses ou houri Calymshite enfiévrées.

Ezédryn se tourna vers Arkh. Ce dernier avait toujours aussi l’air épuisé et ne semblait tenir debout que par un effort surhumain. Encore une fois, il rendit en son fort intérieur hommage à la force de caractère de l’homme.

¤Ce type est un roc… Mais bien proche de la glissade de terrain…¤

Jetant un œil autour de lui, il chercha rapidement à repérer un arbre aux branches suffisamment basses qui permettraient de hisser Arkh dessus en cas d’urgence. C’était leur seule chance face à ce type d’ennemi : Eviter le contact à tout prix, tirer quelques flèches de leur perchoir et peut-être essayer de profiter de l’intelligence des worgs pour tenter à leur dépend quelque coup de bluff monumental… Malheureusement pour l’instant aucune autre idée ne lui venait à l’esprit et son cerveau lui semblait à l’image des plans inférieurs, vide, obscur et glacé d’une peur abominable.

Arkh vit Shalan partir avant qu'il puisse lui dire un mot. C'était peu être pas plus mal, un mot de trop pouvait être le dernier. Il suivit un moment sa progression du regard puis le perdit de vue sans pouvoir le retrouver. Le sourire dissimulé sur le visage du rôdeur sous entendait que lui savait parfaitement où se trouvait l'elfe. Arkh se détourna de la scène et profita de ce répit momentané pour se reposer un peu. Bien sur, aux vues de la situation, la détente ne serait pas au rendez-vous. Toutefois, le seul fait de ne pas marcher soulageait déjà grandement le druide.
Une fois plus ou moins assit sur contre un arbre, Arkh essaya de plonger dans une de ces méditation, qui ont pour lui toujours été salutaire. Seulement la tension de la situation ne permettait pas ce genre d'exercice. Le druide pouvait observer le rôdeur étudier les alentours. Outre son visage maussade, le fait qu'il n'ait rien dit, signifiait déjà beaucoup.
Arkh parla en baissant volontairement la voix:

- On ne peut pas rester ici. Comme je peux le lire à l'expression de ton visage, tu penses également que ça va mal tourner si on reste là. Je ne vois que deux possibilités, soit on essaye de les contourner, soit on se trouve une position suffisamment élevée pour être hors de portée immédiate, tout en ayant une vue suffisamment dégagée pour voir comment évolue la situation.