Une arrivée mouvementée..., Shalan, Arkh, Eladote et Ezadryn

Deuxième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Quelque part en Cormanthor
Temps :
Moment :Fin de matinée

MJ
Narration: Ezédryn

zédryn n’avait aucun souvenir de Valombre, pourtant il était persuadé qu’une partie de son passé était intimement lié à ce lieu. C’est pourquoi après tant d’année passée su il avait quitté son ancienne vie et s’était dirigé vers les Vaux., véritable grenier des Contrées du Mitan. La route fut longue et les jours qui passèrent n’entama en rien la détermination de l’homme de rejoindre ce val est réputé pour accueillir les aventuriers qui préfèrent mener une vie paisible. Il y parvint dans le courant de la seconde chevauchée de Kythorn et le premier endroit où il mit les pieds fut l'auberge du Vieux Crâne, qui se trouvait au pied du promontoire de granit blanc du même nom et dont la notoriété publique était qu’elle abritait bon nombre d’aventuriers. Ezédryn se posa dans la salle commune et comme à son habitude détailla les occupants, de nombreux guerriers de toutes races étaient présent. Puis ce fut l’annonce, soudaine, celle d’un crieur qui avait fait irruption dans la salle pour parler au nom de l’intendant de Valombre. Ce dernier recrutait des aventuriers souhaitant mettre leur lame au service du Val et de sa population car depuis plusieurs semaines, des enfants, en majorité des adolescents avaient disparus. Aujourd’hui on en dénombrait une dizaine. On venait justement de retrouver une fillette de sept ans qui avait échappé au rapt. Traumatisée, la jeune fille avait consentit à révéler la présence d’hommes chiens…depuis elle se cloisonnait dans un silence absolu.L’intendant de Valombre avait alors décidé d’enrôler plusieurs aventuriers pour mener des enquête. Très vite, des rumeurs faisaient état de la présence de gnoll qui s’aventuraient un peu trop près des hameaux avant de retourner se réfugier dans l’ancienne forêt des elfes. On murmurait également que des drows étaient peut-être impliqués bien que des fermiers avouaient que si des elfes noirs qui s’étaient installés à la surface du Cormanthor, Valombre n’avait pas souffert récemment d’attaque ou d’infiltration. Mais était-ce là véritablement le problème ? Non la vie d’enfant était en jeu et il fallait que ces disparitions cessent. C’est ainsi qu’Ezédryn rejoignit un petit groupe d’aventurier prêt à s’aventurer sur les terres du Cormanthor sous la direction d’un paladin de Tempus répondant au nom de Leroy de Marsemble. Le groupe était composé d’une dizaine d’hommes, humains et demi-elfes, tous formés au maniement des armes.

Le groupe prit la direction de la forêt et ce n’est pas le premier jour qu’ils réalisèrent qu’ils se trouvaient lieu exceptionnel. En marchant au milieu des érables géants, des menaçantes voûtes sombres et des chênes majestueux, ils comprirent vite qu'ils venaient de pénétrer dans un autre monde. Monde. C’est à la fin du second jour qu’Ezédryn, l’éclaireur du groupe trouva des traces de gnolls mélangées à celles plus petites d’humains. Elles étaient nombreuses et s’enfonçaient encore profondément dans la forêt. L’homme à la cicatrice hésita à cet instant, un mauvais pressentiment l’envahit. L’expérience lui dictait de se méfier que la traque ne se retourne pas contre eux. Leroy demeura sourd aux avertissements du rôdeur, hélas pour lui. Quand ils firent halte pour la nuit dans une clairière, personne ne s’attendait à l’attaque, personne sauf Ezédryn qui veillait. Des gnolls, en nombre, s’abattirent sur les compagnons dont la plupart n’avait jamais combattu en masse. L’inexpérience fut la cause de leur mort. Ils moururent, le dernier à expirer fut Leroy quant au rôdeur humain, il n’avait même pas sortit son arme, car il savait que ce combat était perdu d’avance. Il avait crié aux hommes de sa compagnie de prendre leur jambe à leur cou mais le paladin de Tempus avait exhorté au combat. Le fou.

Ezédryn avait fuit, mais le Cormanthor était un lieu où il n'était pas difficile de s’égarer et si autrefois la grande foret s'étendait jusqu'au Bief du dragon et recouvrait les nations actuelles du Cormyr et de la Sembie, elle demeurait encore aujourd’hui vaste et dangereuse. La veille, il avait retrouvé la trace de gnolls, qui sortaient d’un amas rocheux parsemée de plusieurs cavernes ou autre grottes que le rôdeur préférait éviter de visiter. Les nombreux menhirs, dolmens ou rochers granitiques entouraient une flore abondante, variée et parfois démesurée qui ne rendait pas sa tâche facile.

Il avait fait une pause au cours de cette nouvelle matinée, les traces qu’ils venaient de trouver étaient récentes, moins de deux jours. Se préparant à repartir, le rôdeur soudain se raidit. Il avait crut entendre des éclats de voix provenant de derrière lui, il se détourna pour faire face aux quelques rochers parsemés de frênes, de charmes et autres arbre. C’est là qu’il décela à quelques mètres de lui, un petit sentier, juste un passage d’homme….

Les dieux, et ceux du monde de Toryl n’y font pas exception, souffrent souvent d’une infirmité néfaste aux plus grands héros. Nombreux furent les philosophes, clercs ou autres érudits, à avoir débattu de la question, que ce soit sur de grandes places ombragées ou dans de vastes amphithéâtres, à savoir : Comment doit on nommer ce terrible handicap ? Pour ne point te lasser, ô lecteur, sache donc simplement que deux principales écoles s’affrontent à ce sujet, l’une prêtant aux Dieux une fatale attraction pour « l’Humour Noir », l’autre préférant leur attribuer une forme toute symbolique mais non moins dangereuse d’un penchant cruel à se réjouir de « l’Ironie du Sort ».

Toujours est-il que, pour l’heur, cette manie dérangeante de la Malice Divine venait à nouveau de s’exprimer au travers de la situation paradoxale dans laquelle se trouvait notre Héro. Ce dernier devait en effet s’avouer que, tout homme des bois qu’il était, grand éclaireur des compagnies mercenaires du Nord, pisteur et chasseur hors pair, il était manifestement perdu, égaré, paumé. Pire, la moindre branche qui craquait dans le sous bois déclenchait illico une crispation nerveuse et visiblement incontrôlable de sa main sur un arc qu’il ne semblait pas avoir lâché depuis plusieurs jours.

Ezédryn inspira profondément. Tous ses sens en éveil, il était à l’écoute de la forêt qui l’entourait. Les éclats de voix qu’il lui semblait avoir entendu s’étaient tues sans qu’il puisse mettre un nom sur le langage employé. Dans l’expectative, il hésitait à voir dans le petit sentier devant lui le comble du traquenard ou l’espoir d’une échappatoire. Grattant machinalement l’atroce cicatrice qui l’avait rendu borgne et s’étirait largement sur son front, il réfléchit quelques instants.

¤Bon ! Bilan : Complètement paumé, une demi-gourde d’eau, plus de rations de survie et les lapins du coin qui ont l’air plus malin que moi… Pas le courage d’ôter cette armure de cuir de peur qu’un de ces p.. de gnoll me tombe dessus, du coup ça commence à gratter dessous… Bref, on ne peut pas dire que la situation soit particulièrement brillante… Manquerait plus qu’il pleuve…¤

Repensant brièvement aux raisons qui l’avaient conduit là, il ne put néanmoins s’empêcher d’éprouver un sentiment paradoxal de soulagement et d’angoisse à la fois : Au moins il était toujours vivant, grâce à ce génie stratégique qu’il possédait parfois et qui lui avait fait prendre le parti de la «décisive poussée éclair en arrière ordonnée » que certains esprits chagrins confondent parfois avec la fuite. L’angoisse, elle venait bien entendu de la question suivante : Vivant, oui, mais pour combien de temps ?

Haussant les épaules, il prit sa décision et s’avança prudemment sur le sentier qui, à défaut d’autre chose, lui semblait la seule véritable option qu’il lui restait.

¤Mais quel genre de bestiau peut donc tracer un sentier dans cette étrange forêt…¤

Deuxième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Quelque part en Cormanthor
Temps : /
Moment :Fin de matinée

MJ
Narration: Shalan, Arkh et Eladote

Arkh perd deux torches.
Shalan perd un allume feu.

Arkh étudie les lieux
Test de connaissance de la nature Arkh DD 12 : 8 (dé) + 5= 13 : Réussite

es torches du futur Gardien des Feuille et l’allume feu de l’elfe doré eurent le résultat escompté celui de permettre aux trois compagnons de se retrouver face à un cadavre en putréfaction. Il se trouvait au fdond de la grotte, contre une paroi sur laquelle il n’y avait aucune issue. Sur le sol, des petits os, de l’herbe séché, des excréments, tout ce qui pouvait ressembler à une tanière de rat comme le confirmait les connaissances des druides. Eladote et Shalan entouraient le novice qui étudiait avec attention les lieux. Le cadavre se trouvait non loin de cet « abri », il s’agissait d’un homme, son visage était proprement ravagé, il ne subsistait rien du nez, des lèvres, des joues, des yeux, à la place un trou béant. Tout comme son ventre, dont la chair donc la couleur présentait quelques nuances verdâtres était déchiquetée et quant à l’intérieur, un magma sanguinolent, une véritable soupe semblait constituer le plat de résistance des petites bêtes qu’ils venaient d’exterminer. Il devait mesurer plus d’un mètre quatre soixante dix et était vêtue d’habits aux couleurs vives, enfin ce qu’il en résultait du premier coup d’œil du druide.

MJ
Narration: Ezédryn

Ezédryn s’avance sur le chemin
Test de survie Ezédryn DD 15 : 13 (dé) + 4= 17 : Réussite
Test de connaissance de la nature Ezédryn DD 15 : 18 (dé) + 4= 22 : Réussite

ntrigué, Ezédryn s’avança sur le chemin, crapahuta gaiement sur une courte au travers un escarpement rocheux, séduit par le silence et la beauté sauvage qui s’offrait à lui. Toutefois, il demeurait sur ses gardes. Il trouva par deux reprises des traces des pas, qu’il identifia comme étant celle de gnolls mais elles n’étaient pas récentes. Il s’avança encore un peu plus, les sens aux aguets pour se retrouver dans une zone un peu plus boisée. Face à lui, à moitié dissimulé par les nombreux arbres se trouvait une paroi rocheuse de plusieurs dizaines de mètres de haut. Infranchissable. Mais ce n’est pas cela qui intéressa en premier lieu le rôdeur. Face à lui, le chemin, un peu moins marqué, menait à une ouverture dans la roche, un boyau ou une galerie, de taille humaine….

¤Flutouille… C’est bien ma veine… Un cul de sac !¤

Ezédryn contemplait la paroi rocheuse en se demandant si en d’autres circonstances il n’aurait pas eu plaisir à en tenter l’ascension. L'âme humaine est ainsi faite que la notion d'infranchissable excitera toujours l'imagination enfiévrée de quelques casse-cous qui auront à coeur de prouver que l'impossible peut toujours être atteint. C'est du moins ce que pensait Ezédryn à cet instant précis. Toujours est il que ce n’était ni le lieu, ni le moment de se lancer dans quelque exploit sportif, aussi reporta-t-il son attention vers l’ouverture dans la paroi. Il s’attendait à tout moment à la voir vomir une armée de Gnolls assoiffés de sang, ou au mieux quelque ours enragé, et n’éprouvait que peu d’attirance pour cette dernière.
Ezédryn traversait, depuis le massacre de sa compagnie de jeunes aventuriers, certes un rien têtes brulées, une phase insidieuse de pessimisme dont il ne savait plus dire si elle reposait sur une vision lucide de la vie ou plus simplement sur une lassitude profonde de cette Malice Divine dont nous parlions plus haut et dont il pressentait qu’elle s’acharnait sur lui…

¤D’un autre coté, c’est peut être l’occasion de s’installer quelques temps dans un coin peinard et bien planqué (le chemin d’accès ne devrait pas être trop difficile à dissimuler), le temps de reconstituer les réserves de baies et autres champignons à fumer….¤

Dans tous les cas, il fallait d’abord s’assurer que ladite caverne soit libre de tout occupant malintentionné envers un pauvre rodeur égaré…. Aussi rangeant soigneusement son arc dans son étui, arme fort peu pratique dans un endroit confiné, Ezédryn sortit sa longue épée et après en avoir testé le fil sur le gras du pouce et s’être assuré ainsi de son parfait tranchant, entreprit de s’approcher de l’ouverture. Ce faisant il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il était bien conscient, qu’avec sa veine habituelle, dans quelques secondes, allait surgir de la caverne ou l’armée de gnolls ou l’ours mal léché …

¤Mais qu’est ce que je fous là, bon sang, c’est plus de mon âge ces trucs…¤

La jeune moniale était sur les pas du druide, qui était allé examiné le reste de ce pauvre homme aujourd'hui dévoré par les rats. Elle fut surprise de voir ce que les rats en avait fait, et trouva çà des plus démotivants. Elle se retint de vomir en sentant l'odeur du cadavre en décomposition.

-Ouch ! c'est répugnant ! Je me demande depuis combien de temps il est la, en tout cas, je suggère que l'on continue, je n'ai aucune envie de fouiller ce personnage et encore moins de rester à ses cotés.

La jeune moniale retourna près du paladin, avec une main sur la bouche et en faisant bien attention de ne plus respirer par le nez. C'était la seule solution pour elle de ne pas régurgiter son repas.

Son âme de moine hésitât un instant entre faire une sépulture pour ce malheureux, et le laisser à son travail actuel. A savoir un dépôt de nourriture. Mais évaluant le danger, elle s'addressa à Shalan.

-C'est horrible, je suggère que nous ne trainions pas, de plus si cet endroit est le garde manger aux bestioles, ils ne vont pas tarder à revenir. Et je ne souhaite pas les affronter une seconde fois étant donné l'état de mes bras.

Eladote s'approcha un peu de l'issue afin d'en distinguer le fond, et savoir ce qu'il l'attendrait.

e serviteur de Corellon gardait bien sa cape contre son visage, évitant de respirer l’air malsain de la grotte. Il était écœuré par ce corps en putréfaction. Il passa sa torche le long du corps, découvrant l’horreur du festin sanguinaire des rats. Qui était-il ? D’où venait –il ? Les seuls indices étaient ses vêtements colorés. Shalan avait l’intuition que c’était le propriétaire des lieux. Il n’y avait pas d’armure ni d’arme. Aucun aventurier digne de ce nom ne s’aventurait dans la forêt du Cormanthor sans arme. En tout cas qui que ce soit, il ne méritait pas de mourir et de pourrir dans de telles conditions. Il prit donc le partie de considérer cet amas de chair comme celui de l’un des siens. Avec sa torche il embrasa les vêtements du mort et recula. Lâchant le pan de sa cape , il attrapa son symbole religieux du Père des elfes et adressa des prières sacrées envers le père de la Seldarine pour que l’âme du défunt repose en paix.

’ ’ ’ … ’ ’ …

Il déposa la torche enflammée sur le corps puis invita ses compagnons à rebrousser chemin , pour respirer une atmosphère plus saine et prendre le chemin où la brise avait caressé son visage. Il dégaina sa longue lame, prêt de nouveau à affronter de nouveaux dangers…

Arkh trouvait l'attitude répulsive d'Eladote un peu excessive. De part sa formation, il avait appris à vivre avec. Il revoyait encore ses maîtres essayer de lui démontrer que l'une des principales qualités d'un diplomate est de connaître le prix de la paix. Plus qu'une signature au bas d'un document de papier ou qu'un compromis mal tissé entre plusieurs entités politiques, la paix avait toujours comme corollaire cette odeur de charnier et à ces champs de cadavres. Cette odeur et ces images rappelaient aux diplomates, qui n'avaient souvent fait que respecter la volonté de leur souverain, quelles étaient les effets de ce fléau nommé la guerre. Etre conscient de cette réalité était impératif, ne serait ce que pour pouvoir avec raison tempérer les volontés de son souverain.
Arkh chassa ces souvenirs en secouant la tête et regarda l'elfe brûler le cadavre. Il aurait bien aimé le fouiller pour essayer de savoir qui était cette personne toutefois sachant qu'il y avait peu de chance que le corps contienne quelque indice, il n'interrompit pas Shalan. Au regard de ce qu'il savait, le druide était presque sur que cette homme n'était pas mort ici.

¤ Le maître des lieux aurait du être un puissant magicien, nul traces d'un combat où un tel être aurait pris part n'étaient visible et l'idée qu'il est pu être tué par des rats semblait risible. Un serviteur? Que serait il venu chercher ici? Un aventurier? Sans armes? On les lui aurait prises? Ce qui sous entend l'intervention de créatures plus intelligentes que les rats. Une personne tuée ailleurs et emmenée ici pour faire disparaître son corps? Un prisonnier que les rats ont trouvé? Mouais, que des suppositions en somme. En outre si jamais le sol aurait pu nous donner des indices, différencier des empruntes parmi toutes celles qui doivent se trouver ici dépasse de très loin mon niveau… ¤

La litanie mortuaire elfique l'arrachant à ses pensées le druide l'écouta et suivit ses compagnons sans un bruit.

Deuxième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Quelque part en Cormanthor
Temps : /
Moment :Fin de matinée

MJ
Narration: Shalan, Arkh, Eladote

e chevalier de la Seldarine avait prit les devants en embrasant les tissus souillés du cadavre et imbibés de liquides corporels en tout genre. Le corps ne s’embrasa pas. Tout juste quelques grésillements, et quelques flammes à peine perceptibles mais une chose était certaine le corps resterait à pourrir à cet endroit. L’un après l’autre, ils s’insinuèrent dans la faille qu’ils avaient repérée au préalable, Shalan en tête. Les épaules des trois aventuriers touchaient la paroi rocheuse, un peu humide, mais chacun n’avait qu’une idée en tête, se diriger vers la lumière qui leur faisait face pour respirer à plein poumon et gourmandise l’air frais qui leur parvenait.

En dernière position et à la perspective de sortir à l’air, Arkh essayait de mettait de l’ordre dans ses idées et de se concentrer sur sa mission. Il lui fallait retrouver Yvhann Yössmar et Enoriel, les Gardiens Errants qui se trouvaient en Cormanthor.La tâche pouvait paraître insurmontable surtout ici sur les anciennes terres du Cormanthyr. Mais sans doute que le Loup Argenté saurait lui indiquer le bon chemin à lui et Eladote.

S’extirpant de la faille sans difficulté l’elfe doré n’eut guère le temps d’apprécier de se retrouver sur la terre de ses ancêtres, ni les bienfaits des ratons du soleil qui perçait les voûtes forestières du bois médian qui l’ entourait, ni l’air embaumant de mille et une senteurs exquises. Et pour cause, à peine immergeait-il de la faille, à l'air libre, le chevalier de la Seldarine tomba nez à nez avec un humain, épée à la main qui venait en sa direction qui s’immobilisa immédiatement. Eladote et Arkh firent également leur apparition et s’immobilisèrent à leur tour en apercevant le nouveau venu.

MJ
Narration: Ezédryn

e rôdeur fut lui aussi tout à sa surprise de voir immerger de la cavité un humain, l’épée au clair. Il s’immobilisa, sa lame toujours en main et détailla avec un étonnement visible le nouveau venu. Une masse de cheveux couleur o flottaient librement sur ses épaules et encadraient un visage opale, aux traits fins, et juvénile qui trahissait un ascendance assurément ellfique. C’était un guerrier, assurément mais l’humain n’eut guère le temps de se poser des questions que deux autres individus immergèrent à la suite. Un homme et une femme.

On pouvait le dire, le Cormanthor était plein de surprise….

L’estomac toujours noué, Ezédryn inspira profondément pour calmer un cœur battant encore la chamade. Quand il avait entrevu un mouvement dans l’anfractuosité, il avait bien pensé être arrivé à l’un de ces croisements de la vie ou seul le plus fort s’en sort. A son âge, ce n’était pas un mince soulagement que de constater qu’avec un peu de chance il pouvait s’en tirer sans combattre. Ezédryn était en effet arrivé, depuis quelques temps déjà, à la conclusion que, de tous les combats, le meilleur était celui que l’on pouvait éviter.

Dans les secondes qui suivirent l’apparition de l’elfe, il vit néanmoins la patte malicieuse du Petit Lutin de la Malchance qui lui jouait un nouveau tour. Ezédryn quoique pouvant légitimement prétendre parler l’elfique, se faisait néanmoins souvent l’effet d’une corneille s’essayant au rossignol quand il tentait une conversation en cette langue. Aussi s’apprêtait il à croasser un timide « Alaë ? » quand il vit coup sur coup émerger derrière l’elfe deux individus supplémentaires, indéniablement humains. A la réflexion peut être même venait il de tomber, de façon plus qu’improbable, sur de possibles alliés. A cette idée, pour la première fois depuis quelques jours, Ezédryn eut une pensée émue pour la Fée de la Chance.

¤ Bien, comment partir sur de bonnes bases ? Ah ! D’abord baisser cette épée… La ranger ? Euh… On va attendre un peu de voir. Réfléchissons ensuite… Quelle tête puis je bien avoir en ce moment ? Fringues ? Couvertes de poussières etc… Dernier rasage ? Aie ! Deux jours au moins… Mon bandeau ? Flutouille ! Je l’ai enlevé toute à l’heure quand j’avais trop chaud, vite le remettre avant que de faire peur à ces braves gens… Et puis bah tant pis, je range l’épée également, s’ils sont vindicatifs, hop trois bonds j’attrape mon sac, hop trois autres bonds je disparais dans les fourrés ! ¤

S’époussetant sommairement, Ezédryn rangea rapidement son épée dans son fourreau et remit adroitement le bandeau qu’il utilisait habituellement pour masquer sa cicatrice et son œil borgne. Ce faisant il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu ridicule mais préférait ce sentiment à celui de susciter une quelconque frayeur chez un chevalier elfe maniant une si longue épée. Ceci étant fait il s’éclaircit la voix et affichant son plus engageant sourire, prit la parole dans cette langue commune qui permet à tout être pensant de Toryl, de se comprendre à défaut de s’aimer.

- Ma foi, je n’imaginais pas, en l’approchant, que cette caverne puisse contenir tant de monde… Permettez-moi de me présenter, Ezédryn, pisteur et guide occasionnel. Malencontreusement égaré en cet étrange endroit que l’on nomme Cormanthor. J’espérais pouvoir trouver ici un endroit un peu abrité pour me reposer de deux jours éprouvants passés à jouer à cache-cache avec des gnolls puants et mal embouchés mais manifestement vu votre empressement à en sortir l’idée n’était point trop bonne…

Tout en tenant ce discours, Ezédryn d’une part détaillait avec curiosité ses interlocuteurs de pieds en cap essayant d’évaluer leurs chances de survie à chacun dans un environnement tel que celui de la forêt qu’il venait de traverser récemment et d’autre part se glissait discrètement vers son sac pour le cas où il lui faudrait appliquer le plan B.

e serviteur de Corellon était sur ses gardes, grande lame et écu aux poings. Il s’attendait depuis son arrivée dans ce lieu à affronter des créatures de plus en plus affreuses. Et voilà qui tomba nez à nez sur un humain…Il ne baissa pas sa garde pour autant et même mieux, il redoubla de prudence. Il se souvent de l’extrait des Lames d’Argent et Nuits Estivales du Haut Barde Shalsheira Talandren :

« Dans le beau royaume de Cormanthyr, le temps des troubles était venu. Les seigneurs et les gentes dames des plus vieilles lignées se sentaient menacés par leurs cauchemars les plus noirs. La Bête puante qui rôde la nuit, l’animal velu qui guette l’occasion d’étriper, de souiller, de violer et de piller… Le monstre qui devient plus dangereux chaque jour… L’humain ! »

Ceux de sa race avaient une révulsion croissante envers les humains. L’attaque récente des mages thayens sur l’Ile sacrée Eternelle Rencontre avait renforcé ce sentiment. Shalan était lui sous sa réserve. Il avait pour l’instant noué une bonne collaboration avec les deux humains qui l’accompagnaient depuis qu’il avait mis les pieds dans le Cormanthor. Néanmoins, il fallait rester prudent.

Le fils du soleil qui lui valait le prénom de Shalan avait hérité un précieux cadeau du Père de la Seldarine qui lui permettait de détecter le mal dans les âmes. C’était devenu pour lui comme un sens supplémentaire au même titre que ceux de la vue, de l’odorat, du toucher, de l’écoute. C’est ainsi qu’il scruta l’âme de l’humain avant de prendre la moindre décision…

L’humain avait rangé son arme. Mais il en maniait une autre des plus subtiles : sa langue ! Un moment donné, Shalan crut qu’il était fou ou alors très malin … Le paladin était quand à lui toujours armé et prêt à agir…En effet, peut être que c’était un subterfuge de l’humain qui attendait du renfort et gagnait ainsi du temps en parlant. Les pillards étaient monnaie courante

- Humain, je ne sais quelle branche t’est tombée sur la tête…Le Cormanthor est une terre sacrée et dangereuse. On ne s’y promène pas ainsi impunément seul. Quel trésor crois tu piller ici ? Qui nous dit que tu es seul ?

Le ton du paladin était sec et froid comme le métal de son arme. Et donc pour l’instant rien de quoi réconforter le nouvel arrivant…


Sur la défensive. Détection du mal