L'azur des dragons, Chapitre I : La fuite - Karmeth

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin

***

Le salut amical du nain lui avait été rendu par un timide geste de la part du mendiant mais un sourire en coin suivit d'un détournement rapide du regard révéla qu'il espérait certainement autre chose.
La clé tourna difficilement dans la serrure un peu rouillée mais il ne fallut guère d'effort à Karmeth pour venir à bout de cet obstacle: un léger cliquetis se fit entendre et la porte s'ouvrit de l'intérieur sans heurt dans un abominable grincement des gonds.
Un souffle d'air frais s'engouffra alors à l'intérieur de la maisonnet créant ainsi un nuage de poussière. Cette unique pièce du rez de chaussée était à l'image de l' aspect extérieur de la bicoque: simple et vétuste. Il y avait très peu de lumière et hormis l' éclairage du soleil qui filtrait à traver l'unique fenêtre à côté de la porte, il régnait en ces lieux une pénombre fort peu hospitalière.
Visiblement il n'avait pas connu de passage ici depuis un certain nombre de mois à juger par la saleté et la moisissure sur le mobilier.
Parmi les meubles une table circulaire entourée de trois tabourets trônait au centre, un peu plus loin dans la coin droit, on avait planté un commode juste à côté d'un coffre, tous deux fermés. Dans le coin opposé, un ecalier montait à un étage supérieur.
Tel était donc la maison de Tommy, ce dernier était encore affairé avec ses chevaux lorsque le prêtre découvrait ce havre de paix.

- Vas-y entre et fait comme chez toi!

C'était le marin marchand qui criait de son "écurie".

Obéissant à l'injonction de son ami Karmeth s'avança dans la salle, gêné par la poussière et le manque de clarté de la pièce.
Laissant ses yeux s'habituer à la faible luminosité, il fit quelques pas en direction de la commode afin de déposer ses affaires à côté.
Il poussa un bref soupir de soulagement en détachant les attaches de son arme de son dos, son corps s'y habituait de plus en plus mais comme il ne l'avait pas retiré durant le court trajet en chariot la traction et les frottements perpétuels accentués par le cahotement incessant du chariot avait finit par irriter légèrement ses épaules.

¤Bientôt la peau durcira et je ne la sentirai même plus¤

L'épée à deux mains rejoignit son havresac contenant ses maigres possessions, à savoir ses outils de forgerons et son nécessaire de survie, et il s'étira longuement.
Il commença alors à ôter son armure avec des gestes précis et rapides, dénotant une certaine habitude qui s'installait du fait qu'il avait répété ces gestes chaque soir durant le trajet de la caravane.

¤Ça doit être plus poli d'ôter son armure et de déposer ses armes quand est invité chez quelqu'un, de plus je n'en aurai sans doute pas besoin ici¤

Une fois l'armure rangée avec le reste, le nain fit jouer ses muscles, content de se sentir plus léger. Porter une lourde charge ne le dérangeait certes pas, surtout si elle pouvait lui sauver la vie, mais il était tout de même heureux de pouvoir s'en libérer le soir venu car il ne se rappelait que trop bien des rares fois où il avait été obligé de dormir avec lorsque l'endroit n'était pas sûr.

Il entreprit de dépoussiérer une chaise en essayant de ne pas trop salir ses vêtements avant d'y prendre place pour attendre son hôte qui commençait à se faire long.

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin



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L'obscurité n'était- il ne le écouvrit que trop tôt- pas la seule désagréable de cette pièce car l'humidité était elle aussi au rendez-vous et une certaine fraicheur régnait sitôt qu'on enlevâ quelques vêtements.
Des couinements et des bruits de pas résonnaient également, ils venaient de l'étage...Des rats!
Apparemment ils n'avaient élus domicile qu'au dessus mais mieux valait se méfier plutôt que de subir une de leur morsure.
Le nain ne resta pas longtemps seul dans cette inquiétante atmosphère et fut bientôt rejoind par Tommy qui, se présentant sur le seuil de la barraque tenait à la main une bouteille et à sa hanche pendait un sac qu'il portait en bandoulière.

- Haaaa! Quel BONheur ed se r'trouver chez soi!

Sans ménagement, il posa sur la table tout ce qu'il avait apporté et commença à déballer ce que le contenu de sa besace.

- S'cuse moi pour l' désordr'! j' vais faire un peu d' ménage tout à l'heure mais en attendant on va casser un peu la croute.

La bouteille contenait de l'eau de vie dont le marchand ne tarissait pas d'éloges à mesure qu'il ammoncelait sur la table couverts et provisions. Pas de quoi faire un banquet mais la viande séchée et les quelques fruits secs délicatement envelopper dans des serviettes suffiraient à rasasier un homme... et un nain.

- Je n'ai que ça à t'proposer c'est pas le Calim mais vu la situation on s'en contetera.

Il déboucha la bouteille et en versa le contenu dans deux verres de taille moyenne.
Les deux comparses partagèrent ce repas frugal et la bouteille d'eau de vie descendait rapidement.
Après quelques remarques grivoises au sujet de l'attrait des nains pour la bière et des commentaires douteux sur la vertu de quelques femmes des alentours pendant le repas. Tommy aborda un sujet plus grave.
Il en était déjà à son troisième verre et se versait le quatrième. Vissiblement il avait finit de manger

- Karmeth mon gars, moi j'te dis ça... ça va mal finir c't'histoire. On m'a raconté pendant l'voyage qu' ça allait mal ici à cause ed la pêche qui n'donnait plus rien mais j'vois...

Il but une rasade dans son verre.

- J'vois qu'c'est plus grave que c'que je croyais.

Ses yeux devenus un peu plus brillants fixait le nain à travers l'ombre.

- T'es pas d'ici tu peux pas comprendre mais l' pêche c'est l' trésor d' cette ville. Si t'as pas de pêche t'as rien et j' crois que les voleurs de t'a l'heure c'étaient des pêcheurs qui cherchaient à faire bouffer leurs familles. Putain d'Umberlee t'es vraiment la reine des garces qu'est ce tu nous veux encore?

Une nouvelle fois il trempait ses lèvres dans le breuvage transparent.

- Tu crois pas qu'tu pourrais faire quelqu' chose pour nous t'es prêtre après tout?

***

L'endroit n'était décidément pas des plus accueillant mais le nain avait déjà connu pire. Il fut néanmoins heureux de voir Tommy le rejoindre.

Il fut un peu déçu par l'absence de plats chauds au menu prévu par son compère mais il se réchauffa avec l'eau-de-vie et très vite la fraicheur et l'humidité se firent oublié.

L'alcool était bon et Karmeth commençait a ne plus avoir les idées très claires lorsque le changement de ton inhabituel de son ami le rappela à l'instant présent.

Apparemment le marin se sentait très concerné par cette ville à la situation peu brillante.
D'ailleurs Karmeth nota l'emploi du « nous » qui, joins avec la maison qui était son « chez soi » lui permit d'en déduire que Tommy était bien de la ville, sans doute même y était-il né.
Le prêtre n'étant pas originaire d'un endroit qui vivait de la pêche il avait, comme le disait si bien son ami, du mal à comprendre la situation. Assez solitaire il lui semblait plus simple et plus juste de changer d'endroit ou d'aller chasser dans les montagnes que d'aller assaillir de brave marchands si le manque de nourriture se faisait ressentir.

Lorque Tommy s'adressa soudain à lui il tiqua légèrement.

¤Un prêtre peut-il multiplier les poissons ? ça me semble impossible à moins d'un miracle¤

-Heu, je peux toujours demander à Haela Tommy mais il me semble que des gens plus compétent que moi et dans la prêtrise et dans les milieux aquatiques doivent résider ici. Ne sommes-nous pas à Teziir ?
Mais puisque la situation est si critique nous pouvons toujours réfléchir ensemble, et après je demanderai à mon dieu si elle peux m'éclaircir sur ce problème.

Le nain essaya de rassembler ses pensées embrumées par l'alcool et se concentra.

-Essayons de réfléchir à la cause de cette disparition. Elle peut être naturelle, humaine ou magique.
Si elle est naturelle il se peut que ça se soit déjà produit auparavant, mais apparemment ce n'est pas le cas, il se peut aussi que ce soit l'arrivée d'une nouvelle espèce mangeuse de poissons mais on les aurait déjà vu. L'idéal serai d'aller voir aux lieux où les poissons sont d'habitude plus nombreux, comme les lieux de reproduction et autre.
Si elle est humaine des personnes doivent être au courant de ce qui se passe, il faudrait voir les rumeurs du moment.
Enfin si elle est magique il faudrait essayer de détecter la source et de la désactiver mais je t'avouerai que je ne m'y connais pas trop.

Le nain s'interrompit un instant et se demanda si Haela ne se vexerait pas de voir ses pouvoirs utilisé pour retrouver des poissons.

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin


***

Tommy se reversa un verre d'eau d'eau de vie et, ce faisant, il écoutait les propos du nain avec tant d'attention qu'il ne porta guère son godet aux lèvres.

Il eut un pincement de lèvre lorsque ce dernier avait fait entendre qu'il ne pouvait pas grand chose, pincement qu'il eut tôt fait de faire disparaître en ingurgitant une bonne rasade.

- Je m'en doutais...

Déclara t-il à voix basse avant de reprendre d'un ton un peu grave.

- Tu parles trop bien prêtre pour quelqu'un qui a déjà vidé 5 verres d'eau de vie!
En fait, j' sais pas grand chos' sur l' situation d' Teziir, tout ce que j' connais c'est c' que j'ai entendu dans les tavernes sur la route. En tout cas j' peux t' dire un' chose c'est que c'était jamais arrivé avant et...

Il interrompit alors son discours afin de laisser s'exprimer dans toute sa splendeur la remontée gazeuse qui lui tiraillait les entrailles.


- Aaaaahhh!

S'exclama t-il en se tapotant le ventre.

- Et je peux t' dire que l' problème date pas d'aujourd'hui donc si ya quelqu'un qui avait pu y faire quelqu' chose il se serait bougé l' cul ya belles lurettes à mon avis!

Il vida alors son verre d'un trait puis le reclaqua violamment sur la table.

- En tout cas c'est pas ces feignants de prêtres d' Waukeen ou d'Eldath qui se seraient remués: i passent plus d' temps à se disputer sur des trucs à propos d' leurs Dieux qu'à aider l' peuple. Enfin...ya c' t'ordre ancien qui fait un peu plus bouger les choses qu' les autres. Tu pourrais aller voir Arémis au temple d' la sagesse i sait peut être plus d' choses.
Tu pourras l' loupé c'est dans l' quartier religieux l'un des plus gros temples. Moi je vais rester ici histoire d' faire un peu d' rangement. hips. HO je crois que j'ai un peu trop bu moi!

Appuyant ses mains sur la table Tommy s'efforça tant bien que mal de se relever de sa chaise. Il secoua la tête avec un bruit de bouche caractéristique des gens ayant trop abusé de la boisson et se redressant de tout son long.

***

Le nain leva un sourcil amusé en entendant son ami critiquer sa résistance à la boisson.

¤Les hommes n'ont décidément pas la même endurance que les nains, après seulement cinq verre ils sont dans un état ...¤

Par politesse il décida de ne rien répliquer à Tommy qui semblait bien abattu, son inquiétude devant se mêler à l'alcool pour en accentuer les effets.
Karmeth commençait à se resservir un verre lorsque cessant soudain son geste il écarquilla les yeux. Les paroles du marin le mettait mal à l'aise.

¤Aller voir Arémis... pourquoi ? ce n'est pas mon problème, cette affaire de poisson¤

En regardant son compagnon Karmeth se dit néanmoins que ce dernier n'était plus en mesure de raisonner correctement.

¤Après tout... je voulais visiter le quartier religieux et c'est l'occasion rêvée. Tommy a bien dit un des plus gros temples...¤

Karmeth acheva de remplir son godet et le vida d'un seul geste vigoureux. Après quoi il s'ébroua pour remettre ses idées en place et se dirigea vers ses affaires afin de renfiler son équipement. Si son attitude se voulait assurée, ses gestes étaient toutefois moins efficaces qu'a l'ordinaire et il dû s'y reprendre à plusieurs fois avant d'arriver à se ré-harnacher correctement. Il se coinça même méchamment le doigt entre deux pièces d'armure et retint de justesse un juron.

¤J'ai peut-être un peu forcé sur la dose finalement... m'apprendra à faire le fier¤

Lorsqu'il fut enfin prêt il remercia chaleureusement son hôte en lui donnant une solide tape amicale dans le dos, pensant que c'était plus adapté qu'un "au revoir" policé. Puis il se dirigea rapidement vers la sortie.

Une fois dehors il ferma les yeux et laissa l'air chasser les effluves d'alcool en respirant lentement.

-Aaaah ! Un peu de vent.

Le prêtre se dit alors que errer dans les belles rues ensoleillées de la ville par ce temps ne serait pas le passe-temps le plus désagréable.

¤Bon allez, je me dépêche de sortir de ce quartier délabré et direction le temple de la sagesse! ¤

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Après midi

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Les problèmes de la ville devait intéresser le marin au plus haut point pour qu'il invita son compagnon à y prendre part et à quasiment le supplier de faire quelque chose. Fors de cet engagement il ne se rendit même pas compte qu'il venait d'envoyer le brave Karmeth en mission de renseignement auprès d'une personnalité de la ville.
Surpris quoique n'en montrant rien, le prêtre accueillit son conseil et, ayant pris soin de revêtir armes et bagages il avait la ferme intention de trouver ce fameux Arémis prêtre d'un ordre que le barbu ne connaissait pas.

- Tu s'ras toujours le bienvenu ici mon ami! Et qu' tous les Dieux nains veillent sur toi!

Chaleureuses quoiqu'un peu brouillonnes, les paroles de Tommy se voulaient réconfortantes et dans son état ne pouvaient être que sincères. Peut être espérait-il aussi avoir de plus amples renseignements sur cette "crise". Son tempérament et ses propos semblaient indiquer qu'il ferait tout pour en obtenir...

Karmeth franchit le seuil de la porte.

Dehors, le même décor qu'à son arrivée s'offrit au prêtre, le soleil était juste un peu plus monté dans le ciel et une brise légère marine venait rafraîchir le visage conférant à l'atmosphère une douceur de saison qui était fort appréciable.

"Un des plus gros temples" Karmeth se souvenait des temples qui s'élevait sur les hauteurs à son arrivée dans la ville, il en avait même pris la direction avant d'être interrompu par ces pillards. Il entreprit donc d'emprunter le même chemin qu'il avait pris pour venir jusqu'ici.
En cette heure de la journée, les rues étaient loin d'être désertes et si le regard des badaux à l'allée était adouci par la présence de Tommy, il n'en était dés lors plus rien. Les citadins enguenillés regardaient passer le fier prêtre en armure étincelante avec une certaine méfiance voire un certain mépris. Il était un nain, un nain étranger aux riches atours dans un quartier d'humains.

Un homme à l'allure patibulaire s'approcha de Karmeth. A première vue, il n'avait rien à voir avec la plupart des personnes résidant le quartier. Il était vêtu d'une ample cape à capuchon noire et avançait avec la force de ceux qui mangent régulièrement un repas consistant. Il avait surgit de nulle part de l'ombre d'une étroite ruelle. Il était grand, de la taille de Tommy quoiqu'un peu moins corpulent.S'il était armé, le nain ne vit ni n'entendit le moindre signe qui le laissait présager. Se plantant de toute sa hauteur devant le serviteur d' Haela Brillehachel il l'apostropha d'une voix grave.

- Toi! Que viens tu faire dans notre ville ?!

Les dernières paroles de Tommy étaient toujours présente dans l'esprit du nain lorsqu'il se fit interpeler.

¤Toujours le bienvenu hein, ça n'a pas l'air d'être l'avis de tout le monde¤

Karmeth examina rapidement l'inconnu et jeta un œil autour de lui. Sa méfiance quasi-paranoïaque l'incitait à sortir son arme mais l'homme ne semblait pas trop dangereux et la populace du coin semblait hostile. Inutile de mettre le feu aux poudres en se montrant trop agressif. Il laissa donc son arme au fourreau et opta pour une solution plus pacifique ... qui lui déplaisait énormément. Il inspira un grand coup.

¤Maudite timidité¤

-...Bien le bonjour.

¤Pas vraiment adapté¤

-Je me prénomme Karmeth Brugabelimar...

¤Mouais, c'est toujours pas de circonstance. Bah ça lui évitera de continuer à m'appeler «toi»¤

-...et je suis prêtre. Qu'y a-t-il d'étonnant à voir un prêtre à Teziir ? Et a-t-on besoin d'une raison pour visiter une ville ?

Le prêtre qui commençait à s'énerver se rendit compte qu'il avait monté le ton inconsciemment. Il se dépêcha de rectifier le tir.

-Mais si ça vous intéresse j'étais venu rendre visite à un ami et à présent je me dirige vers le quartier religieux pour aller faire mes dévotions.

¤Hors de question de parler de mon vrai but à un parfait inconnu, et puis je ne ment qu'à moitié¤

-Maintenant si cela ne vous dérange pas je vais continuer ma route.

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Après midi

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L'homme en noir avait accueilli les propos du nain avec gravité. La tête légèrement baissé et les sourcils froncés, les bras croisés sous son ample cape, il avait écouté là,sans l'interrompre, impassible, la ou plutôt les réponses du prêtre.
Son visage était semblable à ceux des habitants qui regardaient la scène du coin de l'oeil. La peau mate et le teint légèrement halé; son faciès semblait indiquer qu'il était natif de cette ville. Une coupe au bol nette et exempte de tout corps étranger encadrait un visage propre et rasé.
Un moment de silence accompagna les derniers mots de Karmeth alors qu' une brise souleva un léger nuage de poussière. L'humain semblait évaluer la véracité des propos qu'il venait d'entendre.
Son interlocuteur semblant se lasser de cette situation tenta de se soustraire à la discussion; il n'en fut pas retenu et dans une attitude ne laissant toujours rien paraitre de ce qu'il pensait l'intriguant finit par déclarer d'un ton neutre mais qui résonnait comme un avertissement.

- Dans ce cas maître nain, veillez à mieux choisir vos amis.

Se tournant alors vers le prêtre qui n'était déjà plus en face de lui.

- Il est certaines personnes qui ne méritent pas de demeurer dans cette ville.J'espère que vous saurez vous en souvenir Messire Karmeth.

A ces mots l'étrange personnage tourna les talons et repartit dans la direction opposée à celle du prêtre. Ce dernier ne sembla guère impressionné et poursuivit son chemin en direction du quartier religieux.
Une paire d'heure d'heure s'était déjà écoulée depuis l'incident survenu sur la place mais contrairement à ce qu'avait prétendu Tommy, l'endroit grouillait à nouveau de monde. Il s'agissait plutôt d'une foule clairsemée composée essentiellement de badaux. Les charriots et les corps qui étaient restés à son départ avait disparu. Les seuls signes visibles d'un quelconque évènement particulier était la présence d'hommes en armes aux quatre coins de la place ; la milice peut être.
Ils étaient trois, l'épée au clair et les cuiries frappées d'un dragon bleu. Leur présence n'était pas discrète aussi Karmeth n'eut-il aucun mal à les repérer sans être remarqué mais pour combien de temps? Un nain, en arme qui plus est n'allait certainement pas passer inaperçu au sein d'une foule composée essentiellement d'humains.
Le quartier religieux se distinguait au loin derrière cette place et le plus court et le principal chemin pour y parvenir semblait passer par cette place mais la ville comportait de nombreuses rues et ruelles.

***

En chemin Karmeth essayer en vain de trouver le sens des paroles de l'étrange inconnu.

¤Mieux choisir mes amis ? ... Il devait parler de Tommy mais ce dernier viens juste de rentrer en ville, ça doit donc remonter à quelques temps, que peut-il bien se passer dans cette ville¤

Perdu dans ses pensées Karmeth ne se rendit compte que tardivement qu'il arrivait sur la place qu'il avait quitté il y avait peu.

¤Hé bien ils n'ont pas trainés, on dirais que le drame de ce matin n'était pas le premier puisque apparemment les gens n'y prennent plus garde. On dirait qu'il ne s'est rien passé¤

Son regard se porta alors sur les hommes en arme qui semblait surveiller le lieu. Un instant il pensa à faire un détour par les ruelles environnantes, sa paranoïa lui soufflant que si un humain pouvait agir de manière étrange, un humain armé pouvait ,lui ,agir de manière dangereuse.

Il écarta cependant bien vite cette idée. Si ces hommes appartenait bien à la milice ils avaient pour mission de protéger les gens et non de les agresser. Ils ne devaient être là que pour éviter un autre débordement.

¤Et puis je n'ai rien à me reprocher après tout¤

C'est donc l'esprit tranquille que Karmeth commença à traverser la place sans se presser pour se rendre au quartier religieux. Se faisant il leva un instant la tête pour voir si le soleil arrivait à son zénith, il ne fallait pas que tout cela lui fasse oublier sa prière quotidienne.