L'azur des dragons, Chapitre I : La fuite - Karmeth

Teziir . Loin de l’aveuglant rayonnement de Port Ponant, la ville n’en garde pas moins une magnificence qui fascina le « jeune » prêtre dés son arrivée. Une ville à l’étendue modeste qui ne pouvait accueillir au bas mot qu’une dizaine de milliers d’âme mais dont l’architecture était digne d’une cité naine. Les maisons à colombage étaient assez typiques de cette partie de Faerûn à l’instar des villes que le nain avait pu traverser dernièrement mais ce qui attirait le regard était ce quartier construit sur les hauteurs et duquel se dressaient quantité de temples rivalisant de beauté et d’éclat. En contrebas distinguait – on villas et autres bâtisses autrement plus cossus que les modestes bicoques entre lesquelles les caravanes de marchands progressaient…

La caravane de tête s’arrêta net. Karmeth manqua de tomber du chariot qui le transportait et fut rattraper au dernier moment par le conducteur qui lui sourit niaisement

-Et bin l’ nain t’as pas l’ cul assez large ?!

Il se faisait appeler Tommy, ce vieux loup de mer s’était reconverti en marchand et compte tenu de sa carrure et de la longue balafre qu’il arborait à la joue droite tels ne devait pas être ses seuls talents. Il vendait un peu de tout et était connu dans presque toutes les tavernes dans lesquelles ils étaient passés. C’est lui qui avait tenu à engager un prêtre ; plus par superstition que par réelle utilité. « Dans ce genre d’entreprise, on a jamais trop de bras » avait-il si finement fait remarquer au nain lors de leur rencontre. Ayant une destination commune et un intérêt réciproque, l’affaire fut vite entendue autour d’une bonne bière d’Iriaebor.

Ne sachant que répondre Karmeth se contenta de lui sourire à son tour, les joues légèrement rosées par la honte.

- On dirait que l’ voyage s’est bien passé, c’est ici qu’ nos chemins s’ séparent mon gars, je vais rester qu’ques jours ici l’ temps d’ me refaire ! Pis après j’ repartirai avec une aut’ caravane !

Le marchand attendit un instant une réaction qui ne vint pas, les deux hommes avaient appris à se connaître et s’appréciaient malgré leurs différences.

- D’ailleurs si ça t’ dit tu pourrais faire partie de c’te prochain voyage ! T’es pas obligé d’ répondre tout d’ suite mais tu si tu m’ cherches tu m’ trouveras sûrement dans c ‘ quartier. Bon vent l’ami !

Ayant fait ses adieux à Tommy et à tout ceux à qui il avait fait connaissance durant leyage, le prêtre prit son sac et partit en direction des hauteurs qui l’avait tant fasciné à son arrivée. Mais soudain. Son attention fut détournée. Qu’est ce donc ? Un cheval qui hennit ! Un cri !
Le nains se retourna.
La panique s’était emparé de ce qui semblait être la place marchande. Les gens apeurés couraient dans tous les sens poussant des hurlements. Que se passe t-il? Le serviteur d’ Haela Brillehache le comprit rapidement. Des hommes attaquaient la caravane qui l’avait conduit jusqu’ici. A une trentaine de mètres la rue était le théâtre d’affrontement entre les quelques marchands et gardes du corps défendant farouchement leurs marchandises et une poignée d’ assaillants

Le nain soupira en retirant de derrière son dos son épée à deux mains qui semblait plus grande que lui. Durant tous le voyage il avait attendu une attaque, constamment sur ses gardes, dormant d'un œil, jetant de grands regards autour de lui et s'attirant ainsi les boutades du sympathique marchand. Puis il s'était résigné en voyant que le voyage touchait à sa fin.

Et voilà qu'alors que sa mission prenait fin et qu'il se préparait à profiter pleinement de la visite de la ville, les combats commençaient.
Il était ravi.

¤Enfin un peu d'action, je commençait à rouiller¤

Il n'était pas inquiet, la bonne impression que Tommy le balafré lui avait fait l'amenait à penser que les bandits allaient avoir du mal à parvenir à leurs fins. De plus, dans une si belle ville il devait forcément y avoir des troupes chargées du maintien de l'ordre qui ne tarderaient pas à arriver.

Il se rapprocha rapidement du lieu de l'affrontement et, s'étant assuré que son sac ne gênait pas ses mouvements, il reporta son regard sur la bataille.

¤Il faut que je me dépêche sinon il ne me restera aucun adversaire¤

Le prêtre resserra sa prise sur la poignée de son épée, fit une courte prière à sa déesse et avança prestement en direction de la mêlée en criant :

-Laisse m'en quelques-uns Tommy.

Karmeth effectue un double déplacement

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin

Initiative Karmeth: 14 (1D20)+ 0 = 14

***

Le sens de la loyauté était chez les nains une valeur qu'ils affichaient fièrement. Sans doute l'éducation de Karmeth avait été en ce sens car il n'hésita pas un seul instant à porter secours à la caravane attaquée.
A mesure qu'il s'approchait et la place devint plus dégagée, le champs de bataille se précisait: les assaillants - du moins ceux que l'on voyait - étaient une dizaine faiblement armés d'outils qui n'étaient certainement pas destinés à tuer des personnes. De toute évidence ces individus n'étaient pas des "professionnels".
Leurs aspects étaient similaires à leurs armements. Ils portaient des vêtements simples presque des guenilles et frappaient au hasard. Aucun chef ne semblait mener cette troupe mais Tommy exhortait les marchands au combat alors qu'il maniait avec dextérité son épée courte.

Il venait de transpercer un voleur quand il se fit surprendre par deux adversaires qui le prenaient en tenaille. Celui qui lui faisait face était un grand costaud armé d'une lance et l'autre était un jeune homme portant un bâton.
Ils se trouvaient à une dizaine de mètre près du chariot que le prêtre avait partagé avec l'ancien marin et ne semblaient pas avoir remarqué le retour de l'enfant de Morradin.

- AAAAAAAAAARRRRRRRGGGGGGHHHHH!

Un cri de douleur retentit à l'entrée de la place située à prés de 12mètres dans la direction opposé. Un des marchands s'écroulait sur le pavé le visage couvert de son propre sang. Un homme armé d'un maillet se tenait derrière lui. Ce dernier regarda en direction du nain. Sans doute impressionné par l'attirail du prêtre il s'écria alors.

- La milice les gars!

Au même instant, deux de ces compères sortirent du chariot du malheureux qu'ils pillaient...

Un peu plus loin à droite le chariot qui avait mené l'expédition ; le plus riche, était aux prises avec quatres autres bandits qui, dans l'agitation n'avaient pas entendus le cris de leur camarade.



***

Initiative favorable: tu agis le premier.

Karmeth analysa la situation aussi vite qu'il le put, quatre choix s'offrait à lui, il les passa en revu sans perdre de temps.

Il pouvait aller tenter de soigner le marchand qui s'était effondré et sa nature de guérisseur l'y poussait.

¤Le saignement risque d'aggraver son cas rapidement s'il est encore en vie¤

Néanmoins le marchand était peut-être déjà mort, auquel cas son intervention serait inutile. De plus le bandit qui l'avait assailli sournoisement semblait prêt à s'enfuir, l'ayant apparemment confondu avec les forces de l'ordre.

¤Quelle chance¤ ne put-il s'empêcher de penser en souriant.

Le second choix était lié, il pouvait courir après les voleurs qui sortait du chariot du pauvre marchand afin de les empêcher de fuir et récupérer le fruit de leur larcin. Il écarta rapidement cette idée, une vie valant plus que toutes les richesses terrestres.

¤Qu'ils aillent se faire pendre ailleurs, si la justice des hommes les épargnent ils n'échapperont pas à la justice divine¤

Le regard du nain se décala rapidement sur la droite alors qu'il envisageait la troisième possibilité, aller prêter main-forte au chariot de tête. Mais le combat était un peu loin pour le prêtre qui ne possédait pas la foulée du beau peuple.

¤Ils n'ont pas l'air en trop fâcheuse posture mais ne perdons pas de temps quand même¤

Il avait pris sa décision, elle était évidente, il se tourna vers la gauche et couru en direction de Tommy, le quatrième choix. Son honneur ne pouvait supporter que ces fourbes l'attaquent en traître et son amitié abondait en ce sens.
Il aller aider Tommy à se défaire de ses adversaires puis soignerait le marchand et enfin repousserait les bandits qui assaillaient la caravane. Tel était le plan un brin utopiste qu'il échafaudait tandis qu'il chargeait le plus grand des deux adversaires.

- Pour Haela BrilleHache !

Karmeth charge le grand costaud armé d'une lance

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin

Karmeth attaque bandit: BBA:0 + 3(modif.FOR) +1(Don)+ 2(charge) + 15 (1d20) = 21 vs ??? (CA) => Touché

Dégats: 9 (2D6) + 4 (For) = 13


***

Sans hésitation Karmeth porta assistance à son compagnon de voyage. D'une surprenante rapidité, il chargea le grand gaillard qui s'apprêtait à asséner un coup de lance. Surpris, ce dernier ne put que tomber à genou du coup qu'il venait de recevoir. Le fil de lame avait dessiné sur son flanc une large tranchée rouge d'où dégoulinait déjà des fleuves de sang.
Les yeux révulsés, il ne tarda guère avant de s'écrouler totalement sous les yeux de son comparse qui ne tarda guère à prendre ses jambes à son coup suivit de prés par quelques autres qui avaient assisté à la scène qui alertaient les autres de la présence de la milice.
D'un geste rageur, Tommy tenta un coup d'estoc dans le dos du fuyard qui fit mouche mais trop superficiellement pour en venir à bout, l'épée ne fit que déchirer la veste du garçon.
Le calme étant revenu, Tommy regarda le malheureux que Karmeth venait d'envoyer au tapis d'un coup faisant honneur à son Dieu. Il toisa fièrement le nain qu'il dominait largement par la taille.

- Joli travail, j' savais bien qu'un gars dans ton genre nous s'rez utile, j'l'ai su dés qu' j't'ai vu. La milice devrait pas tarder et avec c'te baston le commerce est mort pour la journée. Allé vient avec moi, j't'emmène boire un verre chez moi.

***

Karmeth contemplait le cadavre de l'homme qu'il avait tué, il était assez fier de lui.

¤Il n'est pas coupé en deux mais je me suis quand même bien débrouillé¤

Lorsqu'il entendit son compagnon, les oreilles du nain frémir à l'idée de la beuverie amicale qui allait probablement s'ensuivre durant la soirée.

¤C'est vrai que j'ai le gosier bien sec moi, après ce voyage¤

Toutefois le souvenir du marchand blessé s'imposa à lui et le rappela à la réalité et à la situation.

Les bandits avaient fui mais il restait encore quelque chose qu'il devait accomplir, ...son devoir de prêtre.

-Euh avec plaisir Tom, mais j'ai pas encore fini ici. Attend un instant.

Le nain s'approcha prestement du corps du marchand en regardant autour de lui pour vérifier si plus aucun pillard ne trainait et si aucun autre blessé ne nécessitait de soin urgent.
Arrivé à destination il s'agenouilla et pris le pouls de l'homme en se préparant mentalement à lancer un sort de soin, se refusant de penser aux prières pour la paix de l'âme d'un défunt.

¤Pourvu qu'il ne soit pas trop tard¤

Karmeth lance soins légers

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin

Karmeth lance soins légers: 4 (1d8) + 1 = 5

Marchand récupère 5 PV


***

Tommy avait été quelques peu surpris par la familiarité assez nouvelle dont avait fait preuve le nain à son égard. Il n'en fut pas offusqué mais sa mous interrogatrice avait trahi son émotion. Mais à peine eut-il eut le temps de réaliser ce que le pourfendeur de bandits avait dit que ce dernier se détourna de lui.
Le marchand le regarda partir et ne le suivit qu'à pas lents encore sur ses gardes. Mais le champs de bataille avait bel et bien été déserté à l'instar de la place qui, quelques minutes, auparavant était remplie de badaux.
Pour qui n'a jamais vu un grand prêtre à l'oeuvre, le spectacle qu'offrait la guérison d'un mourant était toujours impressionant. Bien que quelque peu différent d'un prêtre à l'autre on remarque toujours ces illuminations au niveau des mains ; connectrice d'énergies et les formules magiques qui les accompagnent confèrent à la scène une dimension mysthique.
Le gisant n' était pas encore tout à fait mort mais il ne s'en serait fallu que de quelques minutes pour que Kelemvor posa sa main glacée sur l'âme du malheureux.
Tommy n'en revenait pas: la plaie béante qui avait déversé sur le pavé des litres de sang se refermait peu à peu, cessant ses folles effluves et le marchand encore blanc de son retour d'entre les morts rouvrit doucement les yeux.
Tout tremblant il se risqua à déserrer les dents pour remercier son sauveur.
Encore bouche bée Tommy avança vers son solide compagnon encore accroupi et posant amicalement une main sur son épaule. Il prit un ton grave qui ne lui était guère familier

- Il y a peut être d'autres mourants, je vais aller voir.

Courant de chariot en chariot en criant il s'assura que ceux-ci ne contenait pas de blessé alors que Karmeth demeurait auprès du ressucité encore un peu faible qui ne cessait d'exprimer sa gratidude voulant même donner une récompense au nain.
C'était un marchand d'épice du nom de Lancel. Homme assez secret et taciturne dont le serviteur de Haela ne connaissait que le nom. Tout au plus savait-il qu'il était originaire de Calimshan. Qu'aurait-il bien pu offrir à son sauveur si ce n'est or ou bijou qui l'aurait certainement encore un peu plus ruiné après cette attaque? Mais à n'en point douté la victime était encore sous le choc de son aggression.

- Rien à signaler!

Tommy revenait de son inspection et faisait son rapport, manifestement ravi de ce qu'il n'avait rien découvert.
Il regardait son compagnon de route encore étendu d'un oeil dont on ne sut dire s'il s'agissait de la compassion ou de la colère.

- Peste d'Umberlee! T' es vraiment la Reine des Garces!

Afin d'appuyer son ton rageur il cracha sa salive sur le sol. Avant de reprendre de plus belle.

- Venez ne restons pas là!

Joignant le geste à la parole il aida le covalescent qui reprenait des couleurs.
L'ancien marin ne dominait guère son confrère de quelques centimètres mais sa solide carrure assurait un appui stable sur lequel Lancel pouvait s'appuyer.

***

Lorsque l'étourdissement habituel qu'il ressentait lorsqu'il usait de sa magie s'estompa, Karmeth se redressa lentement en regardant ses mains. Le choc durait de moins en moins longtemps à chaque fois qu'il faisait appel à la puissance divine mais le souvenir de la force qui l'avait envahie au moment du soin le marquait encore fortement.
Cette formidable énergie ne venait pas vraiment de lui, elle l'avait plutôt utilisé comme vecteur, comme outil d'une volonté supérieure. Un frémissement traversa le nain alors qu'il prenait une fois de plus conscience du pouvoir de celle à qui il avait dédié sa vie.

A cela s'ajoutait la satisfaction d'avoir sauvé une vie. Il était arrivée à temps, l'homme n'était pas mort ! Il pourra continuer à forger son destin grâce à Haela ! Il s'en était fallu de peu au vue de son état même après le soin mais il vivait.
D'ailleurs ce dernier semblait s'être mis en tête l'idée ridicule de lui offrir une récompense. Karmeth sentit qu'il allait être difficile de faire comprendre à ce marchand qu'une vie humaine n'avait pas de valeur commerciale. Il préféra le laisser dire et attendre qu'il se soit remis de ses émotions.

Il était toujours perdu dans ses pensée lorsqu'il entendit vaguement Tommy parler sans comprendre le sens de ses paroles et se rendit compte que son ami et l'homme qu'il avait sauvé commençaient à s'en aller.

Il se mit en marche derrière eux, se bornant à un rôle d'observateur qui le mettait mal à l'aise et regrettant de ne pas pouvoir les aider du fait de sa petite taille. Malgré cela il se sentait de bonne humeur.

¤Quelle bonne journée, j'ai tué un homme, j'en ai sauvé un autre, et ce n'est encore que le matin¤

Neuvième jour de la Flétrissure dans l'Année de la Magie Sauvage (9 Eleinte 1372)

Lieu : Teziir
Temps : Clair
Moment : Matin


***

Peu à peu le teint halé du marchand Calishite reprenait de son éclat et Tommy n'eut pas à parcourir une grande distance avant que ce dernier ne quitta l'appui que lui offrait son infirmier de fortune. Pour autant Lancel exprima le voeu de ne pas accompagner ses sauveurs, préférant rester sur place espérant récolter quelques menues recettes de son commerce.
Avant de rejoindre sa charette il prit Karmeth à part comme si les deux compères s'étaient toujours connu, profitant que Tommy apprêtait sa charette.

- Puisque vous me refusez une récompense, soyez assuré maître qu'en tout lieu où vous vous trouverez si moi ou mes amis pouvont vous apporter aide nous vous l'accorderont sans condition.
Je ne suis qu'un humble marchand d'épices. Prenez donc ceci, je sais votre peuple amateur de ce genre d'art.

Il tira d'un poche un petit sachet brun rempli apparamment d'herbes

- Ceci mon ami est la meilleure herbe à pipe de Calimshan. C'est bien peu de chose mais c'est le moins que je puisse faire. Vous m'en direz des nouvelles!

Puis le frêle marchand posa chacune de ses mains sur les solides épaules du nain avant de l'embrasser par deux fois sur les joues. Puis plantant dans les yeux du nain un regard plein de bienveillance, il lui adressa un "merci" digne d'une tragédie. Quand le miraculé prit enfin congé les chevaux de Tommy avait presque percuté le prêtre.

- Allons allons nous avons assez perdu de temps ici!

Le véhicule du marin n'était pas ce que l'on aurait pu appeler un carosse: fait d'un bois simple et tiré par 2 chevaux qui n'étaient eux aussi plus de toute première fraicheur, il semblait tomber en ruine. Et pourtant chargé de matériel en tout genre, il allait bon train au travers les rues de ce que l'on pourrait appeler les bas quartiers. Peu de monde était présent dans les rues mais le peu de personnes que les compagnons croisèrent se remarquaient particulièrement par leur misère. La plupart mendiait et les plus hardis entreprirent même de suivre la voiture de l'étange couple sans pour autant montrer un quelconque signe d'aggressivité.
L'endroit n'était guère accueillant aux maisons délabrées répondaient une désagréable odeur de pourriture et d'égout.
Tommy arrêta ses bêtes devant une bicoque qui ne se démarquait en rien des autres barraques tant par sa modeste taille que par la vetusté de ses murs. La présence d'un abri à chevaux était peut être la seule chose qui pouvait la distinguer toujours est-il que le marchand pria le nain de descendre et de se mettre à son aise pendant qu'il s'occuperait de son attelage. Il jeta au barbu une clé qu'il portait en collier.
Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte, Karmeth remarqua non loin un mendiant qui le regardait implorant.

***

¤Les cités humaines sont décidément bien curieuses¤ songeait le nain assis sur la carriole de son ami. ¤Comment est-il possible qu'autant de richesse et de beauté côtoie autant de pauvreté et de crasse, le partage et la fraternité sont-elles inconnues en ces lieux ? Pourtant beaucoup d'humains n'en sont pas dépourvues loin s'en faut. J'en ai la preuve vivante à côté de moi¤

Karmeth soupira en regardant la misère qui s'étalait autour de lui, il aurait nettement préféré visiter les beaux quartiers de la ville et l'architecture des temples.

Néanmoins il avait la chance que Tommy lui offre le couvert et dans l'état de ses finances c'était mieux ainsi et refuser aurait été malpoli.
De plus il aimait la compagnie du marin, au rude caractère et à la main sur le cœur, qu'il commençait à bien connaître mais qui semblait lui réserver encore quelques surprises, par exemple cette maison.
Le prêtre ignorait que son ami avait un logement dans cette ville et se demandait s'il en avait d'autres qu'il n'habitait qu'entre deux caravanes. Teziir était un port et le fait que le vieux briscard ai été marin expliquait peut-être bien des choses tout comme il pouvait n'y avoir aucun rapport avec cette maison.

Il s'apprêtait à introduire la clé dans la serrure de cette dernière quand son regard tomba sur le pauvre hère qui semblait vouloir quelque chose. Encore peu habitué aux grandes villes humaines et à la mendicité, le nain se sentait gêné par le regard de chien battu de l'homme et ne savait trop quoi faire.

¤On dirait qu'il me veut quelque chose... Pourtant je ne le connais pas... Je dois me faire des idées, il doit tout simplement être de mauvaise humeur¤

Optant pour cette idée, il adressa un grand sourire et un geste amicale de la main à l'individu en espérant que ça lui remonterait le moral.
Puis il se tourna vers la porte qu'il ouvrit au moyen de la clé que lui avait confié Tommy.