Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

Le prêtre d’Urogalan se disait qu’il avait finalement un naturel trop confiant, mais ce trait de caractère contraire aux habitudes de sa race avait peut être été l’une des causes de son départ du clan. C’était peut être pour cela qu’il ne se reconnaissait plus dans leur façon de vivre à l’écart du reste du monde, une vie faite de méfiance et de discrétion. Quoiqu’il en soit, rassuré il avait salué Orömé en pensant que le plus dure etait fait mais il dut déchanter en voyant Miriel dégainer son épée .

-Par ma foi, comme le dit notre amis Cyprien, je n’entend rien à votre langue et je ne suis pas sur de tout saisir des actuelles tensions bien que je commence à en avoir une sérieuse idée.

Nob, se planta fermement sur ses deux jambes en toisant l’elfe du haut de toute sa petite taille.

-Orömé, Cyprien à raison, un membre de leur confrérie semble votre prisonnier . Certes, elle a peut être tuée certains des vôtres pendant un combat qui à dut également coûter la vie de certains des siens. J’espère, d’ailleurs, qu’ils sont en meilleur état que les corps mutilés que nous avons trouvés pendu à un arbre .
Oui, Je suis d’accord avec vous, ce qui est fait est fait mais rien ne nous oblige à continuer ce gâchis, je sais que c’est pour cela que vous êtes la. Aidez nous, aidez nous à éviter un conflit que personne ne gagnera si ce n’est des gens comme cet Eirontalar.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : Une dizaine de dégrès, vent léger.
Moment :Journée


os paroles sont justes et pleines de bons sens. Ne perdons pas de temps. Venez.

Le fils de l’orateur n’osait pas perdre plus de temps car le temps jouait contre eux surtout s’ils voulaient sauver leur amie. Soutenant une cadence rapide, l’elfe sauvage, suivit de Cyprien et de Nob pénétrèrent dans les cavernes. Laissant le soin à ses hommes de veiller sur les trois jeunes dont un était encore inconscient. Quant à Miriel, bien qu’elle avait hâte de retrouver inwën, elle ne pouvait laisser Ethan et Lhamo. Jusqu’ici, les compagnons n’avaient pas évoqué la présence du forestier ni de la druidesse, à raison, il faut dire que la présence d’une drow serait sans doute mal vécue par l’ensemble des elfes sauvages ici présent. Mieux valait demeurer prudent.

MJ
Narration: Cyprien et Nob

elfe vert semblait parfaitement à l’aise dans les profondeurs minérales, d’évidence il connaissait les lieux. Pour le hin et le Saë’Tel’Quess, ils venaient d’entrer dans un autre monde, eux qui évoluaient d’ordinaire à l’air libre ces derniers jours se retrouvaient brusquement en totale immersion dans un univers de pierre ou tout prenait une autre dimension. Les parois humides, un air ayant parfois des odeurs de rances et les bruits dont l’écho était surmultiplié. Les sens aux aguets, ils venaient tous les deux d’entendre les bruits entetant de tambours qu’on martelait avec vigueur. Orömé coula un regard vers eux et lança à la volée quelques mots d’explications.

- Ils ont commencé. Le duel de sang, ce duel permet aux membres de notre clan de réclamer le prix du sang pour la mort d’un des leurs…..Il faut faire vite.

Une chose était sûre, les trois hommes se dirigeaient en la direction du tam tam.

MJ
Narration: Miriel

iriel rebroussa chemin, indiquant qu’elle allait chercher des compagnons restés en retraits. Les elfes sauvages ne répondirent pas mais ils demeuraient sur le qui vive comme le montrait leurs arcs encore bandés. Elle n’en avait cure. Elle n’appréciait guère de se faire remettre en place, elle avait trouvé sa réaction légitime mais ni Cyprien, ni Nob ne l’avait soutenu. Ce qui l’avait profondément blessée.

Son amour propre ébranlé, elle aperçu Ethan adossé contre le tronc d’un arbre mais quelque chose n’allait pas. Elle fronça les sourcils et jeta un regard circulaire autour de lui. Lhamo était visible nulle part.

- Ethan !

Elle se précipita auprès du forestier dans la mine terreuse était du plus mauvais effet.

- Ethan ! Vous allez bien ?

Ethan Larford

- Ma foi…je respire encore…mais je ne serais pas contre une petite sieste dit-il en esquissant un sourire de circonstance. -------------------- Si de prime abord cet humain avoisinant les deux mètres et à la carrure impressionnante peut vous paraître distant et froid, il ne faut pas vous y fier. Père de famille comblé et époux heureux, Ethan veille attentivement sur les siens. Chasseur, forestier et guide de son état, il sert la cause des Gardiens Sylvestre.

Miriel aida l’humain à se redresse laborieusement, il avait la vision trouble et un bourdonnement continue martelait ses tempes.

- Lhamo ? Où est Lhamo, je ne la vois pas.

Ethan secoua la tête, et balbutia quelques mots.

- Elle m’a dit qu’elle préférait nous quitter…qu’elle savait ce qu’elle faisait.

Le forestier déplia une des ses mains, à l’intérieur se trouvait la broche du loup argenté, celle de le druidesse.

- Elle m’a dit de garder cela et de le rendre à qui de droit.

Le sagespectre ne se le laissa pas dire deux fois et suivit rapidement les deux elfes dans les profondeurs de la terre. L’urgence de la situation et l’obscurité l’avait quelque peu désorientée pendant une poignée secondes et ce ne fut qu’après quelques mètres qu’il s’aperçut de l’absence de Miriel. Il caressa l’idée de rebrousser chemin afin de voir ce qui se passait mais il etait trop conscient du temps qui défilait rythmé par le son des tambours résonnant sous la voûte de roche. ¤ Par ma foi, avec tout ca, j’en ai oublié Lhamo et Ethan également, et ce regard que nous a jeté Miriel avant que je ne suive Orömé. Cela est certain, je l’ai déçu, sa réaction ne me semblait pas bonne mais je l’ai laissé seule sans même lui adresser une parole de réconfort. C’est vrai qu’ils ne sont que des étrangers mais ne sont ils pas tous un peu comme des membres de mon clan, moi qui suis seul loin des miens ? ¤
Nob ne savait pas si Miriel etait restée en arrière de déception ou dans le soucis d’Ethan mais il ne cessait de regretter ses propres réactions. Plus d’une fois ils avaient combattu ensembles, chassant la mort la ou celle ci semblait vouloir s’imposer et pourtant, il se sentait encore seul réagissant comme si les autres etaient encore des inconnus qui n’avaient pas versés leur sang avec lui. Cette pensée assombrit son cœur dans ce boyau rocheux froid et humide qui résonnait du son des tambours, du bruit des bottes sur le sol et des halètements de leur respiration.
Les dernières paroles d’Orömé lui permirent de chasser ses sombres pensées ¤ Un duel de Sang ! ¤ Il n’etait pas certain de savoir ce que cela présageait de bon mais le mauvais lui semblait plus claire. Les prisonniers risquaient leurs vies à l’instant même dans un combat plus ou moins équitable. Restait à savoir si ce genre de cérémonie leur laissait réellement une chance.

-Et ce duel de sang, y’a moyen d’intervenir, de l’arrêter, sans déclencher une bataille générale ? ?

Nob se doutait qu’intervenir dans un tel contexte risquait fort de finir en bain de sang, présence d’Orömé ou non, aussi pria t’il pour que les elfes ne soient guères nombreux à êtres restés en arrière. Le manche de sa Morgenstern qui lui battait la mesure contre sa cuisse à chaque foulée lui rappela sa présence et c’est d’une main ferme mais moites qu’il l’empoigna pendant que l’écho de ses derniers mots finissait de se perdre dans le lointain.

Sorts de niveau 0 :

Lumière
Assistance divine
Détection de la magie
Lecture de la magie

Sorts de niveau 1 :

Blessure légère
Frayeur

L'état d'Ethan l'impressionnait...et pas dans le bon sens ! Elle avait beau chercher, elle était sûre qu'il n'allait pas si mal pendant la marche jusqu'aux cavernes...
Se morfondre sur Lhamo aurait été inutile, elle le savait, aussi quand le forestier lui montra la broche, elle lui referma le poing avec un regard qui parlait de lui même. La druidesse avait toujours su parfaitement quoi faire, elle était sage et sensée et si elle était partie, elle devait avoir de bonnes raisons.

-Ethan, le reste du groupe a pénétré dans les grottes. Vous êtes épuisé, et rester là n'arrangerait pas grand chose. Ils n'ont pas besoin de moi pour le moment je crois. Prenez mon bras...doucement.

Et avec forces pauses, l'elfe commença à se diriger vers la grotte, pour offrir ne serait-ce qu'un abri à l'humain. Il ne restait plus qu'à espérer qu'un ours en chasse ne choisirait pas ce moment là pour se pointer...

Quant aux autres, bien que retrospectivement son discours n'ait pas été des plus fins, elle ne souhaitait pas parler avec eux, par pour le moment du moins...et si elle désirait descendre dans la grotte, c'était surtout pour revoir son amie et tenter d'aider à restorer l'état normal des choses. Mais l'urgence était surtout de procurer le nécessaire à Ethan, et de le laisser se reposer un peu...pas de courir pour batailler.

Cyprien fronça involontairement les sourcils : Il n'aimait pas l'idée de quitter la surface pour s'enfoncer profondément sous terre.
Mais Orönwé partit d'un si bon pas qu'il ne put se permettre le luxe de s'écouter; il lui fila le train; notant inconsciemment que Nob les accompagnait, mais qu'il semblait le seul.

Impossible de s'interroger plus longuement sur l'absence de Miriel. Sous terre, il fallait vraiment suivre de près le Fils du Chef des Sisahapas au risque de se perdre.

A la vitesse où ils enfilaient les boyaux, peut-être ne saurait-il même pas revenir sur ses pas. En outre, ses sens étaient perturbés par cette brusque plongée dans les entrailles de la terre ...

C'est alors qu'il entendit les tambours. il n'eut pas à augurer longtemps de leur signification : Oronwé les affranchit. Le prix du sang !
Il n'y avait pas une minute à perdre, heureusement ils semblaient dans la bonne direction.

L'elfe des bois fit un effort pour empêcher les images d'un tumulte, d'une furie de corps s'écharpant dans une caverne de s'imposer à lui.
Il jeta un regard de connivence au dernier ami qu'il lui restait si loin, Nob !

Il sourit comme c'était étrange. Si eux si dissemblables étaient là, alors il y avait bien un espoir de réussir à aplanir les différends !

La Magie serait peut-être une auxiliaire précieuse pour faire cesser l'affrontement. Rebhe Llon n'avait pas grand foi en sa diplomatie et il était a peu près certain sue ce n'était pas en tirant le fer qu'ils allaient pacifier les parages.
Leurs options étaient réduites !

Se faisant plus silencieux que jamais, il reprit la route.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : /
Moment :Journée

MJ
Narration: Cyprien et Nob

Test de connaissance Cyprien (Culture Sy’Tel’Quess) DD 12 : 13 + 1 (comp)= 14 : Réussite

es elfes sauvages des Sihasapas appliquaient à leur façon une ancienne sentence elfique communément appelée : Casin Cu Callas. Ce qui signifiait en commun : Honneur au Combat. Tout en continuant leur cheminement à travers les galeries, Oröme consentit à expliquer ce que signifiait ces duels. Les prisonniers de Jeamenth affrontaient en combat singulier un elfe qui avait perdu un membre de sa famille dans un combat où ils étaient eux-mêmes impliqués. Cet réclamait juste le prix du sang et le droit de venger l’un des siens. Ainsi à un contre un, ils combattaient jusqu’à la mort. Si l’un des prisonniers battait son adversaire au combat, il remportait sa liberté et était libre de quitter les lieux. Par contre, pour répondre au sagespectre, si on interrompait le combat, cela était punit de mort. Il était donc hors de question d’interrompre ce combat de quelque manière qui soit. Car lui-même fils de chef, ne pouvait aller contre les us et coutume de sa tribu.

- Il ne vous reste plus qu’à prier vos dieux Nob Sombreterre pour qu’ils gagnent le droit de vivre….

Le groupe avanca posément mais nerveusement au fur et à mesure que le bruit des tambours se rapprochaient,une certaine inquiétude montait légèrement chez les compagnons quand enfin, il firent irruption dans une vaste caverne naturellement ornée de nombreuses concrétions et de gours, haute d’une quinzaine de mètres de haut.

La première vision qu’eurent Nob et Cyprien fut celle d’une arène où évoluaient des combattants, un nain en mauvaise posture avec non loin de lui un humain et une demi elfe qui s’apprêtaient à lui prêter main forte. Au fond de la caverne, quelques tambours maniés de main de maître par de jeunes grugash résonnaient à un rythme effréné tandis qu’un elfe vert, plus âgé se tenait en retrait, les bras croisés sur sa poitrine. Il se tenait debout et regardait le combat jusqu’à ce que son regard glisse sur les nouveaux arrivants. Il les dévisagea mais n’esquissa aucun signe en leur direction comme si il était convenu qu’ils n’interrompent pas ce combat….

MJ
Narration: Miriel

than accepta de se faire aider par la frèle Sy'Tel'Quess et ensemble ils réussirent à rejoindre les hauteurs et s'approcher assez près de la caverne. Mais à voir les deux elfes sauvages qui accompagnaient précédemment Orömé braquer leurs arcs sur eux, il était clair qu'ils n'allaient pas passer ainsi. L'un des elfes désigna du menton Ethan.



Et au ton de sa voix, cela n'était pas négociable.

¤Et moi qui avait espéré pouvoir le mettre au moins à l'entrée de la grotte...bien, il va falloir faire dans la dentelle !¤
Certes Miriel sentait qu'elle devait courir au fin fond de la grotte pour porter main forte à ses amis qui ne tarderaient surement pas à avoir besoin d'un arc ou d'une épée de plus. Cependant, pour le moment, elle avait épaulait Ethan, et il était hors de question qu'elle le laisse dehors. Mais le ton sans équivoque des deux gardes ne lui laissait pas trop le choix.

-Ethan...

Sur ce, elle s'approcha de la limite de l'entrée de la grotte, et sans entrer, elle adossa doucement Ethan contre la paroi, tête et corps tournés vers l'extérieur, en espérant au fond d'elle même qu'elle ne commettait là aucune erreur !

-Je ne vous menacerez guère de représailles si il lui arrive quoi que ce soit, sentinelles, car je suis persuadé que vous n'attaqueriez jamais un homme à terre, malade et sans défense.Elle passa son sac devant elle et en sortit une ration et de l'eau qu'elle tendit à Ethan...de toute façon, si elle mourrait en bas, elle n'en aurait plus besoin, mais lui, si car il devait vivre pour être témoin.

Après un dernier coup d'œil mauvais aux sentinelles, elle prit son arc, et s'enfonça d'un pas vif dans la grotte en essayant de ne pas penser au sort auquel elle avait abandonné Ethan, après tout, ces deux jeunes elfes n'avaient sûrement pas perdu tout sens de l'honneur...

Le Sagespectre comprenait le principe du Casin Cu callas, son clan possédait également ce genre de rituel bien que les autres races n'aient pas le privilège de pouvoir en profiter en règle général. Il remerciait Orömé d'un hochement de tête au moment ou il déboucha dans une caverne plus vaste. Le son des tambours était à son summum, amplifié par la résonance de ce vaste espace clos. La beauté sauvage de la cérémonie déclencha un frisson d'excitation dans toute les fibres de son corps. Tout ici, lui rappelait les cérémonies de son enfance mais la situation présente n'était pas propice au moindre relâchement. Ici, l'étranger, c'était lui et ses compagnons. De l'autre coté, les habitants des lieux semblaient une dizaines, l'attention fixé sur la lutte à mort qui se déroulait au milieu de cette arène souterraine.
Leur irruption dans la caverne ne semblait pas alarmer les elfes à moins qu'il n'aient pas prit conscience de leur présence, mais de cela, le Hin en doutait. Deux corps gisaient au centre, deux elfes à n'en point douté mais pour Nob, il était difficile à cette distance de savoir si ceux ci étaient des prisonniers ou des membres de ce clan. Deux corps, deux elfes debout face à un nain, un humain et certainement la dénommée Inwën. Le compte ni était pas, quatre contre trois ou inversement. Il nota aussi la présence d'un animal accroché à la jambe du nain, un animal dressé pour tué à moins qu'il ne fut invoqué.

-Oröme, comment cela est il possible ? Quatre contre trois , si je ne m'abuse, cela ne fait pas du un contre un bien que dans le cas présent, ceux que nous venons secourir semblent ne pas trop mal s'en sortir.

Il jeta un regard interrogatif à ses deux compagnons, ne sachant pas quelle réaction avoir face au combat qui se déroulait devant eux. Il se tenait hésitant, la morgenstern baissée afin de ne provoquer aucune réaction hostile de la part des Elfes. ¤ Orömé à raison, difficile d'agir sans provoquer pire situation, d'autant plus qu'ils ne semblent pas prendre ombrage de notre présence et qu'ils sont bien plus nombreux que nous. ¤

Cyprien avançait de plus en plus troublé. Il fouillait dans ses souvenirs pour retrouver ce à quoi les tambours grugashes faisaient écho.
A dire vrai, les Sy’Tel’quess étaient d’ordinaire si secrets, que même en 100 ans d’apprentissage et même en étant voisins, on pouvait bien ne rien savoir d’eux de très certain.

Mais ce que recherchait l’Elfe de Cuivre était quelque chose d’ancien qui dépassait peut-être les clivages entre les races du Peuple.

Les parois suintantes d’humidité défilaient tandis que le rythme obsédant des tambours se faisait plus présent.

C’est après un coude que ça lui revint :
- Casin cu callas Murmura t-il.

Visiblement, Orönwé fut favorablement disposé par cette réminiscence et rafraîchit sa mémoire.
C’était une bonne chose. Nob et lui s’apprêtaient à découvrir un bien triste spectacle, savoir que c’était un combat loyal opposant des Elfes qui avaient perdu un membre de leur famille à des gens qui avaient tué des Sy’Tel’Quess, atténuerait un peu le côté barbare de la scène.
Néanmoins ça demeurait de son point de vue une inutile brutalité.

Qu’un jeune impulsif mette sa vie en jeu parce que son frère aîné était mort au combat, c’était surtout le risque d’affaiblir encore une famille déjà ébranlée.
Par ailleurs, comment savoir qui avait tué qui ? Un Grugash vengeur était en grand danger d’étriper en ce moment quelqu’un qui avait essayé de ne tuer personne, ou un maladroit, ou quelqu’un dont le frère ou le cousin viendrait à son tour réclamer le prix du sang.

Les elfes étaient-ils si nombreux qu’ils puissent se satisfaire de vagues coutumes dignes de contrôles de natalité orques ?

Rebhe Llon ne pouvait pas comprendre cela. Une vie d’elfe était un cadeau, un enchantement féerique. Un elfe était un peu de la grâce divine et de la force de la nature condensées en une forme édifiante à l’usage des autres races moins bien loties.

Comment expliquer sinon qu’ils ne dormaient pas, qu’ils n’avaient pas froid longtemps après que l’eau se soit tournée en glace, qu’ils n’avaient pas chaud alors que la pierre et métal devenaient insupportables aux pieds et aux mains des hommes, que leurs dents ne tombaient pas que leurs nez ne coulaient pas que sa gorge ne coassait jamais ?
La vie d’un elfe transcendait les concepts rustauds d’honneur et de bravoure. Un principe surnaturel animait le peuple, un peu de l’essence des fées vivait en eux, et s’autoriser ces combats, c’était renier qu’ils étaient fées, renier la nature, - avait-on jamais vu un arbre défier le feu parce qu’un cousin avait brûlé ?

Un elfe ne s’appartenait pas, un elfe était plus que ce qu’il paraissait de prime abord. Dans un elfe vivait un peu de la grâce originelle, quand les êtres et les dieux avaient encore une confiance réciproque. Et ça, on n’avait pas le droit de le sacrifier pour un concept galvaudé.
L’honneur ? C’est l’orgueil en habit de gala.

Voilà pourquoi Rebhe Llon combattait depuis les arbres. Parce qu’il était un elfe, parce qu’il était un émissaire des principes de grâce, de beauté et de nature et, accessoirement, parce que la Haute Forêt était à mille lieues de sa terre natale, il pouvait ne pas gagner mais il ne devait pas mourir.
La dignité c’était d’accepter, de penser, de rêver au disparu pendant cinq siècles avec tendresse, de faire une œuvre pour le célébrer et certainement pas d’abréger sa propre vie en se jetant sur une lame humaine !

Le Saë’Tel’Quess s’échauffait. Dans ces quelques mètres de boyaux sombres et humides, il se mit à penser, et cela lui arracha un pâle sourire, que l’origine de sa famille tenait probablement plus des elfes du soleil que des elfes sauvages.

Il en était là de ses réflexions lorsqu’ils arrivèrent devant la caverne. Plusieurs cadavres tragiques attirèrent ses yeux.
Il identifia sans peine la novice de la confrérie car une seule femme défendait sa vie contre les grugashes.
Il ne put souhaiter sa victoire car elle signifierait la mort d’un elfe.
Ne supportant pas un si désolant spectacle il considéra les tambours et ce Grugash, plus âgé qui avait l’air de couver cet affrontement à mort d’un œil paternaliste.

S’il était interdit d’intervenir pendant le combat peut-être le pouvait-on après ?

¤ Par le luth de Corellon ! ¤ Il avait abandonné son sac à Ethan … ¤Espérons qu'au moins celui-ci soit bien à l'abri des Sy'Tel'Quess ...¤

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Dans la grotte
Temps : /
Moment : Journée

MJ
Narration: Miriel

Miriel perd une ration de survie

aissant Ethan aux bons soins des grugash, Miriel s’aventura dans la caverne, on ne pouvait pas dire que l’elfe verte était parfaitement à l’aise dans ce milieu minéral mais elle passait outre.

Test de survie Miriel DD 20 : 14 (dé) +6 (comp)= 20 : Réussite
Test de perception auditive Miriel DD 15 : 12 (dé) +5 (comp)+ 17 : Réussite

La novice des Gardiens Sylvestres fit appel à ses talents de pisteuse, une tâche qu’elle avait l’habitude d’exercée avec succès même si trouver les traces de passages sur un sol rocheux n’était pas si aisé que cela. Pourtant elle y parvint, confortée dans la direction qu’elle suivait par les bruits des tambours qui résonnaient dans les galeries. Et quand elle accéda enfin à la caverne où se trouvaient ses compagnons, elle ouvrit les yeux ronds en découvrant le combat qui s’y déroulait mais surtout, elle reconnut la silhouette de son amie Inwën aux prises avec un loup et une elfe.

MJ
Narration: Cyprien et Nob

es considérations de Rebhe Llon étaient légitimes et depuis qu’il foulait les terres de la Haute-Forêt, son héritage elfique prenait une toute autre dimension. Les Sy’Tel’Quessir vivaient en accord avec leur cœur et demeuraient assez émotifs, ce qui pouvait les faire passer pour des sauvages et violents aux yeux des autres Tel’Quessir. Ce qu’ils assumaient parfaitement même à l’excès disait-on.

Rebhe Llon avait un jeté un regard attristés à Inwën et à raison.La confrérie avait tissé de nombreux liens de confiance avec des communautés d’elfes verts et n’interférait dans leurs affaires que quand cela pouvait représenter une menace. Mieux valait prévenir que Guérir ? Avoir recours à la force contre des elfes, il fallait l’éviter à tout prix car il en allait de la crédibilité des Gardiens Sylvestres auprès des communautés sylvestres, le bouche à oreille fonctionnait vite et la mémoire des elfes était longue. Inwën avait commis des impairs dont la confrérie allait payer le prix fort. Elle avait prit fait et cause pour des N’tel’Quessir et servait les intérêts de « l’ennemi », et cela sans doute persuadé d’agir avec honnêteté et honneur. Ce qu’ignorait Inwën, Rebhe Llon et Miriel c’est que les Gardiens Sylvestres comptaient dans ses rangs un enfant des Sihasapas. Bien entendu, les novices le connaissait de nom : Lähmee Tribäle, barde de talent de Thüldae, il dirigeait la branche des Conteurs du Naturel. Il ne parlait que rarement de ses origines mais quelle serait la réaction du sauvageon quand il apprendrait ce qui s’était passé ? Qu’une novice avait sciemment et volontairement tué « des enfants » de sa propre tribu en voulant protéger des N’Tel’Quessir sans vraiment se donner tous les moyens pour l’éviter…Pour le moment ce genre de considération n’était pas d’actualité, oui juste pour le moment.

Les compagnons étaient réduits à assister à ce bien sombre spectacle sans avoir à intervenir pour éviter d’envenimer les choses. Ils ne le devaient pas et sur cela, Nob Sombreterre et Rebhe-Llon Awortë en avaient bien conscience. A leur côté, Oromë gardait lui aussi les yeux rivés sur un combat qui tournait au net avantage des N’Tel’Quessir.

- Oui vous avez raison Nob Sombreterre…quelque chose s’est produit pour que les règles du Casin Cu Callas soient bafouées. Les N’Tel’Quessir ont du se porter secours mutuellement….ce qui n’est pas permit.

Le ton d’Oromë avait changé, plus dur et plus froid. Devant eux, les combattants elfes étaient en train de perdre du terrain. Le fils de l'orateur laissa son regard glisser sur l'autre elfe qui veillait sur le combat, les bras croisés sur sa poitrine.

- Le combat va bientôt prendre fin…