Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

La jeune elfe se sentait torturé. Elle n'était pas une femme de combat, préférant la diplomatie au tuerie. Cependant, leur amis allait être emmener dans le camps ennemie, blessé, peut-être mort et qui sait ce qui leur arriverait en 24h. Elle était consciente elle aussi de son état de fatigue, mais il fallait faire quelque chose.

Elle avait encore sa magie, même si son corps était fatiguer, et elle détestait l'idée qu'il se sépare. Plus elle y pensait, et plus elle avait le désir de se battre et de ne pas laissé ses amis à leur ennemi. Elle n'était pas d'accord avec maitre Sagespectre. Il pouvait très bien ne pas les soignées non plus, ne pas dépensé de ressource pour des gens dont il ne savait rien.

Que faire ? La jeune elfe ne se sentait pas de prendre seule une tel décision, elle se tourna vers Miriel.

- Que proposes-tu ? Il me répugne de les laissé partir ainsi avec nos amis. Nous sommes fatiguer, certe, mais qui sait ce qui arriverait en une journée ? Nous avons une chance de les avoirs je crois. Je peut les emprisonné dans des lianes et nous pourrions les abattre de loin... mais il faut aussi prendre ne compte les conseil de Nob, si bien que je me sens mitigé. Que proposes-tu ?

Ne pas suivre plus avant le hin avait fait définitivement ronger son frein à Miriel. Incapable de voir quoi que ce soit, inapte même à entendre quelque mot que ce soit, la jeune elfe sauvage était bien dépourvue, sans ses sens d'excellence qu'elle s'était appliqué à développer. Abattue elle l'était, trempée aussi. Heureusement le froid n'était pas un problème pour elle à peine plus qu'un léger désagrément quand certains gouttes gelées visaient bien l'ouverture de sa capuche pour s'écraser contre son fin visage.

ø ø

Coupée dans ses réflexions par le retour soudain du prêtre, la jeune rôdeuse ne lui en fut que plus reconnaissante. Avec attention mais la mine grave, elle écouta le résumé de Nob qui ne fit rien pour diminuer le désarroi et l'impuissance qu'elle ressentait.

øJe ne le conseille vraiment pas ... Que proposes-tu ? ... faut agir de suite ... que proposes-tu ?! ... rien de fâcheux ... des lianes ... fatigue ... auront été soignés ... auront été soignés.ø

Que Saeonna se tourne vers elle mettait Miriel dans une position délicate. tre le troisième sommet d'un triangle n'était jamais bon, surtout quand les deux autres n'étaient pas d'accord. Mais ... Mais, ils ne fallaient pas qu'ils se précipitent, pas qu'ils perdent leur compagnons bêtement en tentant une attaque qui serait sans doute immédiatement interprétée par les hommes de Taeros comme felonie.

-Mon coeur est rempli de crainte et de doute, Saeonna. Mais une fois encore, il me faut admettre que les paroles de Nob sont sages, même si l'on considère les risques qu'elles impliquent. Cette nuit, nous ne pouvons rien faire - ils sont dégagés, ils seront ranimés et au moins réchauffés. Abattre dix hommes par surprise est peut-être possible, mais réduire à néant une micro-place forte à trois est une entreprise qui est encore loin de notre portée. La pluie couvre notre odeur aux chiens, l'arbre notre vue. Allons nous reposer, il fera jour demain.

Miriel s'en retourna alors vers l'arbre, sans plus un regard vers l'avant, là où quelques minutes auparavant s'étaient tenus ses deux compagnons explorateurs ... mais déjà, elle était toute entière tournée vers une stratégie possible pour le lendemain. Sa rêverie et la Seldarine lui porteraient conseil ...

Vingt huitième Jour de Flétrissure, Année de la magie sauvage
28 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Haute-Forêt
Temps : Humide, frais,
Moment : Petit matin

Les compagnons récupèrent tous leur PV.

MJ
Narration: Nob, Saeonna, Miriel et Rak de Delzoun

avoir se replier pour pouvoir frapper vite et bien était sans doute la solution la plus logique en cet instant tragique. Cela nécéssitait de la part des compagnons une grande force de caractère puisqu'ils laissaient déliberemment leur deux amis aux mains de l'ennemi, de leur ennemi. Certes, leurs actions manquaient de lisibilité mais au moins, ils n'avaient pas fait preuves d'inconséquences. La nuit se déroula donc au mieux pour le groupe qui parvint à s'accorder un repos bien mérité. Dehors, les éléments se déchainaient et leur offraient un répit apprécié et appréciable à la veille de cette journée qui allait être décisive. Puis les heures passèrent et c'est seulement deux heures avant l'aube que les violents orages s'éloignèrent, baignant le coin d'un silence étonnant, presque irréel et d'un calme apaisant.

Bien à l'abri au sein de l'arbre refuge, Nob fit une nuit complète tandis que les deux tel'quessir se relayèrent pour monter la garde tout en s'accordant une rêverie réparatrice. Une heure avant l'aube, le sagespectre s'éveilla comme à son habitude et constata l'absence de Saeonna, Miriel, Ecaeris et le molosse elfique. Le cuisinier lui ronflait tranquillement. L'espace d'un instant le gardien lugubre ne pu s'empécher de craindre une action téméraire de la part des elfes mais quand il s'extirpa de la cachette sylvestre, il découvrit tout ce petit monde sur le pied de guerre. Miriel venait de procéder à une reconnaissance tactique du campement et expliquait aux compagnons que le campement des chasseurs était animé. On était en train de sceller des chevaux, une meute de chien en furie aboyait de plus belle tandis que le camp résonnait d'une activité frénétique bien matinale qui résonnait aux oreilles des compagnons. Ecaeris lui résuma la situation d'une façon pragmatique:

- Ils se préparent à la chasse....

Avisant la mine écoeurée de l'enfant, Nob n'eut pas besoin de demander le pourquoi du comment car le Sy'Tel'Quessir lâcha la terrible vérité.

- Oui, ils s'apprètent à chasser et le gibier se prénomme Rak de Delzoun.....

En effet, Rak de Delzoun était devenu par le coup du sort le gibier tout désigné du nobliau de Fort Noénar et de ses deux amis. Mais comment cela avait-il pu se produire? Que s'était-il passé au cours de cette nuit pour que le Fils de la Pierre se retrouve dans cette terrible position...

Là, agenouillé à moitié nu dans la boue; devant le chenil qui contenait la meute de molosse, Rak de Delzoun frissonna. Ses blessures lui faisaient un mal de chien, son regard était hagard. clairement, le chien de meute ne savait plus om il en était. Tout avait débuté par ce cauchemard où il avait vu les dépuilles des siens suivi d'un puissant délire, puis on lui avait déversé en plein visage des litres d'eaux glaciales pour qu'il se réveille. L'effet fut à la hauteur des espoirs de ses geoliers et tandis que son premier regard avait été pour le colosse roux qui le dévisageait. Il connaissait l'homme, c'était celui qui l'avait engagé à Fort Olostin. Rak tenta de parler, il reçu un premier coup émaillé d'un déferlement de questions dont il refusa de répondre. Comment? Pourquoi? Qui? Encore groggy par sa chute, le nain d'écu se trouvait dans une situation intenable. Il n'avait rien pour se défendre, rien de rien.

L'homme lui avait montré alors l'armure de peau de confection elfique qu'il portait désignant ainsi ses nouvelles amitiés et le rendant quelque peu coupable... Mais le nain ne céda pas, il resta muet. Non loin de lui se trouvait allongé Ethan, le teint cendreux, sans connaissance. son état semblait sérieux et son bras avait prit un angle bizarre. Le rouquin ordonna de plier bagage incessamment. Mais hélas pour l'homme soucieux de la sécurité de son maître, il fallait compter aussi sur l'humeur de son employeur. Ce fut donc l'apparition du noble au sourire ironique et à la prestance intestable. En d'autres lieux, on lui aurait donné les bons dieux sans confessions mais ici c'était tout autre chose, l'homme s'adonnait à un jeu cruel et mortel, un monstre. L'homme ne daigna pas s'interesser à Rak ni aux recommandations de ses conseillers, tout juste demanda-t-il au colosse roux si un nain en forêt courait aussi vite qu'un elfe? La prudence nécéssitait qu'ils vident les lieux mais non, l'homme voulait terminer par une ultime chasse et s'il acceptait de mauvaises grâce de rentrer à Fort Noénar cela ne serait pas sans un ultime amusement et c'est amusement allait être le frère des Marches Ral de Delzoun.

Voilà pourquoi Rak se tenait désormais à genoux sur le sol, le cou entouré par les pinces d'un attrape coquin tenu par un humain barbu. Autour du nain une quinzaine d'hommes et de demi-orque en armes s'activaient furieusement.

Rak de Delzoun reprit subitement connaissance, sursautant sous la gifle glacée du seau d’eau qu’il venait de recevoir en plein visage. S’il éprouva une vive joie d’être vivant, elle ne dura pas :

¤ Je vis ! Mais... ¤

Toute l’horreur de la situation lui apparut subitement alors que son regard rencontrait celui d’un géant roux.

- Argémian, murmura le nain d’écu d’une voix inaudible, reconnaissant sans doute possible le sbire de Taéros qui l’avait recruté dans une taverne.

Cet événement semblait lointain dans la mémoire de Rak. Il s’était passé tant de choses depuis ce jour là. Pourtant, le visage d’Argémian était frais dans son esprit.

Le nain d’écu se rendit vite compte qu’il était dans de sâles draps. Outre le fait qu'il n'avait pratiquement plus de vêtements sur lui, les pointes de l'attrappe-coquin pénétraient dans la peau de son cou au moindre de ses mouvements, et lui provoquaient des rictus de douleur.
Tout son corps était également qu'une plaie. Dans son esprit les coups accompagnés de questions se mélangeaient dans un brouillard obscur.

¤ Mais qu'est-ce qu'ils veulent de moi ? ¤

Le nain hésitait à poser la question. Et l'apparition de Taéros en personne lui coupa toute envie de questionner le géant roux. Rak suivit le noble des yeux, qui s'aggrandirent bientôt à l'écoute des mots prononcés devant lui.

¤ Une chasse ! Et je suis le gibier ! ¤

- MONSTRE !!! hurla Rak. Tu tues des femmes et des enfants elfes ! Tu tues n'importe qui pour tes chasses. Mais tu n'oses pas affronter un adversaire à ta hauteur. Donnes moi un hache, et on verra si tu pourras m'envoyer dans l'autre monde.

Le visage congestionné par la colère mêlée de peur, Rak, le fier guerrier nain fixait intensément Taéros.

S'il avait été possible que jamais elle ne sorte de sa rêverie, elle aurait payé cher pour que cela soit le cas. Si la soirée n'avait apportée aucune solution, la nuit n'avait guère été plus prodigue. Mais ce début de matinée était pire que tout le reste. Voir ainsi son fier compagnon fils de la pierre prostré et réduit à l'impuissance faisait bouillir le sang sauvage de Miriel et s'il n'avait tenu qu'à sa vie, sans doute se serait-elle précipitée.

Mais le temps où elle chassait seule et pouvait se permettre de perdre la vie était révolu depuis qu'elle avait intégré la Confrérie, et qu'elle faisait partie d'un groupe. Non, ils devaient trouver une solution pour Rak et Ethan, tout en réglant le problème 'Taeros' dans la foulée. Un bien beau programme pour une petite armée ; opéra en trois actes en arc majeur ... Mais ils étaient quatre, en comptant un molosse de type elfique avec lequel elle n'avait jamais eu de contact avant.

Mais sa décision était prise ... Alors elle détourna les yeux de Rak et du campement et s'accroupit pour utiliser le sol comme planche à dessin pendant qu'elle parlait :

-Là, c'est le campement. Grosso modo, il n'y a qu'un seul chemin possible pour qu'ils lâchent Rak, et si ce n'est pas celui-là, nous le verrons dans tous les cas. Ils vont sans doute lui laisser de l'avance. Voilà à peu près la distance qu'il aura pu parcourir en vingt minutes à peu près, compte tenu qu'il est épuisé, qu'il a froid, et que tout est trempé. On y va tous ensemble, on le récupère. On fait un arc comme ça pour revenir ici, ça nous prendra peut-être le double de temps. Tymora soit avec nous, on arrivera pour assister au départ des chasseurs. Et c'est à ce moment là qu'on prend le camp d'assaut, on tue ceux qui sont restés, et on récupère Ethan. A partir de là, les chasseurs seront éparpillés dans les bois, à moins qu'ils n'aient saisi avant ce qu'il avait bien pu advenir de Rak.
On reste tous ensemble. Est-ce qu'on est d'accord ?

Bien sûr, un plan improvisé en dix secondes sur un coin de terreau ne valait absolument pas une prise d'assaut prévue de longue date, mais elle n'avait que cela à proposer. Et elle espérait sérieusement que ses compagnons accepteraient aussi ce plan, sans quoi les tractations risqueraient de leur faire perdre de précieuses minutes !

La nuit avait été relativement bonne pour le prêtre d'Urogalan même si celui ci arborait la tête des mauvais jours et une détermination qui présageait de ce qu'il ferait subir aux hommes de taeros qui se mettraient en travers de leur route. L'obscurité était encore bien présente même si on devinait que la pâle lueur de l'aube n'allait pas tardé à apparaître. L'espoir de sauver leurs amis revenait en son cœur au fur et à mesure que cette lueur croissait et que l'énergie divine affluait dans son corps. Ses dévotions matinales terminées il s'équipa rapidement, ne prenant que l'essentiel, ce qui restait en eau et nourriture ainsi que ses armes. Dards, billes de fronde et Morgenstern semblaient trouver naturellement leur chemin. Sa main pressa brièvement son symbole sacré ainsi que sa bourse de terre natale accrochée sous sa chemise de maille. Il laissa cacher dans l'arbre ses excédents de bagage ainsi que sa précieuse réserve de tabac.

Solidement harnaché, il s'approcha de ses compagnons et se campa face à Miriel. Un homme ne le connaissant pas aurait peut être trouvé ridicule de voir un si petit être regarder cette elfe d'un air si déterminé . Toutefois, un tel homme qui se serait approché aurait été saisie par l'étrange et légère pestilence que semblait exsuder le Hin et n'aurait certainement plus eu envie de rire de cette inquiétante créature.

-C'est un bon jours pour envoyer cette vermines rejoindre leur créateur. Je vous suit, ami, nous vous suivons tous et prions que notre détermination soit suffisante pour sauver Rak et ce pauvre Ethan. Voyageons léger, que notre bras soit solide et notre œil acéré car je sent que nous n'allons pas chômer. Les chiens sont le plus gros obstacle pour la réalisation de la première partie du plan, j'espère qu'ils ne seront pas trop rapide, ni trop nombreux.

Nob ne connaissait pas plus grand danger que ses bêtes qui pouvait suivre les traces de Rak avec une rare précision tout en ce demandant quelle serait leur réaction face à son aura issus de la mort elle même.

oraison
Lumière
création d'eau
détection de la magie
détection de la magie
lecture de la magie
détection du poison

Sort niveau 1
Blessure légère
Bouclier de la foi
Frayeur
Bénédiction
Anathème

Sort niveau 2
convocation de monstre 2
aide
force de taureau
Mise à mort

Vingt huitième Jour de Flétrissure, Année de la magie sauvage
28 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Haute-Forêt
Temps : Humide, frais,
Moment : 7h

Les compagnons récupèrent tous leur PV.
MJ
Narration: Rak de Delzoun

ak de Delzoun vibrait d’une terrible colère qu’il contenait difficilement. Si seulement il n’était pas réduit à cet état de servilité qui le rendait impuissant. Il allait désormais subir le bon vouloir des chasseurs. L’homme que Rak avait interpellé, haussa les épaules, se moquant des dires de celui qui avait été un employé de son maître, il héla l’un des hommes qui tenait l’attrape coquin et lui ordonna d’amener ce nain et de faire ce qu’il avait à faire. C’est sans ménagement que Rak fut tiré vers l’extérieur du camp, il tomba dans la boue, on le fit se relever, humilié, le nain fut obligé de suivre les quatre hommes sans pour autant leur faciliter la tâche mais que pouvait-il seul, désarmé et sans capacité réelle de sortir vainqueur d’une lutte à moins d’être suicidaire. Il chuta une nouvelle fois dans l’herbe et face contre terre, il sentit les mâchoires de l’attrape coquin se desserrer et un demi-orque à la voix gutturale lui hurler de courir et qu’il avait de précieuses minutes à prendre sur la meute qui allaient être lancée à ses trousses.

- Cours outre à bière, cours ! et évite de te faire dessus, tu risquerais d’affoler l’odorat de nos molosses et s’en trouveront enhardis !!!

Les hommes éclatèrent d’un rire gras et attendirent patiemment que Rak prenne ses jambes à son cou et plus vite que ça. Frigorifié et épuisé le nain devait rapidement prendre une décision, faire marche arrière signifiait de prendre en pleine face l’ire des quatre hommes, sur les côtés des arbres et une végétation luxuriante qui demeurait source de dangers pour l’aventurier téméraire, surtout ici en Haute-Forêt. La seule issue qui lui semblait visible était le mince chemin tracé devant lui encadré de hautes fougères qui le dépassaient allégrement. Le fils de la pierre ignorait aussi que ses compagnons se trouvaient sur le pied de guerre, déterminés à le sauver lui et Ethan, il lui restait maintenant à prendre la décision, allait-il jouer au gibier et se laisser pister comme un lapin affolé ? Où comptait-il offrir une résistance bien téméraire proche de la folie à ses gibiers de potence qui l’avaient amené ici.

MJ
Narration: Nob Sombreterre, Miriel, Saeonna

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Miriel guide ses compagnons vers le lieu idéal
Test de survie Miriel DD ???: 14(dé) + 7 (compétence)= 21 : Réussite
Miriel parvient à guider ses compagnons.
Miriel cherche un moyen de déjouer la traque des chasseurs
Test de connaissance de la nature Miriel DD ???: 8 (dés) + 3 (comp)= 11 : Réussite

l fallait improviser et s’adapter, des mots que les compagnons maitrisaient à merveille depuis le début de cette aventure mais pour la première fois depuis que le groupe s’était formé, la perspective de voir une issue à cette équipée se profilait à l’horizon même s’ils demeuraient peu nombreux. Le groupe se mit en marche quelques minutes avant que le fils de la pierre ne quitte à son tour le campement, leur plan n’était pas arrêté mais leur détermination si.

Miriel en tête était chargé de trouver l’endroit idéal pour récupérer Rak mais tout cela restait intimement lié au fait que Rak allait se comporter comme ils s’y attendaient. Après tout, les nains pouvaient se révéler extrêmement étonnants et téméraires. L’elfe sauvage arpentait le terrain à un bon rythme, elle n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que tout le monde la suivait. Saeonna fermait la marche derrière le molosse elfique et Ecaeris puis Nob et réfléchissait au moyen d’optimiser leurs chances. Il y avait tant de chose à penser et à prévoir. Il fallait mener les chasseurs sur une fausse piste et de les éloigner le plus loin possible du camp pour qu’ils puissent libérer également Ethan après avoir récupéré Rak. A cela s’ajoutaient l’odeur de Rak de Delzoun sur laquelle les chiens se feront un devoir de le traquer, comment pouvait-on déjouer leur odorat si fin…

La future rôdeuse de Solonor tomba sur un chemin détrempé mais dont les traces laissaient suggérer des passages fréquents dont des chiens. Le chemin descendait à pic, encadré par des grands arbres dont les hautes frondaisons dissimulaient en partie le ciel de plomb. Devant la rôdeuse, deux rochers en granit se trouvaient de part en part du sentier. L’endroit semblait propice à récupérer leur ami vigoureux.

Rak de Delzoun fixait d'un oeil mauvais ceux qui venaient de le libérer, tout du moins qui espéraient le voir courrir dès à présent tel un gibier appeuré. Dans son esprit fébrile, le nain d'écu évalua la situation en une poignée de secondes, avant de décider ce qu'il allait faire. Quand il eut prit une décision, il fixa tour à tour ses vis à vis.

- OUTRE A BIERE !!! hurla-t-il d'une voix qui portait loin. Tout à fait, comme tout nain qui se respecte. Mais je suis un guerrier nain, et pas des plus mauvais. Alors MEFIEZ-VOUS ! Vous me rattraperez sûrement, avec vos grandes jambes. Mais celui qui me trouvera, celui-là, j'aurai bien le temps de le TUER !

Sur ce, le nain fit demi-tour, et partit sur le chemin dont il avait vu l'ébauche. Il partit en petites foulées, et non en courrant à toutes jambes.

¤ N'accélère pas. Faut pas leur faire ce plaisir. ¤

Car au fond de lui, Rak n'avait qu'une envie, courrir le plus vite possible pour mettre le maximum de distance entre lui et ses poursuivants. Car il existait une chance de leur échapper. Et il comptait bien la saisir.

Après une minute de cette course à faible allure, le nain osa un regard en arrière qui lui apprit qu'il était hors de vue. Immédiatement, il accéléra le pas, mais réussit à se maîtriser pour éviter une course éperdue.

¤ Ménage ton souffle. Ils te laissent une grande avance. Faut pas te fatiguer trop vite. ¤

Le nain suivit encore quelques minutes le chemin, puis il obliqua sur la droite. Il eut alors une pensée pour ses compagnons. Où étaient-ils ? Connaissaient-ils sa situation ? Si oui, pourquoi n'avaient-ils pas tenté de le libérer ? Il est vrai que les adversaires étaient nombreux, et qu'une opération de sauvetage mal préparée, aurait eu comme résultat un désastre. Les hommes de Taéros étaient des chasseurs d'expérience, et pas une troupe d'amateurs.

Mais pour l'instant, où se trouvaient-ils ? Impossible de se repérer, ni de savoir s'il se dirigeait vers leur camp dans l'arbre, où s'en éloignait. Il poursuivit donc sa marche tout droit à travers la végétation, essayant au maximum de ne pas casser de branches, donc de laisser le moins possible de traces.

¤ Une arme. Il te faut une arme ! ¤

Avisant un arbuste mort en bon état, le nain en brisa le tronc à la base. Puis il en ota les branches, soupesant cette arme improvisée. Il avait perdu assez de temps. Rak fonça à nouveau, n'ayant qu'une pensée :

¤ Avance ! Avance ! ¤

Plus l'heure avançait, plus il semblait à la jeune rôdeuse que peut-être jamais elle ne reverrait Thuldaë. Heureusement qu'elle avait l'esprit occupé sans quoi toutes ses pensées se seraient fait un devoir de se tourner vers cette sensation désagréable de non-retour potentiel.

Mais il fallait récupérer Rak, se rallier, et mener le dernier assaut envers ce chasseur ignoble. Et cette dernière charge devra être sans accroc, devra se conformer exactement aux limites du plan, sans quoi tout s'effondrerait.

De tout le trajet, elle ne se retourna pas une fois, et si elle n'avait aucun soucis avec la route qu'ils avaient pris, elle faillit manquer les deux pierres qui encadraient le chemin et se présentaient comme le meilleur emplacement de guet-appens qu'elle avait vu.



-Mes amis, nous nous arrêterons ici. Je ne pense pas que nous trouverions meilleur emplacement pour intercepter Rak.

La grugach se retourna un instant vers les deux rocs, pensive. Des chiens passaient souvent, et des hommes aussi. Il y avait donc fort à parier qu'au moins un groupe de chasseurs passait par là pour chasser & rabattre le gibier.

Quand de nouveau Miriel se retourna, elle parla d'une voix douce, comme si elle voulait apaiser les esprits, mais ce n'était en fait pas le but recherché. Elle appliquait simplement ce qu'on lui avait appris : au moment où l'angoisse est la plus intense, les décisions se bousculent, les mots se mélangent ; mais ne serait-ce que parler de la voix de l'apaisé aide à poser tranquillement les choses ... Restait à voir !

-Bien. Je ne connais pas Rak depuis longtemps, mais je suis certaine qu'il sera tellement sur ses gardes et enragé d'être pris pour un gibier que si nous surgissons de nul part, comme ça, il risque d'attaquer sans chercher à comprendre !
A priori, il va arriver de cette direction dit-elle en balayant la direction du camp de son bras tireur. Sur le chemin peut-être, mais plus sûrement depuis les abords et la forêt. A mon avis, il faut guetter son arrivée, et dès que nous le voyons, que l'un d'entre nous se lève afin qu'il nous rejoigne.

Certes il y avait aussi la solution de lui tendre une 'embuscade', mais quand bien même il comprendrait par la suite le pourquoi, la situation sur le moment risquerait de dégénérée bien au-delà des bornes.

øReste à voir comment on camoufle nos odeurs ...ø

-Ensuite, dès qu'il nous aura rejoint -- après je pense nous être expliqué sur le temps que cela nous aura pris pour agir -- je pense avoir repéré le bon chemin pour rentrer à l'arbre des voyageurs. Pour camoufler son odeur, je propose deux choses dont je ne connais hélas pas le degré de faisabilité ... maître Nob, serait-il possible de faire prendre une douche à Rak ? Je ne sais pas, faire apparaître des litres d'eau au-dessus de lui ? Et Saeonna, serait-il possible que vous appeliez à nous rejoindre une bête de la forêt ? Peut-être son odeur ferait-elle douter les chiens ?

A espérer que ce ne soient des chiens de chasse que pour l'occasion et qu'ils n'aient pas été entraînés pour chasser ... sans quoi, l'odeur d'un loup les excitera encore plus que celle de Rak ...

-Décidons nous, mais il faut faire vite !

Durant toute la marche, comme c'était Miriel qui guidait, Saëonna avait réfléchis à ce problème justement. Même si elle avait eu un sort pour faire venir à elle un animal, cela n'aurait servit en rien à masquer l'odeur de Rak. Non, il fallait quelque chose qui troublerait l'odorat des animaux. Parce que même laver le nain ne serait pas suffisant. Il ne ferait que sentir le nain mouiller.

"Aucune de ses solutions ne permettrait vraiment de faire lâcher la piste à des chiens de chasse ma soeur. IL nous faudrait quelque chose qui troublerais l'odorat des chiens. Comme des épices par exemple. Le poivre étant probablement le meilleurs. Sinon, nous pourrions aussi tenter de trouver des fleurs ou herbe vraiment très odorante et en mettre partout pour cacher l'odeur, mais je doute que cela soit très efficace à long terme. Et de même, il faudra faire attention à nos trace ensuite. Nous sommes très nombreux, il sera difficile de les camoufler. Par contre, nous pourrions sans doute utiliser cela à notre avantage et les amener sur une fausse piste... dans un traquenard que nous pourrons préparer."

Leur moyens était limiter, la jeune elfe s'en doutait bien. Elle ferma les yeux le temps d'une courte, mais fervente prière à Rillifane.



Elle ouvrit les yeux et regarda ses compagnons.

"Quelqu'un aurait du poivres ? Des épices ? Sinon, je crois qu'on pourrais toujours faire bruler des plantes très odorante et répandre la cendre... Qu'en pensez-vous ?"