Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

¤ Par la Seldarine ! Ce que nous avons sous les yeux est un "vaste plan d’eau" qui nécessite "deux heures à être contourné"! Croyez vous pouvoir le traverser à pied Lhamo ? Et toi Miriel, as-tu une demie lieue de corde dans ton sac pour vouloir la tendre entre les deux rives ? ¤

Voilà comment il se serait exprimé, s’il avait été dans une de ses escapades adolescentes avec quelques compagnons. On ne s’embarrassait pas de précautions oratoires et on se moquait sans vergogne de ceux qui avait des solutions farfelues pour surmonter une difficulté de terrain. L’émulation était la règle, la raillerie amicale, le lot de ceux qui se trompaient.

Mais il s’était aperçu que ses compagnons étaient susceptibles. La situation délicate pouvait même les rendre irritables, aussi se contenta t-il de poser doucement une main sur l’épaule de Lhamo pour la retenir.

Il dit à Miriel :

- Non le lac est trop large, ce qui d’ailleurs nous protégera de flèches, cher Nob Ajouta t-il malicieusement en se retournant vers le prêtre peu désireux de quitter l’humus.

- Voilà ce que nous allons faire : mettre à l’eau un fort tronc d’arbre le plus sec possible, monter à califourchon dessus avec nos affaires et nos Hins bien au sec.
Pour assurer la stabilité de notre radeau l’idéal serait deux troncs liés solidairement entre eux. J’ai une corde, mais je ne peux guère la couper. Qui d’autre en a ?

Il nous faudra deux ou peut-être quatre nageurs ensuite pour propulser notre barque mais ils pourront confier leurs habits et équipements aux navigateurs.
Ces derniers auront soin de se munir de perches pour appuyer sur le fond s’il est peu profond ou pour ramer s’il l’est davantage.

Allez au travail !

Cette nuit de rêverie en compagnie de tous les aventuriers que connaissait Bur'dhyme lui avait fait le plus grand bien. Voilà qu'elle ne ressentait pratiquement plus les effets de ses blessures de la veille et qu'elle était au moins aussi prête que les autres à reprendre la route, dernière ligne droite avant de devoir faire face à leur terrible mission. Elle avait même envie de discuter pendant le trajet.

Enfin, ligne droite... il avait suffi à l'Ensorceleuse de faire la comparaison pour qu'un grand lac surgisse devant eux. La beauté du lieu, combinée aux lueurs du soleil en aurait rendu plus d'un amoureux de n'importe qui en d'autres circonstances. Maintenant, il fallait traverser cette eau le plus vite et le moins dangereusement possible. L'Elfe Sauvage écouta les différentes hypothèses de ses compagnons. Elle s'avoua qu'enlever tout vêtement qui aurait été gênant pour s'immerger ne lui aurait pas laissé grand chose sur le dos. La situation aurait été embarrassante. Curieusement, c'est Cyprien, qui pourtant aurait certainement apprécié le spectacle, qui lui sauva la mise. Son idée n'était pas si mauvaise, mais elle possédait un défaut :

-Monsieur le Roublard Cuivré, dit-elle d'un ton moqueur, à moins de trouver des troncs à même le sol, en bon état et de la bonne taille, il va falloir en couper nous-mêmes. Au vu de notre équipement et étant donné que nous n'avons pas de Nain ou de Troll sous la main, cela va nous prendre autant de temps que de contourner le lac. Sans parler du bruit que feraient des chocs violents sur des gros troncs d'arbres...

-Il me semble qu'il faille traverser ce lac à pied, même si l'idée me répugne un peu, pour plusieurs raisons, ajouta la Grugash en rougissant. Ethan, vous connaissez le lac, pensez-vous que Nob puisse le traverser sans avoir besoin de nager, ou l'un de nous devra-t-il le porter ?

Sur ces paroles pleines de tout sauf d'assurance, Bur'dhyme se résigna à enlever sa cape et ses bottes pour se retrouver dans la légère tunique que lui avait donnée la femme du forestier. Pas question de se retrouver comme Miriel... L'Elfe Verte préfèrait être mouillée toute la journée.

Arrivée au niveau de Lahmo et de la Rôdeuse, l'Ensorceleuse les regarda successivement d'un air compatissant et mal à l'aise.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : Frais, brouillard...
Moment : Matinée

MJ
Narration: Tous

lors que les discussions autour du plan de Rebhe-Llon allaient s'engager, c'est Josh qui attira l'attention du groupe. Le jeune homme s'était quelque peu éloigné,, l'esprit un brin fouineur et il fut récompensé à sa juste valeur.

- Pa! Pa! Vous tous! Venez!

Surpris par cette soudaine interruption, les compagnons rejoignient l'ainé des Larford qui était fortement occupé à retiré d'épaisses branches de fougères sur laberge du lac. Il ne lui fallut guère plus longtemps pour mettre à jour une embarcation de six mètres de long sur un mètre de large, aux étraves étroites. Ethan secoua la tête en souriant.

- Les esprits de la natures sont avec nous dirait-on mes amis! Un canoé grugash et de bonne qualité, renchérit le forestier qui passa la main sur l'étrave travaillée avec soin par des artisans Sy'Tel'Quessir

Construits à base d'écorces de bouleau, ces embarcations étaient manoeuvrables au possible. Josh termina de dégager le canoë. A vu de nez, cinq personnes pouvaient prendre place à son bord, dont les deux pagailleurs.

- Alors qu'attendons nous! s'exclama Miriel, désormais toute excitée par cette découverte qui allait faciler leur vie. La grugash connaissait bien ce mode de transport, tout comme Burd'hyme et c'est sans hésitation que la rôdeuse sauta dans le canoé pour aller à l'arrière et s'emparer d'une des pagaies.

-Allez montez Nob; vous n'avez plus de risque de vous mouiller les orteils!

Ethan s'agenouilla et utilisa sa force pour maintenir fermement le canoé le long de la berge.

- Si vous voulez bien vous donner la peine...

Avec toutes ces jeunes elfes qui se déshabillaient, Nob fut presque surpris que Josh eu la présence d’esprit de regarder ailleurs pour découvrir cette barque. Il avait tout de même un petit sourire en coin vu la situation, il etait en effet assez drôle de voir Miriel en sous vêtements au moment ou josh arrivait triomphalement avec une embarcation. D’un air complice, il regarda le garçon.

-Josh, mon grand, je me demande si tu as attendu que Miriel soit déshabillée avant de nous prévenir ? ? En tout cas , bravo, tu me retire une aiguille du pied.

Soulagé, il l’était assurément, l’étang pouvait fort bien être plus profond qu’il ne le paraissait et une traversée a la nage de toute l’équipe semblait difficile. Ce fut donc avec joie qu’il grimpa dans l’embarcation avec précaution.

-Mes orteils, mes orteils, ce n’est pas pour mes orteils que je m’inquiétais mais plutôt pour mes cheveux. De plus, la présence de cette barque me fait penser que ce petit lac est plus profond qu’il ni parait et on aurait eu l’air fin bloqué au milieu de toute cette flotte avec notre chargement sur les épaules. D’ailleurs Miriel, à propos d’épaule, les vôtres sont un peu nue.

Cette dernière phrase aurait bien fait rire Nob si il ne s’etait retrouvé sur une embarcation susceptible de chavirée en cas de mouvements incontrôlés. Le prêtre se cramponna à son sac en espérant atteindre rapidement le sol bien ferme de l’autre coté du lac.

¤ S'immerger en vêtements de dessous ? Quelle idée ridicule !
C'était vraiment très stupide de passer une journée d'automne, dans un endroit aussi septentrional que la Haute-forêt avec des des habits près du corps gorgés d'eau ... ¤

Divers gloussements et airs gênés informèrent Rebhe-Llon du pourquoi des hésitations.
Là encore, il fut surpris.
Autant qu'il se souvenait, les Saë'Tel Quessir ne faisaient pas tant de salamalecs pour se baigner nus.
Comment pouvait-on prétendre vivre à l'état de nature et être déstabilisé par une chose aussi prosaïque que la nudité ?

Décidément, plus ça allait, plus il se mettait à penser que les Grugash, avec qui on les confondait pourtant souvent, étaient la race plus éloignée des Elfes cuivrés.

Haussant les épaules, il apprit avec bonheur que Josh avait trouvé une barque.
Le canot ne faisait que 5 places, aussi leur problème n'était que partiellement résolu.

Se souvenant que la veille, il avait vécu la cérémonie nu avec Lhamo dont la couleur de peau avait pourtant été probablement souvent un problème, il trouva d'autant plus ridicules les atermoiements des elfes vertes.

Par contre il lui sembla naturel que Nob avec sa petite taille handicapante sur l'eau, embarquât.

- J'irai dans l'eau. Tâche de garder mes affaires au sec et mon arc prêt sur tes genoux, Nob, Veux tu ?

Il se déshabilla entièrement sans plus de formalité et, entrant dans l'eau, se désintéressa ostensiblement de qui serait la deuxième personne à barboter, même s'il avait bien une idée.

Tout de même ... On était en route pour essayer d'arrêter une guerre inter ethnique et on se laissait impressionner par une péripétie aussi dérisoire que la nudité, coincés comme des humaines avec leurs multiples épaisseurs de giron.

Durant le débat sur la manière de traverser ce bout de lac, Miriel en avait complètement perdu de vue le jeune Josh, sur qui pourtant elle s'était juré de garder un œil dans la journée...
Alors quel ne fut pas son soulagement quand elle entendit la voix de celui-ci, un peu plus loin, alors même qu'il défaisait le camouflage d'un canoë grugash ! La jeune rôdeuse fut certes surprise de voir cette découverte, mais ce n’est pas pour autant qu’elle resta devant, bouche bée…Au contraire, dans un élan, l'elfe verte sauta directement dans le canoë et s'empara d'une pagaie…avant de la reposer et de réfléchir un peu plus avant à la situation.

¤Lhamo, Cyprien, Nob, Josh, Ethan, Burd, moi...cela fait sept...¤

Il était évident dans l'esprit de la jeune elfe verte que Nob devait embarquer, ainsi que Josh et Ethan. Non pas que ce dernier fut incapable de nager, loin de là au contraire, mais il était préférable d’avoir un guide sec qu’un homme mouillé dans des vêtements plus ou moins détrempés.
Le canoë comportant cinq places seulement, une fois ces trois personnes assises dedans, il ne resterait guère de place pour les quatre derniers : ce fut ce simple constat auquel aboutit la rôdeuse.

¤Bien, il ne reste plus qu’à voir qui va ….¤

Ses pensées s’interrompirent soudain quand elle se rendit compte que le roublard avait fait le même calcul, alors qu’il confiait ses vêtements au prêtre avant de partir à l’eau. Et tout aussi soudainement, un sentiment de gêne envahit Miriel...Pourquoi n’avait elle pas eu le même naturel à se déshabiller quelques instants auparavant la découverte du canoë alors qu’elle s’apprêtait à sauter dans l’eau ? Combien de fois pourtant avait elle nager, seule ou accompagnée, nue dans un lac ou une rivière de sa douce forêt natale ? Serait-il possible que l’éloignement de sa forêt qu’elle avait entretenu des années durant, n’osant guère y retourner, avait eu un tel impact sur elle ? Etait-ce là le prix à payer de tout être naturel qui avait un jour côtoyer cette jeune race humaine, pleine de fougue et de gêne ? Elle avait honte dans un sens, et en même temps, sur son visage devait se lire quelque terreur alors même qu’elle réalisait comment elle s’était transformée, à se débrouiller seule pendant tout ce temps, et à côtoyer de temps à autre la civilisation humaine…
Toutefois, ce n'était pas le moment de disserter –même de manière métaphysique- sur l'impact de la civilisation sur les peuples à l'Etat de Nature…mais tout de même, elle ne pouvait à ce moment guère nier ce que l’elfe cuivré lui avait rappelé…

Si cette réflexion n’avait eu qu’un effet mortificatoire sur l’elfe, elle avait au moins eu le bon goût de déterminer la solution au problème…

-Bur’dhymme s’il te plaît, tu veux bien veiller sur mes affaires pendant la traversée ?

Et en disant ceci, elle termina de se déshabiller, et repris conscience de la douceur de l’air d’automne. Comment avait-elle pu oublier une telle sensation, elle ne le savait pas, mais se doutait de quelque chose pourtant…
Elle n’hésita pas un instant de plus, et exécuta un élégant plongeon dans l'eau pure du lac avant de ressortir de l'eau, comme transformée par ce bain bienfaisant. Elle jeta un coup d'œil à Cyprien, imaginant assez bien les pensées de celui-ci alors qu’il attendait que la seconde personne qui se dévouerait le rejoigne…Miriel était presque sûre qu’il savait déjà, qui plongerait à sa suite…Et pourtant, ni dans ses yeux ni sur son visage ne pouvait à cet instant se lire quelque expression que ce soit.
La rôdeuse détourna les yeux vers le canoë qui finissait de se remplir, et sourit intérieurement, soulagée d’une certaine façon que ses compagnons soient en sécurité dans l’embarcation.

-Bien, allons-y ! Le temps joue contre –nous !

Le geste de Bur'dhyme fut arrêté par Josh qui avait trouvé le fameux canoë. La Grugash s'empressa d'enfiler ses vêtements à peine enlevés pour réfléchir à la place qu'elle prendrait dans la barque. Elle aurait bien sûr participé à la mise à l'eau de l'embarcation, mais il n'était pas nécessaire de tous se mouiller, et les combattants seraient plus à même d'effectuer ce genre de tâches plutôt qu'une lanceuse de sorts frêle et affaiblie par de fâcheuses péripéties. Pendant que l'Ensorceleuse faisait une petite crise d'égoïsme qui passerait certainement inapreçue, un Cyprien nu comme un ver passa en trombe devant elle et s'immergea d'un air passiblement offensé.

L'Elfe Verte comprit pourquoi, mais alors qu'elle pouvait se dénuder en compagnie des siens sans aucun problème, c'était autre chose lorsque son entourage était composé d'autant d'étrangers, en particulier des mâles humains pas insensibles à ce genre de choses, ou encore un Elfe Cuivré qui avait déjà tenté de l'embrasser sans prévenir. Bur'dhyme prit donc un malin plaisir à regarder le Roublard faire la mauvaise tête alors qu'elle attachait sa cape.

Elle oublia pourtant vite cette situation cocasse. Ils avaient tous autre chose à penser. Miriel prit place à côté de Cyprien après que l'Ensorceleuse lui ait promis de veiller sur ses affaires. La Grugash prit place à côté du petit Prêtre avec qui elle n'avait pas assez dicuté à son goût récemment. Elle lui tapa l'épaule amicalement :

-Si nous avions été en balade, vu la peur que tu as de l'eau, je t'aurais bien jeté dedans pour qu'on rigole un coup. Promets-moi de le faire un jour si on sort vivants de cette aventure.

Bur'dhyme se plomba le moral toute seule avec cette dernière phrase censée avoir une portée humortistique. De l'autre côté de ce lac se trouvait leur salut ou leur charnier... tout dépendait de leur faculté à faire face au conflit naissant.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : Frais, brouillard...
Moment : Matinée

MJ
Narration: Tous

a traversée se passa on ne peut mieux pour l’ensemble du groupe ; l’eau était fraîche en cette saison et pour l’elfe cuivré et Miriel qui entreprirent la traversée à la nage. Des deux elfes, c’est Miriel qui se sentit naturellement à l’aise dans sa nage, une véritable loutre, effectuant une nage pleine dès plus agréable. Cyprien lui, ne souhaitait ni ne semblait vouloir suivre son rythme, optant naturellement pour une brasse toute aussi pratique et sportive. Pour eux, tout cela était presque naturel et faisait partie de leur enseignement lorsqu’ils étaient enfants.

Dans l’embarcation, Josh et Ethan avait prit les pagaies en main afin de conduire leurs passagers de l’autre côté de la rive. Le forestier avait du calme les ardeurs de son fils d’une petite tape à l’arrière de la tête, il faut dire que le garçon était resté en contemplation devant le corps nue de la grugash, appréciant avec plaisir les courbes délicieuse de la jeune elfe. L’intervention de son père avait convaincu Josh de retourner à des préoccupations plus terre à terre comme par exemple comment pagayer avec force et rythme sans se laisser divertir par le dos charmant de Lhamo….

Lorsque tout le monde atteignit l’autre rive, certains sautèrent sur la berge herbeuse tandis que d’autres se hissèrent sur la terre ferme. Rien n’était venu perturber leur petite escapade nautique, après tout si la Haute-Forêt recelaient bon nombre de danger, il arrivait également qu’elle soit source de tranquillité. Ethan et son fils tirèrent l’embarcation sur le sol tandis que Lhamo déchargeait l’équipement des compagnons avec l’aide du hin et de la grugash. Une fois cela fait, l’elfe noire apporta aux nageurs deux couvertures que venaient de lui donner le forestier. A quelques mètres d’eux, adossés à l’envers contre un arbre, cinq autres canoës gisaient là, sans le moindre camouflage. Ethan s’approcha d’eux pour les examiner. Et son premier constat c’est qu’on les avait utilisés depuis peu, et vu les empreintes de pas, il s’agissait d’elfes mais aussi des traces d’humains.

- Cela date de plusieurs heures, hier je dirais, souffla l’agent de la confrérie.

Il leva les yeux vers les bois, on pouvait distinguer de la brume au ras du sol ainsi qu'un début de chemin qui serpentait à travers les arbres.

Sitôt qu’il eut pris pied sur la berge, le premier geste de Cyprien fut, tout dégoulinant, d’inspecter du regard et des oreilles les environs.
Ce faisant, de la main, il tâtonnait dans l’embarcation à la recherche de sa rapière.

C’était triste de sortir d’un bon bain et de devoir prendre des mesures défensives ! Il s’obligea donc à penser de façon plus positive et en tout cas à mieux gérer ses priorités : S’habiller d’abord, Mais il avait grand peine à détacher ses yeux des 5 canoës similaires au leur appuyés contre un arbre.

Il remercia Lhamo qui lui portait une couverture avec laquelle il put se sécher. Pendant ce temps Ethan Inspectait les embarcations.

Il essaya de se vêtir silencieusement ne voulant rien perdre des déductions de l'homme.
Selon lui, la petite troupe avait une journée de retard. Ils allaient donc devoir se méfier des grugash qui avaient pris possession des lieux et avaient peut-être posté des sentinelles.

Quelle drôle d’aventure tout de même que de devoir sauver un homme dont tout laissait croire qu’il était une ordure et de se défier des cousins Sy’Tel’Quessir.
Il faudrait jouer serré et la bienveillance de la Seldarine allait être souvent nécessaire :

Comment trouver Eirontalar avant les elfes verts, comment réussir à infiltrer les lignes de ces derniers, comment sauver le jeune fils que Jeamenth était prêt à sacrifier, comme réussir à les persuader ?

Il essaya de donner le change en actions du doute qui le rongeait.
Sitôt qu'il fut prêt, il se posta à l'orée du chemin disposé à prendre la place qu'on lui assignerait.

hamo soupira, regardant tour à tour Miriel et Cyprien avant de s’adresser au forestier.

- Des traces d’humain. Répéta t’elle, observant à son tour les marques dans la boue comme pour s’assurer de leur existence. « C’est à ne plus rien comprendre… »

Les derniers mots elle ne les avait que murmuré entre ses dents. Elle décida d’inspecter les environ avec un soin tout particulier, elle devait comprendre…Elle était perdue. Plus les heures s’écoulaient, plus ils avançaient vers leur but, plus ils partageaient des informations, plus la situation semblait lui échapper. Elle ne faisait plus que suivre le cours des événements comme un bout d’écorce se laisse porter par la rivière. Elle se devait réagir, se ressaisir.
Elle pris une direction différente de celle qu’Ethan pour faire ses observations. Marchant courbée, le visage penché sur le sol, elle tachait de trouver davantage d’indices. Puis, elle se redressa doucement, faisant craquer les os de sa fragile colonne vertébrale, et s’appuya au tronc d’un arbre proche. Elle releva le regard, observant la cime des arbres et la vie des oiseaux. Etaient ils troublés ? Avaient ils un comportements différent ?
Lhamo ferma les yeux et se replia en elle-même. Elle fit appel à l’esprit du Loup, son flair, sa sagesse, sa sagacité. Elle se concentra sur une seule image, celle d’un vieux loup gris, et tacha de s’inspirer de sa nature, de prendre exemple sur lui, de fusionner son esprit et ses instincts avec la silhouette animale. De cette façon, elle pisterait avec plus de facilité, une autre logique lui apparaîtrait, celle d’un animal chasseur, à l’odorat vif et aux sens alertes.

Il y avait toutes sortes de druide au sein d’un même cercle. Des druides guérisseurs, des druides sorciers, des druides devins, des druides presque prêtres, des druides aussi fort et endurant que les arbres… Lhamo était toute fraîchement initiée, mais sa voie était déjà toute tracée, elle suivrait l’enseignement animal prodigué par chaque êtres de la foret. Elle suivrait les conseils des oiseaux aussi bien que ceux des insectes, des rongeurs, du loup ou de l’ours. Elle suivrait cette voie, et peut être qu’un jour un animal s’attacherait suffisamment à elle que pour ne plus la quitter.

L’elfe noire rouvrit les yeux. Sa brève méditation lui avait fait du bien, et elle poursuivit ses investigations jusqu’au moment ou elle trouverait quelque chose.