Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

MJ
Narration: Oromë et Ethan

romë était perplexe. Un être des profondeur? Il ne comprennait pas. Cette Lhamo, druidesse était un être des profondeurs. Des paroles bien étranges, race? Couleur de peau? L'elfe sauvage était à mille lieux de ce genre de considérations puisqu'il n'avait jamais vue cette Lhamo. Les paroles de Rebhe Llon ajouta à la perplexité du Sy'Tel'Quess qui renonca à comprendre.

Il laissa l'elfe des bois s'éloigner et à son tour il quitta sa position tout en faisant signe à ses deux hommes de le rejoindre avant de s'approcher d'Ethan et de la novice.

- Nous partirons demain à la première heure, c'est un choix prudent. Profitez-en pour vous reposer, Echènèn restera ici avec vous pendant que moi et Thlandëe seront en chasse. Deux petites heures et nous devrions avoir de quoi restaurer notre groupe.

Oromë n'attendit pas la réponse et à grande enjambée rejoignit les grugashs. Il murmura quelques mots à l'oreille de celui qui resterait sur place et quelques secondes plus tards, les deux elfes s'enfonçaient dans les bois.

A genou, les mains dans la terre, Inwën regardait son ami nain et ne savait pas trop quoi répondre à sa question. Lasse de cette guerre dont elle comprenait que trop bien les conséquences, elle ne savait où se situer exactement dans le conflit. Encore une fois, la rôdeuse se demandait si elle n'avait pas fait le mauvais choix ou si elle n'avait pas agit sans réfléchir quand aux répercutions de ses actes.

La question de Rak venait de déclencher une évidence chez la demie, elle n'avait même pas demandé à son amie Miriel ce qui s'était passé de son coté.
Honteuse, elle jeta un coup d'oeil à la Sy'Tel.

- Je ne sais pas trop quoi te dire ni penser? Je crois que j'ai fais des erreurs et je t'avoue que je ne sais plus à quels saints me vouer! Quoiqu'il en soit, je ne pense pas que notre ami, ici présent a intérêt à nous mentir.

La roublarde fut interrompue par l'arrivée de l'elfe des bois. Cet elfe semblait connaître beaucoup mieux le tenants et les aboutissants de cette affaire.
Ses paroles ne se voulaient pas rassurante quand aux choix qu'avaient prit la demie et s'il disait vrais, elle s'était complètement trompée de camp.
La deuxième partie lui permit de souffler un peu et ce malgré la honte qui se lisait sur son visage.

C'est avec étonnement qu'elle regarda le Saë'Tel sauter dans le trou pour les aider. Elle se permit de lui sourire légèrement en guise de remerciement.

- Rebhe Llon! C'est ça? Je sais que tu n'est pas là pour nous juger et notre rencontre ne nous mettaient pas dans une position favorable, mais il faut que tu sache que j'ai tout fait dés le départ pour éviter le conflit avec les Sy'Tel-Quessir ainsi que les humains. Je n'ai jamais pris parti pour un camp ou l'autre et malgré mon hérédité, j'ai eu malheureusement à tuer l'un et l'autre pour me défendre.
Je pense que si tes dires sont vrais, ce que je ne doute pas, mes amis ici présent ont été leurrés par cet Eirontalar! De plus, ils m'ont sauvé la vie et je leur dois beaucoup.

Vingt sixième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
26 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Dans la forêt
Temps : Entre 5 et 7°
Moment : Nuit


omment se persuader qu’on avait agit au mieux ? Inwën n’en était pas consciente mais elle s’était montrée maladroite dans ses explications, ou le besoin express de se justifier. Mais le pouvait-elle vraiment ? C’était bien elle qui avait tirée une flèche en direction du convoi pour prévenir les humains de l’attaque des grugash. Elle avait sciemment prit fait et cause pour les humains, même durant le duel, elle n’avait pas cherché à instant à s’élever ni à parlementer, non, elle avait saisit son arme et avait défendue corps et âme ses nouveaux amis. Dés le départ, avait-elle dit, elle avait pour éviter le conflit avec les Sy'Tel-Quessir ainsi que les humains. Mais que pouvait-elle faire réellement ? Lomion lui avait bien dit qu’il s’agissait du renseignement et à elle toute seule comment pouvait-elle espérer mettre un terme à un conflit de ce genre. N’avait-elle pas claironnée haut et fort qu’elle n’était pas une elfe, qu’elle était du côté des humains, sur le saint nom de Corellon elle l’avait juré! Elle avait même tué un de ces Sy-Tel’ Quess avait-elle dit. Un éclair d’inquiétude passa dans les prunelles de Miriel.

- Inwën ne devait qu’aider à récolter des renseignements à Fort Noéanar, une simple mission de renseignement avant de nous rejoindre chez Ethan mais tout s’est déroulé si vite et les choses se sont accélérées bien indépendamment à volonté, elle a été en quelque sorte dépassé. Comme nous tous.

Miriel ne quitta pas le nain des yeux et répliqua une dernière fois avant de retourner près de la grotte.

- Inwën ignore tout de nos découvertes Rak de Delzoun, elle n’est pas en mesure de répondre à toutes vos questions ! Mais une chose est certaine, nous avons dit la vérité car il s’agit là de notre devoir car jamais ô grand jamais nous n’agirions contrairement à nos principes ! Jamais !

n lièvre et une poule faisane avait été prise par les chasseurs, et Nob Sombreterre, fidèle à lui-même, sans doute un tantinet gourmand, proposa aux elfes de mettre à contribution ces modestes talents de cuisinier pour agrémenter ce repas avec les champignons qu’il avait trouvé. Ainsi, dans une longue feuille de fougère fut disposé un morceau de viande et quelques champignons et fut offert à chacun des compagnons présents, ce qui ne manqua pas de les revigorer. Toutefois, ce repas fut placé sous le signe de la suspicion car les trois sihasapas firent bande à part, volontairement. Broxigar tente par deux fois de leur parler, par deux fois il reçu en guise de réponse un lourd silence qui se passait de commentaire. Puis, petit à petit, la fatigue, le stress de cette journée éprouvante fit le reste. Rak et Broxigar tombèrent d’épuisement, suivi de près par Inwën et Miriel. Les tours de gardes se succédèrent, les sihaspas ne laissant à personne le soin de veiller sur leur sécurité. Nob avait quant à lui proposer d’assurer l’un des derniers tours de garde.

MJ
Narration: Cyprien et Miriel

a rêverie des deux novices, furent identiques, celle d’un jeune elfe sauvage aux joues hâves, accroupit dans une cage en bois suspendu dans les airs. Ses yeux rougis, ses lèvres craquelées par la soif ne laissait rien présager de bon….ce regard hanta leur transe et ce fut un retour vers leur passé, un événement qu’il croyait oublié, un fragment de cette vie qu’ils avaient vécu avant de franchir les frondaisons protectrices de Thüldae et ils sentirent les mains puissantes d’Ethan les réveiller. Ils recouvraient à peine leur esprit que les mots prononcés par le forestier sur un ton particulièrement bas les firent immédiatement réagir.

- Nous avons de la visite mes amis….

MJ
Narration: Tous

es autres Sy’Tel’Quess réveillèrent en silence les aventuriers, si une main posée sur l’épaule avait suffit, pour le nain et l’humain ce fut un coup dans le creux des reins qui les extirpèrent d’un lourd sommeil. Il faisait encore nuit et visiblement on s’apprêtait à éteindre le feu. Les deux Sy’Tel’Quessirs s’étaient regroupés autour d’Oröme, arcs en main tandis que le fils de l’orateur prit la parole.

- Des orques viennent vers nous. Il nous faut fuir cet endroit et mettre le plus de distance possible entre eux et nous.

Levant les yeux au ciel, le druide grimaça, le temps se gâtait. Tout pour arranger les choses.

- Nous partons dans peu de temps. Préparez vous !

Se détournant pour faire face aux deux grugash, les regarda droit dans les yeux.

’ ’ ’

Pour toute réponse, les elfes prirent bondirent vers la forêt et s’enfoncèrent dans l’obscurité alors qu’Ethan commençait à éteindre le feu….

Rak n'obtint pas vraiment une réponse qui le satisfasse. Chacun restait campé sur ses positions. Les elfes accusaient le seigneur Eirontalar, n'apportant comme preuve que leur parole. Que pouvaient-ils d'ailleurs apporter d'autres ? Et Inwën, seul personne en qui il avait confiance, ne pouvait corroborer la version des elfes puisqu'elle se trouvait alors en leur compagnie.

Le repas qui suivit se déroula dans une atmosphère lourde de suspicion, chacun mangeant dans son coin. Seul Broxigar tenta de rompre la glace qui séparait les deux groupes. Sans succès.

Cette situation rendait nerveux le nain d'écu, attitude peu commune chez lui. En effet, habitué à différencier en tout temps le bien du mal, il supportait difficilement de ne pouvoir établir avec certitude la responsabilité de l'homme au service duquel il s'était engagé.

C'est donc dans un sommeil agité qu'il s'enfonça. Il dormit sans qu'un rêve, bon ou mauvais ne vienne occuper son esprit.

- Hé ! lança Rak en raison du réveil brutal dont il venait d'être victime.

Se frottant le côté rendu douloureux par le coup de pied qui venait de le tirer du sommeil, le guerrier se leva néanmoins de bonne humeur. Il avait récupéré, et son moral en avait fait autant. Grâce à ses yeux qui perçaient l'obscurité sur une bonne distance, il ne fut pas déstabilisé de se trouver encore dans l'obscurité.

- Des orques ! s'étonna Rak. Mais que font-ils ici ? Ils s'en prennent à vous ? Partir ? Mais vers où ?

Le nain d'écu se mura ensuite dans le silence.

¤ Peuh ! On nous dit ce que l'on veut, et on nous cache le reste. ¤

Il n'appréciait pas du tout qu'un elfe vienne de s'exprimer dans sa langue pour s'adresser à deux de ses congénères. Qu'avait-il dit ? Et pourquoi les deux elfes s'étaient s'éloignés rapidement ?

Le petit prêtre avait oublié bien des soucis le temps de la préparation d’un repas se concentrant totalement pour savourer les odeurs de cuissons. Ce répit fut toutefois de courte durée et malgré son plaisir à manger, il eu du mal à apprécier totalement cette pause tant le silence était pesant. Il s’autorisa un court instant pour fumer un peu de tabac avant de se coucher dans l’attente d’une aube nouvelle. Lorsqu’il sentit une pression sur l’épaule, il s’éveilla avec la ferme conviction que son tour de garde etait arrivé mais compris rapidement son erreur.

-Maître nain, je ne sais pas après qui ils en ont mais nous en avons déjà rencontrés une demi douzaine avant d’aller vous chercher dans les profondeurs de la Terre. Le royaume des mort c’est enrichi de six peaux vertes mais ce fut chaud et sans avoir eu le temps de méditer, je préfèrerais éviter une nouvelle confrontation si cela est possible.

Nob, enfila sa chemise de maille et prépara rapidement son paquetage avant de passer sa Morgenstern à la ceinture.

-J’ai dans l’idée que nous allons partir sans petit déjeuné . Pousse un soupire de pitié avant de reprendre "Parce qu’on a peut être oublié de vous le dire mais c’est suite à un message d’Inwën que nous nous sommes détourné de notre route pour venir à votre rencontre. Ces gens de la confrérie ont une façon étonnante de communiquer mais diablement efficace, quand il parle le commun naturellement."

Le hin esquissa un sourire en observant l’air renfrogné du Nain, il est vrai que sa race n’etait pas réputée pour se lier facilement avec des. L’hospitalité des Sagespectres n’etait pas non plus très renommé.

-Nous sommes des étrangers pour vous, cela je peux le comprendre. J’imagine que vous pourrez nous quitter dés que vous le désirerez mais nous avons besoin du maximum de bonne volonté afin d’apporter la preuve au monde des hommes qu’Eirontalar est le responsable du massacre d’innocents. Libre à vous de nous aider et de juger sur pièce, je pense d’ailleurs qu’il est bon qu’une telle entreprise soit accompli par des êtres de toutes races.

Sur ce, Nob agrippa son bâton et se prépara à prendre la route tout en laissant Rak méditer sur la situation.

Sorts de niveau 0 :

Lumière
Assistance divine
Détection de la magie
Lecture de la magie

Sorts de niveau 1 :

Rebhe Llon fut un peu dépité de voir le peu de cas qu'avait fait le nain et l'humain de ses efforts.
Il était quand même descendu aider à enterrer un homme qu'il ne connaissait pas et qui avait vraisemblablement porté le fer contre des Elfes.

Il fouilla un peu dans les méandres de son esprit pour voir si une autre attitude aurait été plus digne, voire s'il avait offensé sans le vouloir ces deux loustics.

Seule la jeune Inwën lui avait fait bon accueil mais il n'avait pas tout saisi de son histoire car elle avait sauté des étapes, obnubilée semble t-il par le fait d'avoir bien ou mal agi.
Peut-être le prenait-elle pour un initié au courant des affectations décidées par Isorion ?
Mais non il ne savait que ce que Miriel avait obligeamment révélé et c'était forcément un résumé succinct.
il s'assura donc que sa broche de novice était bien en évidence et sourit à la demi-Elfe.
-


Ce que le Roublard ne dit pas mais que suggérait lourdement sa dernière phrase, c'est qu'il craignait qu'il faille bientôt se battre à nouveau contre des Elfes.
Il n'avait pas pu se résoudre à tutoyer la Novice, qu'il avait vu combattre des Elfes et qui avait été employée par le chasseur humain.

Il était Elfe. Il lui fallait du temps.C'était trop frais, il avait hâte de la voir dans d'autres circonstances.

Il essaya de se rendre utile notamment en matière de tour de garde, pourtant une bonne rêverie serait la bienvenue car la fatigue le tétanisait.
¤ Fasse la Seldarine que mes pensées soient heureuses et pourquoi pas quelques moments avec Bur'Dhyme ? ¤

Hélas ses songes furent tout autre et beaucoup mieux centrés sur leur mission. Il souffrait avec le jeune sentant la soif l'étreindre lorsqu'il fut réveillé.


A l'annonce d'une patrouille d'Orques, il s'équipa et se tint prêt le plus rapidement possible.
Il eut un sourire désabusé en voyant que les péroraisons de Nob pour gagner les bonnes grâces du nain continuaient.
C'était même plus de la séduction, c'était de la prostitution !

Rebhe-Llon pouvait comprendre qu'après avoir vu mourir ses amis sous les flèches Elfes on soit pour le moins circonspect vis à vis d'eux, mais depuis de nombreuses heures,les Elfes n'avaient eu aucun geste hostile, gardaient leur sommeil et chassaient pour eux.

Les Nains étaient réputés pour être justes, celui là ne l'était pas, ou était idiot, ou ... pire était fourbe et fomentait quelque chose.

Par mesure de prudence et pour montrer que le camp des elfes ne pouvait s'allonger comme une carpette devant un nain méprisant, le Saë'Tel'Quess intervient poliment mais fermement.


- Maître Nob, je n'ai ni le pouvoir ni l'envie de vous empêchez de bavarder, mais parlez à la première personne du singulier et seulement pour ce qui vous concerne.

Depuis de nombreuses heures alors que ces employés de celui qui tuent nos enfants sont à notre merci, nous avons donné des gages de bonne volonté.
Contre ces témoignages, contre toute évidence, contre la raison, contre l'histoire où les crimes d'Elfes contre d'honnêtes convois s'éloignant des forêts ne doivent pas être nombreux, on s'accorde le droit, le plaisir devrais-je dire, d'être suspicieux.

Pour ce qui est des Elfes nous avons assez fait. Nos actes parlent pour nous. Si cela vous amuse de ramper devant l'injustice, n'associez pas les Enfants de Corellon à cette gesticulation.

Finalement Rebhe Llon comprenait mieux pourquoi ses cousins étaient prévenus contre les nains ...

Ses rêves du moment n'étant pas des plus séduisants, Miriel ne fut pas dérangée le moins du monde par la nécessité de partir au plus vite. L'avantage d'être en forêt et d'y camper, était qu'il n'était guère nécessaire de s'habiller en quatrième vitesse lors des départs impromptus, juste à se saisir de quoi se battre et vendre chèrement sa peau. D'autant plus fasse à des peaux vertes.

Tout en épaulant son sacs et en réajustant ses armes, la rôdeuse jeta un coup d'oeil rapide alentours, pour se rendre compte que tout le camp était en branle-bas de combat.
De quelques coups de botte, elle ajouta de la terre sur le feu, à l'unisson d'Ethan, histoire de faire avancer les choses plus vite. Des orques avaient dit les éclaireurs, et beaucoup.¤Ils viennent venger les leurs ... bah ! non, un orque n'a pas de sentiment ! Ils auront juste senti le feu...¤

Remplie de pensées aussi saugrenues les unes que les autres, elle se rapprocha finalement de Cyprien, qui apparemment avait décidé de revivre la conversation crépusculaire de la veille. Elle écouta attentivement ses paroles, ne sillant pas, et quand il eut finit, enfin elle prit son inspiration pour parler, en regardant alternativement Rak, Cyprien et Nob.

-Nain, vous êtes un guerrier. Peut-être avez vous décidé de fomenter aussitôt votre libération quelque sombre histoire contre nous où contre les humains. Moi je sais que vous, nains, êtes un peuple sinon tolérant, sage du moins. Et je pense proposer la solution du juste, en disant qu'il n'est plus temps de se quereller, maintenant. Peut-être le branle-bas de combat d'un campement elfique n'est il pas aussi impressionnant que celui d'un campement nain, mais c'est ce qu'il en est. Pensez bien que si les orques nous rattrapent, ce sera une boucherie, des deux côtés. Nous avons encore un petit quelque chose à faire, ensembles je pense, et dans tous les cas, même s'il faut que nous nous séparions à cause de divergence d'opinion, un guerrier sensé ne refuserait jamais de voyager parmi un groupe bien armé, surtout quand il connaît mal la région.
Alors cesser de disputer messieurs, et allons-y. Même si ce n'est pas l'envie qui me manque de répandre un peu la volonté de la Seldarine parmi ces minables ...

Ajouta-t-elle un ton plus bas en se détournant vers les abords du campement, prête à partir, mais à l'affut du moindre bruit qui pourrait indiquer que les créatures seraient plus proches que prévu...

Rebhe-Llon tourna son regard vers la Grugach.
Il était calme et pourtant ses paroles tombaient comme des flèches acérées.
Aujourd'hui il était seul sans Bur'dhyme, sans Lhamo et il savait très bien pourquoi. Ils avaient vécu des horreurs, des horreurs qui lui conféraient un droit : Celui de savoir.

- Mais je ne me fâche pas Miriel. Moi qui ai vu les chiens d'Eirontalar éventrer une jeune elfe sous mes yeux, une scène tellement atroce que Burd'hyme n'a pas pu la supporter, une scène tellement abjecte qu'elle hante Lhamo, moi qui suis le dernier Elfe à l'avoir vu de mes yeux vu, je m'assure juste que les nouveaux amis de Nob ont bien compris.

Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression de voir des gens un peu circonspects, qui pensent avoir du temps devant eux.
J'ai peur que les précautions oratoires, les manœuvres cauteleuses, les détours diplomatiques de certains empêchent ce brave nain et ce brave humain de bien saisir et d'avoir toutes les clefs pour se déterminer :

Veuillez considérer les choses juste une fois de notre point de vue, je vous prie :

- Eirontalar tue des elfes y compris des enfants, et nous allons le faire arrêter.
Or, vous êtes des employés d'Eirontalar.-

Il n'y a pas besoin d'être grands clercs pour savoir qu'ailleurs et avec des autres personnes vous seriez déjà morts.
Mais nous, nous vous avons nourris, nous avons veillé sur votre sommeil...
Nous voulons bien croire Inwën et penser que c'est un malheureux concours de circonstances qui vous a amenés à servir ce criminel, mais il faut que les efforts de compréhension soient réciproques.

Donc maintenant et pour la dernière fois je pose la question sans salamalec, sans exaltation poétique d'elfe, sans frivolité, sans rhétorique :

Etes vous avec nous ou contre nous ?

Allez vous marcher pour faire expier Eirontalar ou allez vous continuer à le servir ?

Il n'y a que cette alternative, Maître Nain, c'est fini le confort, la neutralité bougonne; C'est fini le temps du mutisme circonspect en attendant plus ample informé.
Maintenant, à cet instant, en votre âme et conscience; il faut que vous preniez votre décision.

Le Saë'Tel'Quess regardait le nain tranquillement droit dans les yeux comme un homme qui a parlé franc. Il attendait sa réponse et était prêt à toute éventualité y compris à tirer sa rapière.
Il n'allait pas cheminer toute la journée et présenter son dos à la hache d'une créature qui se réservait le droit de dire "Ami" ou "Ennemi" au moment qui lui conviendrait.
Ce moment, c'était maintenant et il n'y en aurait pas d'autre.
Accessoirement sa Parole était celle d'un Porteur de la Broche. En étant larvaire on discréditait la Confrérie et on ne convainquait probablement pas un nain.

Il n'avait même pas évoqué les Orques.
Depuis quand le nain et les elfes devaient s'allier pour une troupe d'orques ?
En outre, si Rebhe-Llon avait bien compris, Orömé avait dépêché deux des siens qui allaient faire courir les Peaux-Vertes toute la journée et faire mariner un peu leur sueur dans leurs cuirasses.

Les Orques n'étaient absolument pas un problème.

Si ce qu'on lui avait dit des nains était vrai le dilemme du Fils de la Pierre était autrement plus sévère. c'était plutôt du tonneau "Ai-je entâché le clan en travaillant pour Eirontalar, vais-je aggraver ma faute en laissant passer l'occasion de la racheter ou cet Elfe me raconte t-il des bobards ?"
On le voit, quelque chose d'infiniment plus sérieux que de tuer ou d'être tué par des Orques.

MJ
Narration: Tous

e feu couvait dans le regard du Brasier de Kossuth, un feu vengeur qui commençait peu à peu à l’envahir, une colère sourde alimentée par des paroles de ces elfes qu’il ne comprenait pas ou qu’il ne voulait pas comprendre. Broxigar Caladaï commit là une grande erreur, celle de croire qu’il était en mesure de survivre seul sur ces terres qui avait vu mourir bien avant lui plusieurs générations d’explorateurs téméraires. Il darda un regard flamboyant sur l’elfe des bois.

- Cela suffit ! Je ne suis pas d’humeur à supporter de tels babillages ! Je suis Broxigar Caladaï, Brasier de Kossuth, je ne suis pas de ceux qui participent à de telles exactions contre des femmes et des enfants.

Son débit était rapide mais son ton était assuré et sonnait comme un défi à la face de Cyprien. Il continua sur la même inflexion.

- Il ne sera pas dit que mon nom puisse être associé à de tels méfaits soyez en sûr elfes ! Je vais donc vous suivre avec mon ami Rak de Delzoun et nos actes parlerons d’eux même. Je vous donne ma parole elfe et j’en fais le serment devant le Seigneur des Flamme. Rien que cela devrait vous suffire.

Il prit ses maigres possessions et glissa un regard son concession à Rak lui signifiant silencieusement de se taire et de ne pas rajouter de l’huile sur le feu. Si rak avait l’habitude d’avoir un certain franc parlé, il consentit à ne pas renchérir et se rangea du côté du clerc.

- Les paroles de Broxigar sont suffisantes et je n’en dirais pas plus.

Ils rejoignirent à pas rapide Nob Sombreterre qui s’était rapproché de l’elfe sauvage. Pour l’humain, la discussion était close et il était temps de se mettre en route.


MJ
Narration: Tous

ans la grande forêt, les deux premières heure de marche furent pénibles pour Broxigar et Rak de Delzoun peu habitués à évoluer dans cet environnement boisé, ce qui n’était pas visiblement le cas d’Orömé qui guidait le groupe d’une pas sûr. L’humain comme le nain ahanaient sous l’effort, attirant sur eux quelques regards lourds de sous entendus mais aucune réflexion ne fusa. Puis l’aube salvatrice arriva et Oröme ordonna une halte au détour d’un val rocailleux envahi par les fougères, un ruisseau serpentait entre les rochers moussus. Une brume matinale s’élevait à une quinzaine de centimètre du sol et baignait les lieux. Halte fortement apprécié par le Gardien Lugubre qui allait pouvoir enfin se prêter à ses dévotions tout comme Broxigar qui attendait lui aussi une occasion…

Broxigar avait le cœur lourd. Ses pieds lui faisaient mal, dire que dans les contes et les légendes, les héros ne souffraient jamais pareilles misères pour voler d’exploits en exploits. Mais le dévot du Seigneur des Flammes ne pouvait se targuer de ressembler à ces valeureux, les cheveux hirsute, une barbe naissante, le teint quelque peu blême, une odeur de fauve qui l’entourait, bref, il se savait dans un état pitoyable et un retour à la civilisation s’imposait pour lui avant que son état psychique n’en fasse les frais. Pour la première fois depuis le début de ce périple, il ne pensa qu’à lui. Personne ne prêta le moment attention à lui et pour cause, tout le monde respectait son besoin de se retrouver avec son dieu, une occasion rêvée qu’il mit à profit, abandonnant, certe à regret Rak de Delzoun à son sort et se moquant de la parole donnée quelques heures plus tôt à un elfe des bois.

e danger est écarté, les miens ont fait le nécéssaire, estima Orömé, aucune inquiétude ne perçait dans sa voix tandis qu’ils se rapprochaient d’Ethan et Rebhe-Llon.



Aux abords du ruisseau, Rak remplissait son outre, Inwën l’avait imité. La demi-elfe sentait le malaise du nain qui allait croissant, et ils n’étaient qu’au début de la journée. Elle ne souhaitait pas qu’il se sente rejeté, il ne le méritait pas mais il lui fallait aussi faire des efforts en la direction de ses amis, il le fallait. Hélas, la fierté du Fils de la Pierre n’en demeurait pas intacte et son orgueil le poussait à ne montrer aucune faiblesse à ces elfes…

Non loin du nain et de le demi-elfe, Miriel était aux aguets et scrutait les alentours. Nob se trouvait non loin d’elle, retiré pour ses dévotions, et Broxigar s’était enfonçé dans la forêt, à l’abri des regards. Une mesure imprudente estima-t-elle mais l’humain était libre de prier son dieu où il voulait.

Tandis que la nature s’éveillait autour d’eux, il ne fallait pourtant pas que certains oublient qu’ils ne se trouvaient pas une forêt d’agrément et un cri se répercuta dans le clairière, un cri de peur dont l’intonation humaine ne laissait peu de doute sur l’identité de son propriétaire : Broxigar. Des six compagnons, seul Nob n’avait rien entendu, réfugié avec ferveur dans ses prières matinale

endant ce temps, Broxigar qui avait souhaité prendre la poudre d’escampette, s’était cru un instant capable de survivre seul dans un environnement qu’il ne connaissait pas et qu’il ne maîtrisait. Il avait eu raison mais eut-il fallut encore qu’il prenne conscience réellement de la dangerosité de se promener seul dans ces bois où le danger était coutumier, aussi quand il se mit à courir vers l’inconnue, il trébucha essaya de se rattraper mollement et agrippa quelque chose de gluant avant qu’il ne percute de toute sa masse quelque chose de filandreux. Il voulut se débattre mais réalisa rapidement qu’il ne faisait que s’empêtrer avant sur ses traits ne se déforment par une peur semble-t-il justifiée. Il venait de réaliser qu’il se trouvait prit au piège dans une immense toile d’araignée….

A l'instar de Broxigar, Rak subit lui aussi la marche éreintante dans la forêt. Les conditions se révélaient très dures. De plus, ils n'avaient pas encore récupéré des épreuves récentes qu'il avait disputé avec ses amis.

L'aube n'apporta que peu de réconfort. Le nain d'écu continuait de mettre un pied devant l'autre, non qu'il en ait envie. Mais que pouvait-il faire d'autre ?

¤ Avancer, il faut avancer. ¤

Comme son corps, son esprit s'engourdissait. C'est sûrement pour cette raison qu'il ne remarqua pas la disparition de Broxigar.

Au bord d'une rivière, le nain d'écu s'agenouilla et s'aspergea le visage. Puis il lava soigneusement sa barbe et la tressa, occupation qui lui redonna en partie le moral.

Il se maîtrisa quand il entendit une fois de plus un des elfes s'exprimer dans leur langue au lieu d'utiliser le commun par courtoisie pour lui.

¤ Aucun respect pour moi. Déjà que je les suis sans avoir la certitude qu'ils m'ont pas raconté des mensonges. ¤

Il dédia un regard contrit à Inwën qui se trouvait auprès de lui, et continua de remplir son outre dont il but plusieurs gorgées avant de la recomplèter.

Soudain, un cri le tira de ses pensées moroses.

- Broxigar ! hurla Rak qui avait reconnu immédiatement la voix de son ami.

Saisissant sa hache, il ne réfléchit pas une seconde avant de courir dans la direction d'où était venu le cri.