Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Dans la forêt
Temps : Entre 5 et 7°
Moment : Journée

Les aventures de Nob, Cyprien et Miriel
Les aventures de Rak, Inwën et Broxigar

MJ
Narration: Tous

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Elfe 4 meurt dans les bras de Cyprien
Tous les autres elfes sont stabilisés

MJ
Narration: Tous

’heure n’était pas pour le moment aux palabres, la réaction arrogante de Rak de Delzoun alors que le nain n’était guère en position de bomber le torse fut traitée avec mépris par Orömé qui n’avait que faire des élucubrations d’un nain plus mort que vivant ni de l’attitude protectrice de la demi-elfe dont le comportement ambiguë n’avait pas échappé à certains. Lefils de l’Orateur se montrait pressé, c’est qu’il convenait d’agir vite, très vite car la vie devait le remporter. Nob, Cyprien et Miriel, en étaient conscient, ils avaient réagit en premier.

Le disciple du Seigneur de la Terre avait choisi délibérément d’apporter son aide au loup de la druidesse, l’animal était grièvement blessé et de sa fourrure perlait de longs filets de sang. N’hésitant pas un seul instant, le sagesprectre s’avançait lentement vers le prédateur qui grognait, pas à pas, bras et mains tendu et tête baissée, le hin avait misé sur l’espoir que l’animal lui accorderait sa confiance. Quand sa main gauche effleura la truffe tiède du loup, il réalisa qu’il avait gagné. Conservant son calme, Nob appliqua avec délicatesse ses mains contre les flancs souillé de l’animal dont le regard demeurait maintenant rivé sur le groupe des combattants, laissant au hin tout opportunité d’agir. Quelques mots sans sa langue natale et la magie curative se déversa dans le corps de l’animal, refermant ses plaies et lui permettant ainsi de survivre. Le hin n’en resta pas là. Il s’agenouilla près de la druidesse agonisante et posa sur sa poitrine ses deux mains sur sa poitrine en faisant appel une dernière fois à ses pouvoirs de guérison. Des mots prononcés dans une langue réservée aux initiées et le pouvoir de guérison accordé à l’elfe se déversèrent dans le coprs de la mourante. Des léger soubresauts agitèrent le corps de la druidesse tandis son visage reprenait une teinte plus colorée, elle ouvrit les yeux et aspira avec avidité de l’air avant de elle venait de sombrer dans un repos …reposant….

Oröme arriva moment ou Nob encore à genoux eut le droit à une grosse léchouille sur sa joue droite, petite cadeau d’un familier reconnaissant. Le regard soulagé du sihasapas se posa successivement sur la druidesse qui se trouvait désormais hors de danger et son animal puis il se détourna pour faire face aux duelliste qui assistaient un peu désabusés il fallait le dire à ce qui se passait autour d’eux. Le front plissé, le regard dardé, le grugash prit la parole d’un ton qui se voulait sans appel.

- Vous avez gagné le droit de vivre et votre liberté ! Apprécié cette chance qui est vôtre car votre maître n’aura guère la liberté d’en faire autant.

Quatre guerriers grugash s’étaient rapprochés. Visiblement, Oröme avait prit les choses en mains...

- Prenez les restes de votre compagnon et on vous mènera hors de ces terres, terres qui ne sont pas les vôtres dès que vous serez prêts à partir.

Il s’agissait bel et bien d’ordre, ni plus, ni moins. Estimant avoir tout dit, Oromë se précipita vers le corps de l’elfe qui était tombé sous les coups de l’A’Tel’Quess, il lui restait une vie à sauver.

es trois combattants, seule Inwën ne prêta pas attention à se déroulait devant elle, ses nerfs mis à rude épreuve étaient en train de tomber. Un étrange sensation, elle fut prise de vertige en reconnaissant Miriel qui s’était agenouillée près d’un des elfes blessés. Heureuse de retrouver un visage connu et aimé, Inwën prit une profonde inspiration et c’est les jambes flageolantes qu’elle tituba jusqu’à son amie en murmurant son nom.

……

L’elfe sauvage releva la tête en entendant la voix de son amie et se redressa. La jeune femme venait de vivre des épreuves difficiles et Miriel en était consciente. Elle l’enlaça.

… ’ ’

ne vie ? Oui, une seule. Car Miriel venait de porter avec succès les premiers secours à l’un de ses frères de race , Rebhe Llon n’eut pas cette chance, le guerrier qu’il aurait tant aimé sauvé venait de trépasser dans ses bras, blessés mortellement, son corps martyrisé par une hache naine avait si souffert qu’il n’aurait pas pu être sauvé…..

u fond d'eux, ils en étaient parfaitement conscients, l'aventure que vivait Miriel, Rebhe Llon et Nob Sombreterre pour mettre entre autre un terme aux agissements d'un terrible prédateur, allait prendre un ultime tournant....Restait à savoir si leur détermination était intacte car il leur faudrait tout leur courage et leur persévérance dans les prochains jours.....

La suite des aventures de Nob, Cyprien et Miriel

Juste après les paroles du Sy'Tel toute l'assurance, la détermination et la force d'Inwën fondirent comme neige au soleil. Ses membres se mirent à trembler par manque d'adrénaline, son regard fier, limite hautain, se fit vague. Elle regardait autour d'elle ses compagnons s'agiter et essayer de sauver ceux qui avaient encore une chance de l'être. Des larmes coulèrent sur son visage fatigué creusant des sillons sur ses joues poussiéreuses.
Encore une fois elle essayait de savoir si elle avait fait le bon choix en se remémorant ses actions depuis qu'elle s'était retrouvée seule livrée à elle même.
Cette mission était elle appropriée à son statu de novice, avait elle fait du zèle? Toutes ses questions restaient pour l'instant sans réponses.

D'une démarche mal assurée, elle se dirigea vers le seule visage qui ne lui semblait pas étranger. Trébuchant à deux reprises, la novice tomba dans les bras de Miriel en pleurant.

J'ai échoué Miriel! Je n'ai pas su les empêcher et j'ai foncé tête baisée sans réfléchir. J'ai pris parti pour le coté de moi que je croyais le plus enfoui! Je clamais au et fort que mes actions étaient guidées par mon coté elfe et je m'aperçois que mon humanité est bien plus présente! Que vais je faire Miriel, que va dire maître Isorion? Aide moi à comprendre!

Replongeant la tête dans le cou de son ami, la rôdeuse se laissa aller, troubler sincèrement par la dualité de sa personne et ses actions.

¤ Mais, qu'est-ce que... ? ¤

Rak de Delzoun vit avec stupéfaction la druidesse qu'il pensait avoir tué, revenir à la vie.

¤ Maudite magie, elle était bien là où elle était cette elfe. Bon ! Qu'est-ce qu'ils vont faire de nous. Ils ont pas pu nous tuer en combat. Alors maintenant ? ¤

La réponse ne tarda pas, et à sa grande surprise, le nain d'écu appris qu'il allait être libre.

¤ Ils veulent nous emmener loin de chez eux. Tant mieux. J'ai plus envie d'en voir. ¤

Puis, étonné, il assista aux retrouvailles d'Inwën et d'une elfe.

¤ Elle combat avec nous, mais elle a des amis parmi eux. J'aimerais pas être à sa place. Elle doit pas se sentir bien. ¤

Prenant son mal en patience, Rak attendit qu'on les guide vers l'extérieur.

Ayant finalement décidé d'agir, c'est en apportant les premiers soins à un elfe blessé qu'elle l'avait fait. Elle était consciente de l'état de l'elfe, mais heureusement, ses bandages et baumes eurent l'effet escompté. Quelques secondes, elle pleura néanmoins l'elfe tombé au combat que Rhebe avec vainement tenté de sauver.

Puis elle vit Inwën, fondre en larme et se jeter dans ses bras. Surprise de la réaction de son amie, Miriel ne put que rester quelque secondes coite en lui caressant d'une main rassurante les cheveux. La demi-elfe était blessée et épuisée, et apparemment, cela n'avait pas été facile pour elle depuis le jour où elles s'étaient séparés, non loin de la maison d'Ethan, Miriel pour partir accompagné de leur maître, mais elle, partant seul en direction d'un fort humain, pour plonger directement dans la gueule du loup.

En un flash terrible et passionnant, la jeune rôdeuse s'imagina les épreuves qu'avait pu affronter Inwën, mais là où le mécanisme de son imagination coinçait, c'était entre le moment où elle devait être seule, et celui où elle avait rallié ce groupe hétéroclite, composé entre autre d'un nain, dégoulinant de sueur et de sang, sans doute épuisé, mais qui restait toutefois digne et fier: vision à laquelle Miriel sourit mentalement, en se demandant pourquoi les nains restaient toujours aussi à cheval sur leur dignité et leur honneur…

- Tu as accomplis brillamment une mission difficile, et maintenant sous peu nous rentrerons à Thuldaë. Tu as accomplis ce que tu devais accomplir, et dis toi bien que si ton sang ne possédait pas cette fameuse touche d'imprudence tant inhérente aux humains, alors jamais tu n'aurais oser partir seule pour le fort,

Et ses paroles de faire écho à la nature mêlée de son amie, sans même que la rôdeuse ne s'en rende compte. Pendant la dernière phrase, Miriel avait doucement éloigné son amie de son épaule et avait essuyé les larmes qui traçaient des sillons étranges sur le visage poussiéreux de la demi. Et pour la dernière phrase, elle lui sourit, le sourire le plus chaleureux qu'elle pu avec tout ce qu'elle avait vu dernièrement et ce qui allait encore arriver.
Une fois les larmes d'Inwën essuyées, elle s'approcha de son oreille et lui souffla dans un sourire:

-

Comme pour une plaisanterie entre bonnes amies, elle regarda d’un œil pétillant la jeune rôdeuse avant de se tourner vers le fier guerrier nain.

-Messire nain, le bonjour. Je me nomme Miriel Agarwaen, porteuse novice de la broche du Loup Argenté moi aussi. Elle esquissa à ce moment une révérence de dame, mais dans son armure de cuir, elle eut été plus ridicule qu'autre chose : aussi se contenta-t-elle de l'esquisse...Vous me voyez heureuse de votre survie à l'issue de ce combat. A qui, maître, ai-je à faire ?

Les traditions variaient selon les peuples, et jamais elle n'aurait osé se comporter ainsi avec un autre Tel'Quessir. Toutefois elle ne savait pas quelles étaient les formules de politesse et de présentation utilisées par les nain : elle s'était donc rabattue sur une présentation sommaire et banalement humaine.

Nob adressa un sourire au familier avant de s’assurer une dernière fois que la respiration de la druidesse etait bien redevenue régulière. Il regarda dans la direction des elfes.

-Elle semble tirée d’affaire mais elle a besoin de repos, vous devriez l’installer plus confortablement. Il bougonna pour lui même. " Voilà bien du gâchis dut à l’entêtement de certain, comme si il ni avait pas assez d’orques et autres créatures malsaines pour vouloir déclencher un conflit entre les hommes et les elfes. De la part des premiers, rien ne m’étonne vraiment, c’est une race égoïste et peu digne de confiance mais je pensais les seconds plus sages."

Conscient d’avoir utilisé la presque totalité de ses ressources, le prêtre d’Urogalan se redressa pour voir si d’autres avaient besoin de ses services. Miriel semblait s’en être bien sorti mais Cyprien n’avait visiblement t pas eu cette chance . Nob s’approcha toutefois de l’elfe qui gisait sans vie sur le sol avant de se retourner vers le rôdeur.

-Vous ne pouviez rien faire Cyprien, ses blessures etaient trop profondes mais il meurt auprès des siens qui sauront mieux que moi le préparer pour son dernier voyage.

Après s’être occupé des morts, Le sagespectre examina les vivants. Le premier etait un nain aux terribles coups de haches et Nob ce prit de sympathie pour lui. tre nain dans une forêt d’elfes ne devait pas être chose facile et le clan des Sombreterres avaient toujours eu de bonne relation avec ce peuple. La seconde, en larme, devait être la dénommée Inwen et le Hin en vint à conclure que la vie au sein de la confrérie devait être bougrement compliquée. Le troisième etait un humain plutôt jeune et son attitude au combat confirmait en lui, un serviteur des dieux. Tous semblaient fatigués, voir blessés mais rien qui ne nécessitait des soins urgents.

-Aïe, je commence a avoir mal au crane, il serait peut être temps de faire le point de la situation ainsi que les présentations . Parce que dans cette affaire, j’ai nettement l’impression que beaucoup ont frappés avant même de savoir sur qui.
Il me semble que d’autres elfes courent après cet Eirontalar avec la ferme intention de tuer tout ce qui se trouve au travers de leur route, bonne chose comme mauvaise . Teilos, lui, ne répugnerait certainement pas à faire tanner la peau de chacun d’entre nous après une bonne chasse mais j’imagine que les elfes d’ici pourront nous en apprendre plus sur les projets de Jeamenth ? Peut être sur cette Dame Luciane à moins qu’elle ne fasse partie des pendues ? Mais avant toute chose, nous pourrions récupérer Ethan et discuter de tout cela….devant un bon repas.

Les blessures de l’Elfe que Rebhe-Llon avait essayé de sauver étaient trop impressionnantes et ses efforts n’y firent rien.
De quelque façon qu’il appliquât ses mains le sang continuait à sourdre. Enfin le pouls déjà faible, se tut.
Repoussant doucement ce qui était désormais un cadavre, il se redressa vaguement hébété, des gouttes tombant de ses bras sur le sol avec un bruit inconvenant.
Il prit conscience de l’agitation autour de lui, remercia Nob qui le dédouanait de sa maladresse d’un signe de tête et se félicita du meilleur succès remporté par les autres soigneurs.
Il ne savait que dire pour le défunt. Il y avait des prières pour les elfes qui mouraient les armes à la main, mais elles étaient adaptées aux défenseurs de la communauté, pas aux vengeurs aveugles.

L’odeur aigre du sang commençait déjà à appesantir l'air. Il fit un effort pour focaliser son attention sur Orömé.
Celui-ci avait sans délai pris les choses en mains.
Il y avait une forme d’urgence impérieuse dans les paroles du Grugach ; il valait mieux vider les lieux très vite.

Tandis qu’il réfléchissait, il fut un peu dérangé par une crise de larme et des amies qui s’enlaçaient, se séparaient, se nichaient l’une dans l’autre et réciproquement.
Cyprien haussa un sourcil.
De prime abord, il trouva cette manifestation un peu incongrue. Des Sy’Tel’Quessir étaient morts, ils étaient à la merci du clan et s’interroger sur comment Isorion interprèterait ceci ou cela ne semblait pas la première urgence.
Mais rapidement il vit aussi le bel exemple de solidarité qui faisait un contrepoint à toute cette violence.
En outre, il était sans doute nécessaire que l’affreuse tension accumulée par ces pauvres jeunes femmes s’évacue.

Comme toujours Nob était avisé et très sociable. Il envisageait déjà de faire les présentations d’un ton qui laissait suggérer qu’il englobait le nain et l’humain.
Rebhe Llon considéra d’un œil neutre ces intéressants personnages qui lui parurent un peu lourds, voire contrefaits. Le nain restait farouche et vaguement provocateur, l'humain avait l'air interdit et désolé de se trouver là.

Le Hin ne perdait pas de vue leur affaire et ce fut grâce à lui que le Saë’Tel’Quess se secoua de sa torpeur.

Il songea un moment s’adresser à tous, mais il n'en fut guère capable.
Tout ce qu'il parvint à dire fut tout de même un démenti formel à la présentation des choses du jeune chef grugash :
- Leur chef ? Quel Chef ? Cette jeune femme (du menton il désigna Inwën) appartient à la Confrérie. Vous ne pensez tout de même pas qu'elle reçoit ses ordres d'un équarrisseur humain ? Au contraire, je la vois pour la première fois mais l'ayant entendu se confier à ma comparse Miriel, je serais prêt à parier qu'elle a infiltré le nid de serpents au péril de sa vie pour - entre autre - protéger celle des Grugach.
Quant à ceux là (il agita vaguement sa main gracile vers les lourdes armures de l'homme et du Fils de la pierre) c'est vrai que je ne sais pas trop ce qu ... qui ils sont.

Si Rebhe-Llon pensa "Quel beau témoignage de reconnaissance lui donnez vous là" il s'abstint de le dire. Il avait remarqué qu'il ne valait mieux pas verbaliser toutes ses pensées.

Après ce "coup d'éclat" il reprit son profil bas coutumier et se glissa comme une ombre vers Orömé.
Depuis son arrivée sur les lieux, Rebhe Llon avait joué franc et parlé sans détour et ça avait plutôt l’air de convenir au jeune chef. Il ne dérogea donc pas à cette habitude et avec une inspiration profonde pour se donner du courage, lui déclara tout de go, à voix basse :
- Excusez moi Orömé, nous allons partir. Je vous remercie pour votre bienveillance à notre endroit et … humm …Comme vous l’a laissé entendre le Halfelin tout à l’heure, il a été commis un grand massacre d’humains et notamment de femmes.
Vous connaissez sans doute le lac en contrebas ? Sur le chemin, des personnes ont été sacrifiées et pendues comme des gibiers qu’on vide. Des orques en faisaient grandes ripailles.
Or, il y a des canoës grugach qui attendent leurs propriétaires à quelques portées de flèches du carnage.

Il laissa Orömé méditer sur les implications de ces faits avant de poursuivre :
- J’ai vécu quelques temps chez les humains. Pour eux aussi la famille est sacrée, eux aussi ressentent les pertes douloureusement, eux aussi seront horrifiés en apprenant que des femmes – qui sont généralement non combattantes chez eux - ont été sacrifié à un arbre et servaient de nourriture à des Peaux-Vertes, eux aussi chercheront à tirer vengeance de ceux qui ont commis cette ignominie.

L’Elfe de Cuivre plongea son regard dans les yeux du chef pour voir si celui-ci le comprenait.
¤Je ne peux pas en dire plus mon Ami. Mais si j’ai été clair, et si tu as quelque pouvoir sur les tiens, c’est le moment de sonner le rassemblement, de t’enfoncer dans la Haute-Forêt et que les Sisahapas se fassent discrets une décennie ou deux … ¤

Continuant à mettre les pieds dans le plat, puisqu'il était lancé, il termina par la question essentielle à ses yeux car le responsable de tous ces malheurs courait toujours :
- Il importe d’en finir avec tout ça le plus vite possible
Savez vous où nous pouvons retrouver cet Eirontalar ?
Le plus tôt il sera mis hors d’état de nuire le plus tôt la vie reprendra son cours.

Rak de Delzoun allait de surprise en surprise. Déjà, l'attitude d'Inwën vis à vis de ceux qui étaient leurs ennemis, l'avait déstabilisé. Et voilà que ceux-ci se comportaient maintenant presque amicalement.

Le guerrier fixa l'elfe qui venait de se présenter. Encore secoué par le combat qu'il venait de mener, et par ce qu'il avait vécu depuis qu'il était enfermé dans cette forteresse souterrainne, le nain d'écu décida néanmoins de se présenter. On pouvait se montrer correct, même avec ses ennemis.

- Damoiselle, commença-t-il sans savoir si c'était la bonne manière de s'adresser à celle-ci, et sans savoir qu'elle avait éprouvé les mêmes doutes un instant plus tôt, je suis Rak de Delzoun, ancien forgeron de la région d'Eauprofonde, et actuellement guerrier.

Rak écouta ensuite la longue tirade d'un halfelin, dont il ne compris pas grand chose, à part l'invitation à un bon repas. Mais malgré la fatigue et la faim qui commençait à tirailler son estomac, il ne répondit rien, ne sachant s'il était bon d'accepter une telle invitation.

Il n'en aurait d'ailleurs guère eu le temps, car un elfe prit la parole. Rak trouva celui-ci de plus en plus inquiétant au fur et à mesure qu'il s'exprimait. Et la question finale concernant le seigneur Eirontalar acheva de placer la nain d'écu sur la défensive.

¤ Après ce qui nous est arrivé, je ne ferais plus rien pour défendre la fiancée du seigneur Eirontalar. Mais lui, rien ne prouve qu'il ait fait des mauvaises choses. ¤

Aussi, Rak resta-t-il de marbre, se contentant de fixer l'elfe d'un air buté.

L'attitude du nain était tout à son honneur, et la jeune rôdeuse n'en fut guère destabilisée. Après tout, la Seldarine seule sait ce que le représentant du Peuple Vigoureux avait bien pu penser d'elle.

Toutefois ce dernier se présenta, et elle accueillit cette présentation avec un grand sourire, et se dit qu'il était peut-être temps d'éclaircir un tant soit peu la situation qui devait être bien compliquée et emmêlée dans l'esprit du nain.

-Maître forgeron, vous me voyez enchantée de faire votre connaissance. Le doute se lit dans vos yeux, mais soyez rasséréné, je ne fais pas partie de leur clan, et j'en suis loin, à peu près aussi loin que votre Peuple l'est du nôtre. Elle tenta un léger sourire à cette petite galipette pour voir comment le nain réagirait ; il était hors de question qu'il reste ainsi tout le temps sur ses gardes, cela en deviendrait lassant à la longue... J'appartiens à la Confrérie comme je l'ai déjà signalé, et nombreux ici sont ceux qui sont aussi porteurs de la Broche Argentée. Nous sommes avec vous, et non contre vous maître nain. Vous venez de vous présenter à un allié, non à un ennemi, ce qui est tout à votre honneur cependant.

Elle resta quelques secondes à fixer le nain, à graver dans son esprit cette figure rude qui cachait pourtant certainement une profonde bienveillance. Elle se détourna dans un hochement de tête bien compris, et attendit elle aussi la réponse du héraut des Sihasapas.
Miriel avait vaguement entendu la discussion entre Cyprien et lui, et même si les paroles de l'elfe cuivré lui avaient semblé quelque peu sibyllines de loin, elle avait au moins saisi qu'il demandait où vivait Eirontalar.

Alors qu'elle patientait et se demandait comment ils réagiraient tous face à Eirontalar, surtout leurs nouveaux compagnons dont ils ne savaient rien, ni d'eux, ni de leur état de connaissance, elle fut prise d'un doute. Son petit rongeur en brindille mettait bien longtemps à faire l'aller-retour avec l'entrée de la grotte...Elle tourna la tête vers la sortie de la grotte et scruta d'un oeil inquiet le sol en espérant le voir arriver. ¤S'il avait été détruit, je l'aurais senti non ... ? Seldarine, faite qu'il ne soit rien arrivé à Ethan ...¤

Une fois le combat terminé, Broxigar resta en alerte jusqu'à ce qu’on leur annonce qu’ils étaient enfin libres de leurs mouvements. Après cette déclaration, il se décrocha quelque peu de la réalité : ne suivant plus les conversations qui l’entouraient, il méditait plutôt sur le triste spectacle qui l’entourait. Il posa un dernier regard triste sur le corps sans vie de son ancien compagnon. S’il l’avait tout d’abord trouvé très distant, il avait appris à le respecter par le courage de ses actes. Et finalement, il avait été sacrifié inutilement, tout cela car il s’était retrouvé au milieu d’une guerre qui ne le concernait absolument pas.

Observant Inwen et Rak, il se rappela que contraire à Cranedoeuf, il était toujours pris en tenaille dans cette guerre raciale. La rodeuse, même si elle s’était battue à ses côtés, semblait avoir des amis du côté des elfes. Et tout semblait indiquer qu’elle se battrait maintenant parmi eux. Quand au guerrier nain, même s’il semblait avoir fait les présentations, il restait encore très réservé.

¤ Que vas-tu décider mon ami ? ¤

Quand à lui, Broxigar était en pleine confusion. Les événements s’étaient enchainés à une vitesse folle et en quelques jours, il avait frôlé la mort plusieurs fois.

¤ Kossuth sera-t-il toujours la pour me protéger ? A ce rythme là, je risque de ne pas faire de vieux os … ¤

Ainsi une part de lui le poussait à ramasser ses affaires et à partir le plus loin possible de cette contrée inhospitalière. Mais quelque chose lui donnait l’impression d’être plus impliqué qu’il ne le devrait dans ce conflit. Il voulait comprendre pourquoi un peuple qui avait la réputation d’être paisible et réfléchi commettait de telles atrocités. L’idée de ce combat pour gagner sa liberté le révulsait encore. Il avait enlevé une vie de chaque côté, sans compter les blessures morales qui mettraient très longtemps à se refermer… si elles se refermaient.

Et puis il avait cru entendre parler de nourriture, synonyme d’un repos et d’un réconfort qui devenait maintenant indispensable. Que ferait-il tout seul dans cette forêt pleine de dangers dans un état aussi pitoyable ?

¤ Je devrais peut être accepter ce repas … J’en profiterai pour en apprendre un peu plus sur la situation si c’est possible et je déciderai ce que je ferai à ce moment là. ¤

Un peu mis à l’écart à cause de son inactivité, il se rapprocha du groupe et se plaça à côté de Rak : s’il se passait quelque chose, ils seraient forcément du même côté. Et vu la situation, tout pouvait dégénérer très vite… Il choisit donc avec attention ses mots en tâchant de ne blesser personne.

- Nobles aventuriers, veuillez excuser mon inactivité, je suis encore bouleversé par tout ce qui vient de se passer. Je suis Broxigar Caladaï, un prêtre qui est certainement parti trop loin de son Cormyr natal. Malgré ce qu’il vient de se passer, je vous présente mes condoléance pour le guerrier que vous avez perdu. Pour ma part, je tiens à préciser que je n’ai jamais eu d’intention hostile envers votre peuple, je n’ai fait que défendre ma vie et celle de mes compagnons. Et j’imagine que je ne suis plus sous les ordres d’une quelconque personne je ne suis donc en aucun cas une menace pour vous. Il marqua une pause puis après une hésitation il ajouta : « J’espère que vous ne tiendrez pas compte ni rigueur de mon audace, mais j’aimerai beaucoup entendre votre point de vue sur les événements qui se déroulent dans cette forêt … peut être autour des victuailles que vous avez évoqué noble Halfelin ?»

Même s’il attendait avec une certaine frayeur la réaction des elfes sur ses paroles, le fidèle de Kossuth avait du mal à se détacher du petit homme qui ne semblait pas plus avoir sa place ici que Rak … ou que lui-même. Et puis il y avait aussi cette aura qu’il ressentait en lui. Une énergie qui n’était pas du tout étrangère au prêtre humain …