Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

Le temps sembla stopper son cours. Comme si une rivière d’une eau tumultueuse s’arrêtait de coulée. Puis se fut le silence. Un silence profond, à peine froissé par les grognements sourds de Khell. Le serviteur du père de tous les elfes toisa le Méphite terreux d’un regard franc et ne laissant aucune place à une fourberie possible de sa part. Mais, également de la part de ses adversaires et l’attitude de chacun des combattants était, elle aussi, sans équivoque.

Aël’Telawërith avait besoin des Gardiens pour continuer à surveiller la porte, et assurer que nul ne viendrait par ce chemin troubler les terres vers lesquelles il tentait de se diriger. Malgré cet état de fait, le moindre mouvement de la part des élémentaires, et cette fois, il n’y aurait plus aucune clémence. Les Méphites seraient proprement exterminés. Cela ne faisait aucun doute, dans l’esprit du Ar’Tel’Quess.

Les Méphites avaient tout à gagner à accepter les conditions du Faernsuor de la Couronne d’Arvandor. Ce fut donc sans surprise, qu’il accueillit la redissions des adversaires. Mais l’arrogance du vaincu fit serrer les dents du Haut-Elfe. Il lui fallut toute la sagesse dont il était capable, pour ne pas renvoyer cet être misérable à la place qui était la sienne. Celle de celui qui reste à terre, au pied de ses vainqueurs. Mais l’elfe doré avait encore besoin des gardiens. Il se contenta donc, de lui adresser un rictus méprisant, qui ne laissait plané aucune incertitude sur ce que le Ar’Tel’Quess pensait de ces créatures.

Presque immédiatement, le nain se mit courir vers l’humain, grâce à qui tout cela était arrivé. Sans sa flèche, il aurait peut-être pu rester en vie. Sa propre stupidité l’avait terrassé. Cela ne fit que renforcer l’elfe du soleil dans ses certitudes sur l’inutilité du temps que l’on pouvait passer à tenter d’élever un peu cette race.
Leur espérance de vie était bien de trop courte pour qu’ils puissent tirer quelque profit que ce soit de discutions avec des êtres éminemment plus sages qu’eux. Et comme si cela ne suffisait pas, leur impatience raccourcissait d’autant plus prématurément leur existence. ¤ Vraiment, les dieux humains sont cruels envers leur propre création. Gloire soit rendu à Corellon et à sa sagesse, de nous avoir fait tel que nous sommes. ¤ Les négociations auraient été âpres sans aucun doute. Mais il y aurait au moins eut une tentative pour trouver une solution pacifique. Avant que les deux camps n’aient à déplorer de perte. Le Ssri’Tel’Quess avait bien réussit à négocier son passage.

Cela rappela à Aël’Telawërith les agissements de la femme humaine qui l’avait soigné, le soustrayant à une fin certaine. Le prêtre aurait une explication avec cette dernière. Mais l’heure n’était à ce genre de pensée. Il y avait encore beaucoup à faire avec les Méphites. Il y avait des questions à poser, des réponses à obtenir et des choses à mettre au point avec les élémentaires. Dès que le Méphite avait prit sa décision, la seule décision intelligente à prendre. Aël’elawërith avait commencé à y penser.

Mitzar, le troubla dans ces réflexions. Une chose qui, hier, lui aurait été encore totalement inconcevable et insuportable. Comment le nain pouvait-il oser lui adresser la parole, en un moment comme celui-là. Le pire, fut la façon dont il le fit. L’elfe doré pouvait supporter ces tracasseries et ces manquements répétés à l’étiquette elfique. Il était même prêt à ne pas en faire état. Il savait fort bien, que les N’Tel’Quess ne savaient rien sur les règles qui régissaient la société des elfes du soleil. D’ailleurs comment le Haut-Elfe aurait-i pu en vouloir à un nain? Alors les membres de sa propre race ne faisaient pas aucun cas de la plus élémentaire des politesses et de savoir vivre.
Non, ce qui fit grincer les dents du Faenrsuor. Fut qu’une fois de plus on se permettait d’écorcher son nom.

Le Haut-Elfe darda un regard noir et dur, emplit de reproche sur le nain. Mais ce n’était pas le moment de montrer une distension dans le groupe, si minime soit-elle. Les Méphites avaient battu en retraite parce que la force qui leur avait été opposé par le groupe, leur avait fait entendre raison. Si le groupe de dissolvait, cette même force serait soudainement nettement moins impressionnante. Aussi, à ce moment précis, le prêtre du premier de la Seldarine ne dit rien. Mais, il aurait également une mise au point sur ces choses là, avec le valeureux membre du peuple vigoureux.

- Oui, Mirtzar Boucledacier de Sundabar, emmené l’humain avec nous. Sa place n’est certes pas à pourrir au milieu des cadavres Gnolls.

L’elfe avait prit bien soin de donner le nom complet du nain allant même jusqu’à désigner sa région natale. Mais, il doutait que le guerrier puisse saisir la subtilité d’une telle chose. L’enterrer, là où le groupe se rendait, n’était tout simplement pas envisageable pour le Tel’Quess. Mais, tout cela serait discuté plus tard. Pour le moment, il y avait plus important.

Le Haut-Elfe qui avait conservé son aspect donné par la manifestation s’adressa au Méphite Terreux. Aël’Telàwërith se tenait droit comme un I, son port de tête avait presque quelque chose royal, toute la noblesse du Ar’Tel’Quess ressortait par son attitude.

- Méphite, une sage décision que vous venez de prendre, assurément. J’en suis fort aise, et vous en félicite. Il y a quelques petites questions qui méritent des réponses. Peut-être que cela rendra mon périple…plus reposant. Combien de Dhaerow, de face d’ombre, sont passés par cette porte ? Et étaient-ils accompagnés d’enfants humains ? Et que sais-tu sur les obstacles qui se dressent entre moi et…l’objet de mes désirs, dont tu parles ?

Aël’Telàwërith rangea sa Arkerym au fourreau puis reprit la parole.

- Je n’ai aucune intention de d’abuser, très longtemps, de ta si courte patience. Plus vite j’aurai ces réponses, et plus vite je te laisserai continuer à veiller sur cette porte.

L’insulte était à peine voilée. Bien sûr, il s’agissait d’une insulte pour un membre du beau peuple. L’impatience étant considéré comme un défaut des plus N’Tel’Quess. Probablement que pour un Méphite, cela ne voulait rien dire, mais peut-être pas. L’elfe doré venait de remettre à sa place l’élémentaire. La façon détournée de le faire, ne ferait pas perdre la face du chef, devant ceux qui visiblement n’étaient que des subalternes. ¤ Remercie moi de ma clémence… hum ! ¤

La première chose que le sauvageaons fit et pensa, suite au retrait des gardiens terreux, fut de siffler Floyr pour son retour puis de remercier mentalement Saïrys sont dragon protecteur ainsi que Sylvanus pour son assistance dans cette épreuve.

Le reste ce lisait dans les yeux de l'amant de la nature qui regardait un frère d'arme, mort. L'instant lui parut une éternité de moments, à sentir l'herbe à pipe d'un jeune humain qui avait offert sa vie pour retrouver des enfants inconnus et ce, de façon désintéressé.

Dépliant son genoux qui prenait place au sol, il rangeas son arc, remit sa flèche au carquois puis se rapprocha de ses cibles inertes au sol pour tenter de récupérer quelques flèches: * Kanabhendril. * Se dit il; un nom que le grugach graverait sur celles qu'il réussirait a sauver.

Au son des battements d'ailes si familier, un autre siffle, celui-ci destiné à une vigilance accrut de Floyr, ce fit entendre; même si le Faernsuor de la Couronne d’Arvandor avait réussi a faire comprendre aux gardiens du domaine de Graël, de laisser passer le groupe, restait toujours la possibilité d'un retournement.

Le nain parla mais les oreilles de du Sy'Tel'Quess n'y étaient pas, ni le regard d'ailleurs, celui-ci était rivé sur le Ar’Tel’Quess: * Pourquoi il ne leurs a pas parlé comme ça avant l'attaque? * Cette question lui posa un doute.

Ses yeux se portèrent sur Enorièl qui avait combattu bravement et habilement puis sur Jereicia qui avait sauvé le noble, grâce au faveur de sa déesse froide. Était là, les deux seuls qui restaient, avec lui, depuis le début de cette chasse. Jereicia était blessé, ceci lui fit rappeler les soins à disposer, car elle n'était pas la seul dans cette état, d'autres qui avaient surprit de leurs bravoures et leurs adresse le gardien errant, mais avant tout, fallait passer ce passage. Du sang impure de Dhaerow y avait passé, fallait maintenant le retrouver, de l'autre coté.

Son regard était maintenant rivé sur cette porte, précisément sur les plumes dirigeante de la première flèche que l'humain avait tiré.

Un long, très long soupire intérieur vint prendre place dans la conscience du sagespectre. Même s'il n'avait rien contre le fait de poursuivre l'altercation, la fin prématurée du combat, due à l'intervention de l'elfe, permettait de continuer au plus tôt de rechercher les enfants.
Doucement il laissa son bras s'abaisser, ses muscles se détendre, son coeur ralentir.
Il inspira puis expira de longues bouffées d'air, afin d'évacuer les toxines sécrétées par son corps, sous le coup de la montée d'adrénaline qu'il avait eu.
Il s'apaisait, intérieurement content de lui de ne pas s'être montré sous son aspect primitif, de ne pas avoir laissé sa rage et ses pulsions sauvages prendre le dessus.

Le bras baissé, prolongé par le manche et la lame incurvée de son kama, s'anima d'un léger mouvement circulaire, remuant doucement les cendres laissées par les cadavres vaincus de leurs adversaires. Il n'y avait apparemment rien à en tiré. ¤Dommage¤. Narvarth aurai aimé pouvoir garder une griffe de ces méphites en souvenir de cette altercation, pour se rappeler que comme lui, malgré leur petitesse, ces créatures pouvaient faire des adversaires à ne pas négliger.
Il devrait se passer de cette babiole souvenir.

Il releva son kama, puis le glissa dans sa ceinture, confiant dans l'apaisement durable des méphites.
Il prêta alors intérêt aux paroles du nain, pleines de vérité et à la réponse donnée par le beau parleur Elfe.
Ne connaissant pour ainsi dire pas cet humain tombé, le sagespectre ne savait comment agir à l'encontre de sa dépouille. De façon plus personnelle, il ne l'aurait pas dérangé, préférant laisser l'âme du combattant rejoindre l'esprit de ses ancêtres, comme l'aurait fait n'importe quel fils du clan Languelion. Mais une fois encore les paroles du nain résonnait de sagesse et de vérité.
Sa place n'était pas ici, pas dans cette salle close, le rôdeur humain méritait mieux que d'être ainsi coupé de la nature.

Seulement pour le déplacer, Narvarth n'était d'aucune aide. Il était bien trop petit pour une charge si encombrante, aussi ne proposa t'il même pas son aide, en tout cas pas directement.
Réfléchissant pour savoir comment il pourrait se rendre utile, il prit brièvement la parole.

-Je suis trop "court sur pattes" pour pouvoir le déplacer, par contre, s'il le faut je peux me charger des affaires de ceux qui le porteront, si ça peut vous aider.

Attendant de voir comment sa proposition serait accueillie, le hin espérait que personne ne se méprendrait sur ses intentions, s'il devait porter les équipements de ses compagnons, il les leur rendrait dans le même état que lorsqu'ils lui auraient été confiés.

Notar n’était pas mécontent que le combat soit terminé. Son compagnon elfe du soleil avait joué un rôle primordial dans leur mission, empêchant ainsi de gâcher d’autres vies, faisant ainsi preuve de ses bonnes intentions.

Il éprouvait une réelle sympathie pour le prêtre de Corellon, qui, bien qu’ayant souvent tendance à prendre les gens de haut, savait ce qu’il faisait.

Le gnome avait eu une montée d’adrénaline lorsque le méphite avait commencé à s’approcher, et les effets s’en faisaient ressentir. Son cœur battait à un rythme effréné, et ses mains tremblaient légèrement. Glissant tant bien que mal sa dague dans l’emplacement prévu à cet effet dans la bandoulière ceignant son torse, se retrouvant avec les mains libres, il agita ses poignets jusqu'à reprendre le contrôle de cette partie de son corps.

Notar s’assura d’avoir toutes ses affaires sur lui avant d’entreprendre autre chose, aussi se pencha t’il dans le but de ramasser son arc. Ce faisant, le poids de son sac fit que ce dernier glissa jusqu'à se retrouver au dessus de la tête du gnome des forêts manquant de le déséquilibrer. Tant bien que mal, Notar se redressa, ajustant les lanières de ce sac, le visage tout empourpré de sa maladresse, espérant être passé inaperçu.

Son rythme cardiaque reprenait une allure à peu près normale malgré ses gesticulations qui ne l’avaient en rien aidé à se calmer. Le rôdeur fit une rapide analyse de la situation histoire de se préparer au mieux à ses futures actions.

Kana gisait sur le sol, plus personne ne pouvait plus rien pour lui. Lui non plus ne pouvait aider à transporter le lourd corps de l’humain. Il se sentait plus efficace à l’arrière garde du groupe, aussi attendit-il de voir ses compagnons se mettre en route pour les suivre.

¤Peut être attendent-ils après moi ?¤ Il s’avança de quelques pas, releva la tête, et déclara :
-Pour ma part je ne pourrai vous aider à porter son corps non plus en raison de ma taille. Je vous serais d’une plus grande utilité à surveiller nos arrières.

Finalement le prêtre avait réussi à suffisamment impressionner les diablotins maléfiques pour qu'ils laissent au groupe le droit de passage. Il aurait du se réjouir de cette fin de combat mais le corps de Kanabhendril que Mirtzar avait commencé à soulever lui empechait d'être gagné par la joie de n'avoir plus à combattre pour le moment. Quand le nain demanda de l'aide et qu'il ne vit personne vouloir ou pouvoir le faire, le jeune druide sut qu'il était de son devoir d'honorer la mémoire du rôdeur. Il s'approcha donc du maitre nain et avec un simple regard entendu, lui exprima son désir de l'aider dans sa tâche. Il jeta alors un regard sur son compagnon et ami, Khell et lança à Mirtzar :

"Si jamais nous fatiguons, Khell pourra prendre le relais pendant un instant. Il est habitué à porter des charges, nous chassons souvent ensemble et il n'est pas rare qu'il ait à transporter un gibier un peu imposant. Nous trouverons un dernier lieu de repos pour notre compagnon. C'est le moins qu'on puisse faire pour lui."

Il avait dit ces 2 phrases à voix haute et forte. Premièrement pour signifier aux méphites qu'ils avaient maintenant un ennemi à vie. Et deuxièmement pour lancer une bravade à ceux (en particulier aux deux prêtres du groupe) qui n'avaient pas sû le protéger alors qu'ils se trouvaient proche de lui. En regardant le corps blessé et couvert de sang, Enoriel sentit monter en lui une colère sourde et une tristesse infinie quand vint se supperposer au visage du jeune humain, celui de son père. Il laissa quelques larmes couler mais se contint. Il n'était pas l'heure et le moment de le pleurer. Pas en ce lieu maudit. Cet endroit était peut-être un vestige elfique mais Enoriel ne ressentait que du mepris pour ceux qui avaient engagé ces diables à garder ce lieu. Les ancêtres de d'elfe doré devaient être aussi arrogants que lui et maintenant... Enoriel ferma les yeux et se concentra. Il remercia en silence Rilifane pour l'avoir epargner, lui et son compagnon loup, de l'ire des gardiens. Il le pria en murmurant puis attendit que Mirtzar soit prêt pour l'aider à transporter le corps de l'humain.

Premier jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
1er flammerige 1372 (CV)

Lieu : Tour de Fabian, Cormanthor
Temps : /ne
Moment :/

MJ
Narration: Tous

Jet de force Enoriel DD15: 17 (dé) + 0=17 : Réussite
Jet de Force Mirtzar DD15 : 14 (dé) +2= 16 : Réussite
Aël’Telàwërith utilise capacité Manifestation
Jet de diplomatie Aël’Telàwërith DD 25: 8 (dé)+2+ ???= ???: Echec

Yvhann récupère trois flèches

anabhendril quitterait donc cet endroit austère pour être enterré à l’air libre, un juste retour des choses pour celui qui avait été un fidèle protecteur de la nature. L’humain venait de quitter le monde des vivants, sans doute allait-il trouver le repos éternelle là où il se trouvait désormais. L’homme pesait à vue de nez un peu plus de quatre vingt kilos et d’évidence, le gardien errant et le nain d’or se portèrent naturellement volontaire pour transporter le corps du rôdeur et le soulevèrent dans un bel élan.

Aël’Telàwërith qui venait de poser des questions aux méphites ne reçut comme réponses que des grincement répétés de leurs griffes sur la margelle du balcon auquel ils s’agrippaient tous. Ils dévisageaient l’elfe doré avec une insistance particulière qui ne laissait présager rien de bon si l’étriel continuait à vouloir imposer sa volonté à des créatures qui n’avaient aucune considération pour lui. Yvhann, étreint par l’émotion d’avoir perdu un compagnon d’arme tout humain qu’il fut prit les devant et ses dirigea vers l’immense porte pour quitter au plus vite de lieu.


Jet de fouille Yvhann DD 20 : 14 (dé)+8= 22 : Réussite
Jereicia récupère 2 PV

’est avec une attention toute particulière que le grugash observa la porte et l’examina avec soin avec que l’évidence ne s’impose à lui, aucune serrure ne verrouillait cette porte et aucune poignée était apprente. Alors il prit l’initiative, persuadé qu’aucun danger ne les guettait sur le moment, il poussa la porte. Elle ne résista pas et l’un des battants s’ouvrit vers l’intérieur d’un long couloir fait de pierre grise, éclairé toujours à intervalle régulier par des globes lumineux au bout duquel était érigé une porte. Jéricia, dont le visage portait les stigmates de son récent combat, était une fervente partisante de l’utile. Aussi même si le cœur se serrait à la vue du cadavre de celui qui avait partagé quelques instants de sa vie, il ne fallait pas perdre de vue l’essentiel. Ils se trouvaient sur un territoire qu’ils ne connaissaient pas et dont ils ignoraient tout. Enfin peut-être pas le prêtre de Corellon. Aussi, comme Khana l’aurait probablement fait pour augmenter leur chance de survie, elle se sait du paquetage de l’humain et le vida au sol. Ses yeux s’écarquillèrent en découvrant les deux onguents de soins, une aubain. Sans attendre, elle s’étala le précieux baume sur son visage mutilé.

La chaleur bienfaisante répératrice ne tarda pas à agir. Elle espérait seulement sur ses trauts ne conserveraient pas une cicatrice. L’aurilite s’empara de l’autre onguent et d’une bourse qu’elle glissa dans son havresac. Il fallait être parfois pragmatique. Elle prit avec délicatesse l’épée bâtarde couverte de sang de Khana et murmura.

- Il sera enterré avec.

La demi-elfe se releva, laissant les autres affaires sur le sol et rejoignit Yvhann.

- Ne traînons pas là et allons-y, enchaina la prêtresse qui désigna du menton l'elfe doré, il devrait porter le corps de Kana, on aurait besoin des compétences de Mirtzar devant nous tout comme les vôtres Yvhann...A moins que Narvarth et Notar prennent les devants?

Non loin de là,près de Mirtzar et Enoriel, Narvarth et Notar attendaient que le groupe se mette en branle. Et les griffes des méphites sur la pierre continuaient à crisser de façon peu engageante.

Voyant les deux compagnons qui s'étaient proposés pour déplacer le corps se saisir sans trop de problème de ce défunt paquetage apaisa le hin, que son défilement involontaire à les aider ne leur porte pas préjudice le réconforta un peu.

Baissant un peu les yeux pour les poser sur les affaires du rôdeur mises à terre, il regarda brièvement si quelque chose pouvait lui être utile, mais il semblait que non. Il allait commencer à s’avancer à nouveau vers la porte lorsque machinalement son regard revint se poser sur le contenu du sac de Kana. Il n'avait point vu la bourse qui contenait des billes à son premier coup d'oeil, aussi arrêta t'il son avancée vers le passage pour se baisser afin de ramasser ces quelques munitions. ¤Ce sera toujours ça. Puissent elles nuire à ce sombre être qui est la cause de tellement de malheurs.¤

Il se redressa pour transférer le contenu de la bourse dans sa ceinture à munition tout en écoutant les paroles de l'auriliste. Posant son sac à terre, Narvarth fit glisser sa targe de son avant bras, pour l'accrocher à l'arrière de son sac, afin qu'elle ne lui porte pas préjudice dans ses déplacements. Repassant les lanières de son havresac autour de ses épaules, le sagespectre prit la parole pour répondre à la proposition de Jereicia.

-Ca je peux le faire en effet, me positionner en avant du groupe ne me dérange pas. Et vous? Demanda t'il au gnome à ses côtés. Lors de la descente après la fontaine, le hin avait eu le terrain dégagé par la reconnaissance du premier groupe. Aussi trouvait-il tout naturel de leur rendre la pareille. Même s'il ne se trouvait que quelques mètre devant eux, en cas de mauvaise rencontre ça permettrai aux deux porteurs de déposer leur charge a terre suffisamment tôt pour que le corps ne soit pas dérangé et souillé par un combat.

Sortant son kama pour être prêt en cas de rencontre, Narvarth s'avança vers la porte, prêt à ouvrir la marche pour ses compagnons dès que Notar ou un autre membre du groupe se propose pour l'appuyer.

Même si il était plus à l'aise à l'air libre sous le couvert de la verdure le membre de Languelion ferait tout son possible pour honorer son clan ici bas en faisant preuve de ses capacités en éclaireur. Le hin prévoyait de ne pas avancer trop vite afin de repérer d'éventuelles traces de présence dans la suite du couloir et d'être le plus discret possible, mais également de façon à ne pas distancer l'elfe et le nain fortement chargés.

Narvarth ramasse les 5 billes, et s'apprête à entrer dans le couloir dès que quelqu'un se joint à lui.

Le jeune gnome singea un haussement de sourcils, étonné du manque de politesse du méphite.
¤C’est une question des plus justifiée pourtant. Quel manque de savoir vivre.¤ Notar estimait avoir suffisamment voyagé avec l’elfe doré, et les insupportables grincements de griffe provenant des méphites n’étaient d’après lui en aucun cas appropriés.

Détournant son regard de la corniche qui tenait rôle de perchoir aux volatiles, le rôdeur observa Yvhann s’approcher de la porte procurant aussitôt un frisson au petit être. ¤ Ca parait trop simple, je n’aime pas ça. ¤ Mais avant même d’avoir pu intervenir, le frisson avait disparu, la porte était ouverte.
Son intention fût ensuite distraite par le bruit d’un sac qui se vidait, et s’approchant à la suite de son voisin, ramassa la couverture du défunt, et au vu de la rondache déclara :
-Ne pensez vous pas qu’elle pourrait l’accompagner également ? Il pourrait en avoir besoin là-bas, non ?
Ne connaissant rien de l’approche religieuse des Humains, l’être mètre se tourna mentalement vers les dieux des siens et pria Baervan d’aider l’esprit du rôdeur à trouver la paix qu’il méritait lors de son dernier voyage.

La température provenant de la couverture que le gnome tenait lui fit songer à l’insérer dans son sac, le tirant provisoirement de sa rêverie.
Il était trop occupé à ranger sa nouvelle possession pour écouter complètement les propos que tint la demi-elfe par la suite. Ce n’est qu’en entendant son nom résonner dans la cavité qu’il releva la tête.
-Hein !! Hein ?? Euh… Fût la seule réponse qu’il pu fournir dans un premier temps. N’étant pas sur de ce qu’il venait de se dire, il était sur le point de demander à Jereicia de se répéter lorsque la voix du halfelin lui apporta les éléments qui lui manquaient.-Soit ! Je vous suis. Et ajoutant le geste à la parole, s’équipant de son arc, une flèche accrochée à la corde flottante, il se mit en marche.
Il n’était pas mécontent de pouvoir se soustraire aux agaçants bruits de grincement des méphites. Il espérait juste ne pas revoir ces créatures, comptant sur une autre sortie pour le trajet retour de leur périple.

Notar ramasse la couverture et la range dans son sac.

irtzar était particulièrement concentré sur les paroles de l'elfe doré. Il ne le connaissait pas encore et ne pouvait se permettre de le juger sans chercher à le connaitre mieux mais il avait, malgré tout, déjà un avis prédéfini sur lui. Il lui semblait intelligent, très intelligent même, bien élevé et compétent. Le nain estimait qu'il méritait son admiration et, honnêtement, il l'admirait comme il admirait l'ensemble de ses compagnons pour leurs qualités respectives. Mais il lui avait aussi trouvé des défauts ou, au moins, il avait l'impression que le prêtre de Corellon Larethian les avait.

En tout premier lieu, il le trouvait un peu trop sûr de lui et de sa supériorité. Sa longue formation pour devenir un soldat lui avait apprise que la confiance en soi et souvent la différence entre le vainqueur et le vaincu, même s'il n'arrivait toujours pas à se faire confiance. Mais il avait l'impression que l'elfe doré était plus proche de l'orgueil que de l'assurance et cela pouvait lui être préjudiciable.

Cependant, ce n'était pas le travers du prêtre qu'il craignait le plus. Il avait l'impression, sans doute à tort, qu'il essayait de suivre à la lettre des préceptes surannés et des lois devenues caduques depuis longtemps maintenant. Il craignait vraiment que l'elfe doré n'estime pas Kanabhendril digne de trouver sa dernière demeure sur la terre qui avait vue vivre et mourir tant d'elfes glorieux. Mirtzar ne connaissait pas Myth Drannor, évidemment, et l'histoire du peuple elfique n'était pas au programme de sa formation de soldat, mais il savait que le puissant royaume était tombé et il supposait que ceux qui en peuplaient les ruines étaient autrement moins dignes des ancêtres qui reposaient là que ne pouvait l'être Kanabhendril.

Toutefois, presque à la surprise du nain qui se demandait déjà comment ils allaient trouver un autre endroit où l'inhumer dignement, l'elfe doré accepta. Le nain n'écouta pas vraiment jusqu'à la fin ce que disait l'elfe, soit dit en passant, et tout ce dont il était certain était qu'il lui avait donné son autorisation.

Enoriel, qui avait gagné la confiance de Mirtzar en plus de son admiration, accepta de l'aider à sortir le cadavre, le mot venait enfin d'apparaitre au nain comme la dure réalité, de Kanabhendril et même de lui proposer l'aide de Khell. Mirtzar lui sourit pour le remercier, sachant qu'il n'était pas particulièrement doué pour parler et qu'un sourire est toujours plus vrai que des mots, et prit le corps du rôdeur d'un côté prêt à suivre Notar et Narvarth qui avaient décidé de prendre la tête de la troupe.

Il les regarda se servir dans les possessions de Kanabhendril avec un pincement au cœur. Mirtzar savait que cela pourrait leur être utile et que le rôdeur le leur aurait offert s'il avait vécu mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir l'impression que c'était du vol. Tout ce qu'il voulait emporter de l'humain était un souvenir de son visage et de son âme. Il savait qu'il finirait par l'oublier au moins en partie, il n'avait été ensemble que très peu de temps et nombreux allaient être, et étaient déjà, les gens dont il avait été plus roche et qui avaient disparus, mais qu'il garderait toujours son nom gravé dans sa mémoire.

Il regarda de nouveau vers Enoriel et vers Khell qui le suivait de près. Il aurait aimé avoir un ami comme le loup, un autre soi-même, quelqu'un à qui parler. Evidemment, pendant les temps où sa vie n'était qu'errance, il parlait à sa hache ou à l'image de sa famille mais il n'en était pas moins seul. Il n'avait jamais été un grand ami des animaux sans en avoir peur et les loups étaient plus que rares dans les plaines du Shaar mais il aurait aimé avoir un animal à qui se confier. Peut être un chien ou un cheval, un animal dont il est sans doute plus facile de se faire un ami. Si un jour il sortait vivant de toute cette histoire, il y repenserait peut être.

Il fit signe à Enoriel qu'il était prêt à soulever le corps du rôdeur et, soudain, lui revint en mémoire les quelques mots qu'avait prononcé l'elfe doré juste après le "oui" qui l'avait seul intéressé. Il avait senti qu'il accentuait particulièrement son nom et qu'il devait donc y avoir un message caché. Il décida de demander à Enoriel son avis mais en chuchotant pour ne pas passer pour un ignare auprès des autres si cela était tout à fait normal.

-Maître Enoriel, vous avez peut être remarqué que Maître Aël m'a appelé par mon nom et mon origine. Est-ce l'usage chez les elfes de s'adresser ainsi aux gens que l'on ne connaît pas encore bien. Car je dois avouer que je ne connais guère que les prénoms de nos compagnons et serai bien incapable de m'adresser à eux en usant de leurs patronymes et de leurs région d'origine. Y a-t-il un moyen poli de lui parler sans être obligé de chercher à me souvenir de son nom complet, que je suis bien incapable de prononcer, et de rappeler qu'il vient du grand royaume des elfes par-delà les mers?

Quand la porte s'ouvrit devant lui et qu'il vit le grand couloir de pierre qui s'allongeait vers une autre porte, le grugach prit un instant pour regarder derrière lui. Sa vision se porta naturellement sur Kana. Il avait récupéré trois flèches seulement et aucune de Kana, il prit donc l'initiative d'aller chercher les flèches du rôdeur humain et en disposa sur l'une de ses épaule, en bandoulière, mais à l'opposé de son propre carquois. Pour sur que les flèches de l'humain serviraient avec honneur et un honneur particulier. Non pas que l'elfe sauvage admirait l'humain à un point démesuré, mais tout simplement qu'il se rappelait que son propre nom venait d'un humain qui avait offert sa vie pour sauver celle d'un elfe, son père.

Pour Yvhann, ce qui venait de se passer était pour lui une forme d'épreuve familial et il devait en tenir compte. Se petit passage dans cette arène, lui avait fait réaliser plusieurs choses, dont l'une était que les gardiens avaient fait leurs devoir et tout comme lui qui se trouvait a être un gardiens, avait peut êtres tout comme eux déjà tué des innocents, l'autre constat était que leurs mission était loin d'être terminé et que leurs arrêts répétitifs donnaient du terrain de gagné à leurs ennemi. * Maudit Drow.* Pensa Yvhann avec un rictus mauvais.

Pendant qu'il ajustait le carquois de Kana il vit aussi, la pipe et son herbe à fumer. * Comment peut tu nous quitter sans cette herbe à pipe et son instrument? * Se dit-il mentalement, avec un certain pincement au coeur. Il ramassa donc l'herbe et la pipe qu'il mit tout simplement dans l'ouverture de l'armure de l'humain qui était maintenant dans les bras de Mirtzar et Enoriel. Il en profita par la même occasion pour mentionner aux deux porteurs...

- Je prendrai le relais de l'un de vous deux, avant que la fatigue vous prennent.-

Le ton était sans équivoque, triste et empreint d'une émotion qu'Enoriel n'avait encore jamais senti chez son compatriote. De plus il avait mentionné '' Avant que la fatigue vous prennent.'' Se qui dénotait que le grugach se préoccupait de leurs sorts, chose qui n'était pas habitude chez lui.

Il n'avait pas put manquer le susurrement du nain, ayant une ouïe extrêmement fine mais surtout qu'il était tout juste à coté d'eux à se moment. Sur ce, il ne dit rien et fit mine de n'avoir comprit mots.

Il retourna de suite vers le couloir qui c'était ouvert à eux en dégainant son arc et en y encochant une flèche, une de feu Kana. Il attendit que tous, soient passé dans le couloir avant de fermer derrière eux la grande porte. Avant que celle-ci ne ferme, il dû se contenir pour ne pas embrocher le Méphite terreux d'une flèche, mais encore une fois, sa sagesse paternelle lui murmura...

* Les ténèbres du dehors nous ramènent à la nourriture du dedans. *