۞ Île et Naufragés ۞

lus que le demi-orque Alatarielle regardait ses vêtements tout comme ceux de l'elfe. La jeune femme trouvait cela étrange, en effet il étaient totalement inadaptés au climat, les bottes fourrés du géant n'étaient en rien comparable avec la souplesse du cuir des siennes qui lui tenaient déjà bien chaud. De même l'elfe semblait tout droit sorti de sa forêt, pas une forêt comme celle qui se profilait derrière eux mais une de ces forêts du nord où cape de laine bouillie et vêtements chauds sont de rigueur... En tout cas rien qui puisse faire penser que ces deux là puisse être les pirates que l'on trouve habituellement sur les îles de cet archipel ! Cela lui fit immédiatement penser à l'arrivée de Danae en robe. Un portail ?! Peut-être, qui sait ce lieu était peut-être un endroit semblables aux limbes où tout ce qui était perdu atterissait ici.

Danae semblait vouloir ne prendre aucun risque, tant qu'elle n'en avait pas la preuve certaine du contraire, ces deux êtres étaient à considérer comme des adversaires. Elle n'avait pas agi de cette façon avec elle, peut-être parce qu'elle était humaine ou juste parce que la guerrière encore trop fatiguée à ce moment ne s'en était pas rendue compte. Peut-être avait elle raison en tout cas, mais de ce qu'elle voyait les deux individus semblaient ne pas être à leur place sur cette île autant que les jeunes femmes et son instinct lui disait que le danger viendrai plus de cette forêt que de l'archer et de son compagnon à l'air barbare et que dans ce cas il ne serait pas trop de quatre pour l'affronter. Alatarielle décida de suivre son instinct.

- Je vais sortir ! Mais avant baissez vos armes, je ne suis pas une menace pour vous, si c'est ce phoque vous voulez je peux vous en céder une partie. Il y a assez de viande dessus pour nourrir un régiment.

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel légèrement Nuageux, vent fort et frais, clair au loin.
Température: environs 20°C
Moment: Matinée (environ 10h45)


Comme il y a peu de mouvement je conserve les score précédents!


Alatarielle, Nice, Hiartok, Kaelik

La tension était à son comble, presque palpable, Alatarielle révélée attendait la réponse des nouveaux venus pour savoir comment réagir, amis? Ennemis? Chacun se jaugeait du regard, L’elfe était quelque peu rassuré par les propos de l’humaine qu’il avait repéré et qu’il distinguait maintenant. Ils se regardaient tout deux, mais l’humaine surveillait toujours le demi orc qui lui, s’il avait deviné où se trouvait l’humaine au son de la voix, ne la voyais toujours pas clairement.

Derrière, sans que personne ne se doute de rien Nice alias Danae surveillait la scène prête à réagir au quart de tour. Son « amie » repérée tout dépendait d’elle dorénavant. Encore un test des magiciens? C’était trop étrange trop de coïncidences dans les apparitions, et pourtant… Cela semblait si réel, qu’en était-il vraiment.

Leur attention à tous fut peu à peu attirée par un élément extérieur, quelque chose venait au loin, on entendait un souffle et des bruits de courses à plus d’une centaines de mètres.


Derreth

Courir dans les bois n’était pas des plus aisé, aussi se trouva-t-il souvent ralentit, trébucha presque à plusieurs reprise, manqua de s’écorcher, ou de déchirer ses vêtements. Il du de plus s’arrêter à plusieurs reprises pour reprendre son souffle. Il ne pris pas le temps d’observer la forêt d’où sortait parfois un entêtant parfum d’orchidée, ou celui moins plaisant de chair pourrissante ou de défection d’animaux. Il surpris parfois le délicat son d’un ruisseaux pas trop loin, mais tout de même hors de sa vue tant la forêt était touffue par endroit.

Au bout d’un énième pause il su qu’il se rapprochait de l’endroit où il avait vu ce qu’il pensait être des gens. Il n’entendait rien, mais aperçut au travers des branchages la présence de deux ou trois personne, dont un semi orc dont la peau verte était aisément distinguable à cette distance. Il avait le choix, soit il continuait à courir, ce qui impliquait de se mettre à découvert, soit il préparait son approche. Il y en avait encore pour quelques minutes en marchant, peut être cinq ou six. Soit une seul s’il courrait. Quoiqu'il choisisse il ne serait bientôt plus seul.

Derreth était adossé à un arbre bossu, son souffle était rare et son cœur donnait l’impression de vouloir bondir hors de sa poitrine. Ecartant d’un revers de main sale un filet d’une sueur qui coulait en abondance contre son front, le demi-orque fronçait les sourcils, épiant à travers l’épais feuillage le petit groupe immobile sur la plage. La grande masse grise, qu’il avait au loin prise pour un quelconque rocher devait être l’une de ces grasses bestioles dont il avait surpris les glapissements et la débandade. Epuisé par sa course, le roublard n’en parvenait pas moins à reconstituer les évènements. Quel sottise ! Il aurait pu les croiser bien plus tôt !
Néanmoins, était-ce bien sage… ?
C’était là manifestement des chasseurs, et probablement des autochtones, la prise de contact pouvait s’avérer risquée. D’un autre côté, il ne pourrait survivre bien longtemps en solitaire, Derreth n’était pas taillé pour ça…

Ses yeux noisettes plissés furetèrent avec méfiance sur la stature des trois personnages, avant d’immanquablement s’arrêter sur la créature verte. Un orque, au moins en partie. Il y avait là une ironie douce-amère qu’il n’était pas certain d’apprécier.
Après avoir si longuement joué les chefs de bande auprès de ses congénères citadins, après toute une existence de petite frappe à user de son mieux du peu de cervelle que la nature avait bien voulu lui conférer pour manœuvrer ses cousins moins agiles d’esprit… et surtout, après avoir enfin pénétré une organisation de l’ampleur de l’Amasstarte, il se retrouvait par le coup d’un sacré et fichu sort à se mêler encore et toujours à cette vermine ! Ces résidus sans une once d’intellect ou de raffinement, ces brutes épaisses et congénitalement atteintes !

Derreth détestait les orques, parce qu’il en était un, sans l’être. Sa vie aurait été bien plus simple s’il était lui-aussi né stupide, plus courte aussi…
Crachant sur le sol, le roublard s’esquiva à ses pensées pour jauger sa tenue. De source sûre, l’orque était le seul de son espèce, à moins que ses deux compagnons n’aient subis un sévère régime… mais même ainsi, il l’aurait senti. Il aurait flairé n’importe où leur pestilence… Ajustant sa chemise lacérée, il pensait pouvoir se joindre au groupe. Cette grosse chose verte devait savoir se conduire un minimum s’il se trouvait en compagnie d’autres créatures, pour preuve et malgré la distance, il n’avait l’air de chercher à leur casser le crâne de ses poings.
Epoussetant ses braies, s’examinant l’œil critique, le demi-orque s’essuya le visage de son col et chercha ce qu’il pouvait faire pour parfaire son allure. Il délia et renoua sa longue chevelure grisée, se donnant ainsi un air un petit peu moins sauvage, et dégrafa même à ses oreilles certaines de ses boucles les plus larges. Il tintinnabulait déjà suffisamment ainsi, et s’il devait se confronter à des indigènes ou autres personnages primaires, il n’était pas nécessaire qu’on le couve d’un regard envieux pour quelques bricoles de cuivre, de bronze et d’étain.

Dans un sifflement métallique, il tira l’épée, la tenant devant lui afin d’en éprouver la lame. Elle subissait un bien mauvais traitement ces derniers jours, et il n’avait guère plus de quoi l’entretenir. Caressant une tâche de rouille sur son fil, attaqué par l’air marin, les embruns, et finalement l’eau salée, Derreth mima une attaque, sectionnant une branche peu épaisse dans un craquement sonore. Il n’était pas spécialement bon spadassin, au contraire d’ailleurs… mais seul un fou ou un imbécile se pavanait armé d’une épée sans même savoir comment paraître expérimenté, ou menaçant au moins. L’esbroufe lui était une bien meilleure arme que le fer bon marché.

Rengainant avec un soupir, le visage fier et presque avenant pour un demi-orque, Derreth émergea à la lisière des bois, marchant avec une dignité toute travaillée et se donnant manifestement des allures de propriétaire. Le sable crissait fort peu discrètement sous ses pas, et les mains dans les larges poches de braies, le roublard affectait une certaine nonchalance.
Bien sûr, ses vêtements écorchés par ses déboires et errances végétales amenuisaient cette détente particulière dont il s’habillait, et la crispation légère de ses sourcils trahissaient de profondes craintes. Il tentait réellement le tout pour le tout, et cela pouvait bien mal finir…
Tâchant de paraître auguste, le roublard n’en réduisit pas moins la distance, un sourire flottant avec incertitude sur ses lèvres sèches.


Ah… mince, il avait oublié les fruits…

- Aaaaaaa Hiartok bientôt manger, ça bien ! S’exclama le demi-orque suite à la déclaration qu’il venait d’entendre.

Le barbare aux anges avança vers l’endroit d’où s’était élevé la voix. Conservant sa posture et son arme bien en main par prudence, il était malgré tout ravi de voir l’heure du repas se rapprocher.
Quelques enjambé lui suffire pour distinguer une petite humaine, encore plus petite que son camarade elfique !
¤ Enco'e des pas o'ques ! ¤
¤ C’est mieux que rien ¤
¤ ¨£µ%§^$*ù¡¤
- Hak 'aison ça bien. Avec plus pe'sonnes, plus 'igoler. Dit-il « et elle pit-êt'e pa'ler moins biza''e que n’elfe… » ajoutât Hiartok plus bas.

S’approchant toujours plus près, l’humain à demi, au courant de certaines coutumes humaines, souhaita se présenter. Prenant sa hache dans sa main gauche et la rejetant négligemment sur son autre épaule. Il tendit une de ses énormes paluches en direction de la petite dame tout en continuant d’avancer.

- Bonjou' madame moi êt'e Hiartok ! Et petit n’elfe Kélik. Ajouta le colosse en continuant de s’approcher de l’humaine. Conscient de sa carrure et de l’effet qu’elle pouvait produire.
Il marcha plus lentement pour couvrir les derniers mètres, en affichant son sourire le plus radieux…

ffectivement il y avait du bruit qui venait de derrière, sans doute ces deux là devaient avoir un complice qui s'évertuait peu discrètement à contourner leur position pour prendre les jeunes à revers et maintenant puisqu'il ne restait plus qu'elle à couvert Danae. Mais Alatarielle ne s'inquiétait pas, la roublarde avait déjà du entendre venir le fourbe et réagi en conséquence. Quoiqu'il en soit la vastienne n'avait décelé aucune malice dans les paroles du demi-orque qui se présentait le plus amicalement du monde à elle. Ou alors il était un sacrément bon comédien. Ce n'était pas le premier demi-orque qu'elle voyait même si celui là de par sa carrure, sa couleur de peau verdâtre et son parler ressemblait plus à un orque qu'à un humain, toutefois ses traits étaient plus lisses et dénués de boutons purulents comme ceux de ses cousins dont elle avait pu observer de près le faciès hideux sur des cadavres. La jeune femme pris soin de se placer sous la couverture du géant pour que l'elfe de derrière n'ait pas d'angle si l'envie lui prenait d'ajuster une flèche. Prête à résister à la poigne du dénommé Hiartok Alatarielle avança sa main pour le saluer.

- La bonne rencontre Hiartok ami des elfes, vous avez encore un compagnon dans les bois ? J'entends quelqu'un qui semble se diriger vers nous au pas de course, à moins que se soit un phacochère ou quelque chose du genre... Alatarielle jouait là l'innocence, l'orque lui avait semblé naïf, peut-être n'était ce que du à son étrange parler commun, mais en jouant son jeu la jeune femme espérait qu'il confirme ou affirme sa question.

Quand Kaelik vit Hiartok baisser les armes, il eut envie de faire de même. Mais après, réflexion, il ne savait rien de cette humaine et ne devait pas baisser sa garde.

[En orque] "Reste sur tes gardes, on ne sait rien d’elle."

S’approchant de l’humaine en regardant aux alentours, l’elfe baissa néanmoins son arc. Quand, il fut à quelque pas de l’humaine, il lui demanda sans douceur :

"Qui êtes vous et que faîtes vous ici ?"

Cela était étrange, peut être était-elle un pirate ou une habitante de l’île. Le rôdeur la regarda des pieds à la tête. Elle semblait aguerri, peut être une chasseuse au vu de son arc. Il observa le phoque, il portait des blessures causées par des flèches, ce devait être elle qui l’avait tué. Peut être était-elle seul alors. Cependant, il ne fallait pas baisser sa garde. Kaelik jeta un œil autour, les cris lointains l’avaient étonné, mais il aurait le temps de s’en soucier plus tard.

oujours dissimulée, Nice vit le demi-orque s'avançait vers l'endroit où s'était dissimulée Alatarielle. Il ne semblait pas menaçant, mais avec le sang qui coulait dans ses veines, pouvait-on vraiment lui faire confiance? De toute façon s'il avait le malheur de remettre ces deux mains sur sa hache pour essayer de s'attaquer à sa compagne, il n'aura guère le temps de la lever bien haut avant de se prendre une flèche bien placée.

Mais il restait deux petits problèmes, d'une cet elfe ne semblait pas pas croire au fait que la femme devant elle soit seule, vu les regard qu'il donnait encore au alentour. Et le deuxième problème était cet silhouette qui s'approchait dans la direction du groupe en train de se former. Ce troisième larrons faisait trop de bruit, soit car c'était un idiot, ce qui était peu probable s'il survivait sur cet ile déserte, soit il faisait office de diversion pour que d'autre arrivent arrivent par surprise. Mais dans ce cas, qui serait les autres?

¤Pas ceux-là, en tout cas¤ pensa la roublarde en regardant l'étrange duo. ¤Ils ont eu l'air clairement aussi surpris que moi lorsque nous avons entendu ces cris. Et puis, surtout ils ont tout été sauf discret pour arriver jusqu'ici. Ces mages ont décidément un esprit des plus tordu ou alors ce monde tourne de plus en plus étrangement.¤

Restant dissimulé sans bouger de son poste, l'illuskienne décida d'attendre de voir évoluer la situation. En cas de combat, le deux femme auraient encore un effet de surprise qui ne pourra que leur être bénéfique. Et si cet étrange personne qui s'approche d'eux est un prémisse à d'autre ennuis, il est préférable de rester camouflée et de les voir arrivé à distance si elle voulait être d'un quelconque secours à son "amie".

Nice reste dissimuler, toujours avec son arc en main et flèche encochée.

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel légèrement Nuageux, vent fort et frais, clair au loin.
Température: environs 20°C
Moment: Matinée (environ 10h45)


Tous


La discussion n’avait pas pu s’engager suite à l’apparition fortuite de Derreth à l’orée du bois. Alatarielle était partagée entre la consternation devant tant de désinvolture, alors que jusque là tous étaient resté méfiant, et la méfiance, face à un piège potentiel, il en était en fait de même pour Kaelik. Nice de son côté entendais plus qu’elle ne voyait l’arrivé de Derreth, se soustraire à l’attention de l’Elfe nécessitait toute son attention, car si celui-ci semblait s’être mit à discuter et à observer l’arrivé du nouveau venu, il n’en restait pas moins attentif, et elle le savait très bien.

Encore une fois un nouvel impromptu se manifestait, et tous avaient vécu une journée suffisamment remplie de surprise désagréable pour n’être que méfiant et intrigué par cette nouvelle venue. La faim, et pour certain la fatigue n’arrangeait rien. Mais pour autant, la détresse de la situation les poussait tous à espérer que cette venue soit la bonne. Et l’air tranquille détendu et rassuré de Derreth ne pouvait que tendre à les rassurer sur ce point.

Restait Hiartok, lui ne se posait pas autant de question. Une nouvelle personne? Hé bien depuis son arrivé sur l’île il n’avait fait que des rencontres, ça ne l’étonnait guère plus. Toutefois la perplexité manifeste de ses compagnons lui indiqua qu’il y avait matière à être surpris, il ne savait pas pourquoi, ou peut-être était-ce les autres qui n’étaient pas assez malin?
Regardant au loin il s’aperçut que celui qui venait était lui aussi un semi-orc, Hak aussi bien que Hok, pour des raisons fort différentes, étaient soulagée à la venue de ce quatrième larron.


Chaque pas le rapprochait de cet attroupement, il nota rapidement la présence d’arme, et le fait que ça venue avait été remarquée comme prévue. Il était certain qu’il faisait effet, les discussions entamée s‘étaient interrompues. Tous le regardaient à présent, il pouvait sentir l’inquiétude et la surprise dans leur regard, enfin pour deux d’entre eux au moins. Il remarqua aussi la présence du phoque ce qui le ramena à son estomac criant encore famine malgré les fruits ingurgité. De la viande, il pourrait manger de la viande! Un dernier regard lui assura qu’il était au centre de l’attention, même si tous semblaient encore aux aguets.

Derreth arriva à portée de voix des autres individus, une soixantaine de mètre le séparait encore des quatre autres, sans que personne ne réagisse encore. Le vent soufflait de la mer vers les côtes, le bruit des vagues, des phoques et des oiseux marins étaient les seul bruit environnant, comme si rien n’avait changé sur l’île, comme si ces cinq personnes ne se trouvaient pas là. Et pourtant pour ces cinq personnes, tout ne semblait ne tourner qu‘autour de la présence des autres, des risques ou des aides qu‘ils pouvaient représenter.

e navire qui m'emmenait à Telflamme a échoué la nuit dernière lors de la tempête, je me suis retrouvée sur cette île malgré moi et en suis prisonnière apparemment, à moins de trouver des habitants de l'autre côté. J'ai une amie qui est partie en exploration elle ne devrait pas tarder mais elle a pour habitude d'être discrète et je ne crois pas que ce soit elle qui arrive de la forêt.

L'elfe nommé Kélik, semblait avoir les idées claires et restait menaçant peut-être avait-il vu Danaë et il ne fallait pas compter sur son compagnon orque pour le ramener à la raison car celui là avait vraiment le profil du barbare demi-orque dénué de cervelle. Toutefois il se voulait nettement plus avenant que l'autre et s'il fallait convaincre quelqu'un de sa bonne fois c'était bien lui. Alatarielle inquiète resta toutefois la tête tournée un moment du côté où l'on entendait les bruits et se décala lentement de deux pas pour que Hiartok soit entre lui et l'elfe menaçant, elle ne pensait pas que cela puisse être Danaë qui se sauvait dans la forêt quoique cette dernière avait parfois un comportement bizarre, la vastienne avait toujours en mémoire le moment ou elle l'avait surprise alors qu'elle était en haut de la petite dune. La jeune femme rousse en revînt à celui qui c'était présenté à elle et se risqua à se poser une question.

- Regarde Hiartok c'est une belle bête n'est ce pas ? Il faudra la faire cuire longtemps pour que cette peau aussi épaisse que le cuir se décolle de la chair de l'animal. Mais au fait comment êtes vous arrivé ici, vous étiez aussi sur la Schytie au moment ou elle a fait naufrage ou c'est un procédé magique qui vous a conduit ici ? Parait qu'il y a une magie invisible qui fait aparaître et disparaître les gens sur cette île mystérieuse.

Le sable crissait mollement sous ses pas. Il n’était pas spécialement discret, mais ne cherchait pas à l’être. Qu’on l’observe donc ! Que l’on se demande ce qu’il venait faire par ici, paradant sur la plage avec des allures de propriétaire, que l’on se questionne, que l’on s’interroge… que leurs esprits perclus des aiguillons du trouble s’amollissent, deviennent tendres et malléables… juste comme il les aimait. Ses yeux noisette détaillèrent avec un intérêt non feint les trois créatures. Leurs silhouettes se précisaient, et la bête à l’épiderme verdâtre était bel et bien ce que Derreth redoutait qu’il soit.

¤ Un demi-orque. Une femme, qui d’autre porterait une telle masse de cheveux roux ? Et… un elfe. ¤

Le regard du roublard s’enflamma de haine, son congénère serait stupide, la demoiselle serait aussi sotte et têtue que le sont les dames, et l’elfe serait… un elfe. Elancé, bien propre sur soi, irrémédiablement fier de sa personne et bouffi d’orgueil. Le groupe était hétéroclite, et le gantelet regrettait de ne pas pouvoir mettre la main sur une équipe plus facile à saisir, à manipuler.
S’arrêtant quelques secondes afin de remuer le sable d’un coup de pied agacé, Derreth se demandait encore ce qu’il pouvait bien leur raconter. La vérité bien sûr… un sourire aimable étira ses lèvres sèches. Il maniait la vérité comme personne…
A mesure que sa progression le rapprochait de l’équipée, le roublard haussait le sourcil. Ils étaient armés, et Derreth n’avait plus d’yeux que pour l’épaisse hache que la brute maintenait dans ses larges pognes.

¤ Du calme… sois de miel, tu ne représentes aucune menace… tant qu’ils n’ont pas tournés le dos. Cela viendra bien, sois confiant, et d’ici là, profites de leurs vies… ¤

Derreth restait silencieux. Il n’avait pas l’intention de s’égosiller à l’attention des quelques chasseurs, non, il fallait qu’il puisse s’exprimer de sa voix calme et basse, qu’il les envoûte. Ce n’était certes pas gagné, mais il savait pouvoir faire taire les réticences qu’il inspirait. C’était après tout un demi-orque bien sympathique, du moins tant que coïncidaient ses intérêts avec autrui.
Enfin, avant d’échafauder des plans en tout genre quant à l’avenir, il fallait se renseigner sur leurs situations. Lui-même était naufragé –que les furoncles pénètrent ce fils de chacal d’Hadep- et il espérait que ces individus appartiennent à une quelconque communauté vivant paisiblement sur la côte. Il avait grand besoin d’informations, sur les îles pirates, mais surtout sur l’endroit où il se trouvait, sur ce qu’il pouvait faire pour s’en tirer. Peut-être pourraient-ils le mener à leur village ? Ou dans le cas contraire, simplement partager la chair de cette grasse créature grise qu’ils venaient de prendre… peu importait tant qu’il pouvait se joindre à eux. Derreth ne se sentait que peu efficient en solitaire, il avait besoin de personnes autour de lui, de se jouer de tous grâce au pouvoir de ses mots, de glisser insidieusement mille mensonges, souvent peu utiles, juste pour la distraction et le travail mental que représentait la cohérence.
En attendant, il serait bientôt auprès d’eux… et advienne que pourra.

¤ Qu’on me file un peu de bidasse de phoque à becqueter… ¤