Quel est votre nom, voyageur ?
Eléasis (VIII) 1373, 2ᵉ chevauchée
   

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> Un navire pour les îles Pirates, (Début de quête pour Derreth et Narcissa
écrit le : Mardi 26 Février 2008 à 11h43 par Derreth
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Le pas nonchalant, Derreth arpentait de nouveau Selgonte en direction de ses quais. L’air méditatif, promenant un regard rendu brillant par la curiosité et qu’il espérait manifestement poser de nouveau sur sa jeune compagne.
Comme les vagues se brisant sur les flancs des navires qu’il voyait au loin, ses pensées affluaient.


¤ Faisons le point… Qu’ais-je appris ?
Les nefs en partance pour les îles-pirates sont rares, et ne s’y engagent que les capitaines les plus téméraires, sinon les plus idiots… ¤

Evitant la populace affairée, le demi-orque s’excusa avec courtoisie lorsqu’il heurta un passant, puis poursuivit lentement sa route.

¤ …ou encore les plus dangereux, pfff… ¤ Spécula t-il, l’air ennuyé. L’avenir paraissait limpide au roublard, et le fait de devoir se coltiner un forban sanguinaire comme…

¤ Ce Hadep, ou ce Malikada. ¤ …lui donnait presque de l’urticaire. N’avait-il pas déjà cette chère Narcissa sur le dos ?

S’immobilisant le temps d’un soupir, c’est un œil envieux qu’il coula vers les marchands. Comme il les enviait ! Tout empêtrés dans leur négoce qu’ils étaient, ils vivaient réellement dans un monde différent, et passionnant pour le demi-orque. A les voir ainsi donner de la voix, exposer, étaler, et exhiber leurs marchandises pour le simple plaisir de la chicane et du profit, Derreth sentit le saisir une vive bouffée de sa nostalgie du temps passé.

¤ Hélas, fini tout ça… Toi maintenant, tu t’en va jouer les démarcheurs pour le Mulhorandi pour de formidables journées de traversée passées à s’escrimer et à gerber par-dessus le bastingage… ¤

La galère voilée était pour le demi-orque la seule réelle option de ce voyage vers les îles-pirates. En faire la requête à un capitaine « ordinaire » aurait certainement échoué, qui plus est, passer pour un cinglé, voire autre chose d’assurément pire ne le tentait pas spécialement. Puisque le Mulhorandi était fréquent de ce genre de halte, il n’y avait pas non plus raison à risquer ses fesses à prendre contact avec Malikada, non, Hadep suffirait…

¤ Qu’as-tu a perdre de toute façon ? Ce « brave gars » ne pourra jamais rien te faire de pire que ce qui t’attends si tu échoue… Un peu d’optimisme ! Tu vas voir, il va t’accueillir à bras ouverts ! ¤

Etudiant à présent les navires amarrés, le demi-orque se figea une nouvelle fois pour maugréer.

- Avec l’balais et l’seau pour le pont… au mieux.

D’une humeur proprement massacrante, la contrariété lui donnant une sombre mine, Derreth avisa les enseignes et guetta tout autant sa jeune compagne que la célèbre galère voilée du capitaine Hadep.



"Il y a des honnêtes gens, et leur cas n'est pas très clair."
 
 
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écrit le : Mercredi 27 Février 2008 à 18h45 par Narcissa
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De toute évidence, le choix qu'avait pris Narcissa de payer le bossu avec de l'argent plutôt qu'avec sa chair semblait avoir irrité ce dernier. Le ton sec qu'il avait employé lorsqu'il s'était adressé à elle démontrait que ce vieux briscard attendait autre chose que deux piécettes en or. Pourtant, cela ne dérangea pas le moins du monde la jeune humaine qui s'accommoda parfaitement de ce changement rapide d'humeur.

¤ Qu'est ce qu'il s'imaginait celui la ? Que j'allais me mettre à quatre pattes et qu'il allait m'enfourcher ? La mentalité des marins de la mer des Etoiles Déchues n'a guère changé depuis mon enfance ... ¤

Cependant, quelque chose chez le bossu gênait la jeune lame de l'Amasstarte et la mettait mal à l'aise. En effet, ce dernier semblait avoir plus d'argent qu'un simple marin comme lui était censé avoir.

¤ Ce monstre cache quelque chose. Soit il arrondit ses fins de mois d'une manière honnête avec des petits boulots, soit c'est un pirate, et la je suis mal - et le demi-orc aussi par conséquent. pensa Narcissa en riant intérieurement à l'idée que Dereth ait des problèmes par sa faute . Quel que soit la raison de sa richesse, je suis bloquée et je ne peux pas revenir en arrière, je dois payer. Je verrais bien ce que l'avenir me réserve à moi et mon cher compagnon ¤

Saisissant sa bourse et regardant à l'intérieur, Narcissa vit qu'il ne lui restait qu'une seule pièce d'or pour payer le bossu. Prise de panique à l'idée que ce dernier lui impose le deuxième moyen de paiement, elle racla discrètement le fond de sa gorge avant de s'adresser d'une voix peu confiante à son percepteur.

- Je dois aller chercher mon garde du corps et l'informer de notre destination avant de vous donner le paiement. Vous comprenez, s'il s'aperçoit que j'ai voulu lui fausser compagnie ! Quelle honte pour un garde du corps ! dit elle avec un sourire forcé et penaud à son interlocuteur. " Je reviens, deux minutes."

Puis, dégageant les quelques cheveux que la pluie avait collé sur son beau visage, elle se mit à chercher du regard son compagnon. Il était temps de le mettre au courant sur la situation, mais aussi temps de lui extirper la pièce d'or manquante au paiement. Ou bien sinon, les problèmes risqueraient de commencer pour Narcissa.

¤ Dans quel merdier je me suis fourrée. J'espère que le demi-orc sera compréhensif et qu'il ne posera pas trop de questions, sinon je lui coupe la langue et je lui prends sa bourse ! Jamais je ne serais souillée par l'autre horreur ! Jamais ! ¤



"Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance.
Et quant à moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister."


Narcissa Sombra
 
 
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écrit le : Jeudi 06 Mars 2008 à 09h56 par Jebeddo
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NARRATION

Deuxième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (2 Flammerige 1372)
Lieu : Selgonte
Temps : Ciel Nuageux avec quelques averses, vent faible, température: 29° (froid pour la saison)
Moment : Environ 13h00




L'averse avait cessé. Derreth avait trouvé la galère, elle mouillait au milieu du port et non pas contre un quai comme il s'y était attendu. Et visiblement aucune barque n'y allait ou n'en revenait, et le demi-orc regretta un instant de ne pas en savoir plus sur les bateau, il aurait bien aimé être capable de dire si la ligne de flottaison était haute ou basse. Droit et observateur au milieu des mouvements du port, ici et là on déchargeait canots ou navires, des gens allaient venaient dans tout les sens, mais personne ne se tenta à le bousculer. Avoir un peu de sang demi orc possédait quelques avantages. Un autre avantage, ou désavantage tout dépend de la situation, est que l'on est aisément reconnaissable parmi la foule et de la même manière on peut apercevoir les autres de loin, s'ils ne sont pas trop petits. Et c'est ainsi qu'il vu Narcissa approcher de lui à grande enjambé l'air à la fois pensive et furieuse. Il lui fallait absolument cette pièce d'or, au moment où elle avait annoncé qu'elle allait chercher de quoi payer au bossu, celui-ci lui avait dit dans un sourire.
¤«Comme tu veux, mais c'est payable avant l'embarquement, et crois moi ça se passera très mal si je ne suis pas payé d'une quelconque manière.»¤
Et c'est cette phrase à l'esprit qu'elle s'était dirigée droit vers son compagnon d'aventure. Alors qu'elle avançait il se tourna vers elle et leurs regards se croisèrent un long moment. Il semblait tranquille et inquiet à la fois. Le regard aux aguets de quelqu'un qui ne laisse jamais rien s'échapper.

La pluie repris, l'averse déversa des trombes et des trombes d'eau si bien que beaucoup de marin, et d'habitant allèrent dans les bâtiments ou sous les porches pour se mettre à l'abri. Et en quelque seconde la lame et le gantelet se trouvère à une trentaine de mètre de distance l'un et l'autre, sans rien ni personne entre eux. Chacun scrutant l'autre du même regard, chacun avec la volonté farouche de servir leur guilde, chacun avec cette même volonté de survivre. Un instant l'univers s'en trouva comme chamboulé, et l'on aurait put croire que les deux de l'Amasstarte étaient ennemis allant se livrer un duel sur les quais de Selgonte un jour d'orage. La lumière, la pluie, les bruits de pas, le vide soudain dans le port tout donnait une dimension fantastique à la situation. Et quelques badauds se surprirent à regarder la scène comme l'on regarde les illusions d'un mage, émerveillé devant la beauté et la grandeur de l'instant, mais aussi craintif face à la puissance qui pouvait en découler.

Toutefois il ne s'agissait pas ici d'une lutte à mort, d'un combat entre le bien et le mal, d'un règlement de compte pour une poignée de billet verts, d'une vengeance personnelle ou quoique ce soit d'autre. Non, il s'agirait de savoir si oui, ou non le demi orc consentirait à céder une pièce d'or à son associée du moment. D'ailleurs celui-ci ne savait pas encore à quoi s'attendre, puisque aucune paroles n'avaient encore été échangée.




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Parfois il faut se cacher dans l'ombre pour dénicher le mal ou ses secrets.
 
 
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écrit le : Jeudi 06 Mars 2008 à 12h16 par Derreth
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ous le déluge, un frisson s’éveilla pour froidement se tortiller contre l’échine du demi-orque. Ses quelques pas de promenade sous les trombes ne trouvaient résultats, pour une raison ou une autre, ce brave capitaine Hadep évitait les quais… Derreth pesta contre sa malchance dans une profusion malsaine de ses jurons les mieux choisis. Et comme si le destin en rajoutait une couche, cette chère Narcissa lui apparaissait, comme transformée.
Il s’était passé quelque chose… elle voulait quelque chose ?

S’il n’en savait rien, sa seule apparition le convainc néanmoins de rester sur ses gardes.


La prudence tissa sur son regard une farouche résolution qui sourdait comme feu de forge au sein de ses prunelles noisettes. Un rictus provocateur sur ses lèvres rendues sèches par la pression, Derreth glissa avec une apparente nonchalance ses mains dans les épaisses poches de ses braies. La peur naissait sur son front et se mêlait à la pluie, elle altérait perceptiblement son teint, la pression lui serrait la gorge… Il se l’imaginait déjà dégainer sa faux et se ruer vers lui, sans pour autant avoir le moindre des indices de ses motivations. Peut-être n’en avait-elle simplement pas, il l’avait compris lors de la lourde audience dispensée par Myel-Elina…
Narcissa était fanatique…

¤ Et givrée… ¤

Mais soit, s’il y avait opposition, il ne plierait pas. Son sourire devint féroce, ses yeux brillant d’une colère contenue, l’être du demi-orque se tendant vers l’agressivité.

Mais joueur, et rapidement lassé de cette confrontation visuelle, Derreth détourna la tête et se mit à se dégourdir les pattes au moyen de quelques pas sur le ponton. Espérant vainement par là dissiper la tension l’étreignant, il avisa un tonneau vide et oublié, et vint lourdement s’y poser.


¤ La poisse… ¤ Il n’y avait personne d’autre… ou réellement peu de monde…

¤ Que vos boyaux se tordent et pourrissent trouillards… ! ¤ Il lui était difficile à croire que leur houleux échange était une des raisons pour lesquelles les quais s’étaient subitement vidés. Il ne se savait pas si effrayant, mais Narcissa l’était… Il y avait un monde entre l’être et le paraître… Et lui ne savait que faire cela : paraître.

Affectant toujours cette même nonchalance, essayant de dissiper le tremblement de ses mains, le demi-orque détacha lentement la boucle qui maintenait ses cheveux attachés. Ainsi, il ne ferait pas un pas, ce serait à elle de venir à lui… Une bien maigre consolation, mais Derreth prenait toujours ce qu’il pouvait, aussi futile fut la chose.

Sa longue chevelure grisée et humide pendit devant son visage, alors que sous ses mèches refroidies par les hauteurs, il guettait avidement le moindre des gestes de cette petite humaine. Le voile gris dérobait son visage, et dissimulait ses yeux vils et calculateurs, haineux et témoignant de la farouche indépendance que le roublard s’octroyait.

De deux mouvements précis, il réunit de nouveau ses cheveux en queue de cheval, et boucla. Les mains appuyées avec légèreté sur le couvercle du tonneau où il se posait, dans une position simulant la détente et le menton relevé avec arrogance, Derreth attendit avec patience que l’on vienne à lui.


¤ Au jeu du plus malin, c’est moi qui gagne… toujours. ¤

Qui aurait pu croire à l’instant présent que les protagonistes œuvraient pour le même camp…?



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écrit le : Samedi 08 Mars 2008 à 01h41 par Narcissa
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¤ La peste soit de ce maudit demi-orc ! Par Loviatar, je vais le trancher en deux s'il garde cet air arrogant assis sur sa barrique ! ¤

Narcissa était énervée. La tension soudaine qui était née sur les quais de Selgonte accompagnée de l'épée de Damocles qui pendait au dessus de sa tête étaient tant d'éléments qui rendaient la jeune humaine furieuse, mais aussi quelque peu nerveuse. De toute évidence, le demi-orc avait deviné qu'elle le cherchait pour une bonne raison. Et l'expectation d'un refus de sa part faisait un dangereux mélange dans lequel rage et peur se mêlaient difficilements chez Narcissa.

Soufflant bruyamment, les mains crispées et prise de tremblements, la jeune humaine essayait de se calmer et de maitriser ses nerfs. Si elle s'était écoutée, elle se serait jetée sur la masse de chair que représentait pour elle le demi-orc. Sa chère Faux, " Insolence ", réclamait du sang et sa maitresse ne demandait qu'à lui en donner.

Pourtant, l'heure n'était pas encore venue pour " Insolence " de chanter. Dereth, ce demi-orc qu'elle supportait si mal, était le seul espoir de Narcissa. Sans lui elle terminerait dans quelques ruelles miteuses prise salement tel une catin par un porc sans scrupule. Elle savait donc qu'elle devrait jouer serrer avec lui et lui montrer un semblant de sympathie pour qu'il conçoive à lui donner la pièce d'or, objet de toutes les convoitises de Narcissa en ces heures sombres. Après tout, Dereth était son compagnon et faisait partie de sa nouvelle famille, la guilde de l'Amasstarte. Lorsqu'elle avait accepté la mission de sa Maitresse, la jeune lame avait par la même occasion accepté implicitement la présence de ce dernier.

Repensant à la présence démoniaque de sa Guildmestre, Myel-Elina, Narcissa eut un frisson et son sang fit un tour en souvenir du poison pernicieux qui avait coulé dans ses veines. Elle ne devait pas la décevoir ou la sentence ne pourrait être que la mort dont aucune disciple de Loviatar quelle qu'elle soit ne pourrait résister.


La pluie battant son visage, Narcissa dégagea les quelques cheveux que son chignon ne retenait pas et croisa le regard du demi-orc. Elle plissa ses yeux émeraudes en air de défis, et s'avança sans sourciller vers ce dernier d'une démarche qui en aurait fait pâlir plus d'un. De cette dernière, assurée et caractéristique dont émanaient une élégance et une grâce hors du commun, Narcissa, aussi folle que le monde pouvait la considérer, s'approcha d'un air décidé et tout à fait sain d'esprit, ou presque, vers le demi-orc.

Lorsqu'elle l'eut atteint, elle le regarda, tentant de percer chez lui une faille exploitable. Pendant qu'elle l'observait, elle ne put s'empêcher de penser que celui-ci dégageait un certain charisme et n'était pas laid, pour un demi-orc du moins. C'était un aspect qu'elle appréciait chez son compagnon de route, une beauté brute et une force intérieur remarquable.

Sortant rapidement de ces pensées, Narcissa attaqua son agumentaire.



- Eh bien cher compagnon ?! As-tu ressenti cette tension soudaine sur les quais ? Tout le monde a déguerpi devant nous, c'était plutot jouissif. J'aime qu'on me craigne, même si je ne mords pas. dit Narcissa avec un sourire sincère au demi-orc. " Bon écoute, je ne suis pas douée pour ce qui est de demander des services. Je vais être franche avec toi, je n'userais pas de mes charmes pour te soutirer l'argent, et encore moins du tranchant de ma faux. Choses que j'aurais fait pour quelqu'un d'autre. J'ai trouvé un navire capable de nous emmener vers les îles pirates, et cela pour deux pièces d'or. J'en paye la moitié, bien evidemment, et je comptais sur toi pour payer la seconde. Elle s'arrêta, regarda anxieusement le demi-orc, puis reprit . " Il y autre chose... si je ne paye pas, je risque vite de terminer dans la casserole d'un cuisinier pas très recommandable si tu vois ce que je veux dire. " dit Narcissa d'un ton géné à Dereth . " Apropos, pour amadouer plus facilement les marins chez lesquelles j'ai eu l'information, je t'ai fait passer pour mon garde du corps. Il n'aurait surement pas vu d'un très bon oeil que j'ai un compagnon. J'ai agis dans ton sens quoi que tu puisses en penser. J'ai l'habitude de ce genre de situation, je viens de Port-Ponant et c'est bien pire qu'ici. " ajouta-t-elle en regardant le demi-orc dans les yeux. " Je ne souhaite pas revoir Myel-Elina et lui annoncer que nous avons échouée dans notre mission à cause d'un différent interne. Tu veux revivre la souffrance du poison ? Même moi, Disciple de la Vierge de la Souffrance, j'ai souffert comme jamais je n'avais souffert. Nous devons nous entraider, aussi fou que cela puisse me paraître de le dire. Qu'en penses-tu Dereth " conclut Narcissa en appelant de son nom le demi-orc.

Prise de panique, Narcissa attendit impatiemment et anxieusement la réponse de son compagnon. Si la pluie n'avait pas coulée à flot, on aurait pu voir perler sur son visage des gouttes de sueurs, témoins de la peur qui l'envahissait.

Malgré tout, la jeune humaine était fiere d'elle. Elle avait maitrisé ses instincts de tueuse et ses pulsions nerveuses. Le fait d'appeler son compagnon par son prénom était pour elle une marque de respect qui lui avait coûté un effort interieur intense. Peu de personnes pouvait se vanter d'avoir cet honneur de la part de Narcissa. Le demi-orc serait-il à la hauteur des attentes de celle-ci ? Et récompenserait t-il de ses efforts et du respect qu'elle lui avait témoigné ? Cela seul l'avenir le dirait.



"Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance.
Et quant à moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister."


Narcissa Sombra
 
 
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écrit le : Samedi 08 Mars 2008 à 13h54 par Derreth
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es anneaux de cuivre ornant les phalanges de sa main droite tintèrent contre le métal cerclant le tonneau, Derreth qui balayait les flots d'un regard empli de toute son apparente nonchalance tourna finalement la tête vers la petite humaine. Les lourdes breloques suspendues à ses épaisses oreilles s‘entrechoquèrent longuement.
Le demi-orque avait lentement mémorisé puis étudié la voix suave de sa compagne, et maintenant qu’il avait réponse a donner, entretenait un agaçant silence.

On aurait pu croire qu’il demeurait coi afin d’agacer la guerrière, et c’était probablement là, l’impression qu’il souhaitait donner, mais en vérité, le roublard hésitait quant à la conduite à tenir.


A la démarche conquérante qu’elle avait adoptée pour le rejoindre, cette expression qu’il estimait désormais si courante chez les dames qui jugeaient que toute chose leur était dû, le demi-orque n’avait pensé la moindre seconde que ce serait une Narcissa toute de miel qui l’aborderait.
Une telle démonstration de bonne volonté éveillait un rien de sympathie en lui, n’était-ce pas ce même effort qu’il s’était donné la peine de faire les quelques minutes qui suivirent le débarquement ? Et malgré cela… elle embrasait les flammes déjà si vives de sa méfiance.
La personne qu’il voyait en elle n’était guère du genre à courber le cou s’il n’y avait avantage à en tirer.


Songeant de nouveau à ses paroles en braquant la teinte sombre de ses yeux dans ceux de la jeune femme, un Derreth méditatif avisait amusé la ligne avec laquelle elle espérait le ferrer.

- Je n’aime pas me donner en spectacle. Cracha t-il presque en réponse à sa remarque sur le vide qu’ils avaient en partie provoqué, mais qu’à tête froide, Derreth attribuait maintenant à la force du déluge que le ciel trouvait bon de projeter. Lui-même aurait préféré s'abriter...

Un froid désagréable suintait contre sa peau et rendait collant ses vêtements, aigri, le demi-orque ramena ses jambes contre lui dans un vain réflexe d'autoprotection, maladroitement assis en tailleur sur le tonneau qui grinçait sous son poids. Le pouce levé et désignant la galère voilée par-dessus son épaule, le roublard poursuivit.

« Le Mulhorandi du Capitaine Hadep… » Il doutait qu’en si peu de temps, elle ait pu dénicher plus d’informations que lui en possédait. Si elle avait quelques privilèges que la nature n’avait pas daigné lui offrir, l’inverse se vérifiait aussi. Le demi-orque avait juste dit cela afin de démontrer qu’il en savait autant, sinon plus que sa compagne, une question d’orgueil sans doute.

« Enfin, je vois que la demande est raisonnable. Glissa t-il en se levant, le visage détourné. La forme et le ton sont bien mesurés, et voilent juste comme il le faut le fond. Juste un point me chagrine de fait… »

Une expression menaçante figea les traits du demi-orque, qui tête baissée imposait un regard fulminant à la demoiselle. Son ton de fit rude et agressif, ses défenses dangereusement proches du visage de la petite humaine lorsqu’il s’exclama.

« Qu’est-ce qui a bien pu te faire croire, Narcissa, le nom était lâché et prononcé d’une façon presque venimeuse, que j’accepterais de me faire passer pour ton larbin, ou même que j’aurais le moins du monde besoin de ton aide… ? »

Les muscles tendus, soudainement grandi, Derreth songeait qu’il n’aurait pu se rendre plus effrayant. Il avait ignoré la tacite menace qui sur tous deux planait en cas d’échec, ainsi que ce simple appel au bon sens qu’elle lui avait lancée.

Et en vérité, il pensait tout autre.
Quel bénéfice avait-il à se confronter à sa partenaire ? Aucun.
Vénal comme il se sentait l’être, il rechignait bien entendu à se percer les poches, de même que sa farouche indépendance lui dictait un vif refus de toute tentative de sa part à mener le bateau, mais il n’avait guère matière à choisir… et cette liberté qu’il affectionnait avait été lourdement rognée lorsqu’il s’était engagé sur la piste du Manoir des Ombres…


Qu’importe la façade qu’il affichait, il avait déjà consenti à lui donner sa pièce, l’idée qu’elle puisse souffrir d’un refus ne l’indifférait même plus, ils appartenaient à présent au même organisme, à la même famille, mais il n’était pas pour autant question pour Derreth de s’aplatir devant elle ou de l’apprécier.
Néanmoins, passer pour un sous-fifre l’incommodait au plus haut point, et c’était là le seul détail qu’il pensait devoir régler…


Le demi-orque attendait maintenant juste de pouvoir jauger la réaction de sa compagne face à sa cruelle dénégation.



"Il y a des honnêtes gens, et leur cas n'est pas très clair."
 
 
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écrit le : Mercredi 12 Mars 2008 à 23h59 par Narcissa
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¤ Mais je rêve eveillée ? Les hommes sont-ils tous les mêmes ? ¤ pensa la guerrière à la fois amusée, soulagée et contrariée par la réponse ambivalente du demi-orc.

De toute évidence, celui-ci était sur la bonne voie pour consentir à donner à Narcissa la pièce dont elle avait tant besoin, clef indispensable qui la délivrerait d'un futur peu agréable au côté d'un géolier peu recommandable. Le plus dur était quasiment fait pour la guerrière, elle en était consciente, et c'est pour cette raison qu'elle se sentait soulagée au point de sourire au demi-orc lorsque celui-ci lui avait reproché de le considérer comme un larbin.
Narcissa avait l'expérience des hommes et des sentiments qui les régissaient. La vanité et l'orgueil étaient deux passions purement masculines, selon l'opinion de la belle humaine. Ecouter et voir Dereth se vexer du fait d'avoir été considéré comme un simple garde du corps était pour elle un spectacle qu'elle aurait largement apprécié si celui-ci ne s'était pas déroulé sous la tempête qui faisait rage sur le port de Selgonte.

Cependant, le ton qu'avait employé le gantelet de l'Amasstarte ne plaisait guère à Narcissa, et il en allait de même de son attitude dédaigneuse et prétentieuse qui dénotait que ce dernier connaissait parfaitement sa supériorité sur elle. Les paroles chaleureuses que le demi-orc avait adressé à sa collège à leur arrivée au port sonnait déjà très loin dans les oreilles de l'humaine. Apparemment, le roublard savait bien endormir son monde et profitait de la situation quand elle était à son avantage.


¤ Quel malin celui-ci... au risque de me répéter, j'ai vraiment intérêt à me méfier de son sourire ravageur et de ses belles paroles. Il maitrise parfaitement ses faits et gestes. ¤

La lame de l'Amasstarte reprit peu à peu le contrôle du flot d'émotion qui l'avait submergé. Puis, elle mit ses mains sur ses hanches et souffla un grand coup d'exaspération, mais aussi de soulagement en regardant le demi-orc avec un air de mépris. Malgré le fait que celui-ci l'avait amusé, il n'en restait qu'il l'avait aussi énervé avec son orgueil mal placé. C'est donc une Narcissa agacée, mais cependant réconfortée qui répondit.

- Mon CHER Dereth, dit Narcissa en insistant volontairement sur le deuxième mot , TU as besoin de mon aide, et J'AI besoin de la tienne. N'oublie pas que nous faisons partie de la même organisation, et que la cornue qui la dirige ne nous pardonnera jamais un échec. Tu veux gouter aux milles et un poisons qu'elle garde dissimulés dans sa salle d'ombre ? Ou bien peut-être faire l'expérience d'un voyage dans les neufs enfers ? Je suis certain qu'elle pourrait nous y envoyer d'un simple geste de ses longs ongles. La lame s'arrêta, cherchant à déceler sur le visage du demi-orc un quelconque signe de peur et de doute, puis reprit . Moi non, ca me botte encore moins que terminer catin pour marins ! Alors, écoute moi bien, ajouta l'humaine d'un air sérieux et décidé , si je t'ai fait passer pour mon larbin, c'est pour et de un t'aider et de deux, te protéger d'un équipage qui n'aime guère les compagnons des minettes. Je compte bien réussir cette mission avec ou sans toi. Mais je pense que nous sommes d'accords sur le fait que nous avons, POUR L'INSTANT, insista Narcissa , besoin l'un de l'autre. Mets donc ton orgueil et ta fierté masculine de côté quelques temps. N'es tu pas un gantelet ? Maitre de la dissimulation et de l'éloquence ? C'est l'occasion de me montrer tes talents Dereth, alors suit moi et allons régler ce cher marin. Plus tôt cela sera fait, plus vite nous pourrons nous abriter de cette maudite pluie qui détruit mon beau teint et abime mes habits ! termina la guerrière en essorant d'un air agacé son pourpoint.

Passablement soulagé d'avoir lâché tout ce qu'elle avait en tête, Narcissa dégagea les quelques mèches qui obstruaient son visage d'une main peu assurée et visiblement irritée par la situation. Puis, elle attendit impatiemment la réponse de son collègue.



"Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance.
Et quant à moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister."


Narcissa Sombra
 
 
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écrit le : Lundi 17 Mars 2008 à 05h34 par Derreth
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La fureur qui marquait ses traits s’estompa alors que tombaient les dernières paroles de la jeune femme. Véritable transformation, les plis agressifs de son visage s’apaisèrent ou retombèrent, des pierres froides de ses yeux il ne restait plus deux prunelles noisettes et rieuses, sa bouche qui se tordait pleine de menace et exhibait ses défenses acérées se concentrait à présent sur un sourire discrètement amusé.

Sans un mot, le demi-orque chuta de son séant sur le tonneau. Avant-bras ballants sur les genoux, son expression était indéchiffrable. Ses mains épaisses se joignirent et vinrent se caler sous son menton.


- Allons bon petite sœur… Sa voix redevenait chaude et agréable, une voix de conteur, travaillée et affutée, la seule arme que Derreth se vantait de posséder.
« Je ne sais plus par quel bout il faut te prendre… »

Ses doigts cerclés de métal passèrent dans sa chevelure grise alors qu’il baissait un regard condescendant vers sa compagne.

« Je serais bien tenté de m’amuser encore un peu avec toi, mais la grande dame va montrer les dents si je te taquine trop… » Se levant d’un bond pesant, Derreth glissa de nouveau ses mains dans les larges poches de ses braies, et dépassa nonchalamment la demoiselle.

Il tourna la tête vers elle, le visage encore une fois métamorphosé par un puissant rictus, mêlant dérision et divertissement. Sans concertation, redevenu l’image même de la neutralité, le roublard prit d’instinct la direction où s’étaient plus tôt agglutinés les marins désireux de recevoir rétribution. Il marchait vite, profitant de sa corpulence pour ordonner un rythme vif et soutenu, juste calculé pour que la demoiselle ait à se presser pour le rejoindre…

Ses pensées bourdonnaient, finalement, il faisait mine de céder… Il aurait souhaité la pousser un peu plus, constater jusqu’où serait-elle allée pour récupérer le maigre butin, mais comme elle l’avait si bien précisé, il n’y avait guère de temps pour tout cela…



Pensif, il observait son poing, fermé et crispé, les anneaux de métal tordus à chacune de ses phalanges.

¤ Ai-je bien fait… ? Contre quoi ai-je exactement troqué ma liberté ? ¤

Derreth se souvenait de sa recherche du Manoir des Ombres, du lourd fardeau qu’il avait porté en récoltant information après information dans les bouges insalubres et malfamés, des blessures qu’on lui avait porté, des efforts et de la volonté dont il avait dû faire montre pour en arriver là… Ce sentiment d’accomplissement qui l’avait saisi en pénétrant Arrabar s’était accompagné de son lot de douleurs, et Derreth encaissait mal les coups. C’est usé par son voyage qu’il s’était présenté devant la Conteuse des Neuf Enfers, le corps gourd, plus vieux… et plus faible que jamais.

Et maintenant… Il se sentait revenu. A mesure que les années passaient, sa force avait décru, son esprit s’était aiguisé, mais voilà qu’à présent…

Le métal de faible qualité écrasé sous sa poigne, Derreth ôta un à un, de ses dents, les anneaux garnissant sa main droite et les cracha sur le sol. L’Amasstarte lui avait rendu toute sa vigueur, mais s’était accompagnée du lourd tribut de son autonomie. S’il n’y prenait garde, il se verrait bientôt ployer à la simple mention du nom de Myel-Elina, un fort sentiment d’appartenance à l’Amasstarte l’étreignait et le contraignait déjà… Qu’en serait-il après des mois passés à ingérer l’antidote dont on l’avait pourvu ?

Crocs serrés, peccadilles oubliées, il pivota pour attendre la demoiselle.




"Il y a des honnêtes gens, et leur cas n'est pas très clair."
 
 
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écrit le : Lundi 17 Mars 2008 à 23h30 par Narcissa
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Lame de l'Amasstarte
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¤ C'est gagné ! J'ai réussie à le faire plier ! ¤

Narcissa exultait, elle était finalement parvenue à percer la carapace d'adamantium de son compagnon. Elle était fière d'elle-même et ne cacher surement pas sa joie. Un grand sourire aux lèvres, elle contemplait le dos musclé du demi-orc, les yeux pétillants d'une allégresse non-dissimulée. Même la pluie incessante qui tombait sur le port de Selgonte ne pouvait l'arracher à la contemplation de son adversaire vaincu. Narcissa était une femme dominante et impératrice, elle aimait avoir l'ascendant sur son entourage et encore davantage sur le sexe masculin. Ayant vécu une jeunesse sur un bateau remplit d'homme, elle s'était vite forgée une personnalité de garçon manqué afin de se protéger de ses compagnons de bords. Malgré tout, elle avait quand même gardée à l'extérieur la grâce et la féminité d'une femme de haute noblesse. Tout le paradoxe de Narcissa était là. Une femme à la beauté et à l'élégance pouvant rivaliser avec celles d'Oragie Maindargent, mais à la personnalité semblable à celle d'Artemis Entreri, le plus grand assassin des royaumes.

Cependant, malgré sa confiance en elle ainsi que sa prestance en de telles circonstances, la jeune femme avait doutée quelques instants de la réponse qu'aller finalement lui donner demi-orc. De toute évidence, ce dernier savait manipuler à sa guide son monde, et s'il avait flanché ce coup-ci, c'était certainement dut au fait qu'il craignait les représailles de leur Guildmestre en cas d'échec. Peur que la jeune lame entretenait elle aussi au plus profond d'elle-même, comme si le poison qu'elle s'était administrée et qui coulait maintenant dans ses veines, était un lien immuable entre elle et sa diabolique maitresse.

Par ailleurs et c'était là un point qui étonnait Narcissa, cette dernière savait pertinemment que son " grand-frère " lui avait fait une fleur. Le temps pressé, c'était certain, mais elle n'aurait jamais imaginée une seule seconde qu'un filou tel que Dereth se laisserait amadouer. Sa peur de Myel-Elina devait passer l'entendement. Narcissa sourit à cette pensée.


¤ Je me trouve des talents d'argumentation, elle est bien bonne celle-la, ah ! Quel plaisir de le voir fléchir devant moi, je savoures ce moment, car ils ne risquent pas d'être nombreux. ¤

A cette pensée, elle se dirigea à grand pas en direction du demi-orc, essayant de rattraper comme elle le pouvait l'avance que ce dernier avait sur elle.
En même temps qu'elle courrait après son compagnon, Narcissa repensa au marin auquel elle devait l'argent. De toute évidence, son percepteur au dentier imparfait risquait de faire une triste mine lorsqu'il la verrait arriver avec son garde du corps et en possession des deux fameuses pièces d'or en guise de paiement. Le plaisir serait alors intense pour Narcissa, elle le savait déjà et savoura cette pensée en même temps qu'elle courrait après le grand demi-orc. On ne profitait pas de Narcissa Sombra aussi facilement que ca.



"Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance.
Et quant à moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la souffrance des autres pour exister."


Narcissa Sombra
 
 
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écrit le : Mercredi 19 Mars 2008 à 16h42 par Jebeddo
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Deuxième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (2 Flammerige 1372)
Lieu : Selgonte
Temps : Ciel Nuageux avec quelques averses, vent faible, température: 29° (froid pour la saison)
Moment : Environ 13h00



Après la longue et frigorifiante confrontation, c'est trempés jusqu'aux os que Derreth et Narcissa allèrent payer le bossu. Celui-ci s'était mis à l'abris, ainsi que les autres marins, et c'est mi-impressioné, mi-ironique qu'il reçu son payement de la part de deux de l'Amasstarte.

- Bien, nous partons tard ce soir avec la marée. Mais avant je vais tout de même vous mener à mon capitaine, c'est tout de même lui qui en définitive engage les marins à son bord. Suivez moi.

Se redressant du banc abrité sur lequel il s'était assis, il mena la lame et le gantelet parmi les rues étroites situées entre les docs et les bas quartiers. Les averses se succédèrent, avec des éclaircie plus ou moins longues entre chaque. La démarche claudiquante et informe du bossu rendait à peine imaginable qu'il puisse naviguer sur un navire. A moins qu'il ne soit rameur. En effet, l'homme difforme était puissamment musclé, et bien que ses gestes manquaient d'élégance, on les sentait pourtant précis.

Au bout d'un moment ils remontèrent vers les quartiers plus aisés de la ville, puis, dans une auberge située à la fois proche des quartiers aisés, des docks et des bas quartiers. Le bossu les fit entrer. A l'intérieur la chaleur était presque étouffante, et la fumée des herbes à pipes envahissait la pièce. La salle était visiblement très bien entretenue, et la décoration élégante. Elle comportait une mezzanine située au dessus de la cuisine. Pourtant les occupants, étaient tous en tenue de simple marins, une bonne partie aux larges épaules. Toutefois il n'y avait ici ni partie de jeux de dés, ni beuverie, ni bagarre violente. Tous semblaient assez calme, et buvaient presque avec élégance leurs boissons alcoolisées. Le bossu passa en saluant, divers personnes qui lui répondirent. Il mena à l'étage Derreth et Narcissa, dans le fond de la mezzanine, allongé sur un élégant sofa, un homme à l'allure étrange les attendait. Il était parfaitement glabre, ne possédant aucun sourcil, la peau claire et les yeux noir. Maquillé de manière très exotique, d'étrange dessins autours des yeux, une étrange perruque sur la tête. Il portait une sorte de jupe une plaque d'or par devant. Ainsi qu'un tissu de forme circulaire qui lui couvrait les épaule, le haut du torse et le haut du dos. De nombreux bracelets pendaient à ses poignets, et chaque doigts possédait au moins une bague. La mine lasse, la pose plus que nonchalante, presque incorrecte. Entouré par quatre hommes la mains posée sur leurs armes, de lourde massues pour les plus massifs d'entre eux, de simples épée courte pour les deux autres. Les quatre gardes surveillaient le moindre geste de Derreth et Narcissa, près à réagir en cas de besoin.


-Quels drôle de poisson me ramène tu là? Le ton était comme le personnage, exotique, nonchalant, déplacé.

-Deux nouvelles recrues capitaine, la jeune femme semble vouloir se rendre sur les îles pirates. le semi orc l'accompagne. Ils semblent très intéressé de se rendre dans cette direction. Tout en parlant le bossu inclina la tête.

-Hum…»L'homme étrange jaugea la lame et le gantelets. Affichant une moue de dédains il ajoutat.« Tss, j'aurais préféré des personne capable de ramer convenablement, enfin bon. Vous voulez vous rendre sur les îles pirates? A la bonne heure! Mais voyez vous on embarque pas sur mon navire pour y faire un beau voyage. Comme je ne vous connais pas vous serez au poste de rameur, sur un banc à l'avant du navire. Ce sera le pris de votre traversée. Toutefois, je me réserve le droit de faire un détour avant de me rendre là où vous le souhaitez. C'est que voyez vous, j'ai quelques obligations. De toute façon, vous n'avez pas vraiment le choix… si vous voulez négocier, ça ne se fera pas avec moi. Mais étant donné que pour ce genre de chose il faut y mettre la forme, acceptez vous ma proposition?»

La question restait en suspend, mais visiblement le capitaine semblait déjà connaître la réponse.



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Parfois il faut se cacher dans l'ombre pour dénicher le mal ou ses secrets.
 
 
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