Le Pöle Nörd

Le Père Joël était fatigué cette nuit. Comme tant d'autres fois, il se releva, s'appuyant les mains sur ses reins pour les faire craquer, puis se rassit sur sa chaise.
Une larme se mit à couler sur son visage buriné, se perdant dans sa barbe.
-Je me fais trop vieux pour ces conneries. Bordel, mais pourquoi ais-je eu cette idée saugrenue ? Et Ao qui ne donne plus signe de vie pour me filer un coup de main.
Je me demande si cette tête de linotte de Séluné voudra bien encore une fois m'aider. Mais non, Elle a sans doute autre chose à faire; sauver un nain des griffes d'Umberlee, protéger un de ces maudits lycan.
Personne ici ne pense aux enfants. Pas même ces salopards d'Elfes forgerons qui refusent de renouveller leur contrat !
Et les gnomes qui n'ont plus de matériaux ! Mais par tous mes frères de Dieux qui va m'aider ?
Si je tenais les lutins ! Comme si c'était le moment de se mettre en Grève. Décidémment, il me faut un remplaçant.
Mais toutes ces tapettes semi-elfiques ne pensent qu'à s'amuser ! Ils ne méritent vraiment pas de reprendre mon métier. Et Loth se plante si elle croit que je vais lui offrir mon siège.
Que faire ?
A moins que...
L'homme se leva, alla fouiller dans une armoire, puis une deuxième, une troisième, des placards apparaissant sans cesse à toutes les fenêtres, chaque coin de la pièce se transformant en placard, jusqu'à ce qu'il s'écrit
-EUREKA ! Je l'ai !
Brandissant un parchemin, il s'assit sur son fauteuil, cliaqua un orteil pour que tout se remette en ordre, craqua une vertèbre, se retrouvant majestueusement vêtu d'une redingote rouge propre, sa barbe se déroulant, se frisant, se peignant, ses cheveux se nattant, son ventre s'amplifiant, puis récita une formule magique.
Alors devant lui apparurent les ELUs qui allaient l'aider dans sa tache.

L'hiver était aux portes d'Eauprofonde. Cela faisait déjà quelques semaines que Causabon avait pressenti les signes avant-coureurs de la rude saison. Natif de Val Bise, il savait reconnaître les changements du climat en écoutant les vents, en observant les oiseaux migrateurs...

Après avoir passé la journée à étudier de vieux parchemins ésotériques, le jeune mage se mit en tête d'aller prendre nouvelle des ragots du moment dans la première taverne qu'il trouverai, et cela autour d'un bon malt nain comme il aimait à le faire.
Mais au moment même où il se levait de sa chaise, des picotements commencèrent à lui monter des extrémités de ses membres, puis sa vision se troubla...

-Mais qu'est ce que c'est ce bord..

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se retrouva nez à nez avec un vieil homme opulent au visage jovial parée d'une barbe à faire frémir les rois nains de Mithril Hall !

Lenn Daenïa parcourait la forêt, chassant le lapin. Il ne passait pas grand chose dans cet endroit, aussi s'ennyait-elle fermement!
- Que j'aimerais qu'il y ai un peu d'action aujourd'hui...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle fut prise dans un tourbillon et se retrouva les pieds dans la neige, face à un viel homme portant une barbe blanche d'une longueur qu'elle n'avait encore jamais vu!!

Le fameux vaquait à ses occupations quotidiennes qui, pour les plus lâchent, se résumaient à "exercer son métier". Il opérait, disait-il, une fine et subtile approche d'un dangereux criminel en buvant une bière naine et semblait intercepter une conversation d'un potage de poireaux/pommes de terre...
Après avoir terminé son breuvage et déçu que son despote ne fut point au rendez-vous, Orlpar décida de regagner ses appartements pour prendre un peu de bon temps, estimant avoir eut une dure journée.

A peine avait-il prit place dans son fauteuil que soudain, son esprit fut accaparé par une bonne centaine d'émois. Ne pouvant qu'être la victime de cette infernale seconde, il se retrouva devant un homme vêtu de plein rouge à la barbe immaculée. Comme à son habitude, il tenta de n'pas perdre la face:

- Hein ?

Ovoïde et ventru, le nain était.
Depuis bien longtemps il était, et il finissait par s' y habituer. On s' y attache, à des conneries comme sa propre peau. Alors lorsqu' il fut dérangé dans son lit par le Vortex ou le Chaispasquoi Suprême qui l' aspira, lui, son caleçon en peau de hyène et ses poux favoris, il crut bien sa dernière heure arrivée.
Puis il se rendit compte d' où il était. A poil devant un gros mec barbu.
Puis il se gratta l' arrière de l' oreille.
Puis il bâilla.

Le vieillard haussa un sourcil, se passant une main dans sa barbe bien fournie
-Oh oh oh !
dit-il de sa grosse voix
-Oh oh oh !
re-dit il encore une fois. Claquant des doigts, LennDaënnia se retrouva assise sur ses jambes.
Quelle belle graine d'aventuriers avons nous là. Oh oh oh ! Et que vois-je ? Un petit-fils nain ? Bien bien, quel élégant slip en cuir avez vous là, Messire Hurletripes, il vous va à ravir.
Je m'excuse de vous déranger, messieurs il fit un grand sourire à la jeune femme sur ses genoux Dame. D'autres nous rejoindront sûrement bientôt, mais peut-être pourrons nous commencer à faire connaissance. Je présume que vous désirez savoir de quoi il retourne.
Son cubitus craqua et les aventuriers se trouvèrent tous assis autour d'une grande table recouverte de friandises, de sucres d'orges et de pains d'épices, vêtus de collants vers rayés blancs, de chapeaux rouges et de chaussons recourbés à clochettes. Trois lutins apparurent, et firent une révérence.
-Pif, paf, Poum pour vous servir !
Tandis que les aventuriers découvraient leurs fauteuils moelleux, le vieil homme attaquait une monstrueuse cuisse de poulet.

Ciarodiah était allé courrir aux abord de la forêt. Histoire de se dégourdir les jambes. L'inactivité ne lui seyait décidément pas. Alors qu'elle bondissait au dessus d'un fossé, elle ressentit une étrange sensation. L'air se figea autour d'elle. Le temps, supposément immuable ralentit puis s'arrêta. Elle se retrouva sans transition d'un endroit calme, la forêt et les arbres, à un espèce de cirque étrange composé de gens en habit bariolés et d'un homme immense au yeux pétillant qui s'empiffrait assit au bout d'une table. Sans pouvoir en croire ses yeux elle resta immobile, la bouche ouverte, au milieu de la pièce.

L'homme se leva, ouvrant grand les bras (et faisant craquer au passage son auriculaire, de façon à ce que Ciarodiah soit elle aussi vêtue de manière bariolée
-NOus vous attendions Dame ! Prenez place !
un fauteuil s'avança et elle tomba dedans, puis le siège reprit sa place aux côtés de LennDaënnia
-Il ne manque plus qu'un invité et quelques importuns surprises, mais nous ne devrions pas tarder à être au complet.

Le paria avait un jour dit à un gamin naïf "J' ai vu tout ce que tu ne peux même pas imaginer".
Le nain en avait dit, des salades dans ce genre-là. Plus que le nombre jusqu' auquel il savait compter, sans doute.
Mais là, il considéra ses atours bariolés et festifs, puis la table gargantuesque.
Alors, comme il l' avait toujours plus ou moins fait, le cerveau du moche analysa.
Primo, à bouffer, et pas d' étiquette de prix.
Deuzio, un type qui téléporte des gens et qui habille les nains de vêtements de tarlouze sous acide borique.
La réaction qui s' imposait ne fut point longue à venir : en attrapant un bout de barbaque d' un geste prompt, il éructa :

- Bons Dieux, on s' fout d' la gueule de qui, là ?

Le vieillard haussa un sourcil, tandis qu'une femme vêtus de gris et d'argent se profilait derrière lui, semblant apparaître de la brume flottant au sol
-Oui, qui nous appelle ? le duo de la voix fluette et du hurlement jovial fit sursauter ceux qui se trouvaient le plus proche
-Ah, c'est vous Sir Hurletripe. Cela vous dérange t'il si nous ne nous présentons pas, je suppose que non...
Donc je vous explique, mais ripaillez donc d'abord.
Nous ne nous moquons de personne, mais nous avions besoin de l'aide de quelques morte...aventuriers désireux d'aider le monde, pour satisfaire à une quête Universelle.