Les Héros de l'Ombre de la Harpe, Mjöllnir, Guzlik, Kayana, Gerbo

Silupin ne savait plus quoi penser. Avec Gerbo, il était prêt un instant plus tôt à se lancer dans une drôle d'aventure, en l'occurrence pénétrer par effraction dans le bureau du chef de la garde. A cette perspective hors du commun, le barde avait senti le rythme de son coeur s'accélérer. Lui d'ordinaire prudent, se sentait pousser des ailes au sein de ce groupe. Mais Valis y mit promptement un frein, appuyé par Allen.

- Essayer d'entrer dans le bureau du capitaine n'est peut-être pas la meilleur idée, reconnut l'halfelin. Mais nous ne découvrirons rien si nous restons ici sans rien faire, argua-t-il avec conviction.

Silupin n'osa en dire plus. Il attendit les réactions produites par ses paroles. C'est alors qu'intervint un personnage inattendu qui proféra une proposition osée. Le barde tourna vers la nouvelle venue des yeux chargés d'étonnement et l'écouta non sans se poser de multiples questions.

¤ D'où sorte-t-elle celle là ? ¤

L'halfelin la détailla du regard sans pouvoir trouver un élément de réponse. A l'issue de la tirade de celle dont il ne pouvait déterminer la race avec exactitude, le barde ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres :

- Gente dame, à qui avons-nous l'honneur de parler ?

Mjöllnir avait-il rêvé quand il avait vu cet avis de recherche de ces nouveaux compagnons dans la boutique de leur rencontre ? Le Moine avait du tant se remettre en question qu’il ne souhaitait pas même revenir sur l’interrogation de Gerbo. Leur groupe avait en effet changé depuis que l’Elfe les avait quitté, et que le Pixie et l’Halfelin les avaient rejoint et que Valis avait … changé d’apparence. Et puis il se trompait peut-être. Il ne s’agissait peut-être que d’un rêve éveillé après tout.

- A une rêveuse m’est avis … - lança Mjöllnir en réponse à Silupin. 60 pièces d’or, les prenait-elle pour quelque seigneur embauchant des tueurs de dragons ? C’était hors de question pour le vigoureux, tout au plus consentirait-il à lui payer ses frais pour l’opération et à en partager les bénéfices. Si bénéfices autre qu’une place dans une geôle humide il devait y avoir.

- Discrétion et observation, j’suis taillé pour tout sauf ça … faites c’que vous voulez de l’offre de la petite, moi j'serai plus dans vos pieds qu’autre chose. Loin d’moi l’idée de me défiler, il faut trouver l’origine de c’brouillard, c’est sur, mais vous serez heureux que je n’plonge pas avec vous pour pouvoir vous sortir d’embarra au besoin.

Il marqua une pose, conscient qu’il proposait soudain de revenir sur sa propre proposition éclairée comme elle l’était à présent. Il était pleinement conscient de ses capacités et, pour l’heure, elles ne semblaient aucunement utiles pour la mise en œuvre du plan proposé.

- De repos je m’passerai sans problème, et en attendant je compte r’trouver les gars d’la palissade. J’ai aidé à en r’construire une loin dans le Nord contre une menace d’Orcs et d’pire encore, je devrais réussir à m’faire embaucher sans trop de peine. Au milieu des gardes, j’garderai les oreilles grandes ouvertes, j’en apprendrai sûrement. On s’retrouve ici ce soir pour faire le point pour la suite ? On verra c’que ça donne.

Gerbo avait adressé un regard noir à Valis et Allen, lorsqu'ils avaient voulu calmer son empressement. Ils n'avaient pas tout fait tord bien sûr, mais le gnome n'avait jamais dit qu'il voulait partir tout de suite... ¤Si ? J'ai dit ça ? Hum peut-être...¤ et Allen était bien là pour le dire où se trouvait la clef, et son bureau, et...

- Hé, mais si on sait où... avait-il commencé, avant que Valis n'enchaîne sans lui laisser la parole.

Bref, pendant tout ce temps où les Ménestrels et l'ancien de la Garde discouraient, le pauvre gnome n'était parvenu qu'à ouvrir la bouche en prononçant des prémices de protestations tels que "Et...", "Oui mais...", "Att..." ou "Eh o...". Mais il devait bien se plier, car ils avaient entièrement raison. Il avait en sus complètement oublié ses sorts, alors que déjà deux fois ces deux derniers jours il se plaignait de ne aps avoir de temps pour le faire.

Fort heureusement, une bien jolie créature se joignit alors au groupe, l'épargnant de ces cuisants remords. Sa proposition était osée, mais ses talents supposés pas inintéressants. ¤ Les autres ont n'ont pas l'air très enthousiastes... Mais peu importe, apparemment elle a beaucoup besoin d'argent, si l'on en croit ses premières paroles. M'étonnerait qu'elle lâche l'affaire comme ça. ¤
Un peu en aparté, Gerbo répondit d'abord au nain.

- Comme tu veux Mjöllnir, si tu penses que tu nous fera repérer, avec nous... Ça m'embête qu'on doive déjà se séparer, mais bon. On n'en a pas pour longtemps, j'espère ! Alors bonne "pêche".

S'en retournant à la jolie demoiselle, il lui adressa une élégante révérence, au cours de laquelle sa tête fut presque en contact avec le parquet.

- Pardonnez moi, ma Demoiselle...? Soixante pièces d'or, admettez que cela semble un peu cher payé pour une porte... Mais soyez assurés que ce n'est pas le seul service que nous risquons de vous demander, si vous nous accompagnez. Mais avant cela, comprenez qu'il faut que nous sachions qui vous êtes... Puis nous irons discuter de cela à l'abri de la chambre que nous propose gracieusement Holfast.

Il dévorait la donzelle de ses yeux pétillants. Si celle là était une gnome...

- Quant à moi, mon nom est Gerbo, mais appelez moi le Blaireau.

Lorsque la petite personne lui avait demandé qui elle était, Kayana s’était abstenu de faire une grimace. Elle n’aimait pas spécialement se présenter, malheureusement c’était parfois nécessaire dans les affaires.
Elle réfléchis à sa réponse.

Le nain l’avait tout de suite identifié comme une elfe, même si ses origines étaient mitigés. Et ce dernier n’avait apparemment pas l’air de se soucier d’avantage de la transaction qui allait se faire. S’il décidait d’abandonner le groupe pour vaquer à d’autres occupations, cela voulait soit dire qu’il se fichait pas mal de payer ou non, ou bien qu’il ne voulait justement pas payer la somme qu’elle avait demandé.

¤Mouai… Un vrai nain celui là, radin comme tout… Malin en plus, pour avoir trouvé une excuse pour se défiler.
Mais il avait dis qu’ils étaient là pour savoir d’où venait ce brouillard surnaturel. Et dire que moi je trouvais ce truc mauvais pour les affaires. A cause de ca, les villageois sont sur les dents et sans le sous, impossible de rentrer chez eux sans qu’ils se réveillent au moindre bruit.¤

Elle trouvait néanmoins étrange que le groupe cherchait à aider les habitants des environs.

¤ Pour un brouillard, j’vous jure, ils ont vraiment du temps à perdre. A moins qu’ils soient excessivement bon… En bref des idiots. Rien à craindre donc…¤

Elle regarda le dénommé Gerbo qui l’a dévorait des yeux. Celui ci avait un regard plus qu’intéressé sur sa personne. Très bien.

- Je suis Kayana, une voyageuse itinérante. Je m’étais posée ici il y a deux jours pour trouver un travail, malheureusement le brouillard est mauvais pour ca. Mais si j’ai bien compris le nain, vous êtes la pour savoir d’où il vient ? Mais dans ce cas, où est le rapport entre ouvrir la porte du bureau du Capitaine et ce phénomène ?
Comprenez moi, je vais pas risquer ma vie pour une chose pareil.

Elle se tourna alors vers le gnome et le regarda droit dans les yeux. Elle lui plaisait apparemment, et il parlait de sous bref c’était avec lui qu’elle comptait traiter.

- 60 pièces d’or pour vous c’est beaucoup mais remarquez quand même que si j’me fait prendre, je risque la corde, le fouet, la torture et d’autres choses toutes aussi plaisantes, tout ca, « juste pour une porte ». Je suis du genre prudente et le risque est gros pour moi, j’aime m’assurer de bons arrières.

Elle fit une pause, devait elle allez plus loin ? Elle avait l’impression que ce serait son argent qu’elle allait prendre plus que les autres. Pourquoi pas un petit plus pour lui ?…

- Mais dites moi, à part la porte, y a t-il autre chose pour vous satisfaire ?

’espace d’un instant, Guzlik avait eu envie de bouder. Non pas parce que ses bras se trouvèrent tout à coup privés de l’arme qu’il considérait comme le plus beau des jouets mais parce que les paroles du gnome des roches l’avait quelque peu blessé. Fallait-il qu’il se coupe les ailes pour qu’on lui foute la paix ? Effectivement, il ne ressemblait en rien à un humain. Et alors ? N’étais ce pas la singularité de tout être vivant qui en faisait sa valeur ? C’est en tout cas ce que sa mamie lui avait toujours dis.
Mais les paroles que Gerbo avait prononcées n’avaient pourtant pas pour but de le blesser. Le pixie le savait, il se devait d’être moins susceptible et d’accepter la réalité. Jamais il ne se fondrait dans la masse. Et son allure peu discrète mettait ses compagnons en danger. Mais que faire pour éviter d’éveiller les soupçons ? Existait-il un moyen quelconque de le rendre invisible ?

Malgré ses oreilles pointues attentives à tout ce qui se disait, le Lecteur restait silencieux. Ses yeux curieux dévisageaient tour à tour les bobines de chacun de ses compagnons, cherchant à y trouver solution à tous leurs problèmes.

¤ Et finalement et si je.... ¤

Malgré les avertissements que Valis et Allen semblaient donner à Gerbo, le pixie trouvait que l’idée de pénétrer dans le bureau était loin d’être inintéressante. Il fallait simplement trouver une manière intelligente de parvenir à leur fin sans se faire prendre. La proposition soudaine et culoté de la jolie demoiselle n’amusa pas plus le pixie que la mine enfarinée que prit soudain le gnome à cette charmante apparition.
Ne cherchant guère à étouffer son rire moqueur, il s’adressa à cette dame.

- Et bien Kayana... moi c’est Guzlik. Comme pour ajouter du comique à la situation qu’il trouvait déjà tordante, le Lecteur désigna Gerbo d’un doigt taquin. Je crois que tu lui a tapé dans l’œil.
Bien que je sois enchanté de te connaitre, je dois avouer que pour une fois, je partage l’avis de Mjöllnir. Tes services sont bien trop chers. Et puis tu es bien indiscrète non ? On ne t’a jamais dit que ce n’était pas bien d’écouter les conversations des autres ? J’ai rien contre toi, ne le prend pas mal, tu as un visage qui ne m’est pas antipathique ; mais je suis méfiant de nature. Et les gens curieux, forcément, je m’en méfie. Les yeux du pixie passèrent tour à tour sur chacun de ses convives tandis qu'un sourir qui en disait long illumina son visage. Et je croix que je connais un moyen beaucoup moins onéreux pour entrer dans ce mystérieux bureau...

Deuxième jour de la Première Chevauchée d'Eléasias, Anno : 1372
Localisation Géographique : Gué d'Ashaba - Auberge du Cerf Blanc
Localisation Temporelle : Zénith – Cadran : Inconnu
Météorologie : Brouillard dense (23°) – Force du vent : Aucun

Compagnie: Les Coureurs du Gué, Silupin, Allen, Holfast et Kayana


e Chevalier à la Rose s’installa confortablement à une table de clients, un peu plus sur la gauche des aventuriers. Il n’affichait aucune émotion et semblait ignorer totalement Kayana. De son barda, il sortit plusieurs coffrets qui contenaient respectivement des feuilles de vélin, des encriers avec quelques plumes et plusieurs pièces d’échiquier qu’il disposa devant lui. Il en sortit aussi un livre à la reliure semblant assez ancienne et l’ouvrit à une page au hasard devant lui, dévoilant tout un long texte. Finalement, il posa les coudes sur la table et croisa les doigts de manière à faire une pyramide. L’humain semblait réfléchir pour lui-même tout en regardant son livre.

- Mouais les gars.. fit Holfast d’un air mêlant gêne et exaspération. Mon auberge c’est pas non plus la charité, et avec ce temps c’est mes écus qui vont en prendre un sacré coup, alors ne vous imaginez certainement pas que la demoiselle aura sa chambre aux frais de la princesse ! Ca commence par « je paye ma chambre » puis « je fais partie de votre groupe » puis « je payes plus » hein ? J’ai même plus un seul client présent..

Un homme en rit de bon cœur, et ce fut Allen qui lui en gratifia, avec une tape dans le dos. Il soupira pour reprendre un air plus sérieux puis observa la jeune femme aux airs exotiques.

- Mademoiselle fit-il d’un ton rocailleux, Vous êtes plutôt audacieuse et indiscrète, insouciante et désinvolte aussi. Mais si vous avez des talents à revendre, et même si votre foi n’est pas grande, je vous offre vingt pièces d’or d’avance, plus vingt autres si vous réussissez ce pourquoi vous êtes engagée. Ce sera ma seule offre, à prendre où à laisser, et avant que vous vouliez me faire cracher au bassinet, non, je n’ai pas cet or sur moi.. J’irai le chercher en chemin. Inutile de nous présenter ceci-dit, vous avez certainement du l’entendre..

Allen afficha un sourire d’enfant ayant réussi une prouesse encore invisible à l’œil nu. Nul ne pouvait discerner ce sourire et ce à quoi il s’appliquait. Néanmoins il semblait vraiment radieux. Discrètement, il adressa un clin d’œil au pixie, signifiant qu’il n’avait pas oublié ce qu’avait dit l’être fée.
De son côté, Valis avait relevé la tête et fixait le nain d’un air songeur. Il s’adressa à lui d’un ton bas pour ne pas gêner la conversation d’Allen.

Valis

- Tu as raison Mjöllnir, je ne compte pas non plus me joindre à cette petite expédition. Un groupe restreint serait le mieux pour ce genre.. D’opération. De plus j’ai des rapports à effectuer ici. Cependant, écoutez tous, ne restez jamais seuls dans cette brume et plus essentiel encore, ne restez jamais dehors trop longtemps. Quant à vous Kayana, je vous souhaite de garder votre raison, mais vous pouvez faire une croix sur une éventuelle sortie hors de la région. Si mon raisonnement est fondé, nous sommes tous coincés ici, cet effet surnaturel serait peut être le second en date depuis la tragédie de Phlan. Mais tout ceci n’est encore que spéculation dérivée de mon propre raisonnement. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Comme pour accentuer ces dernières paroles peu rassurantes, les cloches du Beffroi se mirent à sonner l’heure avec une vigueur propre aux litanies. Mais ce qui donna un étrange frisson à chacune des personnes présentes, excepté Valis qui ne sourcilla pas, fut les douze coups signifiant l’heure du zénith, alors qu’il n’était encore que le matin, apparemment.

Des pions déplacés sur l’échiquier … Tout ce que Mjöllnir avait entendu des Ménestrels correspondait à merveille avec cette représentation imagée. Par des manœuvres chaotiques, n’hésitant pas à sacrifier au besoin, tel un gambit permettant finalement de l’emporter. Etaient-ils finalement plus que ça entre les doigts invisibles de quelques divinités et autres puissances ?

Le Nain poursuivit le dialogue sur le même ton. Puisque sa non participation à l’opération était réglée, il n’y avait aucune raison pour qu’il poursuive la discussion au sujet de la gourmande, d’autant que Valis semblait partager son avis : - "Hoï, hors de question de quitter la place avant d’y avoir r’mis de l’ordre. Mais t’es bien lugubre quand tu parles de Phlan. Qu’est-ce qui s’y passé ? Y aurait un lien avec notre histoire ? Tu sais c’que fait cette brume ?"

Mais déjà les cloches sonnaient pour apporter quelque élément de réponse au vigoureux qui n’était parvenu à réprimer un frisson et le vigoureux de se tourner vers l’aubergiste en serrant ses poings gantés : - "Holfast, l’ami, c’est d’coutume d’sonner les cloches à tort et à travers d’la sorte ou c’t’une attaque qui nous tombe dessus là ?"

Souvenirs d’une autre vie de remparts abritant mal soldats et mercenaires engagés pour une mort certaine. Les terribles béliers et les milliers de flèches. Les boulets catapultés arrachant hommes et roches. Et ces cloches qui sonnaient encore alors que la forteresse était tombée, que les râles des mourants s’étaient tus et qu’il rampait dans la boue et le sang pour échapper à un destin qui n’était pas le sien...

erbo ne sembla d'abord pas s'inquiéter de ce son de cloches. Riant encore de la boutade de l'aubergiste, il approuva la proposition qu'Allen avait faite. Il regarda à son tour la jeune demoiselle dans les yeux, comme l'incitant, en tout cas espérant fortement qu'elle accepterait l'offre. L'attrait qu'elle exerçait sur lui n'était visiblement pas passé inaperçu ; le gnome, bien qu'un peu troublé, ne se laissa pas ridiculiser et prit la chose en dérision.

- Que voilà une offre intéressante, je trouve ! Comme nous serons déjà deux de moins pour cette petite escapade, soyez assurée que nous aurons besoin de vos talents, et que vous serez rétribuée en conséquence. Et ne vous en faites pas, ne serait-ce que pour votre présence, je suis près à compléter la somme de ma poche. Et à donner de ma personne pour vous éviter quelques supplices !

Le sourire de Gerbo ne laissait pas vraiment deviner s'il était sérieux ou non ; quoi qu'il en fût, il trouvait amusant de marchander ainsi la compagnie de cette jolie jeune femme.

Mais après la remarque du nain concernant le son des cloches, il haussa un sourcil interrogateur. ¤ Ça me paraît trop régulier pour une attaque... Enfin, je ne connais pas les manières des humains en la matière. Mais une attaque... Cela m'étonnerait fort, ou bien une fausse. Enfin, sait-on jamais, peut-être que je me trompe sur toute la ligne ! ¤

- Qu'est-ce que c'est que ça encore ? râla t-il. Moi qui voulais aller préparer mes sortilèges... Je suis pas rendu.

Gerbo regardait Valis avec un mélange de curiosité et d'agacement. Cet homme semblait n'avoir peur de rien, et savoir mainte chose sans pour autant en révéler... Il donnait simplement des conseils, préférant garder les connaissances de fond pour lui même. C'était tout à fait la manière d'agir d'un Ménestrel, puisque ceux-ci faisaient partie d'une organisation assez secrète, mais était-ce la plus appropriée en ce moment critique ? Peut-être n'avait-il pas encore assez confiance en eux... Surtout en la présence d'étrangers, comme la dénommée Kayana, cela pouvait se comprendre.

La question de Silupin n'avait pas obtenu une réponse immédiate. Et visiblement, il avait indisposé celle qui dit se nommer Kayana quand elle daigna enfin le faire.

¤ Mais pour qui se prend-t-elle celle là ? ¤ fulmina-t-il. ¤ Elle intervient dans notre conversation, demande et exige presque une forte somme d'argent pour aller dans le bureau du capitaine. Et elle se comporte même pas amicalement avec nous. ¤

Le barde assista silencieusement aux échanges entre les différents membres du groupe et la demi-elfe. Suite à la proposition de l'aubergiste vis à vis de celle-ci, l'halfelin intervint :

- Si elle va là-bas, moi aussi. Et j'ai pas besoins d'être payé pour cela. Elle ne doit pas y aller seule.

Soudain, les cloches raisonnèrent. Silupin n'en apprécia pas le tintement. Etait-il midi ? Annonçaient-elles un événement ? Il n'aurait su le dire. Prestement, il se dirigea vers une fenêtre dirigée vers la petite ville. Mais il comprit rapidement la futilité de son geste. La brume l'empêchait de voir au loin.

¤ Tiens, il est si tard dans la journée? Bizarre... ¤

Méfiante, Kayana pris quelques secondes avant de retourner à ses principales occupations, l'Or.

¤ Apparemment, ils partagent tous l'avis de ce nain. Soit ils sont tous avares comme lui, soit ils ont pas un rond. Possible que ça soit les deux au final. Traiter avec des gens honnêtes ça rapporte pas des masses. D'autant plus que j'ai la désagréable impression que je ne vais pas du tout m'entendre avec celui qui semblerai être le chef des étrangers, il est tout ce que je n'aime pas. Il cache des choses à ses compagnons et se satisfait de les voir dépendre de lui pour tout. Son air sérieux me rappelle trop bien grand père Laenan mais en humain!... ¤

La demoiselle serra les dents et après avoir jeter un regard un poil méprisant au chef de la troupe, elle fixa toute son attention sur l'ex capitaine. Car c'était bien parce qu'elle avait besoin de sous qu'elle rester dans cette auberge à parlementer avec eux tous. Elle ignorait volontairement le fait qu'elle n'aimait pas l'autre chef, que le nain c'était un radin et que le petit être n'était rien d'autre qu'une chose servile dénué d'initiative personnelle.

- Je ne suis indiscrète que lorsque cela sert mes intérêts. Est ce de ma faute si vous parlez de vos projets dans la salle commune d'une auberge où il est facile d'entendre ce que vous racontez? J'ai proposé mes services en pensant que cela servirai nos intérêts divers. Vous refusez de payer la somme que je propose, soit. Je veux quitter rapidement cette région et ce que votre camarade dit sur mon impossible départ ne me plaît nullement, c'est pourquoi j'accepte votre proposition. Mais avant de conclure quoi que ce soit, j'aimerai justement voir cet or que vous me proposez, quitte à ce que je vous suive jusqu'à votre planque.

Tout en continuant à considérer Allen, elle s'adressa au gnome : "Gerbo, 10 pièces d'or me suffiront venant de vous, car si j'ai bien compris, vous compter me protéger?

C'est à ce moment là que la demi elfe regarda de ses yeux vert terre l'admirateur, un sourire charmeur aux lèvres.

- Votre attention me touche beaucoup et vous savoir non loin de moi me fait vraiment plaisir...

Elle insista innocemment sur le dernier mot qu'elle prononça, cherchant à lui faire passer un message qu'elle espérait explicite. Allait-il le comprendre?

¤ Ca résoudrait le problème de ma chambre avec l'aubergiste. Faites qu'il dorme seul! ¤