Dans Cormanthor, à la recherche des enfants,, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 2

ne nouvelle fois, Mirtzar ne comprit pas les paroles échangées entre Jereicia et Yvhann. Cependant, cette fois-ci cela ne le gênât pas. S'il n'était pas encore certain de faire confiance à l'elfe, dont le regard indiquait qu'il ne lui faisait pas plus confiance lui aussi, il considérait la demi-elfe comme une amie, et donc ne doutait pas une seconde d'elle. L'espace d'un court instant, l'idée le traversa que ces nouvelles considérations sur les humains venaient de sa nouvelle fréquentation avec ses derniers et, même s'il n'était réellement pas xénophobe, cela le chagrinait quelque peu de s'humaniser. Ce qu'il craignait surtout de perdre c'était la froide capacité d'analyse qui était à l'origine du talent guerrier des nains. Cependant, en réalité, même s'il ne voulait pas l'admettre, il avait commencé à considérer le druide comme un véritable compagnon plus par besoin et par peur que grâce à un véritable sentiment d'empathie avec lui. Le nain se sentait perdu dans cette forêt et il savait que sans les connaissances sylvestres du druide sa première mission en tant que membre de la Compagnie des Marches pourrait bien être aussi la dernière. Mirtzar, ses réflexions faites, décida de répondre à son amie.

- Je te remercie gente Jereicia de ta grande sollicitude mais j'estime que je devrais prendre la première garde, et peut être même les suivantes. Comme tu l'as justement dit, nous ne devons point allumer de feu, j'en suis conscient. D'ailleurs, jamais je n'aurais osé user de ma hache dans cette forêt, sur la tête de nos ennemis exceptés bien entendu. Nous ne pouvons donc pas profiter de la lumière d'un brasier or il est nécessaire que quelqu'un veille sur le sommeil des autres. Etant, je crois le seul capable de vision dans le noir, il est de mon devoir de veiller sur vos rêves. De plus, les promenades en forêt ne m'ont guère fatigué et je pense donc pouvoir rester éveiller toute la nuit. Cependant, si l'un d'entre vous propose de m'accompagner dans ma tache ou de me relayer je ne refuserais pas. Sur ce, il se fait tard et je pense donc que nous devrions chercher un endroit où dormir, à moins que vous ne vouliez dormir ici. Oh, j'allais oublier, Jereicia, pourrais tu m'expliquer quel est le programme de la journée de demain : allons nous à la chasse au gnoll ou bien la piètre qualité du terrain, dont je suis peut être responsable ayant piétiné la piste bien involontairement, ne nous permet elle pas de suivre leur piste. Finit par dire Mirtzar dans la langue de son peuple.

MJ
es retrouvailles étaient maintenant consommées et ni Mirtzar, ni Jereicia ne voulaient apparemment qu'elles durent trop longtemps dans ce lieu si inhospitalier. En effet il fallait à tous prix trouver un lieu pour au moins se reposer car après toute une journée à marcher en Cormanthor, ils ne pourraient plus avancer très longtemps de nuit et dans cette brume comme ils l'avaient fait plus tôt. Dans cette purée de poix seul Mirtzar pouvait y voir à plus de trois mètres autour de lui, il devait même être le seul à encore contempler le macabre travail des gnolls si on excluait Khell. La température avait nettement baissé, les aventuriers n'auraient pas chaud et la nuit pourtant déjà un peu entamée promettait d'être longue pour ceux qui étaient peu protéger contre le froid.

De son côté Yvhann avait péniblement fini par récupérer, il n'avait pas réussi à regarder le visage des cadavres une nouvelle fois, plus que l'horreur, c'était la tristesse qui l'envahissait maintenant, les elfes n'étaient pas habitués à la mort eux qui pouvaient vivre si longtemps et le grugach avait déjà vu beaucoup trop de morts. De plus Floyr ne répondait toujours pas et le druide ne réussissait plus à percevoir le lien qui l'unissait à son compagnon animal. Enoriel se joignit à lui un instant, il comprenait son angoisse lui qui était tout autant attaché à son loup...

- Je ressens ton chagrin mon ami, mais nous ne pouvons plus rien faire pour retrouver ton faucon ce soir, les traces au sol sont invisible avec la brume qui sort de plus en plus de la terre de nos premiers ancêtres... Et que dire pour ce ciel aussi noir que la plume du corbeau. Il nous faut nous reposer et manger maintenant pour pouvoir être au mieux dès l'aube de demain. Enoriel se retourna et lança en illuskan. "Nous ne pourrons pas nous écarter très loin de ce charnier si nous n'allumons pas une lanterne. Il nous aura été pénible d'arriver jusqu'ici et il nous sera pénible d'en sortir et si nous y arrivons, ce sont ces images d'horreurs qui ne nous quitteront plus. Allons-y ce n'est pas le moment de traîner, partons tans qu'il nous reste encore une once de courage et de vigueur..."

noriel avait dit ces paroles mais sans y croire. Presque sans les penser. La raison avait pris le pas sur l'amitié qu'il développait petit à petit avec Yvhann. Son coeur lui dictait de continuer avec son ami envers et contre tout mais il savait que cela n'était pas sage. Il sentait son compagnon énervé. En partie due à la perte de son cher faucon mais apparemment également causée par l'arrivée de deux nouveaux venus. Le ton de sa voix était assez équivoque sur ce point. Et ce sentiment d'appréhension vis à vis des deux guerriers, Enoriel le partageait. Il n'avait déjà jamais aimé les nains, cupides et braillards au contraire des elfes sauvages discrets et plus humbles. Même s'il ne les détestait pas, il n'avait jamais chercher à en rencontrer. Mais maintenant il allait falloir faire avec.

Il ne s'était pas ému de voir son compagnon fouiller les corps. Son ami avait jusque là, fait preuve de sagesse et il lui faisait confiance. Quant à lui, même si leur fin avait été horrible et qu'un frisson lui parcourait le dos quand il regardait le charnier, il n'avait jamais pleuré sur les dépouilles d'inconnus et n'avait jamais compris comment on pouvait ressentir de le peine pour quelqu'un d'étranger...

Il resta quelques secondes vagabondant dans ses pensées puis il se remémora les dernières paroles du nain à leur égard. Que savait-il de la vie en forêt? Comment pouvait-il les juger ainsi? Une vague de colère emplie le coeur d'Enoriel, cumulée à la fatigue et à la vision des corps massacrés. Il serra les poings et les dents et s'avança vers le nain et Jereicia, s'adressant à elle sans crier mais avec un ton glacial et assez fort pour que tout le monde l'entende. Cependant il fit exprès de parler en elfique, les jointures blanchies de ses doigts crispés sur son bâton.

- Dormez à terre si vous le souhaitez. Je ne laisserai pas Yvhann seul avec son chagrin. Je monterai dans un arbre avec lui cette nuit. Nous trouverons bien un arbre capable de nous loger tous les deux. Quant à vos deux compagnons, ne comptez pas sur moi pour leur faire confiance aveuglément. Je demanderais à Khell de les surveiller cette nuit. Maintenant mettons nous en route afin de trouver un endroit propice. Sans attendre la moindre réponse de la part de la demi-elfe, Enoriel retourna vers Yvhann, non sans un regard à Kanabhendril, comme s'il cherchait son soutien. Puis arrivé aux cotés de l'elfe sauvage, le druide lui parla en langage druidique, voulant renforcer les paroles précédemment prononcées.

- Je reste à tes côtés cette nuit mon ami. Je ne te laisserai pas seul avec ton chagrin. Et je te promets de t'aider à retrouver Floyr. Que Rilifane nous guide dans cette tache. Puis, Enoriel se plaça juste à coté d'Yvhann, l'épaulant maintenant physiquement et attendant la réaction des autres membres du groupe.

irtzar était toujours en train de discuter avec Jereicia lorsque l'elfe répondant au nom d'Enoriel s'approcha. Il ne comprit pas un mot de son discours mais l'animosité que l'elfe éprouvait à son encontre était palpable. Mirtzar en était désolé mais si l'elfe ne lui faisait pas confiance il ne pouvait pas l'y forcer. Le nain ne partageait pas la xénophobie d'Enoriel cependant il le comprenait. Si Enoriel était apparu à la Grande Faille, il n'aurait pas reçu un accueil plus chaleureux. Le nain ne nourrissait aucune animosité à l'égard de l'elfe. De plus, vu l'environnement où ils se trouvaient, il ne doutait pas d'avoir sous peu l'occasion de prouver sa valeur : ils étaient devenus ses amis et il ferait tout pour les protéger.

A la vue d'Yvhann qui ne le portait pas plus dans son coeur qu'Enoriel une once de pitié le traversa, le druide semblait souffrir tant physiquement que mentalement. Mirtzar supposait que c'était la vue des corps inertes qui le peinait tant. Le nain avait envie de le consoler mais il savait ne pas en être capable. Apparemment les deux elfes souhaitaient rester ici. Même si son plus grand souhait du moment était de fuir ce charnier, il n'abandonnerait jamais deux équipiers même si ceux-ci ne le considéraient pas comme tel. Il sentait que, même s'ils ne le disaient pas, Mirtzar ne serait pas seul à veiller sur le camp cette nuit. Les deux elfes ne lui faisaient pas confiance et donc le surveilleraient. Peut-être était-ce mieux ainsi. Mirtzar s'assit. Qu'ils décident de dormir ici ou non, il fallait attendre que les deux elfes aient finis leur temps de concentration. Mirtzar avait le temps et les attendrait toute la nuit si il le fallait. Le nain se tourna vers Jereicia et reprit la discution entamée plus tôt.

- Désolé ma chère mais je craint d'avoir gâché l'entente de ce groupe. Mirtzar était réellement peiné d'attirer des problèmes à la jeune demi-elfe. "Il est clair qu'Yvhann et Enoriel ne m'aime pas pour ne pas dire plus. Sais-tu pourquoi Yvhann semble si triste? Est-ce de voir ces cadavres? J'aimerais pouvoir l'aider mais je ne sais ni que faire ni comment faire. Si nous ne nous faisons pas confiance, nous ne pourrons pas nous entraider en combat et je crains que nous ayons à combattre d'ici peu."

- Je ne saurais trop vous conseiller de dormir, si jamais ils décident que nous devons partir je vous réveillerai. Dit-il alors à Rwandral, le plus doucement possible. Mirtzar sentait qu'il lui parlait comme à un enfant mais il ne pouvait s'empêcher de le considérer ainsi à cause de son jeune âge. Il espérait juste qu’ils ne le prendraient pas mal. Il était déjà assez mécontent de ne pas s'être fait des amis des elfes, il ne supporterait pas de perdre Rwabdral et Jereicia sur qui il pouvait compter.

es dés semblaient joués et le groupe venait sans autre forme de procès de se scinder en deux parties distinctes. Tous avaient assister avec effroi à cette vision d'horreur que formaient les corps décharnés des victimes. Tous mêlaient un brin de fougue à une grande part de crainte dans ces lieux inconnus. Et voilà que les querelles incessantes auxquelles Kanabhendril avait pu rencontrer dans différentes situations, reprenaient le dessus. Une bataille nain-elfe! ¤Ben bravo, vive la coalition! Comme si on avait pas déjà assez d'ennui sur le cul!¤

Apparemment Yvahnn et Enoriel n'avaient que très moyennement apprécié l'arrivée des deux nouveaux aventuriers qui, il faut le dire, avait paru aux yeux de Kanabhendril comme de sérieux dandy dans une mélasse de vers carnivores auxquels on ne prête attention! Somme toute, les dignes voulaient dormir dans les cimes et les trois autres à même le sol. Kanabhendril ne voulait pas prendre parti en tous les cas. Cependant, d'une part il ne voulait pas laisser seuls Jereicia avec les deux novices et bien aussi car elle était fort charmante. Néanmoins il se sentait plus sécurisé à l'idée de dormir en hauteur.

¤Je suis bon grimpeur et maîtrise suffisamment différents noeuds de qualité afin de m'attacher au tronc avec ma corde que je ne tombe durant le sommeil.¤ Telle fut la réflexion du rôdeur Téthyrien qui en fit part aux autres du groupe.

- De plus j'équilibre ainsi le quota de trois par groupe! Conclut-il en laissant siffler un léger ricanement d'auto-satisfaction, comme s'il venait de lancer la boutade de l'année. A la mine déconfite et peu chaleureuse de ses compagnons de route, il compris finalement qu'il n'était pas l'heure de la rigolade. Il s'approcha alors d'Enoriel et Yvahnn, la corde à la main, prêt à l'ascension. ¤Bon, si on peut plus détendre l'atmosphère autant se taire.¤

Kana utilise grimpe et connaissance des noeuds pour se maintenir à un arbre.

wandral était franchement irrité par cet elfe qui répondait au nom d'Enoriel, mais il était désolé pour Jereicia qui avait fait son possible pour les inclure dans le groupe. Il s'approcha doucement de Mirtzar et le tira en arrière.

- Mirtzar, je suis désolé pour toi, mais si cet elfe n'arrête pas de nous insulter et de nous traiter comme 'indigne de sa confiance' je partirai. Je ne te forcerai à rien. Fais ce qui te semble bien pour toi. Donne-moi ta réponse demain. Au fait, je prends le premier tour de garde. Rwandral posa son paquetage et déroula sa paillase et sa couverture,s'assit dessus et mit ses armes à coté de lui,à porté de mains.

¤J'éspère que les gnolls ne vont pas nous attaquer cette nuit, je suis fourbu... Je n'ai jamais vu un elfe aussi antipathique, ils sont plutôt calme d'habitude. L'autre elfe, Yvhann me semble au contraire sympathique. Il a l'air très chagriné, sans doute les hommes qui étaient empalé sur les piques étaient-ils de ses amis.¤ Pendant qu'il pensait aux morts, les images de ses amis morts dans son village lui revinre à l'esprit. Ces images le hantaient depuis longtemps mais jamais il ne s'en était rappellé aussi bien qu'aujourd'hui. ¤Quand je pense que j'aurais put me faire tuer là-bas, ça me fait frissonner. Alors, que sais-je des gnolls? Ce sont des loups bipèdes très puissant au corps à corps et qui portent le plus souvent des haches,ce n'est pas grand chose mais bon, c'est toujours mieux que rien. Il faudra que je pose la question à mes compagnons.¤

ne nouvelle fois, Rwandral prouvait par son caractère son humanité. Certes, Mirtzar était extrêmement désolé qu'Enoriel les aient accueillis si froidement mais il ne le critiquerait pas tant que sa critique ne serait pas constructive, c'est à dire tant qu'il n'aurait pas suffisamment sa place dans le groupe pour avoir voix au chapitre. Mirtzar s'approcha doucement de l'arbre où Kanabhendril voulait grimper et demanda à Rwandral de le suivre. Le nain avait confiance en les dons d'escalade du rôdeur mais il avait du mal à croire qu'on puisse dormir sur une frêle branche. Si Kanabhendril tombait malgré son encordage, il le rattraperait. De plus, en cas d'attaque, il serait préférable qu'ils soient tous au même endroit. Une fois qu'il se fut confortablement assis, le nain commença à discuter avec son ami humain. Il tenait à ce qu'il ne parte pas et il fallait donc le convaincre.

- Excuse moi de te dire cela mais je pense que tu es un peu prompt à critiquer Enoriel. J'estime que sa réaction à notre égard est certainement plus sage que la notre à leur égard. Nous sommes dans une forêt, de nuit, à proximité d'un ammoncellement de cadavres et ils n'ont pas la preuve que nous n'avons pas aidé les gnolls dans leur sale besogne. Il est plus que logique pour eux de se méfier. Sans oublier que je suis un nain et que les relations entre nos deux peuples sont plutôt tendues. Certes, j’estime que l'on y gagne toujours à accorder sa confiance mais il n'en est pas de même pour lui. Les deux positions se défendent. Si tu fais confiance à une personne qui n'en est pas digne tu risques de retrouver dans une situation peu enviable, et assez vite. A l'inverse, si tu ne fais pas confiance à quelqu'un qui en est digne, il risque de ne pas te faire confiance non plus. En réalité, il est même plus logique encore qu'Enoriel soit méfiant car, si j'ai bien compris l'histoire que nous a racontée Jereicia, ils ont déjà été dupés une première fois. Ne jette donc pas trop vite la pierre à Enoriel.

- Oh, et merci pour ta proposition de monter la garde mais je pense que je vais faire cela seul. Non pas que je ne te fasse pas confiance, mais je suis le seul à y voir quelque chose. En plus, je n'arriverai certainement jamais à m'endormir en sachant qu'à moins d'une douzaine de mètres se trouvent des corps que la vie a quitté il y a peu.

ereicia soupira et leva ses yeux au ciel nocturne. "Par la déesse!" Lâcha-t-elle exaspérée. Elle observa le groupe se scinder en deux. La méfiance était de mise et elle ne pouvait point les en blâmer après la trahison de l'elfe noir. Elle s'avança en direction de son ami nain. Dans un premier temps elle avait pensé dormir dans les arbres mais laisser son ami et l'humain dormir seuls la culpabilisa. Elle dormirait donc à terre.

- Ne t'inquiètes pas Mirtzar, ils se montrent prudents après la trahison de Rylack, nos nerfs sont portés à vif. Je pense que lorsque l'acier aura parlé en votre faveur vous serez je pense accepté. Pour l'instant, ne prenez pas leur méfiance à vos égards pour personnelle. De plus le compagnon animal d'Yvahnn, un faucon nommé Floyr a disparu, voilà pourquoi il est peiné. J'espère que nous le retrouverons plus tard en bonne santé. La demi-elfe déroula sa paillasse loin du lieu où traînaient les charognes pestilentes.

- Je vous pris de m'accorder quelques minutes seule! La demi-elfe se mit à l'écart du groupe et de ses tensions. Elle se coucha par terre après avoir posé ses affaires à côté d'elle. Son esprit se tourna vers la vierge des glaces. Elle commença à prier, de sa bouche des mots sans son sortirent pour s'envoler et se diriger vers sa déesse. Son esprit totalement accaparé par ses dévotions ne s'occupait plus de son environnement ni des problèmes qui cahotaient le groupe. Elle entonnait des chants muets à la gloire de sa déesse. Petit à petit les minutes s'écoulaient, s'égrainaient. Sa bouche se figea, ses dévotions étaient terminées. Elle se releva s'épousseta puis repris ses affaires avant de rejoindre Mirtzar et Rwandral. Elle sortie sa paillasse pour la dérouler à terre puis une couverture qu'elle posa dessus. Posa le reste de ses affaires sur une branche assez haute. Elle garda près d'elle sa masse d'arme juste au cas où puis s'enfila entre la paillasse et la couverture.

- Bonne nuit mes amis! Elle savait qu'Enoriel et Yvahnn ne dormiraient pas mais userait de la transe que l'on nommait rêverie, quelques heures suffiraient pour eux. La jeune demi-elfe ferma les yeux afin de dormir.

MJ
Jet de Détection de Kanabhendril DD20 : 1(Dé)+3=4 Echec.

l ne serait pas facile de dormir ce soir, en Cormanthor le passage du jour à la nuit était brutal et la différence de température également d'où la brume épaisse qui apparaissait aussitôt sous la canopée. Tous savaient que c'était alors le moment choisi par les animaux sauvages pour aller à la recherche de leur nourriture. Soudain retentit le cri du hibou ; les lézards glissaient sur les souches humides à même l'humus ; un léger bruissement sous le feuillage rappelait le passage furtif d'un serpent. La nuit, les cris, les divers bruits de la forêt remplissaient peu à peu le coeur de ce qui n'y étaient pas habitués d'une peur sourde. De nombreuses pensées se mirent à tournoyer dans la tête de ceux qui essayaient de dormir et aussi de ceux qui tentaient de monter la garde.

Kanabhendril n'avait pas essayé longtemps de grimper dans l'arbre qu'il avait choisi. Il n'avait plus la force de tenter une escalade difficile dans une nuit noire et même s'il n'avait pas l'intention de grimper très haut, il avait déjà reçu son lot de coups pour la journée et tomber d'un arbre n'était pas ce qu'il avait prévu pour reposer ses membres endoloris par une journée de marche forcée et un combat contre des gnolls. Après quelques minutes à tenter de repérer dans les branches un possible chemin pour aller se percher, il renonça définitivement... Il n'y voyait rien, c'était impossible! Le téthyrien rejoint alors les deux nouveaux aventuriers de son groupe et Jereicia. Après tout, il risquait tout autant dans les arbres et il aurait eu du mal à trouver le sommeil car les plus grosses branches devaient être très hautes vu la taille des arbres dans ce coin ci, il aurait donc du se contenter d'une plus petite et inconfortable.

- Tout compte fait, le sol même s'il est humide devrait être mieux. Voilà ce qui arrive lorsque veut se prendre pour un elfe, on est vite ramené les pieds sur terre. Dit le grand rôdeur au crâne rasé en posant son lourd sac à Mirtzar qui s'était déjà confortablement installé pour une nuit de garde. De là où il était le nain voyait toute la clairière qui était somme toute assez petite, les lances et les cadavres dessus n'étaient que des ombres, mais cela suffisait à angoisser le nain qui allait passer la nuit entière avec eux. Apparemment Enoriel et Yvhann ne s'étaient toujours pas décidés à se choisir un arbre, sans doute attendaient ils encore quelques instants Floyr.

L'odeur de la terre était mise en exergue avec la brume qui émanait du sol cela couvrirait peut-être l'odeur qui se dégageait des cadavres. Floyr n'était pas dans les environs Yvhann du se résigner à son grand désarroi. Il y verrait d'ailleurs plus clair demain.

irtzar ne put s'empêcher de sourire lorsque le rôdeur abandonna son idée de grimper aux arbres. Cependant, il ne fit pas la moindre remarque, il était déjà plutôt en froid avec les deux elfes ce n'était certainement pas le moment de vexer Kanabhendril qui avait été bien plus accueillant. Jereicia était aussi venue se coucher près d'eux, donc elle ne lui en voulait pas d'avoir créé une rupture dans le groupe. Mirtzar était triste pour Yvhann. Il ne s'y connaissait pas vraiment en animaux mais son cousin Arb avait aussi eu un faucon comme animal de compagnie. Et il ne pouvait oublier la tristesse de celui-ci lorsque il avait été occis par des géants. Cependant, il n'était pas en son pouvoir de le réconforter. Enoriel avait l'air de s'en occuper, et même si leurs relations étaient plutôt tendues, il lui en était grandement reconnaissant. Pour finir son examen de leur groupe, le nain se tourna vers Rwandral. Sa proposition d'aide à la surveillance du camp lui faisait chaud au coeur même si l'humain n'était en réalité que de peu d'utilité pour cette tâche.

Mirtzar tenta de trouver une occupation. Il n'avait pas le droit de s'assoupir et s'il ne faisait rien il serait forcer de voir et de sentir les corps sans vies dont la décomposition commençait et d'entendre les nombreux bruits terrifiants de la forêt. Ce qui était certain, c'est qu'il n'était pas rassuré. Il ne pouvait pas parler pour s'occuper pour deux bonnes raisons. Primo, cela empêcherait ses équipiers de prendre le repos qu’ils méritaient. Secundo, il savait que les gnolls étaient doués de nyctalopie et qu'il était le seul à en être aussi capable dans le groupe. Il fallait donc éviter l'affrontement. Et, en supposant qu'ils n'étaient pas sourds, le moindre bruit suspect pourrait les attirer. Mirtzar n'avait pas non plus de cartes, et de toute façon, il aurait eu besoin d'au moins un adversaire pour pouvoir y jouer. Il décida donc de réfléchir afin de se remémorer tout ce qui lui était arrivé dernièrement. La fuite de sa patrie, son arrivée à Sundabar, l'accueil chaleureux de maître Frolamin Dagarkin, son adhésion à la Compagnie des Marches et l'annonce de sa première mission se succédèrent dans son esprit. Puis vint sa rencontre avec Rwandral et avec ses nouveaux futurs amis. Tout s'était passé très vite mais ce petit retour en arrière l'avait apaisé. Il était maintenant prêt à veiller toute la nuit.

Il se mit à faire ce qu'il avait appris à faire quand il devait veiller : une courte prière avant de se mettre à vérifier son équipement d'autant plus qu'il avait reçu peu de temps auparavant une hache de guerre de fort belle facture. ¤Ô puissant Clangeddin, fait que ma garde soit heureuse en éloignant de moi le sommeil et les ennemis. Que ta barbe et celles de tout tes servants poussent toujours plus longue.¤