۝ Une longue traversée ۝ (chapitre 3), Menaces

insi le cercle était donc comme ça.. Mussel ne l’avait pas espéré autrement. Ici, tout le monde était frère et c’était tant mieux. Si le petit hin avait quitté ses proches, s’était séparé de sa famille, c'etait pour son désir d’aventure. Mais il avait remarqué que la confiance et la familiarité étaient finalement aussi importants que l’aventure en elle-même. Il quittait sa famille pour en rejoindre une nouvelle finalement et le cercle ne semblait pas bien différent des familles nomades hins.

Lorsque les barques arrivèrent, Poucet fut soulagé de voir les prisonniers relativement bien traités. Il s’attendait à n’en voir plus qu’un, mais bien deux embarquèrent. Le cercle traitait convenablement ses captifs. Un point en plus pour la guilde. Lorsque l’être mètre posa les pieds sur le ponton du voilier, il fut émerveillé par la taille de celui-ci et par sa beauté. Les embarcations qu’il avait dut prendre pour voyager à travers les océans ou les mers de faerun étaient relativement austères et petites, elles étaient comparable à la taille d’un hin rapporté à celle d’un homme face au grand bateau.

Il aurait aimé grimper un peu partout le long des cordages pour voir la tour de guet mais la fatigue se faisait sentir et la seule chose qui l’intéressait se résumait par un lit douillet. Cependant Cornebois ne l’entendait pas ainsi leur permettant pour la première fois de parler de vive voix et sans entrave du cercle. Contrairement à Kern qui semblait voir dépasser le point de non retour de la fatigue, Poucet espérait tenir encore une petite heure.

Arek fit un récapitulatif de ce que tout le monde savait déjà. Ça n'était qu'une épreuve, même si cette épreuve pour certain, comme Eluxa ou Poigne, avait été chère payée. Alors que le hin allait ajouter son grain de sel il fut prit d’un bâillement qu’il ne put réprimer, oubliant de mettre la main devant la bouche, laissant à tous loisir de regarder l’état de ses dents qui ne semblait pas spécialement bon, ni particulièrement mauvais.

- Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Lorsqu’il ferma enfin la bouche, les larmes lui étaient montées aux yeux si bien que sa vision était brouillée et il prit plusieurs secondes avant de remarquer son impolitesse.

- Pa.. Pardonnez.. moi, bredouilla t’il le visage cramoisi de honte. Puis il reprit ses esprits après quelques minutes de silence. C'est à ce moment la que Golnam, auto-proclamé braillard prit la parole et exposa ses idées avec toute sa verve habituelle. Si bien que le hin se senti un peu frustré de répéter ses mêmes mots, surtout après un discours aussi touchant. "Pour ma part, les premières choses qui m’intéressent sont de savoir ce que l’on fera des prisonniers une fois qu’on les aura interrogés. J’espère qu’ils ne trouveront pas la mort, ni intentionnellement, ni accidentellement. Je pense qu’un homme qui demande ainsi qu’on lui laisse la vie sauve ne mérite pas de.. mourir." Le hin fit une mine d’enterrement. Certes ni Poigne, ni Eluxa ne méritaient de disparaître ainsi. Il ne savait plus trop quoi faire. Les deux prisonniers même s’il n’avaient pas tirer les flèches mortels étaient ils responsables ? Et les responsables eux même méritaient ils de mourir ? Mussel n’aurait jamais put répondre.

- Je suppose qu’officiellement votre organisation vit du commerce et que ça lui rapporte suffisamment. Je pense que vous ne en dévoilerez pas plus aux gens qui ne sont encore que des aspirants. Pour ma part, je suis intéressé par votre grande famille. J’ai été touché par la manière dont vous pleuriez Poigne. Et j’ai l’impression que votre confiance mutuelle, dans votre organisation plus que dans une autre, est sans égale. Je veux donc faire parti de cette famille que l'on nomme "le cercle".

a chevelure fauve claquant au vent comme un étendard, le regard d’Elloa se perdait sur les flots argentés, ou la lumière du soleil miroitait sur les vaguelettes. Les mains posées sur la balustrade, elle tournait le dos à tous, se concentrant sur l’immensité de l’océan. Elle respirait à pleins poumons l’air pur maritime, éprouvant une sorte de délectation.

Elle se souvint du dernier jour qu’elle avait passé sur un navire. Elle était avec Cys, et leur amitié s’était déjà dégradée au contact des hommes. Elle ne se souvenait plus vraiment du port ou elle avait débarqué, mais cela n’avait plus d’importance. Jour après jour les événements se sont succédés pour la guider vers Luskan, pas à pas …vers sa destinée. Sans savoir qu’elle était guidée par les Esprits, ou plutôt, par une part d’elle-même, enfouie et oubliée, Elloa avait suivit son cheminement avec facilité, sans s’écarter du chemin tracé. Elle se souvint des premiers jours dans la caravane sur la route de Padivers. Dobun, Herudae, le beau Malig et le mystérieux Phéles. Qu’étaient ils devenus ? Quelles routes parcouraient ils en ce jour ? Elle se souvint de l’attaque des faces vertes sur la route, sa chute de l’arbre…Et puis elle avait rencontré Jahelo, et tout s’était accéléré.
A cette pensée, elle se retourna vers lui, et lui adressa un sourire léger avant de se perdre à nouveau dans les eaux chatoyantes. Il lui avait parlé du Cercle à plusieurs reprises. Elle n’était pas sure d’avoir tout compris, pourtant elle sentait au plus profond d’elle-même qu’elle détenait toutes les réponses à ses questions. Elle était Brise…Brise avait reconnu Abyss, Brise l’avait guidée jusqu’à lui. Brise allait se réveiller pleinement, très bientôt…et Elloa, disparaîtrait.

Le cours de ses pensées fut brisée par le discourt d'Arek, et aussitôt son esprit redescendit sur terre parmi les restes du combats, les morts, les regrets et l’épuisement de chacun. Quelque chose dans ce que disait le barabre l’intriguât, aussi elle resta attentive à la conversation. Mais ce n’est que lorsque Gonlam prit la parole qu’elle réalisa sa stupeur. Lui aussi parlait d’appel, et d’un nom nouveau. Porterait il lui aussi en son âme une personnalité cachée, un sang différent qui le pousserait dans cette direction. Et ces noms…Quel secret se cachaient ils en eux ? Chacun d’eux avait reçu leur nouvelle appellation d’un des membres du Cercle...Hazard ? Préméditation ? Supercherie ...ou Prophétie ?
Elle ne dit rien, mais son esprit était en alerte, peut être cela se voyait il sur son visage…

e dernier cheval parti, les caravanes sur le point d’être embarquées, le druide s’était isolé un court instant en compagnie de son fidèle ami. Le navire de l’Ouroboros les emmènerait très loin de cette région, et ils passeraient sans aucun doute un long moment en mer… Ce n’était nullement une vie pour un animal sauvage tel que le Loup. Le message, les intentions et les motivations avaient été clairs et sans équivoque. Les adieux avaient été rapides, une dernière caresse, un long échange de regards brillants et le Loup avait rejoint l’orée de la forêt non loin à toute vitesse, tandis qu’Abysse retournait à la mer.

Essayant de ne pas y penser, Jahëlo s’était affalé dans le fond de l’une des barques, l’épuisement remportait peu à peu le combat. Le druide avait longuement bataillé, mais les lois les plus simples de la nature ne pouvaient être brisées. Aussi, il sembla s’assoupir, la tête largement penchée en arrière, et un bras par-dessus bord traînant dans l’eau, cela lui permettait un simple contact qui lui avait longtemps été refusé. Mais le trajet fut étonnamment court, peut être s’était-il réellement endormi. Et lorsqu’il retrouva sa pleine conscience, ils étaient à bord du grand navire de l’Ouroboros.

Il avait fait à peine quelque pas avant de se poser simplement à même le sol. Adossé contre le bastingage, il écoutait et observait les différentes actions et réactions de ceux qui seraient peut être bientôt des nouveaux membres à part entière du Cercle. Car l’heure des révélations était enfin venue, Cornebois détailla les raisons de ce convoi ainsi que leur prochaine destination. Le navire faisait donc voile vers la Capitale, ainsi Abysse reverrait Da’aï Chikiza une fois de plus.

Puis naturellement et comme tant d’autres fois, le regard de Jahëlo se posa sur Elloa, s’oubliant, il l’observa longuement savourer cette liberté nouvelle, jusqu’à ce qu’elle le gratifie de son sourire. Cela empli son cœur soudain si vide, mais elle semblait pensive. Le chemin était de plus en plus net, l’Ouroboros de plus en plus présent. Les évènements allaient s’enchaîner, leur tournure était pour l’instant inconnue, mais une chose était sure, de nombreux changements les attendaient tous. Et cela les affecterait profondément. Au point que les liens existant entre Elloa et Jahëlo, entre Elloa et Abysse, entre Brise et Jahëlo, ou entre Brise et Abysse pourraient se retrouver modifiés. Mais comment, il n’en avait aucune idée et d’une certaine manière cela l’effrayait.

Pourtant à l’heure actuelle de nombreux sentiments et sensations plutôt agréables se lisaient sur les visages des nouveaux venus. La force des liens qui unissaient les membres du Cercle apparaissait enfin clairement, et beaucoup semblaient désireux de se sentir intégrés à cette famille. Golnam et Mussel principalement semblaient rechercher cette fraternité, plus que tout autre chose, mais il ne faisait nul doute que la vie d’aventures des Porteurs de l’Ouroboros avait de nombreux autres attraits supplémentaires.

Cependant Abysse ne participait pas à tout cela, l’anneau qu’il portait à l’index gauche était là depuis aussi longtemps qu’il se souvenait. Peut être devait-il aider Cornebois et les exilés à introduire quelques notions concernant le Cercle… Mais ils s’en sortiraient très bien sans lui, et il n’avait pas la tête à ça. Bien qu’il aurait du se concentrer sur quelque chose plutôt que de laisser son esprit à la dérive.

Car la fatigue aidant, il fut emporté dans une douloureuse et inexplicable sensation. Elloa laissait place à Brise, le Loup retrouvait son habitat naturel et sa liberté totale, Jalyne semblait absente et tous les compagnons de ce long voyage découvraient un minuscule aperçu de tout ce qui s’offrait à eux. La sensation était le délaissement. Et pourtant c’était quelque chose qu’il n’avait pour ainsi dire jamais éprouvé… Pourquoi… Pourquoi maintenant…

Puis son regard se porta à nouveau vers Elloa, ses yeux clairs brillaient d’expectative. Et cette ensorceleuse avait apporté la chaleur à son cœur si froid et habitué à la solitude. L’avait-elle tant changé, au point qu’il éprouve une sensation de manque pour quelque chose qu’il évitait volontairement jusque là…

Ce fut sans réfléchir, et péniblement, qu’il se releva pour aller la rejoindre et établir un contact.

NARRATION

Deuxième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (02 Flammerige 1372)
Lieu : Route entre Padhivers et Eauprofonde.
Temps : Ciel bleu, vent léger quelques brumes sur les hauteurs.
Moment :matin, environ 10h30

Tous


Cornebois fit une moue gênée un instant devant l'état de l'équipé. Il est vrai qu'il n'y avait eu aucun moment de répit depuis la veille. Les paroles de Golnam et celle de Mussel lui rendirent le sourire, certes encore altéré par la perte de trois membres de la caravane. Puis sortant de ses pensées, il fit un signe de la main afin d'inviter les différents nouveaux membre à le rejoindre.

Cornebois

- Venez par là, on va aller voir le coq qu'il vous soigne et s'installer à un endroit où on ne gênera pas trop que vous puissiez vous reposer. On discutera en même temps. Et Poucet ne t'inquiète pas trop pour les prisonniers on leur posera quelques question sans trop les brusquer. Puis on leur demandera ce qu'ils veulent faire, rentrer ou nous suivre. Qui sait certaines guildes usent des hommes comme des pions, mais ceux-ci ne sont pas forcément des mauvais bougres. Ils auront au pire une bonne trotte à faire à pied. -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

Cornebois les guida jusque devant la cabine du coq, Après une courte discussion le coq et le nain emportèrent deux boîtes en bois avec un symbole d'Ilmalter dessus. Une fois cela fait Cornebois les guida tous vers un endroit où ils purent s'asseoir en cercle. Le coq passa faire les bandages de première urgence et désinfecter quelques plaies, il fut pour cela assisté de l'Exilé. Tout deux semblaient étrangement bien maîtriser la médecine sans sorts. C'était quelque chose de suffisamment rare pour que cela en soit étonnant.

Cornebois

- Bon, avant tout j'aimerais savoir qui ici n'est pas intéressé par le fait de rejoindre la guilde. Vous comprendrez que je ne peux divulguer toute sorte d'information à quelqu'un qui restera extérieur à notre guilde. Ce serait doublement dangereux, et pour la personne possédant ces informations, et pour nous. Maintenant il est certaine chose que je peux tout de même vous révéler. Nous sommes plus qu'une simple organisation ou guilde, notre but n'es pas uniquement financier ou politique. Certains d'entre nous estiment que nous formons une sorte de nation réunissant des hommes d'horizons et aux objectifs différents. Vous trouverez donc de tout parmi nous, des amis, des frères, des alliés, parfois des personnes que vous ne pourrez pas voir en peintures. En outre, étant donné que cette "nation" n'a aucune reconnaissance, voire tend à œuvrer à l'encontre de nombreux pays et organisations, nous devons garder tout cela le plus secret possible. Enfin pour le moment, nous n'en sommes qu'aux balbutiements, et beaucoup d'entre nous souhaitent en apprendre plus sur notre histoire plus ancienne que vous ne pouvez l'imaginer.» Cornebois haussa un sourcil se rendant compte lui-même du paradoxe de sa phrase précédente. « Heum… comment dire, la raison pour laquelle beaucoup de nos membres nous comparent à une nation c'est que comme tout pays nous possédons une histoire, et celle-ci très ancienne a disparu dans les soubresauts du temps. Aussi, en plus de chercher à survivre nous cherchons à comprendre notre passé. Ah et pour finir, notre "nation", "organisation", "guilde", "Famille" Et il adressa un sourire à Poucet et Braillard. Ou quelque soit le terme que vous souhaitez utiliser pour définir ce que sera le cercle à vos yeux, ne cherche pas à se fermer sur elle-même. Toute personne souhaitant nous rejoindre le peut du moment qu'elle ne met pas en dangers les autres. Que cette personne ne soit pas liée au passé de la plupart ou non, de même nous cherchons aussi à nous construire dans le présent et le futur. C'est parce que nous avons décidez d'enquêter sur notre passé que nous le faisons.» Le nain pris un air un peu plus sérieux, et regarda chaque personne attentivement lorsqu'il posa sa question. «Alors? Qui parmi vous ne souhaite pas nous rejoindre? Rassurez vous, vous ne risquez pas grand chose si vous refusez, j'vais pas vous mettre la pression.» -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

lloa suivit Cornebois et les autres de loin, un peu à l’écart en traînant le pas, proche de Jahelo. Il semblait triste et perdu, probablement affecté par la perte des cochers qui devait faire partie de ses amis, pensait elle. Elle ne lui dit rien…sachant les mots inutiles, comme souvent. Elle se contenta de lui sourire afin de lui apporter la chaleur dont il manquait. Le soleil que sa silhouette cachait en partie laissait des éclats de cuivre dans sa chevelure qui flamboyait avec plus de force, s’agitant dans la brise. A contre jour, il était plus difficile d’observer la lueur qui se terrait au fond de ses yeux, tant le ciel était lumineux. Elle approcha son visage, doucement, toujours souriante, les lèvres tentantes comme un fruit mur.
Puis elle s’écarta dans un accès d’étrange pudeur…A moins que cela ne soit autre chose : comme un estomac rassasié ne demande plus de nourriture, une gorge désaltérée ne bois plus d’eau, un désir comblé ne permet plus l’envie. Les baisers de Jahelo avaient ils seulement servit d’appât pour conduire Elloa jusque là et permettre à Brise d’apparaître ?

- Viens, dit elle le guidant à la suite du groupe qui pénétraient au cœur de navire.

N’étant nullement blessée, elle resta à l’écart des autres, appuyée contre le mur de bois, les bras croisés sur sa poitrine. Elle écouta attentivement car la conversation prenait peu à peu une tournure de plus en plus palpitante. Elle recevait en cet instant les mêmes informations que lui avait confié le genasi sous une autre forme. Certains d’entres eux possédaient les même origines. Certains d’entre eux avaient le même sang qui coulait dans leur veine. Certains d’entre eux étaient frères et sœurs, tous guidé par cet appel mystique qui les rassemblait. La grugash regarda d’un œil nouveau Mussel et Gonlam. Elle restait malgré tout un tant soit peu dubitative.
Elle profita de la fin du discours de Cornebois pour prendre la parole, et poser enfin cette question qui lui brûlait les lèvres depuis tout à l’heure au sujet des noms. Elle ne bougea pas de sa place, toujours adossée au mur, mais décroisa les bras pour souligner ses propos de gestes.

- Moi je venir veux, mais cela a été décidé déjà longtemps et pas par moi...dit elle d’un ton bien plus mystérieux que celui qu’utilisait le nain pou transmettre ses informations « Abyss m’a appellée Brise. Peux tu dire, Cornedebois d’où ces noms vient ? Parce que cela pas semble être un hasard. Est-ce que vous les gens du Cercle connait nos vrais noms et les dit à nous une fois que tu nous reconnais ? «

Etait elle particulière ?

¤Remémore-toi les évènements de ta vie sous ce nouveau jour, et comprends.¤

Avait dit Abyss. Et en cet instant, en cet instant uniquement, elle compris a quel point, elle n’avait jamais trouvé sa place au sein d’aucune culture, ni même de sa tribu. Elle avait toujours été différente, a part … Cela allait il changer ici et maintenant ? A cette pensée, son cœur se mit à battre avec plus d’empressement.

e petit être n’aurait jamais imaginer de trouver a l’intérieur du bateau un dispensaire.. Qui plus est de cette qualité. Lorsqu’il regarda plus attentivement Arek il remarqua alors la profondeur et la multitude de ses blessures. Il regardait ces marques avec la fascination cruelle d’un enfant qui arrache les ailes d’un papillon de nuit. Mais voir autant de cicatrices, de coupures, impressionna fortement Mussel.

Il était sur que s’il s’en était prit autant, il aurait rejoint Eluxa et Poigne.. Repensant à tout ceci il ne put se dire que tout cela était du gâchis et qu’il était loin d’avoir rempli son contrat. Il culpabilisait même de s’en être tiré sans aucune blessure. Il avait fait de son mieux, et pourtant il avait l’impression de ne pas avoir donné assez de sa personne. Du moins pas autant que le barbare qui avait failli périr.

Curieux de connaître les choix d’Arek il le questionna.

- Dis ! Tu rejoindras le cercle, hein ? On sera toujours ensemble comme ça. Mussel rougit alors devant la stupidité et l’immaturité de ses paroles. "Enfin, j’sais pas pour toi mais j’ai l’impression qu’ici je me sentirait comme chez moi. Et à vrai dire, même si nous avons croisé le fer en même temps, j’aurais préféré le croiser à tes cotés. Tu aurais eut moins de blessures comme ça.. D’ailleurs c’est décidé. Si jamais je suis recruté parmi les membres du cercle j’essaierais de faire un métier type garde du corps ou escorteur de caravane. Je veux protéger les membres de ma.. famille.."

Il alla alors vers Cornebois.

- Une fois que tous auront choisi s’ils souhaitent être des nôtres ou non, pourra tu me décrire un peu mieux l’organisation ? Ou du moins me dire si vous avez besoin de garde du corps.. Avec tout ce qui est arrivé j’ai l’impression que c’est en protégeant tout le monde que je m’épanouirait..

Arek écouta les paroles des membres de l'équipe. Les dires de Golnam au sujet de la famille réveillèrent en lui une douloureuse blessure. Il songeât à sa famille et à son clan dont il devait être le dernier survivant suite au massacre il y avait maintenant plusieurs années alors qu'il était encore enfant.
¤ Une famille, je vois que je ne suis pas le seul ici à avoir perdu quelque chose de chère. Cette organisation semble correspondre aux critères de bravoure et d'honneur que m'a enseigné mon père. ¤
Le jeune barbare suivit Cornebois, puis il s'assit à même le pont. Il apprécia grandement les soins apportés par l'Exilé et le Coq.
- Merci frères.
Tout en levant la tête afin de remercier ses deux soigneurs, Arek ne put s'empêcher de remarquer la beauté d'Elloa. La lumière du soleil se reflétant dans sa chevelure et sur son corps lui fit chaud au coeur.
¤ Elloa est vraiment une femme magnifique, Abysse à bien de la chance. ¤
Le regard d'Arek se tourna ensuite vers Abysse puis il sourit bien heureux de les voir proche l'un de l'autre.
La voie de Mussel le sortit de ses rêveries.
- Ha Ha Ha. Mon ami, ne t'inquiète pas pour mes blessures elles se refermeront grâce aux soins de nos deux amis. Et tu sais quoi su tu avais été là, je suis sur que tu ne m'en aurais même pas laissé un à me mettre sous la dent.
Arek repris un air plus sérieux et il se tourna vers Cornebois.
- La seule chose qui me reste est l'héritage de mes ancêtres et nos ennemis en ont fait les frais tout à l'heure. Cette héritage et mon épée, je les met tout deux à votre service. Je souhaite être des vôtre mon frère.

olnam avait profité du transit sur le pont pour admirer les flots. Un petit sourire teinta son regard malicieux lorsqu’il vit l’océan à perte de vue. Enfin… il avait espéré revoir ce paysage à leur escale à Eauprofonde mais, finalement, le moment était venu plus tôt que prévu. Le barde essayait de garder le moral malgré les tragiques événements qui avaient émaillé l’escorte de la caravane, il avait néanmoins du mal à ne pas penser à la petite Eluxa ainsi qu’à l’éxilé Poigne qu’il n’avait pas autant fréquenté que Poucet. Mais le temps de leur rendre un dernier hommage viendrait bien assez tôt, voilà ce qui permit à Braillard de mettre ce deuil de côté… pour l’instant.

D’autant plus que ses côtes le rappelèrent à sa dure réalité, il semblait plus fringant que Arek en apparence, et encore… Mais sa blessure était interne et malgré ses efforts pour donner le change, il souffrait à chaque respiration trop profonde. Aussi Braillard reçu l’offre de soin avec gratitude, exprimée par un large sourire à son soigneur. Il savait qu’avec un peu d’attention ce serait bien vite oublié, néanmoins il ne put s’empêcher de lancer :

- C’est pas que fut à l’article de la mort, Kelemvor était encore bien loin de venir récupérer ma peau de nain mais… ça piquait un peu même si je ne ressemblais pas à une outre percée comme mon ami Arek ! Mouahahahah !

Le vigoureux se mit à rire de bon cœur même si il fut arrêté dans son élan par un désagréable pincement dans la poitrine. Décidemment, il valait vraiment mieux que ça se guérisse vite, en tous les cas cette fâcheuse manie de venir le couper en pleine rigolade ne convenait pas du tout à la jovialité de Braillard.

Vint de nouveau une heure importante. Certains avaient déjà fait connaître leur décision de faire partie du Cercle, mais il en restait qui ne s’étaient pas prononcé, il était légitime pour Cornebois de leur demander de trancher. Arek avait décidé de les rejoindre dans cette nouvelle vie, le nain lui tendit un large sourire, il appréciait beaucoup le grand guerrier et le savoir du voyage le ravit énormément. Golnam était à peu près sûr de la décision de Jalyne même si… un doute aussi lourd soit-il pesait toujours quant à son choix, tant qu’elle ne s’était pas prononcée. Pour couper court à son attente, le nain approcha de Poucet, lui posant une grosse main sur sa petite épaule, Braillard dit :

- En parlant de cela, maître hin, je vous dois quelque chose. dit-il en tendant l’épée que Mussel lui avait prêtée pour le cas où.

- Elle m’a été très utile pendant l’affrontement mais… je pense qu’une lame de cette facture sera bien plus efficace dans des mains expertes que dans mes grosses paluches de nain.

Ce n’était là qu’un demi mensonge, après tout il était évident que Poucet ferait un bien meilleur usage de cette lame un peu petite pour des mains plutôt taillées pour des manches de haches ou de marteaux, pas que sa qualité soit mauvaise, le hin ne s’était pas moqué du vigoureux et ça son instinct de nain lui avait confirmé, mais il se sentait plus à l’aise avec une poignée plus… dimensionnée. En pensant à cela, Golnam sentit le poids de sa hache dans son dos. Avec lui vint un étrange sentiment, comme une présence ou une voix nouvelle qui chantait dans son esprit comme le vent à ses oreilles. Le barde était sorti grandi de ce combat, peut-être même plus qu’il ne l’aurait cru, et la Toile résonnait différemment dans son âme, plus fine, plus riche, comme un luth auquel on aurait ajouté un corde. Et sa musique avait changé, apportant de nouvelles notes dont une qui semblait trouver un écho dans l’acier de Snaga.

La méditation de ce soir promettait d’être intéressante, pleine de nouvelles saveurs que le nain avait hâte de découvrir. Ce nouveaux départ donnait des envies au vigoureux, celles d’en savoir plus sur les temps anciens, le passé d’un monde où, peut-être, il allait enfin trouver sa place.

ern avait quelque peu exagéré ses paroles, ou sous estimés ses capacités (qui saurait le dire ? Allez savoir quand il déforme la réalité) lorsqu'il avait annoncé qu'il ne pouvait plus rester éveillé. Il avait seulement besoin de s'assoir un petit moment. Il serait certes moins vif que d'habitude et plus maladroit, mais il en était ainsi depuis l'aube. Il récupérerait cette nuit.
C'est donc avec plaisir qu'il accepta d'aller s'assoir avec ses compagnons, et il remarqua avec soulagement que le coq de ce navire n'était pas une brute. Puis Cornebois aborda le vif du sujet.

¤Une nation ? Pour la recherche du passé, je m'en doutais un peu, mais un nation... Ouais, remarque, ça aussi je m'en doutais un peu ! Mais j'intuite quelque chose de plus important que ça, plus empreint de magie je dirais... De toute façon, on verra bien ! ¤

Les déclarations de ses amis lui firent plaisir. Il espérait continuer l'aventure avec eux. Dans le groupe qu'ils formaient, chacun était respecté, et cela était plutôt nouveau pour Kern. Il faut avouer qu'un mousse n'est jamais vraiment un marin, d'autant plus quand le mousse n'est plus tout jeune. Se sentant plus à l'aise maintenant qu'il n'était plus debout, il fit donc un effort pour paraître à peu près réveillé et prit à son tour la parole.

-Eh bien... En ce qui me concerne, en fait, il semblerait que je me sois retrouvé là par hasard. Enfin, c'est ce que je croyais ! Au départ, je voulais juste partir à la recherche de mon père, c'est tout. Je ne l'ai jamais connu, mais il paraît qu'il est en vie, alors... Et puis je me suis dit que j'allais en profiter pour changer de vie, me prendre en main un peu, et faire en sorte d'être plus qu'un mousse, alors j'ai voulu m'inscrire dans une guilde. J'ai cherché des renseignements sur bon nombre d'entre elles, mais rien ne me plaisaient. Puis j'ai entendu parler du Cercle de l'Ouroboros, et je savais que je devais vous rejoindre. Le nom m'a paru si.... familier ! Comme si il avait éveillé quelque chose en moi, quelque chose de très discret, quasiment imperceptible, mais je m'en rends mieux compte maintenant. J'ai l'impression de changer de jour en jour, d'être plus conscient de ce qui m'entoure ! Maintenant que je vous ai découvert, je sais que je ne pourrais plus jamais partir.
Vous êtes pour ainsi dire le premier groupe de personne que j'ai ni envie de voler, ni envie d'arnaquer ! Heheh ! Je vous suis, ça c'est sur !
Au fait Cornebois, je sais très bien mentir, je suis plus ou moins un truand de bas quartiers, mais je sais aussi un peu naviguer et il parait que j'ai le pied marin. Du coup, si l'équipage à besoin d'un coup de main pendant la traversée, eh bien ça me pose aucun problème de l'aider ! Heheh !

ussel regardait le pommeau de l’épée longue que lui avait donné Jebbedo et repensait aux paroles que lui avait dit le nain.

¤ Plus efficace dans mes mains que dans les siennes.. ¤ Si seulement sa avait été vrai songea l’être mettre avec un soupir. La vérité c’est que s’il avait prêté l’arme au nain, c’est qu’elle était un peu trop lourde par rapport à ce qu’il avait l’habitude de manier.. Ou du moins elle n’était pas assez équilibrée pour pouvoir être aussi mobile que les armes légères que le hin préférait.

Il regardait Kern qui déclarait qu’il serait des leurs et le hin sourit. Même s’il ne pouvait s’empêcher à la mort des deux compagnons du cercle qui l’avaient marqué plus qu’il ne l’aurait crut.

Ne pas s’attacher ou tout les autres « conseils » qu’avaient put lui donner les membres de la caserne de Chéthel était bien inutiles. A quoi bon être un guerrier froid ? Mussel n’avait jamais sur faire la part des choses entre la guerre et les sentiments.

Il reprit ses esprits et ajouta quelque chose à son discours précédant, bien en contraste avec ses pensées actuelles.

- Vous allez me trouver bien matérialiste, mais.. Je crois avoir observé certaines choses que seuls vos membres semblent posséder.. La chose qui m’a le plus marqué c’est cette armure étrange que porte Abysse - une espèce d’armure de cuir clouté – et je me demande s’il serait possible d’en avoir une, contre rémunération bien sur ! Et si par hasard vous disposeriez de lames plus équilibrés que celle-ci, ou plus maniables.

Le hin dégaina l’épée longue.