Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

Rak de Delzoun vit le comptable noter toutes ses demandes. Il apprit avec plaisir qu'il pourrait acheter tout ce qu'il souhaitait. Il s'en félicita car il souhaitait repartir sur les routes solidement équipé.

¤ Les elfes n'auront qu'à bien se tenir. Moi aussi, je pourrai leur tirer dessus à distance. Et j'aurai toujours ma hache ! ¤

Il réussit à retenir un sourire quand le comptable se saisit prestement de la bourse qu'il venait un instant plus tôt de lui remettre, pour la faire disparaître dans une poche. On voyait bien là l'homme de chiffres, habitués à manier beaucoup d'argent.

- Merci de vous préoccuper de mes désirs, monsieur. Je dois dire que le médicament fait son effet et que je sens mon estomac se réveiller. Une bonne collation pourrait finir de me remettre sur pied. Avec une choppe ou deux de bières, bien entendu !

Le guerrier adressa un large sourire au comptable. Ses appétits de nains revenaient. C'était bon signe.

23e jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)

Lieu :Vers Fort Noénar.
Temps : nuageux, léger vent
Moment : 23h54

MJ
Narration :William

e convoi avançait à son rythme et avec prudence, au travers des genoux du cocher était posé une arbalète et si William avait jeté un coup d’œil à l’arrière il aurait remarqué que l’équipage du second attelage avait prit les mêmes dispositions. Une sorte d’assurance vie en cas de mauvaise rencontre nocturne comme l’avait souligné le cocher. Ce dernier s’était pourtant voulut rassurant, cela faisait déjà par deux fois qu’il faisait le trajet et qu’à chaque fois il ne se passait strictement rien.

Serg ne se montra pas bavard à l’image du moine mais de temps en temps prenaient la parole sans raison, aux grés de ses envies.

- Nous devrions arriver sur les coups de quatre, cinq heures, glissa l’homme tout en continuant à mâchouiller un morceau de bois, et crachant ponctuellement par terre, vous avez où loger une fois là bas ? Enfin bref, vous connaissez du monde quoi ?

Vingt Troisième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
23e Eleinte 1372 (CV)

MJ
Narration: Inwën

Lieu : Fort Noénar
Temps : Nuageux
Moment : Vers 8h30

ort Noénar bruissait d’une activité matinale qui lui était coutumière, surtout à cette époque de l’année. Les fumées des forges s’élevaient accompagnés par le son des marteaux sur les enclumes. De jeunes palefreniers faisaient des aller et retour dans les écuries pour préparer les chevaux pendant que dans les immenses chenils qui jouxtaient les forges, sellerie ou autre armurerie, des soigneurs vérifiaient l’état des meutes de chiens. La rôdeuse qui venait de quitter l’auberge du Cerf Blanc un peu à la va vite, sans vraiment savoir où elle allait, se retrouva dans cette partie du Fort qui concentrait tous les besoins que pouvaient avoir les amateurs de chasse. Sa démarche était hésitante, elle pouvait tout aussi bien décider de rentrer chez Ethan et retrouver Miriel et rester ici.

Le regard de la rôdeuse fut attirée par un homme qui était debout sur un tabouret et haranguait une dizaine d’homme. Grand et costaud, une barbe et des moustaches fournies, il avait des traits épais et un nez épaté. Sa voix était puissante et il donnait des ordres sans la moindre hésitation. En un rien de temps, deux hommes se retrouvèrent chargés d’aller donner à manger aux rapaces du seigneur Ranthen d’Everlund, deux autres à veiller à l’emballage des trophées du baron Lexus Lonthorn de Yartar pendant que six autres se retrouvèrent préposés à l’entretien des attelages.

Quand les hommes s’éparpillèrent pour vaquer à leurs, le regard de l’homme qui venait de distribuer ses instructions se braqua sur la jeune femme.

- Et ben qu’avons-nous là ! Que faîtes vous plantez là à me regarder ? Besoin de quelque chose ? Un boulot ? Autre chose ?

MJ
Narration: Karine

Lieu : Fort Noénar
Temps : Nuageux
Moment : Vers 8h30

’intervention cinglante de la rôdeuse contre les trois hommes avait eu comme premier avantage de faire cesser leur conversation malsaine et ils s’étaient contentés de grommeler dans leurs barbes. Et s’ils avaient lancés un regard mauvais à la rôdeuse quand cette dernière vida le plancher, il reprirent leur conversation comme si de rien n’était mais cette fois en évoquant avec toujours autant de vigueur la chasse au dahu et la manière dont de nombreux jeunes nobliaux des cités se faisaient régulièrement prendre au jeu.

Karine pouvait légitimement se demander comment elle allait pouvoir passer son temps libre jusqu’à son rendez-vous. Mais elle n’eut pas longtemps à attendre car un domestique portant la livrée de la maison Antéos, de couleur rouge et de sinople. Il portait sur sa tunique les armoirie de sa maison : de gueules au vaisseau équipé d’or, habillé de couronne, voguant sur une mer de sinople mouvant de la pointe et ondée d’argent ; au chef de dauphin. L’homme, s’inclina.

- Dame Karine ? Je suis chargé par la maîtresse, Dame Aérasumé de vous conduire auprès d’elle. A moins que vous ayez quelque chose de prévue sur l’instant ?

MJ
Narration: Rak de Delzoun et Broxigar

Lieu : Fort Noénar-Pavillon de Chasse de la Maison Eirontalar..
Temps : Nuageux
Moment : Avant 12h

’est dans un silence pesant que le prêtre de Kossuth suivit Dhalzel à l’étage du pavillon de chasse qui était décoré avec un peu plus de goût que les salles communes. Si Agrénor et Lardreck s’étaient proposés d’accompagner les deux hommes pour saluer le nain, ils s’étaient vus poliment éconduits par Dhalzel. Les nains se murèrent alors dans un silence maussade sans que cela ne dérange le moins du monde le guerrier qui conduisit Broxigar à l’étage.

Sans se soucier des gens de maison s’affairaient autour d’eux, le guerrier humain guida le prêtre le long d’un grand couloir et poussa une porte avant d’inviter Broxigar à entrer. Ce qu’il fit et découvrit devant lui un lit où se trouvait Rak de Delzoun en pleine discussion avec un humain. La conversation cessa subitement devant cette soudaine intrusion, des têtes se tournèrent, des regards se croisèrent et de grands sourires apparurent sur les visages mais le prêtre tout comme le frère des marches, n’eurent pas le temps de prendre la parole, ils furent devancés par Adrien Vatoré, l’homme avec qui le nain discutait.

- Ah, je suppose qu’il s’agit là de messire Broxigar, bien, bien, autant joindre de l’utile à l’agréable, venez donc nous rejoindre, prenez une chaise et venez vous installer près de moi. J’ai des choses aussi à voir avec vous. Approchez donc approchez donc !

Le comptable désigna une chaise adossée contre le mur tandis que Dhalzel s’éclipsait laissant les compagnons entre eux.

Le coeur de Rak de Delzoun battit de plaisir à la vue de son ami Broxigar. Il y avait si peu de temps qu'ils combattaient ensemble les elfes, à peine quelques jours, et pourtant cela semblait une éternité pour le guerrier. Il constata qu'effectivement, le prêtre de Kossuth se portait comme un charme.

¤ C'est bien qu'il n'ait pas été touché. Il est costaud, mais sûrement pas autant qu'un nain. ¤

Le nain d'écu adressa à l'humain un sourire qui en disait long. Mais il ne put s'exprimer immédiatement, car le comptable accueillait son ami. Il supposa que celui-ci allait se voir faire une proposition identique à la sienne.

- Broxigar ! lança joyeusement Rak dès qu'il put placer un mot. Assieds-toi. Dès que messire Vatoré en aura fini avec toi, nous allons pouvoir parler. Je suis vraiment heureux de te voir en un seul morceau, termina-t-il en riant à gorge déployée.

Cette apparition achevait le travail du médicament. Le guerrier se sentait bien, au point qu'il en avait la gorge sèche.

¤ Une bière. J'ai besoin d'une bière ! ¤

Si Broxigar était mal à l’aise avant d’entrer dans la chambre, il ne le fut plus du tout quelques secondes après. Quelle joie de revoir enfin ce très cher nain. Même s’il ne le connaissait que depuis quelques jours, il appréciait énormément sa compagnie. Le sourire qui s’afficha sur le visage de Rak était sincère, et c’est cela que Broxigar aimait chez ce compagnon. Enfin quelqu’un qui soit heureux que le prêtre s’en soit sorti en bon état et qui n’avait pas d’arrières pensés à ce sujet.

Avant que les deux amis aient eu le temps de dire quoi que ce soit, l’homme assit auprès du malade prit la parole. Broxigar s’exécuta sans dire un mot. Il prit la chaise qu’on lui indiquait et s’installa auprès de son ami. Il répondit à ce dernier avec un grand sourire :

- Hé bien il faut croire que Kossuth avait encore besoin de moi. Et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. J’ai cru comprendre que tu avais eu moins de chance que moi. Mais vu comme tu rigoles, j’ai l’impression que tu as vite récupéré. J’ai l’impression qu’ils se sont bien occupés de toi. Si ça ne te dérange pas j’aimerai vérifier que tu cicatrises bien. Mais avant je crois que Messire Vatoré à quelque chose à me dire. Le prêtre se retourna vers l’homme assis à côté de lui : « Voila vous avez toute mon attention Messire. Que puis-je pour vous. Et si vous êtes l’homme qui s’est occupé de soigner mon ami, je vous remercie grandement. »

Vingt Troisième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
23e Eleinte 1372 (CV)


MJ
Narration: Rak de Delzoun et Broxigar

Lieu : Fort Noénar-Pavillon de Chasse de la Maison Eirontalar..
Temps : Nuageux
Moment : Vers 12h

drien Vatoré reprit donc les explications données auparavant au nain d’écu et ainsi il demande au jeune prêtre ce qu’il souhaitait. Sans hésitation, Broxigar indiqua ce qu’il souhaitait avoir. Le comptable en prit bonne note et se leva, apparemment satisfait.

- Je vais vous faire livrer vos équipements dans l’heure et vous signerez à ce moment là le reçu que l’un de nos intendants vous remettra. Si vous avez le moindre besoin, du moins matériel, je suis à votre écoute et nous verrons ce que nous pourrons faire. Au fait messire nain, on vous servira une collation dans peu de temps, rassurez-vous.

Il referma son grimoire et pendant que le serviteur débarrassait tout son attirail ambulant, le comptable se tourna vers les deux compagnons.

- Le seigneur Eirontalar vous recevra dans l’après-midi, il souhaite faire votre connaissance avant de partir pour une nouvelle partie de chasse. Maître Dhalzel vous conduira à lui. Sur ce, je vous souhaite la bonne journée.

Deux minutes plus tard, le nain et le prêtre se retrouvèrent seuls dans la chambre. L’un et l’autre pouvaient désormais profiter pleinement de ces retrouvailles.

Rak apprit avec une joie non dissimulé, qu'il allait, en compagnie de Broxigar, être présenté au maître de la maison Erontalar. Il souhaitait connaître l'homme pour qui il avait risqué sa vie, et pour lequel il allait très certainement la risquer à nouveau sur les routes dangereuses.

¤ Au moins, je pourrai le juger. Et lui aussi ! Mais vu les gens de qualité dont il s'entoure, Dhalzel, Vatoré, et ces pauvres Ian et Karl, ce doit être quelqu'un de bien. ¤

Le guerrier regarda le comptable quitter la pièce et se tourna alors vers son ami à qui il dédia une nouvelle fois un large sourire.

- Broxigar, je suis vraiment content de te voir. Nous sommes amis depuis quelques jours seulement. Et pourtant, vu par où nous sommes passés, j'ai l'impression que ça fait très longtemps. Quel combat ! Tous ces elfes et leurs maudites flèches ! J'ai commandé à messire Vatoré un arc et des flèches. Ces elfes sauront face à qui ils sont s'ils osent à nouveau me prendre pour cible. Mais dis-moi. Comment s'est terminé le combat ? Comment t'en es-tu sorti ? Je dois dire que j'étais bien mal en point, et plus du tout conscient.

Intéressé, le nain d'écu attendit la réponse du prêtre.

¤ J'espère qu'on va vite m'apporter à manger. Mon estomac est à l'agonie. Et j'ai si soif. Ah, une bière... ¤

Tout d'abord surprise, Inwën se retourna pour s'assurer que l'homme de la rue s'adressait bien à elle. A moitié plongée dans ses pensées cherchant un moyen de rencontrer cette grande famille de Fort Noenar, elle avait suivi d'un œil distrait les va et viens des hommes sur la place.
S'avisant qu'elle était bien la seule à rester planter là, elle fit face à l'humain.En une fraction de seconde elle échafauda un plan.
Jouant de sa féminité, elle avança vers l'homme en gonflant sa poitrine modeste et faisant rouler ses hanches légèrement donnant à sa démarche une grâce légère.

- Heu! Et bien oui mon bon ami, j'ai besoin de quelque chose et je pense que vous allez m'être d'une aide précieuse! N'est ce pas?

Un grand sourire et un regard taquin, légèrement coquin accompagnaient ses paroles. Elle avait déjà eut l'occasion de jouer de ses charmes pour obtenir quelques renseignements ou services et dans quatre vingt pour cent des cas, cela c'était révélé payant.

- J'ai besoin de parler à dame Aerasumé de la maison Eirontalar, mais je n'ai pas d'invitation et par les temps qui cour, je pense qu'elle ne doit pas avoir envie de recevoir.
Mais il est de mon devoir de me présenter à elle et de... lui proposer mes services. Donc mon brave si vous pouviez me faire entrer, je vous en serais éternellement reconnaissante et je peux être très généreuse.

Appuyant lourdement sur les deux derniers mots lourd de sous entendus la demi lui attrapa la main pour lui glisser une pièce d'or dedans.


Inwën perd une piece d'or


Absente pendant toute les vacances

Occupé à surveiller attentivement les alentours, William n’avait pas remarqué que son compagnon de route lui parlait. Il se tourna vers lui et compris le sens général de la question.

¤C’est vrai, je n’avais pas pensé à ça, je n’ai nulle part où aller et plus aucune monnaie pour se payer même une étable. Ah, mais si, mes employeurs, leur pavillon de chasse se trouve dans ce fort, ils accepteront sûrement de m’héberger, de toute façon, les autres doivent déjà y être.¤

-Je ne connais personne personnellement mais j’ai travaillé pour la maison Eirontalar, j’espère qu’ils accepteront de me loger. Et vous, vous avez de la parenté dans la région ou vous couchez en auberge ?

Le moine n’attendit pas la réponse de son interlocuteur et se retourna pour guetter les arrières. Il était de plus en plus prudent à force de frôler la mort. Ou étais-ce de la paranoïa ? Quoi qu’il en soit, il avait hâte de retrouver des visages familiers.

Vingt Quatrième jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)
24 Eleinte 1372

Lieu :Vers Fort Noénar.
Temps : nuageux, léger vent
Moment : Entre 00h et 01h

MJ
Narration :William

erg jeta un coup d'oeil à la dérobée au moine qui semblait être sur le qui-vive. Il faut dire que l'attaque qu'il avait subit, et dont le cocher apprit quelques bribes par les moines d'Ilmater, n'était pas courante. Et le fait que le moine était encore vivant, encore moins surtout si les elfes avait fait preuve d'une sauvagerie sans borne.

- La Maison Eirontalar, ouais je vois. Une maison d'Eauprofonde habituée des lieux...

Le ton de la voix de l'homme s'était fait plus distant, comme s'il réfléchissait longuement avant de choisir ses mots.

-Quand à moi et mes compagnons, nous bénéficions d'un repas gratuit à l'auberge et d'une nuit avant de repartir....

L'homme cracha sur le sol et se tourna vers William en plissant les yeux.

- Vous avez travaillé pour eux, cela fait longtemps?