Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

L’image des yeux de l’elfe vert était gravée à jamais dans la mémoire de la novice. Jamais elle n’avait vue une telle fureur briller dans le regard d’aucun être vivant et elle se demandait comment ils pouvaient être encore vivants.
Dans l’esprit d’Inwën il était clair que les négociations ne seraient qu’un échec et que la seule façon d’éteindre le brasier ardent qui rongeait Jeamenth était de dire où se trouvait la dame du fort Noénar.
La demie avait essayé de mêler le moins possible ses trois compagnons en parlant la langue des Sy-Tel, espérant qu’au seul nom de la confrérie leur ravisseur se ravise mais la folie qui le possédait le rendait aveugle à toutes discutions. C’est résigné, qu’elle se retourna vers ses amis après quelques longues secondes. Son visage était dur et triste à la fois. Tour à tour elle regarda Rak, Broxigar et Crâne d’œuf. Même si le moine n’avait dit mots, son visage très expressif n’en disait pas moins.

- Je suis désolée! J’ai échoué dans le pourparler et il ne veut rien entendre. Une haine incommensurable le ronge. Même si c’est pour nous défendre que nous avons tués les siens il veut se venger, mais cela passe après! Il veut savoir et nous donne jusqu’à l’aube, pour lui dire où est, ou se dirige le chariot que vous protégiez? Il tient responsable dame Aérasumé de tout ceux qu’ils leurs arrivent et veux la punir lui-même. Les attaques d’humains seraient les représailles des actes commis contre eux. Je suppose!
Donc nous avons quelques heures pour nous décider. Ou nous leur disons où elle se trouve et peut être aurons nous le vie sauve ou on essaye de filer d’ici au risque de nous faire tuer également. Personnellement, je ferais mon possible pour éviter une tuerie, quitte à y laisser ma vie! Mais vous, ce n’est pas votre combat et je comprendrais que vous ne vouliez y participer. Dans ce cas là, donnez moi juste la destination de la dame et je me débrouillerais!

Les paroles de la rôdeuse se voulaient confiantes mais en son fort intérieur le doute était plus fort que tout. Mais elle se devait d’intervenir pour la confrérie et pour elle-même. Si elle réussissait cette mission son noviciat serait à jamais gravé dans les mémoires elfiques, si elle échouait, elle… . Elle leurs sourit pour cacher son apréhension.

Rak tendit une oreille intéressée quand celui qui était le chef s’exprima en commun, content de saisir enfin de quoi il retournait. Mais les paroles chargées de menaces ne présageaient rien de bon. Néanmoins, le nain d’écu apprécia de le voir partir avec ses sbires, et ainsi de voir s’éloigner provisoirement toutes menaces.

Broxigar s’approcha alors de lui, soucieux de sa blessure au coup. Avec un sourire chargé de reconnaissance, Rak écarta sa barbe tressée pour permettre au prêtre de lui prodiguer des soins.

- Ça doit pas être trop profond, sinon, j’y serais passé.

Tandis qu’on le soignait, le guerrier écouta la demi-elfe expliquer ce qu’ils n’avaient pu comprendre. Son sang ne fit qu’un tour.

- Quoi ! Eructa-t-il, bougeant sans tenir compte de Broxigar toujours en train de soigner sa plaie. Ce maroufle veut qu’on trahisse notre parole donnée au seigneur Eirontalar ! Il n’en est pas question ! D’ailleurs, je pourrais pas, avoua-t-il en se calmant. Je sais pas ce qui nous est arrivé. Je me souviens avoir quitté le fort. Puis plus rien. On a été attaqué ? On a tué des elfes d'après ce que je comprends.

Ses yeux trahir son inquiétude de ne plus se rappeler de rien. Avait-il oublié quelque chose d’important ? Vainement, il se creusa la mémoire, sans rien y trouver des derniers événements qui l’avaient conduit dans cette geôle infâme.

Broxigar écouta sans broncher ses deux compagnons. Par politesse, il réprima un sourire alors qu’ils clamaient leur loyauté et leur courage. Pour sa part, il n’avait pas du tout l’intention de mourir si jeune, et surtout pas pour protéger une inconnue prétentieuse. Et il contait bien leur faire savoir.

- Rak, sache que j’admire ta fidélité envers le seigneur Eirontalar et sa dame. Mais je dois t’avouer que si cela peut nous laisser la vie sauve, je serai prêt à leur dire ce qu’ils veulent savoir. Pour commencer, ta très chère protégée doit nous croire en train de se décomposer dans un bosquet. Et si tu penses à la récompense, je pense que notre mission est un échec, donc pas de pièces d’or à la clé. Ensuite, elle doit déjà être loin maintenant, les elfes ne la rattraperont certainement pas. Et même si c’est le cas, elle à déjà du engager d’autres mercenaires qui pourront de nouveau lui permettre de s’enfuir. Et pour finir, si ces elfes disent vrai, il est fort probable qu’elle ne soit pas blanche comme neige. Et je ne tiens pas à payer pour tous les crimes qu’elle à commis.

Le fidèle de Kossuth reprit son souffle un moment. Puis, il se tourna vers Inwen avec un regard triste.

- Je pense également que trop de sang à coulé. Mais leur vengeance me semble un peu injustifiée … Après tout nous n’avons fait que nous défendre. Et je compte bien recommencer s’ils veulent de nouveau se battre. Même si il n’y a pas vraiment d’issue, je ne compte pas abandonner.

Il s’arrêta là, sans préciser à Inwen quelle direction la dame avait prise. Il attendait surtout la réaction du guerrier après ce qu’il venait de dire. Il espérait l’avoir convaincu, ce serait plus facile si tout le monde était d’accord.

Vingt quatrième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
24 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Dans la forêt
Temps : /
Moment : Soirée

MJ
Narration: Tous


illiam était toujours là même s'il le montrait pas ouvertement. Pour tout dire son esprit était occupé ailleurs. Il se leva, laissant derrière lui sa couverture et se dirigea vers le trou d'eau au bord duquel il s'agenouilla, tapotant tranquillement le liquide tout en réfléchissant et en écoutant d'une oreille discrète les propos de ses compagnons. Au bout d'une minutes, il secoua la tête; l'air désabusé.

- Dîtes moi les amis...vous pensez que ce trou d'eau à une quelconque connexion avec l'extérieur?

Sans jeter le moindre regard en arrière, le moine continua à parler.

- Il faut dire à cet elfe ce qu'il veut savoir. Je me demandais pourquoi le convoi s'était scindé en deux, maintenant je réalise la supercherie! Ils ont volontairement attiré l'attention des elfes sur nos deux charriots tandis que leur cible partait tranquillement vers d'autres horizons. Ce qui signifie que nous étions sacrifiables ami nain, tout comme l'était ses servantes. Donc pour ma part, mon choix est fait et je vous invite à faire de même en espérant que cet elfe connaîsse le mot honneur et nous laisse repartir en vie.

Il esquissa un sourire que ses compagnons ne virent pas.

- De toute manière, maintenant elle est loin. Sauf notre employeur qui doit être dans le coin puisqu'il prévoyait une petite chasse....

Inwën se retourna, surprise d’entendre le moine, elle ne l’avait pas entendu se lever et aller vers le trou d’eau et croyait qu’il dormait encore.
La nudité de l’humain ne la gêna que moyennement et elle pu apprécier par la même occasion le corps athlétique de son compagnon. William avait toujours été avar sur les mots mais lorsqu’il s’exprimait ses paroles étaient réfléchis longuement.

Inwën s’était rapprochée de Crâne d’œuf et acquiesçait son raisonnement. Il est vrai que la rôdeuse avait été surprise de voir ces quatre chariots sortir du fort et encore plus lorsqu’ils se scindèrent en deux pour prendre deux directions opposées. Il est vrai que deux convois pouvaient partir à la même heure pour deux destinations sans qu’ils aient le moindre rapport! Mais l’idée soulevée par le moine était plus que vraisemblable.

- Je pense que notre ami Crâne d’œuf a raison, mais comme je vous l’ai dis, je ne sais pas où est allé cette dame? Donc c’est à vous de voir ce que vous voulez faire!
Malgré la rancœur qu’on ces Sy-Tel, je pense qu’ils ont assez d’honneur pour nous laisser partir, mais je doute que cela sera gratuit.
Pour en revenir à ta première question, il est possible que des rivières souterraines alimentes se trou d’eau! Je nage assez bien et je pourrais aller voir, mais si quelqu’un de vous est un éxéllant nageur je lui cède la place. Sachez juste, que ma morphologie, je suis plus apte à passer dans des boyaux étroits!

La demie se retourna vers le prêtre et le guerrier et attendit leur réaction.

Rak était de plus en plus troublé. Sa vision simpliste du monde l’empêchait bien souvent de voir le mal. Aussi, alors qu’il venait d’affirmer bien haut son attachement à la parole donnée au seigneur Eirontalar, Broxigar entama sa confiance expliquant que la dame ne se préoccupait nullement de leur sort, eux qui avaient combattu, et avaient été blessé pour elle. De plus, le prête enfonça le clou en laissant entendre que la dame se trouvait sûrement à l’origine des troubles qui avaient conduits à tous ces affrontements.

¤ J’ai versé mon sang pour ça… ¤ réalisa-t-il en baissant la tête.

Puis Crâne d’œuf prit la parole a son tour, expliquant que tout avait été fait pour les sacrifier et permettre la fuite de la dame. Et à son tour Inwën abonda dans ce sens.

Le visage rouge de colère, Rak se redressa, l’œil mauvais.

- Mes amis, je crois bien que vous avez raison. Cette femme, c’est de la pourriture. Nous avons été bien eu. Et maintenant, on est aux mains de ces gens qui veulent se venger. Inwën, je crois pas qu’ils vont vouloir nous laisser partir. Je crois plutôt qui faut qu’on s’en sorte tout seul.

Pendant qu’il parlait, le nain d’écu avait rejoint le moine et la demi-elfe au bord du trou d’eau.

- Moi, je suis pas un super nageur, mais contrairement à vous je vois sous l’eau. Et là en bas, il va pas faire très clair. Je peux essayer sur une certaine distance. J’ai rien à perdre.

D’apparence sereine alors qur’il n’en menait pas large, le guerrier se glissa dans l’eau, prit une profonde inspiration et plongea.

¤ Quelle galère…

Broxigar resta un moment sans voix suite aux paroles du moine, puis après une courte réflexion, il se dit que cette réflexion pouvait également se tenir. Par contre, il ne savait pas si le fait que le seigneur soit proche était une bonne nouvelle ou pas.

Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, car Rak venait de plonger dans le trou d’eau. Immédiatement le prêtre imagina le pire : si les elfes revenaient, il de donnait pas cher de leurs peau. Ainsi en s’adressant a ses deux compagnons restant dans la prison, il se dirigea vers la paillasse du nain :

- Inwen, peux tu rester près de la porte pour nous prévenir si les elfes reviennent? Cranedoeuf, reste à proximité du trou et aide le à remonter si besoin ! Pour ma part, je ferai semblant de soigner ses blessures.

Le fidèle de Kossuth ramassa tout ce qu’il put pour donner l’illusion qu’il y avait quelqu’un d’allonger sur une paillasse, au chaud sous une couverture, puis il s’agenouilla devant sa création de manière à la cacher un maximum pour toute personne qui viendrait voir ce qu’il se passe. Et pour ajouter un peu plus de réalisme à la supercherie, il imita les gestes qu’il faisait habituellement pour soigner un blesser.

- Qu’est-ce que ça donne de votre côté?

Vingt quatrième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
24 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Dans la forêt
Temps : /
Moment : Soirée

MJ
Narration: Rak de Delzoun

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Jet de natation Rak DD15: 17 (dé) + 3 (compétence): 20= Réussite
Jet de Constitution Rak : 18(Dé) +3= 21 contre DD 15 = Réussite

Le nain d'écu semblait surestimer ses forces, pourquoi? Le vaillant guerrier de la phalange des Molosses ne montrait guère de prudence à vouloir faire preuve d'une agitation qui ne pouvait qu'être mauvaise pour lui. Le combat qui avait faillit le tuer était pourtant récent, mais non, l'obstination naine n'était pas une simple rumeur, bien au contraire, elle était bien réelle.

Le nain se lança à la découverte de ce fameux trou d’eau. L’eau était froide, glacée et le guerrier faisait un effort surhumain pour tenter d’aller plus loin malgré l’engourdissement qui s’emparait de son corps petit à petit. Il n’avait pas fait deux mètres, qu’il aperçut un tunnel de pierre qui devait servir à alimenter le trou d’eau, il serpentait naturellement. Au bout de quelques instants, malgré l’eau trouble, il remarqua une lueur, à une quinzaine ou une vingtaine de mètres, difficile à dire. Mais il ne put aller plus loin, Rak comprit qu’il devait faire demi-tour car l’oxygène commençait à lui manquer, il voyait des mouches noires s’agiter en nombre devant ses yeux, signe qu’il devait regagner la surface au plus tôt.

MJ
Narration: William, Broxigar et Inwën

Pour les compagnons, les couvertures s'étaient transformées plus ou moins en toges élaborée ou simplement en protection rapidement nouées pour protéger leur intimité.Pourtant, cette dernière était le dernier de leur soucis, tout le monde s'inquiétait pour Rak et quelques minutes plus tard, telle un projectile vivant, le nain émergea du trou d'eau en cherchant désespérément à reprendre son souffle. Aussi vif que l'attaque d'une serpent sur un rongeur, le moine agrippa le nain pour le faire sortir de l'eau et le porter jusqu'à sa paillasse. Le corps du guerrier était aussi rouge que celui d'une écrevisse et il respirait laborieusement.

De plus la chance était avec eux car leurs géoliers brillaient pour le moment par leur absence.

Rak n'avait jamais éprouvé une telle sensation de solitude qu'au fond de ce trou rempli d'eau. Coupé de ses compagnon, attaqué par le froid, son cerveau engourdi n'en avait pas moins réussit à trouver ce qu'il cherchait.

En cet instant, allongé sur la paillasse de Crâne d'oeuf, tremblant de tous ses membres, il n'en éprouvait néanmoins une réelle satisfaction : il était sorti du trou d'eau, vivant.

- J... j... j... bredouilla-t-il tellement ses lèvres s'agitaient.

Il tenta de les maîtriser, ainsi que ses mâchoires qui claquaient en produisant un bruit infernal, tout du moins à ses propres oreilles.

- Je... je... vu... tu... nel... nel... réussit-il a dire.

Il produisit un nouvel effort :

- Une lumi... ère... très loin... quinze ou... vingt mètres... Eau... eau... froide... très...

Parcouru par un nouveau frisson, ses lèvres et ses mâchoires bougèrent tellement qu'il ne put prononcer un mot de plus.

La demie sursauta lorsque le nain émergea tel une flèche. Les nerfs déjà à vifs par la situation dans laquelle ils se trouvaient, il n’en fallait pas plus pour que son cœur s’emballe au triple galop. Pensant avoir crié, elle jeta un coup d’œil nerveux à l’extérieur s’assurant que personne n’arrive.
C’est avec la main sur la poitrine qu’elle se dirigea vers le trio et s’agenouilla près du nain haletant. Elle le couvrit et le frictionna avec sa couverture afin de le réchauffer et lui faire retrouver une couleur plus appropriée.

- Rak! Rak, ça va? T’as vu une sortie alors? On peut s’échapper par là? Quinze, vingt mètres n’est pas insurmontables, mais avec l’eau gelée, ça se corse!

Le pauvre nain claquait tellement des dents, que l’on avait l’impression qu’elles allaient se briser à chaque entrechoc. Tout en continuant de le frictionner, Inwën se retourna vers le moine et le prêtre.

- Il y a un passage! J’pense qu’on n’devrait pas traîner ici. Il faut attendre un minimum que Rak se réchauffe un peu et y aller! Nos amis Sy-Tel Fit elle en haussant les sourcils peuvent revenir d’un moment à l’autre. Et j’avoue que ce Jeamenth me fait peur. Ca colère aveugle le rend fou et il serait capable de n’importe quoi!
Nous risquons gros sur ce coup là, sortir en apnée dans l’eau gelée et bien sûr récupérer nos affaires et nos vêtements si on n’veut pas mourir de froid, mais en restant là, je suis presque sûr que nous sommes condamnés d’avance!
Alors décidez vous, vite!