Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

Rak vit que leurs retrouvailles comblaient le moine, même si celui-ci, fidèle à ses habitudes, ne laissait guère transparaître ses émotions. Et ses paroles à propos de Broxigar permettaient de présager de meilleures relations. La solidarité des combattants n'était pas une illusion. De nombreuses amitiés se forgeaient ainsi.

Heureux, le guerrier prit place à la table et salua l'humain que Crâne d'Oeuf lui présentait.

- Serg, content de te connaître. Les amis de mes amis sont mes amis, affirma-t-il d'un ton chaleureux.

Le nain d'écu n'eut pas le temps de répondre à la question du moine, car la voix d'Inwën s'éleva à son grand étonnement. Il lui dédia un regard amical et retint les paroles de présentation qui lui venaient aux lèvres, la demi-elfe y procédant. Cependant, il désigna le moine et s'exprima sympathiquement :

- Inwën, voilà un grand ami à moi. Il a fait le voyage depuis Fort Olostin avec Broxigar et moi. Il était là pendant l'embuscade des elfes. On l'a cru mort, mais le voilà bien vivant.

Désignant la rôdeuse, Rak poursuivit :

- Crâne d'Oeuf, ne te fit pas à sa mine de petit ange. C'est une vraie combattante. Elle vient de dire que je l'ai sauvé. C'est vrai. Si Broxigar et moi on était pas venu l'aider contre ces quatre malotrus, elle aurait pas pu faire grand chose. Mais à la fin, Broxigar et moi, on était par terre, plus capable de rien. C'est elle qui s'est occupé du dernier, alors qu'elle était blessée. Alors, moi aussi je lui dois beaucoup.

Le nain d'écu s'interrompit pour boire une longue rasade de bière.

- Tu demandais ce qui s'est passé en ton absence, tu en sais un peu maintenant. Avant ça, j'ai été soigné de notre combat. J'étais pas beau à voir. Quand j'ai été mieux, Dhalzel m'a emmené voir le seigneur Eirontalar avec Broxigar. On a aussi vu la dame qu'on doit escorter. Une drôle de dame, précisa-t-il en baissant le ton pour n'être entendu que par ses amis. Une vraie furie, on peut dire. C'est quatre de ses gardes personnels qu'on a tué. Alors elle doit pas être bien contente. En tout cas, dit-il en parlant à nouveau normalement, on va sûrement partir aujourd'hui. Tu tombes bien. Cette mission va pas être facile.

Une crampe d'estomac rappela au guerrier qu'il n'avait toujours pas mangé. C'est donc à belles dents qu'il attaqua son assiette, invitant d'un geste ses amis à parler. Manger était une chose sérieuse qu'il ne fallait en aucune manière interrompre.

Alors que Rak semblait sur le point de répondre, la demie-elfe que le moine avait invité à sa table se décida à arriver. Elle se présenta comme Inwen, rôdeuse. Elle semblait aussi connaître Rak et Roxigar ce qui surprit légèrement le moine même s’il ne le démontra pas. Inwen se moqua aussi du surnom de William mais il était habitué et ne s’en formalisa pas. Lui non plus, de toute façon n’avait jamais apprécié ce stupide surnom qui lui avait été donné par ceux qu’il avait juré de vaincre. Étrange ironie mais la vie était faite de contradiction, s’était-il dit. Quoi qu’il en soit, aux paroles d’Inwen, il ne fit qu’hocher la tête pour montrer qu’il avait comprit, sans plus d’explication. Il ne connaissait pas cette femme et n’avait pas vraiment de raison de lui faire confiance et en ce cas, rares étaient ses paroles.

-Nombreux semble être ceux qui doivent la vie à Rak. Je ne suis pas de ce nombre mais j’ai beaucoup de respect pour lui.

Puis il se tut, écoutant les deux compagnons converser. Quand on évoqua sa mort, il sourit légèrement.

-Vous me connaissez bien mal, mon ami, si vous croyiez que j’allais vous abandonner. Il est vrai que je n’ai pas combattu à vos côtés. Mais j’ai combattu pour vous, faisant confiance à nos employeurs sans m’être posé plus de questions. J’ai tombé, ils furent sans pitié.

Crâne d’œuf arrêta là son récit, énigmatique. Il n’avait pas été très clair mais ils comprendraient sûrement qu’il n’était plus sûr de rien. Puis, lorsque Rak lui parla d’Inwen, son regard la détailla, semblant évaluer ses capacités martiales. Il était vrai qu’elle semblait avoir l’habitude des combats. Une bonne chose de ces temps-ci, se dit le moine. Toutefois, le fidèle de la déesse des Flots ne comprenait toujours pas pourquoi le nain et Broxigar s’étaient fait attaquer par les hommes de celle qu’ils devaient escorter.

-Et pourquoi ses hommes en sont-ils venus aux armes avec vous ?

¤Ont-ils insulté cette demie-elfe ? Possible, et en ce cas Rak et Broxigar auraient volé à sa rescousse. Ou l’un de mes compagnons les a provoqués. Curieux, ces hommes devraient pourtant être des hommes d’honneur. Je commence à avoir de moins en moins confiance en nos employeurs. Surtout si celle que nous devons protéger est une « furie ». Ah, mais dans quelle galère me suis-je embarqué ! Bon faisons ça pour Rak, on en découvrira plus par après. Que la déesse des Flots me guident en ces temps si troublés.¤

Sans hésitation, le moine rajouta à sa question quelques paroles.

-Ne vous inquiétez pas Rak, je vous suivrai. Sachez toute fois que je doute de plus en plus du bien fondé de notre mission. Je crois pouvoir vous le révéler, après tout, nous sommes entre amis.

Ayant terminé son assiette, le moine détailla la salle du regard, n’étant plus très certain qu’il était en sécurité dans ce bastion. Puis, il se retourna vers ses compagnons pour poursuivre la conversation.

Ce délectant de ce repas matinal, Inwën écoutait les deux amis se retrouver et rougit quelque peu quand Rak relata ses exploits martiaux.
L’humain était un bien étrange personnage aux yeux d’Inwën. Malgré son aspect bourru, renfermé et détaché de tout, il se dégageait de lui une sorte de sérénité bienfaisante qui laissait à penser que cet humain était un homme saint, donc digne de confiance. Mais comme disait le proverbe, l’habit ne fait pas le moine, la demie resterait sur la réserve en attendant d’en savoir un peu plus.
Ils avaient fait allusion, d’ailleurs, à une mission qu’ils avaient commencée ensemble et qui s’était soldée par une attaque et par la séparation de leur groupe. L’attaque des elfes faisait grand bruit dans la région, il était donc fort possible que des personnes aisées ayant des affaires en cours dans la région, n’emploient des mercenaires pour en savoir plus ou alors que d’autres guildes n’enquête sur le sujet. La rôdeuse devait en avoir le cœur net.
Répondant en premier lieu à la première question de l’humain, Inwën releva la tête et adressa un franc sourire au moine.

- Pourquoi nous ont-ils attaqués! Disons simplement qu’ils n’ont pas aimés mon humour et ma répartie et que malgré ma moitié elfique, il m’arrive d’avoir le sang chaud des humains et leur impatience, messire. Mais n’en parlons plus, des choses plus importantes nous attendent et surtout plus intéressantes!

Inwën avala un peu le contenu de son assiette, bue un peu de son vin chaud et reprit.

- Vous dite que vous êtes en mission? Je dois vous avouer que moi aussi! Sans paraître trop curieuse, puis-je savoir qui sont vos employeurs et quelle est cette mission? Peut être pourrons nous travailler ensemble sur ces troubles, messire… au fait, je suppose que vous avez été baptisé et que vous avez reçu un nom autre que crâne d’œuf! Lequel est il?

Le regard noir intense de la rôdeuse reflétait sa franchise et ses paroles étaient pleines de détermination. Elle espérait maintenant que les hommes s’ouvrent et se confis un peu plus.

La demie-elfe semblait bien dégourdie, il la connaissait depuis seulement quelques minutes et déjà, elle lui demandait de lui révéler beaucoup d’informations confidentielles. Crâne d’Oeuf trouva ça un peu prétentieux mais n’en laissa rein paraître.

¤Même si Rak semble lui faire confiance, elle pourrait très bien être une espionne où une simple détrousseuse. Rak semble avoir une grande rapidité à accorder sa confiance mais il va me falloir la connaître plus avant de laisser aller toutes ces informations. Pour la mission, ça peut aller, ce n’est pas secret du tout. Tout le monde dans la salle sauf elle doit être au courant. Pour mon vrai nom, elle peut oublier ça tout de suite, je l’ai perdu en même temps que mon honneur, à Luskan. Mon bon Will’ tu va encore longtemps porter ce stupide sobriquet pour en pénitence pour avoir si mal agit. Tâche donc d’être digne de ton enseignement. Eldath doit avoir pitié de toi.¤

Se retournant tranquillement vers Inwen, le moine se décida à lui répondre, le regard vide et le visage absent.

-Notre mission est d’escorter la dame Eirontalar jusqu’à Eauprofonde, en sécurité. En gros, on accompagne une caravane et on la protège des dangers. Vous pouvez bien nous donner un coup de main si vous voulez, mais il faudra s’adresser à la maison pour votre rémunération.

Le moine fit à nouveau mine de s’intéresser à la salle afin de ne pas avoir à répondre à la seconde question embêtante de la rôdeuse. Puisqu’il avait fait les vœux de ne jamais mentir, il valait mieux omettre de répondre quand on ne voulait pas répondre à une question compromettante. Même si celle-ci n’était qu’un simple nom salit par le déshonneur.

Si Rak réussit à se lever rapidement, ce ne fut pas le cas de Broxigar. Ce dernier souhaitait rester encore un petit peu au chaud sous ses draps. Les derniers jours avaient été forts en événements et en émotion… Et malheureusement, certains signes n’annonçaient pas une accalmie avant un moment. Il appréciait donc au maximum le confort de ce lit qui allait lui sembler bien moelleux quand il dormirai sur sa paillasse à la belle étoile.

Ainsi il se retourna dans son lit et répondit à Rak par quelques murmures incompréhensibles. Lorsqu’il entendit la porte claquer il tenta de retrouver le sommeil.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour comprendre qu’il n’y arriverai pas… Son ventre lui faisait encore mal, mais il y avait un autre sentiment qui ne lui était pas inconnu : la faim. Si cette nuit fut réparatrice, elle n’avait pas pour autant remplit son ventre.

C’est ainsi qu’à contrecœur, il sortit de son lit et se prépara pour rejoindre ses compagnons. Se remémorant les événements de la veille, il prit tous son équipement. Même à l’intérieur de ces murs, il ne semblait pas être en sécurité. Une fois prêt, il quitta la chambre et rejoint la salle commune.

Arrivé à destination, il se servit un copieux petit déjeuner puis chercha ses amis. Ce n’était pas chose facile parmi tout ce monde. Finalement après quelques instants, il réussi à les repérer. Rak et Inwen étaient assis à une table en compagnie de deux personnes que le prêtre ne reconnaissait pas. Il fallut qu’il se rapproche avant de reconnaitre le moine. Il se dépêcha de les rejoindre, un grand sourire aux lèvres.

¤ Ouf quel soulagement. Apparemment, les moines d’Ilmater se sont bien occupés de lui. En tous cas, c’est une bonne chose qu’il nous ait rejoins, il ne va pas être de trop si nous partons aujourd’hui. ¤

Arrivé à la table, il posa son assiette et alla directement serrer la main du grand humain comme pour se prouver qu’il n’avait pas des visions.

-Cranedoeuf ! Heureux de te voir sur pied et en pleine forme apparemment. Je dois t’avouer que j’étais sceptique sur ton cas quand nos routes se sont séparées. Ce sont les Ilmateris qui t’ont trouvé un remède ou c’est juste passé avec le temps ? Il retourna s’assoir devant son assiette, puis prenant conscience des autres personnes assises s’excusa : "Hum, désolé. Je vous ai peut être coupé ?" Puis s’adressant à l’inconnu : "Ah et décidément je manque à tous mes devoirs ! Il ne me semble pas que nous ayons été présentés. Broxigar Caladaï, fidèle de Kossuth, pour vous servir."

Finalement, il s’intéressa au contenu de son assiette, indiquant aux autres qu’il leur laissait la parole.

Le coeur de Rak battait d'allégresse. Autour de sa table se trouvaient toutes les personnes qui comptaient le plus pour lui dans le monde d'en haut.

Quel plaisir de partager à nouveau un repas avec Broxigar et Crâne d'Oeuf ! La dernière fois qu'ils s'étaient ainsi retrouvés attablés tous les trois, c'était à l'auberge de Fort Olostin. Et de voir ses deux amis entretenir maintenant de bons rapports, le rendait plus joyeux encore.

De plus, la présence d'Inwën le réconfortait également. Le combat avait fait disparaître les dernières réticences qu'il nourrissait envers la demi-elfe.

¤ J'espère qu'elle pourra se joindre à nous. ¤ pensa le nain d'écu avec force quand Crâne d'Oeuf expliqua à la rôdeuse la mission qui les attendait tous les trois.

Resté silencieux depuis qu'il avait attaqué son assiette maintenant vide, il vida le reste de bière que contenait sa choppe avant de frotter sa bouche du revers d'une manche. Puis, repu, il considéra ses interlocuteurs un à un avant de s'exprimer.

- Crâne d'Oeuf, je suis assez d'accord avec ce que vous pensez de notre mission. Mais au moins, on pourra quitter cet endroit qui ne me dit rien de bon. Et en gagnant de l'argent.

Le guerrier se tourna vers la demi-elfe :

- Inwën, si tu veux venir avec nous, presse-toi d'aller voir Dhalzel. Avec tout ce qui se passe, un guide de plus ne serait pas du luxe.

Puis il adressa un sourire à Broxigar :

- Tu vas bien mon ami ? Tu as mis du temps à te lever. A moins que cela ne soit que de la fatigue ?

Le nain d'écu lissa sa barbe d'un geste inquiet.

¤ Dhalzel! Ca m dit rien ce nom, jsais même plus comment s’appellent ceux que j’ai vus hier avec tout ça! J’ai été embauchée par la maison mais ils ne m’ont pas dit pour qu’elle mission c’était! ¤

La rôdeuse finissait son repas en regardant les trois hommes converser. Ils semblaient vraiment ravis de se retrouver et leur bonne humeur faisait plaisir à voir, surtout celle de Rak, le nain guerrier. Ils avaient réussi à lui faire oublier l’espace d’un instant les regards appuyés des autres hommes présents dans la salle commune. Inwën avait notée que William avait esquivé la question sur son nom de baptême, feignant de n’avoir rien entendu. La demie n’avait pas insistée, réalisant que le sujet devait être tabou pour l’humain.
Oubliant rapidement la chose, Inwën se concentra sur ceux pourquoi elle était là!

- Messire Crâne d’œuf! Est-ce que vous pouvez me dire si vous vous souvenez de quelques choses qui vous aurait marqué lors de l’attaque de ces elfes? Comme je vous l’ai dis y à un instant, je suis en mission et mes employeurs m’ont envoyés ici pour récupérer des informations sur ces attaques meurtrières et comprendre pourquoi ils agissent ainsi! Toutes choses suspectes peuvent m’être utile. Vous aussi Rak et vous Broximar, il me semble que je vous l’ai déjà demandé mais réfléchissez bien!

Malgré son jeune age, la demie pouvait faire preuve de maturité et de sérieux. A cet instant, les trois compagnons avaient devant eux une femme déterminée au regard soucieux mais plein de détermination.

William vit arriver le moment qu’il redoutait assez rapidement. Le prêtre des flammes venait de faire son apparition. Il s’approcha de la table, les ayant remarqués et le salua.

¤Il a l’air bien content de me voir en vie celui-là. Enfin, Will’, ce gars t’a sauvé la vie, tu ne peux continuer de le juger seulement sur ses croyances ! Il ne semble pas être comme les autres de son culte. Tu lui dois de bonnes excuses et le respect qu’il t’a témoigné. Tâchons d’être plus amical, à l’avenir.¤

Le moine se leva, l’air toujours aussi absent et alla se planter juste devant le prêtre. Là il frappa son poing contre son cœur et dit sans l’ombre d’un sourire :

-Je suis content de vous revoir, Broxigar, fidèle de Kossuth. Je vous dois la vie et je jure de m’acquitter de ma dette d’honneur. Je vous ai peut-être jugé par le passé, mais sachez que ce temps est révolu. Je vous accorde pleinement ma confiance. Si par ma maîtrise du corps et de l’âme, je peux vous aider, je le ferai.

Le moine adressa un petit clin d’œil au prêtre, presque imperceptible. Tellement que celui-ci aurait bien pu l’imaginer. Le fidèle d’Eldath se rassit et ajouta :

-Il n’y a pas eu de remède à ma guérison. Les Ilmaterris ont soignés mon corps mais seul Eldath a sut ramener mon esprit meurtri.

Après ces brèves retrouvailles, Rak répondit à la question de Crâne d’Oeuf. Il disait, lui-aussi ne plus avoir tellement confiance. La nouvelle réjouit le moine mais il n’en laissa rien paraître. Puis, il s’adressa à son bon ami.

-Je ne vous en parlerai pas plus en ces murs de peur que des oreilles indiscrètes nous entendent. Toutefois, sachez que ma motivation n’a jamais été l’argent et ne le serra jamais. L’envi de vous aider, Rak, m’a guidé ici. Et c’est là une bien meilleure motivation qui ne peux être achetée. C’est pourquoi je ne me joindrai pas aux hommes dans cette affaire avant d’en avoir découvert plus sur ce conflit. Je ne suis pas cette bande de chasseur, Rak, mais bien vous, car votre cœur et pure et vos intentions sont bonnes.

Inwen ne tarda pas à l’interroger pour lui soutirer quelques informations sur les elfes.

¤Ainsi, elle travaille à savoir ce qui se passe, elle aussi. Une sage mission. Je me demande pour qui elle enquête.¤

Le moine se retourna vers elle et parla tranquillement.

-J’ai appris certaines choses au sujet des elfes dont je ne traiterai pas ici. Pour la même raison spécifiée à notre ami Rak. Sachez toutefois que je travaille en votre sens bien plus que dans un camp ou dans l’autre. Je serais heureux que vous vous joignez à nous, rôdeuse.

Crâne d’Oeuf se retourna vers ses deux autres compagnons.

-Quand partons-nous ?

Les paroles de Crâne d'Oeuf réchauffèrent le coeur de Rak. Il avait là un ami, c'était indéniable.

- Merci pour tes paroles, ami. Tu ne regretteras pas de me suivre, certifia-t-il d'un ton chaud. Et pour l'argent, tu sais, je cherche pas à en gagner à tout prix. Mais sans argent, on ne peut rien faire dans ce monde. Tu peux peut-être te nourrir de bonnes paroles, mais un corps de nain comme le mien, il faut des bonnes choses comme de la bière et des pommes de terre. En tous cas, restons vigilant pour cette mission, et ouvrons les yeux.

Le guerrier se tourna ensuite vers la rôdeuse et réfléchit un moment avant d'exprimer ce qui le préoccupait.

- Inwën, c'est bien de te vouloir savoir ce qui se passe autour de ce fort. Mais tu nous demandes de te donner des renseignements, que tu veux donner ensuite à tes employeurs. Avant de t'en dire plus, j'aimerais que tu nous dises qui ils sont. Oui, pour qui travailles-tu ?

Le nain d'écu n'avait pas parlé d'un ton dur, mais sa voix laissait clairement comprendre que l'on en était plus à des faux semblants.

Vingt Quatrième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
24e Eleinte 1372 (CV)

MJ
Narration: Tous

Lieu :Pavillon de Chasse de la Maison Eirontalar..
Temps : /
Moment : Entre 9H et 1OH du matin

nwën venait de trop parler, elle s'en rendit compte quand le silence s'imposa autour d'eux et que des visages se tournaient imperceptiblement vers leur table. Non seulement la novice de la confrérie accordait sa confiance trop rapidement mais elle parlait ouvertement, dans un territoire dont elle n'avait aucune maîtrise. Les recommandations de Lomiòn lui revinrent aussitôt à l'esprit, parler de la confrérie ou se targuer d'appartenir à une guilde dont la principale mission était de veiller sur l'équilibre et protéger les communautés sylvestres se révélaient suicidaires dans un environnement qui n'accordait du peu ou pas du tout d'importance à ce genre de chose. Elle mettait sa propre vie en danger...

On tira des chaises en arrière, des hommes portant armes et à la carrure imposante se levèrent dont un des sergent de la Maison Eirontalar qui s'approcha de la table des compagnons. Il dévisagea Serg et le cocher qui jusqu'ici s'était bien gardé de parler, termina sa pinte et laissa la chaise libre à l'homme avant de quitter presque précipitamment les lieux. Après tout, cette affaire ne le regardait pas.

Le sergent prit place à la table comme s'il accompagnait des vieux amis mais quand, il prit la parole, son ton n'avait rien d'amical.

- Alors comme ça on es en mission et vos employeurs veulent que vous récupériez des informations. Ma petite dame, il va vous falloir vous montrer plus explicite...Qui sont ces employeurs?

L'homme jeta un bref regard à l'un des gardes qui s'était levé en même temps que lui.

- Tarl, va donc chercher messire Dhalzel, il va être ravit.

Le garde s'éxécuta tandis que l'atmosphère s'alourdissait brusquement.