Promenons-nous dans les bois, Chapitre 1

21e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Haute-Forêt, Nord Sauvage.
Temps : En changement
Moment : Midi

MJ
Narration: Nob Sombreterre et Cyprien

Nob: connaissances (Religion)DD 15 : 14 (Dés) + 3= 17 Réussite

yprien avait raison, la jeune grugach avait offert son existence pour sauver cet enfant, elle l’avait payé de sa vie mais sa mort était juste et honorable et sans nul doute, son voyage vers Arvanaith se ferait en paix, avec le sentiment d’avoir accomplit son devoir. La Seldarine veillerait à ce que cet enfant rejoigne les siens mais en attendant une éventuelle intervention divine, l’enfant se retrouvait sous la responsabilités des deux novices, d’une druide et d’un prêtre sagespectre. Comme le disait le vieil adage d’une terre lointaine, Aide toi et le ciel t’aidera et c’est ce que Cyprien comptait faire. Le ciel était en changement, le mauvais temps allait revenir et se promener avec un enfant en bas âge sous des averses torrentielles était une hypothèse qui ne semblait pas trop plaire au roublard. Il restait encore quelques heures de marches avant qu’ils ne sortent de la forêt et l’idée du prêtre déplaisait à Cyprien. Il s’adressa à l’ensemble de ses compagnons.


- Nous ne pouvons pas faire marche arrière et rester ici serait suicidaire. La pluie et le froid mettraient en péril l’enfant. Il serait stupide qu’il lui arrive quelque chose alors qu’il vient de survivre à un grand péril, l'elfe des bois indiqua du doigt le ciel, Le soleil est à son zénith et ils reste de nombreuses heures avant que la nuit arrive. Mettons à profit ce temps pour prendre de l’avance et avec de la chance, nous parviendrons à trouver une grotte quelconque ou un arbre creux pour y passer la nuit !

Le sagespectre écoutait d’une oreille distraite, pour l’heure offrir une dernière demeure à la jeune elfe verte était son seul souhait. D’après ce qu’il connaissait des cérémonies funéraires des elfes sauvages, des rites très différents d’un clan à un autre. Certaines portaient le corps en terre sans autre formalité et célébraient ensuite l’esprit de l’elfe qui l’habitait auparavant. D’autres procédaient à l’incinération, seul moyen de pour libérer véritablement l’esprit de ses liens avec ce monde, car cela empêche quiconque d’utiliser son ancien corps à des fins néfastes. Dans tout les cas, aucun corps n’était abandonné sans rite.

MJ
Narration: Burd’hyme et Lhamo

’elfe noire ne pouvait se résoudre à rester près de l’enfant et de Burd’hyme, une présence qu’elle trouvait particulièrement oppressante. Préférant pour l’instant se retrouver seule, elle inspecta les alentours avec une vigilance accrue, portant sur le regard des chiens, elle inspecta leur pelage, et leur fourrure. Ils étaient bien nourris, bien entretenu. Ce n’étaient pas des bêtes de salon, non loin de là. Un détail la frappa, sous chaque cuisse des bête était présent une marque certainement gravée au fer rouge, un cercle dans lequel était entrelacé les lettres T et E.

Non loin de là, Burd’hyme jeta un coup d’œil à la drow, il semblait que la druidesse ne songeait même pas un instant à se soigner et sa cuisse présentait une vilaine blessure. L’elfe sauvage embrasse l’enfant sur le front et s’assit quelques minutes pour le poser sur ses genoux. Elle défit son écharpe et la noua de façon à pouvoir transporter la fillette sur son ventre, comme le faisait les femmes de sa tribu. Avec délicatesse, elle la cala et le bébé poussa un soupir d’aide. Après trois tentatives d’attraper son pouce, la petite y parvint et se mit à téter avec insistance. Heureuse de voir l’enfant s’adapter si facilement à elle, l’ensorceleuse se leva et se dirigea vers Lhamo tout en extirpant de son sac un onguent.

- Nous devons en priorité nous assurer de notre bonne condition physique. Je vais vous soigner et après, nous pourrons y voir plus clair.

Lhamo releva immédiatement la main en signe de déni.

- Ne gaspille pas cet onguent pour moi. Cela n’en vaut pas la peine. Ses mots sonnaient davantage comme ‘ je n’en vaut pas la peine ‘. « Tu en auras hélas peut être besoin un jour. Je suis vivante et en bonne santé. Un peu d’eau fraîche et un simple cataplasme d’herbe suffiront amplement. »

Au lieu de s’attarder sur sa plaie cependant, elle l’ignora parfaitement, poursuivant son inspection. Nob Sombreterre s’occupait désormais du rituel, elle l’aiderait au moment voulu pour enfouir l’elfe sauvage mais pour l’instant elle désirait attirer l’attention de Cyprien sur les tatouages qu’elle avait remarqué. Si de premier abord le roublard lui avait apparu désagréable, hautain, et prétentieux, comme se devait l’être un elfe civilisé d’après sa faible expérience, elle commençait doucement à découvrir ses qualités et à le trouver, si pas sympathique, du moins plus aimable.
Elle considérait toujours cette mission comme la sienne, et par fierté elle aurait sans doute gardé ces informations pour elle, préférant poursuivre sa route de son côté. A présent, les trois compagnons qu’elle avait rencontrés par hazard s'étaient suffisamment impliqués, même sans le vouloir, pour qu’elle ne leur fasse cet affront. Ils avaient cependant mieux à faire désormais, et se devaient de protéger l’unique survivante du drame. C’est avec une pointe de regret qu’elle renonça à leur aide, celle de Cyprien aurait été d’autant plus précieuse qu’il lui semblait particulièrement intelligent.

¤ Pas assez pourtant que pour faire la différence entre une drow et une fille à la peau noire.¤

Son visage était encore marqué par les larmes qui avait coulé et la poussière de ses mains qui s’étaient collées, formant deux sillons sales comme ceux qui parent les joues des morveux. Elle interpella l’elfe des bois d’un ample geste de la main.

- J’imagine qu’il vous faudra regagner au plus vite le Fort, surtout avec un tel compagnon dit elle en désignant le bébé d’un mouvement de tête « Je me sens votre obligée, et je vous accompagnerais volontiers si je n’avais cette énigme à résoudre. Comprenez moi, les événements de la journée démontrent à quel point il est important que je découvre le fin mot de cette histoire. »

Malgré son ton sans chaleur, on pouvait y déceler une grande sincérité.

Le refus de Lhamo n'étonna que peu l'Ensorceleuse. Même totalement absorbée par son nouveau "bagage", Bur'dhyme avait maintenant remarqué que la Drow était tellement affectée par la mort de la mère du bébé, que se soigner ne comptait plus à ces yeux. Peut-être par fierté... Pas étonnée, mais tout de même un peu déçue de ne pas pouvoir apporter son aide, l'Elfe Sauvage rangea prestement son flacon, ponctuant son action d'un sobre:

-D'accord, comme vous voudrez.

Bur'dhyme resta là un moment sans bouger, le regard dans le vide, ne sachant que faire pour sa supérieure, jusqu'à ce que celle-ci appelle Cyprien. Il était question qu'elle seule élucide le mystère, et que le reste du groupe continue son aventure vers Fort Noenar. Le souhait le plus cher à présent, dans la tête de l'Ensorceleuse était effectivement de trouver un lieu pour nourrir la petite, elle n'avait rien à disposition au cas où celle-ci se mettrait à brailler de faim. De plus, il était inconcevable de mener un combat avec le bébé attaché sur le ventre de la sorte. Mais laisser Lhamo finir seule ce qu'ensemble ils avaient commencé ne pouvait non plus se faire.

Bur'dhyme pensa alors à une alternative. Elle se devait d'en faire la proposition, bien que cela lui en coûterait sûrement si les autres acceptaient de faire ainsi. Sans attendre la réponse de Cyprien, elle s'exprima en se faisant violence pour mettre un peu de conviction dans son discours :

-Lhamo, vous ne pensez pas mettre fin à ce drame toute seule, nous ne parlons plus de chiens à présent, mais peut-être de puissants sorciers. Qui sait jusqu'où cette enquête pourrait nous mener ? J'estime que nous devons rester tous ensemble pour cette nouvelle mission. Par contre, il rsete le problème du bébé Elfe. J'aimerais proposer une chose. Cyprien et vous, restez ensemble dans les environs, Nob et moi partirons en direction du village le plus proche, pour mettre Ellifain entre de bonnes mains. Nous vous rejoindrons ensuite, et enfin, quand tout sera arrangé, nous récupèrerons la petite, pour la rendre à son village... Si tout se passe bien.

Au fur et à mesure qu'elle avait parlé du bambin, sa voix avait inévitablement tremblé. Pourrait-elle au moins se séparer de lui, alors qu'elle éprouvait déjà de l'amour pour cette mignonne petite chose ? Durant son discours, son regard s'était aussi progressivement tourné vers le Halfelin. Elle espérait son soutien, alors qu'elle craignait plutôt des remontrances en ce qui concernait les deux autres. Maintenant, elle caressait les joues de la gamine, le fixant intensément, mais tendrement.

Nob travaillait dure, cherchant à rassembler assez de bois pour une crémation, cette coutume était assez répandu même chez les elfes et si cela n’etait pas les usages de ce clan, il etait préférable à une absence totale de cérémonie. Certes, un feu pouvait mettre sur leurs traces les maîtres de la meute, mais il pouvait également attirer des parents du petit d’elfes et puis, ils n’avaient de toute façon pas de quoi creuser le sol. Autre question, ils ne pouvaient pas non plus décemment s’encombrer d’un bébé pendant longtemps et il semblait urgent de rejoindre une communauté civilisé.
Ecoutant d’une oreille ses compagnons, il comprit que Lhamo envisageait de continuer son voyage seule s’opposant en cela à la frêle Bur’dhyme. ¤ Par ma foi, quelle troupe disparate, une mystérieuse drow, deux elfes voyageant ensembles mais dont finalement, je ne connais pas vraiment le but et un Halfelin perdu au milieu, ajoutez à cela un bébé loin des siens ¤ Se redressant quelque peu, il se rapprocha du groupe notant que la jeune elfe le regardait avec une lueur d’espoir et il réalisa ¤ quoi ? par ma foi, me pense t’elle le mieux adapté pour l’aider avec un bébé ? J’aurais pensé que son choix ce serait posé sur Cypriens, ne sont ils pas de la même confrérie ?elle a par contre raison sur un point, une séparation me parait bien inutile, Lhamo nous cacherait elle encore des informations ? ¤

-Hum, je ne sais pas si je suis le plus adapté pour accompagner dame Bur’dhyme, ne pouvant l’aider à porter le bébé mais assurément, elle à raison, nous séparer maintenant serait une erreur. D’ailleurs, je ne vois pas l’urgence d’une telle séparation .Regardant franchement Lhamo "A moins que vous n’ayez une idée en tête ? Car franchement, je vous vois mal errer au hasard alors qu’a fort Noenar, nous aurons la possibilité d’en apprendre plus, notamment si des humains sont liés à cette affaire. D’ailleurs, pendant que je prépare les rites pour la défunte, il serait bon de voir si les traces des molosses survivants nous donnent une idée de la direction prise, j’imagine que ces bêtes n’etaient pas perdu en foret et se trouvaient fort capables de retrouver leur chemin."

Le Hin commençât à retourner à sa tache avant de se retourner pour s’adresser à Cypriens et Bur’dhyme.

-D’ailleurs, à ce propos, je m’engage, je m’engage, mais il me semblait que vous aviez vous même une mission de votre ordre à entreprendre ? Excusez moi d’être si abrupte mais rester dans l’ignorance alors que les morts s’accumulent me rend de mauvais poile.

Laissant sa phrase en suspend, il attendit de voir si de plus amples explications allaient êtres données.

Cyprien restait prévenu contre lui-même après la façon dont il avait mené la rencontre avec Lhamo. Il fit donc de grands efforts pour s’exprimer d’un ton qui témoigna justement de sa préoccupation pour l’enfant sans donner l’impression d’être péremptoire avec ses compagnons.
Il fallait sauver l’enfant. C’était comme si le combat continuait et qu’ils n’avaient pas gagné encore. Cette fois pas de molosse mais le temps et bientôt les éléments !
D’un autre côté, il était sensible au souci de Nob d’honorer la victime et de conduire une cérémonie funéraire. D’une certaine façon, il aurait même aimé faire pareil pour les autres dépouilles ; celles du campement.

¤ Par la Seldarine ! Comment bien faire ? Les autres cadavres sont déjà calcinés bien sûr et, a priori, ils ne seront pas une proie appétissante pour les animaux... ¤

Il écarta ses bras pour les laisser retomber bruyamment sur ses hanches en signe d’impuissance – Toutefois, au dernier instant, il freina son bras blessé - Que tout cela était compliqué !

Avec la même confusion qui avait présidé leur combat, chacun de ses compagnons résolvait pour sa part sa conduite et entreprenait de s’y tenir sans aucune concertation avec les autres … :
Lhamo regrettait mais estimait devoir rester; Bur’dhyme était convaincue qu’il fallait amener l’enfant au plus vite à la civilisation mais n’était pas contre que la Druidesse reste pour peu que Cyprien lui tienne compagnie; quant au Sagespectre, il brûlait de faire son bûcher mais pour reste, était plus que circonspect sur l’intérêt de se séparer.

Le Sae-tel’quessir retint un soupir… il savait ce qu’il fallait faire, mais il doutait d’avoir les qualités, le charisme, pour réussir. L'Elfe noire, si elle avait été moins touchée directement par les évènements, aurait sans doute fait une meilleure conciliatrice que lui.
Il ne lui restait qu’à faire de son mieux.

- Ecoutez, voilà ce que je propose : Pendant que Bur’dhyme essaie de faire boire la petite, rassemblons tous les trois assez de bois pour faire le bûcher. Ensuite, partons tous ensemble en direction de fort Noenar trouver un abri. Là, nous nous concerterons et arrêterons une position commune.
Je pense que nous sommes à environ un jour et demi du fort. Ce n’est que l’affaire de 3 jours, Lhamo. Si toutefois vous estimez devoir rester, vous nous quitterez ce soir ou demain matin sans vous être éloignée beaucoup du lieu de vos investigations...
Il faudrait peut-être contacter la confrérie dès maintenant pour avoir des précisions ce soir ?

Joignant le geste à la parole, il se mit à aider le Prêtre Halfelin à ramasser du bois. A un moment où ils étaient suffisamment proches, il lui glissa :

- Notre mission consiste juste à rencontrer quelqu’un à Fort Noenar. Je n’en sais pas plus.

Tandis qu’il collectait des rondins, il ne pouvait s’empêcher d’inspecter les arbres alentours.
Il ignorait comment un bébé si jeune supporterait un peu de sucre dans son eau, mais il ne se poserait vraiment la question que s’il trouvait un peu de miel ou des érables.

Quelques heures plus tôt, à Thüldae :

Isòrion n’arrivait pas à se concentrer, ses pensées vagabondaient. Il se revit enfant , en train de jouer sur les bord d’un lac au clair de la lune avec d’autres enfants de son clan. Des adultes les surveillaient et là, sans vraiment s’attendre au pire. On riait, on dansait, l’insouciance de la jeunesse. On leur avait bien dit de ne pas s’éloigner mais à l’approche de l’adolescence, on veut se croire plus fort que les autres et c’est là que les drames arrivent. Lui et deux de ses frères s’étaient éloignés, échappés à la surveillance des adultes. Ils ne voulaient pas aller bien loin, une petite excursion nocturne seulement mais ce n’était ni le bon jour, ni la bonne heure. Deux drows étaient tapis dans l’obscurité, ils tombèrent presque nez à nez. Des adultes, des guerriers, armés jusqu’aux dents. Le choc, une tentative de résistance sommaire mais inutile. Il dégaina son coutela mais que faire face à des elfes noirs dont les capacités martiales étaient bien supérieures à celles d’un enfant elfe des bois. Il s’était retrouvé à terre, un voile rouge devant les yeux, puis le trou noir. Deux semaines d’inconscience puis le réveil, une douleur intense à l’estomac.

Ses deux frères étaient morts, la Seldarine avait décidé de son sort, il avait survécu à ses deux ainé qu’il chérissait tant et il avait développé à l’égard des elfes noirs une haine tenace, un sentiment qu’il croyait ancré en lui à jamais mais qui avait vacillé à la vue de Lhamo. Il avait crut déceler quelque chose dans le regard de l’elfe noir, quelque chose de bon qui dénotait à la noirceur de la peau et de l’âme de ses frères de races.

La douce voix de Linwëline le tira de sa contemplation.

’ ’

Une immense carte de la Haute-Forêt trônait sur l’un des murs, celle qui dirigeait la diplomatie de Thüldae fit courir machinalement ses doigts sur les lignes qui matérialisaient la frontière de la plus grande forêt du Nord. La Confrérie des Gardiens Sylvestres ne représentait pas grand-chose dans cette immensité, mais petit à petit la guilde se faisait un nom en respectant fidèlement ses principes de défenses de la nature et des communautés sylvestres partout où le besoin s’en fait sentir et si leur modeste moyen le leur permettait.

- En ce moment Isòrion, tu ne penses pas comme il faut, tu ne prends en comptes que les obstacles qui se dressent devant nous, envisageant même que nous sommes devants une situation insoluble…je ne suis pas d’accord et cela ne te ressemble pas !

Linwëline adressa un léger sourire au maître de la confrérie.

- Pense à la solution, pas au problème. Et nous avancerons.

Isòrion savait que l’elfe de la lune avait raison mais il rechignait à lui répondre. Il détourna son regard et affronta le visage souriant de la prêtresse. Linwëline se rapprocha en posant la main sur l’avant bras du rôdeur.

- Je ne peux que pour l’instant faire des hypothèses. Il nous faut enquêter et rassembler des informations avant que nous puissions agir.

La voix de la jeune femme était tranquille et calme. De nouveau elle avait raison. Isòrion acquiesça.

- Beaucoup de chose à voir et à régler. Mais comme le dit le vieil adage chaque chose en son temps. Burd’hyme devrait avoir mon message d’ici quelques heures.

L’elfe des bois s’approcha de la carte et plaça un doigt sur le velin.

- Ils doivent se trouve dans cette zone où ils s’en approchent. Ils arriveront en périphérie de la Haute-Forêt d’ici ce soir et le premier hameau qu’ils rencontreront au-delà de la lisière sera celui où réside Ethan et sa maison sera reconnaissable entre toute. Cyprien et Burd’hyme pourront prendre un peu de repos et prendre connaissance des révélations du forestiers.

- Et pour la druide ?

Isorìon dévisagea longuement Linwëline.

’ ’ ’ ’ ’ ’

La Gardienne de l’harmonie ne répondit pas. Isòrion avait prit sa décision.

21e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Haute-Forêt, Nord Sauvage.
Temps : En changement
Moment : 13h

MJ
Narration: Tous

e bûcher funéraire était prêt, une légère brise agitait les lieux et au loin, ciel gris virant au noir, coup de tonnerre et l’air ambiant chargé d’humidité ne laissait aucun doute sur le déluge à venir. Ils allumèrent le feu et chacun d’entre eux regarda les flammes recouvrir le corps de la défunte et pendant l’heure qui suivie, ils restèrent là, immobile. Même l’enfant s’était assoupit. C’est là que la réponse de la confrérie des Gardiens Sylvestres parvint aux oreilles de l’ensorceleuse sous la forme d’un papillon de bois et d’herbe, qui berçant avec tendresse l’enfant prit connaissance du message d’Isòrion. De son côté , Nob allait dire quelques mots pour le repos de l’adolescente, il espérait que le frère et la sœur de race de la défunte feraient de même.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Bur'dhyme,

Je ne te cacherais pas ma surprise et ma déception en lisant ton message plus que succinct. Tu me demandes des informations sur une certaine Lhamo alors je te répondrais qu’elle se trouve être une envoyée spéciale de son ordre qui collabore avec la confrérie pour résoudre une enquête sur une vague de massacres concernant des communautés elfiques de la Haute-Forêt. Elle dispose de la broche du Loup Argenté qui l’identifie comme étant une des nôtres et qui la préserve un tant soit peu des agressions typque dont elle peut faire l’objet de par ses origines. En tant que novice vous devrez donc lui apporter aide et soutien dans son entreprise mais pas avant d’accomplir votre mission.

Vous devez rejoindre à proximité de la Haute Forêt, sur la route menant à Fort Noénar un informateur de la confrérie, Ethan Lanford. Vous ne pouvez pas manquer sa demeure, une tête de loup argenté empaillé surplombe son pas de porte. Il devrait vous éclairer et je l’espère vous apporter quelques informations supplémentaires sur cette affaire.

Je reste à votre disposition, n’hésitez pas à me contacter,

J’ajouterai également qu’il est primordiale que toi et Cyprien agissiez de concert, vous formez une équipe, les actions des uns et des autres peuvent avoir des conséquences fâcheuse alors la cohésion est de mise et la concertation également.

Que l’équilibre vous garde tous les deux,

L’odeur de chair brulée était oppressante mais au moins, la pauvre défunte connaitrait le repos éternel. Soudain, comme un brusque retour à la réalité, les cris d’un bébé affamé se firent entendre et si les première minutes, tout semblait aller bien, mais tout empira subitement quand le petit corps fut secoué par de lourd sanglot. Burd’hyme sentait la situation lui échapper. Entre l’enfant en pleurs et les paroles d’Isòrion à retransmettre à Cyprien et par la même occasion aux autres, elle se sentit l’espace de quelques secondes légèrement dépassée.

Le moment était venu de faire ses adieux à la jeune Elfe Sauvage. Le bûcher était prêt à s'embraser. Bur'dhyme n'avait pas beaucoup aidé aux préparatifs, contrairement aux autres, mais elle estimait qu'ils comprendraient du fait qu'elle portait Ellifain, fusse-t-elle endormie. L'Ensorceleuse n'en était pas moins émue pour autant, et à l'instar de Nob, allait se préparer à dire quelques mots à la malheureuse défunte.

Mais alors qu'elle se rapprochait, un étrange petit papillon voleta au niveau de ses oreilles et lui fit parvenir la réponse d'Isorion. L'Elfe Sauvage, qui s'attendait à un message rassurant et la félicitant pour sa prudence, tomba de haut. Elle avait en réalité fait une énorme bêtise. Et le contenu du message lui fit prendre consciene de quelques choses. Elle avait agi trop tôt, trop hâtivement et surtout, sans tenir compte des recommandations de Cyprien. Pire encore, les soupçons qu'elle avait émis pour Lhamo s'étaient révélés obsolètes, quelques heures à peine après l'envoi de son propre message à la confrérie. Elle avait agi d'une manière très irréfléchie, et elle perdrait sûrement des points à caue de cela pour son entrée chez les Gardiens Sylvestres.

Bur'dhyme était figée sur place, morte de honte. Si l'un de ses trois compagnons la regardait en ce moment même, il allait se poser tout un tas de questions. Malgré tout, elle se força à faire comme si de rien n'était. Annoncer une telle nouvelle aux autres allait lui coûter énormément, peut-être ne valait-il mieux ne rien dire. Lhamo, qui était déjà plus que perturbée par la mort de la mère du bébé, n'avait pas besoin d'entendre ça. Et Bur'dhyme n'avait pas besoin de subir les possibles accès d'humeur d'une Drow à qui on aurait causé ce genre de tort. Il était donc clair que ne rien raconter de tout ça était le mieux à faire pour tout le monde. L'Elfe Sauvage se détendit un instant, en arrivant à cette conclusion.

Sauf que... Même si elle parvenait à garder cela pour elle, elle était membre de la confrérie. Cela signifiait qu'à supposer qu'ils survivent à cette aventure, ils reverraient Isorion plus d'une fois. Et vivre cette situation tout en gardant le secret était impossible, d'autant plus qu'il pouvait à tout moment prévenir les autres de l'acte irresponsable de Bur'dhyme. Cette alternative s'annonçait encore plus désastreuse que de tout dévoiler finalement.

L'Ensorceleuse sentit son coeur s'emballer en regardant tour à tour ses compagnons... Elle s'imaginait déjà Lhamo la fixer avec rage, Cyprien baisser la tête en signe de déception. Nob serait peut-être celui qui la blâmerait le moins, mais il n'allait certainement pas la défendre non plus. Elle devait être forte et assumer ce genre de choses, sinon son intégration dans la guilde lui serait à jamais refusée. Elle inspira donc profondément, et se prépara prendre la parole.

C'est à ce moment que la petite dormeuse choisit de se réveiller, et de réclamer à manger. Ses pleurs gagnèrent rapidement en intensité, et Bur'dhyme était incapable de la calmer. L'accumulation des deux problèmes mit l'Ensorceleuse dans une situation plus que délicate. Elle était maintenant presque certaine que tout le monde la regardait... Il fallait qu'elle le fasse, mais elle n'arrivait pas à faire taire la gamine. Bur'dhyme perdit patience, s'assit par terre et commença à pleurer, plus silencieusement que Ellifain, toutefois.

Malgré tout, elle trouva la force de parler, et elle déclara à haute voix, couvrant les cris du bébé :

-J'ai quelquechose à vous dire, à tous. J'ai très mal agi et je m'en veux terriblement à présent. Lhamo, j'ai envoyé un message à Isorion ce matin pour lui demander si tu étais vraiment un membre de la confrérie. Je suis désolée, j'ai même agi à l'inverse de Cyprien, et lui-même ne savait rien de tout cela. Isorion n'a pas du tout approuvé mon comportement, et ce n'est que maintenant que je comprends, maintenant que le mal est fait. Je peux t'assurer que je n'ai plus aucun doute sur toi, à présent, mais vas-tu me croire ?
Nob et Cyprien, je m'excue auprès de vous aussi, je vous ai tout caché et j'ai même menti...

La tête basse, Bur'dhyme n'osait regarder personne. Elle pleurait toujours, et le bébé aussi. Elle sentait que la tension était à son comble, et les cris de faim du bambin n'arrangaient rien :

-Faites ce que vous voulez, maintenant que vous savez. Je vais chercher de quoi nourrir la petite. Quand je reviendrai, je serai prête à vous écouter, quoi que vous disiez.

Sur ces paroles, l'Ensorceleuse s'engouffra rapidement sous les arbres, au mépris du danger. Peut-être d'autres chiens rôdaient, et les pleurs d'Ellifain pouvaient alerter beaucoup de monde alentour. Mais elle ne pouvait pas rester face aux autres, cela lui était insupportable. Maintenant, il fallait qu'elle trouve un moyen de faire manger le bébé.

Bur'dhyme recherche des fruits ou autre chose qui pourrait nourrir Ellifain.

Cyprien n’était pas triste.
Il avait été sincère en exposant sa vision du sacrifice de la jeune Grugach à Lhamo.
Il était persuadé qu’elle était heureuse. Quelle joie avait dû être la sienne lorsque, alors qu’elle n’espérait plus rien, la petite troupe l’avait rejointe dans la clairière et s'était mis à combattre les molosses !
C’est pourquoi lorsque vint le moment du recueillement, le Sae-Tel’Quessir pensa surtout à recommander les pauvres âmes du campement à la Seldarine, car elles ne bénéficiaient pas d’une telle cérémonie.
Il espérait que ses camarades en fassent autant.
Une fois encore, il ne pouvait que se féliciter de l’apport de Nob au petit groupe. En étant à la fois loyal mais détaché des préoccupations elfiques ou ayant trait à la Confrérie, il était tout simplement plus efficace que ceux d’entre eux, Cyprien en tête, qui se laissaient aller aux atermoiements.

L’Elfe cuivré était très sensible aux signes. Aussi, il ne fut absolument pas surpris quand la petite se mis à pleurer. Il était persuadé, quoique absolument incapable de l’expliquer, que, par une intelligence naturelle fait de sensibilité et de liens immatériels, Ellifain joignait sa voix aux autre pour un dernier salut.
Bien qu’il fut intimidé à l’idée d’expliquer quelque chose d’aussi irrationnel, c’est ce qu’il s’apprêtait à évoquer en guise d’oraison, lorsque, du coin de l’œil, il vit Bur’dhyme s’asseoir et se mettre à pleurer aussi.

D’une voix forte bien qu’entrecoupée de sanglots, elle leur expliqua la raison de son accès de tristesse.

Le Roublard s'attendait à un excès de sensiblerie lié aux circonstances, aussi quand il sut le fin mot de cettre crise, il ne put se contrôler

-Mais Je t’avais pourtant recom… Oh … Oh oh oh …

Partie à cause de la tension accumulée, mais surtout en voyant, Bur’dhyme battre sa coulpe en plaçant son indélicatesse à un tel niveau de gravité alors qu’ils rendaient les derniers sacrements à une jeune elfe sauvage martyrisée, qu’un campement entier avait été détruit dans un crime d’une violence et d’une abjection inouïe, le fit hurler de rire.

En dépit de l’incongruité de sa conduite son rire cascadait par-dessus le crépitement des flammes.

- Eh ! Attends sauvageonne … Oh oh oh …. N’essaie pas d’enlever l’enfant pour toi seule, je veux être son parrain ! Vas-tu revenir enfin diablesse ! Nous prions tous ensemble et nous chercherons à manger tous ensemble. Et puis tu vas peut-être nous dire aussi ce qu’à répondu Isorion, cachottière ! Oh oh oh ...

Le fait qu’il fut plié de rire, lui permis d’éviter les branches basses sans difficulté. Il allongea donc la foulée pour rejoindre le duo larmoyant.

Elle ne parvenait pas à détacher son regard du macabre spectacle, partagée entre un dégoût profond, proche du malaise et une malsaine fascination pour les flammes dansantes, rongeant le corps déjà déformé. Sous l’effet de la chaleur la cage thoracique de la pauvre elfe enflait comme une vessie de porc dans laquelle on soufflait, donnant au reste du corps un mouvement proche de la vie, tandis que le sifflement des os et de la chair grésillante semblaient être une complainte, des gémissement malheureux. On avait presque l’impression de la voir se débattre dans le feu, et cela ajoutait au drame, une touche encore plus ...désagréable.

¤ Voilà la façon dont elles ont toutes péries ¤ ne put s’empêcher de penser Lhamo, qui excédée par les hauts-le-cœur qui l’envahissaient, fini par se détourner du bûcher.

Elle avait placé sa cape devant son nez, de façon à filtrer au maximum l’insupportable odeur qui s’était répandue dans l’air.

¤ Voilà…C’est fini…¤

La page était close, l’attention de la nouvelle druide se reporta sur ce qu’il était important de faire, sur la façon d’agir. Il était bon de laisser un temps aux sentiments d’éclore et de s’exprimer. On lui avait appris – et ce n’était guère un conseil qu’il lui était aisé de suivre – qu’à force de garder au secret ses émotions, elles finissaient par pourrir comme une viande laissée sans sel, pervertissant l’âme et corrompant le caractère. Elle avait à peine prit garde aux déclarations de Burd’hyme, à sa fuite et aux rires de Cyprien, déplacés, mais ô combien compréhensibles dans une atmosphère aussi tendue.

- Dès qu’ils reviendront, nous nous mettrons en route. Déclara t’elle d’un ton presque solennel au petit prêtre. « Nous ne trouverons pas d’autres traces intéressantes. Les chiens ont fui… »

Elle soupira. Il lui semblait désormais impossible de remonter le fil jusqu’aux coupables. Une seule solution s’imposa à son esprit.

¤ Si le fait de remonter vers le Fort ne m’apprend rien, je retournerai sur le lieu du crime et je tacherai de trouver d’autres indices. Pour l’instant, il faudra confier l’enfant au plus vite a une nourrice. La seule survivante…notre seul témoin…¤

- Que ne donnerais je pas pour pouvoir lire dans ses pensées et connaître le fin mot du mystère !

Elle avait presque crié ces derniers mots troublant le silence qui régnait depuis que les deux elfes couraient dans les bois.