Promenons-nous dans les bois, Chapitre 1

Le combat avait quelque peu fatigué Miriel, et elle n'eu aucun réconfort en délestant ses ennemis de leurs possessions, qui s'avérèrent bien maigrichonnes...
Toutefois, elle prit cinq flèches avec lesquelles elle finit de remplir son carquois, et laissa le choix aux autres de prendre, si quelque chose les intéressait.
Malgré l'idée qu'elle avait eu de les enterrer, presque vivant en réalité, quand elle vit l'acte de l'elfe des bois, elle en fut satisfaite...bien qu'elle aimait voir périr ses ennemis, voir un homme, un gueux mourir juste parce qu'il cherchait de quoi manger, et peut-être de quoi survivre simplement une nuit de plus ne la contentait pas tant que cela...

Quand le groupe fut prêt de nouveau pour le départ, remis de ses émotions et de ses blessures, elle reprit la tête, accompagnée de la druidesse, arc en main...au cas où...Elle savait que la marche qui restait était longue, et risquait de ne pas être de tout repos, aussi, elle tenta de marcher d'un pas fixe et régulier, autant que possible du moins, pour ne pas épuiser le pauvre prêtre qu'elle devinait déjà complètement à bout.

En vue de la maison du rôdeur, elle fut soulagé de se rendre compte qu'ils n'avaient rencontrer rien d'autre en chemin, rencontre qui cette fois aurait pu s'avérer bien plus dangereuse que la première...qui fut déjà malheureusement destructrice. Avant même qu'il ne soient devant le seuil de la porte, elle remarqua le rôdeur qui était dans l'encadrement de la porte, visiblement averti par quelque chose...peut-être simplement au bruit qu'ils avaient fait en arrivant. Elle n'eut à dire mot, et la druidesse non plus, et en fut soulagée...soulagée de voir que l'homme des bois se souvenait d'elle, malgré le peu de temps pendant lequel il avait pu la voir, et surtout soulagée qu'ils avaient trouvé un abri pour la nuit...pour se reposer un peu de toutes ses péripéties en tout genre...

Une fois qu'elle se fut débarrassée de son sac et de son armement, lourd et pesant, vint la question fatidique, qu'elle attendait bien sûr, et dont elle espérait, en vain, que le moment d'arrivée soit plus tardif...Aussi répondit-elle dans la même langue que celle qu'avait employé l'homme...avec douceur, et un peu de gravité dans la voix.

- Et notre état ainsi que celui de nos tuniques s'expliquer assez simplement...Tant obsédés que nous étions par cette histoire entre les elfes et les humains, quand nous vîmes sur le bord du chemin une poignée d'homme, noue avons décidé d'envoyer seul, devant, le halfelin...Il ne nous était même pas venu à l'esprit qu'ils puissent être de simples gredins, ce qu'ils étaient évidemment. S'en suivit un combat rude, dans lequel un certain nombre d'entre nous perdîmes conscience. Grâce au courage du prêtre, épuisé désormais, nous sommes tous debout néanmoins, fatigués, mais vivants.
Merci de nous accorder ce toit. Avez vous eu du nouveau au sujet de cette affaire monsieur ?

Tout ceci avait donc finalement était conté avec une certaine gravité dans la voix, mais en même temps avec un grand respect face à l'homme qu'elle avait en face d'elle...

L'exultation de fouler cette terre dura peu car il fallut se remettre promptement en route.

Cyprien aurait bien aimé faire quelque chose pour Nob très éprouvé, mais il manquait de la puissance qu'on rencontrait pourtant communément chez les Saë'Tel'Quess. Seul indemne et arrière garde du petit groupe, il devait également être prêt à toute éventualité et enfin Nob était certainement moins en danger avec sa petite taille au sol que sur les épaules du roublard.

Le voyage se passa dans le silence presque continu. La terrible bataille qui venait de se terminer rappelait à chacun que la meilleure défense d'une escouade telle que la leur, c'était encore de ne pas se faire remarquer.
Cyprien était sans doute le plus lourd du groupe et ses pieds caressait la terre sans presque s'y marquer.

Lorsqu'on arriva devant la maison tant espérée, il vit avec réconfort des petites scènes comme l'enfant qui passait la tête entre les jambes de son grand gaillard de père.

Miriel les présenta fort bien ainsi que leurs mésaventures.

Il s'avança alors et salua le forestier.
- Monsieur, Ethan si vous permettez, j'ai eu la chance contrairement à mes compagnons de ne pas être blessé. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour aider, n'hésitez pas à me mettre à contribution...

Il eut alors l'ombre d'une gêne : Devait-il parler maintenant ou plus tard, à table ?
Il lui semblait qu'il avait gagné en sagesse sur cette terre et après avoir pris les difficiles mais bonnes résolutions lors du combat, aussi il sut, même si c'était un peu brutal, qu'il devait s'expliquer maintenant. Il ne fallait pas que cet homme qui avait la courtoisie de s'adresser à eux en espruar, s'interroge inutilement sur la conduite du Saë Tel'Quess.
Il reprit donc après un petit temps avec un bon sourire, terminant du ton de la plaisanterie :
- Ethan votre espruar est excellent et c'est grand honneur que vous nous faites. Ne m'en veuillez pas si je vous réponds en commun, mais ce petit prêtre là, (il désigna Nob), ne pratique pas cette belle langue, et comme il nous a tous sauvés une fois, nous sommes, à notre grand regret, bien obligés d'avoir quelques égards pour lui ...

Le groupe avait rapidement repris le chemin de la maison de la personne qu'ils devaient rencontrer, et il y parvint sans encombre supplémentaire ; il y en avait déjà eu bien assez comme ça. Enfin, donc, les aventuriers arrivaient à la première étape de leur mission. Cette déduction apporta quelque soulagement à Bur'dhyme, mais vite accompagné d'une grande fatigue. Elle ne l'avait pas encore resentie, car constamment sur le qui-vive pendant le trajet, mais il fallait reconnaître qu'elle ne pouvait plus marcher à présent. Un bref coup d'oeil vers les autres lui apprit que seul Cyprien semblait plus en forme, et Nob était dans un état plus pitoyable encore. Alors qu'ils arrivaient à la porte et que celle-ci s'ouvrait sur le fameux Ethan, l'Ensorceleuse se mit à espérer très fort qu'ils passeraient la nuit ici.

L'humain était relativement imposant, on pouvait aisément imaginer qu'en sa compagnie, le combat mené quelques heures plus tôt n'aurait pas vu autant d'Elfes ou de Halfelin blessés. Miriel, qui le connaissait déjà prit la parole pour expliquer toute l'histoire, à la demande d'Ethan. Bur'dhyme la remercia intérieurement, car elle ne se serait pas sentie la force de le faire elle-même, surtout pour le passage concernant Ellifain. Lorsque Cyprien termina lui aussi de parler, la Grugash voulut faire de même et insister sur la politesse. Personne n'avait encore vraiment demandé si le forstier comptait bien héberger et nourrir un groupe de personnages fourbus et couverts de sang. Mais finalement, elle préfèra ne rien dire. Isorion le connaissait, cela devrait suffire. Ne trouvant rien d'autre à ajouter pour le moment, elle se contenta de hocher humblement la tête en guise de salut, et poussa Nob un peu plus en avant, puisque le Roublard avait fait mention de ce petit être.

Bien sûr, l'Elfe Verte avait de nombreuses questions à poser, mais personne n'était encore entré dans la demeure. Bien qu'elle ne connaisse pas très bien les moeurs des Humains en général, et que son clan d'Elfes ne vivait pas à proprement parler dans des maisons telles que celles-ci, il sembla à Bur'dhyme qu'on commençait déjà à parler un peu trop dehors. Elle interviendrait lorsque tout le monde sera installé, et quand la discussion aura vraiment commencé.

L’épuisement du Halfelin avait été perceptible pendant tout le trajet. Plus d’une fois il avait faillit s’écrouler sur le sol après avoir trébuché sur une racine, sa démarche était en effet peu sur et il craignait de ralentir le groupe. De plus, il était fortement perturbé par le geste de Cyprien, celui ci avait soigné l’un de leurs adversaires mais dans quel but ? ? Ces individus avaient prouvés qu’ils ne valaient pas mieux que des bêtes sauvages et dangereuses. Les dieux seuls savaient si le geste de l’elfe n’allait pas coûter la vie à de pauvres voyageurs. Certes, la foi de Nob lui avait apprit que la vie etait un don précieux mais cette même vie lui avait aussi apprit que la vie des uns dépendait souvent de la mort des autres.

En ce qui le concernait, les humains ne valaient pas grand chose, une race qui ne lui avait jusque la apportée plus d’ennui qu’autre chose. Il est vrai qu’il en avait peu rencontré mais le plus souvent, cela n’avait fait que confirmer l’idée que son peuple s’en faisait. Une race n’apportant que des problèmes et n’hésitant pas à violer le territoire des sombreterres quand l’envie leur en prenait.
Le prêtre d’Urogalan possédait encore assez de sagesse pour savoir que tout les humains n’etaient pas de la même veine mais pour l’heure, la colère se lovait au sein de son cœur et il avait bien eu du mal à ne pas cracher sur le corps de leurs adversaires. Il espérait ardemment que l’absence de sépulture condamnerait leurs âmes à une errance éternelle dans les limbes et puis….ils serviraient enfin à quelques choses en nourrissants quelques charognards de passages .

La fin du voyage lui sembla durer une éternité et sa chemise de mailles lui sembla peser des tonnes, seul sa volonté lui permettait encore de mettre un pas devant l’autre aussi fut il plus que réjouit de voir enfin la lumière de ce qui semblait être leur destination. Son soulagement fut tel qu’il réussit presque à ne pas jeter de regard de reproche à leur hôte, des amis de Miriel devaient forcément être des humains de confiances . Il n’avait put toutefois adoucir assez rapidement son regard lorsqu’il avait croisé celui du petit d’Homme. Il etait prêtre, il avait apprit bien des choses et médité sur bien des sujets mais le regard de défit qu’il avait aperçut en s’approchant avait libéré tout un torrent d’émotion contenu qu’il tenta de réprimer rapidement mais peut être pas assez vite tant la violence de celle ci l’avait surpris. Pendant une fraction de seconde, des centaines d’images de l’histoire de son peuple étaient passées dans son regard, désir de vengeance, enlèvement de nourrissons, pillages, massacres . Tout un flot de haine qui lui démontrait que le chemin de rédemption des sagespectres serait encore long. L’enfant avait été à peu prêt à sa hauteur, leur regard s’était croisé, celui ci avait il vu ? Avait il prit conscience de ce flot de haine qui avait envahit le hin à l’encontre de sa race ? Nob n’en était pas sur et il espérait que non tout en regrettant de ne pas réussir encore à ce maîtriser d’avantage.
¤ Par ma foi, ne rejette pas la faute de quelques humains à toute leur race et surtout à leurs jeunes. Si Miriel nous à emmené la, c’est que ceux ci sont différents et ce jeune d’homme n’est pas responsable des agressions que tu as subit de la part des siens. Les Sombreterres auraient chassés un groupe tel que le notre bien avant qu’il n’approche sans se soucier de leur état et sans leur venir en aide. Ne serais je moi même qu’une bête fauve qui mordrait la main qui tente de le secourir ? ? oui, le chemin à parcourir sera encore bien long je le crains. ¤

Poussant un soupir de lassitude, Nob leva les yeux en direction de leur Hôte tout aussi impatient que Bur’dhyme semblait l’être de s’écrouler enfin sur une couche….le ventre plein si possible.

-Par ma foi, nous avons certainement plein de choses à nous dire mais je gage que ceci peut attendre que nous soyons à l’intérieur. Maître Ethan, pardonnez ma brusquerie mais je n’en puis plus. Je comprendrais que notre venu vous dérange surtout que je suis doublement étrangé en ses lieux et un simple coin d’écurie me suffira si besoin.

Les gargouillements qui montaient de son estomac semblaient vouloir le contredire car il est vrai que le Hin etait aussi affamé que fatigué par cette longue journée.S’apercevant qu’il allait tout de même un peu vite en besogne, le petit prêtre bafouilla un peu avant de continuer.

-Comme mes compagnons vous l’ont apprit, je me nomme Nob du clan des Sombreterres du bois de Channath et disciple d’Urogalan. Ces dernières heures furent en effet des plus éprouvantes et je pense que nous apprécierons tous de pouvoir profiter de votre hospitalité.

Narration: Ethan Larford

Tout le monde pénétra dans la demeure de la famille Larford, une demeure qui se voulait chaleureuse et accueillante, construite des propres mains du forestier et dont il était particulièrement fière. Il invita les elfes et le hin à prendre place autour de la table.

Jusqu'ici, Ethan s'était borné à rester silencieux en écoutant les diverses interventions des elfes. Il regretta presque immédiatement l'absence de Lòmion, un "vieil" ami. Le forestier écouta attentivement les paroles des compagnons et ne tenta pas une seule seconde à les interrompre tandis que Lorraine sa femme, déposa devant les compagnons une bouilloire et plusieurs tasses en grés avant de servir un thé noir aux senteurs automnales. L'homme jeta un regard reconnaissant à son épouse tandis qu'il invita d'une geste de la main les compagnons à déguster la boisson chaude.

Lorraine retourna près de la cheminée pour s'activer auprès de la marmite en fonte qui mitonnait tranquillement dans l'âtre. Le repas serait prêt d'ici une heure à deux heures. après s'être assurée que la saucisse aux choux cuisait convenablement, Lorraine se saisit de la manche de Miriel et lui indiqua d'une signe de tête la porte ouverte qui donnait sur une pièce adjacente à la cuisine.

- Vous allez pouvoir prendre un bon bain chaud, je vais tenter de trouver des vêtements pour vous et vos amis...allez ne perdez pas de temps, allez vous laver et prendre un peu soin de vous.

Elle poussa la rôdeuse dans la pièce et referma la porte avant de prendre la parole en s'adressant directement à Burd'hyme et la druidesse qui portait encore sa capuche sur le visage et qui n'avait jusqu'ici pas dit un mot.

- Il y a un autre baquet dans cette pièce avec de l'eau chaude. il faut en profiter pour vous refaire une beauté mesdames et le faire rapidement. Avant que ces messieurs fassent à leur tour un brin de toilette.

C'était un véritable luxe qu'offrait Lorraine aux compagnons même s'il ne fallait pas rêver. L'eau du bain servirait à plusieurs personnes. Le gaspillage n'était pas toléré et la famille Larford ne dérogeait pas à ces règles car la vie était assez dure comme ça.

Quand Miriel pénétra dans la petite pièce, elle constata qu'une seconde cheminée était allumée et que deux grandes marmites d'eau étaient en train de frémir dans l'âtre. Au milieu de la pièce, deux grands baquets en chêne étaient remplis d'eau fumante. Au sol gisaient un morceau de savon, une grande serviette et un morceau de tissu pour se laver. La grugash se déshabilla et plongea avec délice dans l'eau...

Dans la salle commune, Ethan parlait aux compagnons en employant la langue commune, comme le lui avait si justement demandé l'elfe des bois.

- Merci pour votre proposition Cyprien mais vous êtes nos invités mais si le besoin s'en fait sentir, je ne manquerais pas de faire appel à vous. Soyez en sûr, et l'homme se tourna vers Nob en souriant, et rassurez-vous messire Nob du clan des Sombreterres, votre estomac ne criera pas famine trop longtemps et vous allez pouvoir pleinement profiter d'un repos qui me semble de toute évidence bien mérité. Je peux vous l'assurer. De plus je ne pense pas que la soirée qui s'annonce soit proipice aux discussions...non?

Le forestier se saisit d'un tasse et souffla lentement sur le liquide brûlant. Près de lui sa femme attendait toujours que quelqu'un aille rejoindre Miriel..

-Merci Dit le roublard en se saisissant de son bol fumant.
Cherchant comment prolonger la conversation en évitant de verser dans le dramatique.
Il se sentait investi de cette mission, vu qu'il n'était pas blessé et que la course à travers les bois ne l'avait pas éprouvé comme ses compagnons.
Après quelques instants de réflexion, il sourit d'une façon espiègle regardant d'abord Burd'Hyme puis Lhamo et Ethan :

-Ainsi donc notre mission s'achève Bur'dhyme. Nous voici chez la personne habitant proche du fort et que nous devions rencontrer.

Il ne put continuer ce petit jeu davantage. Tant d'évènements s'étaient succédés en si peu de temps qu'il se sentait déstabilisé.
Il se laissa rasséréner progressivement par cette ambiance familiale ... Et fit même une grimace au plus jeune des enfants.

Il lui faudrait attendre que tout le monde ait pris son bain pour que les choses se décantent. Mais il était vraisemblable que vu l'état de fatigue des compagnons toute discussion soit remise à demain.

hamo craignait le moment ou les hôtes allaient découvrir son visage et la race qui l’avait fait naître. Elle était trop épuisée et avait les pensées trop confuses que pour faire face à cette épreuve immédiatement. Elle se contenta de boire, la tasse de thé qu’on lui avait généreusement servie, le dos voûté, accoudée sur la table rugueuse. Au moment ou la charmante maîtresse de maison proposa un bain, Lhamo fit un signe de tête, un peu brusque, à Burd’hymme pour qu’elle prenne son tour avant elle. Non pas que la drow voulusse refuser un tel confort ! Un bain chaud, même pour une druide habituée à la fraîcheur de l’eau de source, est un bienfait agréable qu’on ne peut refuser, surtout après une journée aussi rude que celle là. Mais, elle se considérait responsable de l’ensorceleuse timorée, elle savait par quelles épreuves elle était passée pour avoir vécu les même au cours du combat. Tout ce qu’elle désirait pour elle-même en cet instant, elle le souhaita d’abord pour Burd’Hymme. Et puis de cette façon, celle ci pourrait se délasser auprès de son amie, un bref moment.

Vidant sa tasse d’un trait elle remercia sobrement Ethan, elle se redressa enfin, conservant son visage et sa chevelure dissimulés. Ses idées étaient toujours troubles, comme mélangées. Il lui semblait également avoir oubliés certains détails importants. Fronçant les sourcils sous l’effort de concentration, elle tacha de rassembler les diverses informations qui se trouvaient éparpillées parmi des ours, des bandits que l’on sauve et que l’on tue, et d’autres souvenirs plus douloureux qui avaient refait surface.

- Nous ne pouvons perdre de temps, hélas. Une guerre se prépare si nous n’agissons pas vite, et si les bandits de ce matin, à moitiés morts que nous avons abandonnés racontent autour d’eux qu’ils ont été attaqués par des elfes. J’imagine que pour eux cela ne fait pas de différence…Le conflit n’en sera qu’acerbé davantage.

Elle soupira. Sa tête la faisait encore souffrir terriblement, et ce malgré les bon soins de Nob. Elle n’avait pas relevé les actes étranges de Cyprien. Elle ne lui en avait pas encore parlé, et pour le moment, elle ne jugea pas cela comme trop important, hormis le fait, que les brigands blessés, et sauvés par ses soins pouvaient parler et sans le vouloir ajouter une goutte d’huile sur le feu.
Avant de poursuivre, elle se retourna néanmoins vers Lorraine :

- Je vous remercie pour le bain. Je le prendrai après mon amie ici. Elle a beaucoup souffert aujourd’hui, elle mérite le repos.

De cette façon, la bonne dame ne pourrait se sentir offusqué de ne pas la voir se lever. Laissant son esprit vagabonder, Lhamo pensa un instant au plaisir que lui procurerait cette eau chaude, débarrassant son corps fourbu de l’odeur de sang, et de la poussière de la route et rendant à sa chevelure sa blancheur immaculée. Elle se gratta les cotes. La présence de son armure de cuir, tannée par ses soins était devenue gênante. Elle possédait dans son sac, une robe blanche toute simple et très confortable qu’il lui serait très agréable de porter.

Nob, visiblement du même avis que l'Elfe Sauvage aspirait aux mêmes choses. Tout le monde se retrouva bientôt attablé à boire une tisane appréciable, entouré d'enfants humains. Cet instant était à marquer quelque part dans l'esprit de Bur'dhyme : une maison si accueillante en des temps si troublés, avec promesse de bain, repas et sommeil paisible. Cela ne devait pas se trouver si souvent. Faire partie de la guilde des Gardiens Sylvestres à ce moment devenait très sympathique.

Tandis que tout le monde sirotait son breuvage, et que Miriel se lavait, Cyprien surprit si bien Bur'dhyme qu'elle faillit s'étrangler avec le thé. La mission était terminée. A sa phrase étrange, l'Ensorceleuse ne put répondre très pertinamment sur le coup :

-Heu... tu crois ?

Il est vrai qu'elle avait oublié leur vrai but, après tous les évènements qu'ils avaient tous vécu, la rencontre de Nob, Lhamo, Ellifain, Miriel... Plus rien n'avait à voir avec la quête d'origine. Et pourtant, ils étaient bien arrivés à destination. Malgré tout, il était inconcevable pour la Grugash que Ethan les renvoie tous chez eux. Ils étaient trop impliqués à présent, et certainement personne du groupe n'accepterait de tels remerciements. Comprenant finalement la remarque de l'Elfe Cuivré, Bur'dhyme lui rendit son sourire malicieux en tenant de rattraper le coup.

Il était maintenant question de se laver. La femme humaine avait à peine fini sa phrase que Lhamo pria l'Elfe Verte d'y aller la première, sans discussion possible. Cela convenait parfaitement à Bur'dhyme, qui bénéficierait de l'eau la plus propre et la plus chaude, mais elle savait déjà qu'elle ferait au plus vite pour que tout le monde puisse en profiter. Surtout, elle remarqua la capuche de la Drow toujours baissée. Si elle avait choisi de la garder pour l'instant, elle n'allait pas la remettre après son bain quand même. Raison de plus pour se dépêcher et mettre le moins longtemps possible la Druide mal à l'aise avec ses origines.

Arrivée dans la salle de bains, Bur'dhyme se plongea dans le bain. Il s'agissait quand même de profiter un minimum. Miriel était là, dans un autre bac, mais le fait qu'elle soit Grugash et qu'elle ait vécu les mêmes aventures terribles que l'Ensorceleuse, cette dernière ne ressentit pas vraiment de gêne à lui parler tout en se nettoyant :

-Miriel, qu'est-ce que tu penses de tout ça ? Je veux dire, ma mission est terminée en théorie, devrai-je accepter tout ce qu'Ethan nous demandera de faire au nom de la confrérie ?
Faut-il prévenir Isorion de quoi que ce soit ? Une partie de moi voudrait revenir à Thüldae lui raconter nos aventures et lui prouver que nous avons de la valeur, mais l'autre veut élucider ce mystère et aider dès maintenant à résoudre le conflit qui oppose les nôtres à des humains.

La toilette était terminée, par contre, l'Elfe Sauvage devrait attendre pour nettoyer ses vêtements. Elle n'en possédait pas d'autres pour le moment. Elle voulait maintenant redescendre et participer à la dicussion qui avait toujours lieu en bas.

Nob avait bien du mal à ne pas somnoler une fois installé confortablement et commençant à se réchauffer. L’infusion etait chaude et lui permettait également de se tenir éveillé pour rester à l’écoute de leur Hôte. Bien que reconnaissant envers Ethan, le petit prêtre regrettait toutefois de ne pas pouvoir troquer l’eau parfumée avec un bon vin corsé ou une bonne bière mousseuse. Il jetait de fréquents coups d’œil en direction de l’âtre d’ou s’échappait une délicieuse odeur de saucisse tout en percevant d’une oreille le clapotis de l’eau des baquets provoqués pas les ablutions des deux elfes. Discrètement, le hin renifla un bout de ses vêtements.
¤ Un bain, quel drôle d’idée, c’est un coup à attraper un flux de poitrine voir pire. Quelques taches de boue et un peu de sang séché n’ont jamais fait de mal à personne. Enfin, j’imagine qu’il serait discourtois de refuser et j’imagine qu’il me faudra passer en dernier. Mes amis elfes risquent de ne pas trop apprécier la couleur du bain après mon passage ¤
L’hygiène du sagespectre n’avait pas en effet été dans ses priorités depuis son départ voilà déjà quelques mois. Il devait bien reconnaître qu’une "légère" odeur était perceptible et s’avisa finalement qu’en effet, par rapport à ses compagnons, il etait peut être…..un peu plus sale.

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été en si nombreuse compagnie et jamais, vraiment jamais, il n’avait eu l’occasion d’être recu dans la demeure d’un humain. Certe, il avait eu tout loisir de visiter celle d’Herbert mais c’etait une demeurre vide alors qu’ici, tout respirait la vie. Curieux de tout, revigoré par le thé, Nob examinait avec attention le moindre objet et surtout, le moindre comportement de cette famille d'homme, race dont finalement, il ne connaissait pas grand chose. Les contactes entre sagespectres et humains etaient fort rares et si il en avait souvent rencontré lors de son voyage, cela avait souvent été bref et limité au stricte minimum.

-Par ma foi, je n’ai pas encore tout compris des missions de bur’dhyme et cyprien, pas plus que des autres d’ailleurs, j’espère que vous voudrez bien me pardonner l’expression mais ca me semble être des histoires d'elfes, toutefois il se passes de chose mauvaises en cette contrée. Il est réconfortant de trouver ici un refuge et je vous remercie franchement de votre hospitalité. Je gage que le repas sera bien meilleur que mon ragoût de la ferme Okmoss la nuit dernière. Un frisson parcourut le corps fatigué du Hin .

Narration: Ethan Larford

Ethan se contenta de hocher d’un air pensif aux propos des compagnons, incapable de réprimer le soudain afflux de souvenir remontant à quelques semaines.

Il se trouvait se jour là en compagnie de Josh, son fils aîné pour un excursion en forêt. Rien de plus banal en vérité puisque son fils avait décidé de suivre la même voie et que son rôle consistait à le former au mieux. Cela faisait quelques heures qu’ils évoluaient dans les bois quand ils tombèrent sur une scène digne d’un immense étal de boucher. L’air était saturé de relent de sang, des mouches bourdonnaient sur cinq cadavres à moitié dévorés. Un rapide coup d’œil au lieu du massacre suffit pour Ethan pour réaliser que les petits êtres avaient été littéralement acculés et que des prédateurs s’étaient jetés dessus pour les dévorer. Des prédateurs menés par des hommes. Les traces ne mentaient pas et par chance, des bottes cloutée et des traces de chevaux ferrés. Les deux Larford mirent près de deux heures pour parvenir jusqu’à la lisière de la forêt mais là les traces étaient trop nombreuses , trop de piste à suivre bien que la plupart allait dans une seule et même direction :Fort Noénar.

Ethan avait ensuite mené sa petite enquête pour découvrir grâce à des connaissances, qu’une famille de gens du voyage et leurs enfants avaient disparue sur la route d’Everlund. On avait retrouvé les deux parents morts, à priori victimes de brigands mais on n’avait pas retrouvé leurs enfants. Le forestier avait alors deviné alors à qui appartenaient les cinq petits corps et un sombre pressentiment s’était alors emparé de lui. Bien entendu, les autorités de Fort Olostin et de Fort Noénar avaient fait le nécessaire et on avait retrouvé trois pauvres hères en possession d’affaires du couple et ils avaient terminés logiquement au bout d’une corde. Mais deux ou trois détails ne collaient pas pour le forestier et qui mine de rien continua à mener sa propre enquête. C’est peu après que les embuscades tendues par les elfes redoublèrent pour une raison inconnue.

Un autre détail lui revint en mémoire, un fait que lui avait raconté son épouse alors qu’elle se trouvait à Fort Noénar pour s’acheter quelques petites affaires en compagnie d’Erin, l’un de leur fille. Ils étaient alors passés près d’une cage entreposée sur un charrette et à l’intérieur se tenaient six dogs tranquillement assis ou couchés, apparemment calme. Erin courait et dès qu’ils aperçurent la petit fille passer non loin d’eux, ils se jetèrent sur les barreaux comme des animaux enragés. Il avait fallut l’intervention de deux hommes d’armes avec des fouets pour ramener le calme mais au final sa petite fille avait été terrorisée. Et il avait fallut plusieurs jours pour qu’elle parvienne à retrouver le soleil.

Pour terminer, il y avait eu cet avertissement. Ethan s’était rendu au fort des chasseurs pour répondre à une offre d’emploi, on cherchait des guides pour mener quelques actions de chasse en Haute-Forêt contre une bonne rémunération. L’offre était alléchante et Ethan avait accepté. La veille au soir où il devait se rendre sur place, il reçut une visite de courtoisie, celle de trois elfes sauvages qui se présentèrent devant sa porte Sur ces visiteurs, il en connaissait qu’un seul, Oromë, un barde avec lequel il avait sympathisé quelques années plus tôt. Lui d’ordinaire si avenant était ce jour là tout sauf amical mais distant et froid.

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Le forestier avait voulu répliquer mais on ne lui en laissa pas le temps.

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Les paroles du barde furent ponctuées par deux flèches tirée par les deux autres elfes qui se figèrent dans la porte, à quelques millimètres de la tête du forestier. Sur ce, les sauvageons s’en allèrent en silence. Il décida de prendre en compte cet avertissement.

Le lendemain, il apprit qu'équipage de chasseur été tombé dans une embuscade, Tom, un guide originaire de Fort Olostin qu’Ethan connaissait bien et père de trois jeunes enfants, fut proprement exécuté par les elfes sauvages. A défaut d’être amical, et âpre au gain, l‘homme connaissait son métier. Mais cela n’avait pas suffit. Un autre guide et un piquier d’un équipage moururent sous les coups des elfes sauvages la semaine qui suivirent. Pour Ethan, les choses commençaient singulièrement à sa compliquer et il avait alors prit la décision de prévenir la Confrérie car dans les chaumières on commençait à murmurer qu’il fallait casser de l’elfe. Mais pas seulement ….