A la recherche des âmes perdues, suite d'un convoi spécial

L’elfe lunaire écouta son frère et il n’en cru pas ses longues oreilles. Ce que le rôdeur proposait était tout simplement inacceptable. Car bien de trop dangereux pour Cynwäll. Bien pire que la mort.

Il se dirigea vers son ami, et éteignit le bout de chanvre en le claquant entre ses mains. Il posa un regard emplit de compassion sur son frère, mais secoua doucement la tête de gauche à droite.

- Non, Nirannor. Je t’aime comme un frère, et j’aime Cynwäll comme une sœur. Mais là, je m’oppose fermement à ton choix. Je sais qu’il est guidé par de bonnes intentions. Mais, je ne peux me résoudre à m’y plier. Tu n’es pas Tel’Quessir, M’Ethar. Il y a sans doute des choses qui te dépassent, mais ce N’Tel’Quess ne touchera pas à un seul cheveu de notre sœur. Sais-tu ce qu’il vient d’exhiber ? Sais-tu qui est Kiaransalee ? La Dame des morts, La Revenante, la Banshee Vengeresse, est une divinité de la Seldarine Noire… le panthéon des Drow, si tu préfères. Kiaransalee est une divinité cruelle et perverse, animée par un désir de vengeance permanant. La Dame des Morts est folle à lier depuis bien longtemps, elle préfère la compagnie des morts vivants, qu’elle peut manipuler comme bon lui semble, à celle des vivants. Son dogme est clair se venger, tuer et ramener à la non-mort, créer des morts-vivants. Priver l’âme des morts de leur droit au repos éternel auprès de leur dieu, pour qu’ils la servent. Cet homme est un adepte de sa foi. Il est malade, dégénéré et dangereux.

Le regard du Teu’Tel’Quess sur son ami se fit plus dur.

- Nirannor je mettrai ma vie cent fois entre tes mains, et ce en toute confiance. Mais, je ne le laisserai pas toucher à Cynwäll. Notre sœur s’est vaillamment battu, elle a souffert sur cette terre. Si la Seldarine a décidé qu’elle avait gagné le droit d’entreprendre le grand le voyage, nous n’avons pas le droit de l’en priver à jamais, pour satisfaire des envies personnelles. Car les elfes ne meurent pas mon ami. Ils abandonnent leur dépouille de chair, et partent vivre dans la plus grande, la belle et la plus merveilleuse forêt que ton esprit ne puisse imaginer : Arvanaith. Je ferai tout ce qui elfiquement possible, pour garder notre sœur près de nous encore un peu. Mais laisser un adorateur de Kiaransalee s’approcher d’elle, alors qu’elle est à la porte du grand voyage, jamais Nirannor ; Ja_mais. Si c’est ta décision, alors tue moi, car je ne te laisserai pas faire. Mais si tu aimes vraiment Cynwäll alors accepte, sans quoi tu risques à ce qu’elle disparaisse dans le néant, pour de bon en condamnant son âme !

Dinenda dévisagea le moine de la longue mort, puis il reporta son regard sur Neffalasièl, tout en s’adressant à Arkaius. Sa voix était froide, sans intonation et complément dénué d’émotion. Il avait déjà parlé comme ça, il y avait quelque jour, lorsqu’il mit en garde Malik en le menaçant d’un Serment sur le sang. Et, il était très sérieux.

- Sa vie, vous importe peu ? Elle vaut pourtant au moins dix fois la votre. Que dis-je cent fois votre misérable et éphémère petite existence. Je l’aime comme ma sœur. Vous n’examinerez personne, et ne toucherez pas à un seul de ses cheveux. Gardez donc pour vous le venin malsain qui sort de votre bouche, je n’ai que faire de vos conseils ou de votre soi-disant antidote.


Dinenda ne quitta pas un seul instant les yeux de Neffalsièl. Et poursuivit, d’une voix toujours aussi vide de vie.

- Je n’ai absolument aucune confiance en vous, adorateur de Kiaransalee. Les êtres comme vous, ne mérite pas de fouler cette terre. Vous devriez plutôt vous terrer avec semblable dans l’Outreterre. Ou encore dans le fond d’un catacombe putride en compagnie d’autres dégénérés qui s’amusent à pervertir les âmes les privant du repos éternel auquel elle ont droit, auprès de leur dieu. Oh, non vous ne toucherez pas à Cynwäll, jamais je ne vous laisserai pas pervertir son âme et la priver de sa nouvelle vie dans la Grande forêt d’Arvanaith.

Le Gardien des Mystères se rapprocha encore un peu de Neffalasièl. Suffisant, pour se trouver à la limite de son espace intime, mais pas assez pour ne pas se montrer irrespectueux. La voix de l’elfe argenté reprit vie, lorsqu’il s’adressa à elle.

[elfique]- Je vous remercie du plus profond du cœur pour votre proposition. Je suis pleinement conscient de ce que cela représente. Aussi, j’accepte volontiers votre offre. Je m’engage au nom de la Confrérie et devant Corellon Larethian à ce qu’à votre retour, nous soyons le même nombre qu’à votre départ. Mais, je me dois d’être honnête avec vous Télim et Arkaius sont libres de quitter le groupe s’ils le désirent. En ce cas, je ne saurai les retenir contre leur gré. Quand au Sha-Mormhaor, El’Tael Kor-Seldarie (l’ami de la mort corrompue, l’apprentie de la Seldarine noire) nous sommes sur la Shaalth-Kehrareth (voie d’un grand grief) mais tant que je n’aurai pas à défendre nos vies, il vivra. Eussé-je de le défendre, il vivra. Umil Hei-Corollon shar-shevelu (promis à la grâce de Corellon).

L’elfe posa sa main droite sur son cœur et inclina la tête avec ferveur. Puis, il regarda à nouveau Neffalasièl.

[elfique]- J’ai pourtant une seconde requête, et je sais que vous en mesurez toute l’importance. Si Cynwäll devait entreprendre le grand voyage vers Arvanaith. Pouvez-vous la confier à quelqu’un en qui vous avez une totale confiance, jusqu’à ce que les Gardiens Sylvestres viennent chercher son corps. C’est très très important. Promettez-le-moi, Neffalasièl. Et revenez vite, s’il vous plait.

En prononçant, ces derniers mots, Dinenda venait de passer son regard sur Arkaius.

Au premier abord, le geste et les paroles de son ami surprirent le rôdeur. Nirannor ne souhaitait qu'une chose : sauver la flèche quitte à donner son âme au plus affreux des démons. Dinenda éprouvait une terrible haine envers ses cousins des profondeurs. Tête basse, le rôdeur exprima toute sa peine sur cette situation.

- Mon ami, je n'ai pas assez vécu pour avoir rencontré ce peuple dont tu me parles, je ne connais ni leurs us et coutumes, ni ces dieux qu'ils vénèrent.
Ce grand voyage qui attend Cynwäll, je ne peux simplement m'y résoudre. L'être humain est ainsi fait, il se battra jusqu'au bout pour tenter de sauver les hommes et femmes qu'ils aiment.

Reprenant une bouffée d'oxygène,le rôdeur continua.

- Sache que je ne lèverai mon épée sur toi, tu es mon ami, mon frère. Je sais que ta raison l'emporte sur mon instinct mais ma vie est ainsi faite et devant de telles situations, mes agissement ne peuvent être réfléchis.Le temps n'a pas la même emprise sur nos races respectives.

Puis, se tournant vers l'elfe ailée,le rôdeur rajouta.

Narration

Les choix qui s'imposaient avaient été fait. Ils étaient difficiles pour certain ou même douloureux. Mais c'était la voix de la sagesse qui semblait parler aux yeux de tous ou presque. Neffalasièl s'approcha du corps de la jeune femme étendu au sol et commença à retirer tout son équipement. Pour expliquer son geste elle commenta.

-

Une fois délesté Cynwäll de tout son poids superflus, l'avarielle l'attacha sous elle. Elle prit son envol avec une grande difficulté et l'on pu croire un instant qu'elle n'arriverait même pas à décoller du sol. Mais finalement elle s'éleva dans le ciel. Son vol était certes moins gracieux mais elle volait et c'était tout ce qui comptait. Elles disparurent dans les cieux après quelques secondes et tout le monde se retrouva seul face à eux mêmes. Les sacs déposés au sol comme seul témoignage de la présence de la flèche et une route qui ne demandait qu'à être parcourue.

Le gardien sylvestre ramassa les affaires de sa douce et les rangea dans sa besace. Il ne demanda point à ses compagnons de route leur autorisation, jugeant qu'il en était de droit le principal intéressé et qu'il se devait d'en assumer leur intégrité.

Une fois fait, il se tourna vers son ami elfe et désigna la direction du Nord.

- Et bien, je suppose que c'est par là qu'il faut aller ?!

Reverrait-il un jour son amour ? Nirannor le souhaitait vivement mais au plus profond de lui même, il doutait, un pressentiment sans doute...
Se remémorant le départ de cette mission, il constata que les gardiens se réduisaient en peau de chagrin, mettant en péril ce pour quoi ils s'étaient engagés. Non pas que le renfort de deux étrangers lui déplaise mais fort était de constater qu'ils n'étaient peut-être pas là pour les aider. Peut-être pour se rassurer, il interrogea Dinenda.



De peur d'être épier par le moine, le rôdeur préféra ne pas terminer sa phrase. De toute façon, l'intelligence de son ami lui permettait facilement de comprendre les interrogations du rôdeur.

Le Teu’Tel’Quess avait la mine sombre des mauvais jours. Et celui-ci en était un, selon lui. L’obligation de fuir Rougemélèze, au risque que la réputation des Gardiens Sylvestres en souffre un jour ou l’autre ne plaisait pas du tout à l’Innatoh. La rencontre du moine de la longue mort s’était révélée une bien mauvaise rencontre. Même si ce n’était pas pour les raisons qu’il avait imaginées, au départ. Et maintenant la Flèche qui était entre la vie et la mort. Soit il y avait des dieux qui voulaient contrer l’Héxade sacrée, soit leur petit groupe jouait vraiment d’une mal chance à peine croyable.

Mais ce qui était certain, et ce à quoi se raccrochait l’elfe lunaire s’était qu’une mission leur avait été confiée. Et que quoi qu’il arrive, quelque soit les événements qui se dresseraient sur leur route, ils leur frauderaient aller jusqu’au bout de ce qui était possible. Et pour ce faire, Dinenda savait qu’il pouvait compter sur Nirannor. Tout comme lui cet homme avait comprit et respectait à lettre la devise qui rendait les Gardiens Sylvestres si forts : Fidèle et Fraternel.

’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’

Dinenda lança un dernier regard à la fois inquiet et plein d’espoir, vers le ciel en direction de Rougemélèze.

¤ Fait vite Neffalasièl, vole vers le salut de notre sœur, et revient nous vite. Que Corellon te garde ! Aillesel Seldarie ! ¤

Puis, il reporta son attention sur le gardien sylvestre, avant d’embrasser le reste du groupe du regard.

- Nirannor, je te laisse prendre la tête du groupe. Mène-nous sûrement vers Archepierre, mon ami. Je fermerai la marche. Allons-y, nous avons encore du chemin à parcourir avant que la nuit ne tombe. Préparez-vous à reprendre la route, bientôt.

La stratégie était simple, Nirannor n’avait encore jamais fait défaut dans sa tâche de rôdeur. Il saurait mener le groupe à bon port. Quand à sa place dans la colonne, elle lui permettrait d’avoir Arkaius à l’œil. Et surtout, il ne serait pas dans dos. Télim semblait le plus neutre, même si d’après ce que le Gardien des Mystères avait pu voir, il ne serait probablement jamais le meilleur ami du moine.

Dienda fouilla un peu la neige jusqu’à atteindre l’herbe qui était en dessous. Il préleva quelques touffes, et commença à confectionner un nouveau messager. Il ne voulait pas submerger Isorion Sil-Amanièl de message. Mais là, il y avait un cas de force majeur aux yeux du Teu’Tel’Quess. Une fois que le petit mannequin prit une forme correcte, l’elfe se saisit de sa broche du loup argenté, et la fit entrer en contact avec le mannequin.

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- Protecteur, je suis navré de vous envoyer autant de messager. Mais, les choses s’empirent au fur et à mesure de notre progression. Nous sommes maintenant en compagnie de nouveaux humains......Va et trouve Isorion.

Dinenda regarda le petit volatile prendre son envole pour partir en direction du Nord, vers la Cité sylvestre. Avant de remettre son sac sur le dos. L'elfe se forçait à ignorer le mieu possible Arkaius. Moisn, il le verrait et plus il aurait de chance de pouvoir respecter sa promesse.

- Bien, allons-y !! Nirannor, mon ami. Mène-nous vers Archepierre.

Le rôdeur prit la tête du petit groupe et malgré sa méconnaissance des lieux, comptait sur son instinct pour mener ses compagnons de route vers la bonne destination.

Si ses pensées allaient toujours vers sa douce, il essayait d'être attentionné à chaque pas qu'il faisait sur ses terres froides. Un petit vent glacial se levait, venant du Nord et forçant le gardien sylvestre à enfoncer un peu plus sa tête dans ses épaules. Toujours en alerte, il gardait précautionneusement sa main sur le pommeau de son épée.

Quant à ses compagnons, leurs silences donnaient encore plus à l'atmosphère des lieux une froideur hors du commun. Nirannor relevait quelques fois la tête lorsqu'un oiseau ou rongeur, surpris, fuyait, voulant éviter de rencontrer ce groupe de bipèdes des plus hétéroclite.

Au loin, les cimes des arbres se mélangeaient au gris du ciel laissant présager des lendemains fort sombre.

Arkaius regarda l'Avariel emporter le corps de l'elfe moribonde, telle un ange de la mort guidant une âme vers l'au delà. On dit que de l'autre côté de l'Ultime Frontière, des messagers des dieux venaient guider les défunts vers l'Enfer ou le Paradis de leur divinité tutélaire. Le moine de la Mort Longue n'avait pas peur de la destinée de son âme. Il avait l'intime conviction que tant qu'il n'aurait pas percé le mystère de la Vraie Mort, il ne serait pas accepté parmi les élus de sa sinistre déesse.

Sortant de sa contemplation méditative, le Thayen au visage de marbre reprit la route à la suite de Nirannor sans dire un mot. Dinenda était maintenant son pire ennemi durant cette terrible épreuve qui les attendait tous. Mais les deux adversaires savaient à quoi s'en tenir l'un et l'autre. Si confrontation il devait y avoir, il n'y aurait nul besoin d'agir par traitrise. Il espérait simplement que cela ne l'empécherait d'accomplir son devoir envers l'ordre des Neufs Portes. Il avait prêté serment et son honneur était la seule constante durant son périple. En silence, Arkaius marchait vers sa destinée...

Narration

2 nuiteuse 1372 le soir

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réussite automatique pour tous

Tous reprirent, leur marche en avant, inexorable vers leur destin. Déjà l'un des leurs avait été frappé durement par celui ci, restait à espérer qu'il n'y aurait pas d'acharnement encore une fois. Cependant ils allaient faire face une nouvelle fois, quoiqu'il advienne et quoi qu'il se prépare à leur encontre. Ils reprirent la route essayant de ne pas rappeler leurs compagnons manquant, fixant la route comme seul objectif.
Le paysage morne et immaculé défilait devant leur yeux, comme le temps à chacun de leur pas. Nulle faune, nulle flore ne venait troubler cet hétéroclite convoi. Il semblait bien que Beshaba avait décidé de les laisser pour l'heure, à moins que dame Tymora les avait pris sous sa coupe pour un moment. Quoiqu'il en était, ils avancèrent sans mots dire ou presque, juste histoire de s'assurer que tout allait bien et qu'ils pouvaient poursuivre. De temps à autres, Nirannor pensait voir quelque chose sortir des buissons, mais ce n'était que fausse alerte sur fausse alerte. Quelque fois des hurlements de loups lointain retentissaient dans la plaine, mais c'était toujours loin, loin, trop loin d'eux.
Finalement, au terme d'une marche froide à tout point de vue, ils durent s'arrêter, car la lumière déclinait et devenait même trop faible pour les yeux humains. Le froid s'accentuait leur signalant qu'il était temps de faire une halte pour la nuit. C'est alors qu'ils cherchaient un coin pour s'installer, qu'une lueur bleutée fit soudainement son apparition. De là où ils étaient posté, ils ne distinguaient pas la source de cette lumière, car elle était dissimulée par un relief de terre. Quelque chose était derrière, c'était sûr. Puis soudainement la lueur disparut aussi vite qu'elle était arrivée ne laissant la place qu'au noir et au doute pour les spectateurs.

Même si le rôdeur pensait toujours à sa douce, la journée défila lentement. Ses compagnons de route peu bavards, semblaient eux aussi, perdu dans leurs songes. Le noir tombait rapidement dans ces contrées du Nord et il fallu trouver un abri pour passer la nuit.

Ils ne tardèrent pas à le trouver et alors que Nirannor ramassait quelques branchages pour le feu bienveillant qu'il faudrait allumer,l'étrange lueur apparut.

Le gardien sylvestre ne put que constater, les yeux écarquillés, ce phénomène bien particulier. Mais la rapidité de ce dernier le laissa bouche bée. S'approchant de son ami,il l'interrogea sur la démarche à suivre.

- Qu'en penses-tu mon ami ? Voilà bien une étrangeté sur ces terres. Maintenant, que faire ? Rester là où nous sommes et ignorer ce phénomène ou aller voir ce qui se trame derrière ? Je t'avouerai que je préférerai la seconde solution, au moins une fois ma curiosité rassasiée, je pourrai dormir plus tranquillement.

Le rôdeur ne pouvait contenir ses pulsions, son désir de voir tout ce qu'il lui était inconnu, même au péril de sa modeste vie d'humain.

¤ Restez là, je vais allez voir de quoi il en retourne!¤

Il fut un temps ou Télim aurait pu dire cela instinctivement, un temps pour si lointain où lui, l'un des fils perdu de l'Ouroboros aurait prit l'initiative d'aller voir pour la sécurité du groupe, mais ce temps était révolu, pire, il ne devait rien à ceux qui l'entouraient, aucun lien ne les liait. Fallait-il risquer sa vie pour des inconnus?

Celui qui se nommait Nirannor parla, Télim le dévisagea un court instant. Sa première solution était à proprement parler inenvisageable s'ils voulaient se reposer, déjà que par ces maudites températures, parvenir à fermer l'oeil sereinement serait un miracle! Alors avec en prime un phénomène inconnu capable de leur réserver des surprises et au pire devenir un danger potentiel, il fallait d'abord en avoir le coeur net et ensuite aviser.

Il se rapprocha à pas feutrés de Nirannor et de Dinenda sans prêter attention au moinillon dont il se méfiait ouvertement.

- Sans vouloir me montrer impertinents, gageons qu'ils serait préférable d'aller voir de quoi il en retourne avant de songer à dresser notre campement.

Télim esquissa un sourrire entendu.

- Je reviens d'ici quelques minutes, restez sur vos gardes et surtout ne bougez pas jusqu'à mon retour.

Oui il s'était décidé, le froid, la lassitude d'une marche qui était trop longue au goût du roublard et l'ennui avait au bout de quelques minutes convaincu qu'il ne serait pas contre d'un peu d'animation. Et en tout honnêteté, la perspective de se faufiler discrétement jusqu'au relief et d'aller voir de quoi il en retournait avait eu le dessus face à toute autre considération. Il ne s'agissait que d'évaluer rapidement la situation pour en faire un compte-rendu au reste de ses compagnons de route. Le roublard n'attendit pas de réponse et confia son sac au pied de l'elfe de la lune avant de se diriger vers le relief de terre et la lumière avec toutes les compétences qui étaient les siennes et en priant que la Pucelle de l'Infortune ne lui accorde trop d'attention....