A la recherche des âmes perdues, suite d'un convoi spécial

Narration

-Je suis impatiente de connaitre vos motivations, mais Nirannor a raison, ne restons pas trop longtemps ici. Dit Neffalasièl.

Dinenda observa uniquement des yeux les objets que lui présenta Télim. Il s'agissait de tessons fait de cristal, très similaires à ceux qu'il avait récupérés et confiés à l'investigation de l'ami gnome de Neffalasièl. Sans plus de moyens magiques à sa disposition il ne pouvait que conjecturer quant à la nature des tessons cristallins. Nirannor s'en alla en direction des portes de la ville suivit de près par Cynwäll qui ne voulait pas le laisser seule après les différents actes de la veille. L'avariel invita Arkaius à la suivre afin de pouvoir poursuivre leur conversation, restaient seuls pour le moment Télim et Dinenda occupés à examiner quelques objets plutôt qu'à leur entourage. Cependant, des cris et hurlements se firent entendre dans la ville. Il était fort à parier qu'un découverte dont ils avaient parfaitement connaissance venait d'être faite. Ne voulant pas trainer trop longtemps dans les parages les deux hommes rejoignirent les autres rapidement. Il arrivèrent à la porte où on ne fit aucune difficulté pour les laisser sortir. C'était le moment où les convois de marchands prenaient la route pour le nord. Ils prirent la route et s'arrêtèrent quand ils furent sûr d'être hors de portée de murs de la ville et de ses gardes. Les discussions allaient pouvoir reprendre là où elle s'en était arrêtées. Ce fut l'avariel qui prit la parole la première.

-La situation est la suivante, nous devons nous rendre en Haute-forêt le plus rapidement possible et cet "incident" dans cette ville va mettre des patrouilles de la ville sur nos traces. Je ne doute pas que des gens bien attentionnés de la ville auront fait le rapprochement entre nous et les deux cadavres. Et je ne suis pas sûr qu'ils se posent des questions sur leur mort véritable. Je suggère donc que pendant un temps, nous voyageons de concert afin de ne pas offrir de cibles éparpillées et vulnérables à la chasse qu'ils ne manqueront de lancer contre nous. Une fois hors de portée de leur recherche nous pourrons aviser. Qu'en dites-vous tous ?

Elle regarda chaque membre du groupe et quand elle s'arrêta sur Dinenda elle ajouta.

Arkaius semblait fasciné par l'Avariel. Il n'en avait jamais rencontré auparavant et jamais il n'aurait cru pouvoir le faire un jour. Cette femme était un spécimen des plus magnifiques. En d'autres circonstances, elle aurait fait un cobaye exceptionnel pour ses expériences. Il ne la quitta pas d'une semelle durant leur escapade en dehors de la ville. Ses yeux étaient constamment rivés sur ses ailes, le regard éclairé de quelque interêt malsain. Les plumes d'oiseaux exotiques étaient très recherchées comme composants d'alchimie et de magie. Le moine subodorait que celles des elfes ailées devait avoir des propriétés très particulières. Peut être que la dame consentirait à lui en faire don de quelques unes, lorsque leur confiance sera parfaitement établie. Lorsqu'enfin, le groupe d'aventuriers fit halte pour faire le point sur la situation, Neffalasièl prit la parole. Vif d'esprit, ce fut le Thayen qui répondit à sa question le premier.

"Je peux affirmer par expérience, qu'il n'est guère prudent de voyager seul en Faerune. Je ne connais pas la région, mais je sais d'intuition qu'elle doit regorger d'autres dangers qu'une simple meute de gardes lancés à notre poursuite. Je me range à l'avis de la dame volatile. Faisons fi de nos différences..."

¤...pour un temps du moins.¤ ne put-il s'empêcher de penser.

Arkaius devint silencieux, laissant les autres exprimer leur opinion sur le sujet. Il reprit son étude contemplative des ailes de l'Avariel en attendant que tout ce petit monde se mette d'accord sur la suite des évènements.

Dinenda ne fut pas surprit par la trouvaille du calishite. Mais intrigué certes, le Gardien des Mystères espérait pouvoir mener quelques investigations supplémentaires, même s’il était conscient que la réponse resterait hors de sa portée. Une chose était certaine, ces tessons de cristaux avaient une importance probablement non négligeable. Mais tant que l’identification de ces objets n’était pas déterminée, il fallait faire preuve de méfiance et de prudence.

Le signal du départ fut quelque peu imposé au groupe. Mais ça n’ennuyait nullement le Teu’Tel’Quess qui, de toute façon, désirait mettre de la distance entre cette ville et eux depuis un petit moment.
Un simple regard avait suffit pour que l’elfe et l’humain se pressent de rejoindre le reste du groupe. Mais avant de prendre la route, Dinenda se contenta de donner un conseil, qu’il pensait aviser, à l’humain.

- Oui, bien sûr, je crois que l'on peut dire : je l’avais deviné. Je suis également d’une grande curiosité. Et oserai-je vous demander sur lequel des deux corps vous avez trouvé ceci ? Je ne pourrai vous dire grand-chose sur ces objets, pour le moment. Mais je vous recommande vivement de les laisser bien enveloppés et dans le fond de votre sac. Nous en reparlerons, si vous le désirez. Allons-y maintenant, je crois que notre ami à raison.

Après quelques minutes de marche à un bon rythme, le groupe stoppa sa progression. Neffalasièl prit, alors, la parole.
Dinenda n’aimait pas ce qui se préparait. Mais avait-il le choix. Lorsque l’Avariel s’adressa à lui dans leur maternelle, l’Innatoh prit un temps de réflexion.

Un temps qui fut utilisé par le moine du monastère des neufs portes pour faire profiter le groupe de son « expérience ». Lorsque ce dernier termina sa déclaration, l’elfe lunaire ne put réprimer un profond soupir en secouant légèrement la tête face aux évidences énoncées par cet humain. « Expérience », cet homme devait avoir quoi… vingt cinq, trente ans maximum et il reconnaissait lui-même ne pas être de la région. Quittant le regard de l’Avariel, Dinenda répondit simplement d’une voix calme et froide à l’humain.

- Merci, Arkaius de partager votre… expérience avec nous. Vous avez entièrement raison, la garde de Rougemélèze sera le moindre des dangers qui nous guettent, voir nous épient. Les vôtres… je veux dire les Thayens, sont biens le danger le plus important en cet instant.

L’elfe avait choisi ces simples mots pour indiquer au moine, qu’il était bien loin d’avoir gagné une quelconque confiance à ses yeux. Et qu’il n’oubliait pas d’où venait Arkaius.

Neffalasièl était d’une finesse d’esprit que le Gardien des Mystères appréciait au plus haut point. Se servir du danger potentiel que pouvait représenter la garde de Rougemélèze, pour maintenir les nouveaux venus sous la surveillance du groupe était une grande idée. Il fallait absolument en apprendre d’avantage sur Télim et le moine. Dinenda manquait de temps pour cela. Et l’elfe ailée venait de lui en donner.

Le Gardien Sylvestre reposa donc son regard d’émeraude sur le fin visage l’Aril’Tel’Quess et lui offrit un sourire. L’intonation qu’elle avait mit sur le terme « protéger » ne laissait planer aucun doute. Seul un Tel’Quessir aurait pu saisir cette nuance qui faisait la richesse de l’Espuar.

» « ’ ’

En elfique, cela signifiait que la sagesse et la prudence imposait de garder un œil sur les nouveaux venus. Et que c’était une des seules garanties pour assurer une certaine protection pour leur groupe, et éviter que l’un d’eux ne les trahissent en lançant la garde ou les mages rouges sur leur talon.

Puis, il reprit en commun en embrassant l’ensemble des protagonistes.

- Bien alors, Neffalasièl je crois que nous allons pouvoir reprendre notre route, si personne n’y voit d’objection. J’espère que le chemin sera plus court, plus rapide et plus sûr que prévu.
Cynwall, reste encore un peu avec nous, s’il te plait. Il ne serait pas sage de rester seule dans cette ville étant donné les derniers événements. Si notre chef répond favorablement à mon appel, il sera alors temps pour toi de rentrer chez nous.
Nirannor, mon frère je compte sur toi M’Ethar.
Bon gens Arkaius, notre ami Télim doit retrouver de famille dans cette région. Et vous mon cher, quelles sont les raisons qui vous amènent en ces contrés et notamment en Haute-Forêt. Nous avons du temps devant nous et je suis certain que vous saurez rendre ce début de voyage des plus… intéressant n’est-ce pas ? Par exemple, où avez-vous vu ce dragon déjà ?

En parlant de chemin plus court, plus rapide et plus sûr, Dinenda pensait aux Gardiens du Vent de Thüldae. Isorion avait évoqué cette possibilité dans son dernier message. Si ces deniers étaient disponibles, se serait l’assurance de laisser le moins longtemps possible ces créatures contre nature hanter la Haute-Forêt.

Visiblement, Arkaius aurait mieux fait de se taire. Il n'avait fait qu'exprimer son opinion,et Dinenda persistait à lui répondre sur le ton du mépris et le méfiance. Il commençait à regretter de devoir voyager aux cotés de ces inconnus. Sa décision était prise. Alliés ou pas, dès qu'il aurait rempli son devoir, il leur fausserait compagnie. C'est alors que Dinenda eut l'outrecuidance de lui demander où il avait aperçut le dragon. Un signe supplémentaire, que le moine était pris pour un marchand de faribole et autres fadaises insipides. Le Thayen n'allait pas se gêner pour lui dire ce qu'il pensait. Sa voix était imprégnée du timbre de la colère, lorsque Arkaius s'adressa à sa Némésis potentiel.



Ayant fini de déverser le fiel qu'il gardait au plus profond de coeur, le moine de la Mort Longue tourna le dos à Dinenda en signe de dédain et reprit la route en direction du nord-est, qui espérait-il, le conduirait vers la Haute Forêt. Peu importe ce que pensait les autres membres du groupe. L'orgueil intellectuel du Thayen était démesuré, mais l'hypocrisie de Dinenda l'était tout autant. Peu importe les raisons qui poussaient l'elfe à se méfier de lui. Elles étaient injustifiées. Arkaius n'appréciait guère d'être accusé sans preuve. Mieux valait prendre ses distances. Un conflit semblait inéluctables entre les deux hommes, si les choses continuaient à s'envenimer de la sorte.

Télim éclata de rire…ce fut plus fort que lui, n’en croyant pas ses oreilles, une attitude de dépit plus qu’autre chose. Ce genre d’individu au sang chaud, ils étaient certes amusant et divertissants mais aussi particulièrement dangereux pour eux même que pour les autres. Il faudrait se méfier de lui et s'assurer de ses arrières. Une simple formalité pour le roublard...

- Le moinillon à les nerfs à vif semble-t-il…l'emportement facile, lança-t-il à la cantonade. Sans doute qu’un peu de mélisse ou autre plante mécinale devrait calmer son irritation et son mal-être évident, vous devriez se pencher au plus vite sur son cas car d’évidence cet homme à un problème....

Il regarda le moinillon se détourner, et éclata de rire une nouvelle fois. Les larmes lui montaient aux yeux. Et en prime il frappa des mains pour applaudir avec frénésie.

- Que cela fait du bien de rire ! Ne trouvez-vous pas….

Et brusquement l’air hilare du roublard s’effaça, il plissa les yeux vers le moine et esquissa un léger sourire avant de se détourner la tête vers le reste du groupe.

- Cessons de babiller et allons-y, je serai des vôtres une partie de la route, une si plaisante et agréable compagnie n’est pas à dédaigner surtout pour un étranger qui aime découvrir le folklore local.

Alors que Nirannor se désaltérait quelque peu, une discussion des plus tendues se tenait entre Arkaius et son ami Dinenda. Le rôdeur prêt à intervenir, écoutait les mots lancés par chacun des protagonistes. Ce qui surpris le gardien sylvestre fut la facilité qu'avait le moine pour s'exprimer dans la langue des êtres aux oreilles pointues.

Il allait dégainer son épée quand le calishite par quelques mots, se mit à rire de cette situation. Nirannor laissait un instant avant d'agir, estimant que cette intervention allait peut-être dégonfler la tension qui régnait entre certains du groupe.

Pour appuyer un peu plus cet effet, il se joignait au roublard et se mit à rire lui aussi. Cela faisait bien longtemps que le rôdeur n'avait rit de si bon coeur. Puis, il reprit les mots de l'amuseur.

- Oui, allons-y. Nous aurons surement l'occasion de nous dépenser sur des choses plus importantes que cette histoire de dragon.

A la fin de sa phrase, le rôdeur fit un clin d'oeil à son ami Dinenda.

Le Gardien des Mystères, et malgré les nombreuses années à les côtoyer de près, restait fasciné par cette facilité avec laquelle les humains se laissaient aller à l’expression de leur émotions primitives. C’était selon lui à la fois amusant et une preuve de faiblesse. Faiblesse dont l’elfe lunaire aimait se servir. On en apprenait beaucoup sur la nature profonde de l’être par ce biais où l’homme perdait la mesure et se dévoilait bien malgré lui.

La chose qui frappa Dinenda fut la similitude entre les colères de Malik et celle d’Arkaius. Bien que le second avait, semble-t-il, moins de haine dans le cœur. Tout du moins, il ne s’était pas laissé aller à la menace de mort. Il se limitait aux insultes plates, qui ne firent ni chaud ni froid sur l’elfe de la lune. S’était déjà un bon point pour le moine.
Autre surprise, l’humain maitrisait assez bien la langue elfique, même si son accent restait terriblement plat, le vocabulaire de base était riche. Par chance, l’oreille humaine n’était pas capable d’entendre toutes les finesses de l’Espuar.

En dehors de cela, l’elfe n’avait pas vraiment apprit beaucoup de chose. C’était quelque peu décevant. Pour autant deux choses avaient rassuré Dinenda.
Arkaius n’avait pas rencontré de Dragon dans la Haute-Forêt. Cette révélation revêtait une importance capitale pour le Gardien Sylvestre.
La seconde, s’était qu’Arkaius disait haïr les magiciens rouges, c’était bien compréhensible. Restait maintenant à déterminer s’il s’agissait d’une vérité ou d’un mensonge pour se camoufler. Seuls les actes pourraient répondre à cette question. Les mots resteraient des mots, rien de plus. Pour autant, soit l’homme était très doué et devrait se produire sur les plus grandes scènes de théâtre de Faerûn, soit il disait vrai. Car la virulence et la sincérité de ses propos était parfaite. A moins, que tout ceci n’avait été qu’un moyen, pour lui, de se défiler sur l’exposé de ses réelles motivations à rejoindre la Haute-Forêt.
Il restait encore du temps pour éclairer cette zone d’ombre, fort heureusement.

Lorsque le moine tourna le dos, l’elfe argenté ne put réprimer un sourire. Il ne s’agissait pas d’un sourire moqueur, mais bien de la marque d’une certaine satisfaction. Il avait amené l’humain exactement là, où il le voulait. Et cela avait été plus facile que prévu.

Dinenda m’avait pas manqué de voir le geste de son frère Nirannor, il l’en remercia d’un simple hochement de tête. Pour l’elfe c’était un réel sentiment de sécurité de savoir qu’un homme tel que lui veillait. C’était bien là, la force vive des membres de la Confrérie. Cette fraternité entre eux était le meilleur garant de leur sécurité à tous. Déjà, Dinenda regrettait de devoir sans doute bientôt se passer de la Flèche.

Quant à Télim sa réaction fut pour le moins inattendue et pourtant plus que profitable. Encore fallait-il que cela ne dure pas trop, afin de ne pas atteindre un point de non retour avec Arkaius. Ce dernier savait maintenant qu’il ne comptait pas beaucoup d’alliés à sa cause. Et Dinenda venait d’apprendre une nouvelle chose, Télim savait faire preuve d’intelligence et de sagesse. Car il n’avait pas insisté lourdement, sachant de lui-même stopper au bon moment. Quelques paroles, et une situation critique avait suffit à Dinenda pour en déduire qu’il fallait mieux avoir cet homme avec soit, que contre soit.

Dinenda fit un clin d’œil à l’Avariel, accompagné d’un petit signe de tête indiquant qu’elle avait carte blanche et toute la confiance du Gardien des Mystères. Neffalasièl serait sans aucun doute la plus à même de radoucir le moine, et peut-être à lui soutirer quelques renseignements utiles. L’Innatoh savait pertinemment que l’elfe ailée ne se laisserait pas manipuler facilement. Et elle savait agir avec une telle finesse, qu’il ne faisait aucun doute qu’à l’heure actuelle, elle était la seule à pouvoir gagner un semblant de confiance avec Arkaius.

- Nirannor voyons, la présence d’un tel habitant dans la Haute-Forêt aurait été une vraie source d’inquiétude, mon ami. Ne crois-tu pas ?

L’elfe s’était montré taquin avec son frère de la Confrérie. Le large sourire sur le visage fin de l’elfe ne laissait planer aucun doute sur la complicité entre ces deux hommes.

’

Dinenda aurait pu envoyer une nouvelle pique au moine, il n’en fit rien. Pour l’heure, il était temps que les tensions redescendent un peu. La mâtinée avait été haute en révélations et en surprises. Pour le moment, c’était bien suffisant.

- C’est un plaisir de pouvoir vous compter parmi nous Télim Osonsaar. Avez-vous bien caché vos trouvailles ?

Narration

Deuxième jour de la première chevauchée du Crépuscule Année de la magie sauvage (2 Nuiteuse 1372)

D'un commun accord, le groupe désormais beaucoup plus conséquent qu'au départ se mit en route pour l'objectif ultime qui les intéressait : la Haute-forêt. Une certaine tension pouvait se sentir, mais tout le monde garda ses remarques pour le moment du moins. La route était bonne car la froid avait gelé complètement la surface et même une partie de ce qui se trouvait en dessous. Cependant ils durent quitter très vite la route car ils s'engageaient désormais sur une simple piste tracée au sol mais entretenue uniquement par le passage des voyageurs et des caravanes qui l'empruntaient. Ils étaient sur le chemin d'Archepierre et ensuite seulement ensuite viendrait la Haute-forêt. Peut-être était-ce dû à l'avertissement de Neffalasièl, peut-être était-ce dû au fait d'avoir quitter la route plus sûr et plus fréquentée, mais ils restaient près les uns les autres, les sens aux aguets et ne restant pas à la traine derrière les autres.
Régulièrement Neffalasièl allait voler dans les airs pour examiner ce qui les attendait plus loin, mais à chaque fois son rapport était le même. Ils étaient seuls sur cette route et pas une âme qui vive de visible. Quand la ville de Rougemélèze fût hors de vue de là où ils étaient il prirent le temps d'une courte pause.

La marche avait été profitable au Teu’Tel’Quess. Le silence et le calme agissait comme un baume apaisant sur l'esprit de l'elfe lunaire.

¤ Enfin, un peu de quiétude et de calme ! c’est pas trop tôt. ¤

Le froid vivifiant était lui aussi bénéfique, et pour le moment l’horizon semblait dégagé. Dinenda prenait un réel plaisir à voir Neffalasièl s’arracher au sol pour prendre son envol. Le spectacle était particulièrement beau voir. Voler, au fond de lui, l’ensorceleur en rêvait.

Lorsque le moment de la pause fut venu, il était temps pour reprendre les investigations là où elles en étaient. L’elfe argenté se dirigea donc vers Arkaius.

- D’accord, je veux croire que je me suis trompé sur votre compte. Et que vous n’êtes pas un magicien rouge. Aussi, je vous présente mes excuses pour mon … accueil. Neffalasièl se porte garante de vous, et je lui fais confiance. Alors, si l’on faisait la paix, puisque visiblement nous allons voyager ensemble pendant quelques jours ? Vous allez en Haute-Forêt, si j’ai bien compris. Nous en sommes en quelque sorte les protecteurs, ainsi que quelques alliés qui habitent en ces bois. Pourrais-je savoir ce qui pousse vers notre forêt ?

L'Innatoh offrit un léger sourire à cet humain si particulier.

Arkaius n'avait plus dit un mot pendant le trajet, depuis sa crise d'énervement. De temps à autre, il observait l'Avariel faire le guet aérien à l'aide de ses superbes membres couverts de plume. Un talent fort utile, il devait le reconnaitre. Lorsqu'enfin il s'arrêtèrent pour prendre une pause, Arkaius se mit à l'écart du petit groupe pour pouvoir méditer. Il s'assit en tailleur à l'ombre d'un arbre et ferma les yeux, faisant le vide dans son esprit. Il resta ainsi durant plusieurs minutes, oubliant ses tracas, essayant d'être un corps sans conscience pour s'approcher de l'Ultime Frontière.

C'est alors qu'il put sentir une présence non loin de lui. Il rouvrit les paupières et vit Dinenda s'approcher et entamer la discussion avec lui sur un ton qui se voulait amical. Le moine réfléchit quelques secondes avant de lui répondre. L'elfe de lune semblait sincère quand il disait vouloir s'excuser auprès de lui. Alors le Thayen daigna de nouveau lui adresser la parole. Il lui répondit en elfique sur un ton monocorde et neutre. Il n'était plus sous le coup de la colère ou d'aucune autre émotion, comme si ses passions étaient inexistantes.