A la recherche des âmes perdues, suite d'un convoi spécial

Le temps était arrivé de voguer vers un avenir incertain en ces terres étrangères pour le rôdeur. Son ami elfe avait, par précaution, demandé au gnome quelques marchandises pouvant être fort utiles dans les prochains jours. Et Nirannor se demandait s'il ne ferait pas bien d'en faire autant. Il s'approcha de Taillepierre et fouilla dans sa poche. Quelques pièces échouèrent dans sa main. Après que le gardien sylvestre eut compté ces derniers sous, il tendit sa main vers le gnome après que ce dernier eut répondu aux questions de Dinenda.

- Et avec ceux-ci, quelles sortes de potions de guérison pouvez-vous me vendre ?

Avant qu'il ne réponde, le rôdeur étala sur le comptoir les trente sept pièces dorées et les cinq argentées. Puis en catimini, souffla quelques mots à son interlocuteur.

- Peut-être pourrai-je avoir aussi un petit cadeau à offrir, c'est pour une femme, la plus belle d'entre toutes. Vous avez surement une bricole qui pourrait plaire à une elfe,je dois reconnaître mon ignorance de ce qui est coutume de faire chez les oreilles pointues. Des fleurs auraient été pour une humaine mais pour une Sy tel'Quessir...

Nirannor restait évasif à la fin de ses mots mais son regard en disait long sur ce qu'il éprouvait.





Nirannor achète des potions ou onguent de soins (le nombre varie selon le coût unitaire de ces marchandises) et un objet au bon vouloir du MD qui ferait plaisir à la flèche

Narration

L'heure était à la préparation de la suite du périple qui les attendait. Ils firent les achats qu'ils jugèrent nécessaire. Taillepierre répondit à leurs questions.

-Pour les flèches que vous cherchez j'ai bien peur de ne pas pouvoir vous renseigner, peut-être chez le trappeur qui habite au fond du village mais rien n'est moins sûr. L'armure par contre j'ai un modèle ici même. Quant à vos onguents j'ai ce qu'il vous faut également mais je vais voir combien il m'en reste.

Il alla trifouiller dans le fond de sa boutique puis revint les bras chargés de flasque en cuir dur. Ils purent en dénombrer cinq en tout ainsi qu'une armure de cuir sur laquelle des clous métalliques étaient disposés régulièrement et uniformément.

-Voyons voir, dix pièces d'or par onguent et vingt-cinq pour l'armure ça nous ferait du soixante-quinze pièce d'or. Autres chose ?

La discussion et le marchandage n’avait pas lieu de cité en ce temps et place. L’ensorceleur était déjà très content de ne pas être obligé de courir tout Rougemélèze pour trouver ce qu’il cherchait. Dinenda sortit donc sa bourse de cuir et fit tomber les pièces réclamées par le Gnome mage.

- Pour ma part, nous n’avons déjà que trop abusé de votre gentillesse et de votre hospitalité. De plus le devoir nous appel, et nous devons reprendre, prestement, notre route. Alors à moins que mes compagnons, ici présent, n’aient encore quelques autres choses à vous demander. Je crois que l’heure de la croisée des chemins vient de sonner. Puisse le dieu que vous priez veillez sur vous Maître Taillepierre. Vous nous avez été d’un grand secours et je vous en remercie.

L’elfe lunaire avait ponctué ses derniers mots en plaçant sa droite sur son cœur et en inclinant légèrement la tête. Il ne restait qu’à trouver le trappeur qu’avait mentionné le magicien, pour pouvoir reprendre la route vers la Haute-Forêt et les objectifs de leur mission.

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Le Gardien des Mystères entreprit de ranger ses deux onguents de soin dans sa trousse de premier secours. Puis, retira son arc et son carquois pour enfiler l’armure qu’il venait d’acquérir.
Après quelques hésitation, et maladresse le Teu’Tel’Quess resserra le tout pour que la chose soit convenablement sise. Le poids de cette dernière lui parut négligeable, mais il devait bien l’admettre, cette protection entravait légèrement ses mouvement. C’était une bien maigre contrepartie pour être protéger en permanence, et conserver l’un de ses sortilèges intacte. Ainsi, il serait d’autant plus rapide à être efficace dans un éventuel combat à venir.
L’armure était, à n’en pas douter, de conception humaine. Aucune décoration, et point de finitions fines qui faisaient toute la différence avec du travail esti. Dès qu’il en aurait l’occasion, ou dès qu’il serait de retour à Thüldae, Dinenda échangerait cette armure contre l’une faite par des elfes.

L’Innatoh remit sa Alassëa, puis il ajusta la sangle de cuir retenant le carquois de Thüldae pour tenir compte de la nouvelle épaisseur. Enfin son arc retrouva sa place dans son dos. Le Gardien Sylvestre était maintenant près.

Dinenda achète les deux onguents de soin et l'armure de cuir clouté qu'il met de suite

Le gardien humain fit signe de la tête qu'il n'avait plus rien à faire ou à demander dans ce magasin, après avoir pris les onguent et potions que lui tendait le gnome, tout en reprenant la monnaie restante. Puis, alors que son ami enfilait son armure, il ne put s'empêcher de le féliciter sur sa nouvelle acquisition.

- Te voilà tout beau avec ça, mon ami !!

Le temps était venu de quitter la ville. Nirannor sortit le premier du magasin, déçu de n'avoir rien à offrir à sa douce. La séparation des deux êtres était imminente et le coeur de l'humain pouvait s'entendre battre à des lieues à la ronde. Leurs chemins se séparaient là et l'humain garderait à jamais l'image de cette elfe sauvageonne dans son âme.

Nirannor achète les trois onguents restants

Narration

Neffalasièl sans mot dire acquiesça et les dirigea jusqu'à la boutique. Ils se trouvèrent devant une échoppe à l'aspect rustique mais bien entretenue. La porte par contre était assez petite pour une taille humaine ce qui pouvait paraitre étrange. Il n'y avait aucune lueur à l'intérieur de visible, mais la fenêtre était recouverte à l'intérieur d'une peau qui empêchait de voir plus en avant dedans. La porte n'était pas verrouillée et il n'y avait aucun bruit à l'intérieur. Cependant il était difficile de se faire une idée car la ville commençait à s'agiter un peu plus avec du monde toujours plus nombreux dans ses rues. L'avariel fit un commentaire tout de même.

-Il s'agit d'un halfelin qui tient cette boutique maintenant. L'ancien propriétaire est parti pour d'autres cieux moins froids. Quant au nouveau par contre je ne le connais pas du tout et je n'ai jamais eu à faire du commerce avec lui. Donc je ne sais pas si l'on trouvera ce que vous cherchez.

Un sourire malicieux illumina le visage du Teu'Tel'Quess, à la remarque de Nirannor.

- Oui, mon ami, je suis certain que je dois paraitre à mon avantage, dans cette carapace. Presque aussi belle que la tienne. N'est-il pas?

Le Gardien des Mystères engagea la pas du rodeur pour sortir, et suivit Neffalasièl au travers des rues et ruelles jusqu’à l’échoppe indiqué par Maitre Taillepierre. Il faisait maintenant grand jour, et l’activité de cette petite ville reprenaient ses droits. Là devant la boutique, l’Avarielle expliqua ce qu’il en était. Dinenda acquiesça d’un simple hochement de tête.

Il y avait pourtant quelque chose d’étrange. Pour un commerce, il semblait ne pas être ouvert. La porte n’était pas fermée, mais il n’y avait pas âme qui semblait vivre ici. Intrigué, le Teu’Tel’Quess regarda ses compagnons, afin d’avoir leur sentiment sur la situation.

Une chose qu’avait apprit Dinenda à Lunargent c’est que en ville en on n’entrait pas chez quelqu’un sans y être invité. Surtout lorsqu’il s’agissait d’un magasin, et que le tenancier n’était pas présent. Dinenda ne souhaitait courir le risque de se voir accuser de vol. Cela le mettrait automatiquement hors course pour continuer la mission. Déjà que les effectifs se réduisait de jour en jour, il ne comptait pas laisser Nirannor et Neffalasièl continuer seul.

Faisant la seule chose qui semblait être possible, il toqua à la porte. Lança, en forçant un peu la voix.

- Hé ho ! Y’a quelqu’un ! Pouvons-nous entrer ?

L’elfe lunaire attendit donc sagement devant la porte d’entrée, et en attendant une éventuelle réponse, il se concentra sur ce qui l’entourait. A la recherche d’un éventuel voisin à interroger, si aucune réponse ne venait.

Aux côtés de son ami, le rôdeur attendait lui aussi une réponse. Cela faisait bien la durée d'un sablier qu'ils patientaient devant l'ouverture de la boutique et Nirannor commençait à s'impatienter. Tel un humain, il tournait sur lui même, tripotant le pommeau de son épée et mâchouillant une espèce d'herbe sortit de sa poche comme si cela aurait contribuer à faire avancer les choses.

Il aurait pu s'asseoir, affûter sa lame, vérifier la lanière de son carquois ou autre petite chose avant une longue marche mais Nirannor n'avait l'esprit à le faire, obnubiler par le temps qui s'égrenait à ne rien faire. Le temps, tellement précieux pour un humain et si éphémère...

Alors il se mit à observer l'elfe lunaire, impassible, serein, sur son visage, aucune marque d'impatience ne pouvait être perçue. Nirannor ne put se contenir davantage et questionna son compagnon.

- Crois-tu que nous devrions encore attendre longtemps, il me tarde de prendre la route. Le temps nous est favorable, profitons-en !

Narration

Nirannor, Dinenda :

Aucune réponse ne vint de l'intérieur. Pourtant il devait bien y avoir quelqu'un car pourquoi laisser une porte non verrouillée sinon. Plus particulièrement s'il s'agissait d'un boutique de marchand. Neffalasièl dressa l'oreille comme si elle venait d'entendre quelque chose.

-Il y a quelque chose à l'intérieur. Quelque chose ou quelqu'un ? Vous n'entendez pas ?

Nirannor dressa l'oreille mais ses sens d'humains étaient trop superficiels pour entendre quoique se soit. Les deux autres sangs elfiques par contre finirent par entendre comme un grattement. Quelque chose ou quelqu'un raclait le sol ou du moins trainait les pieds. C'était suffisamment audible si l'on y prenait garde, mais les bruits de la ville auraient tôt fait de les couvrir d'ici quelques secondes. Restait à savoir s'il valait le coup d'entrer dans la boutique ou de passer son chemin.

Que ce passait-il dans cette boutique ? Dinenda était à la fois curieux, circonspect, et méfiant. Mais le sentiment qui primait chez à ce moment là, et l’inquiétude pour le trappeur. Tout ceci, ne lui disait rien qui vaille. Sa raison lui criait de laisser tomber cette idée d’achat, pour éviter les ennuis. Mais son instinct, lui dictait d’entrer pour être certain que le Halfelin allait bien.

Ces bruits de frottement du sol devaient jouer sur son imagination. L’Innatoh vit le pauvre Hin inconscient traîner sur le sol, par quelqu’un qui le tirait en le tenant sous les bras. Rarement, l’innatoh avait été en contradiction avec ses émotions.

Sans doute, que le héritage draconique doré qui coulait ses veines dû avoir raison. Et finalement se fut l’instinct qui l’emporta. Au diable les conséquences, si quelqu’un de bien était en danger, il ne pouvait rester sans rien faire.

Un commerçant qui ouvre sa boutique, et qui ne répond pas à l’appel d’éventuel client, ça n’existe pas. Le Teu’Tel’Quess ne serait pour autant pas le seul à prendre la décision. Tout du moins, il ne l’a prendrait pas sans avoir consulté ses amis.

Le Gardien des Mystères se tourna alors, vers Nirannor. Le Rôdeur devait maintenant connaître suffisamment l’elfe lunaire pour lire sur les traits de ce dernier : l’inquiétude.

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Dans le même temps, le regard émeraude du Gardien Sylvestre se posa sur l’Avariel. Elle put facilement y lire la même chose que Nirannor. Une décision qui risquait de peser lourd, était à prendre. Et elle était à prendre rapidement. Il était possible que cela ne soit rien du tout, et que l’imagination de l’elfe de la lune lui joue des tours. Mais Dinenda voulait en être sûr. Toute fois, si ses deux compagnons n’étaient pas de son avis, il se plierait à leur instinct.

Il avait beau se concentrer, tendre ses oreilles, aucun son ne parvenait jusqu'au rôdeur. Pourtant, observant ses compagnons, il se doutait d'un quelconque problème.
La réponse arriva rapidement quand son ami Dinenda se retourna et le questionna sur son ressenti.




Un étrange sentiment traversa l'esprit de Nirannor et l'humain ne souhaitait s'y attarder trop longtemps. Même s'il ne connaissait pas le marchand, il n'avait aucun plaisir à ce que malheur lui soit arrivé.