Recherche et récupération, Enquête pour l'assemblée

raenor rit de bon cœur à la réplique de Khazuk, désobligeante et pleine de mauvaise foi, comme c'était sa spécialité. Braenor comprenait parfaitement le point de vue de son neveu, car il était tenté de faire comme lui parfois : agir selon son humeur, pensant aux conséquences qu'après coup. Il répondit avec un grand sourire :

- (nain) Je ne pensais pas exactement à un briquet, mais plutôt un bon bâillon histoire que tu arrête de sortir des énormités pareil ! (reprenant un ton sérieux, le magicien enchaîna) Et quand bien même les mages ne s'intéresseraient pas de près à cette forêt, celle-ci renferme des centaines d'êtres intelligents qui ne méritent pas de bruler vif pour satisfaire une envie malsaine de vengeance d'un nain inconscient !

Espérant que cette fois le débat était bel et bien clos, le mage se concentra à maintenir le rythme effréné que Khazuk avait adopté. Une fierté loufoque l'empêchait de demander à son neveu de ralentir.

* De toute façon, plus vite nous arriveront à Eauprofonde, mieux cela vaudra. *

Quand Khazuk reprit la parole, Braenor sentit qu'il était encore irrité par l'échange houleux qu'ils venaient d'avoir.

* Réfléchir au problème ? Mais je n'ai fait que cela durant les deux derniers jours ! *

- (nain) Et bien d'après moi, un nécromancien ou peut-être plusieurs ont fait de cette forêt leur repère. La grotte à été témoin d'un sort puissant qui a provoqué une explosion. J'ai le catalyseur dans mon sac pour preuve. La, ou peut-être les, créature mort vivante sont des créations de ces nécromants. Les habitants de la forêt, telle les sortes de lutins que nous avons croisé et les louves, essayent de luter contre ces horreurs mais sont trop méfiant pour accepter de l'aide. Deux points restent à éclairer cependant : Quelles sont les motivations des mages sombres ? Et quel est le rôle exact des guerriers que nous avons tué dans la grotte ?

Narration

Les deux nains finir par raison reprendre. Laissant derrière eux la forêt à ses légitimes occupants, ils reprirent le chemin d'Eauprofonde tambour battant. La route était boueuse en raison des pluies tombées ces derniers jours, mais elle était néanmoins praticable moyennant une petite perte de temps à vérifier où mettre les pieds pour éviter de s'embourber.
La journée avait largement passé son zénith lorsque les deux compères s'arrêtèrent pour se reposer un peu. Ils avaient un peu de temps pour se permettre de réfléchir à leur situation, aux actes qu'ils avaient ou allaient réalisés et enfin aux conséquences qui risquaient d'en découler. Le temps était très incertain mais ne semblait pas vouloir se diriger vers les pluies très fréquentes en cette saison. La lumière du jour commençait à décliner, mais il ne ferait pas nuit avant trois bonnes heures. Et puis les nains n'en avaient pas franchement à en tenir compte car ils pouvaient voir aussi bien en pleine nuit que dans le derrière d'un gobelin qui ne s'était pas approché d'un point d'eau de toute sa vie. Il restait à savoir si voyager de nuit en valait vraiment la peine.

raenor commençait à en avoir marre de marcher sous la pluie. D'autant qu'il craignait que l'eau endommage ses parchemins, dont le précieux indice laissé par les humains dans la grotte. Mais apparament son porte-parchemin était bien étanche, et le mage s'inquiètait pour rien. Il pensa finalement, alors que les nuages sombres, dans leur suprême magesté, décidèrent d'aller mouiller d'autres horizons, qu'une pause ne leur ferait pas de mal. Le mage indiqua un coin dégagé et assez plat à Khazuk, qui acquiessa, puis il s'assit sur un petit rocher plat.



Il se mit à rêver de tout les conforts que la vie civilisée apportait, ces conforts incompatibles avec une expédition de trois jours dans une forêt humide et hostile. Le magicien reprit la parole, prenant un ton faussement plaintif :

La mauvais temps n'était pas encore là, et ne risquerait pas d'arriver, mais déjà pourtant il semblait être sur la tête du magicien qui voyait l'eau tomber sur lui en gros paquets. Amusé, le barbare savait que ce n'était qu'une manière détourné de son oncle pour exprimer sa mauvaise humeur. Pour une fois que le nain bougon n'était pas Khazuk. Ce dernier espérait que la ville la plus proche l'était le plus possible. Ces trois journées passés dans les bois, un lieu que ne visitait pas souvent son peuple, avait miné le confort du nain. La vie à la dure ne le gênait pas certes, mais l'attrait d'une choppe fumante, d'une belle donzelle et un pieu moelleux, rien de plus beau pour un nain de la trempe de Khazuk pour reprendre rapidement des forces.



Avec des paroles simples et concise, le barbare essaya de raviver la bonne humeur de son oncle et de lui donner toute la force nécessaire pour achever ce bout de chemin. Sachant que ce dernier avait encore la force et l'endurance de sa jeunesse, il en profita pour la taquiner à ce sujet et raviver son enthousiasme. Un grand sourire aux lèvres, Khazuk lâcha à son oncle ses quelques mots sarcastiques :

raenor éclata de rire aux paroles de son neveu. L'esprit de celui-ci était peut-être d'un pragmatisme qui pouvait le faire passer pour simple, mais il n'en était pas moins acéré ! La pique étant méritée, le mage ne répondit pas à l'outrage subit. Reprenant soudain son sérieux, il réfléchit quelques secondes avant de dire d'un ton résigné :



Le nain se préparait maussadement à une longue soirée de marche dans la boue, et cela n'était pas pour le ravir. Le bruit répétitif de suçon que faisait leurs bottes sur la boue était à la limite du supportable.

¤ Même à cette allure nous ne seront pas à Eauprofonde avant la nuit. J'espère que nous y seront avant minuit ! Les auberges dignes de ce nom seront surement fermés, mais peut-être que certaines tavernes accueilleront deux voyageurs. ¤

Les deux nains muent par une envie irrésistible de randonnée, débutèrent leur longue marche pour la cité des splendeurs. Longue marche pour un nain bien sûr. La route était légèrement boueuse mais elle ne gênait en rien les déplacements des deux compères, enfin si du moins elle restait dans cette état là. Les pluies récentes devaient les inviter à la plus grande prudence concernant les inévitables aléas météorologiques. Mais dame Tymora avait du se pencher sur leur sort car le temps semblait un peu plus clément que lors de l'exploration de la mystérieuse forêt. Mystérieuse forêt avec des occupants très étranges. Ils étaient passés à autre chose. Les rêves de s'attabler autour d'une bonne bière dans l'enceinte d'un bonne taverne les préoccupait davantage. Seulement pour le moment il fallait rentrer sain et sauf. Poursuivant leur progression aussi vite que leurs courtes jambes pouvaient leur permettre, la nuit vint enfin poser son voile nocturne. Ils ne souffraient pas du manque de visibilité car habitués à vivre dans les profondeurs de la terre, mais les créatures nocturnes risquaient de faire leurs apparitions. Toutefois ils se trouvaient sur une route ce qui pouvait également limiter les mauvaises rencontres, à moins bien sûr de rencontrer des bipèdes sensés être intelligents.

raenor avait un mauvais pressentiment, très mauvais même. Il avait l'impression qu'une menace planait sur eux, que quelque chose les épiait dans la nuit, prêt à s'abattre sur leur duo à tout moment. Bien sûr cela n'était en rien dû à la pénombre qui les entourait, car le magicien avait toujours trouvé les ténèbres plus rassurantes que menaçantes... Il essaya de se rappeler quand la sensation l'avait pris, et se rendit compte qu'elle était déjà présente lorsqu'ils avaient débuté leur marche vers Eauprofonde. Il remonta dans sa tête le fil des évènements de la journée et n'eut pas à remonter bien loin. Une image horrible s'imposa insidieusement à son esprit. Une tête qui avait dû jadis être humaine, une tête formée par de la peau ridée et sale se détachant par endroit et laissant à jour une chair grisâtre et insensible, par quelques poignées de cheveux gris et cassant et par des yeux exorbité et aveugle, mais le plus horrible était le manque d'expression du visage crispé.
Oui, le nain en était sûr, son malaise venait de sa rencontre avec un mort.

Pourtant, pas après pas, mètre après mètre, ils avançaient dans le gris qu'était la pénombre pour un nain. Scrutant chaque ombre, guettant le moindre bruits, ils progressaient vers la cité des splendeurs et vers toutes les promesses qu'une grande ville apporte à deux voyageurs éprouvés.

¤ Nous marchons dans la bonne direction, donc cette maudite cité finira bien par apparaître ! Au moins le cadavre ambulant n'avait pas l'air d'humeur à nous courir après... ¤

Sur ces pensées rassurantes, les seules que son esprit embrouillé était capable de trouver, il continua à marcher aux cotés de son garde du corps, qui n'en menait pas large lui non plus.

Ni plus inquiété que son Oncle, mais ni moins décidé à poursuivre leur route, Khazuk marchait d'un bon pas aux côtés de son Oncle. Si un magicien pouvait éclipser ce malaise, pourquoi un barbare ne le pourrait-il pas ?

Les ombres de la nuit ne manquaient pas de captiver l'esprit peu occupé du nain. Laissant son esprit vagabonder et imaginer les pires horreurs en voyant nombre d'ombres se tortiller sur les tronc d'arbres, au fond des bois, ou encore sur leur chemin. Le meilleur moyen de combattre une peur, c'était de la remplacer par une autre qui n'avait pas court ici. Seulement voilà, Khazuk semblait avoir négligé la seconde partie et ne faisait qu'aggraver son état mental.

* Allons donc, ce ne sont ni plus ni moins que de simples ombres sur un arbre *

Tentant tant bien que mal de se rassurer, l'esprit du "jeu" revenait pourtant rapidement et continuait de titiller les peurs les plus profondes du nain.

* Aaaarrrrghhhggghhh ... Belle-Maman !

Abandonnant là tout jeu, Khazuk prit bien en main sa hache et se prépara à une embuscade, l'oeil vif et les oreilles bien grande ouvertes, il écoutait et enregistrait chacun changement subtil du thème de ces bois.

Narration

Les peurs les plus primaires faisaient ressortir une paranoïa que les deux nains n'avaient pas d'habitude. Peut-être était-ce du à la rencontre avec l'étrange créature de la forêt. Cette créature qui dont la seule vue les avait fait fuir plus vite qu'il ne faut pour le dire. Leur périple se poursuivait tout de même sans la moindre anicroche. En fait ils avançaient même plutôt rapidement. Cependant ils se savaient trop loin pour voir les lumières de la ville. La fatigue commençait à se faire sentir. Déjà que la fraicheur du soir s'était transformer petit à petit en un froid plus mordant mais tout de même supportable. Supportable tant qu'ils continueraient à marcher. Marcher et rester éveiller, lutter contre le froid et la fatigue tels étaient leurs lots du moment. Plus s'avançaient la nuit plus il serait difficile de poursuivre. En fait leur marche était purement mécanique, tels des automates ou autres golems métalliques. En plus une odeur de bois brûlé vient s'ajouter à tout ce qu'ils enduraient jusque là. Cette odeur eu pour effet de les sortir de leur marasme et de les réveiller. Il n'y avait aucun feu dans les environs, aucune lumière et aucun bruit. Juste cette odeur...

Braenor était fatigué par la marche nocturne, mais il préférait encore marcher cent kilomètres de plus plutôt que de l'avouer. Des marches épuisantes il en avait vu d'autres, et ils n'étaient pas des elfes pour s'effrayer d'une nuit blanche. Ils dormiraient demain, pour l'instant la seule chose qui comptait était de s'assurer que le pied gauche prenait bien le relais du pied droit, puis inversement. Il y avait quelque chose d'apaisant à n'avoir à penser qu'à marcher sans faiblir. Le nain avait l'impression de se purifier des horreurs de la journée en s'abandonnant au simple travail physique. Il n'avait pas besoin de jeter de coups d’œil à Khazuk: tant qu'il tiendrait lui même, son neveu aurait encore de la réserve...
Mais bien vite, la marche tranquillement épuisante fut troublée par une odeur étrange. L'odeur n'était pas étrange en elle-même, du bois brûlé c'était plutôt commun, mais le fait de la sentir en pleine nuit et en ce lieu ne pouvait signifier qu'une seule chose.

Braenor chuchota à son neveu, son haleine se changeant en une légère traînée blanche dans le froid :



N'ayant rien à ajouter, et soucieux de ne pas se faire repérer, le magicien se tut et scruta les alentours à la recherche de fumée, de braise ou de cendre pouvant expliquer le phénomène. Puis il fit signe à Khazuk de reprendre la route avec discrétion, sans relâcher leur vigilance.

Braenor essaye de distinguer les restes d'un feu ou de la fumée tout en utilisant déplacement silencieux.