Recherche et récupération, Enquête pour l'assemblée

Narration

jet de volonté
Khazuk 13(dé)+0(comp)=13 échec
Braenor 10(dé)+3(comp)=13 échec

Les deux nains repartirent en direction de la route. Même s'ils avaient le cœur joyeux et l'humeur au chant. L'étrange silence de la forêt les angoissait tout de même un peu. En fait ils pouvaient même presque toucher ce sentiment d'angoisse, comme si l'air lui-même était chargé de ce sentiment. Leur intention de partir de cette forêt était peut-être un choix plus que salutaire. Alors qu'ils se dirigeaient vers l'extérieur de cette dernière une vision s'offrit à eux. Une étrange créature s'avançait vers eux. A la vue de cette dernière l'angoisse qu'il éprouvait se mua en peur. Une peur panique indescriptible envahissait chaque partie de leur corps. Une peur qui montait de plus en plus en eux, jusqu'à ce que l'envie de détaller fût trop forte. Ils ne connaissaient qu'une seule manière d'échapper à une peur panique : la course. Ils se mirent à courir aussi vite que leur permettait leurs jambes. Une fuite dans les règles de l'art devant une créature dont l'aspect si repoussant avait eu raison de leur volonté. Ils coururent à une vitesse qu'ils n'auraient pas cru pouvoir possible d'atteindre à pieds de nain. Ils se retrouvèrent sur la route, mais la peur était toujours là. Sans demander leur reste ils continuèrent leur fuite pendant quelques dizaines de secondes, avant de s'arrêter en même temps que la peur avait disparu.

Le nain courrait, courrait, courrait, à un moment même, il lui avait semblé que ces anciens instants de tout petit bébé étaient revenus au galop et que son armure avait besoin d'être lavée après cela. Heureusement pour lui, les dieux avaient décidé qu'il avait pu se retenir. L'horrible créature les avaient fait détaller comme des lapins, jamais encore Khazuk n'avait eu aussi peur. Une telle créature n'était pas réelle, il ne pouvait rien exister d'aussi laid sur Feerun, le barbare en était convaincu. Sauf peut être la belle-mère Nabhram mais c'est une autre histoire. Non seulement le barbare avait fuit, mais en plus son oncle avait fait de même, c'était donc une défaite totale du camp nain face aux horreurs que regorgeaient cette forêt. D'abord des gnomes des bois aux tendances elfiques, et ensuite des monstres semblables à une grand-mère naine sortie du lit ! Khazuk ne savait plus ou donner de la tête, les événements dérangeants et étranges semblaient s'enchainer.

(nain) Et bien mon oncle ! Il semblerait que nous nous retrouvons un fois de plus devant une situation des plus embarrassante, j'espère que personne ne nous a vu prendre la fuite face à ce monstre ou c'en est terminé de l'honneur des nains !

Impétueux comme toujours, le barbare cherchait à cacher sa gêne à travers ce trait d'humour. Rien ne le dérangeais plus que de fuir devant un ennemi qu'il n'avait pas pu affronter. Mais il ne comptait pas en rester là, loin de là. Il pensait sérieusement à retourner voir ce qui lui avait fait si peur. L'adrénaline qui reste de cette rencontre et de la course effrénée qui avait suivit coulait dans ses veines et il n'attendrait pas de revenir à son état normal. Il voulait absolument retourner sur ses pas à la même vitesse qui l'avait amené ici. Mais en même temps, sa raison lui dictait d'aller chercher des renforts et surtout de prévenir le conseil des magiciens, l'Assemblée comme ils se nommaient, de ce qui ce passait ici. Bien sur, une étape dans une proche ville n'était pas à négliger. Mais autant finir ce qui était en cours pour éviter d'avoir à le refaire plus tard. Les nains venaient de tomber sur une créature de la pire espèce, il était de leur devoir, et de leur mission, et découvrir la raison de cette présence maléfique -car tout ce qui est laid l'est forcement, du moins pour les notions limité de Khazuk en matière de religion et d'alignement- et surtout d'éradiquer ou de contenir la menace.

- (nain) Et bien alors mon oncle ! On y retourne ou pas ! Je peux t'avouer que j'en ai une forte envie. Après tout, pour une fois qu'il y a un peu d'animation dans cette forêt ... mais dis moi, cette horrible créature ne serait-elle pas la raison de tout ce silence ? Une aussi mauvaise tête ne peut que faire fuir toute vie aux alentours et des des lieues de distance !

Le nain avait toujours tendance à voir grand, mais il n'était peut être pas si éloignée de la réalité que cela, après tout, une créature qui pouvait faire fuir deux nains dans toute leur splendeur pouvait aisément faire décamper quelques menus rongeurs et petits oiseaux maigrichons ? Khazuk était sûr que cette bête avait un rapport, de près ou de loin, avec les récents découvertes. Bien que cela ne résolvait pas la zone de magie instable qui s'était établie dans le coin suivant l'Assemblée, cette créature en résultait peut être ... et d'autres pouvaient avoir été créé de la même manière ... on ne sait jamais avec les sortilèges maléfiques, ca n'a l'air de rien, mais tout d'un coup vous vous retrouvez avec une dizaines de zombies devant vous. Alors mieux valait-il être prudent.

raenor était hors d'haleine, penaud, et rouge de honte à la fois. Il avait fui devant la créature, laissant Khazuk l'affronter seul ! A ce moment là, il entendit quelqu'un respirer juste derrière lui. Le magicien fit un bond, se retourna brusquement et se prépara à frapper... son neveu ? Malgré tout, le nain sourit et réussit à articuler, entre deux inspirations laborieuses :

… ’

Il avait prononçait cette interrogation plus par automatisme que pour avoir une réponsede Khazuk. En tout cas, pour rien au monde Braenor ne voulait revoir ce monstre, pourtant son honneur lui criait de retourner montrer à la créature de quel bois se chauffaient les nains. Ayant à peu près repris un rythme de respiration normal, le magicien dit à son neveu :

’

Alors pourquoi ce pincement au cœur ? Braenor pensait aux créatures de la forêt qui étaient terrorisées par quelque chose... et que les "louves" avaient sauvé.

* Le monstre doit leur poser bien des problèmes... *

Le magicien fut prit de pitié pour les petites créatures livrées à une telle horreur... Il entendit le trait d'humour de son neveu et sourit.

Braenor avait été perturbé comme son neveu par l'apparition de la bête. Mais le magicien avait une raison de plus pour courir, il n'avait plus aucun sort ou presque en réserve, sa potentiel magique tombait un peu à plat. Il perdait ainsi ce qui faisait sa puissance, pour ne pas dire sa principale utilité dans le duo familial. Mais il n'y avait aucune raison de le laisser à l'arrière, même dépossédé de ses moyens Braenor le mage pouvait se révéler potentiellement dangereux, indirectement ou non. Il pouvait exacerber la fureur de son neveu, il pouvait également lui conseiller l'endroit vital où le barbare se devait de frapper ou encore, dernière possibilité qui n'était utilisé qu'en dernier recours, charger à l'image de ses ancêtres avec son ridicule bâton, manquant ainsi de faire exploser de rire tous ses adversaires et permettant à Khazuk de finir plus rapidement le travail. Son utilité dans le duo était donc démontrée et il pouvait donc rester en première ligne. Si quoi que se soit lui arrivait, le magicien savait également que son neveu serait prêt à tout pour le sauver. Lui-même avec par la même occasion.

- (nain) Honneur des parias ou pas ! C'est ici de l'honneur nain auquel nous avons affaire, les nains ne reculent jamais devant l'adversité et combattent sans relâche leur peur ! Avec l'aide de Moradin ou non, nous pourrons faire comme nos illustres ancêtres et vaincre ce qui nous terrifie, éliminer cette menace de nos bras forts !

Sachant que son oncle avait perdu une partie de son potentiel magique, il ajouta :

- (nain) En pleine possession ou non de nos moyens mon oncle, nous combattrons ensemble comme nous l'avons toujours fait ! En famille comme nous l'avons toujours été ! Victorieux comme nous l'avons toujours souhaité !

Laissant là les grandes phrases et les discours de meneurs d'homme, et sachant pertinemment que ce genre de phrase n'avait que peu d'effet sur son oncle, Khazuk essayait plus de se convaincre lui-même que son oncle. La nécessité d'aller affronter l'horrible monstre était discutable et l'on pouvait rester reprendre des forces encore un peu. Mais le nain savait bien qu'il se laisserait d'un manière ou d'une autre, tôt ou tard, influencer par les paroles habiles du magicien et qu'il se précipiterait sur ses pas pour finir le travail qu'il n'aurait jamais du fuir.

- Ahu !

Sachant que la créature diabolique pouvait fuir durant le laps de temps où les nains discutaient de la marche à suivre. Sachant également que la diabolique aura terrifiante du monstre ne marcherait pas deux fois avec les fiers fils de Moradin. Khazuk s'élança sans perdre plus de temps sur ses traces, remontant la piste qui l'avait amené jusqu'ici. Au pas de course, il espérait que son oncle puisse suivre son allure soutenue et jetait de temps à autre des coup d'œil en arrière pour voir si le magicien suivait bien.

Une fois encore, le barbare se précipitait sur un danger qu'il n'avait pas pu estimer, il pourrait y rester cette fois, et avec les nombreux handicaps que les nains avaient, ils leur sauraient difficile de vaincre l'abominable créature des bois.



Ce message a été modifié par Khazuk le Vendredi 02 Mai 2008 à 15h37

Narration

jet de volonté
Khazuk 6(dé)+0(comp)=6 échec
Breanor 6(dé)+3(comp)=9 échec

A peine Khazuk eut-il pénétré dans la forêt que le sentiment d'angoisse le reprit. Son oncle un peu plus loin le suivait et ne semblait pas encore affecté. Khazuk se tint sur ses gardes quand il tomba à nouveau sur l'horrible créature. Son aspect était encore plus repoussant que la première fois. On aurait dit une sorte d'humain complètement desséchée et en début de décomposition. La créature ne bougea pas plus que la première fois et se contenta d'observer le nain. Et ce qui était arrivé lors de leur première rencontre se reproduisit. L'angoisse augmenta brusquement à la vue de la créature. La même peur panique le reprit. C'était même pire que la dernière fois. Cette fois-ci sa vessie n'en supporta pas davantage. Ses vêtements trempés jusqu'à ses pieds, il détalla comme il le put dans la direction d'où il était venu. Il croisa son oncle sur le chemin. Il hurlait à la mort comme s'il venait de croiser un dragon s'apprêtant à le dévorer. Braenor ne voulant pas affronter la créature seul et sans la moindre ressource fit demi-tour et se mit à courir en direction de son neveu. Ils arrivèrent à peu près au même endroit d'où ils étaient parties. Sauf que cette fois-ci ils étaient complètement essouflés voire mouillés pour certain.

Le nain venait d'enchainer pour la seconde fois un superbe sprint en quelques minutes d'intervalle. Tout le monde savait que les nains étaient des sprinteurs, rapides sur les courtes distances. La peur qu'il avait éprouvé à chaque fois avait été intense, mais la seconde fois avait été les plus forte de toute. De surcroît les dieux avaient décidé de l'humilier. Aussi : en réponse à l'infâme action des dieux, le nain décida de sa venger. En réalité il lui fallait un exutoire à sa colère et la seule chose qui était à sa portée était la forêt, une forêt dense, une forêt verte, qui forêt qui n'attendait que le nain pour s'embraser dans la nuit. Il n'y avait rien de plus doux aux yeux du nain que de voir la nature devenir flamme et désert. La purification par le feu, cette forêt en avait bien besoin, après tout ... il n'y avait plus grand-chose à voir là-dedans. Si ce n'était quelques morts-vivants et une grotte sans plus d'intérêt. On ne pouvait éradiquer la menace que cette forêt représentait pour le reste de la région qu'en la brûlant entièrement. Ainsi le joyeux bûcher que projetais d'allumer le nain aurait une double utilité : sauver les alentours d'une invasion nécromancienne et calmer l'esprit bouillonnant du nain. Tout en sachant que la première conséquence ne résultait que du besoin de satisfaction de la seconde.

Préparant ainsi le plus grand bucher de l'année, Khazuk fouilla un peu partout dans les sous-bois pour commencer à réunir branchages secs, brindilles ou tout autre combustible pour son feu d'adieu. Amassant tout ce qu'il pouvait trouver, il espérait que cela suffirait pour embraser la forêt entière. L'humiliation divine allait être réparée par cette prière lumineuse. Son pantalon trempé le gênait peu, l'odeur encore moins, habitué à vivre dans la crasse le barbare n'avait que cure de ce petit contretemps au niveau de sa vessie. Il se focalisait uniquement sur son oeuvre finale. Il était possible que le nain laisse sa vie dans l'accomplissement de son chef d'oeuvre. Mais après tout, il valait bien terminer sa vie un jour ou l'autre. Quel honneur serait plus grand que de perdre la vie en accomplissant la seule chose qui subsistera de nous, même posthume.

- (nain) Brûle Brûle Bruuuuuuuule ! Petite Forêt ! Brûle Brûle Bruuuuuuuule ! Petite Forêêêêêêt !

Continuant d'amasser son combustible, Khazuk s'amusait énormément. C'est la première fois qu'il participait à quelque chose d'utile depuis le début de cette aventure, du moins après avoir tué les trois hommes en noirs dans la grotte. Le barbare pensait également qu'en brûlant tout, on y verrait peut-être plus clair dans cette histoire de magie sauvage et de zone arcanique instable.

- (nain) Mon oncle, je ne sais pas s'il te reste encore un peu de potentiel magique, mais si tu peux t'en servir pour m'aider à brûler tout ça, je t'en serais à jamais reconnaissant !

Se rappelant qu'ils avaient quand même des employeurs à informer de leurs progrès et projet, il ajouta rapidement.

- (nain) Il serait sans doute également bon de prévenir l'Assemblée des mages, tu n'as qu'à leur dire que nous sommes face à une menace mort-vivante et que nous réglerons le problème rapidement par le feu. Que leur zone de magie n'a plus d'intérêt puisque la zone va bientôt disparaître avec le reste des mort-vivants et autres bizarreries !

Une bonne chose de faite : le nain n'en doutait pas, il serait toujours temps de penser à la suite un plus tard, une fois que son feu de joie aurait démarré. Une fois lancé, le nain espérait que rien ne viendrais perturber l'incroyable voracité des flammes qu'il s'apprêtait à créer. Si les dieux du Chaos étaient avec lui, il aurait sans doute l'incommensurable honneur d'avoir rayé de la carte une forêt entière ce qui lui assurerait sans aucun doute une place au banquet divin de Moradin ou de toute autre divinité qui n'était pas forcément en bonne relation avec le panthéon elfique ou druidique.

Fuir ! Fuir, il fallait fuir ! Loin, loin de cette chose, de cette horreur, de ce monstre, de ce mort-vivant, de... peu importe son nom ! Le magicien avait mal au genou droit, il ne se rappelait plus ou ni comment il l'avait cogné. Cela pouvait attendre : il fallait courir. Oublié l'honneur, la mission, la curiosité, l'héroïsme, la lâcheté, le peu de sorts qui lui restait...

Puis d'un coup tout s'arrêta, un grand vide. Il réalisa enfin ce qui venait de se produire.

* Deux fois nous avons tenté d'approcher cette créature, et deux fois nous avons dû fuir. Cela dépasse mes compétences. *

Ιl remarqua du coin de l’œil son neveu arriver hors d'haleine et nota un détail embarrassant au niveau de son pantalon. Mais le barbare ne prêta aucune attention à son oncle et commença à rassembler du bois mort près d'un arbre majestueux. Le magicien mis plusieurs secondes à comprendre les intentions de Khazuk. Il voulait brûler la forêt tout simplement. Dans son esprit, tous les problèmes seraient ainsi résolus en une unique action. Braenor hésita entre éclater de rire et éclater la tête de son neveu.

* Il ne cessera jamais de me surprendre celui-là ! *

Alors que le magicien s'approchait du barbare pour le résonner, il remarqua une lueur que lui seul pouvait reconnaître dans son regard. La lueur annonçant une crise... crises qui l'avaient fait surnommer, il y a bien longtemps, Khazuk le dément.

Braenor plus que quiconque savait qu'il fallait être prudent lorsque son neveu était dans cet état là. Aussi, il se mit à crier :

’

Le ton qu'avait employait le mage était sec et sans appel, il fit semblant de n'avoir pas remarqué la cause de la honte de Khazuk. Cependant l'idée de celui-ci lui resta à l'esprit, non pas qu'elle soit une solution en soit, mais le nain se demandait si ce n'était pas une manière de forcer les habitants de la forêt à se montrer en les enfumant.

* Tu délire Braenor, cela les rendrai encore plus hostile ! Déjà que ton sort manqué n'a pas aidé la relation ... *

La lueur de démence était toujours des plus vivaces dans les yeux du barbare. Durant sa longue collaboration avec son oncle, chacune de ses apparitions s'étaient terminés en bain de sang ou en mini-cataclysme à l'échelle nanesque. Or pour le moment, la catastrophe était à moyenne échelle : celle d'une région entière, une région boisée qui risquait de disparaitre de la carte si on laissait faire le barbare. Toutefois, bien que son oncle ne semblait pas négliger pas les avantages qu'une telle action pouvaient amener. Braenor voyait également plus loin que son neveu et arrivait à saisir toutes les implications futures de cet acte qu'il qualifiait d'immature et d'irréalisable. Pourtant, Khazuk en était certain, avec un peu plus de brindilles et branches de bonne qualité et un petit vent bénéfique, l'idée était des plus réaliste ! Mais le magicien semblait en avoir décidé autrement et le barbare se rangeait toujours derrière lui, ce qui ne l'empêchait pourtant pas de grommeler tout seul et de se plaindre.

- (nain) Comme si une Assemblée de mages inutiles et ripailleurs pouvaient se soucier du sort d'une misérable forêt. Allons donc mon oncle, à qui manquera-t-elle cette forêt ! A personne je te dis ! Personne ! Un petit feu de rien du tout, s'il te plait Braenor, ça ne te coûte rien de fermer les yeux pour une fois ! Aller ! J'ai besoin de m'amuser un peu !

Le nain aurait beau grogner, supplier ou bien taper du pied, il était sûr et certain que le magicien ne cèderait pas devant son impétueux neveu. Puisque la décision du supérieur familiale était de poursuivre leur route vers Eauprofonde, la ville la plus proche, Khazuk ne pouvait que suivre les directives imposées. Le barbare ne pourrait donc pas se venger de l'ignoble affront divin, il ne pourrait pas non plus imposer sa volonté à toutes les créatures vivantes des bois, il ne pourrait donc pas brûler ces satanés mort-vivants qui infestaient la forêt en compagnie de ces petits gnomes elfiques. Il ne trouverait donc aucun exutoire à sa fureur démente. Il fallait plaindre le prochain être qui essayerait de provoquer le nain.

Laissant la son tas de bois ridiculement petit qu'il n'avait pas eu le temps d'achever, Khazuk sortis des fourrées et commença à avancer sur la route dans la direction de la grande cité d'Eauprofonde. Il espérait qu'il pourrait au moins trouver de quoi se restaurer, mais également de quoi se reposer un coup et n'était pas à exclure de recruter d'autres compagnons. Un peu de compagnie leur ferait du bien après les longs mois qu'ils avaient passés ensemble dans leurs errances coutumières et les quelques jours agités ou non qu'ils avaient passés dans la forêt.

- (nain) Tu es sûr de ton choix mon oncle ? Tu ne regretteras pas de ne pas avoir fait brûler comme il se doit se misérable tas de brindilles ? Tu ne regretteras pas d'avoir définitivement éliminé toute menace dans les environs avec un feu purificateur ? Vraiment ? Tu ne regretteras rien ?

Sachant pertinemment quelle serait la réponse du magicien, Khazuk se retourna et marcha d'un pas fatigué vers leur prochaine étape, l'esprit brumeux et l'humeur noire.

Braenor regarda son neveu avec un air sévère et inflexible, qu'il tenait de son père. Bien que le mage préférait que leur duo prenne une décision commune et unanime à devoir en imposer une au barbare, il savait aussi que celui-ci se montrait on ne peut plus déraisonnable une fois en colère.

- (nain) Khazuk, si les magiciens de l'Assemblée nous ont envoyé enquêter ici, c'est qu'ils se préoccupent de la région et veulent la protéger, ainsi que ses alentours. Brûler cette forêt reviendrait à mettre le feu à une auberge car on a trouvé quelques rats dans la cave !

Cependant Braenor devait reconnaître qu'il n'avait jamais vu des rats se relever une fois morts, et de toute façon aucun rongeur n'était aussi moche que la créature... Khazuk coupa court les pensées du mage en remettant son idée d'incendie sur la table. Exaspéré par cette tentative malhabile de Khazuk, Braenor répondit du tac au tac :

- (nain) Bien sûr que je ne regretterai rien ! Es-ce que tu m'écoute quand je te parle ? Ton idée aurait pu être intéressante comme une diversion à petite échelle, mais faire cramer toute la forêt, c'est stupide !

Le nain laissa un silence de quelques secondes, pour que son neveu comprenne bien que le débat était clos, puis il reprit la parole d'un ton beaucoup plus gai :

- (nain) Tu sais, Eauprofonde est une grande ville, là-bas on trouvera tout ce qu'il faut pour se refaire une santé ! Si jamais notre employeur décide de nous renvoyer dans cette forêt, nous pourrons nous équiper d'une façon plus adaptée.

Bizarrement et contre toute attente, le nain n'était pas du tout calmé par les paroles de son oncle qui se voulaient à la fois bienveillantes et douces. Le magicien avait beau détourner tous ces arguments et les retourner contre leur créateur, rien n'y faisait, le barbare croyait dur comme pierre que rien ni personne ne règlerait mieux le problème qu'un bon feu généralisé. Et ce n'était pas on oncle qui le ferait changer d'avis. Il avait beau essayer : rien n'y faisait, Khazuk était plus têtu qu'un géant en quête de chair fraiche -proverbe nain-. Mais ce n'était pas pour autant que Khazuk allait désobéir à son oncle. L'autorité que le magicien exerçait sur son neveu était forte. Rien n'y faisait, quelques soient les motivations ou les envies du barbare, lorsque le magicien en avait décidé ainsi, Khazuk n'y pouvait plus rien et était contraint, par les liens sacrés du sang, de suivre les directives de son oncle.

- (nain) Nous équiper de façon plus adapté ! Je ne vois vraiment pas ce qui nous manque. A part peut être un bon briquet et de l'huile à brûler pour finir le travail. Tu crois réellement que les magiciens en ont quelque chose à faire de cette forêt ? Allons bon ! La seule chose qui les intéresse c'est leur pouvoir un point c'est tout. Les mystères qui entourent ces pouvoirs étaient également sous surveillance pour ces mages. Brûler une ridicule forêt pour en satisfaire leur curiosité, non je ne pense vraiment pas que cela gênerait un quelconque membre de l'assemblée, le cuisinier peut être mais rien d'autre !

* Allons bon, voilà qu'il voit nos employeurs comme les dieux du bien, qu'est ce qui ne faut pas entendre ! Son "potentiel magique" doit sûrement lui indiquer comment se comporter avec ses semblables. Une saleté oui ! La magie il n'y a rien de bon dedans, bonne ou mauvaise on ne peut pas s'y fier, ça vous pète à la figure dans des forêts et ça vous relève tout plein de cadavres décomposés, puants et horribles ! *

Marchant le plus vite possible et faisant fis de son pantalon trempé et de la fatigue qui s'abattait sur lui suite aux courses effrénées qu'il avait faites successivement, Khazuk réfléchissait sur les étranges apparitions et sur tous les éléments qu'ils avaient découverts son oncle et lui pendant leur court séjour en forêt. Il était temps de faire une petite mise au point. Si l'on pouvait trouver un point commun à tous ces éléments, on arriverait sans aucun doute à un début d'explication plausible. Penser à la solution, pas au problème, même si le nain n'était pas une forte tête, il avait résolu quelques problèmes parfois en suggérant des idées simples et plus terre-à-terre à son oncle. Sa capacité pour raisonner était peut-être limitée, mais elle se résumait à une analyse simple qui était parfois bénéfique pour le duo.

- (nain) Tu n'as qu'à faire comme moi mon oncle, médite un peu sur ce qui nous est arrivé et essaye de trouver une explication qui soit un temps soit peu proche de la réalité. Nous avons des employeurs à informer et je n'ai pas envie qu'ils ne nous payent moins ou plus pour un travail pas encore achevé pour le moment ! Laissons là la discussion sur les arbres, ils doivent brûler c'est sûr. Concentrons-nous plutôt sur le problème veux-tu !