Les enfants de Myrial, chapitre 2, Retour et expédition punitive.

Ina se laissai aller, avançait au même rythme que les autres sans se forcer, gardant ses forces pour le cas ou. Alors qu’ils cheminaient, Leth ramenait régulièrement de quoi manger le midi. Elle la récompenserait largement au moment du repas pour son habileté, mais pour le moment elle devrait se contenter de caresses.

La pause finit donc par arriver. Ils s‘installèrent, et Mizal commença a faire la cuisine avec les lièvres. Ina en prit un morceau raisonnable avant la cuisson et le lança dans les aires le plus haut possible pour que Leth l’attrape en vol, ce qu’elle fit comme d’habitude. Elle se posa alors quelques mettre plus loin pour déguster sa pitance.

Le repas allait bientôt commencer quand un nouvel arrivant fit son apparition. La réflexion de Mizal puis celle d’Orodreth rappelèrent a Ina qu’ils n’étaient pas en simple pique nique. Certes elle se souvenait du combat de la veille, mais il était maintenant un souvenir lointain. Elle n’aimait pas s’attarder sur ces événements.


-Et bien il faut croire que les orcs et les problèmes de villages perdues au milieu de nulle part attirent bien du monde.

. Ina se releva, réajusta son armure pour se sentir plus a l’aise dedans. Elle réajusta aussi la broche de loup qu’elle aimai tant juste au dessus de sa poitrine. Elle ne prit que sa lance, les autres armes étant juste a coté sur le sol. Elle s’appuya dessus, comme sur un bâton et attendit que les hommes entament la conversation, préférant dévisager et observer en détail le voyageur.


Ranil, il faudrait que tu mette une description physique complète de ton personnage, ce que nous pouvons voir ou pas. (Comme une broche de loup….sinon ils vont se jeter sur toi mon pauvre.)

Ranil avançait avec une bonne allure jusqu'à ce qu'il repère un trait de fumée, un peu plus loin. Ceci ne pouvait être qu'un feu de camp ou quelque chose d'équivalent, l'elfe de lune n'avait pas à s'inquiéter à propos d'un départ de feu car cette fumée semble être assez proche du chemin de terre battue.
Le novice des Gardiens Sylvestres fit ralentir sa monture quelques instants, le temps qu'il puisse observer les environs avant de talonner à nouveau son cheval pour le faire repartir pour se rapprocher de la source de cette fumée. Ranil espérait qu'il s'agisse du groupe d'Ina mais il fallait être prudent, cette région n'est guère réputée pour la gentillesse des orques et des autres résidents malveillants qui rôdent par ici.

Passant une petite colline, Ranil suivit la fumée de haut en bas et il aperçut, sur le sommet de la colline suivante, un feu de camp ainsi que trois personnes assises autour de ce dernier.
Ranil vit ce qui semblait être un oiseau voler vers le trio puis repartir dans les cieux, l'elfe de lune ne s'intéressa pas plus à cet oiseau, son attention principalement orientée vers le groupe d'aventuriers. Deux membres du trio se levèrent, l'un d'eux prit un baton, Ranil détailla l'elfe du soleil et estima qu'il devait être un utilisateur de la toile. Mais il pouvait se tromper, le dernier membre du trio se leva également, une jeune femme qui attira l'attention de Ranil qui fit ralentir sa monture. De loin, elle semblait correspondre à la description d'Ina, mais il devait en être sur, Ranil ne voudrait pas échouer lors de sa première mission surtout pour une erreur de personne.

A une trentaine de mètres, le natif de Lunargent tira en arrière sa capuche et ouvrit son long manteau vert foncé, sa chevelure bleuté s'agitant légèrement au rythme des pas de la monture. Ranil garda les rênes dans sa main gauche posée sur l'avant de la selle, tandis que sa main droite flatta l'encolure de sa monture. Puis il passa sa main droite vers le haut de sa poitrine pour être sur qu'il portait toujours autour du cou, les trois objets qu'il avait attaché sur la même lanière de cuir, à savoir un talisman, un symbole de Maïlikki et le dernier objet qu'il avait ajouté, la Broche du loup argenté de novice.
Si cette jeune femme est bien Ina, Ranil espérait bien qu'il n'y aurait pas de méprise en mettant bien visible la broche de la Confrérie.

Levant la main droite pour saluer le petit groupe alors qu'il n'est qu'à dix mètres de ces derniers, Ranil voit la broche de loup argenté autour du cou de la jeune femme. Son regard glisse ensuite vers Orodreth et il s'adresse en premier lieu à l'elfe du soleil avec un sourire amical.



Ranil regarda Myzal et Ina, puis il quitta sa selle, tenant toujours les rênes dans sa main gauche, il s'approcha de quelques pas et laissa trois quatre mètres d'écart, préférant attendre une bonne réaction de la part du trio.

- Bien le bonjour aventuriers, je me nomme Ranil Soufflelune, récente recrue de la confrérie des Gardiens Sylvestres. Etes vous Ina la Gardienne des feuilles ?

Désolé pour l'attente, mais j'ai vraiment trop de mal à afficher les pages du forum, en particulier toutes celles liées à des RP depuis quelques jours

Ina observa attentivement l’autre voyageur solitaire, même si celui la avait la chance de voyager a cheval.

Il étais assez joli garçon, quoi que eut être un peu jeunot pour elle ; mais la broche de loup lui rappela tant de souvenirs qu’elle ne s’embarrassa d’aucune retenue ni de doutes. Peut-être a tort, car une broche de loup volée pouvait être tout à fait envisageable dans ce monde de dingues.

Lorsque le jeune se présenta, elle n’avait pas encore bougé, savourant ses souvenirs avec Isorion, mais après sa présentation, elle ne pus se retenir plus longtemps.

-Soyez sans craintes messieurs, cette personne est tout a fait digne de confiance. C’est un de mes confrères.

Elle lâcha sa lance et s’avança droit sur l’étranger lui tendant le bras pour lui serrer et le prendre dans ses bras en même temps, plus pour le remercier de lui rappeler ces souvenirs que pour lui souhaiter la bienvenue.

-Je suis bien la femme que tu recherche, Ranil. Je te présente Orodreth, un grand ami, qui, j’espère, le restera encore longtemps, et Mizal, notre guide. Mais ne restons pas debout pour discuter, viens donc manger un morceau, je suis sûr que tu dois avoir un petit creux.

Elle avait beaucoup de questions à lui poser, comme entre autres quelles étaient les dernières nouvelles venant des gardiens, mais surtout, elle se demandait ce que pouvais bien faire un novice a sa recherche aussi loin de sa foret.

Elle l’invita donc à partager leur repas composé de lièvres cuits a la broche, en se rasseyant elle-même a sa place initiale.

Le cavalier se dirigea vers eux à toute allure. Orodreth le laissa faire et attendit la suite. Il eut raison de le faire car celui-ci ne semblait en aucun cas hostile. C’était un elfe, il portait des armes mais c’était commun dans la région et Orodreth s’y était habituer. Le voyageur descendit de cheval et adressa un sourire amical au magicien, le saluant avec la procédure elfique. L’elfe du soleil préféra répondre en commun, comme les hommes, race auquel il s’associait maintenant plus qu’à la sienne. Sa réponse était toutefois amicale et ponctuée d’un grand sourire.

-Bonne rencontre à vous voyageur !

L’inconnu alla ensuite vers Ina, se présentant par le fait même. Il nomma même le nom d’Ina et lui donna un titre que l’érudit ne reconnu pas. Il nomma aussi une organisation qui était aussi inconnue au magicien. Avant même que le mage puisse s’éclairer sur le sujet, Ina prit la parole et le désigna comme un homme de confiance. Orodreth était de plus en plus confus. Ina appartenait-elle à cette organisation ? Elle ne lui en avait jamais parlé. Quoi qu’il en soit, elle présenta le groupe.

Tentant de rattraper son air confus, le mage s’inclina lorsque l’on prononça son nom et dit :

-Enchanté Ranil SouffleLune des gardiens Sylvestre. Comme Ina vous l’a si bien dit, je me nomme Orodreth Telemma. Mais dîtes-moi, que nous vaut la visite d’un agent des Gardiens Sylvestre ? Et sans vouloir vous vexer Ina, qu’est-ce que cette organisation ? Vous en faîtes partie ?

En disant cela, le magicien avait suivi le mouvement du groupe jusqu’au feu où ils prirent place. Il n’y avait pas de reproche dans les questions d’Orodreth, seulement une soif d’apprendre. Continuant de manger, l’érudit attendit des réponses à ses questions.

L'elfe du soleil répondit en Commun mais de façon très amicale aux propos de son congénère elfe de lune. Ranil se détendit quelque peu même si son visage ne devait probablement pas exprimer une quelconque inquiétude.
La jeune femme intervint et c'est avec plaisir qu'elle confirma être la personne que le novice recherchait, elle se dirigea vers Ranil pour le serrer dans ses bras. L'elfe de lune fut un peu pris au dépourvu par tant de familiarité, non que cela était gênant pour le natif de Lunargent bien au contraire, mais il ne s'y attendait pas à un accueil si chaleureux.

Ina reprit la parole et présenta ses deux compagnons, Ranil salua à nouveau Orodreth et Mizal. Puis elle invita l'elfe de lune à partager leur repas.

- C'est avec plaisir que j'accepte cette invitation.

Le petit groupe se dirigea vers le feu pour s'y installer. Ranil attacha son cheval à l'arbre le plus proche pour permettre à ce dernier de nourrir des quelques touffes d'herbes qui gisaient ça et là. Le mage elfe demanda à Ranil les raisons de sa venue lorsqu'il revint pour s'asseoir à coté d'Ina. Ranil répondit à l'intérogation.

- Mon supérieur m'a demandé de retrouver Ina pour lui remettre ceci...

Ranil retira son sac à dos pour en chercher quelque chose à l'intérieur, il en sortit deux parchemins, le premier qu'il tendit à Ina portait un sceau en forme de feuille de chêne, alors que le second parchemin portait un sceau en forme de loup argenté.

- Tenez Ina, le premier parchemin vient de Gostegotti et le second d'Isòrion.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Ina,

Gostegotti m’a donné l’occasion de prendre contact avec toi et c’est avec un réel plaisir que je le fais, tu dois t’en douter. Les affaires qui te tiennent éloignée de Thüldae et de la Confrérie ne doivent pas souffrir de ce message mais nous avons une mission à te confier. Notre cher gnome t’en dira plus dans son message.

Depuis quelques semaines, des bandes d’orques en maraude ont été aperçu à la Frontière de la Haute-Forêt, des bandes qui sont originaires des Marches et pour je ne sais quelle raison, s’aventurent sur notre territoire. Si par hasard tu pouvais récolter quelques informations en plus, ce ne serait pas pour me déplaire.

Je t’adjoins un novice de la confrérie, Ranil Soufflelune qui aspire à devenir un Rôdeur de Solonor, il sera désormais sous ta responsabilité et ne me dis pas non tout de suite s’il te plaît, rien de tel qu’une femme au caractère bien trempé, au demeurant charmante, pour initié un novice tu ne trouves pas ?

Le loup argenté vous servira à communiquer avec nous n’hésitez surtout pas.

Quant à toi, j’espère que tu te portes bien, veille sur toi douce Ina et Jjattends avec impatience ton retour à Thüldae avec à la clef pourquoi pas, un repas au clair de lune sur les bord du lac du bosquet au druide ? Sait-on jamais ?

Que l’équilibre vous garde,

Isòrion Sil-Amàniël

Une fois les parchemins remit, Ranil jeta un coup d'oeil vers les lièvres en train de cuirpuis un autre vers Orodreth et enfin un vers sa monture.

- La première partie de ma mission a été effectué, à présent je dois vous aider à compléter la votre. Voulez vous un peu de pain elfique pour accompagner cette viande ?

Ranil, qui avait toujours son sac à dos devant lui, sortit une ration essentiellement composée de Lembas, il en proposa à Ina puis à ses deux compagnons.

Orodreth avait mis le doigt sur un fait indéniable. Elle n’avait jamais parlé de cette organisation avec personne. Toute confuse de son oubli, elle lui expliqua la chose en ces termes :

-Désolé Orodreth, je ne t’ai effectivement jamais parlé d’eux. Cela fait quelque temps que j’ai été… Sauvée…Oui sauvée par ces deux, non trois personnes.C’était juste après, ou si peu après que j’ai décidé de quitter ma maison, que je suis tombée sur Isorion, qui m’a tendu la main qui me manquait trop cruellement sans que je m’en rende compte. Nous avons passé un petit moment ensemble et après m’avoir fait réaliser au combien ma vie était vide de sens, il lui en a donné un. Je me demande dans quelle mesure le breuvage du tavernier n’y est pas pour quelque chose, c’est lui la troisième personne, mais je ne le saurai jamais.
Et le dernier est un gnome nommé Gostesoti, qui est celui qui a approuvé mon entrée dans les rangs de l’ordre.

-Donc effectivement je fais partie de ces personnes qui tentent de faire valoir les droits légitimes de la nature et surtout qui tentent de la protéger ainsi que ses habitants. Étrangement les Orcs sont une exception pour le moment.

Elle se laissa aller à un rire franc et clair.

Ina prit alors les deux parchemins et commença par celui de Gost, pour garder le meilleur pour la fin. Elle lut les directives en essayant de se rappeler si elle avait vu les deux plantes sus nommées auparavant, mais étant sa première visite dans les marches, elle ne les connaissaient que de nom. Cependant la description était assez fidèles pour qu’elle les reconnaissent au premier coup d’œil si jamais elle les croisaient. Elle en parlerait peut-être a Mizal qui connaît un peu les marches. Il pourrait être utile aussi sur ce point-là.

Elle sourit à la dernière réflexion du gnome, car effectivement elle avait la fâcheuse tendance à se laisser aller à la parlotte dans ses bons temps. Mais cette phrase venant de lui devait être prise comme un des plus beaux compliments, selon elle, et elle le prit ainsi.

Rangeant le premier parchemin, elle prit l’autre et huma son odeur avant même de l’ouvrir. Elle n’avait pas l’odorat nécessaire pour reconnaître l’odeur d’Isorion, mais elle pouvait sans peine s’imaginer l’elfe en train d’écrire.

Elle le lut d’abord une première fois, puis une seconde essayant de bien tout réaliser de ce qui lui tombait dessus. Son chef de guilde lui proposait un rendez-vous galant au claire de lune. Elle n’en revenait pas. Un sourire immense illumina alors son visage déjà souriant dû au compliment de Gost.
Elle replia le parchemin, songeuse et imaginant toute la scène avant même d’y être, mais en posant ses yeux sur Ranil, elle se dit qu’elle oubliait quelque chose d’important dans l’histoire.

Elle relut la missive puis réalisa l’ampleur de ce qu’on lui demandait.Autant récupérer des informations sur les orcs qui envahissent la haute foret, cela ne posait pas de problèmes, et elle avait même déjà sa petite idée sur la question. Mais elle venait de se faire transformer, sans possibilités de refuser, en formatrice de novices.

Elle regarda Ranil de façon suspicieuse de haut en bas, sans décrocher un mot. Elle l’étudia sous toutes ses coutures, de profil de face de dos. Évidemment pour ce faire elle s’était levée et tournait autour de lui tel un prédateur.
Cherchant la raison a ce qui avait pu passer par la tête d’Isorion, elle s’était arrêtée, regardant le ciel en levant un sourcil. Elle n’avait pas la moindre idée de comment éduquer un futur rôdeur de Solonor, d’autant plus qu’elle était gardienne des feuilles. Apres quelques secondes, elle se dit finalement qu’elle trouverait bien quelque chose a lui mettre dans la tête qui lui serait utile plus tard. Ce qui l’effrayait plus encore c’était le fait d’avoir une responsabilité envers lui. Cela ne ferait pas très bon effet qu’elle rentre seule. Il lui faudrait le protéger.

Mais le défit semblait faisable, et elle décida de garder ses réflexions pour un autre moment.
Elle se rassis à sa place, appela Leth qui mangeait tranquillement un morceau de son butin un peu plus loin et s’adressa a Ranil.


-Est ce que tu sais ce qui m’est demandé dans cette lettre ? Je suis sensé te former, ou du moins parfaire ta formation. Et par la même occasion te protéger. Ce sera une première pour moi, autant d’un côté que de l’autre, mais je crois qu’on va pouvoir faire quelque chose de toi. Et on va d’ailleurs commencer des maintenant.

-Regarde Leth. Vois-tu une attache quelconque sur elle ? Tous les êtres vivants doivent être ainsi. Libres. Si un animal est libre et respecté, il te le rendra. En l’occurrence ton cheval peut certes manger, mais il n’est pas libre. Tu viens de passer quelques jours si ce n’est plus avec lui. Fait lui confiance. Laisse le aller. Et ne t’inquiète pas. Si jamais il est un peu réticent au début, je t’aiderai. Allez, va le libérer de son arbre, et donne lui de l’herbe dans ta main.

-Leth, garde un œil sur le destrier, qu’il ne s’éloigne pas trop quand même.On n’a pas réellement le temps de le rechercher s’il se perd.

Cette dernière phase fut dit assez basse pour qu’elle reste entre les deux compagnes.
Elle aurait aimé continuer la leçon, mais elle voulait aussi tester son sens pratique et lui poserait quelques questions lorsqu’il reviendra.

Alors ce rôdeur était donc ici pour Ina… Voilà qui éclairait bien des choses. Il semblait pourtant vouloir se joindre au petit groupe. Les compagnons n’étaient pas vraiment en position de refuser puisqu’Ina le désignait déjà comme un homme de confiance et que la Compagnie de Myrial commençait à manquer de membres. Le sage hocha donc la tête. Il était curieux de voir ce que ces messages disaient mais il comprenait que c’était une affaire privé. Il n’aurait pas le choix de faire de même si l’Assemblée le contactait.

Alors qu’Orodreth était prit à ses pensées, Ranil l’interpella. Un peu surpris, le mage réalisa qu’il lui proposait du pain elfique. Il n’en avait pas mangé depuis une éternité. Aussi, se fit-il un plaisir d’accepter son offre.

-Je ne dirais pas non l’ami, je n’ai pas goûté de Lembas depuis quelques années. Chose dommage puisque j’adorais cela. J’ai quelque peu perdu contact avec tout ce qui avait trait à mon peuple.

Sans en dire plus, le mage entama son morceau de Lembas et on pu lire la satisfaction sur son visage. Comme c’était bon ! Alors qu’il mangeait, Ina se décida à lui expliquer ce qui avait trait à cette organisation. En bref mais au moins, il en sut un peu plus. Au fond, cette guilde suivait les mêmes principes qu’il avait toujours vu en Ina alors en quoi cela la changeait-elle ?

Le mage observa un peu les deux Gardiens Sylvestres apprendre ensemble. Ina semblait connaître ce qu’elle disait. Pourtant, Orodreth ne l’aurait pas qualifiée de vétérante. C’est pourtant ce qu’elle semblait être au sein de sa guilde. L’érudit les observa avec amusement et sortit même sa pipe, puisque l’heure semblait à la joie. Amusé, il décrivit quelques cercles de fumée. Il était bien mais il savait que bientôt, il faudrait repartir.

Ranil écouta Ina qui répondait aux questions de l'elfe du soleil, puis elle prit les parchemins que le jeune rôdeur lui tendait pour les dérouler l'un après l'autre.
L'elfe de lune remarqua que la Gardienne des feuilles avait soigneusement posé le parchemin d'Isorion sur le coté pour le lire après celui du gnome mais ne sachant pas vraiment quel lien, il y a entre son supérieur et la jeune femme, Ranil n'essaya pas de faire de conclusion. Bien qu'Isorion avait eu un regard particulier lorsqu'il évoqua la présence d'Ina sur ces terres hostiles mais également lorsqu'il la décrivit physiquement pour que Ranil puisse plus facilement la reconnaitre, ce qui l'avait aidé il y a quelques minutes à peine.

Ranil proposa donc du Lembas à Orodreth qui accepta volontiers, qui en mangea un morceau l'instant suivant, l'expression de son visage en disait suffisamment pour faire comprendre qu'il adorait ce qu'il machait.



Ranil se rendit compte qu'il avait naturellement parlé en elfique en souriant, il se reprit pour éviter toutes mauvais manières.

- Pardon, je disais donc, est-ce l'aventure qui vous a éloigné de vos frères et soeurs ?

Ranil regarda le mage elfe puis Ina qui finissait de lire le second parchemin pour la seconde fois, enfin c'est l'impression qu'eut le jeune novice. L'humain détacha ses yeux du parchemin pour les poser sur l'elfe de lune pour le détailler des pieds à la tête, Ranil eut l'impression d'être mesuré sous toutes les coutures. Bien qu'il ne bougeait pas, il sentit la jeune femme lui tourner autour, le regardant avec insistance ce qui semblait amuser Orodreth qui tirait sur sa pipe.

Au moment où Ranil pensa demander à Ina ce qu'elle faisait, même s'il pouvait plus ou moins le deviner, cette dernière retourna à sa place et reprit la parole avant l'elfe de lune.

- Non, je ne connais pas le contenu de ces deux parchemins, Isorion m'a demandé deux choses, la première était de vous transmettre en mains propres les parchemins et la seconde est de vous aider au mieux jusqu'à ce que vous ayez fini votre mission.

¤ Formation, protéger ? .. parfaire ma formation dès maintenant.¤

Ranil approuva d'un signe de tête, gardant le silence sentant que la Gardienne des feuilles n'avait pas fini de parler.
Ina appela sa compagne animale et posa une question à Ranil, qui observa rapidement l'animal avant de répondre non de la tête.

- D'ordinaire, je n'utilise pas de monture car il est vrai que je préfère marcher mais lorsque certaines missions doivent être exécutées avec diligence, prendre une monture est une chose.
De plus, je ne connais que vaguement cette partie de la région, mes connaissances géographiques sont un peu plus étoffées dans la partie ouest du Bois Tapi.
Je vais de ce pas le libérer.

Ranil se leva et laissa son sac à dos où il était assis puis il rejoignit le cheval qui dinait tranquillement à proximité du feu de camp. Ranil approcha normalement de la monture, cette dernière le reconnaissant très certainement n'avait aucunes raisons de mal réagir. L'elfe de lune caressa l'encolure de l'animal puis il fit glisser une de ses mains vers les rênes pour les détacher de l'arbre.



Se penchant un peu, le rôdeur attrapa une poignée d'herbe qu'il plaça sous le museau, Ranil jeta un coup d'oeil vers la compagnie de Myrial le temps que le cheval mange l'herbe proposée par l'elfe de lune.
Ranil flatta une nouvelle fois l'encolure de la monture puis il retourna calmement vers le feu de camp pour reprendre sa place, il observa un court moment le cheval puis le mage elfe qui faisait des ronds de fumée.


[ week end chargé ^^ désolé ]

Orodreth, n’avait pas été très clair sur les raisons qui l’avaient éloignée de son peuple et l’elfe de lune sembla le remarquer. Par curiosité ou bien par politesse, il s’adressa à au mage pour lui demander plus amples explications. D’abord, il parla en elfique, par habitude probablement, puis il se reprit, se rendant compte qu’il était quelque peu impoli de parler dans une langue que les autres ne pouvaient comprendre. L’air de l’érudit s’assombrit aussitôt qu’on lui parla des raisons qui l’avaient poussée à s’éloigner de son peuple. Au cours des dernières années, il n’en avait pas beaucoup parlé, ni à Kyron, ni à ses compagnons de route, ni-même à Ina, qu’il venait à apprécier de plus en plus de jours en jours. Il sentait qu’il n’avait pas le choix cette fois, d’en dire un peu plus.

-Asseyez-vous, Ranil Soufflelune, Gardien Sylvestre, car s’est une longue et pénible histoire qu’est la mienne. Pour que vous compreniez les raisons de mon éloignement, il vous faut comprendre ma jeunesse. J’ai grandi à Evereska, grande cité parmi celles des hauts-Elfes. Oui, je fais parti du beau peuple, et du plus vaniteux par la même occasion. J’ai grandi à Evereska, élevé par une nourrice, alors que mon père était trop occupé par « la défense du Haut-Peuple » comme il disait. Mon père était membre de l’une des grandes familles d’Evereska. Une lignée de mage de bataille. Fier général des Baguettes d’Evereska, c’était ce qu’était mon père.

Le magicien s’arrêta pour tirer un peu sur sa pipe, comme si celle si l’apaisait d’un souvenir douloureux. Puis il poursuivit.

-Je développai donc assez tôt des talents pour la magie. Voyant en moi le digne héritier des Telemma, mon père m’envoya étudier à l’école de Haute-Magie d’Evereska. J’y appris des centaines de choses. Dont l’une qui me déplus au plus haut point, la façon avec laquelle les Hauts-Elfes se placent toujours sur un piédestal face à quiconque. On m’enseigna à répugner certaines races, jugées indignes. On m’enseigna l’infériorité des autres peuples. J’étais souvent en réaction face à certains professeurs. Après que l’on est réussi à m’inculquer les bases de la magie, on tenta de m’enseigner la magie de bataille, afin que je devienne comme mon père, un membre des Baguettes d’Evereska. Mais je n’étais pas doué pour les sorts offensifs. D’ailleurs j’ai encore de la misère avec ceux-ci. Ma force, moi, c’était la divination. J’étais capable d’enregistrer un nombre incalculable d’information et j’aimais apprendre. Mais ce n’était pas ce que l’on attendait de moi. Un jour, moi et ma classe, on alla dans les terres sauvages, aux alentours d’Evereska. Les professeurs voulaient nous apprendre ce qu’était l’ivresse du combat en allant massacrer de sang froid une bande de kobold. Au moment d’attaquer, je pris peur et me révoltai. Qu’est-ce qu’ils nous avaient faits après tout ces kobolds ? Enragé, je m’enfui vers la ville où je fis mes bagages. J’en avais assez des commentaires et des injures de mon peuple. Je parti sous le couvert de la nuit à l’âge de 110 ans. Ainsi fut brisée la lignée des Telemma.

L’elfe n’avait plus tellement envi de parler. Il était de retour dans ses souvenirs et ruminait de sombres pensées. Il était las. L’érudit se leva, puis dit :

-Vous viendrez me chercher lorsqu’il sera temps de partir.

Puis, le mage elfe s’enfuit un peu plus loin où il s’assit sur une roche pour fumer seul en réfléchissant.

Ina écouta les dires de son compagnon. Elle avait un air attristé alors que le récit avançait. Elle ne se doutait pas une seule seconde de ce qui avait pu se passer dans l’histoire et les quelques 110 ans de l’existence d’Orodreth. Et cela n’était pas une réelle partie de plaisir.
Alors qu’il eut fini son récit, elle le laissa partir un peu plus loin pour être seul, mais en observant le feu et la fin de son repas, elle décida une fois de plus de prendre les choses en main. Personne de son entourage ne devrait plus jamais être seul avec ses songes.
Se levant a son tour, elle s’adressa en ces termes à Ranil :


-Tout d’abord, bon travail pour le cheval, s’il n’est pas encore parti c’est que tu à été un bon compagnon de route pour lui. J’ai cependant, un détail pressant a régler concernant cet espèce de bougon. Il est assez émotif, et il faut donc le ménager.

Elle s’approcha d’Orodreth et s’assit a coté de lui.

-Vraiment, je trouve qu’on a une belle vue d’ici. Je comprends pourquoi tu es venu t’asseoir là.
C’était une soirée pleine de révélation pour nous deux, et je ne vois qu’une seule différence entre nous quant à notre passé. Je n’ai plus aucun regret.
Comme le disait une personne que j’ai longtemps apprécié, mieux vaux demander pardon que permission. Tu a vécu ta vie comme tu l’entendais, et cela personne ne peu te l’enlever. Si les convictions de tes paires ne te vont pas, c’est ton choix de les refuser.
Mais, car il y a toujours un mais,cesse de ressasser le passé. Ce qui est fait est fait et plus rien ne peut le changer. Un jour tu te représenteras devant ton père pour lui dire que tu a sauvé des centaines de personne d’une mort atroce aux mains des orcs, et ce jour la il sera fière de toi.
Ta vie est encore longue devant toi. Ne la gâche pas en vivant dans le passé. Fait ce qui te semble juste et bien. Et advienne que pourra du reste.
Allez, ne reste pas dans ton coin, le feu est plus agréable lorsque tout le monde en profite.

Elle se releva alors et lui tendis la main pour l’aider à se mettre sur pied et le ramener auprès des autres.