Petites missions entre alliés, Acte I

Frustration. Elwin sentit en lui ce sentiment autant qu’en Vorodill et Zelkior. Bien qu’Elwin n’ait pas apprécié le comportement du moine la veille, il rejoignait ses opinions sur le fait qu’il fallait décider maintenant de la route à prendre. Le groupe avait à présent trop perdu de temps à manger et à marchander avec l’elfe.

¤ A ce rythme là, nous resterons plantés ici jusqu’à la fin des temps. Un groupe entier ne pense pas. Il faut que des personnes prennent des décisions. ¤

Sûrement par réflexion assez simpliste, Elwin préférait prendre la route pour la ville sylvestre de Quaervar car c’était peut être la plus proche et la plus entourée d’arbres.

-J’opterai pour la première décision…Quaervar est la plus proche donc autant ne pas s’en détourner et s’y rendre. Si nous avons des difficultés à choisir maintenant nous n’avons qu’à quitter la ville et décider de notre itinéraire plus tard. Toujours est il que nous avons pris du retard et que nous devons partir. Vorodill, peut être que le seul fait de quitter la ville au plus vite te réconforterai mais j’aimerai cependant avoir ton opinion. Quant à toi Zelkior comme tu l’as dit, le chemin pour Sundabar est sûrement enneigé et nous ralentirai donc…

Il regarda à tour de rôle les deux hommes en attendant leur réponse.

Un douloureux silence passa dans la ruelle. La naine accusait le coup. Qu’une personne aussi petite lui parle avec autant d’appoint sans même une arme à la main ne lui serait jamais venu à l’idée.
Si elle restait figée, le regard surpris, son interlocuteur perdrait le peu d’estime qu’il devait avoir pour elle. Afin de se redonner contenance, elle détourna un instant la tête pour regarder fixement le sol.
Comme posture impressionante, on avait fait mieux, mais cela restait pratique. Pour réfléchir, la rôdeuse avait parfois besoin de fixer un point dans le paysage, pour que petit à petit ses yeux cessent de chercher à détailler l’image dépourvue d’intérêts. Alors défilait devant elle les incarnations que son cerveau créait. Pas des images au sens propre du terme, mais plutôt une représentation personnelle de concepts tel que le danger, la fidélité ou la logique.

Passant une main sur le mur tout proche, elle se concentra sur la surface granuleuse que ses doigts sentaient tout en récapitulant. Sa situation n’était déjà pas facile à gérer, mais si en plus on lui envoyait un guetteur pour la surveiller, alors sa mission risquait d’être compromise. Pourquoi ? Elle progressait à lenteur d’escargot et à l’instant où elle commençait à remonter la piste se présentait un nouvel élément qui ajoutait à la complexité de l'ensemble. Selora reconnut avec honte qu’elle avait commi une erreur de débutante en restant aussi visible. Pourtant une chose la gênait : à peine avait-elle fait une idiotie qu’on s’empressait de le lui signaler. Ca semblait étrange.

On l’observait. Sa mission, ses faits et gestes étaient sans cesse épiés. Aucune étourderie ne lui était accordée. C'était normal, vu le type de travail qu'elle devait effectuer. La rôdeuse sentit qu’il lui fallait renverser la vapeur. On la plaçait, discrètement certe, peu à peu en position de défense, pour l’obliger à se concentrer sur ce qu’on lui repproche plutôt que sur autre chose. Apparement, les commenditaires de la mission ne voulaient pas lui laisser trop de temps pour s’interroger. Plus la jeune naine y repensait, plus le constat devenait évident : les évènements s’étaient déroulés de manière à ce qu’il n’y ait pour elle aucun répit. Pour qu’elle se sente obligée d’agir sur l’instant, sans se poser de questions. Elle était arrivée en ville, et tout de suite il lui fallu trouver Zelkior. Dès qu'elle l'apperçoit, elle "décide" de le contacter, mais avait-elle réellement eu le choix ? Qu'autait-elle pu faire d'autre, dans la rue bondée , Suivre l'humain ? La milice l'aurait prise pour une voleuse de bas étage. Et ensuite, l'histoire de l'auberge... Pourquoi Zelkior n'avait-il rien dit ? Parce qu'il avait oublié, ou parce q'uon lui avait demandé de ne pas le faire ? Et puis l'aubergiste qui s'était montré si volontaire à l'aider dès qu'elle lui avait proposé un peu d'or... Et enfin l'encapuchonné... Pour qu’elle croit que la seule chance qu’elle ait de réussir soit le moment décidé par les têtes pensantes de la mission. .. Un frisson la parcouru. De ses bribes de pensées elle ne retira qu'une chose : il fallait agir. Elle redressa son regard vers celui du petit homme

- Dites-moi, mon bon monsieur, qu’est-ce qui me prouve que je peux vous faire confiance ? Vous pourriez n’être qu’un espion, après tout. Montrez-moi que vous faîtes partie des notres, d'accord ?

Selora ne savait pas si la diplomatie se montrerait plus efficace que l'intimidation, mais celà valait la peine d'essayer


Jet de Diplomatie

Quinzième jour d'Eleinte
8h30

Dans l'auberge:

Vigueur: DD15
Ademara: 11(Dé)+1=Echec
Retyar: 7(Dé)+2=Echec
Tanis: 9(Dé)+2=Echec
Vorodill: 1(Dé)+1=Echec
15(Dé)=1=Echec simple
Zelkior: 8(Dé)+2=Echec
Elwin: 18(Dé)+2=réussite

Points de vies (avant évanouissement):
Ademara: 5
Elwin: 8
Retyar: 7
Tanis: 23
Vorodill: 4
Zelkior: 3

Si Ademara trouvait que les négociations avaient abouties rapidement, ce qui n'était pas à proprement parler faux, c'était principalement par ce qu'elle avait vécue toute sa vie à Eternelle-Rencontre où tout se passe au temps des elfes et où, par conséquent, toutes les décisions prennent le temps d'une mûre réflexion. Mais ce n'était le cas ni pour Zelkior, ni pour Elwin, qui était plus humain qu'elfe sur le coup, ni même pour la majorité des autres membres de l'expédition. A l'unanimité moins la voix d'Ademara qui préparait ses affaires, il fut décidé que leur prochaine étape serait Quaervar où vivait Esseth Uel. Après dix minutes, tous avaient rassemblés leurs affaires et étaient prêts à se remettre en route.

Mais si ils avaient pu voir de l'intérieur le temps qu'il faisait à l'extérieur, certains aurait peut être un peu réfléchi avant de sortir. En effet, si dans l'auberge il faisait chaud et lumineux principalement grâce au feu qui brûlait dans l'âtre de la cheminée, à peine sortis il se trouvèrent dans un brouillard qui les empêchait de vois à plus de cinq mètres devant eux. Mais le pire était la température. Si la veille il avait fait relativement beau et chaud, ce matin-là des plaques de glaces dérivaient sur la Rauvin.

Malgré tout, les aventuriers étaient courageux et ils se mirent en route dans la direction qu'on leur avait indiquée comme étant celle de Quaervar. Mais, loin de s'adoucir, les températures continuaient de décliner et les aventuriers grelotaient de froid. Après une heure de marche à peine, ils se trouvèrent à un embranchement entre une piste et la route qu'ils suivaient. Une borne au sol, seul indice qu'ils avait bougé au cours de la matinée, indiquait que la route continuait vers la passe de Lunargent et que la piste conduisait à Quaervar. Tous, Elwin excepté, grelotaient de froids et certains commençaient à avoir du mal à ressentir toutes les parties de leur corps.



Hors l'auberge :

Si Selora avait pensée que sa question ressemblait à une tentative polie de prendre un nouveau départ avec l'étranger tout en s'assurant qu'il n'était pas envoyé pour l'empêcher de mener à bien sa mission, elle se trompait. Il ne fit rien d'autre que la regarder, comme on regarde un enfant qui n'a pas bien compris de quoi il parlait et qui dit quelque chose de tellement stupide qu'on se demande ce qu'il peut bien vouloir dire en vérité, avant de lui répondre.

Urufax

-Vous faites erreur. Je n'ai jamais dit que vous pouviez avoir confiance en moi, ni même que vous devriez le faire ou une autre phrase quelconque faisant référence à la confiance. Vous n'avez aucune raison de me faire confiance, je n'ai aucune raison de vous faire confiance, je ne vous fait pas confiance et je ne vous ferai jamais confiance. Ai-je été assez clair? Il se trouve que mes supérieurs ont appris ce que vous projetiez de faire et que cela cadre avec leurs souhaits et c'est pourquoi je vais vous aider mais les faits s'arrêtent là. Maintenant, dites m'en plus sur la manière dont vous allez vous y prendre? Savez-vous par exemple où ils doivent aller, qui ils doivent rencontrer, ..? --------------------

Le petit être recula pour s'appuyer contre le mur derrière lui en attendant une réponse de son interlocutrice dont il commençait à douter des capacités pour cette mission.

as après pas zelkior avançait péniblement à travers le brouillard épais, qui s’étalait comme une masse pesante devant lui. Le changement si brusque du climat l’avait pour le moins surpris en effet il n’aurait put s’imaginer un telle changement en si peu de temps.
Levant les yeux, zelkior aperçut la borne indiquant la piste à suivre. Cela faisait maintenant une heure qu’il avait quitté Lunargent en ayant en tête de rejoindre Quaervar. Une brève pensée vint dans l’esprit de zelkior.
¤ il n’y a plus qu’a espérer que cette naine écœurante est quelque peu de bon sens.¤
Peu de temps avant son départ et à l’insu du groupe, il avait transmit au patron du chêne doré un parchemin lui expliquant la direction du groupe et tout ce qu’il savait sur les différents membres de l’expédition. Tout ceci bien sur accompagné d’une pièce en lui demandant de donné ceci à une naine qu’il décrivit avec un certain dégout. si la naine ne recevait pas le message avant 2 jours le tavernier devait normalement détruire le parchemin.

Une brise froide cingla le visage de zelkior le sortant de ses pensées. Cela ne faisait que très peu de temps que le moine était parti de Lunargent et le froid mortifiant du nord rendait maintenant la marche difficile, bien trop difficile. Sentant ses muscles endoloris par le froid, il lui était certain qu’une heure de plus dans les mêmes conditions lui couterait peu être la vie. Sortant de son paquetage une couverture il la glissa autour de son corps maintenant meurtri par le froid. Par-dessus il réajusta sa lourde cape et replaça sa capuche sur sa tête.

Toutes ces années passés sous terre l’avait habitué aux températures pour le moins douces si ce n’est chaudes. Le froid qui régnait en ces lieux ne lui était que des plus dangereux.
¤ si je trouve pas un moyen de me réchauffer et vite …¤
Une vague de terreur le submergea lorsqu’il réalisa maintenant la situation. Quaervar était bien trop loin et Lunargent devait être à une heure de marche.
-(commun) On ne peut continuer plus loin dans ces conditions.
Regardant tour à tour ses compagnons, tous semblaient souffrir du froid seul le demi elfe semblait s’accoutumer au climat.
-(commun) Quaervar est bien trop loin et je ne sais pas si nous serons capable de rentrer à Lunargent. Pour ma part je vais attendre que la température remonte en attendant quelques temps à l’abri.

Réajustant à nouveau sa capuche, ses yeux pâles scrutèrent les environs tentant de percer le brouillard. Le jeune moine s’aventura alors dans la forêt à la recherche d’un renfoncement rocheux, ou d’une cavité le coupant du froid. une fois à l'abri, la chaleur d'un feu ne sera que le bienvenu. De plus l'opacité du brouillard couvrira la fumée. Après tout mieux vaut être prudent.

Zelkior fouille les environs (en gardant la direction de Quaervar).

Dès qu’il fut sorti de l’auberge le demi-elfe eut une surprise sur le climat. Il ne s’imaginât pas qu’il faisait si froid dehors mais en se rappelant l’heure qu’il était il se dit que cela était finalement une température normale pour un début de matinée. Elwin avait l’habitude des matinées brumeuse ; Quelque soit le climat, le demi-elfe tentait de s’y accoutumer sans se perdre en plaintes inutiles. Et cela portait ces fruits apparemment car il vit que ses compagnons grelottaient contrairement à lui.

¤ Il n’ont pas l’habitude…¤

Durant toute sa marche Elwin ne dit aucun mot, il observait le sentier sur lequel il marchait (ou du moins ce qu’il arrivait à voir). Il philosophait ainsi, calmement, observant longuement les épais filets argentés de brumes, les feuilles au teint blanchâtre suite à la douce rosée du matin… Jusqu’à ce que le groupe s’arrête à la borne et que Zelkior décide de trouver un endroit où s’abriter. Il observa ses compagnons et vit qu’en effet le groupe devait faire une halte pour se réchauffer.

¤ Zelkior est gelé…Il doit en être pour tout les autres mais nous ne devons pas faire marche arrière…¤

-Soit arrêtons nous ici pour quelques instants… Il serait dur de faire un feu dans ces conditions mais je peux tout de même essayer si vous le souhaiter… Avec un peu de chance la brume se lèvera d’ici une heure ou deux mais il ne faut rien espérer. Et aussi, éviter de vous endormir… Acheva-t-il dans un air morbide

Elwin marchait dans les alentours à la recherche du bois le plus sec trouvable dans une brume pareille.

Elwin cherche du bois sec pour allumer un feu

Enfin! Ils repartaient! C'est que le jeune magicien en avait assez d'attendre. Lorsque l'elfe partit après avoir effectué la transaction, Vorodill serra son jeu de Talis etle rangea dans son sac. Ils commencèrent à parler de leur destination (pour faire quoi au juste? on ne lui avait rien expliqué sur leur quête). Quaervar fut leur destination choisie. Le demi-elfe ne dit rien à ce choix et se contenta d'acquiescer. Lorsqu'ils furent prêts, Vorodill se leva et suivit le groupe.

Au début, le brouillard et le froid du matin ne l'avait pas du tout dérangé. Son familier serpent Duar'gal, par contre, ne trouvait pas ça du tout agréable. Étant un animal à sang froid, cette température ambiante ne l'intéressait pas le moins du monde. Afin de ne pas geler, le serpent alla se cacher sous les vêtements de son maître. Vorodill le laissa faire en commença à marcher avec les autres membres de son groupe.

Mais après une dizaine de minutes, lorsque la chaleur que lui avait apportée l'auberge disparut, le magicien commença véritablement à grelotter. Après une heure, tout son corps était couvert d'une couche d'air froid.

¤Mais ce n'est pas croyable! Comment peut-il faire aussi froid!? Nous aurions peut-être dû partir plus tard en fin de compte...¤

Afin de ne pas mourir geler, Vorodill sortit de son havresac une grande cape dans laquelle il s'enroula. Son familier, quant à lui, essayait de tirer un peu de chaleur du corps de son maître. Tout d'abord, Zelkior (que Vorodill avait à peine vu) se mit à se plaindre et alla plutôt chercher un abri. Elwin proposa de s'arrêter, ce qui n'était pas une mauvaise idée, et dit qu'il allait essayer d'allumer un feu.

¤N'allume pas seulement un feu, je veux un véritable brasier! Si nous brûlions toute la forêt, peut-être que nous pourrions nous réchauffer assez pour que l'on survive...¤

-Si tu veux un briquet, j'en ai un...

La brume recouvrait tout. La vision était très réduite. Vorodill se retourna vers les autres (portant son regard un instant sur Ademara, ne pouvant s'empêcher de l'imaginer sans ses vêtements) et vit qu'il n'était pas le seul qui n'était pas capable de supporter cette température. Essayant de plaisanter afin de détendre l'atmosphère, le magicien dit à Ademara :

-Si vous me le demandez, je vous réchauffe quand vous le voulez ma chère dame...

¤Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter cette quête? L'Assemblée aurait dû envoyer quelqu'un avec plus d'expérience...¤

-Dîtes... on ne m'a pas vraiment informé de la quête que nous devons accomplir. On m'a envoyé ici en coup de vent en fait. Alors, si vous pouviez me dire rapidement notre objectif, ce serait bien. Et aussi... je n'aime pas le fait que nous ne puission pas voir à plus de dix mètres. On pourrait se faire attaquer...

Après avoir fit ces affaires, elle redescendut rapidement dans la salle collectif pour s'aperçevoir que ces compagnons avaient décidés la prochaine destination sans la consultée.

Elle soupira,
¤ pourquoi donc en suis je jamais prise au sérieux dans ce groupe de dégénérés ? ¤

Elle gardat ensuite le silence pendant tout le reste du temps. Même une fois les porte de la ville franchit et qu'une vague de froid tombat soudainement sur les aventuriers. Elwin fut le seul à tenir tête con tre la brume et la chute de la température.
Grelotant de tous ces membres Ademara abandonnat à un croisement dont l'un donnant sur un sentier qui menait vraisemblablement à Quaervar.
Et elle aquiescat quand Zelkior proposa de s'arrêter pour se reposer et reprendre des forces. Elle défit son havesac pour le jetter par terre et trouver un quelque conque moyen de retrouver une chaleur corporelle.
Puis tempêtant contre la divinitée du froid elle lançat,

- Cette trainée d'Aurile ne pourrait elle pas aller s'amuser ailleurs plutot que de déchainer ces foudres sur nous ?

Puis se tournant vers Vorodill, elle lui répondit d'une voix exaspérée,

- A la place de lancer des blagues de mauvais goûts, tu n'aurais pas plutot un sort pour nous réchauffer et tenir contre ce maudit temps ?

Elle sautillat ensuite sur place pour tenter de se réchauffer, pourtant elle renvoyait une image comique et il semblait que ces derniers fragements de son esprits ne ce fussent envolés.

Le petit être la répugnait, mais Selora n’avait pas beaucoup d’autre options. Elle stagnait, là, au fond d’une ruelle, à débattre intérieurement sur du vent. Il lui fallait de l’action, ou elle exploserait ! De plus, l’autre venait de lui offrir sur un plateau une bonne occasion de tâter le terrain sans se mouiller. Il voulait savoir ce qu’elle savait ? Soit, mais il serait déçu. Alors que elle… Si le capuchonné savait où partait le groupe, sa composition ou tout autre vrai détail, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : il travaillait pour des gens très bien informés, si il détenait des informations que personne n’était sensé avoir. Les mystérieux alliés qui venaient à son secours et qui la remettait en selle chaque fois qu’elle faisait mine de tomber devaient miser gros sur l’opération pour lui laisser une marge de manœuvre aussi réduite…
La rôdeuse prit le temps de déloger un cafard qui crapahutait sur son épaule avant de répondre d’une voix basse de conspiratrice :

« Chez moi, les informations, c’est donnant-donnant, d’accord ? Alors voilà : l’un des membres du groupe, le seul que je connaisse, est une taupe, et nous aidera à mener à bien notre plan. J’ignore où ils vont et qui ils sont. Quand à mon plan… Disons que j’en ai un, mais il est rudimentaire. Et si je ne retrouve pas leur piste, il sera inutilisable. Je préfèrerais attendre d’avoir plus d’informations pour imaginer un coup plus minutieux et plus sûr.
Maintenant, c’est à vous. Que savent les gens de l’ombre dont vous êtes l’émissaire ? »

Selora se garda bien de jouer les provocatrices. Enerver son interlocuteur serait du suicide pur et simple, la plus efficace manière de ruiner tous ses efforts. Elle préféra écraser entre ses doigts le cafard, puis s'essuyer sur le mur tout proche. Ensuite, dans l'attente d'une réponse, elle essaya de jauger son adversaire du regard. Avait-il des armes apparentes ? Un signe qui trahissait qu'il était différent du commun des mortels ? Une tache de sang sur son manteau pour vérifier si il ne venait pas tout juste de commettre un meurtre ?



Selora utilise détection sur Urufax

Quinzième jour d'Eleinte
9h45

Sur le chemin:

Zelkior: Survie: 13(Dé)+3(SAG)= Réussite
Fouille: 4(Dé)+0(INT)=Echec
Elwin: Survie: 19(Dé)+1(SAG)+2(Maîtrise)= Réussite

Seul Elwin était véritablement habitué à la survie dans des climats aussi froids que ceux qui pouvaient frapper le Nord des Marches d'Argent dès qu'Aurile décidait de montrer son pouvoir mais Zelkior n'avait pas survécu à l'Outreterre pour mourir congelé sur une petite route de campagne. Il fut donc le premier à se mettre en mouvement pour trouver une solution. Mais, s'il est aisé de s'abriter du vent en se mettant dans un trou, de la pluie en trouvant toit, se protéger du froid ambiant était plus difficile. Malgré tout, il était conscient que la sensation de froid venait presque autant de la température elle-même que de l'humidité due à la brume épaisse. Il leur fallait donc trouver une sorte d'abri.

Même s'il n'était pas complètement nyctalope, Zelkior avait développer ses sens suffisamment pour ne plus être esclave de sa vue défaillante dans le brouillard. Après cinq ou six minutes de recherche en se frottant vigoureusement les parties du corps qui commençaient à être douloureuses à cause du froid, il tomba sur une sorte de grotte un peu basse de plafond mais dans laquelle il pourrait tous entrer. Comme il était prudent, il fouilla rapidement l'intérieur et en conclut qu'elle n'était pas occupée. Il revint donc vers le groupe frigorifié porteur d'une bonne nouvelle.

Pendant ce temps, Elwin avait lui aussi quitté le groupe. L'embranchement où ils se trouvait n'était pas à l'intérieur de la forêt de Boilune mais, si le temps avait été plus sympathique, ils auraient pu l'apercevoir à l'horizon. Déjà, de petits bosquets d'épineux montraient que la forêt n'était pas à plus d'une demi-journée de marche et fournissaient une matière largement suffisante pour le petit feu que projetaient les aventuriers congelés. Evidemment, Elwin savait que le bois d'épicéa, surtout mouillé, n'était pas l'idéal pour allumer un feu véritablement puissant mais il devraient s'en contenter et cela devait suffire à les empêcher de mourir de froid en attendant que les éléments soient plus cléments. Il revint donc vers le groupe les bras chargés d'assez de bois pour alimenter un feu pendant plusieurs heures s'il le fallait.

Quinzième jour d'Eleinte
9h45

Lunargent:

Même si elle pouvait voir dans le noir de la manière la plus parfaite, Selora savait qu'il existait des ombres suffisamment intenses pour que ses yeux ne puissent pas les percer et il semblait en être nimbé. Chaque point qu'elle essayait de fixer disparaissait dans les ombres dès que ses yeux se posaient dessus et redevenait visible quand ses yeux le quittaient faisant qu'elle ne pouvait jamais voir correctement que le bas de son visage. Il était donc des plus difficile pour elle de savoir si le petit être était armé, s'il était dangereux, ... enfin toutes ces chose qui pouvaient aider la naine à choisir comment elle devait se comporter vis-à-vis de lui. Toujours est-il qu'un court silence s'installa entre eux quand Selora s'arrêta de parler pour essayer de jauger celui qui se trouvait face à face avec elle. Ce fut lui qui brisa le silence pour répondre à sa question, à sa manière:

Urufax

-J'accepte vos règles mais ne croyez pas que je n'en maîtrise pas aussi bien les subtilités que vous. Vous préférez distiller vos informations au compte-goutte, cela me va, mais ne vous attendez pas à ce que je vous fasse des révélations plus précises que les votre. Mes maîtres savent tout ou presque, si vous voulez une réponse à votre question, mais comme je pense que cela ne vous satisfait pas entièrement je vais vous offrir une deuxième information. Les Maîtres de l'Assemblée n'ont pas révélé les véritables raisons de leur voyage aux aventuriers et ils préparent quelque chose. Et mes maîtres veulent empêcher ce quelque chose d'arriver. A mon tour de poser une question: quel est ma place dans votre plan? --------------------

Le petit être se recula en s'appuya complètement contre le mur de la ruelle se gardant bien que sa capuche de glisse en en révèle ses traits plus qu'il ne le souhaitait ou que sa cape, en s'écartant, ne montre à Selora plus de chose que ce qu'il voulait bien ne pas lui cacher sur lui. Quelque soit son sentiment précis en cet instant, il donnait l'impression de mener l'échange haut la main.

Le discours du petit être montra à la rôdeuse qu’il ne lâcherait pas facilement d’informations, tout comme elle en somme. Plus que tout, c’était la question qu’il lui avait posée qui la gênait

¤ Sa place dans mon plan ? Mais personne d’autre que moi n’a de place dans MON plan !¤

Déstabilisée, elle ne sut d’abord que dire. C’était un peu comme se retrouver subitement avec un troisième bras : c’est pratique, mais au début, on ne sait pas quoi en faire. On considère le membre comme quelque-chose en excès avant de le considérer comme une partie utile du tout que forme chaque être. Donc, Selora chercha rapidement une réponse à apporter. Si elle fournissait une réponse correcte à son interlocuteur, ce serait à son tour de poser une question. La partie commençait

- Voyons, déclara la naine avec la voix de ceux qui ont une haute estime d’eux-même , pourquoi aurais-je prévu dans mon plan un rôle pour quelqu’un que je n’étais pas sensé croiser ?

La réponse ne pouvant satisfaire à elle seule la demande de l’homme, elle poursuivit sur un ton plus proche de celui du discours poli que du sarcasme :

- Néanmoins, vous ne devriez pas avoir de problème à jouer les oreilles indiscrètes. Comme nous allons suivre le groupe mis en place sur l’initiative de l’Assemblée, il serait pratique que vous les espionniez. Après tout, l’un de ces imbéciles pourrait lâcher sans le vouloir une information capitale. Donc nous suivons les pas de notre proie et lorsqu’elle s’arrête pour se reposer, nous nous approchons sans faire de bruit. Là, vous écouterez les conversations et j’irais rendre visite à mon allié secret.

Elle avait trouvé l’emploi idéal en observant la carure de son interlocuteur : petit, un noiraud qui aimait se faufiler et sournois. Donc l’espion parfait. Néanmoins, rien ne valait un petit test. Lié l’utile à l’agréable, d’une certaine manière

- J’aimerais vérifier si vous pouvez effectuer ce travail des plus simples. L’auberge que j’observais avec si peu de discrétion, selon vous, abrite notre objectif. Du moins, je le suppose. Ebahissez-moi : entrez-y, et dites-moi qui s’y trouve. Si parmi les gens que vous me décrivez, je reconnais mon contact, nous aurons fait un grand pas en direction de la réussite. Donc tout dépends de votre habileté. Si vous vous en montrez incapable, que vous refusez ou que vous êtes découvert, mon estime vous vaudra tout au plus d’être considéré comme un paysan ! De plus, je reverrai mon plan pour trouver à vos… capacités un emploi qui leur sied. Si dans l’auberge personne ne correspond à mon contact… Disons que vous aurez le droit de me poser une très grosse question.