۝ A la poursuite d'une Ombre ۝, Tass, Korja, Zara, Will, Nish & Néféris

MD

William

(Suite de CECI)

… Pour la voir s’ouvrir … sur un Zarathoustra habillé en laquais et d’autant d’assurance qu’à l’heure de leur première rencontre, juste avant sa mésaventure avec les rats …

Ces compagnons étaient devant lui, visiblement en bonne santé, accompagnés d’une jeune fille -non, d’une Halfeline- et d’un Elfe qu’il n’avait encore jamais vu. Son ‘chef’ mal aimé manquait seul à l’appel, pour ne pas déplaire au moine qui n’aurait à se battre pour espérer réintégrer son groupe.

Malgré leur empressement, ils ne pouvaient se rater de vue. Comment réagiraient-ils à sa soudaine réapparition ?

Zarathoustra, Nish, Néféris, Tass, Korjalahann

(Suite de CECI)

Laissant derrière eux les vestiges du repas commandé par l’Exilé et quelques couverts de moins, les trois compagnons réunis, renforcés par les deux membres de l’Ouroboros, traversèrent la salle commune noire de monde attablé. Rituel répété des centaines de fois, à chaque clôture de pareilles assemblées, Arumn leva un large bras à l’attention d’une de ses filles pour qu’elle débarrasse l’arrière salle des vestiges des réunions improvisées des membres du Cercle et salua Korjalahann d’un signe de tête et d’un sourire entendu.

En ouvrant la double porte de l’établissement, ils firent rentré à flot l’air chaud de début d’après-midi et se mêler les relents salins aux fumets des repas. Face à eux, à quelques pas seulement se découpa une silhouette familière dans la foule bigarrée : un moine auquel ils ne pensaient plus depuis leur intrusion dans la maison de Guireg. William se tenait face à eux.

William n’avait pas éprouvé de grandes difficultés pour se rendre à la taverne. Il s’attendait bien entendu à y retrouver ses compagnons, mais il avait pensé arriver le premier. Mais l’homme en loques semblait être tout désigné comme Zarathoustra le magnifique, l’ensorceleur du groupe. Will’ s’arrêta dans l’embrasure de la porte et croisa les bras, un petit sourire en coin aux lèvres. Malgré tout ce qu’il pourrait en dire, il appréciait ce groupe peu ordinaire, même s’il les connaissait à peine il savait qu’ils avaient bon cœur. Il se rendit compte qu’il n’avait passé qu’un très court moment en compagnie de ses compagnons, à cause de plusieurs erreurs. Tout d’abord Marcus le marin et puis son départ après la discussion avec Rosimar… Mais où était-il justement celui-là ? Le moine balaya du regard la pièce mais ne le vit nulle part.

¤Voilà qui commence bien… Est-ce que les autres se souviendront de moi ? Zarathoustra, il ne m’a qu’entraperçu. Même chose pour le petit Nish… Néféris, c’est peut-être le seul qui me reconnaîtra. Sinon je devrai me représenter. Mais qui sont donc cet elfe et cette petite-femme ? De nouveaux compagnons. Bah nous verrons bien. Allez Will’, tu as échoué mais tu dois toujours te montrer comme quelqu’un digne de leur confiance. Peut-être sauras-tu leur faire apprécier tes talents cette fois-ci.¤

Le moine s’avança vers le petit groupe qui semblait déjà sur le départ. Il avait repris son air inexpressif de moine. Il s’avança vers eux et leur dit d’une voix sans intonation ni émotion :

-Bonne rencontre à vous Zarathoustra, Nish et Néféris, peut-être me reconnaissez-vous ? William Lamebleu, moine d’Eldath, pour vous servir.

orsqu’il avait entendu Tass imiter ses paroles avec un brin d’ironie, Zarathoustra se fendit d’un rire silencieux, les traits fins de son visage rayonnant de joie de vivre et de bonte. Avant de revenir vers ses autres interlocuteurs, il posa sa main sur les cheveux de la Puce et les ebouriffa avec douceur. L’aquafondien etait egalement heureux d’entendre Neferis et Korja apporter un avis moderant son empressement. Non qu’il aimat le conflit ou qu’il eut peur d’etre depasse par les evenements, mais il appreciait les discussions et revait d’apprendre des autres creatures intelligentes les multitudes de possibilites qu’offrait le libre arbitre et qu’il ne connaissait pas encore. ¤ S’il savait que cette fois-ci j’avais interrompu ma course pour voler… il me prendrait tres certainement pour un fou ! ¤

Conservant le meme sourire qui peu a peu diminuait mais egayait toujours son visage, le jeune homme se dirigea vers la sortie, oubliant completement son accoutrement de laquais. Meme s’il s’en etait rendu compte, il n’aurait certainement rien change, preferant compter sur son imagination et sur son improvisation pour faire jaillir le rationnel de l’irrationnel. Alors que l’aquafondien cheminait d’une demarche assuree et elegante vers la sortie, il adressa sourires et gestes d’adieu chaleureux a l’aubergiste et sa serveuse.

¤ Soigner sa sortie est primordiale puisque c’est bien souvent la derniere image que l’on garde de vous avant des lustres ! Ces gens sont en outre fabuleux… difficile de croire qu’ils serviraient une guilde sans vergogne ni ethique. Je connais de plus Tass depuis tres peu mais ai succombe a son apparente naivete. Si elle ne vit pas alors qui le fait ? Je la crois, dusse-je me tromper, que m’importe de m’aventurer sur une verite qui ne serait pas absolue ? Et cet elfe ? Il me plait, et pas seulement de par sa calme serenite et de par son elegance, pur fruit de sa parentee Tel’Quessir, c’est un homme droit avec lequel un dialogue constructif pourra etre elabore. Nous n’aurons peut-etre pas de conversation passionnee, mais il sera un compagnon de choix, j’en suis certain. ¤

Zarathoustra n’avait pas du tout saisi la nuance du discours de Korja visant a comparer son Art a celui des magiciens. Il n’avait de fait jamais reflechi a la question. Le jeune homme etait verse dans les arcanes et s’y interessait avec ardeur, mais il n’elevait aucun des deux talents au-dessus de l’autre. L’approche etait juste differente a ses yeux.

Poussant enfin la porte de l’auberge comme on ouvre un roman a la page marquee « Chapitre 2 », Zarathoustra tomba nez-a-nez avec Lamebleu dont il aurait oublie le veritable nom si Sans-Nom ne lui avait pas revele.

¤ Crane d’œuf ! Qu’est-ce qu’il fout la celui-la encore ? N’oublie pas que cette saloperie de moinillon nous a files dans les egouts ! ¤ tonna mentalement Zedriniset, comme pour confirmer sa presence a l’aquafondien.

- Bonne rencontre messire Lamebleu… pour nous servir ? Expliquez-vous je vous prie, mais attendez un instant.

L’ensorceleur, tournant les epaules et le menton pour apercevoir Korja lui adressa alors la parole nonchalamment :

’ ’ ’

Will’ ne put s’empêcher d’afficher un de ses rares sourires à ses anciens compagnons. Ou peut-être était-ce ceux de l’avenir ? Qui pouvait savoir. Pourtant le moine aimait à croire qu’ils le reprendraient dans leur groupe sans trop lui posé de questions compromettantes… Mais c’était sans compter l’ensorceleur d’Eauprofonde ! Il le regarda droit dans les yeux avec sa franchise habituelle et lui répondit :

-Oui maître Zarathoustra, pour vous servir en effet. Mais pour que vous puissiez comprendre les instructions que j’ai reçues, il me faudra vous raconter en bref ce qui m’est arrivé après mon départ. Je vous ai quitté et j’ai repris mon chemin vers l’extérieur des égouts. Mais alors que je progressais, une marée grandissante de vermine m’a assaillit de toute part. Je tentai de résister mais en vain. Je sombrai alors dans l’inconscience. J’avais cru à ma fin, pourtant la chance me sourit et je fus recueillit par un marchand d’esclaves ou de gladiateurs, appelez ça comme vous voulez.. Je me réveillai dans une chambre, mes plaies soignées et nue. Mon équipement avait disparu et deux hommes entrèrent dans la chambre. Ils me proposèrent de me battre pour eux si je voulais gagner ma liberté. N’ayant pas d’autre choix, j’acceptai. A contrecœur. Je me battis et je gagnai. Après ça, selon les dires de l’homme qui m’a secouru, j’ai sombré à nouveau dans l’inconscience et il paya pour m’acheter. Il me dit être un membre de l’ouroboros qui enquêtait depuis longtemps sur ce réseau d’esclave. Il m’a conseillé de vous rejoindre dans cette taverne pour que je réintègre votre groupe. Et c’est ce que j’aimerais faire. Excusez-moi de vous avoir abandonné dans un instant crucial. Je vous demande de me pardonner et d’accepter mes humbles services. Je pourrais encore vous être utile. Le choix est maintenant entre vos mains.

CrânedOeuf détailla les membres du groupe un par un, tentant d’y déceler la moindre émotion. Accepteraient-ils de le réintégrer au groupe ? Il avait été franc avec eux, n’omettant aucuns détails. Il croyait en leur entreprise.

Alors qu'ils sortaient de l'établissement, Néféris marqua un temps d'arrêt en voyant une silhouette curieusement familière s'approcher d'eux. Il ne lui fallut guère de temps pour remettre un nom sur ce visage disparu dans les égouts. William Lamebleu, soigneusement évincé par Rosimar... Alors ça, c'était assez inattendu. Voilà que le moine réapparaissait comme par magie devant eux, alors qu'ils partaient à nouvau en mission. Simple coïncidence? Les avaient-il filé tout ce temps?

Le moine rompit le premier le silence, se présentant à nouveau à eux, au cas où ils auraient eu la mémoire courte, ce qui n'était pas le cas en ce qui concernait le génasi. Il ne se rappelait que trop bien cet étrange compagnon. Celui qui avait été là depuis le tout début, depuis la cabane de Sans-Nom.

Zarathoustra qui s'était amusé à jouer le petit pan en distribuant sourires éclatants et gestes de la main en guise d'adieu pour sa sortie, réagit le premier aux paroles du moine. Il était sceptique, cela se sentait. Il se tourna alors vers l'elfe et lui dit quelque chose en elfique, que Néféris ne comprit malheurusement pas. Et William non plus sans doute, là en était bien le but.

Il ne sembla pourtant pas s'en offusquer et leur raconta ses derniers déboires depuis leur séparation, avec sincérité. Du moins, c'est ce que pensait le génasi, mais il n'était pas fin psychologue. Néféris haussa un sourcil amusé au récit du moine. Eh bien, quelle aventure. Mais ce qui retint son attention, ce fut la mention de l'Ouroboros. Cela ne pouvait être un hasard ou une chose inventée. William avait été dans la combine dés le début. Il avait été écarté, mais il semblerait que l'Ouroboros veuille également de lui...

- "Eh bien William, quelles aventures palpitantes vous avez vécu là. Je pense que vous serez heureux d'apprendre que Rosimar ne fait plus partie de notre groupe. Il est en... retraite un peu forçée."

Une ombre passa dans le regard bleu du génasi, mais il ne continua pas là dessus.

- "Ainsi cet homme vous a dit de nous rejoindre? Vous a-t-il dit ce que nous devions faire?"

Savait-il pour le coffre, pour leur recrutement?

Will’ se retourna vers Néféris, le valeureux combattant qui lui aussi était là depuis le tout début. Il avait lui aussi assisté à la mort pathétique d’Alexan dont personne ne connaîtraient jamais le nom. Il avait périt dans des égouts putrides, sans aucune gloire pour la tâche difficile qu’il avait entrepris. Le moine aurait aimé pouvoir sauver l’arcaniste mais ça avait été impossible. Il savait que ce n’était pas de ça faute mais c’était dans sa nature, il culpabilisait pour tout. Il prenait toutes les erreurs sur son dos depuis toujours. Comme si tout d’épandait de lui. Peut-être était-ce de la prétention ou bien de la compassion. Il ne demandait qu’à aider son prochain. Sortant de ses pensées, le Chondathien adressa la parole au combattant.

-Oui j’avais remarqué l’absence de Rosimar, et je me demandais justement ce qui lui était arrivé Et ce qui vous était arrivé. En effet, je ne sais rien de se que vous avez appris et accomplis et je ne connais même pas la nature de votre nouvelle mission. Peut-être pourrez-vous m’éclairer sur le sujet ? Un agent des Exilés m’a renvoyé à vous mais je ne sait pas du tout pourquoi je suis ici et ce que je devrai accomplir.

CranedOeuf se retourna vers le groupe qui se massait dans l’entrée de la taverne. Puis il ajouta en s’écartant de l’entrée :

-Si ça vous convient, je crois que nous devrions parler de ça ailleurs, nous bloquons l’entrée de la taverne.

Il ajouta à voix basse à l’intention de ses compagnons :

-De plus, il est certain sujet qui ne doivent pas être entendus par quelques oreilles indiscrètes…

Tasshill écoutait ce qui se disait avec attention entre Zara, Neferis et le nouveau venu. Apparemment ces trois là ce connaissait depuis un petit moment.
L’halfeline n’avait pas entendue parler de cet homme à l’allure étrange. Elle était fascinée par les tatouages de l’humain.
Une fois les informations assimilées elle se décida à se présenter.

- Bonjour à toi, william machin bleu. . Dit elle en s’avançant vers lui avec son sourire habituel qui illuminait son petit minois. Elle tendit sa petite main et se dressa sur la pointe des pieds.
- T’es grand toi ! Je m’appelle Tasshill Trainepied mais tu peux m’appeler Tass, je suis une amie de l’Aède et Korja et moi on va vous accompagner dans cette mission. Dit moi comment c’est fait tes dessins sur ta tête, tu les a peints ou gravés dans ta peau comme certains elfes sauvages ?Imaginant le regard des autres sur elle, elle se reprit.
- Heu !! Bon on verra ça plus tard. J’te résume les grandes lignes, on c’est fait voler un coffret dont le contenu a une grande valeur et on partait en direction du port pour rattraper le voleur qui va prendre un bateau. C’est super, j’ai jamais pris de bateau, ça va être chouette ! Heu… Enfin voila.. Elle reprit une grande goulée d’air, car elle commençait à être cyanosée, puis se retourna vers Zara.
- T’as vu, j’ai fais court. Bon aller, on y va ?

La petite hin fit quelques pas en avant afin de laisser passer les clients qui s’agglutinaient derrière eux et qui risquaient de marcher sur l’halfeline.

CranedOeuf baissa les yeux sur la petite halfeline inconnue qu’il avait aperçu un peu plus tôt. Elle venait tout juste de lui adresser la parole de sa petite voix, si déférente de celle beaucoup plus grave du moine. Il s’accroupit en petit bonhomme pour arriver à la hauteur de la petite aventurière. Will’ était particulièrement grand et sec, même pour un humain alors il faisait presque le double de la taille de l’halfeline. Il lui sourit sincèrement et lui dit :

-Lamebleu, William Lamebleu, pour te servir, petite.

Il adressa un clin d’œil à la petite bonne femme qui se tenait juste devant lui. Il regarda la main que lui tenait celle-ci et la serra gentiment, de peur de lui faire mal. Elle semblait si fragile ! Puis il poursuivit :

-Enchanté Tass et bonjour à toi aussi Korja, ainsi qu'à toi Nish, que j'ai déjà connu.

Le moine s’était tourné vers l’elfe qu’il croyait être le dénommé Korja. Il ne restait plus que lui et Nish alors ce devait bien être lui le détenteur de ce curieux nom. CranedOeuf retourna son attention vers sa petite interlocutrice et lui demanda :

-Mais qui est donc l’Aède ? Sinon pour ce qui est de mes tatouages, ils sont sacrés là d’où je viens. Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet, disons juste qu’il m’apporte la force de continuer.

Le moine n’avait pas envi de s’étendre sur son passé qui lui manquait parfois cruellement et de toute façon, il n’avait pas le droit de parer du monastère secret où il avait été formé. Puis, la petite halfeline lui révéla leurs objectifs et l’échec de leur précédente quête. William fut particulièrement déçu d’apprendre l’échec de leur précédente mission. Le moine se releva et s’adressa au groupe.

-Je suis prêt à vous suivre car j’ai appris à vous faire confiance à tous même si je ne vous ai que trop peu côtoyé. Malgré les apparences et beaucoup d’hasards, j’espère que vous me ferez confiance. Car l’image que j’ai involontairement projetée de moi jusqu’à présent n’était pas la mienne. Malgré les apparences, j’ai travaillé sur la même mission que vous. Si vous êtes prêts, allons-y, je vous suis. Vous me devez quand même encore quelques explications… Mais nous en parlerons en route, ne perdons plus de temps et rattrapons ce chenapan !

CranedOeuf fit mine de suivre Tass qui s’était déjà mise en route.

L’accent drow avec lequel l’ensorceleur s’était exprimé avait pris Korjalahann par surprise … lui glaçant le sang en souvenir des histoires et quelques rares rencontres qu’il avait eu à subir avec des membres mille fois maudits de cette race. Par quel terrible jeu du destin cet humain avait-il appris sa langue en compagnie … de drows ?
¤ Combien et quels autres secrets caches-tu ensorceleur ? De tous tu me semblais le plus capable, pourquoi faut-il que tu sois le plus dangereux ? Il faut que j’en parle à Atlas … ¤
La surprise fut telle qu’il ne put répondre avant ses nouveaux compagnons qui semblaient tous faire peu de cas de la réserve de bon aloi de l’Aède, il préféra laisser le moine tatoué déversé son flot de paroles et souligner qu’il avait jusqu’oublié la raison de leur recrutement. S’agissait-il bien de leur moine ?
- ’ … ’ .

Il reprit, un faux sourire sur les lèvres, comme s’il accueillait avec joie cet homme … terriblement malchanceux ou très imaginatif. Des rats, des esclavagistes … que pourrait-il raconter d’autre ? Il s’agissait de rester prudent : copier l’apparence de quelqu’un de peu connu était chose aisée pour quiconque savait s’aider de magie et sur cet élément au moins l’ensorceleur avait quelque prise. S’il irradie la moindre magie, il aurait à s’expliquer.
Mal venu celui qui tenterait de tromper le Cercle en sa présence … : - "Comme vous dites … Nous en parlerons en route."

Korjalahann utilise détection de la magie sur William

MD
Un souffle étrange s’échappa des longs doigts de l’Elfe qui, marmonnant un mot de pouvoir, s’assurait que le dénommé William ne portait aucune trace de magie. Excès de précaution ou prudence justifiée, il se plaçait en tous cas du côté de Zarathoustra qui exprimait lui aussi quelques craintes à son sujet et qui était d’ailleurs le seul à même de comprendre ce qui venait de se passer. Pour les autres il ne s’agissait que d’une légère bise marine et d’un Elfe qui marmonnait quelque chose d’inintelligible.

A côté de la lueur magique dégagée par la baguette, d’aura ne persistait qu’une trace résiduelle extrêmement faible, concordant avec son récit plus qu’avec un déguisement quelconque. Il avait été victime d’un sort mais plus aucun n’était actif.

En ce début d’après-midi de Kythorn, le soleil haut dans le ciel accentuait les odeurs à les rendre de plus en plus désagréable à l’approche du quai. L’activité s’était réduite, nombreux étaient les marins qui cherchaient désespérément un coin d’ombre pour souffler un instant, au contraire des mouettes qui profitait de cette relâche pour se saisir du moindre morceau, de poisson ou autre, véritables nettoyeurs.

Au milieu des cris stridents des volatiles et au travers des battements d’ailes blanches désordonnées, se dressait la forêt des mats des navires à quai. A quelques mètres du navire qui avait déposé Korjalahann quelques temps plus tôt, il s’arrêta, forçant les autres à faire de même. Un navire marchand des plus anodins dans la droite ligne de sa baguette de métal.