۝ Auberge du griffon d'or ۝, Suite d'une longue traversée

oila que l’halfelin était assimilé à un guerrier sanguinaire par l’étrange femelle. Il fallait toujours qu’il parle de combat. Lui qui n’était pas un foudre de guerre, ou du moins c’est ce qu’il croyait.

Arek se présenta et remercia le semi homme vaillant. Xan, quant à lui s’exprima et la première impression qu'il eut du guerrier Damaro-Calishite ne fut pas bonne. ¤ Espèce de demi esclavagiste ! ¤ Mussel allait avoir du mal à s’entendre avec cet alcoolique notoire. Il remarqua que le borgne l’agaçait tellement qu’il n’avait pas saisit un traître mot des dernières paroles de l’homme et qu’il en avait oublié Jalyne.

- Ah ! Excusez moi ! Le hin se mit à rougir comme une tomate. ¤ Encore des excuses, toujours des excuses.. ¤ Essayant de se contenir tant bien que mal il baissa la tête puis reprit son nouveau discours.

- Je ne sais pas si je peux affirmer que je connais le monde aussi bien que vous semblez le croire. J’ai juste voyagé, surtout dans le Luiren en fait. Bien sur, pour arriver jusqu'à Padhiver j’ai du traverser pas mal de régions mais ça n’était pas très épique.
D’autre part vous avez bien pu le constater, ma chère Jalyne, que je suis bien maladroit lorsqu’il s’agit de parler. Vous avez l’air de me prendre pour une bête féroce. Mais j’aime beaucoup de choses simples comme sentir l’herbe mouillée par la rosée sous mes pieds.

Le hin vaillant se tut un moment tellement cette déclaration lui paraissait absurde. Mussel sentait le sang battre dans ses joues qui devaient êtres bien rouges..

- Mais vous, qu’aimez vous ? A propos Arek, j’en profite pour vous dire que vous me devez une pièce d’or pour vous avoir sauver la vie. dit il en arborant un sourire, mais ne sachant pas si l’homme du nord allait comprendre la boutade, l’halfelin poursuivit "Je plaisante, ça n’était rien. J’aime mettre ma prétendue habileté au défit à chaque occasion qui se présente. Heureusement, ça n’aboutit pas forcément à une bagarre !"

Il reporta son regard vers la femme qui semblait s’intéresser à lui pour des raisons qu’il ignorait attandant sa reponse.

Un à un, chaque membre de la table se présentait aux autres et faisait le récit de leur vie passé avant d’atterrir en cette ville pluvieuse qu’est Padhiver. Valas les écouta sans bruit, dans le silence de son ombre. Il prêta attention à chacune des histoires de ces hommes, ces demi-hommes et cette semi-femme. Toujours aussi attentif pour ce qui est d’apprendre de nouvelles choses – parfois même guères utiles – Valas s’aimait ce penchant hors du commun qui est d’écouter ce qu’on lui dit. Trop de gens se plaignant qu’on ne les entende pas, mais trop peu tente par la suite de comprendre les autres lorsque ceux-ci exposes leurs problèmes. Peut-être aurait-il dû visé une carrière dans ce domaine…

¤ Malheureusement, j’ai mieux à faire que de penser à ce genre de futilités. Je peux écouter, mais rarement retient avec exactitude ce que j’entends comme tous. Se dit-il à lui-même pour se rabaisser. Après tous, je ne suis que fils d’une famille de paysans et de pêcheur. J’aurais mieux fait de continuer dans cette voie là. Mais le vent m’appel, et je ne peux résister à cela. ¤

Avant-hier ; hier ; aujourd’hui ; demain ou encore après-demain, Valas continuerait à songer de la même façon et suivre les signaux imperceptibles aux autres de cet élément primordiale de la nature. Il ne savait pourquoi son esprit divagué parfois dans la brise soufflant de l’ouest, il ne pouvait qu’obéir à une sorte de sentiment étrange qui habitait son corps, son cœur, son sang et même son âme. Il en était ainsi depuis qu’il se trouvait entre la condition d’enfant à celle d’adulte. Un jour, il prendra sûrement sa destinée à pleine mains, la retiendra et la façonnera telle qu’il la souhaite… mais avant qu’un tel jour ne survienne, il restait plier à cette force dominatrice qu’il ne pouvait décrire avec de simples mots du langage commun ou thétyrien.

Après s’être rendu compte qu’il ne restait plus que lui autour de cette table à ne pas s’être présenté, le jeune homme se prépara à prendre la parole. Cependant il n’était pas vraiment prêt : effondré sur lui-même, et ses pensées voguant vers le large… Valas était affalé à la manière des jeunes gens de son âge, et était resté pendant la discussion à l’ombre des regards curieux et fugitifs. Prenant donc conscience de l’impolitesse de sa posture, il s’étira et plaqua son dos contre la chaise dans laquelle il était assis. D’un bref mouvement de la tête, l’adolescent jeta une mèche de cheveux sombre de devant ses yeux pour lui permettre de voir plus largement et paraître un peu plus séduisant. Au moins le fallait-il pour la femme aux pas aussi légers que le vent…

¤ Séduisante elle est, et ses charme exotiques ne me sont pas indifférents songeait-il en fixant un moment Jalyne. Mais ce n’est pas cela qui… autre chose en elle attire mon regard et mon attention. Par son apparence, elle pourrait ressembler à un émissaire de… non. Tout de même pas. N’allons pas imaginer n’importe quoi. Après tout, je ne suis qu’un homme parmi tant d’autres, et s’il mettait permis de rencontrer de tels personnages, alors cela voudrait dire que… c’est un rêve ! Et il détourna du regard pour le poser sur un verre empli de liquide. Je ferais mieux de marcher hors du monde éthéré… ¤

C’est avec la gorge sèche que Valas se refusa de prendre la parole. On l’attendait, mais lui préférait s’occuper de rassasier son gosier rendu sec par l’utilisation de ses pouvoirs il y a peu, et cette situation pour le moins inhabituel. Jamais il ne lui était arrivé de réfléchir autant sur des sujets comme ceux-ci. Mieux il lui fallait prendre une gorgée de ce liquide trempant dans le verre face à lui. Le jeune homme tendit la main, et il prit l’objet en main pour le ramener à sa bouche et se délecter de son nectar.
Neuf gorgées pleines, et après avoir repris son souffle, Valas était enfin rafraîchi et le fond de sa gorge était désormais aussi trempé que l’étaient les rues de Padhiver au dehors.

¤ Il me faudrait songer plus souvent à me désaltérer. Cela pourra m’éviter – à l’avenir – de laisser un blanc dans la discussion et d’attirer une fois de plus les regards sur moi ainsi. Enfin, si l’on me regarde. Car rien n’est dit ! Et le jeune homme laissa s’envoler ses yeux autour de la table pour savoir ce qu’il en était. Un petit peu en faite. Bon, donnons-leur ce qu’ils attendent depuis tout ce temps que je les fais languir ! ¤

S’éclaircissant la gorge d’un toussotement, Valas prit la parole en se défeuillant quelque peu de sa cape pour la poser sur le dossier de sa chaise avant de parler :

« - Pour ce qui est de mon cas ; je viens d’un village, assez loin au sud de la ville. Je ne fais que passer par ici, comme dans la plupart des régions que j’ai visité jusqu’à ce jour. » Le jeune homme se laissa un court moment de répits avant de reprendre son bref discours : « Mon nom est Del Phaem, Valas Del Phaem. Peu connu dans les régions de Faërun, ne vous étonnez donc pas si vous ne trouverez jamais personne portant le même nom que le mien ! »

Puis enfin, le prodige inné dans les arcanes s’arrêta là, jugeant que sa vie était bien moins intéressante que celle des autres. Il leur laissa alors libre parole pendant un moment, mais cela ne dura qu’un moment. En effet ; après avoir fouillé rapidement dans sa mémoire encore fraîche, le jeune homme se remémora alors les paroles du borgne concernant son ‘passe-temps’ ou sa profession s’il avait bien écouté. Et cela l’amena à s’interroger sur cette chose, et demander à Xan plus de précision.

« - Pardonnez moi mon manque de connaissance dans ce domaine-ci, mais qu’est-ce donc un… ‘Pirate’ ? » Dit-il d’un aire enfantin à qui il manque la définition de certains termes du language. De plus, l’expression de son visage était pour le moins amusante par son sourcil sur élevé par rapport au second.

Ce fut au tour du mage de se présenter. Mais il parla bien peu alors qu’il semblait s’être perdu longtemps dans ses pensées. Enfin, il devait finalement être comme tous les autres mages. Peu bavard et très secret. Le genre de personne que Xan n’aimait vraiment pas. Il avait horreur de la magie en elle-même et ses utilisateurs ne valaient pas mieux à ses yeux, aussi n’appréciait-il déjà pas vraiment celui qui s’était présenté comme un certain Valas Del Phaem. Il avait beau le regarder sous tous les angles, ou bien chercher un quelque chose dans son ton ou sa voix qui aurait pu faire qu’il ne parte pas sur un préjugé, il ne trouva rien. L’antipathie le gagnait peu à peu, de plus en plus présente. Bien que le discours du jeune homme fut bref, le forban avait eut du mal à l’écouter jusqu’au bout. Il fit la moue, se demandant s’il pourrait prétexter être ivre et l’embrocher… Mais ce Valas lui posa alors directement une question. Une question qui étonna tellement le marin que son œil découvert devint rond et il alla d’un grand rire qui fit sursauter les personnes derrière lui. Il lui fallu quelques secondes avant qu’il ne retrouve son calme. Ce garçon lui semblait soudain bien plus sympathique, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Il essuya une larme au coin de son œil, bu une nouvelle gorgée de rhum, puis, s’essuyant la bouche d’un revers de manche, tenta de répondre.

« Qu’est-ce qu’un pirate ? Et bien ! Ca c’est de la question ! On ne me l’avait jamais faite celle-là ! Et moi qui pensais qu’on les craignait même en plein milieu des continents ! Bon alors… Qu’est-ce qu’un pirate… Et bien tu vois… ça dépend… »

Xan s’interrompit. En effet, il ne savait pas vraiment comment répondre. Un pirate pouvait être bien des choses, selon les personnes qui en parlent. Un voleur pour un marchand, un tueur pour un marin, un sauveur pour un esclave… Hésitant près d’une minute, le jeune homme finit par se décider à reprendre la parole.

« Pour la plupart des gens… Les pirates sont des voleurs, des violeurs, des assassins, qui n’hésitent pas à trucider femmes et enfant sur leur chemin, sans plus d’égard que s’il s’était agit de ce que laisse ton chat dans sa litière. »

Tout du long de son discours, il s’était amusé à prendre un air à moitié fou, le plus cruel possible, allant même jusqu’à porter la main sur le manche de son épée. Il n’avait bien sûr pas la moindre envie de s’en servir, mais simplement de plonger ses compagnons de table dans l’angoisse. Allait-il les attaquer ? Mais subitement, il s’affala de nouveau contre le dossier de sa chaise, et reprit son sourire d’enfant, reprenant son verre dans la main. Regardant le plafond d’un air songeur, il ajouta, avant de reprendre une autre gorgée de rhum :

« C’est malheureusement vrai pour la plupart de ces petits pirates de pacotille avec lesquels j’ai quelque fois travaillé… »

Son verre fini, il le reposa sur la table puis, restant l’air songeur, le regard dans le vide, il reprit sa tirade.

« Cependant, moi je ne vois pas les choses comme ça. Je suis pirate parce qu’aucune loi ne peut nous être dictée. Je suis pirate parce que dans un réel équipage, on peut se battre dos à dos en étant certain qu’on ne sera pas abandonné. Je suis pirate pour sentir le roulis des vagues. Je suis pirate pour sentir le vent me caresser quand le navire file toutes voiles dehors sur les flots. Je suis pirate parce qu’il y a une petite bagarre de temps en temps. Je suis pirate parce qu’il y a à boire sur un navire. Je suis pirate parce qu’il n’y a pas de hiérarchie chez nous. Tout le monde sur un pied d’égalité, même le capitaine. Je suis pirate parce que j’aime être libre et n’aime pas tellement voir d’autres ne pas l’être. C’est pour cela que certains pirates attaquent des navires marchands. Pour en délivrer les esclaves…. C’est tout ça un pirate pour moi. Bon la libération d’esclave n’est pas essentielle, tant qu’il y a du rhum et de l’exercice de temps en temps… Plusieurs autres de la profession partagent cette vision des choses. Mais peut-être trop peu, tout comme sur terre d’ailleurs. »

La gorge asséchée par tant de blabla, il se servit un autre verre qu’il vida encore d’un trait. A combien en était-il ? Il ne s’en souvenait plus. Mais il devait en avoir bu plusieurs pour avoir dit tout ça. Quel abruti… Quel besoin avait-il de dire tout ce qu’il pensait. Et puis qu’est-ce que ça faisait héros de roman. Vraiment, ça ne lui allait pas. Il fallait trouver quelque chose pour casser cette image. On allait le prendre pour un sentimental, sinon. Il se leva alors, sourit à tout le monde, et annonça :

« Vous m’excuserez, j’ai un peu trop bu pour ma vessie. J’vais m’soulager et j’reviens. »

Amusé par les têtes des personnes attablées, il sortit de la pièce pour se rendre aux latrines, et revint deux minutes plus tard, reprenant sa place. Son regard pétillant se tourna de nouveau vers Valas. Gaiement, Xan demanda :

« Alors ? Est-ce que j’ai répondu à ta question, gamin ? Peut-être que tu attendais plus de détails… J’y pense, je n’ai même pas précisé que les pirates étaient des marins ! M’enfin, je pense que ça s’est compris tout seul…Ah, et puis aussi que leur principal activité est l’attaque de bâtiments marchands, à la recherche d’encore et toujours plus de trésors… »

Négligemment, il se gratta la joue à travers sa barbe de trois jours. Puis il se servit un autre verre.

’est pendant le blanc entre la question de Mussel et la réponse de Jalyne que le jeune prit la parole.

¤ Pas fichu de parler et voila qu’il interrompt une conversation, ou a-t-il donc appris les bonnes manières ? ¤

Le pire dans tout ça, c’est que les propos de Valas étaient sans contenus ! Hormis le nom, aucune des informations ne seraient profitable au groupe. Et l’halfelin commença à s’étrangler avec sa propre salive lorsque l’humain demanda à l’autre borgne ce qu’était un pirate..

¤ Mais c’est n’importe quoi ! C’est l’idiot du village ou quoi ?! ¤

Mais le vaillant n’était pas au bout de ses peines, l’imbibé d’alcool était encore pire que le premier. Xan était tellement pitoyable que Mussel ne put s’empêché de rire lorsqu’il donna sa version de ce qu’était un pirate.

Même Nécromus valait mieux que le pseudo pirate.

¤ Les saoulards, quoi de pire au monde ? ¤

L’ex-esclavagiste d’hins s’éclipsa pour ce vider et lorsque il revint Mussel lui adressa la parole.

- Messire Xan, vous êtes d’un comique ! Je n’ai jamais trouvé un discours aussi risible. Vous êtes doué lorsqu’il s’agit de raconter des inepties. J’espère que vous vous battez aussi que vous êtes drôle !

Le guerrier miniature avait encore abordé le sujet du combat, le plus risible des deux finalement c’était peut être lui.. Il se retourna vers Jalyne, n’attendant pas de réponse de Xan, et s’excusa auprès de la jeune femme.

- Pardonnez moi, vous disiez ?

Mussel ne put s’empêcher une grimace lorsqu’il remarqua qu’il s’était à nouveau excusé.

¤ Incorrigible, je suis incorrigible.. ¤

Les mains derrières la tête, l’œil vers le plafond, le pirate accueilli la critique du Hin avec le sourire. Il se redressa et fixa de son œil unique Mussel, semblant ne pas réagir à la moquerie. Cependant, il posa la main gauche sur son bandeau, et le releva imperceptiblement. Juste de quoi faire voir son œil de sang à l’Halfelin, et à personne d’autre. Durant ce bref instant, son regard devint plus glacial que le pôle lui-même, et plus noir qu’une pièce hermétiquement close sans aucune source de lumière. Ce regard ne fut adressé qu’au Hin et ne fut visible que par lui. Et encore, ce dernier devait se demander si ça c’était vraiment passé car ça avait été très bref. Ce regard semblait pourtant avoir mis en garde le Hin. Mieux valait qu’il ne se moque pas trop du pirate. Ce dernier avait reprit son air joyeux et répliqua simplement :

« T’as déjà mis les pattes sur un bateau, petit ? Tu sais de quoi je parle, peut-être ? Tu penses que parce que t’as visité ta petite région, tu en sais long sur la vie ? T’as même pas l’air d’avoir l’âge de raison de ta race. Alors, avant de me dire que je suis risible, penses d’abord à ce que t’es, petit. Un nain parmi les Nains, sans expérience, sans vécu. Le jour où tu aura autant voyagé que moi et côtoyé autant de personne, le jour où tu trouveras une chose que tu aimeras comme j’aime la mer, ce jour là tu reviendras me parler. D’ici là, fermes là ou continue de faire la cour à ta dame. Mais m’emmerde plus. Je n’aime pas baisser la tête pour parler. »

Sur ce, il se tu, croisant les bras, et lâcha du regard le Halfelin. Il l’aimait de moins en moins, lui, contrairement au mage. C’était bien étrange. Enfin, le barbare, lui semblait un bon vivant. Peut-être s’entendrait-il mieux avec celui-ci. Du moment qu’il ne serait ni muet ni langue de vipère… Il se tourna cette fois vers Jalyne, cette étrange femme bleue, et dit, en inclinant légèrement la tête :

« Désolé de vous avoir cité. J’espère que vous ne prendrez pas mal ce que j’ai dis, je n’ai pas du tout eut l’intention de vous insulter. »

Puis il se renferma dans son mutisme. De temps en temps, Xan jetait un œil au Hin. Il n’avait pas confiance en sa fronde. Enfin, il ne ferait sûrement rien pour le moment. Pas attablé. Et il n’avait vraiment pas l’air de ceux qui frappent ouvertement dans une taverne. Ou ouvertement tout court… Le marin se concentra sur les autres convives, décidant que le Halfelin ne méritait plus son attention.

Vingt-septième jours du temps des fleurs année de la magie sauvage (27 Kyrthorn 1372)
Lieu : Padhiver (auberge du griffon d’or)
Temps : Orage et pluie.
Moment : trois heures trente après la mi-journée

Le gnome des roches écouta attentivement les paroles de chacun, quand il vit que les tons montés un peu, ce qui était un peu normal du fait que toutes ces personnes venait d’endroit et de cultures différentes, mais de plus il venait seulement de faire les présentations de plus dans des conditions pas tout à fait requises pour cela.

Jebeddo

-Ne vous énerver pas brave voyageur, vous venez d’humilier un groupe de bon a rien et vous voulez continuer entre vous. Son ton avait été jovial et empli d’humour, puis en regardant Xan il ajouta. Comme l’a dit Xan ici présent, j’allais lui proposer un petit boulot quand ces alcooliques nous ont un peu déranger mais comme nous sommes tous ici à boire ensemble je vais aussi vous en parler, ceci m’évitera de faire passer une annonce par mon ami le tavernier. Il but une bonne gorgée de son verre puis il prit soins d’attendre que tout le monde l’écoute pour poursuivre. Le travail que j’ai à proposer est un travail qui vous mènera en premier lieu à la ville d’Eauprofonde, mais qui pourrez vous emmener encore plus loin suivant vos choix et vos affinités. Un petit silence se fut quand il reprit une gorgée de son breuvage puis il reprit. Des amis à moi devraient arriver dans la journée de demain, pour me déposer quelques marchandise à vendre. Après ils vont se rendre à Eauprofonde pour y déposer d’autre marchandise, votre travail consisterai à escorter la caravane de mes amis jusqu’à leur prochaine escale, et de faire en sorte qu’ils y arrivent saint et sauf. Un nouveau silence s’installa quand il dut le reste de sa boisson, il reposa le verre et termina. Je voudrais savoir si vous seriez intéressé par ce travail ? Il en va de soit que vous serrez rémunérer. -------------------- Petit comme tout gnome, Jebeddo est plutôt musclé pour un membre de sa race. Sa peau basanée, trahissant une tendance à vivre à l'extérieur contre toute attente, porte une ancienne blessure au visage, et laisse supposer qu'il a eu maille à partir avec plus fort que lui, et qu'il a faillit y rester. Jebeddo apparait le plus souvent comme très méfiant et joue facilement l'intimidation en fixant les personnes qu'il côtoie pour les déstabiliser. Cependant pour qui s'attire sa sympathie, il apparaitra comme ouvert et fidèle, bien que ses yeux, même lorsqu'ils sont les plus rieur, trahissent parfois un passé plus sombre

Il se tut mais ce coup si pour entendre les réponses ou les questions de chacun, il se servit un nouveau verre de rhum et attendit en se basculant sur sa chaise.

Le pirate posa un coude sur la table et appuya sa tête sur son poing, regardant et écoutant Jebeddo. Le voix de ce dernier avait un étrange effet apaisant sur le jeune homme. Sa colère diminuait déjà. Mais peu importe. Alors il s’agissait d’un travail d’escorte ? Et bien pourquoi pas… C’était toujours ça. Et puis Eauprofonde était aussi une ville maritime. Il trouverait sûrement un autre navire là bas. Cependant… L’idée de voyager à terre ne l’enchantait pas. Il aimait voguer, mais détestait marcher. Le voyage depuis Luskan lui avait semblé insupportable. Et il ne pouvait prévoir les attaques sur terre, ce qui l’obligerait à porter continuellement sa cotte de mailles. En mer, au moins, les bateaux étaient visibles de loin. On avait le temps de se préparer à la bataille…

Le pirate resta un moment songeur, l’envie de monter à bort d’un navire se faisant soudain sentir. Mais pour le moment, c’était impossible. Et sa bourse vide lui rappela qu’il n’aurait pu boire autant ce soir sans le Gnome. Et cette pensée lui rappela qu’il avait déjà donné sa parole de toutes façons. C’est donc toujours souriant qu’il fixa Jebeddo et qu’il répondit joyeusement :

« J’suis avec toi, Jebb. Mais tu l’sais déjà. »

Il s’affala de nouveau sur sa chaise, les mains derrière la tête, et jeta un œil aux autres, guettant leurs réactions. Et leurs réponses. Il espérait autant que possible que le Hin refuserait. Le voyage jusque la cité Aquafondienne serait long et le jeune homme se demandait s’il supporterait son petit compagnon si longtemps. Enfin, le son de quelques pièces d’or et le goût du rhum du Gnome serait peut-être suffisant à calmer ses ardeurs. L’étrange envie d’agrafer le Halfelin au fond de l’âtre de la cheminée le démangeait. Et pourtant, il n’était pas du genre à faire ce genre de choses d’habitude.

En fait, en temps normal, il ne relevait pas les insultes, préférant les laisser couler, et rester bien tranquillement. Du moins, quand il n’avait pas trop envie de se battre. Sinon, ces mêmes insultes constituaient des excuses parfaites pour combler son envie. Pour ce soir, il avait eut sa dose avec les saoulards. Enfin pas tout à fait, mais si le Halfelin l’avait insulté, il n‘aurait pas relevé la remarque et l’aurait simplement superbement ignoré. Cependant, ce n’était pas de lui que se moquait Mussel mais de ses propos. Et ça, il ne l’acceptait pas. Il jeta un nouveau regard au Hin puis se concentra de nouveau sur les autres personnes présentes.

Jalyne avait suivit l’échange de propos entre Xan et Mussel, et avait senti la tension monter entre les deux hommes. Elle savait bien qu’à un moment donné la conversation en serait arrivée là. Malgré tout, cela ne lui fit pourtant pas plus regretter d’être venue s’asseoir à cette table, les quelques mots qu’elle avait pu échanger avec l’halfelin avaient été agréables. Elle devait admettre que les discussions avec ces petits personnages étaient toujours rafraîchissantes. Prenant de nouveau son verre, elle but ce qu’il restait d’eau pour tenter de calmer la désagréable impression de chaleur étouffante qui, après un peu de répit, recommençait de nouveau à l’envahir. Ecoutant d’une oreille distraite les propos du pirate, elle soupira intérieurement.

¤ Des mots, encore des mots. ¤
Il semblait à la génasi que Xan cherchait à persuader tout le monde de ce qu’il était, comme s’il voulait être reconnu à travers le regard des autres. Mais pourquoi parler de cette façon, voulant à tout prix que l’on s’intéresse à lui, pour ensuite prendre les choses à la légère et sur un ton faussement détaché ? La génasi reposa son verre. Elle n’arriverait jamais à comprendre les raisons d’agir de ces humains.

S’intéressant de nouveau à la présence de l’halfelin, qui venait d’ignorer superbement la réplique de Xan, elle vit qu’il tenait réellement à avoir une réponse à la question vague qu’il lui avait posé. Ce qu’elle aimait… Jamais un inconnu ne lui avait posé une question aussi étrange. Et inutile, il lui semblait. Quoiqu’elle réponde, l'halfelin ne pourrait jamais comprendre ce qu’elle entendrait par ses propos et les sensations qu’elle éprouvait au travers. Il aurait fallu pour cela qui la connaisse beaucoup mieux pour pouvoir ensuite ressentir ce qu'elle exprimerait. Et puis, elle ne pouvait simplement pas énumérer tout ce qu'elle aimait comme une suite d’éléments inertes et sans intérêt. Malgré tout, des souvenirs stimulés par la question lui revenaient par moments et elle ressentit encore plus cruellement l’absence de souffle frais dans la salle. Il n’y avait qu’un bruit de voix grossières, et elle se languit subitement du sifflement accueillant du vent dans les grands arbres. Le cœur serré, elle arrêta là ces pensées inutiles, et répondit en éludant comme elle pu la question.

- Voilà une question vaste et compliquée, et je ne saurais pas par où commencer... Je dirais que j’aime la mer.

Accompagnant cette réponse qui n’en était pas une d’un regard pétillant, elle se détourna pour incliner gracieusement la tête en direction du pirate. Elle ne savait pas vraiment pourquoi lui aussi s’excusait à présent. N’ayant écouté qu’à moitié son discours, elle n’avait pas entendu l’offense qu’il était censé lui avoir fait, mais elle le regrettait. Apparemment les paroles mordantes du pirate lui étaient aussi parfois adressées, il faudrait donc qu’elle écoute plus attentivement la prochaine fois.

C’est en se concentrant sur le maigre filet d’air qui circulait autour de ses mains et qui venait chatouiller sa nuque, qu’elle entendit Jebbedo reprendre la parole. Mais ce qu’il avait à dire cette fois, éveilla son intérêt. Voilà donc qui expliquait enfin l’invitation à boire, il cherchait des personnes disponibles pour son travail.
Sans trop d’étonnement, elle vit que Xan avait déjà accepté l’offre. Arek qui cherchait justement du travail n’hésiterait pas non plus. Pour les autres, elle ne savait pas trop s’ils seraient intéressés ou non. L’offre devait s’adresser à elle aussi sans aucun doute. Songeuse, elle se demanda ce que cela lui apporterait d’escorter une caravane de marchands. Elle en avait souvent vu passer sur la route, et à chaque fois des hommes armés s’y trouvaient.

Arek écouta la discussion entre Xan et Mussel. Le ton montait mais Arek ne désira pas prendre part à leur dispute, cela ne le concernait pas.
Xan le pirate, il avait une façon de voir la piraterie qui lui était propre. Mais il voyait cela comme un style de vie libre qu’il ne trouverait sur aucun autre navire qu’il soit militaire ou marchand. Pourquoi pas, la vie qu’il avait l’air de décrire pourrait convenir à un comme Arek. Et puisque Xan avait accepter la proposition de Jebeddo, Arek pourrait profiter du voyage pour en savoir un peu plus sur cette vie de marin.
Jebeddo leur proposa enfin un travail, escorter une caravane marchande pour Eauprofonde. Une mission qui était tout a fait dans les cordes de Arek et en plus le travail était rémunéré. Arek espérait que la totalité des personnes présente autour de la table accepterait le travail que proposait Jebeddo car il pourrait apprendre beaucoup de chose à leur contact. De plus avec tout ce monde, d’éventuelles assaillant y réfléchiraient à deux fois avant de venir les attaquer. Bien que l’éventualité d’un combat n’effraie en rien Arek.

- Hé bien pourquoi pas. J’accepte avec plaisir ton offre Jebeddo.

Puis Arek regarda les autres personnes afin d’écouter leur réponse.
Arek espérait que Jalyne accepte l’offre du Gnome des Roches.
¤ Un rodeur nous serait fort utile dans ce genre de mission. ¤
En effet qui mieux que Jalyne pourrait jouer les éclaireurs.
Mais il ne fallait pas négliger la présence de Valas.
¤ même si Valas est discret, ces compétences de mage ne sont pas à négliger ¤.
Voila que Arek appréciait la présence de la magie, lui qui d’habitude ne l’appréciait guère. Peu être était ce le jeune mage qui la rendait plus sympathique.
Il y avait aussi Mussel et Nécromus. Un guerrier de plus serait toujours le bien venus.
Quand à Nécromus,Arek ne voyait pas très bien son utilité dans ce genre de mission, mais après tout qui mieux qu’un roublard pourrait nous protéger d’autres roublards. En espérant qu'il ait dessoulé d'ici demain.
Arek jeta un regard vers la fenêtre de l’auberge. Reprendre la route avec un temps pareil ne le réjouissait guère mais un travail pareil ne se refusait pas, surtout que sa bourse ne pourrait pas rester éternellement pleine. Et la caravane les mènerait à Eauprofonde, une autre grande citée portuaire, peu être bien que Arek pourrait y prendre un nouveau départ. Arek ne connaissait que le nom de cette citée et il ne savait pas trop comment y aller mais Jebeddo pourrait les renseigner. En tant que marchand il devait connaître toutes les grandes citées des environs.

a réponse tant attendue fut vague et Mussel resta sur sa faim, il ne savait comment entretenir la conversation et parfois, comme ici même, ses questions étaient trop vagues.

Jebeddo vint à son secours en adressant la parole au groupe. Xan était donc de la partie, de même que Arek. Le hin, lui n’avait pas envi de rester à Padhiver et pour couronner le tout, il n’avait jamais visité Eauprofonde. Alors pourquoi pas ?

Cependant personne ne semblait discuter le prix de la rémunération ou les éventuels avantages et bonifications dont les engagés bénéficieraient.

A Mussel de se lancer alors !

- Heu.. Hum.., l’halfelin toussota, "Jebeddo, Je te prie d’excuser ma réponse mais je devance certains de mes camarades en abordant le thème de la rémunération. Nous y gagneront en monnaie sonnante et trébuchante ou bien auront nous le droit à quelque chose d’autre ?

Quelle serait la destination finale des marchandises si jamais nous voulons continuer l’aventure ?

Autre petite chose, je vais encore parler d’armes, mes excuses, mais pouvons nous espérer des compléments d’équipement ? Ma fronde a l’air moins dissuasive que prévu, c’est pourquoi une arbalète lourde me fait envie, mais peut être devrais je sortir pour m’en trouver une demain ?

En parlant d’achat, devons nous prévoir des rations, pour s’assurer un minimum à vivre ?

Je sais que mes questions sont triviales, Messire Jebb, mais je vous en prie ne vous froissez pas à cause de moi. Et même si j’ai l’air réticent, j'en suis ! Voyager m’intéresse."

L’halfelin jeta un regard sur Xan, le susceptible demi borgne, à en juger par son étrange oeil. Même s’il n’avait pas vraiment écouter la réplique du Damaro-Calishite, mais il la savait véhémente. Pour calmer le jeu Mussel s’excusa à sa façon essayant une dernière fois de tourner en bourrique le guerrier.

- Monsieur le pirate, ses premiers propos auraient été accompagné d’une courbette si le hin avait été debout, "pardonnez moi. Pour excuse j’invoquerais que malgré la facilité apparente avec la quelle je m’exprime en commun je doit avouer que ce n’est pas une langue vraiment parlée dans mon pays natal. J’ai appris à parler sur le tas et il m’arrive encore parfois de faire des contresens. Je pensait faire de l’humour quand je vous ai adressé la parole, croyez moi. Puis après tout comme vous, les humains, le dites si bien, la balle est dans le camp des slalomeurs, non ?"

Mussel utilisa cette dernière phrase qu’il avait cru entendre quelque part, sur un bateau ou autre. Il l’utilisait à chaque fois qu’il la pensait juste, ne sachant pas vraiment ce qu’elle voulait dire.