Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

Enfin revoyaient-ils cette plage. Mais en réalité, ils ne l’avaient pas quittée longtemps et cette petite balade fit même plus de bien que de mal. En effet, la petite anse où ils se trouvaient n’était vraiment pas confortable, et elle commençait même à sentir la mort à cause du cadavre qui ne tarderait pas à servir de nourriture aux oiseaux carnassiers. De plus, l’humidité était assez importante au niveau du fleuve, ce qui rappelait à l’elfe l’état « mouillé » de son vêtement.

En arrivant, il s’approcha de Balden :
« Vu l’état désespéré du capitaine, il semble que tes compétences en soin n’ont pas été suffisantes pour sortir ce jeune homme de l’abîme chaotique de la mort. Enfin bref, cela n’est pas important et je viens te signaler que nous avons récupéré assez de bois pour faire un feu, voire même peut-être assez pour plus d’un…

Par ailleurs, le capitaine m’a signalé l’existence d’une route, assez périlleuse je dois dire, car j’ai cru comprendre que seuls des animaux très résistants pouvaient survivre au froid poignant de ce lieu. Je pense que c’est pour cela que nous allons garder un peu de bois pour le trajet, qui apparaît comme seule solution pour atteindre notre destination. » Puis il jeta un coup d’œil rapide autour de lui et aperçut le cercle fait sans nul doute par Balden. « J’imagine que ce cercle de pierre est prévue pour le bois, n’est-ce pas ? »

Sans attendre, il s’exécuta. L’elfe doré mit alors méticuleusement le bois ramassé en forme pyramidale creuse. Il pensait ainsi que le foyer au cœur de la construction prendrait mieux et que la chaleur sera plus diffuse. Il prit soin également de laisser des aérations pour permettre à l’air d’alimenter le feu. L’opération lui prit bien un bon quart d’heure, car, aussi éternel insatisfait qu’il était, il remit presque toutes les pierres qu’avaient mis Balden en un cercle parfait, et il lui fallut du temps pour perfectionner sa pyramide.

« Balden, à toi de jouer maintenant. Allume-nous ce feu… »

Elle avait crue à un rêve, elle se sentait dans un tel état de sureté. Dieu qu'elle aurait appréciée que cet instant ne s'interrompit jamais.

Elle venait d'être visitée par Arauven, élève et ami du vieux Turlang, et celui ci souhaitait que l'humaine intervienne contre une chasse du clergé Malarite. Quel Honneur!

-Endor Thet.... ? Bien , lui et ses amis seront secourus si tel est ton désir, gardien.

Elle resta de marbre lorsque l'arbre gardien cita le nom du Maître du Dixième Puit.

*Gargauth ici?...

Elle quitta sans se retourner ce lieu de paix fragile et indomptable, afin de couper la route aux cibles et aux chasseurs.

Elle prit la parole devant un Lièvre qu'elle croisa et lui demanda de filer en avant d'elle, afin de l'avertir du danger qui pourrait la guetter.

-Va! Aides moi si tu ne veux pas finir dans les ventres de ces chasseurs... aides moi s'il te plait.

Elle courut aussi vite que possible, les arbres n'offrant aucun obstacle à sa course comme s'ils jugeaient que la situation exigeait qu'ils ne l'aident davantage.

Elle bavait du plaisir du meurtre et de l'éradication.
Elle sentait le sang de ses futures victimes sur ses lèvres, elle était prête à se repaître de cette sensation.

*Du sang et des morts pour laver les pêchés des hommes en cette terre sainte... ce sang redonnera la liberté a Dame Forêt... Du sang pour la sauvagerie des lieux...

Elle se mordit les lèvres afin d'entreapercevoir le plaisir a venir, le sang perla sur sa langue. Quel bonheur.

Au départ de Sundabar, l’humeur de Jen fut presque trop euphorique, celui ci ne cessait de faire part a son compagnons de son plaisir de partir enfin à l’aventure découvrir le monde. Il semblait également prendre un grand bonheur à faire remarquer a son compagnons le pas leste et rapide d’Arsinoe dont il n’arrêtait pas de faire l’éloge.

-Hedden, avez vous remarquez comme le grand air semble réussir a notre Arsinoe, regardez comme elle se déplace avec entrain, quand je pense que vous pensiez qu’elle traînerait la patte. Une bête pareille…tenez, elle me donne envie de marcher encore plus vite.
Ah, l’aventure, voilà ce qui me manquait, toute ces années passées dans les livres, les fioles et les racines. Toute ces années à errer dans les rues de Lunargent, tout cela est terminées, vous et moi allons accomplir de grande chose croyez moi, les hommes lézards ou les orques n’ont qu’a bien se tenir.

Puis les heures passèrent sans rencontrer personne, le temps devint plus menaçant et la perspective de passer une nuit loin de toute civilisation sembla commencer a jouer sur l’humeur du jeune homme. Celui ci finit par marcher l’arbalète a la main, vérifiant sans cesse que la corde soit convenablement tendu et prêt a recevoir un carreau actuellement dans le carquois.

¤ Par les dieux, personne, nous n’avons rencontré aucun voyageur et il semblerait bien qu’aucune auberge n’existe sur cette route. Pourquoi n’avons nous pas attendu un convoi, cette zone grouille d’orques selon Arghan et l’idée de dormir dans leur zone sans escorte ne me plait pas, je suis mage pas combattant et le moindre de ces orques peut me faire la peau alors qu’Hedden aura déjà certainement bien du mal a défendre sa propre vie ¤

Le jeune Mage se remémora également ce qu’il savait sur les orques, plus de 100 kg de muscles et de chairs armés pour la guerre, une intelligence faible certes mais largement de quoi trucider un petit homme.

-Maître Hedden, il est temps de s’arrêter pour dresser le camp, la pluie menace et la tente nous sera bien utile. Je ne pense pas que vous ayez le temps de nous chasser quelques lièvre à manger mais peut être pourrons nous trouver du bois pour faire un feu afin de nous réchauffer avant la pluie.

Jen peu habitué a l’installation d’un bivouac en pleine nature, laissa le rôdeur trouver le meilleur emplacement et seconda de son mieux celui ci. Une fois Arsinoe déchargée et attachée a un pieu devant la tente, Jen prépara a mangé de plus en plus inquiet. Il ne cessait de prêter l’oreille au moindre bruit sans trop jamais s’éloigner de son arbalète et des trois carreaux fichés dans le sol.

Sorts niveau 0:
-Aspersion d'acide
-Lumière
-Illumination

Sorts niveau 1:
-Charme Pesonne
-Bouclier

- Il est vrai frère Cerf que votre Arsinoe tiens bien la cadence. Où l'avez vous déniché ? Cela vous a t'il couté quelque chose ? Si oui combien ?

Mais voyez vous si une mule est utile elle peut tout aussi s'avérer être un poids. Un tel animal nous empêcherait de nous dissimuler correctment et rapidement dans la verdure en cas de danger imminent. Nous ne pourrions avancer sur une surface difficile et devons nous contenter d'un chemin quand parfois il faut progresser en fôret.

Imaginez un instant qu'une nous repérions au loin une troupe d'Orcs ou de bandits lancés au galop sur le chemin que nous empruntons, mais que ceci ne nous aient pas repérés. Il nous faudrait nous cacher en un éclair et masquer le plus possible nos odeurs. Avec une mule nous serions repérés.

Mais ne vous inquiétez pas, Arsinoe fais partie de notre groupe et je me battrai pour elle, mais en aucun cas je ne me ferai repérer par elle. C'est pourquoi demain matin à l'aube lorsque nous repartirons il faudra que votre mule garde une distance de cinquante pas derrière nous.

En cas d'arrivée hostile que je saurai repérer à l'avance vous repartirez derrière en courant pour dissimuler votre mule. Quand à moi je me cacherai devant vous et serai indétectable. Si jamais vous êtes détecté et que les choses tournent mal je pourrai lancer une attaque par derrière et nous aurions alors l'initiative. C'est pourquoi si vous êtes repérés faîtes mine d'avoir peur et préparez vous à tirer votre carreau dès que j'aurai bondi sur nos ennemis, si ennemis il y aura.
Cette technique s'appelle le coup du lapin, elle est très répandue chez les rodeurs qui voyagent en bînome.

Après s'être entretenu avec le mage, Hedden qui avait déja inspecté l'endroit de leur camp déposa tout son équipement sur le sol près foyer préparé pour le feu et s'arma de son arc et son carquois. Il emporta aussi sa sacoche ou il y stocka quelques bouts de ficelle, il comptait déposer des pièges à collets plus profond dans la nuit.

- Je vais essayer de chasser quelqu'animal dans ce paysage plutot arrides de Lunargent. Occupez vous du feu.

Et le rodeur s'éloigna en petites foulées tout en vérifiant une flèche qu'il tenait en main.

HRP : Ô MJ j'ai une petite remarque qui vient aussi de Jen. Nous aurions juste aimé quelques précisions de plus sur le paysage. Merci.

Nos deux amis étaient assis sur la route, Qualindra avait une boule dans l’estomac et regardait tout autour d’elle, grâce à sa vue elle pouvait voir le danger s’il y en avait de plus loin et ainsi prévenir Svent assez tôt d’une éventuelle attaque.

-Je ne pourrais pas dormir, car cet endroit est très inquiétant et pas rassurant, moi-même je ne le suis pas. La magicienne parlait d’une voix à peine audible sans se soucier de savoir si Svent l’entendait ou non.

L’elfe attendait de l’halfelin des paroles d’encouragement, car son courage diminuait de jour en jour, ces semaines ou ces mois passés sans savoir ce qui se passait à la surface la mettait mal à l’aise.

-A ton avis quel jour somme nous et quelle heure est-il ? Est-ce le jour ou la nuit ? L’Elfe avait la voix qui tremblait, elle aurait voulu savoir tout cela, cela aurait apaisé son mal être, elle qui aimait écrire tout dans le moindre détail.
Toutes ces questions la rendaient nostalgique. Ses pensées allaient vers son animal de compagnie sa petite chouette qui devait l’attendre bien sagement dehors, elle lui manquait terriblement malgré l’amitié que lui portait Svent.
La lanterne toujours allumée, la magicienne refit un tour d’horizon, elle se recroquevilla et ferma les yeux sans s’endormir en écoutant attentivement tous les bruits qui entouraient les deux amis et veilla sur le sommeil de son compagnon de route.

C'est alors que Svent choisi de répondre, malgré son envie de dormir inimaginable, car il comprenait que trop bien la réaction de l'elfe. De plus il ne pouvait la laisser faire toute seule les tours de gardes pendant qu'il dormait peinard. Cela aurait été ingrat de sa part. Ainsi allongé, faignant d'être endormi, il lui murmura calmement:

"D'accord, sinon on se repose quelques temps. Même si tu n’arrives pas à dormir, je pense que la marche doit quand même te peser un peu. Dés que ça ira mieux pour nous deux, on pourra reprendre la route, et remonter à la surface."

Il termina sur une note d'espoir. Puis il se rendit compte que malgré sa fatigue, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Etait-ce l'impatience de sortir des cavernes, qui se manifestait ainsi? ou plutôt l'approche de réaliser son espoir?

Contrairement à son habitude, il n'avait pas imploré ses Dieux. Ils en avaient fais assez pour aujourd'hui, estimait il. Il ne préféra pas se montrer ingrats. Ainsi trouvant divertissement ni dans le repos ni dans les prières, il décida de tenir la conversation à son ami ce qui pouvait être très surprenant. En effet, depuis leur long séjour dans l'Outreterre, il n'avait que très peu parlé et fais connaissance. Leur souffrance commune et leurs actions s'en étaient chargées. Que connaissaient ils l'un de l'autre ? Finalement, rien du tout, enfin presque. Ils possédaient une confiance réciproque, et ils montraient un certains respect et marque d'affection à l'égard de l'autre. Cela leur suffisait.

"Je pense que c'est le jour, du moins je l'espère. Ainsi demain lorsque nous sortirons nous pourrons contempler la douceur de la nuit", [I]prononça t il avec un délicat sourire dessiné sur les lèvres. Il fallait avoir espoir.

"Sinon, je t'ai jamais demandé, tu viens d'où?"

Maintenant, il parlait de leur origine. Que se passait il dans la tête du semi-homme?? Cette question semblait lui être venue le plus naturel du Monde, la curiosité des halfelins refaisait elle, surface en lui....

Enfin Elgoan et le capitaine étaient revenus. L’elfe s’approcha de Balden et lui apprit l’existante d’un chemin infranchissable qui, d’après les rumeurs, menait à Everlund. Tout en lui expliquant qu’il avait assez de bois pour le voyage à venir, Elgoan posait des bûche en forme d’une pyramide parfaite. Le paladin observait l’être perfectionniste et se posa alors quelques questions en tant qu’« apprenti aventurier » :

¤ Pourquoi s’offre-t-il le temps de placer les morceaux de bois aussi parfaitement ? Est-ce si important.¤

Après s’être persuadé que l’elfe chipotait, Balden se décida à aller chercher les allumes-feu. Il les ramassa et revint vers son compagnon. Il était à la fois, inquiet pour le capitaine qui resterait seul après leur départ, mais à la fois avide d’action et excité à l’idée de devoir escalader les falaises et traverser le sentier rocheux. Revenant à lui, il s’accroupit à côté de l’elfe et commença à allumer le feu, espérant que ses outils soient secs :

« Je pense que nous devrions partir au plus vite, tant que la météo est stable. J’espère que le voyage ne sera pas aussi terrible que ce qui est prédit… Je trouve également que ça n’est pas très respectueux d’abandonner le malheureux Jarx qui nous à accueillit volontiers sur son navire. Je vais lui proposer une dernière fois de nous accompagner. »

Il donna les allumes-feu à l’elfe, lui confiant la mission de s’occuper du foyer et alla doucement vers le capitaine :

« Je suis vraiment désolé pour votre matelot…et je vous remercie de nous avoir fait voyager jusqu’ici…Mais je pense que nos chemin ne devraient pas se séparer maintenant. Je vous propose donc de venir avec nous. C’est sûrement une mauvaise idée de rester sur cette plage à attendre désespérément des secours. »

Qualindra était heureuse de parler avec Svent cela lui changea les idées et la boule qu’elle avait dans l’estomac disparaissaient peu à peu.
Mais à la question de Svent de savoir d’où elle venait, elle eut un sursaut et le regarda avec stupéfaction. Puis repensant à leurs aventures et à la confiance qu’il avait l’un envers l’autre elle décida de lui raconter son histoire.
- Je ne connais pas le début de ma vie, j’ai perdu ma mémoire et des pirates mon recueilli et élevé, je sais que je m’appelle Qualindra c’est grâce à ce bâton où mon nom est gravé dessus. Ils m’ont donné le surnom de fille du vent car le jour ou ils m’ont sauvé du naufrage, j’ai réussi à faire venir le vent dans les voiles du leur bateau.
J’avais une facilité d’apprentissage envers la magie et j’adorais lire beaucoup de livres voilà d’où me viennent mes pouvoirs et mes connaissances. Tu sais maintenant tout de moi.

Elle lui avait parlé au début un peut intimider et inquiète puis elle avait finit par parlé d’une voix plus claire et plus forte.
-Merci de m’avoir écouté malgré ta fatigue cela m’a fait le plus grand bien. Lui dit-elle avec douceur et gentillesse.
-Et toi tu me racontes ton histoire ? Lui demanda l’elfe avec un joli sourire. Mais si tu veux dormir un peu n’ais pas peur je peux tenir le coup, Je continuerais à veiller sur ton sommeil comme tu l’aurais fait pour moi. Dit la magicienne avec un sourire.
La magicienne avait repris confiance en elle. Elle était prête à surveiller le repos de Svent et à le suivre dès qu’ils auraient repris leurs forces.

Marek et Drank-Hun:

Marek se mit à courir à toute jambe vers l'orée de la forêt, suivit de prêt de ses deux compagnons d'infortune. Marek n'était pas vraiment un expert de la survie en forêt mais il avait aisément compris que, pour l'instant du moins, leur seule chance de survie était de courir le plus loin possible de chasseurs fous afin d'être prêt à les recevoir en temps voulu. Ils coururent ainsi pendant un certain temps évitant de s'arrêter pour mettre un maximum de distance entre leurs ennemis et eux quand soudain, le chant d'un puissant cor résonna dans la forêt. La chasse était lancée.

La forêt était dense à l'endroit où le petit groupe s'était arrêté pour souffler, et accessoirement pour laisser le temps à Drank-Hun de trancher les liens de ses deux compagnons. Il leur fallait maintenant décider quelle serait la marche à suivre, c'est à dire tenter de tendre une embuscade, fuir, ..., et dans quelle direction partir sans compter une autre décision qui pourrait signifier leur survie ou leur mort à tous: qui se retrouverait avec la seule arme que les druides de Malar avaient mis à leur disposition.

Endor Thet

-Excusez mon intervention. Je dois vous avouer que je ne connais pas aussi bien cette immense forêt que les Landes Eternelles plus au nord ou même le bois d'Argent qui les borde à l'ouest mais je sais certaines choses à propos de cette forêt. Je doute que nous ayons une chance de survivre si nous les affrontons tous ensemble. Je propose donc que nous partions vers l'ouest, vers le centre de la forêt afin de les forcer à se séparer un peu. Il y a par là bas les ruines d'une ancienne cité qui seront le lieu parfait pour des embuscades. Pour le poignard, je ne suis pas un expert en combat rapproché comme vous je pense qu'il vaudrait mieux que l'un de vous deux ne la garde. -------------------- Endor est un elfe sympathique et souriant toujours prêt à aider les autres quand ils en ont besoin. On comprend vite qu'il est druide grâce à son armure brune et son visage souvent maquillé en vert pâle.

Balden et Elgoan:

Balden frotta le bout de son bâtonnet contre l'une des nombreuses pierres de la plage afin de l'enflammer. L'étincelle fit un petit bruit mais la flamme ne vin pas. Pendant un court instant, mais qui malgré tout leur parut très long, le rouge orangé de la solution inflammable vira au bleu et une flamme impressionnante naquit de ce morceau de bois humide. Sentant que l'eau avait étalé le produit inflammable sur l'ensemble de son bâtonnet, le paladin lança le bout de bois enflammé dans la pyramide de branches mortes avant que ce ne soit lui qui prenne feu. La pyramide s'enflamma alors dans une flamme bienfaitrice et revigorante. Pendant quelques instants, les trois naufragés oublièrent la mort de leurs compagnons et leur situation difficile. Puis, ils revinrent à la réalité. Balden s'approcha du capitaine pour l'inviter à se rapprocher du feu devant lequel Elgoan faisait sécher ses vêtements encore humide. Le capitaine était lui aussi en train de retirer sa chemise gorgée d'eau quand il répondit à la question du paladin.

-Ne vous inquiétez pas, je comptais bien vous accompagner. Rester ici signifierait ma mort.

Les larmes coulaient toujours sur ses joues ridées mais l'éclat du brasier transformait ces gouttes de tristesses en petits points de lumières, le visage du vieil homme semblait étinceler, comme si il n'était pas fait de peau mais plutôt constitué comme le firmament d'étoiles et de vide.

Derrière les deux humains, le soleil commençait à disparaitre à travers les cimes enneigées des montagnes Néthères. Les trois rescapés étaient en partie affamés et surtout épuisés mais tout trois savaient que des bêtes sauvages régnaient sur ces montagnes et qu'il serait imprudent de dormir tous les trois en même temps.

La chaleur du foyer envahit peu à peu le corps gelé et fatigué de l’elfe, apportant un peu de soulagement et de repos après une longue journée. Ses deux autres compagnons semblaient également heureux de ce répit attendu depuis longtemps. Or le soleil semblait déjà se cacher derrière les montagnes, offrant alors une luminosité sans égal sur ce paysage sauvage. En effet, même si l’elfe appréciait d’avantage l’ambiance urbaine, il restait toujours émerveillé par la nature. Rien n’était plus beau que cela, et il faudrait à tout prix la conserver à travers les âges.

Un grognement vint alors le tirer de sa réflexion. C’était son ventre qui manifestait un désir d’être rassasié. La journée passa effectivement très vite et cette réaction naturelle lui parut bien soudaine. Il allait alors se poser deux problèmes : la nourriture et la nuit. Elgoan fit part alors de son opinion sur la suite des événements au reste du groupe :

« Que faisons nous maintenant ? Nous avons en effet deux problèmes à gérer désormais, la nourriture et la nuit. Personnellement, je pense pouvoir vivre sans nourriture pendant quelques jours, mais il ne faudrait pas tarder à rejoindre notre destination. Or, la nuit arrive. Alors comment allons-nous procéder ? Vaut-il mieux attendre le lendemain matin pour partir, en prenant le risque de ne pas manger avant longtemps ? Dans ce cas là, je veux bien prendre le premier tour de garde. Ou bien devrions nous plutôt partir maintenant, sans perdre de temps. Après tout nous n’avons pas d’abris, alors pour passer la nuit dehors, autant nous activer en marchant vers Everlund pour ne pas avoir froid. Qu’en pensez-vous ? »

Elgoan ne pouvait le cacher, il était favorable à sa deuxième proposition. Mais il ne pouvait décider pour trois personnes et attendit l’avis de ses compagnons…