Enquête Macabre, Prélude du retour aux sources du Mal

Narration

Enmorien : Bluff : 5(d20)+7= 12>< ?

La femme de l’aubergiste regarda la petite femme, un mouchoir à la main, puis le nécromancien derrière elle, et ne su réprimer un frisson en voyant ses petits yeux inquisiteurs. Le tablier de la gérante était couvert de sang liquide, comme une espèce de jus à boire immonde.
Elle s’était remise de ses émotions mais avait encore un air plutôt vague dans le regard. Elle fut néanmoins réconfortée d’avoir affaire à une prêtresse, qu’elle jugeait qualifiée, et présente au bon moment. Mais elle ne semblait par contre même pas ne reconnaître une de ses propres clientes...

- Les dieux bénissent Kelemvor et votre présence, prêtresse ! fit-elle timidement. J’ai bien découvert Brion’har oui.. c’était, c’était… Elle ne pu trouver de mot adéquat pour qualifier cette découverte, mais ça, les deux enquêteurs le savaient assez bien pour avoir vu la même chose.
« A ce moment là, je crois pas que j’ai pu retenir mon dernier repas, et j’en ai lâché mon maillet qui sert à taper la viande. Enfin, je vais vous dire ce qui s’est passé avant. J’avais préparé le bain de Brion’har, car je savais qu’il allait venir, comme à son habitude, ce jour-ci. Il vient se détendre et fumer cette saloperie d’herbe odorante, alors je lui dit toujours de laisser la fenêtre ouverte. Quand il est arrivé, il a salué mon mari, et je lui ai apporté sa tarte. En fait c’est une tarte spéciale, une tarte avec des champignons importés des jungles de Chult, dont il est le seul à raffoler.. Dont il était devrais-je dire même. Il adorait vraiment cette horreur et n’pouvait vraiment pas résister à en manger une. Il aimait aussi faire des exercices, y’avait qu’a voir sa musculature..
Ensuite, heu.. je sais plus combien de temps après, mais pas beaucoup, j’ai entendu un grand ‘BANG’, pendant de longues secondes je suis restée sans broncher, et n’entendant plus de bruits, j’ai décidé d’aller voir. J’ai frappé, et je l’ai découvert à terre.. Ho là là ! j’aurais jamais du préparer ce satané bain, comme ça il n’aurait pas glissé bêtement.. dit-elle d’un air vraiment attristé, presque comique pensa la petite femme..
Quoi d'autre ? sa femme n’est pas au courant qu’il venait ici, mon mari le couvrait à ce niveau là parce qu’ils se connaissaient depuis un moment.. je fais refroidir mes tartes sur le rebord de la fenêtre de l’arrière cuisine, je n’sais pas moi, que puis-je dire d’autre ? Son école de chercheur est au courant ? »

Apparemment, la tenancière ne connaissait même pas la réelle identité du défunt, et ne savait pas qu’il était apprenti en nécromancie..

Désolé du retard, j'ai bien été occupé ces derniers jours !

Le discours de la tenancière laissait Enmorien sur sa faim. S’il y avait eu empoisonnement, n’importe qui aurait pu le faire, mais de toute évidence le coupable connaissait le goût immodéré de Brion’Har pour les champignons de Chult. Et savait aussi que le défunt venait régulièrement à l’auberge pour fumer. Ce qui, dans l’esprit d’Enmorien, laissait trois possibilités. Soit le coupable avait fait suivre pendant quelques temps Brion’Har, et dans ce cas l’affaire avait été extrêmement bien préparée. Soit l’instigateur avait obtenu ses renseignements de personnes au courant. Mais cette escapade était secrète et l’aubergiste semblait couvrir en partie le nécromancien. La dernière éventualité, et de loin la plus probable selon la halfeline, c’était que le coupable était ou avait un complice parmi les proches de la victime. Et puisque celle-ci cachait ses sorties à sa femme…

-Kelemvor vous bénisse, madame. Finit par dire Enmorien d’une voix marquée par la compassion. « C’est une dure épreuve que vous vivez, mais ne vous blâmez nullement. Vous n’êtes pas responsables de ce carnage. Si Kelemvor a rappelé Brion’Har sur le Plan de Fugue, ce n’est pas de votre faute. »

Enmorien s’approcha de la femme, la fixant dans les yeux. Il fallait absolument vérifier que celle-ci ne mente pas.

-Permettez-moi de vous posez une autre question. Où était votre mari pendant tout ce temps ? Y a-t-il eu quelqu’un qui est venu lui parler en privé ? A-t-il reçu une personne inhabituelle ce soir ?

Ainsi Brion se droguait. Il se faisait préparer une tarte spéciale aux champignons. Le tout régulièrement, et sans que sa femme fusse au courant.

Il se soignait on dirait, pensa-t-il.

Que cachait encore d’autre son ami ?

Quand à cette histoire, une chute dans la salle de bain, mais par le serpent, ils se sont tous donné le mot. La femme mélangeait mensonge et vérité avec maîtrise, ce qui commençait a l’irriter. Qui donc d’autre était au courant de ses agissements ? Sa femme ? Non, elle n’était pas dans le secret. L’aubergiste ? Qui mieux qu’elle pouvait à la fois garder et vendre un secret ? Le regard de Karan se durcit encore plus dans la direction de cette femme. Il fit un pas en avant, comme pour mieux dominer de sa stature et ainsi impressionner l’aubergiste, puis plongea sa tête en avant face à celle de l’aubergiste et lui lança :


Femme! Kelemvor est généreux ce soir. Mais pas moi. Accepter qu’un client se drogue dans ton établissement et que à cause de son état il chute et se tue, cela ne va pas plaire aux autorités. Tu es responsable de son décès selon moi, et si on venait à me poser la question, en tant que médecin, je dirais que sous l'effet de la drogue il a perdu l'équilibre et c'est tué. Tu dois t'assurer que tes clients arrivent et repartent en bonne santé. Tu es la responsable! Alors dis nous la vérité, seulement la vérité. La patience n’est pas ma vertu principale et elle commence à me faire cruellement défaut. De plus, fais moi amener ces champignons, que je les examine, et dis nous aussi depuis combien de temps Brion fréquentait ton établissement. Est ce toi qui achetait ces champignons? Et cette herbe qu'il fumait, qui la lui vendait? Que t’a-t-il dit de ses recherches ? Aller, parle ! Il ponctua son monologue par un coup de bâton sur le sol

Splinter, monte sur mon épaule !ordonna-t-il à son animal.

L’animal perché sur son épaule, alourdissait encore plus la situation. Karan la fixait droit dans le yeux, le siens n'étaient plus que de petite fentes au fond desquelles brillait un regard noir. Il avait parlé avec autorité, sans aucune réserve, contrastant avec la compassion d'Enmorien. Il cherchait à rejeter la faute du décès sur elle. Peut être craquerait elle et lâcherait elle des informations? Ces gens étaient des faibles. Il les détestait. Ce n’étaient que des pouilleux, des larves qui vendraient père et mère pour quelques piécettes, ils lui donnaient la nausée.

Narration


La jeune femme se frotta les mains frénétiquement, un geste nerveux, comme une sorte de tic pendant l’interrogatoire. Cependant, l’intervention d’Enmorien l’avait rassurée, et lui avait redonné de l’assurance.

- Egbert ? Il dormait à ce moment là, c’est lui qui s’occupe de gérer la journée, et moi la nuit, ça nos permet de rester attentif aux besoins de nos clients vous savez, et puis il y a aussi notre employée qui nous aide à préparer les bains et les chambres.. et..

La jeune femme s’interrompit, souriant nerveusement, elle serra son tablier tout en fermant son poing et en regardant les deux personnes qui l’interrogeaient. L’homme chauve la mettait mal à l’aise avec son air de nécrose. Elle finit néanmoins par continuer.
- On aura pas de problèmes dites ? On a rien fait j’vous jure, on est des gens sérieux, mais si tout ça s’ébruite, not’ auberge aura une sale réputation, et plus personne viendra !.. Mais.. attendez. La gérante réfléchit quelques instants en mettant la main devant la bouche. "Je n’sais pas si ça a son importance, mais depuis quel’ques dizaines, des gens venaient régulièrement ici sans commander un plat ou une chambre, et on m’a questionné sur qui faisait les bains ou la nourriture, les rôles de chacun ici.. sur le coup ça m’a paru un peu bizarre, mais sans plus, mais maintenant qu’j’y pense, on aurait dit qu’ces gens voulaient se renseigner... HA MAIS QUELLE CONNE ! j’leur ait p’t’être tout dit moi ?!"

Karan Goroth : Intimidation 7(d20) >< 12 Échec

C’est à ce moment là que Karan intervint, prenant son air le plus menaçant possible, aidé de son rat tant aimé. Il fit un long monologue qui laissa la jeune femme pantoise. Malheureusement pour lui, Enmorien l’avait trop mise en confiance, et l’aubergiste avait eu un coup de panique mêlée à de la colère… Autant dire que ce n’ était pas le moment.

- Ho vous ça va hein ! Et dégagez cette horreur de là fit-elle en pointant splinter. "Ya jamais eu d’rats ici, non NON ! Et qu’est c’qu’vous insinuez avec son herbe hein ? Vous voulez rech’ter la faute sur moi ? MOI ? Vous avez regardé d’plus près c’que c’était au moins ! C’est pas d’la drogue espèce d’andouille ! Et Brion’har venait ici depuis trois bonnes années ! Quant à mes champignons, i’viennent tout droit du marché !!! Vous n’avez qu’à aller là bas pour en trouver des tas, et si vous continuez à m’menacer comme ça, j’dirais que j’trouvais suspect que plein d’gens habillés en croc’mort débarquent ici sans crier gare, juste après l’accident !!"

Karan prit tout ça en pleine face, l’aubergiste criait littéralement et devenait hystérique, elle en pleura même.
Il est vrai que si elle aurait voulu tuer Brion’har, elle ne l’aurait pas fait dans son propre établissement, au risque de perdre toute sa clientèle. Karan n’était pas en position de force, car la jeune femme disait vrai, la présence des nécromanciens était tout aussi suspecte que la gérante, qui fournit de précieux renseignements malgré elle.
Les deux jeunes gens ne savaient pas quoi penser, mais la gérante paraissait sincère. Quant à la théorie de l’accident, beaucoup pensait comme tel, car le simple bruit d’écrasement avait vraiment fait pensé à une chute. Les deux enquêteurs décideraient peut être de revérifier la scène du crime, et notamment le bain. Ou peut être avaient-ils prévu autre chose ? Les cartes étaient entre leur main...

Karan s’était fait remettre en place par l’aubergiste. Décidément, il n’arrivait pas s’imposer par une attitude menaçante. Personne ne semblait être influencé, au pire, cela renforçait leur méfiance vis à vis de lui. Cela lui fit bouillir son sang et il serra sa main sur son bâton . Il eut envie de cogner cette mégère et de la débarrasser du poids de sa misérable existence. Mais elle avait soulevé un point intéressant et était encore utile pour le moment. Il devait changer de comportement s’il voulait obtenir d’avantage d’informations.

Ne vous énervez pas, lança-t-il en reculant d’un pas. "La nuit a été particulièrement éprouvante, Brion Har était mon ami, et de le voir ainsi massacré, heu je veux dire, dans son sang m’a énormément secoué moi aussi. C’est la première fois que j’examine le corps d’un ami, et ça me donne la nausée." Il prit un air abattu et triste en prononçant ces paroles.

Il demanda à Splinter de réintégrer sa poche et de n’en plus bouger jusqu’à nouvel ordre.

Toutefois, reprit-il posément, "vous avez mentionné que des individus étaient venus se renseigner ici à plusieurs reprises, pouvez vous nous les décrire et nous préciser la nature des renseignements qu’ils cherchaient ? C’est très important pour nous..." Il la regarda avec un regard plus doux. "Et pour la mémoire de Brion que vous avez bien connu", ajouta-t-il.

L'intervention de Karan avait surpris et vexé Enmorien, mais celle-ci se devait de n'en rien montrer. Elle se garda, tant bien que mal, de jeter un regard noir au nécromancien, puis se tourna vers la femme avec son sourire compatissant.

-Veuillez nous excuser, madame. Dit la halfeline d'une douce voix. « Nous avons été durement touchés par cette mort, et nous prenons notre devoir envers le défunt très à coeur. Voilà pourquoi maître Goroth a réagi ainsi. »

La halfeline se tut quelques instants, prétextant de réajuster sa robe de prêtre. Elle savait que quelques secondes de silence ajouteraient du poids à ses propos.

-J'aimerais aller veiller quelques temps le corps du défunt. Finit par dire Enmorien à la femme . « Et prononcer les prières qui le mèneront jusqu'à Kelemvor. Mais, avant cela, je suis comme maître Goroth curieuse à propos de ces individus qui sont venus aux renseignements. C'est très important pour nous, vous comprenez. »

La halfeline doutait fortement qu'ils pourraient obtenir des indications suffisamment précises sur ces individus, mais il fallait tenter le coup. Et, avec un peu de chance, ces individus ne seraient pas inconnus de Karan. Puis elle utiliserait ce mobile de veiller le corps pour examiner de nouveau la scène. Il y a avait trop d'éléments qu'elle n'avait pas elle-même observés...

Tout en écoutant les propos de la femme, elle concentra son attention sur le nécromancien, essayant de déchiffrer la moindre réaction.

Narration


La Gérante reprit ses esprits pendant de longues minutes, réfléchissant profondément pour se souvenir des visages des individus suspects. Elle bâilla avec la main devant la bouche et reprit

- Hmm, non.. A vrai dire, z’êtes aussi suspect que ces maraudeurs, mais j’arrive pas à me souv’nir de leur visage, ils portaient tous des capes amples qui cachaient leurs traits. Le seul que j’ai vu avait l’air tout maigre, et j’ai vu une amulette sur lui, une espèce de crâne souriant, ou un truc ressemblant. Ca ressemblait à de l’or en plus, c’est pour ça que ça a attiré mon attention dans ton son déguisement de macchabée. Ca pourrait aussi bien être un fanatique religieux, comme un d’ces morveux des bas quartiers qui essaient de s’habiller exprès pour faire peur aux honnêtes gens, et pour mieux les voler.. ou les assassiner ? Vous devriez peut être aller du côté des Temples, celui de Mystra est calé au niveau des cultes il paraît, et il se bouge uniquement pour faire valoir sa religion comme l’unique en ce pays… Pour c’qu’ils cherchaient comme renseignement ? franchement j’en sais plus rien, ils demandaient aussi bien les plats qui étaient préparés ici que la clientèle habituelle.

La jeune femme finit son discours en bâillant encore une fois, elle était manifestement fatiguée avec tous ces évènements, et la salle commune était à présent déserte. Elle avait fournit des renseignements, vrais ou faux, cela, c’était aux enquêteurs d’en juger. A présent, ils avaient matière à réfléchir, des lieux et des pistes à explorer.
Enomrien entraîna Karan vers la salle de bain où était mort Brion’har pour aller se « recueillir » en l’honneur de l’esprit du défunt. Ils en profitèrent pour faire le point, tout en entendant la gérante demander pour combien de temps ils en avaient encore, car le sang séché était très dur à enlever une fois que le bois l’avait bu.
Le soleil n’était pas encore levé, mais la population commençait à arpenter les rues et les marchands, à préparer leurs étales. La fatigue commençait à envahir nos deux aventuriers, et il n’y avait plus aucune traces du reste des nécromanciens.

Les révélations de cette femme n’étaient pas vraiment surprenantes. Son attention se porta tout de même sur la description de cette amulette et du culte qu’elle symbolisait. Il rangea ces détails dans un coin de sa mémoire déjà très encombrée.

« Merci pour ces informations ». Dit-il à l’aubergiste. « Mais comme vous venez très justement de le dire, il sera très difficile d’identifier ces gens, même avec la description de cette amulette dont je n’ai jamais entendu parler. La prêtresse et moi allons finir notre travail auprès du défunt et vous laisser aller vous reposer, la nuit a été très fatigante. Il n’y en a plus que pour quelques instants. Merci pour tout le temps que vous nous avez accordé et le dérangement causé. Nous serons très discrets sur cet incident afin d’éviter toute mauvaise publicité. » Il esquissa un sourire qui se voulait à la fois poli, rassurant et sincère.

Tout en rejoignant Enmorien, il essaya de rassembler quelques détails restés dans l’ombre de sa mémoire. Tôt ce matin alors qu’ils venaient ici, Gillian lui avait parlé de Brion. Ce dernier effectuait depuis quelques temps des recherches avec un groupe de jeunes apprentis qu’il avait constitué. Il semblerait qu’il venait de faire des découvertes importantes. Depuis, tous sont morts, les apprentis, puis le responsable. Coïncidence? Karan était curieux à ce sujet. Jusqu’alors ils avaient un cadavre, mais ni meurtrier, ni mobile.

"Si le mobile des meurtres reposait sur cette mystérieuse découverte ?" Se demanda-t-il.

Il avait le choix entre enquêter sur les membres du groupe de recherche mené par Brion, ou essayer aussi vite que possible de trouver trace de ses recherches. Dans ce cas, la clé était Brion. Il fallait chercher de ce côté et commencer par sa maison.

Ils iront voir la femme de Brion. Il prétexterait que son mari travaillait à la traduction d’ouvrages très importants et que le Maître le lui avait demandé et à lui seul. Il serait indisponible pour plusieurs jours, peut être semaines et resterait au secret à l’école tant que ce travail ne serait pas achevé. En bon camarade, karan s’était dévoué pour venir chercher quelques affaires ainsi que quelques objets personnels de Brion qu’il n’avait pas emmenés pensant juste aller à ses cours. Ainsi sa mort ne lui serait pas rapportée, et elle ne sera pas étonnée de ne pas avoir de nouvelles de lui pendant quelques temps. Le mage et la jeune femme en profiterait pour discuter avec la veuve, voire fouiner dans les effets personnels de Brion.

Ils devaient d’abord se reposer. Il était fatigué de cette nuit trop courte. L’agitation des rues avoisinantes lui indiquait que le jour allait se lever bientôt.

Il décrivit l’amulette à Enmorien espérant qu’elle eu idée du culte dont il s’agissait. Il lui fit part de son projet d’enquêter depuis la maison de Brion afin de trouver des indices sur le mobile du meurtre, tout en lui taisant les informations sur le groupe de travail de Brion et ses activités. Il ne souhaitait pas investiguer depuis l'Ecole, Gillian rôdait surement là bas, et il voulait l'éviter pour le moment. Il lui fallait des preuves maintenant, non des suppositions.

désolé pour le retard…

A la seule mention du crâne souriant, Enmorien grinça des dents. S’il y avait un culte sur tout Toril qu’elle détestait, une organisation dont le dogme provoquait son ire à tous les coups, ce culte se regroupait autour d’un crâne souriant. Elle réprima son accès de colère avec difficulté.

-Velsharoon. Prononça-t-elle à Karan dans la salle de bain. « Entre autres, le crâne souriant est l’emblème de Velsharoon, le dieu des Morts-Vivants. Il y eut d’autres dieux qui portaient un symbole similaire, comme le dieu Bhaal. Mais je n’ose pas imaginer que ce ne soit qu’une coïncidence quand on parle de nécromanciens et d'amulette du culte des Morts-Vivants. Je vais aller me renseigner auprès du culte de Mystra sur les activités actuelles des fidèles de Velsharoon dès que possible. Peut-être y obtiendrai-je de précieux indices."

La halfeline se retourna vers la pièce ensanglantée. Elle se sentait fatiguée, sa nature fragile se manifestait encore à elle. La seule évocation de sa faible nature attisa encore sa haine envers le monde. Cette fois, ce fut à grand peine qu’elle masqua son ressentiment.

Enmorien commença à fouiller méticuleusement tout ce qu’elle n’avait pas pu examiner auparavant. L’eau du bain, le bac, le sol, le plafond, la fenêtre, bref, tout ce qui aurait pu révéler un indice.

-Karan, voulez-vous bien m’aider ? Finit-elle par lancer au nécromancien. « Nous allons retourner le corps tous les deux. Je ne suis curieuse de voir l’état de la blessure à l’avant, et de vérifier que rien ne se cache sous le corps. Puis je veillerai le corps, et je prendrai un sommeil mérité. Je suppose que vous ferez de même, non ? Nous nous reverrons une fois que nous aurons enquêté chacun de notre côté. »

Se plaçant à l’avant du cadavre, la halfeline saisit les bras de ce qui avait été Brion’Har. En contraste avec la morgue hautaine dont font preuve les magiciens de ce pays, l’allure et le contact du cadavre semblaient misérables. Cela lui donna un semblant de satisfaction.

Narration

Enmorien est fatiguée (-2 en force et dextérité)
La petite prêtresse sentait son esprit s’embrumer à cause de toute cette agitation. Elle était arrivée pendant la nuit à cette auberge, sans savoir qu’à peine quelques heures plus tard, alors qu’elle étudiait certains documents, il aurait un cadavre sur les bras. Elle n’avait pas dormi depuis un moment, contrairement à Karan qui lui, était encore à peu en forme.

Jet de détection d’Enmorien : 7(d20)+6= 13 ><5
Lorsque qu’elle voulu examiner la baignoire, elle découvrit sans peine que celle-ci avait l’air propre, et aucune éclaboussure n’était venue tacher le rebord en bronze. La mousse du bain était encore très blanche, et lorsque qu’Enmorien passa sa main dans l’eau, elle vit qu’elle était claire et encore propre.
Le reste de la pièce n’apporta aucune autre aide que précédemment. Il y avait la poutre sur laquelle reposait le toit, le sol ne révélait rien mis à part les éclaboussures morbides de sang et l’odeur nauséabonde qui commençait à s’en dégager.
Karan observait la prêtresse dans sa fouille, qui semblait vraiment s’y connaître dans ce genre de choses. Il se demandait intérieurement si elle allait commencer à fouiler le cadavre, plus en profondeur...

Jet de détection d’Enmorien : 17(d20)+6= 23 ><20
Test de premier secours d’Enmorien : 10(d20)+2= 12 ><15
Test de connaissances médicales d’Enmorien : 12(d20)+1= 13 ><12 couplé à un test de fouille : 20(d20)+1= 21 >< 17
Au moment où la hin alla inspecter le corps pour le soulever, un corbeau vint se nicher sur le rebord de la fenêtre, et regarda de ses yeux menaçants le couple autour du cadavre. En un battement d’ailes, il fut repartit comme un messager pressé. Karan accourut à la fenêtre en évitant de marcher dans la marre de sang, et observa la ruelle en contrebas, ainsi que le bâtiment d’en face sans rien y voir de suspect.
Enmorien reprit son investigation et remarqua la profonde entaille sur la main de Brion’har. En regardant de plus près, elle vit une minuscule écharde nichée dans la blessure, mais il était peu probable qu’une si petite pièce de bois puisse faire une si grande coupure. Cet indice pouvait s’avérer utile, aussi l’imprima-t-elle dans sa mémoire.

Lorsque les deux compères voulurent retourner le corps, ils eurent d’abord du mal à le décoller du sol. Le sang séché et des morceaux d’os le retenaient au plancher, et des « sploch » dégoûtants se faisaient entendre au fur et à mesure. Le corps était littéralement défoncé et une multitude d’os fragmentés s’éparpillaient sous lui, lorsque la boîte crânienne céda, et déversa le reste de cervelle à terre.
Lâchant pour de bon le corps à cause de cette horreur, les deux enquêteurs se relevèrent précipitamment. En tout cas, ils savaient maintenant qu’ils ne trouveraient rien de plus sous cet amas de chair refroidi, qui commençait sa putréfaction.

Enmorien n’avait plus vraiment envie de « veiller » le corps, cependant elle laissa partir Karan se reposer, et le laisser à sa méditation quant au culte de Velsharoon, dont la hin était persuadée qu’il s’agissait là bien d’eux.
Karan Goroth en profita pour prendre une chambre ici même, offert par l’aubergiste en remerciement du travail effectué pour Brion’har.
Enmorien elle, possédait toujours la sienne, et en profita pour aller l’occuper quelques heures..