Les esclaves, Eltabar

Hé bien cela n’était pas passé très loin de ses pieds ! Malgré sa taille, le nain avait héroïquement réussit à vomir au dessus du bastingage et l’elfe lui en savait gré.
- J’aurais tendance à vous répondre que la stupidité est proportionnelle à la taille, dit-il en portant un regard appuyé sur le barbare qui avait démontré par sa réaction son manque de clairvoyance. J’aurai aimé que d’autres soient aussi perspicaces que vous, cher nain.

Et tandis qu’il parlait, une des orbes nouvellement créées vint se placer en orbite basse autour de la tête de son interlocuteur. Ayant ressenti, en montant à bord du navire, les plaisirs qu’éprouvait son petit compagnon à user ses dents sur quelques détritus, Daleto pensa qu’il était temps de mettre un terme à cette longue séparation. Il savait précisément où son rongeur se trouvait et décida de lui donner rendez-vous au sommet des escaliers menant sur le pont, au pied du treillis recouvrant l’écoutille.

¤ Gros gourmand, quitte donc cette cale pleine de puces et rejoins moi, tes petites moustaches commencent à me manquer lui dit-il en se concentrant légèrement pour qu’il comprenne ses paroles entre deux bouchées. Tu vas finir par attraper quelque chose de grave à force de traîner près de ces déchets d’humains. ¤

S’éloignant lentement en direction du lieu donné, il s’arrêta momentanément, jeta un coup d’œil en arrière pour observer l’orbe pourpre se transformer en un soyeux linge éthéré qui essuya la barbe du nain avant de disparaître en un crépitement d’étincelles. Satisfait, l’elfe esquissa un sourire avant de reprendre sa marche. Comme pour s’éventer, il balaya d’un revers la seconde sphère qui n’opposa aucune résistance en s’évanouissant comme de la fumée.

Il aurait voulu s’entretenir plus longuement avec Naskyrien et tenter de le rallier à son point de vue mais un être plus important, à ses yeux, l’attendait. Et sans trop de difficultés, l’expérience de son premier voyage aidant, il trouva l’escalier et voyant que son familier n’y était pas encore, il s’assit en tailleur. Il avait tout son temps.

Narration

Tous


Gunlann avait trouvé sur le ponton supérieur ou circulaient les passagers libres, un petit endroit à l’écart, ou elle put offrir ses prières à Ulutiu. Le contact ne fut pas aisé car le bruit environnant, et la menace constante qu’un drame n’éclate n’aidait en aucun cas la prêtresse à se concentrer. Cependant au bout d’un temps un peu plus long qu’à l’ordinaire, la naine ressentit une petite brise légère plus fraîche que les autres lui caresser le visage et jouer avec les mèches de ses cheveux, comme si la déesse elle-même tenait à lui démontrer qu’elle n’oubliait pas sa fervente prêtresse, malgré l’éloignement de celle-ci.

Plus loin, Saviir regardait l’immensité du lac, les yeux vagues et nostalgiques.

- [thay] Il semblerait Karth, que Monseigneur Fezim ait changé ses plans.

Fut la seule réponse qu’obtenu le garde avant de voir le visage de la Chevalière se contracter comme sous la douleur. L’atmosphère était clémente, comme en toutes saisons en Thay. Le soleil était doux et chaleureux sans être brûlant, le vent était tiède, et l’odeur saumâtre qui se dégageait des flots apportait une petite touche amère au parfum de printemps éternel qui régnait ici. Karth ne put s’empêcher de songer qu’une tempête de temps à autre, ou une sécheresse qui briserait la monotonie de ce temps idéal artificiellement maintenu par la puissante magie nationale, serait la bienvenue, simplement pour échapper à cette impression d’incessant contrôle.

Daleto ne dut pas attendre longtemps avant que son ami à moustaches ne le rejoigne pour se glisser dans sa manche et atteindre son épaule, griffant sa peau encore meurtrie par les coups de fouet de la veille. Le petit rongeur se tint en équilibre, et tacha d’aller boire la salive de son maître sur ses lèvres comme en un baiser reconnaissant. Un petit garçon se tenait devant l’elfe. Il ne devait pas avoir plus de huit ans, et portait déjà le crâne chauve arborant un tatouage et l’air sévère des hommes de son pays. Son regard était inquiétant et fixait Daleto comme s’il tentait de percer son âme. Un flux énergétique semblait s’échanger entre les deux personnes face à face, le magicien d’Eternelle Rencontre sentit la toile s’altérer tout autour de lui. Que se passait il ? L’esprit empli de question et le cœur d’appréhension, Daleto détourna le regard quasi insoutenable d’un si jeune humain qui portait déjà en lui un pouvoir presque supérieur au sien. C’est alors qu’en un éclair de lucidité il comprit que rien n’avait changé autour de lui, aucun sort n’avait été lancé, mais le contact psychique bref qu’il eut avec le garçon avait éveillé ses capacités magiques apparemment encore endormie, et c’est presqu’avec un sentiment de frayeur que Daleto constata finalement que la Toile était totalement déformée, comme si des milliers de sorts étaient utilisé silmutanément. Autour de lui tout n’était que magie.

Naskyrien donna une tape virile à son ami le nain afin de l’aider a évacuer le trop plein de ses tripes. Il avait remarqué de nombreux gardes armés. Certain portaient tous une armure identique, et se tenaient principalement sur le ponton inférieur ou étaient rassemblés sur deux rangées de bancs les esclaves rameurs. Le barbare constata avec une énorme stupeur, malgré la distance qui les séparait d’eux, que certain d’entre eux n’étaient que chairs en décompositions, le teint grisâtre, et l’ossature apparaissant parfois. Spectacle à ce point répugnant qu’il eut un instant l’envie d’accompagner Baltanin et vider ses tripes par-dessus le bastingage. D’autres gardes semblaient attachés à la protection de l’un ou l’autre marchand opulents, facilement reconnaissable dans des atours riches aux couleurs très éloignées du rouge. Certains semblaient puissants, d’autre moins. Quelques toges pourpres étaient également présentes sur le ponton supérieur. De nombreux regards méprisants étaient jetés à leur encontre, quelques autres semblaient simplement surpris de leur présence, mais la plupart se montraient relativement indifférents devant le groupe disparate.

Accoudée sur le bord de la proue, non loin de Naniel, la douce Omsath avait le regard perdu à l’horizon, quelques mèches éparses qui s’échappaient d’un chignon voletaient dans le vent. Son visage arborait un air étrange où se mêlait la tristesse, la détermination et un sentiment de fragilité déconcertant.

La naine se releva souriante. Elle adorait entrer en résonance avec Ulutiu, cela lui remontait toujours le moral et la mettait de bonne humeur pour la journée à venir. D'autant plus qu'elle avait aujourd'hui une tâche pour le moins ardue à accomplir.

L'Inugaakalikurite se dirigea donc vers ses deux camarades appuyés contre le bastingage. En marchant, elle jetta un regard aux rameurs. Etrangement, elle n'était pas surprise, ni choquée, d'ailleurs par le fait que les rameurs soit des cadavres ramenés à la vie par magie. Les Thayens ne respectaient pas les gens vivants, il aurait été étonnant qu'il respacte les morts. Cela ne voulait nullement dire qu'elle était d'accord avec eux sur le fait d'utiliser des morts pour réaliser les besognes pénibles, mais elle avait réalisé que s'éparpiller ne lui permettrai de sauver personne.

Une fois arrivée à proximité de ses deux compères, la naine se mit à parler fort pour que tout le monde, Monsieur Karth et Dame Phen inclus, puisse entendre son message.

-Monsieur Karth m'a demandé de vous faire comprendre que la collaboration de tous les membres de l'expédition pourrait bien être la seule solution pour que nous revenions tous entier, ou au moins en vie.

Mais je vais d'abord énoncer des faits: primo,je suis d'accord avec vous cette mission est clairement maléfique. Secundo, je n'en suis pas moins convaincue que nous devons la mener à bien. Tertio, Nous sommes partis quatres de Sundabar, nous rentrerons quatres, et ce sans obliger Omsath à abandonner cette quête par la force. Quatro, nous devrons, de toute façon, retourner à Eltabar pour mener à bien notre mission première.

Je vais donc être aussi claire que j'en suis capable. Je n'ai absolument aucune raison de m'oposer au départ de Daleto et de Naïniel, c'est cela, même si je sais que nous aurons sans doute besoin de leur soutien. J'estime donc qu'ils sont libres de partir si tel est leur souhait, et je le leur conseille même car je veux dans la mesure du possible risquer la vie du plus petit nombre d'innocents. Maintenant, si ils désirent réellement nous aider je ne pourrais que leur en être reconnaissante.

Quand à vous Baltanin et Naskyrien, je vous demande de respecter le choix d'Omsath, et le mien par défaut, de réaliser cette mission et de nous aider en tant qu'amis. Je dois vous avouer que votre présence me rassurerai mais je ne suis pas apte à décider à votre place.

Maintenant, si l'un de vous veux m'objecter quelque chose, qu'il le fasse maintenant.

Une fois ceci dit, le sourire de Gunlann revint à son visage et elle attendit la réaction des autres protagonistes.

Le rodeur se retourna face à Gunlann , il était toujours aussi blafard mais le bout de ses oreilles avaient pris une couleur beaucoup plus écarlate.
Il planta son regard dans celui de la prêtresse et une lueur de haine passa furtivement.

-Primo, je me fou comme de mes premiéres chaussettes de tes état d'âme. Secondo, cette mission me plais pas. Tertio, J'irais ou bon me semble. Quatro, il est completement fou de confier la survie d'un groupe à cet abruti fini qui pense que réfléchir c'est faire parler les armes.
Baltanin n'arrivait pas à comprendre pourquoi Gunlann voullait absolument se mettre dans la poche le guerrier Thayen.
De plus, la façon dont elle avait essayé de le prendre par les sentiments avec l'amitié était anachronique. Si quelque heure plus tôt, l'alcool aidant, il avait eu l'illusion que la naine était réelement son ami. Aprés la pseudo declaration d'allégeance à Karth et les mésses bases à bord de la coquille de noix, il sétait rendu compte qu'en faite elle n'était qu'une manipulatrice prête à tous pour arriver à plaire aux dirrigents de la compagnie.
Il toisa encor une seconde sa congénére et ses haut le coeur reprenant, il fit demi tour en ajoutant.
- Je vien et c'est pas pour tes yeux. Dit simplement au débile de service qu'il a interet à surveiller sa langue si il veux pas avoir besoin de tes soins.
il se dirigea alors vers le coin opposé à Karth en gromenant et se frottant le ventre.

Karth écouta perplexe la réponse de Dame Phen, d’après ce qu’il pouvait en déduire, Seigneur Fezim l’avait profondément blessée. Et ce voyage avait quelque chose de la punition. En un éclair de lucidité, il crut comprendre. Obéir à son maître et être forcée de s’éloigner de celui qu’elle aimait. Le guerrier réfléchit à cette nouvelle donnée.

¤Quelle faiblesse, que nos sentiments… A cause de son prétendu amour, elle qui aurait pu être un puissants chevalier de Thay, se retrouve pratiquement bannie de sa terre.¤

Aussitôt, l’esprit de Karth retourna à sa propre condition. Il n’avait que très peu l’habitude de se soucier de quiconque d’autre que lui-même. Et cette faiblesse et cet éloignement du chevalier, ne pourraient qu’être bénéfique pour lui, si jamais il souhaitait rester au sein de la société Thayenne.

¤Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’instant j’ai besoin du maximum des capacités de chacun. Dame Phen, puisque vous nous accompagnez, vous devez être au plus haut de votre forme et non avec l’esprit perdu vers un amant imaginaire, à des lieues de l’endroit ou vous êtes… Et pour l’instant s’attirer la foudre de Savvir était un très mauvais plan, car elle serait peut être la seule en qui il pourrait placer un peu de confiance par la suite.¤

Il se devait donc de lui faire voir les choses en face, de lui faire affronter la réalité, pour qu’elle revienne à elle et redevienne ce formidable guerrier qui pourrait mater tous les rebelles en une fois.

- [Thay] Dame Phen, si les plans de Seigneur Fezim ont changés, ma mission reste la même. Mais puisque vous nous accompagnez, je serais honoré de profiter de votre expérience et de votre sagesse. Mais pour cela vous devez être la puissante et respectée guerrière Savvir Phen, et non la femme pensive que j’ai en cet instant sous les yeux. Nous aurons certainement pas mal de fil à retordre avec ces insubordonnés. Alors nous devons rester vigilants.

Le guerrier se recula légèrement pour éviter toute réaction violente à son égard. Il la laissa réfléchir quelques secondes. Pendant lesquelles, il en profita pour noter les diverses actions qui se déroulaient sur le bateau. Gunlann était en grande discussion avec ses compagnons, tandis que l’elfe semblait s’intéresser à un jeune thayen près des escaliers menant aux cales. La petite femme et Omsath étaient quant à elles un peu à l’écart.

Revenant sur Savvir, il attendit que son regard noir et brûlant à la fois, se pose sur lui. Pourtant elle saurait qu’il avait raison, et elle devrait certainement l’admettre. Seul un devin pouvait présager de la suite...

Décidément les thayens s’étaient donnés le mot pour offrir un accueil inoubliable au représentant du beau peuple, même la marmaille était mise à contribution. Daleto se releva, ayant récupéré son familier il n’avait aucune raison de rester ici. La peur de la réprimande pour avoir corrigé ce gosse et l’odeur de mort filtrant du treillis étaient deux bonnes raisons pour aller jeter un coup d’œil ailleurs.

Toisant le gamin téméraire du haut de son mètre quatre-vingt dix, celui-ci aurait pu lire dans le regard de l’elfe doré ¤ Hé petit ! Je commençai déjà à comprendre le pouvoir que tu as dans ton sang avant même que ton grand père ne sache s’abluter seul … ¤ mais il n’en dit mot. Ignorant superbement son nouvel ami, l’elfe jeta un regard circulaire pour voir ce qu’il se passait du coté de ses compagnons pendant ce temps, ne lui laissant ainsi comme unique spectacle ses longues jambes effilées.

Karth était toujours en discussion avec son supérieur pour tenter de comprendre pourquoi il ne le laissait pas prendre pour la première fois le commandement des opérations et à la vue de l’humeur massacrante de ce dernier, le guerrier ne manquait pas de cran ou d’inconscience. Cette pensée lui rappela les idées d’évasion des ces compères, il vit la naine en pleine argumentation pour convaincre les membres de sa guilde de rester avec Omsath et elle, les pauvres étant soumises à leur serment. Son coté serviable le poussait à aller aider la prêtresse, mais l’appréhension de devoir parler avec le barbare le fit hésiter. La réponse du rôdeur semblant encourageante, il se mit à espérer que Gunlann avait su trouver les mots justes pour faire pencher ses amis du côté de la raison et crut bon de ne pas s’immiscer dans la conversation de peur de tout gâcher.

Etant persuadé qu’Omsath avait une aussi bonne raison que lui de continuer cette mission, il entreprit d’aller lui parler. Il n’avait pas oublié que c’était elle qui l’avait soulagée de ses blessures et de l’agression de Karth. N’ayant aucun a priori négatif à son sujet, Daleto n’avait aucune raison de ne pas aller voir ce qui la rendait triste à ce point. Bien qu’étant humaine, cette condition n’outrepassait pas la sagesse et la bonté dont elle avait fait preuve jusqu’à maintenant. Songeant à tous ces éléments, le magicien était déjà parvenu à quelques pas de la douce prêtresse et il n’avait pas oublié de bousculer de manière faussement involontaire le jeune garçon, juste histoire que ce dernier ait également un bon souvenir des elfes.

Une rose, aux pétales blancs, apparue sous le regard perdu de la prêtresse. Emportée par le vent, elle s’évapora au contact de l’eau après être passée devant les deux gradés en pleine discussion et ne laissa qu’une bonne odeur éphémère sur son passage.
- Excusez-moi de vous déranger, chère amie, commença-t-il. Je ne veux m’imposer et si telle est votre volonté, je me retirerai. Vos compagnons ne savent pas comment interpréter votre récent comportement au sujet de cette quête. Pour ma part, je suis persuadé qu’une raison aussi forte que la mienne vous pousse à continuer en faisait fi que cette dernière soit sous commandement thayen. J’aimerai que vous m’en disiez un peu plus pour aider votre consœur à convaincre les deux casses cou de ne pas se faire tuer.

Daleto n’avait rien trouvé de mieux à dire pour engager la conversation. Il ne savait pas trop comment l’aborder alors il décida de poser les choses simplement. Attendant la réponse de son interlocutrice, il décramponna Gaty de son épaule et le tenant au creux de sa main, lui caressa le poil avec la seconde.

Les réponses de l’elfe étaient de plus en plus énervantes et même son analyse sur un rapport éventuel entre la taille et les capacités d’un personnage à réfléchir était décevante... Nasky ne voyait plus la différence entre un rigolo du genre Ramas Fezim et ce plaisantin champêtre .
¤ Tous ces tape à l’œil sont finalement très heureux de servir gentiment le mal et ses manifestations évidentes ¤.

Alors que « cheveux de paille » s’éloignait avec dédain, Nask crut encore se faire entendre dire :
- Je croyais que les elfes étaient un peu moins orgueilleux et en général moins mauvais que les mages rouges. Pourquoi tu te balance pas dans la flotte en six parties, au moins ca prouvera que t’as appris quelque chose. Pfffff

Il cru voir que des passagers l’observaient mais ne s’en soucia pas outre mesure. Il s’adressa à Balty :
-T’aurais mieux fait de pas le rater , au moins on l’aurait prit pour un des rameurs et il aurait été plus utile qu’en essayant d’impressionner la galerie avec ses tours de passe passe ridicules.

C’est alors que la naine vint amplifier le problème en rajoutant ses arguments ne valant pas une pièce d’électrum Elle semblait sous emprise Thayenne.
Même Balty sembla suivre le mouvement. Alors le barbare, une fois de plus lacha son discours énervé, voir enragé, à la rapidité que même une naine des glaciers pouvait difficilement égaler. Il faisait les cent pas entre les divers intervenants mais sans s'approcher d'eux de trop prés. Il ne laissait pas le temps à qui que ce soit de répondre. Ses yeux étaient méchants et naturellement intimidants. Son attitude laissait planer une sombre équivoque sur une possibilité d'aller encore plus loin dans l'attitude bornée du Rashémi aux convictions et à la fierté si fortes .

Il s’adressa d’abord à Gunlann :
-Alors maintenant, on a pas qu’un chef dégarni… On a sergent glacier.
Taratata Oyé brave gens, voila ce que maitre Karth et flo-Conne de neige ont décidés.
C’est bien , continue, Gugu, tu deviens une vrai Thayenne. Il sera inutile de te tatouer. On te reconnaîtra facilement . Et puis, si ton ambition ne se satisfait pas , tu pourras peut être essayer de devenir scribe dans les bureaux de la Compagnie des marches et je suis sur que tu te débrouilleras encore mieux que eux pour trouver des imbéciles aller effectuer des missions ridicules.

A l’heure actuelle, la Compagnie ne lui paraissait pas moins une organisation manipulatrice qu’une troupe de chaperons rouges. Adoucissant légèrement autant le volume que la colère, mais sans se laisser interrompre et sans ralentir son rythme, il regarda Karth dans les yeux.

"Quand à ton discours sur le désir de ne pas être accompagné d’esclaves, capitaine Karth, ça tombe bien, parce que j’attends la preuve que nous avons bien tous la liberté de choix totale et la certitude que personne est contraint , d’une manière ou d’une autre, a suivre cette quête. Ceux qui veulent partir partent, sinon c’est de l’esclavage.
Se tournant davantage vers Saviir, toujours sans haine, :
Et si c’est de l’esclavage, c’est pas aux mains que nous réglerons cela, miss Phen, mais avec des armes et jusqu’à la mort ou RIEN. Si vous n’avez pas ce courage de régler cela honnêtement et définitivement, et si je ne suis pas certain que tout le monde ici a le choix, je préfère encore sauter dans l’eau que de devenir aussi lache qu’un … Ttteu …qu’un esclave volontaire."
Se retournant vers tous :
"Voila, alors réfléchissez à des arguments VALABLES et on en reparle après.
Et foutez moi tous la paix si c’est pour rien dire. Je ne serais jamais loyal qu'aux gens que j'aime"

Mais Nasky ne laissa à personne le temps de réagir. Il venait de voir que l’elfe faisait le beau auprès de la prêtresse etse précipita dans leur direction.
¤ Tu vas voir que c’est le genre à profiter de la magie des autres pour s’embarquer une humaine "charmée" malgré elle . Ca lui va bien le genre pervers à la gueule d’or.¤

" Et, l’arbrisseau aux feuilles d’or, t’attendras d’avoir le niveau du Ramas pour impressionner les jeunes filles. .
. Réalisant qu’il avait peut être empêché l’elfe d’obtenir une information intéressante, il ne se démonta pas et, vu que le mal était fait, il essaya un sourire et se radoucit. Dans sa colère encore raisonnable il n’avait pas remarqué le familier de Daleto. Il continua vers la prêtresse.
A la vue de ses yeux verts, son ton se calma totalement. Il ressentait un trouble en elle et ca le perturbait.

Nasky se rappelait du jour où ils s'étaient rencontrés. Dans la boutique du vendeur d'objets étranges, il avait demandé à quoi servait un tube de lumière. Il se rappelait en train de brandir la tige lumineuse et de gueuler ses interrogations sauvages. La pretresse n'avait pas été choquée. Au contraire, l'humour et la décontraction du Rashémi avait fini par lui arracher un sourire.

Un noeud dans la gorge vite maitrisé fit une brève apparition dans la gorge du jeune homme alors qu'une légère brise marine "charmait" encore un peu plus l'ambiance de cette seconde de répit.
Il se revit furtivement en train de suivre la pretresse ¤"par curiosité", "pour se faire des amis dans cette grande ville"¤, jusqu'au bureau de recrutement de la Compagnie des marches.
Se trouvant là et réalisant que de faire partie d'une guilde plutot aux allures gentilles ne devrait pas manquer d'interet, il s'enrola et se retrouva même embarqué avec elle dans une soudaine recherche vers le pays Thay.
Alors que les nains, aux débuts , le fatiguaient, une amitié s'était doucement nouée entre les deux humains et malgré des points de vue trés différents. Jusqu'à ce jour fatal où la prêtresse et le gnome Fillow furent enlevés. Nasky repensa au gnome si marrant et dont ils n'avaient aucune nouvelle.

¤ Non, jamais je ne vous trahirai et jamais je ne servirai Thay. ¤ Il sentit une larme naître . Enfin, au moment où il se resaisit, inconsciemment une phrase de Omsaht dans le chariot lui revint en tête ¤ J'ai gardé mon honneur ¤

"Omsaht, si t’es pas ensorcelée, il va falloir que tu t’expliques, et que tu soit TRES convaincante si tu veux pas que je me tape fierement, mais peut être un peu précocement, le dernier combat de ma vie, ou que je me jette à l’eau pour montrer l'orgueil d’un vrai Rashémi qui refuse l’esclavage.
Car, contrairement à ce que tu dis, ils ne laisseront à personne le choix de la quête ni même d'un dernier combat loyal. Et meme toi, il faut que tu me racontes précisément ce qui t'es arrivé et pourquoi tu veux faire cette quête? ."


Ce faisant, il, se retourna dos à la mer de maniere à pouvoir observer la pretresse sans etre surpris par un nouveau coup de vice de chevaliere Thayenne. Il était également prés à se jeter à l’eau si jamais il verrait qu’il ne pourrait s’en sortir autrement qu’en étant esclave et sans avoir le plaisir d’étriper un de ses chauves si fourbes et si lâches
.¤ On ne sait jamais, peut etre qu’un dragon des mers m’avalera et me rejettera sur les berges de Rashéménie. D’ailleurs, ma grand mère m’a raconté une histoire de ce genre. Un certain Jonesse, ou Jonasz…je ne me rappele plus très bien. ¤

C'est alors que le barbare, obnubilé quelques secondes par ses furtives mais profondes pensées, et aprés sa rapide tirade amicale pour la pretresse, en attente de la réponse de la pretresse ou d'un danger Thayen, préta attention au moustique des neiges qui tentait pourtant de l'aborder depuis quelques instants en lui tambourinant l'estomac.

Les éclats de voix brisèrent sa concentration sur Savvir Phen, le barbare avait décidé de laisser parler son cœur et attirait l’attention sur lui. Le discours de Gunlann n’avait apparemment pas été suffisant. Puis lorsque Naskyrien se tourna vers lui, Karth soutint le regard. Et écouta les quelques mots à son encontre.

Tout ce qu’il put avoir en réponse fut un sourire mauvais et méprisant. Le guerrier avait décidé de ne plus se laisser emporter, immédiatement. Peut être était-ce dut à l’apparent état de faiblesse de son supérieur. En tout cas il ne répondit rien. Ce qui ne l’empêcha pas de voir fuser un raisonnement dans son esprit. Raisonnement qu’il pourrait peut être exposer au barbare lorsque il se serait arrêter de tourner dans tous les sens...

¤Ha ! Liberté de choix… Entre le statut d’esclave et le statut d’homme libre, il existe tout un tas de déclinaisons que tu apprendras à connaître, si tu ne meurs pas sur ce bateau.¤

Cela Naskyrien était loin de l’avoir compris. Mais dans l’esprit de Karth, cela était d’une clarté limpide. Un esclave était faible et totalement soumis, n’attendant qu’une seule chose : les ordres de sont maître. La mort ou la vie ne signifiaient pas grand-chose pour un tel être. Et ce genre de personne était totalement inutile lors d’une quête dangereuse, ce qu’il lui fallait étaient des êtres inférieurs capables d’assez d’initiatives pour survivre et ayant la volonté de vaincre. Ceci serait amplement suffisant. A aucun moment Karth n’avait parlé de liberté de choix ou d’équité. Ce choix était du seul recours de Seigneur Fezim et en aucun cas du sien.

Cependant la rigueur thayenne était loin d’être facilement assimilable par ces étrangers. Malgré tout la naine semblait avoir compris et trouvé son intérêt à remplir cette mission, et cela était un bon point. Mais les éléments trop récalcitrants d’un groupe ne pouvaient être tolérés bien longtemps. C’était une politique très courante dans la société thayenne, les éléments gênants pour ceux d’une puissance supérieure, pouvaient très bien disparaître du jour au lendemain.

Perdu dans son observation du spectacle offert par le grand blond, Karth en avait délaissé les réactions de Dame Phen. Mais il ne doutait pas que toute sortes de pensées traversaient son esprit à elle aussi en cet instant. Cependant il ne devait pas laisser passer autant d’insubordination impunie, mais toute punition se solderait inévitablement par un bain de sang.

Karth attendit donc de voir les réaction des autres... Toute surenchère devait être punie violement. Il était inutile de continuer plus avant dans ce sens.

La naine savait qu'elle ne pourrait pas réussir à convaincre Naskyrien et Baltanin, et c'est pourquoi elle ne s'attendait pas vraiment à les persuader de venir mais plutôt à leur montrer que ne pas venir serait les condamner à la mort, elle, Omsath, Daleto et Naïniel. Elle ne fut donc pas vraiment heureuse mais plutôt soulagée lorsque le rôdeur accepta de venir. Il était toujours celui dans tout le groupe pour lequel elle avait le plus d'admiration, celui qui lui semblait devoir être le véritable chef de ce groupe.

Par contre elle fut plutôt très déçue par la réaction de Naskyrien. Elle resta même estomaquée par les mots qu'il venait de prononcer. Puis elle commença à le suivre pour lui dire ses quatre vérités, courant pour compenser son retard et le fait que les pas du barbare avait une plus grande amplitude. Quand il s'arrêta enfin à proximité d'Omsath, la naine lui répondit. Elle aurait voulu l'attraper par le col mais il était largement trop grand, elle se contenta donc d'une bourrade au niveau de l'estomac.

-Dis donc, gros malin, lorsque tu as décidé de tout faire pour secourir Omsath tu n'a jamais pensé que cela pouvait vouloir dire devoir faire des sacrifices. Oui, nous sommes tous esclaves ici en un sens, esclaves de la volonté de Ramas Fezim qui dirige en réalité cette expédition depuis Eltabar. Rien qu'à voir la déchéance de Dame Phen, qui était pourtant parmi nous celle qui avait le plus de pouvoir, on sait que nous sommes ses esclaves. Alors tu aurais peut être pu t'en appercevoir avant que tu avais perdu ta liberté.

Ensuite, tu peux voir mon comportement vis-à-vis de Karth comme une trahison si tu veux, motivée par mon souhait de pouvoir, ce n'est pas mon problème. Même si en réalité je ne fait qu'essayer de faire que toutes les personnes de ce groupe évitent de s'entre-tuer comme des abrutis, je sacrifie ma liberté, comme toi, mais aussi ma volonté à Ramas Fezim car il est actuellement le chef, et que je tiens à revenir avec l'intégralité du groupe qui est parti de Sundabar ou à ne pas revenir du tout. Mais contrairement à toi je préfererai quand même que l'on rentre.

Car tu veux que je te dise pourquoi tu refuse de voir la réalité, de voir que tu n'est plus maître de tes actes, c'est parce que tu as peur. Peur de devoir faire des sacrifices, peur de devoir souffrir pour survivre, peur de tout faire pour sauver Omsath, en un mot tu as peur de toi et de tes limites. Tu es comme ces lâches qui une fois blessés se laissent mourir sur le champs de bataille car ils ont peur de devoir perdre à nouveau, pire que ceux qui ne veulent pas se battre pour leur convictions car eux au moins admettent qu'ils sont terrifiés à l'idée de perdre.

Je suis désolé d'avoir du te dire ça Naskyrien car malgré tout tu es mon ami, mais tu un es trouillard qui n'a pas même le courage d'admettre qu'il a peur de faire des sacrifices pour les autres. Maintenant, si tu souhaites te jeter de ce pont directement dans ce lac vas-y. Tu mourra sans avoir eu besoin de livrer combat contre toi même. Mais sache que j'aurais ensuite du mal à te considérer comme un vrai homme.

Puis la naine se tut. Elle pleurait presque. Elle avait toujours détesté mentir aux autres mais leurs dire une vérité qu'ils refusent d'admettre et qui pourrait bien les tuer est bien plus difficile à faire. Elle aimait bien se grand barbare poète et ne supportait d'avoir été obligé de dire tout haut ce que tous pensaient tout bas.

près l'échange brutal de paroles qu'il y avait eu lieu avec Gunlann et l'emportement du barbare, Naïniel sentait l'ambiance plus tendue que jamais entre les membres de la compagnie. Elle décida de s'éloigner un peu de la scène qui commençait à attirer l'attention de quelques voyageurs et de leurs deux gardiens, un peu trop à son gout.

Elle quitta donc le rebord, et tout en s'éloignant légèrement, elle écoutait d'une oeille attentive le nouveau discours que Gunlann tenait à Naskyrien. Elle dut reconnaitre que cette fois, ses paroles paraissaient beaucoup plus sincère que le ton prétencieux qu'elle avait employée la première fois. Gagnant l'autre côté du pont, elle se retourna pour s'adosser au bastinguage et observa la scène d'un air songeur.

La naine serait-elle une manipulatrice réellement tombée entre les mains du mage rouge ? Si c'était le cas, il avait bien réussi son coup parce qu'elle jouait son rôle à la perfection, modulant ses émotions avec soin. L'halfeline observa avec attention le visage et l'allure générale de la naine. Mais peut-être qu'elle était tout simplement sincère après tout... Oui, à la reflexion, elle paraissait être encore libre de ses actes et de ses pensées. Cependant, par pure précaution, Naïniel décida de ne pas lui faire entièrement confiance. A peine venait-elle de prendre cette décision qu'elle soupira. Voilà, qu'elle se retrouvait embarquée involontairement dans cette histoire pour pouvoir apprendre à faire confiance aux autres et travailler en groupe, et pour finir, elle se retrouvait encore une fois obligée de devoir s'en remettre uniquement à elle-même.

¤En tout cas, on va enfin savoir le rôle d'Osmath dans tout ça, si ces trois-là ne se déchirent pas avant.¤

Les laissant régler leurs histoires et gérer leur amitié comme ils l'entendaient, elle détourna son visage et décida d'aller faire un tour vers l'extrémité du pont supérieur. Dans tous les cas, elle ne perdrait pas de vue la scène s'il se passait quelque chose de grave, et quant à savoir ce qu'ils se disaient, de toute façon avec le bruit de l'eau et du vent, elle entendait très mal leur conversation. Elle s'éloigna donc davantage en commençant par longer la rampe, jetant tantôt son regard dans les flots bleus scintillants, tantôt vers un ou deux riches marchands qu'elle pouvait voir non loin d'elle. Ils lui donnaient des idées amusantes mais à étudier avec attention et de façon mesurée. Finalement, la présence trop proche et vigilante de leurs gardes du corps la découragea et elle se résigna à admirer uniquement les profondeurs turquoises de l'eau.