Les esclaves, Eltabar

L’esclave s’était exécuté. A la bonne heure, avoir à le frapper pour qu’il obéisse aurait certainement laissé des traces inacceptables aux yeux de Seigneur Fenzil. Maintenant qu’il avait toute l’attention de l’elfe, Karth laissa son employeur inspecter la marchandise à loisir. Il en profita alors pour observer les personnes les plus proches de son protégé. La foule semblait s’agiter de plus en plus, les esclaves eux aussi essayaient d’attirer l’attention pour changer de vie, mais ce qu’ils ignoraient c’étaient les conditions de vie des esclaves thayens. Cela le fit sourire. Son regard parcourut l’enchaînement d’esclaves, s’arrêtant sur quelques femmes intéressantes. Il repéra un regard furtif de la part de l’une d’entre elles, une humaine avec de beaux yeux verts, et aux jolies courbes, si il en avait eu les moyens il aurait peut être été la voir mais la question ne se posait pas, pour l'instant. Continuant le cheminement de ses yeux, il s’arrêta à l’esclave suivante, celle là avait des traits fins pratiquement elfiques, elle aussi assez jolie, mais elle semblait moins combative. Un aspect qui lui déplut. Passant à autre chose il revint à la foule.

¤Si il y en a un qui a le malheur de déclencher une bagarre ça va tourner à la boucherie, après pourvu qu’il y en ait un qui s’approche assez de moi que je puisse le trancher...¤

Cette pensée sadique illuminait à nouveau son regard, il était impatient de montrer ses talents de combattant à son employeur et aussi d’estimer le niveau des autres, Arthat et surtout Savvir. Il espérait un jour pouvoir se mesurer à un chevalier thayen et le battre en combat singulier. Ce jour il pourrait se passer de servir les Mages Rouges et reformer les Loups Noirs. Bien sur ce jour était encore loin vu les richesses qu’il possédait. Mais il savait que tel était son destin. En tout cas le destin qu’il s’était décidé.

C’est alors qu’il aperçu dans la foule un visage connu, enfin connu était beaucoup dire mais ils avaient été embauchés par le même employeur quelques semaines auparavant. Pour une mission d'escorte, pour le travail à fournir elle avait été suffisament bien payée. Il se rappela qu'au moment ou il l'avait rencontré, il était indécis quant à l’attitude à adopter face à ce fier barbare rashémi. Mais ici en plein cœur d’Eltabar, la capitale de Thay, entouré de toute sa sombre majesté, aucun doute n’était permis. Il était aujourd’hui un guerrier thayen au service d’un des puissants Mages Rouges, cet homme était l’étranger et toute la fierté qu’il dégageait n’aurait que peu de valeur face à la puissance de Thay. Mais a son air ahuri, Karth se demanda s’il représentait une quelconque menace pour lui ou son employeur. Il le garderait quand même à l’œil, il était sans doute capable au combat, mais Karth était sur de ses aptitudes comme toujours.

Lyaël regarda droit dans les yeux, de magnifiques perles vertes, la jeune femme qui s’adressait à elle. Enfin quelqu’un qui voulait s’en sortir. Enfin une aide. Les pensées positives lui revenaient à l’esprit.

- Lyaël, enchantée… je… je vais faire diversion, je ne voit que cela… pendant ce temps, il faudrait libéré un maximum de personne. Je sais que cela semble désespéré… mais si vous avez une meilleure idée.

Pendant qu’elle parlait, Lyaël essayait divers mouvement, afin de voir quelles sortes d’actions elle pouvait entreprendre. Et ceux-ci étaient fortement limités. En plus des bracelets de fer qui lui limaient la peau, la lourde chaîne en fer forgé qui la reliait aux autres l’empêchait de bouger correctement.

- Il faudrait trouver un moyen contre ces chaînes… vous avez une idée.

Elle parlait à mi-voix, et le plus discrètement possible. Personne ne devait se douter de ce qu’il se tramait, pas même les autres esclaves. Dans ses yeux pourtant, la peur n’était plus présente, mais seulement une froide détermination. Même si elle mourrait ici, elle se jura qu’elle emporterait certains ennemis dans les plans infernaux. Elle jeta un dernier coup d’œil à Omsath. En sont fort interieur, elle espérait secretement que celle-ci trouve une meilleur idée moins dangereuse pour le reste des esclaves… et surtout plus réalisable. Et par-dessus tout, elle voulait rencontrer sa mère avant de mourir.
Elle secoua vivement la tête. Ce n’était pas le moment d’être pessimiste, rien n’était encore joué. Bien que les apparences jouaient contre elle, elle refusa de s’avouer vaincu. Pas sans combattre. Elle se l’interdisait formellement. Et si tout se passait comme dans son esprit, alors peut être sauvera-t-elle des vies. Son père aurait été tellement fier…

Elle ne se rendit pas compte que ses poings étaient serrés tellement fort que les jointures de ses mains si délicates il y a encore quelques années, étaient devenues blanches. Sa mâchoire aussi était refermée sur elle même, donnant au tout une impression de volonté sans faille.

Le colosse, devant lui, au pied de l’estrade semblait satisfait de sa démarche. Son maître avait désormais tout le loisir d’apercevoir le moindre de ses muscles, ruisselant de sueur et taché par endroit de sang. Il murmura : « Ti vaus, j’abéus caooos ti oos l’ës dosoëedé. »
Daleto ne redoutait qu’une chose, c’est de voir les clients passer devant lui un par un sans jamais le choisir et ainsi repartir vers de nouvelles souffrances auxquelles il ne survivrait pas.

La situation l’avait rendu égoïste, il se moquait bien de s’avoir quel serait le sort de ses compagnons d’infortunes… puis il s’arrêta un moment, il avait honte d’avoir pu penser une chose pareille, et même honte d’avoir oublié une parti de soi même. En effet cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu la petite frimousse poilue de son familier. Encore une chose perdue.

Cette pensée l’envahit d’une mélancolie particulière, une de celle qui déchire le cœur car on sait quelle restera irrémédiable. Il ne trouva qu’un moyen de dégager cette tristesse. Il entonna à mi-voix ces quelques paroles :












Une chanson, comme au bon vieux temps sur Eternelle-Rencontre. A aucun moment il ne regarda les réactions de la foule. Elle n’était pas pour eux, il ne la méritait pas. C’était une chanson pour soi, une chanson pour se retrouver.

Entendre la jeune femme lui répondre et lui signifier par ses paroles qu'elle était décidée à ne pas abandonner tout espoir raviva quelque peu l'espoir d'Omsath. Cette demi-elfe était encore une enfant au vu de son espérance de vie largement supérieure à celle des humains normaux, pourtant, une forte aura de détermination et de courage se dégageait d'elle. La prêtresse pouvait aisément mesurer la torture intérieure de sa compagne à mesure que celle-ci serrait les poings et les dents. Tout comme Lyaël, Omsath ne se résignerait pas à laisser tomber. Malheureusement leurs chances de fuite étaient pour ainsi dire inexistantes.
¤ Ces bracelets de fer me font un mal de chien. Mes poignets ne sont plus que des plaies sanguinolantes. Il m'est impossible de me détacher moi-même, encore moins de venir en aide à quelqu'un d'autre. ¤

- Je ne peux malheureusement pas ôter mes chaînes. Je ne pense pas que l'on puisse s'évader par nos propres moyens. sussura Omsath pour la demi-elfe.

Portant les yeux en direction du terrifiant guerrier qu'elle avait remarquée quelques instants auparavent, la jeune femme vit que celui-ci se tenait toujours devant l'elfe aux cheveux dorés. La brute avait fait s'avancer ce dernier afin qu'un mage rouge sis à ses côtés puisse l'étudier à loisir. Poursuivant sa rapide inspection de la foule, la prêtresse aperçu alors avec surprise un visage connu...
¤ Naskyrien... ¤
Croisant le regard du grand rashémi blond, la clerc comprit instantanément qu'il était ici dans le but de la libérer. La présence quelques mètres plus loin de deux nains conforta l'idée de la prêtresse.
¤ C'est peut-être ma chance...Baltanin et Gunlann sont de robustes combattants versés dans la magie cléricale et druidique, ils attendent certainement l'occasion de me sortir de ce mauvais pas. En tant qu'agents de la Compagnie des Marches ils ne peuvent m'abandonner à mon triste sort. Avec Naskyrien dans les gradins, trois alliés sont prêts à me porter secours. Ils ne peuvent pas intervenir ici au risque d'être neutralisés par les gardes et attendent donc certainement que je me trouve dans un endroit moins exposé. Je pense savoir comment y arriver... ¤

Le seul moyen pour la jeune thétyrienne de retrouver sa liberté était d'être " achetée " par un client. Alors, ses compagnons pourraient la délivrer lorsque celui-ci l'emmenerait à sa propriété. Il serait aisé pour des aventuriers comme eux de tendre une embuscade à son " propriétaire " et sa garde personnelle dans les rues de la ville. Intérieurement Omsath se promis de tout faire pour revenir délivrer Lyaël. Puis, arborant son sourire le plus aguichant, elle bomba le torse et dévoila les courbures de son corps parfait tout en dévoilant ses cuisses d'une main assurée.

Karth entendit l’esclave elfe murmurer quelques paroles. En y prêtant l’oreille on s’apercevait que c’était une douce mélodie elfique. Karth réprima son envie de lui intimer le silence d’un revers de sa main gantée. Peut être ce chant plairait à Seigneur Fenzil, de plus s’il dégradait la marchandise, le marchand d’esclaves ne serait sûrement pas content. Et une réclamation de la part de ce dernier obligerait le mage rouge à faire preuve de son autorité. Cela ne serait pas bon pour l’image de Karth. Il s’abstint donc de frapper le frêle elfe.
Jetant à nouveau un rapide coup d’œil la foule il aperçut le rashémi qui n’avait pratiquement pas bougé. Puis un mouvement d’une des esclaves attira l’attention de Karth, c’était celle aux magnifiques yeux verts. Mais à cet instant précis Karth fut plus attiré par le reste de sa personne qu’elle exhibait volontairement.

¤Quel dommage que je ne puisse me l’offrir…¤

Apparemment, elle avait l’intention d’être achetée, elle savait ce qu’elle voulait, peut être même en faisait elle trop. A ce train là elle allait être achetée par le premier marchand bedonnant venu ayant les moyens. Désireux d’en profiter tout de même il approcha de son protégé, pour lui confier quelques suggestions, ce n’était pas vraiment son rôle mais cela ne lui semblait pas si déplacé.

- Pardonnez moi, mon Seigneur. Puis-je vous suggérer de regarder dans la direction de cette jolie créature là-bas, une fois que vous aurez fini avec cet elfe ?

Karth était content de la position sociale qu’il avait acquise grâce au Mage Rouge, mais avoir à jouer du « mon Seigneur » ne lui plaisait absolument pas. L'impression de soumission en était d'autant plus accentuée et il répugnait plus que tout à utiliser le mot "maître". Il s'était battu pour ne pas devenir un esclave comme ces faibles qui se tenaient aujourd'hui sur l'estrade, et il entendait ne jamais le devenir, plutôt mourir. Vivement que ce passage, où il louait ses services, se termine et qu’il ait assez de richesses pour acheter son indépendance. Non pas sa liberté mais bel et bien son indépendance, qu'il puisse être reconnu et obéi grâce sa propre puissance. Alors ce serait lui qu’on appellerait Seigneur. Seigneur Karth, ce nom sonnait comme une mélodie à ses oreilles.
Reprenant ensuite sa position à la droite du Mage Rouge, le guerrier secoua les épaules d’un coup sec pour ajuster son armure, faisant tinter les anneaux de sa cote de mailles. Puis pour renforcer l’impression qu’il dégageait, il libéra son épée de son dos et la prit par le fourreau, sous la garde, de sa main gauche. Une fois paré au combat, il reprit son observation de la jolie femme aux yeux verts, tout en restant suffisamment attentif pour détecter le moindre mouvement suspect dans son champ d’action.

¤ Ah, ca y est , la pauvre petite m’a vu. Je sens qu’elle reprend espoir.
Hum, je vois même qu’elle pense logiquement la même chose que nous et qu’elle désire se faire rapidement acheter par ce mage rouge et son sbire Rashémitique. ¤

Le barbare n’osait utiliser le terme qui désignait également sa propre race, jugeant ces sbires Thay au crane rasé fort peu dignes d’être appelés Rashémis.
Naskyrien savait que ce dernier l’avait vu mais il avait feint un intérêt trop fort pour Omsath et donnait donc l’impression qu’il n’avait pas fait attention au guerrier pourtant rencontré dans un récent passé, lors d’un simple convoi caravanier

¤ Hum, cela pourrait être une bonne occasion de suivre tout ce monde là ¤

continua à penser le barbare en essayant de ne pas se laisser perturber par la vision des jambes de la belle Omsacht. D’autant plus que, pour ne pas paraître louche, il les regardait avec le sourire exagéré du barbare amusé et excité par une telle vision. Un sourire niais aux lèvres, il ne s’était pas trop approché et restait extrêmement vigilant. Il se tournait de droite à gauche comme s' il voulait prendre à témoin quelqu’un de la beauté de cette esclave mais en réalité pour continuer à observer autour de lui et pour regarder aussi où en étaient les nains.

¤Il ne faudrait vraiment pas qu’il y ait deux esclaves en plus à libérer d’ici peu. ¤

Son attention passait donc régulièrement de la transaction qui, il espérait, allait se faire entre le mage rouge et les esclavagistes, et toutes les personnes environnantes, gardes, mages et autres « Rashémitique » ou « Gnollitique ».
Il croisa le regard également de la voisine de Omsacht et de l’elfe aux cheveux dorés à qui il essaya discrètement, par une lueur dans son regard, de faire passer un peu de compassion et d’espoir. L’elfe avait chanté à voix basse une belle chanson dans une langue qu’il ne connaissait pas et qu’il supposait, bien sûr, être de l’elfique. Cette mélodie et la vision de ces hommes et femmes privés de leur liberté et promis à de si horribles destins avaient failli trahir son expression de désinvolture et d’amusement qu’il affichait pour ne pas dénaturer au milieu des Thayens, ses ennemis jurés.

¤ J’espère qu’on pourra en libérer plusieurs ¤ essaya t’il de se donner espoir, doutant du propre fait de s’en sortir lui même.

l était maintenant clair aux yeux de la naine que son amie humaine souhaitait être achetée le plus vite possible. Parfait, cela ne pouvait que jouer en leur faveur. Cependant, elle était loin d'être rassurée. Apparemment, un mage et ses sbires la reluquaient avec insistance. Que ce soit le mage rouge ou ses gardes du corps, ils lui semblaient largement capables de se défendre. Il fallait espérer ne pas avoir besoin de se battre pour pouvoir délivrer les esclaves. La naine avait maintenant du mal à rester calme, et pourtant il fallait sembler le plus détendu possible. Le Rashémi lui semblait parfaitement capable de se dérider, il semblait même dans son élément dans cet sorte d'amphithéatre bondée. Cependant, en observant la foule, elle comprit que, même si ils faisaient leur maximum pour paraître les plus normaux possible, les rashémis, et encore plus les nains, libres n'étaient pas nombreux. Il leur fallait donc se disperser et se retrouver plus tard. La naine chuchota à son voisin usant pour cela de sa langue natale:

-[Nain]Baltanin, mon ami, je pense que vous vous en apercevez aussi mais il y a environ autant de regards fixés sur nous que sur l'estrade où sont "exhibés" les esclaves. Il faut nous séparer momentannément de Naskyrien. Les autochtones ne doivent pas voir souvent voir un rashémi parler à deux nains. Je pense que l'un d'entre nous devrait suivre le futur acheteur d'Omsath, car il est clair vu son numéro qu'elle ne devrait plus être à vendre encore longtemps. Aparament, Naskyrien s'en charge déjà. Je pense que je vais m'approcher de l'estrade afin de ressembler bien plus à une éventuelle acheteuse. Quand à toi tu es libre de faire ce que tu veux mais nous sembleront surement moins suspect ensemble. Si jamais nous nous perdions de vue, nous devrions pouvoir nous retrouver sur le port, je pense que vous avez aperçu la taverne qui s'y trouve. Excusez mon impolitesse si je ne vous laisse pas répondre mais cela ne ferait que nous rendre encore moins discrets.

Cette phrase prononcée, l'Inugaakalikurit commença à descendre les gradins. Une fois qu'elle fut assez proche de l'estrade, elle commença à observer attentivement les "marchandises". Comme Omsath qu'elle se força à ignorer, la quasi totalité des esclaves était d’origine humaine. Cependant, elle distingua dans la foule des prisonniers un elfe et une autre qui semblait en être une aussi même si elle n'en était pas sûre. Cette constation de la présence étrange de ces personnes fut suivie d'une nouvelle prière exhortant le Grand Dormeur à une grande clémence envers ces esclaves. Fugitivement, l'idée de demander comment il fallait s'y prendre pour acheter un esclave lui traversa l'esprit mais elle savait que cette marque de son ignorance ne pouvait que leur porter préjudice.

Gunlann s’éloigna de Baltanin, le laissant au beau milieux de tous ces grandes jambes. Il la suivit des yeux et poussa un peu le regard dans la direction de la destination de la prêtresse.

¤Par ma barbe, cette ville ne me réussi pas.¤
Le rôdeur poussa un juron nain car se n’était pas lui qui avait repéré l’humaine en premier.
Il inspira à fond afin de reprendre ses esprits et se repassa les quelques événements qui avaient eu lieu. Tous d’abord, le garde du corps, lui était apparemment là pour protéger le mage rouge qui l’accompagnait et visiblement il cherchait a s’attiré ses bonnes grâces.
En suite, l’elfe, Baltanin poussa plus avant son analyse et constata, grâce à l’année passée à son initiation de rôdeur dans les forets, que c’était un elfe du soleil par la couleur de sa peau et de ses yeux et donc qu’il était sans doute versé dans l’art de la magie profane. Dans ce cas, comment avait-il fait son compte pour finir comme esclave?
Il passa ensuite son regard vers Omsath et vu qu’elle regardait furtivement vers une demi elfe également esclave. Apercevant le regard de la demi elfe, baltanin sut que si la moindre occasion de se libérer se présentait elle ferait tous pour la saisir quitte à y perdre la vie.

Une idée lui traversa alors la tête. Il se dirigea vers le vendeur des femmes esclaves.

-Hey l’ami, m’est d’avis que tu te ferais un max de pièces d’or en vendant ces deux esclaves en même temps. Regarde les, elles ont l’air de se comprendre et vu la façon dont l’humaine se comporte, on peu penser qu’elle calmera les idées de liberté de la demi elfe. Ça évitera que l’acheteur de la demi elfe revienne te voir et demande à être rembourse parce qu’elle serait morte en essayant de se libérer.

le rôdeur espéra que sa prestation aurait au moins le mérite de faire réfléchir sur la possibilité de devoir rendre la somme de l’esclave. Il était en train de jouer un jeu dangereux et il commençait à trouver cela amusant.

Il essaya de croiser les yeux de la femme afin de lui faire comprendre qu’ils étaient se compagnons et lui pour libérer Omsath. En faite, son plan était un peu plus radical que celui de Gunlann.
Se rapprochant de la naine, il lui glissa à l’oreille :
- Nous n’aurons jamais asser pour racheter Omsath. Autant que son acheteur achète plein d’autres esclaves ça nous facilitera la tache.

cette fois les chose se mettaient en place, il fallait que l’acheteur de Omsath prenne également l’elfe et la demi elfe.

unlann était maintenant tellement concentrée sur son observation des esclaves qu'elle ne s'aperçut pas que son collègue et ami s'était approché d'elle. Heureusement qu'il était là sinon la naine polaire aurait vite perdu toute notion de réalité. La présence d'un frère nain la réconfortait et lui rendait confiance. Certes, il ne fallait pas présumer de ses capacités mais il lui semblait parfaitement capable de se défendre. Mais surtout, il parvenait à garder la tête sur les épaules ce que n'arrivait pas à faire Gunlann. La naine se décida donc à répondre se demandant si il valait mieux user du langage des nains ou du commun. Certes, moins de personnes seraient capables de les comprendre si ils communiquaient en langue naine mais ceux qui pourraient les comprendre seraient les plus dangereux. Finalement, elle décida d'user du nain car il semblerait normal au public d'entendre deux se parler dans leur langue natale et ainsi les nombreux gardes du corps présents incognitos ne pourraient pas rapporter leurs paroles aux mages. Après avoir vérifié que les dangereux thayens tout de rouge vêtu étaient suffisamment loin pour que le bruit de la foule masque leurs paroles, elle répondit enfin à Baltanin.

- é ê é à ôé éé è ê ê ù

La naine commença alors à faire ce qu'elle avait expliqué à son frère d'armes. Gunlann s'adressa au premier garde du corps d'un des mages rouges passant par là tout en restant à moins de trois mètres de son ami nain. Finalement, il valait peut être mieux qu'eux deux restent ensemble afin de laisser Naskyrien être plus discret.

-Humbles salutations d'un simple marchand. Veuillez m'excuser mon seigneur mais j'aimerai connaître l'identité de ce puissant mage rouge et de son protecteur, les deux là-bas le long de l'estrade en train de contempler les atours de cette humaine.Ce faisant, Gunlann montrait du doigt son amie Omsath.

Relevant la tête, Daleto s’aperçut que sa petite mélodie n’avait pas laissé cette immonde foule indifférente. Ses sens l’avertir d’une situation assez confuse, certains spectateurs cherchaient du regard des esclaves et leur adressaient des sourires plus amicaux qu’il n’aurait pu le penser.
¤ Il y’a donc des gens qui se connaissent ici. Il semblerait que ce couple de nains mijote quelque chose.¤

La vue du barbare à la chevelure d’or scrutant chaque faits et gestes des clients devant lui le conforta dans cette pensée. De plus, apercevoir deux nains dans une telle ville avait de quoi surprendre, malgré leur petite taille, ils étaient loin de passer inaperçu.

Pour la première fois, Daleto se tourna vers les femmes esclaves. La plupart était humaine, mais ses yeux furent attirés par la jolie frimousse d’une qui se dégageait du lot. Ses traits tirées marquaient les terribles souffrances qu’elle avait du subir, néanmoins ce visage dégageait une telle volonté, une telle détermination que cela ne le laissa pas indifférent. Il lui adressa un sourire accompagné d’un hochement de tête au moment où il pu croiser son regard.
¤ Cette forme de visage si particulière, les oreilles en pointes, la forme du nez … cette jeune esclave serait donc une elfe, ainsi ne suis-je pas seul. ¤

Une vision d'horreur lui traversa l'esprit.
¤ J’espère qu’il ne cherche pas à déclencher une émeute, ou à libérer les esclaves par la force. Ce magicien de malheur est bien trop puissant, il les réduirait en cendres en un claquement de doigts. Son acolyte n’a pas l’air commode non plus, la haine dans ses yeux ainsi que sa détermination affichée ne laisse rien présager de bon si je tente le moindre geste. Même sans ces maudites chaînes, ma magie ne pourrait rien avec une garde si importante … et ce monstre rouge. ¤

Se tournant à nouveau vers la jeune femme, il lui adressa ses mots dans sa langue natale en espérant que le magicien ne la comprenne pas.
« ’ ’ »
Il appuya ses paroles d’un regard aussi sincère que possible. Trop d’elfes avaient péri à cause de ces gens là, il n’en voulait pas deux de plus.