۝ Chez un "honnête" marchand … ۝, (Zarathoustra, Nish, Rosimar, Néféris)

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MD
Le passage courrait sur toute la largeur de la pièce qui servait de siphon et, avec sa hauteur suffisante, ne constituait pas un obstacle digne de ce nom pour un fringant aventurier … que n’était plus le Gris ! Les bronches le brûlant de devoir retenir sa respiration, il se pressa en bon nageur qu’il était et rejaillit de l’autre côté en respirant bruyamment. Le souvenir des mines le hanterait encore longtemps …
Une étrange odeur de propre l’assaillit et ses yeux lui piquaient … comme s’il venait d’y mettre du savon.

La pièce était plongée dans une obscurité presque parfaite. Face à lui, se détachait les contours d’une porte et l’eau par laquelle il venait de passer luisait faiblement, éclairée qu’elle restait, de l’autre côté, par le bâton de Zarathoustra.

La surface s’en troublait déjà pour laisser apparaître le Génasi qui s’en perdre un instant scrutait le moindre recoin de la pièce.

Nish ne se sentit pas le courage de rester sur place à fixer inutilement le symbole gravé dans la pierre. Après tout, il n'était qu'un pauvre petit Hin sans défense et l'endroit était tout de même, il fallait bien l'avouer, dangereux. Parmi les pires dangereux, le coeur du Barde oscillait. Lequel était le pire ? Les rats, l'odeur, les choses qui bougeaient dans les ombres, la crasse ambiante... Il coupa court à ses interrogations futiles et s'approcha du passage. Après tout, n'avait-il pas entendu leur estimé chef annoncer qu'ils allaient devoir traverser par là ? Il soupira. L'idée ne l'enchantait pas vraiment.

¤ Mais, c'est peut-être la sortie de cet horrible endroit aussi... Allons, courage Nish ! Le calvaire touche sûrement à sa fin ! ¤

Il accorda un dernier regard au symbole. Il n'avait rien de spécial, hormis peut-être le fait d'avoir été placé là. Une telle marque n'était sûrement pas laissée dans un tel endroit sans un but ultérieur. Mieux même, personne ne s'amuserait à graver quelque chose pour se passer le temps dans un égoût ! Tout du moins, personne de sensé.

- Bien... Quand faut y aller... Murmura-t-il pour lui-même en approchant du boyau, reprenant les paroles de Néféris.

¤ Bizarre comme mon envie d'être ailleurs se fait forte soudain. ¤

De son mieux, il grimpa à l'intérieur et s'avança. Soudain, il étouffa un léger hoquet de surprise. De l'eau, beaucoup d'eau, une énorme masse d'eau. Une salle inondée et aucune trace de Néféris ou de Rosimar. Le Hin haussa les sourcils. Il y avait moyen de passer. Il soupira. L'eau et lui n'avait jamais fait bon ménage, hormis pour une toilette ou un bon bain bien chaud. La natation était un sport épuisant, comme tous les sports en réalité. Nish se prit à rêver d'avoir un objet magique facilitant les déplacements. Il revint rapidement à la réalité, se souvenant qu'il n'était pas seul dans cette affaire.

¤ Dans quel état je vais être moi ?! ¤

A gestes lents, il vérifia que son sac était bien fermé, que rien ne risquait de partir en vadrouille et, enfin, il resserra un peu ses vêtements. Il inspira, frissonna, expira, rit nerveusement et recommença. Il était prêt, enfin. Il adressa une prière à Brandobaris ainsi qu'à Tymora puis, enfin, il se décida à plonger. La situation n'était guère agréable, simple ou commode pour Nish mais il fit de son mieux pour éviter de faire trop honte à son peuple. Il se débattit un peu puis, distinguant le passage immergé, il fit de son mieux pour le passer avant de se retrouver dans une situation dangereuse. Rapidement, il sentit que ses poumons l'échauffaient petit à petit. Il fit un effort de volonté pour ne pas céder à la panique, accéléra le mouvement et, enfin, laissa le passage derrière lui, remontant aussi vite que ses bras et ses jambes le lui permettaient.

¤ De... l'air... vite !!! ¤

La surface, Nish n'arrivait pas à la distinguer. Il crut qu'il avait rêvé, qu'il était encore sous le passage mais, enfin, la libération arriva. L'Halfelin creva la surface et aspira avidement l'air. Il lui fallut un moment pour se remettre et se rendit alors compte que l'endroit était sombre, très sombre. Il plissa les yeux, essayant de distinguer ce qu'il pouvait y avoir dans la pièce. Surtout, il chercha ses compagnons. Il lui sembla les voir et un immense soulagement se fit sentir, lui otant un poids. Il soupira et s'approcha du bord. Il avait besoin d'un peu de temps pour récupérer avant de se hisser hors de l'eau.

¤ Je me demande bien où nous sommes exactement là... Sûrement pas loin de là où nous devons aller mais, baste ! nous sommes trempés. Je crains que ça ne nous aide guère pour rester discrets... ¤

Nouvelle inspiration et, péniblement, le Hin fit de son mieux pour s'extirper de l'eau et se mettre à l'écart pour ne gêner personne. Il prit le temps alors d'examiner un peu plus calmement les lieux, plus pour s'occuper que dans l'espoir d'y découvrir quelque chose. Après tout, il y faisait si sombre...

Qu'est ce qu'il fallait pas faire franchement... Après avoir pataugé dans une eau croupie et jonchée d'immondices, voilà qu'il faisait trempette... Enfin, si cela lui permettait de quitter la puanteur des égouts, ce n'était pas si mal... Alors qu'il nageait, le symbole du cercle tournoyait dans son esprit. Quel était réellement le but de leur mission au final? Juste un test?

Il revint à la réalité alors que son périple aquatique touchait à sa fin. Il n'était pas spécialement ravi d'évoluer ainsi sous l'eau, aussi nageait-il le plus vite possible sans toutefois s'épuiser trop vite. Il préférait ne pas penser à ce qui se passerait s'il était trop lent. Mourir noyé. Ce serait vraiment trop bête.

Finalement, le génasi vit la fin de ce calvaire et perça l'eau le plus doucement possible, malgré l'envie pressante d'oxygéner ses poumons. Après tout comment savoir si quelqu'un ne les attendait pas à la sortie? Sa tête sortit donc de l'eau dans un faible clapotis et ses yeux perçants se mirent à fouiller l'obscurité. Apparemment, satisfait, il nagea jusqu'au rebord et s'extirpa de l'eau d'un seul mouvement souple.

L'odeur de propre qui régnait était troublante après la puanteur fétide des égouts. Se pouvait-il qu'ils aient aterris dans une salle d'eau d'un quelconque sous-sol? Accroupi, le génasi vérifia son paquetage et surtout son état. C'est alors que le halfelin fit son apparition. Bruyante apparition au demeurant. Le halfelin ne semblait pas avoir la capacité pulmonaire du génasi.

Après un moment de récupération, il se hissa sur le rebord et observa lui aussi la pièce. Mais ce n'était pas chose aisée avec cette obscurité. Néféris pensa qu'il serait plus que bienvenue que Zarathoustra les rejoigne avec son baton éclairant. Sa vue ne lui étant guère utile, il se concentra sur son ouie, guettant le moindre bruit anormal. Sa main était posée sur le pommeau de son épée...

MD

Comme en réponse au souhait du Génasi, des remous troublèrent la surface de l’eau qui devenait de plus en plus luminescente. De longues secondes durant. Comme si ce que les autres avaient considéré comme une épreuve difficile n’était qu’une formalité pour l’ensorceleur qui finit par apparaître un sourire aux lèvres.

- Excusez-moi pour la durée de cette traversée, un reflet doré attirait mon regard … ce n’était qu’un bouton. – dit-il en leur tendant un bouton circulaire doré représentant un visage féminin de profil aux longs cheveux. "Sans avoir la prétention d’être connaisseur, il me semble qu’il s’agit là d’un bien riche bouton."
Sans s’appesantir sur la question, il suivit aussitôt l’exemple de ses compagnons en examinant la pièce dans laquelle ils venaient de s’introduire.

Le passage sous eau qu’ils avaient emprunté apparaissait de ce côté comme un baquet d’une soixantaine de centimètres de profondeur pour un peu plus de deux mètres de large. A l’opposé, face à eux, une sorte d’abreuvoir au fond duquel coulait de l’eau en permanence, portait encore des traces d’une mousse blanchâtre, savonneuse, et agréablement odorante. Sur l’extrême gauche, six marches, suivies d’un petit palier mènent à la porte dont ils pouvaient déjà voir le contour grâce à la clarté régnant dans la pièce voisine. A côté de la porte est accroché une barre métallique surmontée d’une sphère de cristal grosse comme un poing.

Mode Alexan On.
Si vous trouvez ça un peu trop « actuel » l’eau courante, sachez que les Crètois, en 2700 ACN, maîtrisaient déjà suffisamment les systèmes d’égouttage que pour alimenter les plus riches habitations en eau courante.
Mode Alexan Off

Finalement, sur les murs de chaque côté, devant des étagères pleines de tissus, vêtements et autres draps, trônaient des établis de bois sous lequel se trouvaient quelques seaux vides.

Aucun autre son que le cliquetis de l’eau s’écoulant de leurs vêtements et le ruissellement dans l’abreuvoir ne troublait leurs recherches.

L'Halfelin avait salué l'arrivée de l'ensorceleur d'un hochement de tête et d'un furtif sourire. L'équipe était complète maintenant, ils allaient pouvoir continuer. L'examen rapide de la pièce ainsi que l'indice trouvé par Zarathoustra sous la forme d'un bouton firent songer à Nish qu'ils avaient dû arriver dans une sorte de buanderie. L'objet doré, lui, indiquait qu'ils étaient sûrement là où ils devaient être.

¤ Une bonne chose, nous sommes sur la bonne voie... Et en plus, cette eau, ce savon... Je suis sûr que ça atténuera l'odeur des égoûts. Enfin, je l'espère ! ¤

Le Barde ne s'y connaissait guère en lessive mais il se doutait que le petit groupe aurait tout intérêt à filer de là avant que quelqu'un n'arrive. Après tout, avec les cuisines, ces endroits étaient souvent les plus fréquentés par des employés de maison. Il était convaincu que les lavandières seraient sûrement d'adorables créatures mais il n'avait pas vraiment envie de le vérifier. Dans un murmure, il fit alors, en regardant chacun de ses compagnons.

- Je ne suis pas sûr que cet endroit soit le plus approprié pour réfléchir à la suite des évènements. Mince sourire crispé. Les vêtements humides, ce n'était pas le mieux comme habillement. "Je suggère que nous jetions un oeil ailleurs, pour un endroit plus sûr... Qu'en dites-vous ?"

Doucement, en essayant de faire le moins de bruit possible, le Hin entreprit de tordre un peu ses vêtements pour en extirper le plus d'eau possible. Il n'avait pas envie de laisser trop de traces ou de faire du bruit. Une fois celà fait, il se dirigea à pas de loup vers la porte et tendit l'oreille pour être sûr qu'il n'y avait personne risquant de débarquer à l'improviste.

-Rien à foutre des boutons dorés ! À partir de maintenant, on s’la ferme si on à rien d’bon à dire ! Laissa savoir le ‘doux’ Rosimar, d’un ton bien hargneux comme à l’habitude, mais cette fois-ci avec un peu moins de force dû à leurs situation précaire…Après cela, il fit un pas par en avant tout en s’assurant que tout était toujours à sa place, suite à cette petite baignade ! ¤Voilà tout un inventaire en tissu ! Y’à ptête ben que’que chose de valeur p’remplacer mon poignard perdu dans c’t’enclos d’merde !¤

-Ouvrez l’œil pour un coffret et n’faites pas de bruit. Tout ira bien si on m’laisse faire mon boulot en paix… Il s’approcha le plus silencieusement possible de la porte, pour s’arrêter droit devant, un genou au sol. D’une de ses nombreuses poches de pantalons, il sortit un petit pot duquel il alla chercher bien creux du bout du doigt l’onguent que lui avais refiler ‘Sans-nom’. Il s’en étala bien généreusement sur la nuque, et massa le tout bien calmement tout en scrutant la porte qui lui faisait alors face ainsi qu’à ce qui était accroché à côté…

¤ Ça d’vrait faire l’affaire ce remède de grand-mère ! Allons dont, passons aux choses sérieuses… ¤ Il tendis d’abord l’oreille bien près de la porte, écoutant attentivement s’il ne pourrais pas distinguer quoi que ce soit, puis s’interrogea à nouveau à cette barre métallique et puis à c’truc en cristal.

Après avoir observé les pièce, le génasi en vint à la même conclusion que ses compagnons : ils étaient dans un lavoir. Il ne savait pas trop quelle heure il pouvait bien être, mais nul doute qu'à rester trop longtemps ici, ils risquaient de se faire découvrir par quelques lavandières. Le halfelin fit d'ailleurs écho à ses pensées.

Zarathoustra se fit rembarrer par Rosimar, comme d'habitude. Néféris se demandait s'il arrivait à l'humain d'être aimable. Lui-même n'était pas un modèle en la matière mais quand même. Il n'aboyait pas à tout bout de champ sur les autres. Et cette attitude commencait vraiment à lui taper sur le système. Surtout que le bouton indiquait quelque chose : ils étaient chez quelqu'un de riche. Sûrement celui qu'ils cherchaient.

Il leva les yeux au ciel et décida de vérifier son paquetage et d'éponger un peu ses vêtements. Sans un bruit, il retira ses bottes, vida l'eau qui s'y était engouffré et se chaussa à nouveau. Quelle plaie cette eau! Et quelle sensation désagréable!

Le génasi rejoignit Rosimar et observa à son tour la sphère de cristal. Quelle pouvait bien être son utilité? Il jeta un coup d'oeil à Zarathoustra avant de lui souffler :

- "Vous n'auriez pas une idée de ce que peut être ce truc par hasard?"

Pour ce qu'il en savait, ce pouvait très bien être un truc de sorcier. Et l'arcaniste serait alors le plus à même de les renseigner.

MD

L’ensorceleur fouillait lui aussi la salle du regard, un large sourire ornant son visage trempé, il s’exprima à voix basse pour ne pas porter d’affront au vétéran qui leur avait intimé la plus grande discrétion : - "Voilà de quoi se mettre au sec et quitter cette puanteur qui ne servirait pas une approche discrète. Il serait regrettable d’être décelé pour une odeur de détritus n’est-ce pas ?"

Plongeant les deux bras dans un tas de tissus de l’étagère de gauche, il étendit sur l’établi un remarquable éventail de vêtements divers tant en tailles qu’en valeurs. Certaines chemises et autres tissus brodés devaient valoir leur pesant d’or …
- Ce marchand est un coquet qui ne doit supporter de porter les mêmes chausses deux jours de suite, ces vêtements ne sont pas salles !
Il se saisit d’une des tuniques de lin blanc et d’un pantalon de toile sobre.
Otant sa robe qui n’avait plus rien de ce blanc qui rayonnait dans l’auberge du Sabre quelques temps au par avant, il les enfila sans se soucier de l’avis sur la question que pourraient exposer ses compagnons. Il se saisit encore d’une riche chemise qui rejoint ses affaires et emballa le tout dans un drap qui semblait aussi propre que les vêtements qu’il venait de subtiliser.

Une faible odeur mentholée auréolait Rosimar devant la simple porte de bois. Il sentait déjà ses poumons s’ouvrir et le sifflement de ses bronches s’atténuer. Sa toux le laisserait tranquille, pour un moment du moins. Ni Nish ni lui n’entendait quoi que ce soit, personne ne semblait roder dans les parages.
Zarathoustra brava une fois de plus l’interdit du roublard, soufflant en retour à Néféris : - "Vous vous souvenez de la lumière ? Cet objet rayonne encore de son sort d’invocation, c’est une version améliorée de mon bâton. Un bel objet pour qui sait l’utiliser. Que penses-tu de mon déguisement ? N’ais-je pas l’air d’un domestique ?"

Jet de déguisement de Zarathoustra 13(dé)+8 = 21

Celui-ci était absolument remarquable. Même la posture de l’ensorceleur était parfaite. Il était devenu un domestique rapportant un gros tas de linge propre au Maître de maison.

atisfait de l’effet qu’avait son deguisement sur les traits de ses compagnons, l’aquafondien poursuivit son imitation, tentant de detendre l’atmosphere que Rosimar s’attachait a rendre oppressante. Zarathoustra ne comptait pas le moins du monde affronter l’ancetre, et ce pour bien des raisons que lui dictaient la raison, l’intelligence et l’evidence, mais il ne supportait pas que l’on puisse ainsi tenter d’imposer sa volonte. Il respectait les hommes degageant une certaine aura, mais pas ceux qui, animes par des complexes ou leur ego, se declaraient dictateur, prince ou tout simplement chef.

L’instant contrastait nettement avec cet infini que l’ensorceleur vecut en dehors du monde, lorsqu’il se trouvait sous l’eau. Il etait revenu sur Toril et s’attacherait desormais a resoudre leur epineuse affaire : trouver ce coffre. Il avait pour l’instant dans l’idee d’ouvrir la voix a ces compagnons grace a son habile deguisement. Comment demander a un halfelin, un genasi ou un vieillard grincheux d’ainsi jouer le role d’un subalterne humain ? Impossible. C’etait a lui de jouer. A cette pensee le visage de Zarathoustra s’anima du sourire tranquille de celui qui pense avoir donne un sens a sa vie.

« On va faire comme Rosi allait le proposer. Il va faire son numero, je le denonce aupres des autres domestiques et vous vous frayez un chemin jusqu’au coffret pendant qu’il tente de s’enfuir… Bon, bon, maintenant que j’ai votre attention voila mon idee : changez vous pour l’odeur et l’humidite, puis vous me suivrez par palier. Je prendrai les devants arme de mon linge et vous ferai signe lorsque la voie sera libre. Je penche pour tenter de trouver le coffret dans la chambre du marchand si on lui accorde une telle importance, d’où mon envie de savoir comment y acceder rapidement. Dissimulons nos vetements par ici, nous reprendrons surement ce chemin lorsque nous aurons obtenu l’objet de notre escapade. Autre point important : ne se battre qu’en absolue necessite. Des objections ? idees ? envies ? besoins ? »

Zarathoustra lorgna du coin de l’œil cette sphere lumineuse sur laquelle Neferis s’interrogeait, et il decida qu’il s’en saisirait surement lorsqu’ils quitteraient cet endroit. Ca n’avait aucun sens d’en prendre possession dans l’instant.

Néféris eut un léger mouvement de surprise quand il vit le déguisement de Zarathoustra. Ah ça... C'était bluffant. Il était tout simplement méconnaissable. Décidément l'arcaniste avait plus d'un tour dans son sac et remontait d'heure en heure et d'action en action dans l'estime du génasi. Il reconnut qu'il l'avait méjugé : il s'avérait un bon compagnon de route et d'aventure, rusé et agréable.

C'est alors qu'il proposa son plan et ses premiers mots arrachèrent un sourire au génasi. Sa façon d'asticoter ainsi Rosimar était fort divertissante, il fallait bien le reconnaître. Néféris prit la parole :

- "Ce plan en vaut un autre. De toute façon, je passerais moi-même difficilement pour un serviteur."

Voilà qu'il faisait de l'esprit lui aussi. L'humour et la bonne humeur de l'ensorceleur étaient contagieuses. Il haussa les épaules et se mit en quête de quelconques vêtements adéquats. Il n'avait pas besoin de fanfreluches et opta pour des vêtements simples, de bonne facture, sans ornements et sobres. Les couleurs étaient sombres.

Peu importe ce qu'en dirait Rosimar, qu'il soit d'accord ou non. L'idée de changer de vêtements, pour tous les avantages qu'avaient cité l'ensorceleur, était excellente et Néféris l'adopta. Une fois changé, il cacha ses possessions dans un coin. Machinalement, il posa la main sur le pommeau de son cimeterre et attendit, l'air décontracté, mais toujours vigilant.