۝ Une longue traversée ۝, Quête du Cercle...

e gnome parlait trop vite pour qu’elle comprenne parfaitement chaque mot de son discours, mais elle en saisi suffisamment le sens que pour comprendre qu’il parlait du voyage et qu’il comptait en faire partie. Elle comprenait également qu’il avait froissé son interlocuteur et bien que la raison lui était totalement obscure, elle ressentait parfaitement la tension qui montait entre les candidats. La jeune elfe ne savait pas trop s’il s’agissaient de rivaux potentiels ou de futurs compagnons de route. A vrai dire, cela lui importait peu, tant tout sentiment d’ambition était absent de son être.

- Vous savez ou Valbalafre est ? demanda elle en se glissant entre l’homme au complet rouge et le gnome. "C’est chaud là bas ? Parce que ici, il fait beaucoup froid ! J’aime pas le pluie."

Elle prononça ces dernières paroles en esquissant un sourire radieux. Un parfum d’aventure s’était levé, elle croyait pouvoir en sentir les effluves. Elle savait qu’il fallait qu’elle parte avec le convoi. Peu lui importait la tache qu’on lui assignerait du moment qu’elle pouvait courir et sentir la douceur du vent sur sa peau. Et surtout, surtout, découvrir de nouveaux paysages. Elle avait remarqué alors qu’elle parcourait avec Cis une région montagneuse, peu après qu’ils ait quitté leur région natale faite d’arbres et de verdure, que chaque montagne était une surprise, un cadeau que l’on déballe. Tandis qu’on en gravit la côte, un seul désir se fait sentir : découvrir ce qui se cache derrière, de l’autre côté. Les routes étaient semblables à la montagne, elles dissimulent dans les recoins de leurs méandres de nouvelles forêts à traverser, de nouveaux villages à découvrir.

- Je m’appelle Elloa, ajouta simplement, tendant sa main pour serrer celles des candidats comme elle l’avait souvent vu faire dans la région.

ssis à côté d'Elloa Cis n'avait toujours rien dit. Il se demandait comment Elloa pouvait être autant exitée pour une mission d'escorte de caravane.
¤Mais qui lui arrive t-il ? Escorter une caravane n'est pas ce que j'appellerai une entreprise d'une envergure extravagante. Avant de se mettre dans de tels états, il faudrait déjà savoir pour qu’elles raisons cette caravane part, connaître son contenu, le mérite et le gain à faire l’expédition. Encore que le gain, je m'en fiche, il faut que je m'en aille d'ici, il n'y a que des fous, et marcher serrait trop long et périlleux à deux.¤

La fumée et le bruit étaient sur le point de le rendre fou. Le Bois de Chondal était tellement plus agréable à vivre que ces lieux ou les humains en particulier aiment à se rencontrer pour se polluer la santé.

Décidé, il se leva et avança jusqu’au comptoir en bois, humide des traces d’alcool qui s’étaient répandues en tombant des verres de quelques habitués de la bouteille. Cis se pencha un peu afin que sa voix porte vers le tenancier :
- Bonjour l’ami, je sais que je ne parle pas très bien votre langage, mais pourriez vous me dire si quelque part je peux trouver de quoi voyager ? J’ai hâte de retourner vers l’est, on m’a dit qu’en m’adressant à vous je trouverai peut-être de quoi voyager ! De toute manière, il faut que je sorte de ce brouhaha, si vous aviez une chambrée à me donner, je la prendrai volontier. »

Voyant la jeune elfe approcher et parler aussi innocement, Daran se calma et esquissa un sourire chaleureux. Il lui prit délicatement la main qu’elle tendait et y déposa un baiser de façon élégante, songeant dans le même temps qu’étant une elfe sauvage elle risquait de réagir violement, mais peu importe il courrait le risque.

- Je suis Daran Delmyr, ravi de vous rencontrer. Valbalafre est au nord de la Sembie, c’est donc plus chaud qu’ici, de souvenir la mer des étoiles déchues est plutôt chaude, donc je pense que le climat est doux. C’est non loin de Cormanthor je crois que des elfes y vivent vous connaissez peut être. J’espère que nous aurons l’occasion d’y voyager ensemble, il est toujours agréable d’avoir une ensorcelleuse à ses côtés. J’ai beaucoup aimé votre petite brise d’ailleurs Daran souria largement. Ah et voici monsieur Dobun qui semble lui aussi intéressé pour accompagner la caravane, il fait des inventions et des recherches.

Daran montra alors le gnome avec un sourire convainquant.

obun salua l’elfe, puis lui serra la main.
-Bonne rencontre !

Dobun souriait, il savait maintenant où se rendait la caravane : Valbalafre. Curieuse destination, c’est une très grande distance qui sépare Valbalafre de Luskan. De toute évidence le parcours sera onéreux pour le propriétaire. Le voyage n’en devenait que plus passionnant. En effet, cette caravane allait donc devoir passer par beaucoup de pays. Bon certes il y aurais le problème des brigands. Nul doute que le contenu de la caravane, s’il va si loin, est précieux. Les bandits auront sûrement fait le même calcul, s’ils se sont renseignés.

Cela posait donc à Dobun un sérieux problème. Etant donné les risques encouru par la caravane l’aubergiste cherchait sûrement des guerriers, voir des mages. Et comme l’avait fait remarquer Daran ce n’est pas avec de simple connaissance en mécannique qu’il se ferait embaucher.

-Oui mais pas seulement, vous oublié que je suis gnome, et que mon peuple est répartit un peu partout en Toril, de ce fait on forme une communauté très soudée. Mais il est vrais que mon peuple est mal connu, nous somme plutôt discret nous aussi. C’est comme mon métier, c’est vachement utile la mécanique, mais c’est mal connu. Tu n’imagine même pas tout ce que la mécanique peu permettre. Mais bon il est vrais que sur ce point tu est un profane, l’ignorance t’excuse. De toute manière comme le dit le proverbe « on a toujours besoins de plus petit que soit » et comme je suis le plus petit du coin, ben il y a des chances pour que l’on fassent route ensemble. Alors comme ça tu sait te faire discret ? C’est bien. Mais bon c’est pas toujours utile, il faut aussi parfois savoir se faire remarquer, mais bon tu doit le savoir. dit-il en regardant l’armure de l’humain. Décidément celui-ci était un simple prétentieux, étalant ses savoir et déclarant ouvertement sa discrétion. Pas de grand intérêt en plus pas sympathique, mais tout de même un point intéressant sur lui, visiblement il aime les belles femmes. Il se tourna alors vers l’elfe

-Oui Valbalafre est effectivement en Sembie, c’est sacrément loin. Mais ce n’est pas insurmontable. Oh ! Et puis vous avez de superbe coquillages dans vos cheveux, vous aimez la mer non ? Il paraît que la mer des étoiles déchues est sublime. En plus c’est une mer intérieure le climat est donc un peu plus sec qu’au bord des océans . Il doit donc nettement moins pleuvoir que par ici, sans pour autant que ce ne soit la sécheresse. Vous venez aussi pour le voyage ?

Tout en parlant, le gnome écouta, comme si de rien n’était, l’autre elfe discuter avec le Tavernier. Décidément la plupart des prétendants laissait suffisamment d’indices sur eux même pour que l’on puisse les cerner rapidement. A moins bien sur que l’elfe ne soit pas si bête qu’elle ne le montre, il faudra la surveiller un peu celle là, juste au cas où.

Quelque peu déconcertée par le geste de Daran, Elloa retira doucement sa main et la cacha instinctivement derrière son dos. Elle posait à présent sur le jeune homme un regard farouche ou l'on pouvait percevoir une lueur d'incertitude. Néamoins, elle le trouva fort gentil de lui avoir répondu, et se trouva d'autant plus emballée lorsqu'elle eut la certitude - car malgré ses mésaventures, elle n'avait pas encore le reflexe de se méfier et de ne croire que ce qu'elle voyait- de trouver a son arrivée un climat plus clément que celui qu'elle avait subi ces derniers temps.
Son désir de partir ne s'en fit que plus vivace, et lorsque Cis eut demandé au tavernier s'il connaissait un moyen de voyager, elle ne put que s'écrier gaiement :

[Bois de Chondal]- Mais oui Cis! N'as tu pas entendu ? Le convoie va à Valbalafre, c'est une région chaude à l'est! c'est l'occasion de poursuivre notre route, et surement en meilleure companie que la dernière fois ! ajouta l'elfe en présentant Daran et Dobun.

Elloa était à présent de la meilleur humeur qu'il soit et le prouva par un large sourire dont seule elle avait le secret. Elle se retourna vers le gnome et poursuivit la conversation en lui demandant de plus amples informations sur la Mer des Etoiles.

Malig émerga à demi-comateux de son sommeil éthylique et tenta de rassembler ses idées en se relevant de son tonneau en inspirant un grand coup…
¤Mauvaise idée…¤ fût la pensée fulgurante qui le traversa quand l’air vicié lui déchira les poumons.
Expectorant bruyamment, il se mit a balayer la salle du regard et posa machinalement sa main sur sa bourse.

Apparement certaines choses avaient changé depuis son arrivée, quelques heures plus tôt. Et dire qu’hier encore dans un royaume civilisé, chez lui au Calimshan…
Mais ses souvenirs n’obscurcirent pas longtemps son horizon car il y avait de plus en plus de mal à s’entendre penser, un groupe composé indifféremment d’humains de basse caste, d’elfes et d’un gnome semblait s’être formé et discutait bruyamment… Enfin plus bruyamment que le reste de l’auberge…
¤Mais ne parlent-ils pas d’un travail potentiel ?¤

Et comme un homme du désert à qui le Vieux avait appris les vertus de la patience, Malig se commanda une autre bière, écoutant d’une oreille attentive les différents orateurs du groupe.

MD



La fumée commençait à faire un sacré nuage dans la salle du « Sabre d'Abordage », mais cela ne semblait pas gêner les occupants, car plus l'heure tournait et plus de monde rentrait...A croire qu'ils étaient tous attirés par la fumée et l'odeur du rhum mêlé au tabac grillé...

Un petit groupe venait de s'attabler autour du comptoir d'Arumn, et déjà les discussions fusaient en tout sens. Un regard amusé sur la scène, l'aubergiste toussota tout en se raclant la gorge, comme pour dire qu'il était là, et prit parole.

- Bon, bon, je n'ai que faire de vos salades, on m'a demandé d'embaucher alors j'embauche. Cela dit au passage, vous m'amusez tous autant que vous êtes. J'sens qu’ils n’vont pas s'ennuyer du voyage avec des énergumènes comme vous...

Un immense sourire sur son visage dur, il fronça les yeux, et ses rides ressortirent plus qu'à l'habitude. Il fit un signe à l'une des serveuses qui arriva en courant vers lui, essayant de se frayer un petit passage parmi les clients de l'Auberge. Il lui chuchota quelques mots à l'oreille, et la jeune femme partit servir les derniers marins qui hurlaient pour être servi.

Arumn regarda le groupe, resta quelques instants à les dévisager, et il leur fit signe de se diriger vers une petite salle. Les aventuriers le suivirent sans dire un mot, et entrèrent chacun leur tour dans la pièce. C'était une simple pièce, avec en son centre une table pouvant accueillir cinq personnes, et six si elles se serraient tous. La salle était fermée par un simple rideau, d'où la fumée continuait de se propager.

Arumn vit les mercenaires le regardaient d'un mauvais oeil, c'est pourquoi il s'empressa de leur expliquer la situation.

- Bon, bon, voila qui est bien, faite comme chez vous, installez vous, on va vous ramener de quoi manger et boire, et quelques chaises en plus ne sera pas du luxe me direz vous. Un sourire biscornu sur les lèvres, il continua. En attendant, vous pouvez discuter entre vous rien ne vous empêche de faire plus ample connaissance avant de prendre la route, je reviendrai dans quelques minutes vous en dire plus, d'autres candidats risquent d'arriver.

Sur ces mots, il sortit rapidement, ne leur laissant aucune chance de rétorquer le moindre mot. Voila, les aventuriers étaient dans cette salle, livrer à eux même, et pour seul passe temps, discuter et se présenter, ou rester seul dans son coin sans dire un mot...

Malig réajusta sa chemise grise autrefois blanche afin de se rendre plus présentable. D’un geste qui se voulait théâtral il fit voler sa cape de laine par dessus son épaule. Puis sans un regard aux autres candidats au poste qui ne semblaient pas encore assimiler la situation, il ouvrit sa bouche pateuse mais néanmoins fonctionnelle.

- Hé bien ! Cet aubergiste aurait pu avoir plus de tact, il aurait pu mettre des rafraîchissements sur la table avant !  Se révolta-t-il et il continua. Ce n’est pas ainsi que l’on traite les êtres de sang noble dans les vraies civilisations.

Si Malig avait eu un jour de bonnes manières cela ne se voyait pas, et passant devant ses hypothétiques futurs compagnons il s’attabla.
- Alors messires et mademoiselle, veuilliez prendre place. Je suis sûr que votre compagnie équivaut au moins à une bière de seconde main. Puis prenant soudain un air sérieux. Dites moi, cette caravane jusqu’où mène-t-elle dans le Couchant ?

Puis avant que quiconque ne puisse répondre, il se donna une tape sur la tempe.
- J’allais oublier de me présenter, suis-je bête. Appelez moi, Malig de Portcalim, simple voyageur du Sud.

- Valbalafre. La caravane va à Valbalafre. Répondit Cis.
Il venait de parler aux étrangers pour la première fois. Il se réservait le droit de rester discret tant qu'il n'en saurait pas d'avantage sur tout ce qui pourrait se tramer en coulisse.
L'accueil plus que chaleureux du tavernier était louche. Un endroit pareil, aussi mal fréquenté où l'on vous amène dans une salle pour vous nourrir, c'est plutôt de mauvaise augure se dit-il.

Se mettant dans un coin de la salle afin d'avoir une vue d'ensemble, Cis ota son arc qu'il avait dans le dos et posa l'un des bout à terre, gardant sa main gauche sur l'autre extrémité.

- Si j'étais vous, je ne pas toucherai ce que le tavernier va amener pour le manger.

¤ S'ils ne sont pas idiots, il ferront de même ¤ " je n'ai pas la confiance en le tavernier. Après vous faisez comme vous voulez ".

Jamais Cis n'avait vu autant d'individus. Il était plus apeuré qu'autre chose mais ne voulait pas le montrer. Une faiblesse pouvait à tout instant le trahir et le discréditer pour la suite des évènements.
Levant les yeux juste au-dessus de lui, il aperçut une lucarne qui le surplombait et l'ouvrit afin de dégager un peu la fumée nauséabonde. Ses poumons s'emplirent d'une brise légère. L'air frais envahie aussitôt la pièce, mettant tout les voyageurs à l'aise. De cette manière, Cis avait déjà gagné un peu de confiance parmis les concurents.

Lorsque l’aubergiste leur demanda de le suivre, Daran lui emboita le pas tranquillement, les mains dans les poches d’un air détaché...et laissant quelques personnes devant et derrière lui, juste au cas où, après tout...c’est Luskan. Considérant la salle, il prit naturellement place dos au mur et face au rideux, juste au cas où, après tout...c’est Luskan. Lorsque le nobliau parla il eut envi de lui mettre une dérouillée, juste au cas où, après tout...c’est Luskan.
Daran s’étira tranquillement en soupirant, diable cette ville allait lui manquer c’était certain, et en observant les personnes présentes il avait un mauvais préssentiment. Entre le gnome inventeur, le nobliau prétentieux et l’elfe mâle associal, le voyage risquait d’être long. Restait peut être la jeune elfe...Elloa s’il se souvenait correctement, mais bon si sa conversation se limitait aux arbres, aux feuilles, et autres variétés de mousses ça n’allait guère être plus passionant. Enfin...peut être qu’il y avait des choses à apprendre de ces voyageurs, cela pourrait lui être utile à l’avenir qui sait...

« Même à Luskan c’est rare d’empoisoner ceux que l’on veut embaucher...et puis une taverne pleine est un gage d’une bière abordable et qui peut être supporter par a plupart des estomacs...Si c’est ma maison qui paye, autant profiter de l’hospitalité...Sinon je suis Daran Delmyr, j’espère que nous aurons l’occasion de voyager ensemble, les votres sont connus pour leur connaissance de la nature...ça nous sera surement utile . »

Daran accompagna ses paroles d’un sourire encourageant pour l’elfe qui semblait décidément bien nerveux dans cet endroit exigus remplis d’inconnus.