La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

Premier jour de la Première Chevauchée d'Eléasias, Anno : 1372
Lieu : A l'orée de la forêt, à l'Est de la piste
Temps : Brumeux (26°)
Moment : Soirée (20h50), l'heure du film

Groupe: Les Coureurs du Gué


Mjöllnir, Ank, Guzlik & Gerbo

Valis

Hum.. répliqua Valis, d’un air pensif. Apparemment tu me cites des exemples plutôt atypiques, la vie est faite d’exceptions, mais c’est souvent la majorité qui est représentée partout où nos pas nous mènent. Donc en règle générale, j’ai raison. Ensuite pourquoi pas le destin, et la chance, oui pourquoi pas.. mais c’est toujours selon les actes que l’on juge quelqu’un, alors contentons nous d’agir selon nos principes.. Mais allons, Gerbo a raison, nous allons commencer par réinstaurer l’honneur et la fierté dans le cœur de ces Valiens, nous allons couper les fruits pourris qui empêchent l’arbre de s’embellir.. Et, vous pouvez penser que j’en fais une affaire personnelle.. Et.. C’est le cas. Après tout je suis né ici il y a un bout de temps. Voir son foyer ainsi en proie au malin me remplit d’une amertume sans fin. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Valis fronça les sourcils et reprit son repas doucement. Son esprit était aussi embrumé que le sol, dont il ne prêtait pour l’instant nulle attention.

Guzlik observe le sol : Connaissances (Nature) : 20(d20)+7= 27 >< DD ??
Guzlik identifie la brume, aidé de Gerbo : Connaissances (Mystères) : 14(d20)+7+2(aide)= 23 >< DD ??

Le Pixie, une main au menton essaya de répondre à la question du nain. Son inspection était minutieuse et pourtant quelque chose le troublait.

- Hé ben.. Je sais pas, comment dire ça, on a regardé avec Gerbo, et je crois qu’on est d’accord pour dire que ce phénomène n’est pas naturel d’un point de vue, heu, création ? J’veux dire que c’est pas la nature elle-même qui a provoqué ça. Ensuite je dois dire que la brume en elle-même a une consistance tout à fait naturelle quoi, simplement, ou plutôt complèxement ? ca se dit ça ? Enfin j’veux dire que c’est comme si cette brume s’était trompée d’endroit.. voilà.

Le Pixie haussa les épaules et continua à manger en souriant. La brume ne l’effrayait pas plus que ça, et comme Guzlik était une créature sylvestre, cela rassura quelque peu tout le monde.
Valis sembla remarquer enfin cette brume étrange alors qu’il posait son souper.

Valis

- Etrange en effet.. Etrange. J’ai presque envie de dire « comme par hasard » et aussi « Tiens, ça sent le mort vivant ». Et aussi « Tiens, dommage, on n’a pas de prêtre.. » Même si j’ai certaines aptitudes je dois dire.. Valis toussota un instant pour attirer l’attention de tout le monde. Ecoutez, j’ai quelque chose à vous proposer, par rapport au Gué, et aussi à l’histoire de Guzlik. En échange de votre aide pour m’aider à purifier mon village natal, pourquoi ne pas rester ensemble par la suite ? Nous visiterons ainsi chacune de vos contrées natales, nous irons dans votre foyer ancestral, ou dans un lieu qui vous semble important. Lorsque je serais dégagé de mon obligation, je vous aiderai dans votre quête personnelle, comme par exemple toi Guzlik, à retrouver ton Tumulus.. Revoir son foyer natal ou d’adoption a quelque chose de.. magique, cela pourrait être une bonne chose non ? -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Lieu : L'auberge du "Cerf Blanc" à Ashaba

Silupin Tatipiou
Le hin était assis sur un tabouret adapté, devant le comptoir. Il savourait un repas chaud et avait encore, il devait l’avouer, la tête dans le brouillard.
Et en parlant de brouillard, il y en avait en masse dans cette région !
Après une très longue fête pour ce jour spéciale qu’est la Longue Nuit, le hin s’était tellement saoulé pour raconter toutes sortes d’histoires qu’il ne s’était réveiller il y avait à peine quelques heures. Il avait décidé de reprendre son chemin ce jour-ci, mais il prit la décision d’attendre que ce brouillard nocturne se tasse et laisse la place au soleil du lendemain. Un jour de plus, cela n’était après tout rien.
Holfast l’aubergiste, un grand gaillard très costaud avait offert la nuit au hin, pour le remercier d’avoir animé son établissement durant des heures. L’Humain appréciait ce genre de personnages qu’étaient les troubadours.
Tous les deux eurent une petite discussion sur la pluie et le beau temps, comme deux vieux amis.

Au cours de la soirée, pendant que Silupin finissait tranquillement son repas qui tardait à remplir son petit estomac, un personnage à l’air louche pénétra à l’intérieur et s’assit au bar, sans rien commander. Un bon quart d’heure plus tard, un autre homme du même acabit le rejoignit et vint rejoindre son compère. Tous deux étaient assez proches du hin, en qui ils ne prêtaient aucune attention.

Silupin écoute malgré lui la conversation : Perception Auditive : 10(d20)+5= 15 >< DD 13 – Réussite
Holfast écoute volontairement la discussion : Perception Auditive : 14(d20)+14= 28 >< DD 15 – Réussite

- Cette saloprie de brume me fait froid dans le dos quand j’y pense fit le second compère à voix basse
- T’as raison, sachant ce que c’est moi je vais pas en dormir, j’ai plus envie de rester dans la région fit le premier.
- Ouais, je vais faire mon rapport demain matin et demander une affectation juste après, adieu Ashaba, pour ce qu’il en restera..
- C’est vrai, mais en tous les cas ils se sont plutôt bien débrouillés pour mettre ça en place, fallait y penser, mais si vite, c’est incroyable..

Le premier compère releva la tête et regarda autour de lui, d’un air méfiant.
- Bon mon pote, on se reverra sûrement pas avant un bout d’temps, alors que son Poing soit avec toi ! Fit le premier en se levant et en se dirigeant vers la sortie.
- C’est ça, salut. Hep aubergiste, une bière et une chambre pour la nuit tu veux ?
- Oui ? Ha, tout de suite étranger, ça vous fera une pièce d’or et cinq d’argent.

Le drôle de gaillard paya deux pièces d’or sans reprendre sa monnaie, englouti sa bière et prit la clef de sa chambre pour aller dormir..
Holfast se gratta la barbiche tout en regardant Silupin, qui lui aussi avait tout entendu.
- J’aime pas ça petit, c’te brume est déjà assez bizarre à cette heure là, mais vu la façon dont ils en parlaient, ça n’annonce rien de bon.. Dis-moi, j’te paye ta chambre pour la nuit plus vingt pièces d’or pour suivre ce gars là haut demain matin. Dix maintenant, dix une fois que t’en auras appris un peu plus si c’est concluant ? Qu’est ce que t’en dis ?

Silupin ne se souvenait pas d'avoir autant abusé de boissons alcoolisées. Il est vrai que dans l'ambiance si sympathique de cette auberge, il s'était laissé aller. Lui d'ordinaire plutôt taciturne, surtout depuis qu'il cheminait seul sur les routes de Faerûne, avait éprouvé une joie inhabituelle. Et cet état euphorique lui avait permis de raconter de nombreuses histoires très appréciées par son public. Il s'était ainsi retrouvé en ces lieux, la vedette de la Longue Nuit, événement si populaire dans la région.

Mais après quelques heures d'un sommeil lourds, plus aucune joie ne l'habitait, et les restes d'alcool paralysaient en partie son cerveau peu habitué à un tel traitement. Pour comble, une brouillard à couper au couteau sévissait dehors. Peu enclin à marcher dans cette purée de pois, l'halfelin n'avait pu se résoudre à quitter la salle de l'auberge. Heureusement, satisfait sa prestation de la veille, Holfast l'aubergiste lui offrait la nuit et un bon repas.

Le barde s'était empressé d'accepter avec un large sourire. L'estomac plein de bonnes choses ne pouvait que lui faire du bien, et chasser les relents d'alcool. Une fois les plats servis, Holfast était resté auprès de lui, et c'est sur un ton cordial qu'ils s'étaient entretenus de sujets anodins.

¤ Heureusement qu'il ne me demande pas de réfléchir vraiment. Car je pense que mon cerveau ferait un blocage. ¤

C'est au cours de cette conversation amicale qu'un homme inquiétant était venu s'installer au comptoir sans rien commander. Cette attitude étrange attira l'attention de Silupin, tout comme l'entrée d'un second personnage du même acabit. C'est ainsi que le barde ne put s'empêcher de tendre l'oreille, tout comme l'aubergiste, et d'écouter sans en avoir l'air, la conversation étrange qui se déroula tout près de lui.

¤ Mais de quoi parlent-ils ? De la brume ? C'est vrai qu'elle paraît étrange. Mais qu'est-ce qu'ils pourraient bien avoir là dedans. Et qui sont-ils ? En tout cas, cela n'annonce rien de bon. Son Poing soit avec toi ? Curieuse formulation. Je ne l'ai jamais entendu. ¤

Le cours de ses pensées fut interrompu par la sortie du premier gaillard, et la demande du second apparemment déterminé à passer la nuit dans cet établissement.

A nouveau seuls, le barde n'exprima pas tout haut son sentiment de malaise, mais les paroles de Holfast prouvèrent qu'il se trouvait dans la même expectative. L'halfelin écouta la curieuse proposition. En premier lieu, il fut tenté de refuser. Il était un barde, pas un espion. Mais l'intéressante somme d'argent offerte le fit réfléchir. Et sa curiosité acheva de le persuader de donner son assentiment malgré l'angoisse qui lui nouait subitement l'estomac.

- Vous pouvez compter sur mon concours. J'accepte votre proposition. Remettez-moi les 10 pièces d'or, et je me rends de ce pas au premier étage. Où se situe la chambre de cet individu, et la mienne. Vous me donnez une chambre mitoyenne ? Sinon, je me trouverai dans l'impossibilité de le surveiller.

Silupin attendit les instructions de l'aubergiste, pressé de rejoindre sa chambre.

erbo déglutit avec peine. Il avait du mal à comprendre comment le Ménestrel pouvait ainsi parler avec détachement de ce qu'ils allaient faire après, alors qu'ils avaient une ville à sauver... et qu'il avait à l'instant évoqué des morts-vivants ! Un peu décontenancé, et énervé par son attitude, il répondit avec force :

- Mais nous ne demandons rien, nous avons proposé de vous aider sans rien attendre en échange ! Sauver le Gué est pour une motivation largement suffisante, je ne vois nul besoin que vous nous aidiez en échange. Parlons plutôt de ce qui nous attend tout de suite...

¤C'est vrai, quoi ! Pourquoi il veut visiter nos pays natals ? Cet homme est décidément bien étrange.¤

- Vous avez bien parlé de morts-vivants ? Un prêtre... Il y en a sans doute un à Ashaba ! Si nous voulons en savoir plus, il faudrait peut-être aller s'enquérir de l'avis d'un clerc, en effet... Enfin, je trouve que vous vous avancez beaucoup. Qu'est-ce qui voyus fait dire que c'est des morts-vivants... Vous avez déjà vu ce genre de brume ?

Inquiet, le gnome jetait des regards furtifs à droite et à gauche... Dans son esprit, des créatures décharnées et putréfiées sortaient déjà des ombres pour les encercler, poussant des râles glaçants... Les légendes et les histoires sur les revenants et autre créatures d'outre tombe allaient étaient courantes, et quand il était gamin, Gerbo les écoutait en frissonant. Il n'en avait jamais rencontré en personne, mais à vrai dire... il n'était pas pressé.

La proposition de Valis eut été amusante si Ank n'avait pas fuit sa région natale et par peur immense de se retrouver nez à nez avec ses anciens 'collègues' ne l'inclinait pas à y retourner, c'est avec un sourire gêné qu'il acquiesa à la demande de Valis. Il passa sa main derrière sa tête et soutenu Gerbo.

- Chaque chose en son temps après tout ! Ce serait avec joie de découvrir vos villages d'origines surtout le tien Gerbo ! J'ai toujours eu une vision enchanteresse d'un village gnome enfin bon...

Le moine se leva et sans pour autant rompre le cercle autour du feu se mit à scruter la brume. Les explications de la pixie étaient claires et il est vrai qu'envisager de la brume à cette heure et qui recouvre les alentours aussi rapidement paraissait étrange. La forêt prennait un tout autre aspect à y regarder de plus près, plus effrayant et moins hospitalier.

¤Nous ne sommes pas en bordure de mer pourtant. En tous cas je n'aurai pas envie d'aller m'aventurer à l'écart du feu.¤

- Je ne connais pas du tout la région, Valis toi qui est d'ici, ça arrive souvent en cette saison ? Sinon, si cela perdure cela risque de nous gêner pour demain, Guzlik pourrai ne pas y voir...

Le moine se tourna vers le pixie, il ne voulait pas le froisser par sa phrase et chercha une vague excuse

- Euh, sans vouloir te froisser bien sûr ! Le moine esquissa un petit sourire au pixie puis se mit à penser tout haut. "A votre avis cette brume se répand partout dans la forêt pas seulement autour de nous, hein ?"

Valis

- Non. De toute façon, si Guzlik ne pourra rien y voir, alors notre messager non plus, nous sommes toujours à égalité, si ce n'est que nous avons toujours un coup d'avance. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Le ton de la réponse de Valis à la question d’Ank sur la brume avait été plutôt sec et froid. Apparemment le chevalier venait de mal prendre la réaction de Gerbo, suivie de celle du moine juste après. La proposition de l’humain avait été d’une telle sincérité, d’une telle passion, que sa blessure s’en trouva plus grande encore, ainsi que sa colère..

Valis

- Pas la peine de s’emballer sur les morts vivants, ce n’était qu’une simple boutade. Et si vous n’avez pas envie que nous, ou que J’aille dans votre région natale, gnome, soit alors je n’irai pas. Ma vision des choses est celle-ci : Ce que nous allons affronter dans les temps proches à venir sera sûrement très éprouvant, ainsi que très risqué. Nous allons affronter une puissante faction et nous allons risquer plus que nos vies, nous risquons la damnation.. au-delà de notre mort, je le sens. Alors pour arriver à surmonter cette épreuve, je me fixe des objectifs plus ou moins lointains, des rêves que j’aimerais accomplir, un avenir à accomplir. Sans cela, ça ne sert à rien d’aller plus loin. Se prendre à rêver d’être ailleurs, dans des temps plus lointains me pousse à réussir ce que je fais à présent, voilà ce que je vous ai proposé toute à l’heure.. Mais si certains d’entre vous n’êtes pas compréhensifs à cela, alors je tâcherai tout de même de les protéger de la mort du mieux que je pourrais pendant notre.. « croisade ». N’êtes vous après tout peut être pas assez en paix avec vous-même pour entreprendre un pèlerinage propre ? J’en suis alors désolé si c’est le cas. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Le moine nain restait debout, comme un monolythe auprès duquel la compagnie aurait choisi de s'arrêter un instant.
Il avait été forcé de reconnaitre l'omniprésence de la magie et avait accepté de se détacher de certaines croyances sur lesquelles il avait batti toute sa vie. Il y avait d'autres vérités dans ce monde qu'aucune logique ne guidait. L'ordre naturel était une illusion et c'était à des gens comme lui de tenter d'en remettre dans ce maelstrom insensé.

- J'vous emmènerai avec joie visiter les halls millénaires d'notre monastère. Vous en apprendrez beaucoup sur les miens et, Valis, t'aurais d'quoi nourrir plus d'un préjugé et tu verrais à quel point, j'suis l'exception dont tu parles. T'as bien raison mon gars. Pour c'qui est du reste ...

Le Nain croisait les bras, dans l'obscurité, au milieu des ombres et de la brume. Il cherchait à percevoir, autour de lui, les signes qu'il reconnaitrait sans peine. Les relans fétides, les vibrations de la terre déchirée par quelque longs doigts décharnés, le silence comme si le son lui-même mourrait ... avant le fracas des os brisés sous ses poings répondant à l'affront fait à la vie elle-même.

- Il n'y a pas matière à plaisanter. Beaucoup tomberaient si nous n'étions pas prêts à recevoir des morts comme ils le méritent... J'n'ai d'aut' choix que d'vous croire si vous m'dites qu'on n'doit pas s'inquiéter mais que personne ne s'éloigne seul.

e jeune gnome soupira de soulagement, et rit.

- Désolé Valis, vous aviez l'air tellement sérieux en parlant des morts-vivants... C'est vrai, cette brume, bien que sans nul doute surnaturelle, peut être dûe à moultes étrangetés.

Il considéra le Ménestrel avec plus de sérénité et de compréhension. ¤C'est fou de voir à quel point, lorsque des difficultés arrivent, je vois tout d'un mauvais oeil... Évidemment que Valis est avant tout préoccupé par sa mission, qui est la sienne, avant la notre.¤

- Et je vous prie de m'excuser d'avoir mal compris vos intentions... Bien entendu, je rêve de revoir mon village bien-aimé, et lorsque nous en aurons fini avec la corruption du Gué, je vous y emmènerai avec joie ! Sachez d'ailleurs, Ank et Valis, que nul humain n'a pu le visiter depuis un siècle et demi ! Le doyen Dimsenel, est le dernier à avoir invité un Grand d'un de ses voyages... Mais je vous préviens, ce ce que vous retiendrez surtout de mon village, ce sera un mal de chien aux reins, et les bosses au sommet de votre crâne ! C'est plutôt bas, dans nos foyers...

Il leur adressa un clin d'oeil leur signifiant qu'il blaguait. Quoique ce fût tout à fait vrai...

- Mjöllnir et Guzlik, vous êtes les bienvenus aussi, bien entendu... Et ne t'inquiète pas, mon bon nain, je pense que nul ici n'a envie de s'aventurer dans les brumes.

Alors qu'il disait cela, une désagréable sensation prit le gnome, quelque part en bas du ventre... ¤Verole ! il faut toujours que ça arrive à des moments pareils ?¤

- Enfin... quand il faut, il faut ! Je dois urgemment aller me débarrasser d'un poids encombrant... Je ne vais pas loin, et je ferai vite, promis !

Un peu embarrassé, et surtout pas rassuré, le gnome s'éloigna en direction d'un buisson, à une quinzaine de pas environ, derrière lequel il serait tranquille. Avant de commencer, il chargea son arbalète pour accueillir comme il se devait la première chose, morte ou vivante, qui viendrait le troubler dans sa tâche.

uzlik s’envola de quelques centimètres et tourna ses jolies ailes et sa frimousse en direction d'Ank tout en articulant, la bouche en « O » :

- Pas de risques que cette brume m’incommode mon vieux. Je suis trop bien fichu pour être pénalisé par cette purée de poix ! Si Dame Nature m’a offert cette magnifique paire d’aile, c’est pour que je m’en serve.

Le petit être fée fit fièrement trois fois le tour du cercle que formaient les campeurs en voletant avant de reprendre place assise sur son mini roché.
Il retira son chapeau haut de forme et s’amusa à essayer d’y capturer le brouillard en l’y enfermant avec la paume de sa main droite. Sa mine de joyeux lutin s’assombrissait à chaque fois qu’il cherchait à observer sa trop vive proie qui s’échappait de son contenant dès que Guzlik en retirait sa main.
La bouille déçue, il arrêta son jeu futile pour à nouveau se mêler à la conversation. Il agita ses jambes qui pendouillaient dans le vide tel un enfant assis sur une chaise bien trop grande pour lui.

- Je ne crois pas que ce brouillard ai un quelconque rapport avec les esprits et autres fantômes. Et si je me trompe, et bien qu’ils viennent ! Je n’ai pas peur d’eux.
De la brume, y’en a parfois là d’où je viens. Elle n’est pas semblable à celle-ci mais je trouve que cet élément apporte un je ne sais quoi de romantique au doux paysage qu’offre mon Tumulus des Fées. Et effectivement, je ne serais par contre une petite virée vers là bas. Un rien magique, cet endroit vous éblouirait tous. Et puis les miens me manquent et je n’ai pas oublié la souffrance éprouvée ces derniers temps à cause de certaines oreilles rondes mal intentionnées. Maintenant qu’ils savent à peut prêt d’où je viens, rien ne les empêchent d’y retourner et je ne voudrais pas que les membres de mon clan aient à endurer les mêmes souffrances que moi.

Puis se tournant vers son ami Gerbo qui semblait finalement calmé :

- Et puis ce sera avec joie que je visiterais ton « chez toi ». Et comme je suis plus petit que toi, pas de risque que je me fasse mal au crâne ou aux reins lança-t-il en riant. Et puis peut être que je me ferais de nouveaux copains là bas. Ils sont tous comme toi ?...

Le Lecteur n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le Gerbo s’en alla précipitamment. Vexé, Guzlik remit son chapeau sur le haut de sa tête et croisa les bras en soufflant. Décidemment, ces nouveaux amis étaient bien étranges.