La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : A l'orée de la forêt, à l'Est de la piste
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Après midi (15h)


Tous
alis coupa vite court aux suppositions de toutes les parties présentes, en levant une main, paume vers le soleil.

Valis

- L’aide des ménestrels, l’aide des ménestrels.. ça, ça pourrait faire une belle légende. Je crains fort de n’être que le seul représentant que vous verrez dans cette région, et peut être le seul dans votre vie. Et puis il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte Mjöllnir, il est vrai que mon organisation aime à fourrer son nez un peu partout, mais cela ne concerne que les hautes sphères.. Il y a aussi beaucoup de travail en amont qui est fait, de banales missions certes, effectuées par des hommes de l’ombre qui ne seront jamais reconnus.. Mais qui sert toutefois aux plus puissants. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Le chevalier sourit faiblement, presque ironiquement. Il était lui-même un homme de l’ombre à qui on ne donnait aucun mérite. Mais pour le moment, le chevalier se mit à soupirer et se contenta de regarder le tronc encore fumant.

Valis

- En tout cas c’est drôle comme les moines peuvent être différents, cela doit être dans le sang.. Qu’est ce que vous apprend dans votre monastère Ank ? La voie de la spiritualité et la cuisine ? Hééé allez, je plaisante.. pour la spiritualité. Mais tu as raison Guzlik, ce ne sont que des préjugés reprit l’homme en regardant le petit Tout comme le cheval des chevaliers hum. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Valis se leva et fit cliqueter son armure légère. Il faillit rire de bon aloi en entendant la présentation du gnome, qu’il connaissait déjà lorsqu’il était Dalekh. Il l’écouta parler, pendant que le pixie dévorait les vivres, et que le nain répondit prestement. Il fut étonné, après réflexion, que le groupe ne lui ait pas demandé de plus amples informations sur leur ennemi..

Valis

- Personnellement, je me méfierais des personnes qui changent d’apparence, mais bref. Ce n’est pas la peine de se précipiter, comme je l’ai suggéré, nous passerons la nuit ici et retournerons sur nos pas un peu avant l’aube. En réalité, pour te répondre Ank, ma mission consistait à surveiller Arvien Cheveuxnoirs, elle fabrique du fer et de l’étain, et mène quelques expéditions ici et là. Elle est est l’une des personnes les plus curieuses de la ville. Pour cause, je la soupçonne fortement d’être une espionne Zenth, chargée de surveiller les mouvements de la cavalerie du Gué. De plus, elle a réussit a bien se faire voir du conseil depuis peu, et devrait peut être passer conseillère. Sa demeure se trouve à quelques mètres du magasin où nous étions tout à l’heure. Arronax doit être l’un de ses complices, à moins que ce ne soit l’inverse, et je suis donc quasi certain qu’il fait aussi partie du Zentharim. Je pense qu’ils veulent s’approprier le Gué, qui est un endroit stratégique, et qui mène vers le val des voies perdues, un lieu censé être rempli de trésors, et qui éloignerait les drows de la région. En tout cas ce qui est certain, c’est qu’ils vont passer à l’action très bientôt, et il va falloir être prêt, nous ne recevront sûrement pas de renforts des merveilleux Ménestrels.. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

De son côté, Gulzlik accueilli les propos du nain d’une mine boudeuse et enfantine. Néanmoins, après d’être rassasié, le petit être sorti timidement son violon de son écrin et, trouvant de l’inspiration, joua un petit air rapide et jovial.


Et la convention d'écriture mon p'tit nain ?

erbo acclama l'être fée, qui par son air de violon guilleret, allégeait agréablement l'atmosphère. Il fut tout de suite tenté de l'accompagner, mais se rendit bien vite compte qu'il aurait bien du mal à le faire : Guzlik le Lecteur jouait avec une dextérité effarante, et par dessus le marché, un air tout à fait inconnu aux oreilles du gnome pourtant accoutumé à maintes ballades.
Il se contenta donc d'admirer, se laissant aller à ce rythme envoûtant, à ces sonorités subtiles. Le violon était un instrument assez complexe à jouer, mais si c'était un adepte qui tenait l'archer, c'était une source sûre d'engouement général.

Après quelques minutes d'une écoute attentive et rêveuse, Gerbo se releva et alla jusqu'au coffre au trésor qu'ils avaient sorti de la cave du Gué, à présent déposé dans l'herbe, près d'une souche. Il l'ouvrit, se prêtant à un comptage minutieux en compagnie d'Ank afin de s'assurer qu'il n'y ait ni erreurs, ni attributions malhonnêtes.

Le gnome recensa deux-cent pièces d'or, et presque une centaine d'autre différentes. Après une discussion lors de laquelle il fut décidé du juste mérite de chacun, Gerbo prit lui même une lourde bourse de cent pièces d'or, qu'il emballa soigneusement dans du tissu, avant de glisser le paquet dans son sac. Ank avait droit à la même chose, quant aux pièces restantes, ils firent du mieux qu'ils pouvaient pour se les répartir.

- Que va t'on faire juqu'à la nuit ? s'enquit-il auprès de l'assemblée lorsque Guzlik eût fini son morceau. "Le soleil ne se couchera pas avant... cinq bonnes heures au moins. Que pensez vous de mettre un peu plus de distance entre nous et le village ? Nous nous coucherons tôt, et nous lèverons avant l'aube afin d'être au village juste quand il fera jour...

Uh ? Pas compris la remarque sur les conventions d’écriture :S

Le Zentharim … Des Drows dans la région … Les explications de Valis avaient plongé Mjöllnir dans une réflexion aussi profonde qu’un mine de diamant. Comme il comprenait à quel point les actions de certaines ‘personnes dans l’ombre’ -ce qu’ils seraient tous certainement- avaient importance et conséquences sur les affaires des ‘grands’. Il se demandait si, ici, d’aussi ‘petits’ que lui étaient seraient vraiment utiles et si se croire à sa place dans cette mission n’était pas hautement présomptueux.

¤ Des Drows … pouah ! S’il y a là de quoi les retenir, il n’faut pas l’perdre au profit des Zenths, surtout pas ! Mais par ma barbe, je n’ai aucune envie de rencontrer les sorciers et autres prêtres du Réseau Noir … ¤

Face à de telles créatures, toute son ouverture d’esprit ne suffirait pas. A l’instar des gris, il les considérait depuis toujours comme des monstres … à abattre. La rencontre de Djuka n’avait rien changé à cette position, sang-mêlé, il était une exception possible à considérer comme tel ¤ et rien de plus ¤. Du reste, et dans le même ordre d’idées, un ‘bon Zenths’, était un ‘Zenth mort’. Réduit en poussière fondue à l’acide.

Il se grattait la barbe, se surprenant à battre du pied à la cadence de l’air du petit être, et se ressaisissant en sursaut espérant que personne ne s’en soit rendu compte. En réponse à Gerbo, il se leva et lui lança en tendant les bras de part et d’autre pour encadrer la clairière dans laquelle ils se trouvaient : - "J’crois qu’Dalek nous a trouvé un coin bien sympa pour passer la soirée et la nuit, j’suis d’avis de nous installer ici, en profitant qu’il fasse encore clair justement. J’vais voir c’que j’trouve comme bois mort. Quelqu’un m’accompagne ?"

Comme à son habitude et comme il aimait à le faire, Eranis avait pris un peu de distance avec le reste du groupe. Il était allé s'asseoir près d'un arbre non loin de là, assez proche tout de même pour pouvoir suivre la conversation d'une oreille. Toute cette conversation le dépassait totalement, et pire, il ne se sentait pas du tout concerné. Pourtant, il était bel et bien embarqué dans cette affaire, et abandonner à ce moment n'aurait pas été digne de lui. Certes, au fond de lui, il n'avait aucune envie d'y retourner, et ne ressentait aucune idée de vengeance. Pour lui, le groupe était tombé dans un piège, il s'en était sorti, et c'est tout. Si on devait se venger chaque fois qu'on avait l'impression de se faire avoir, on n'aurait pas fini...

Bien sûr, l'elfe avait le choix. Partir. Et laisser derrière lui cette mésaventure. S'il avait été seul, peut-être...Mais le rôdeur avait sa fierté, et il ne souhaitait pas passer pour un froussard. Tout le groupe avait l'air bel et bien décidé à rosser les coupables. S'il avait su mieux se faire entendre, Eranis aurait tenté de les convaincre, mais c'était peine perdue. Alors, l'elfe attendait. Et il suivrait, sans rien dire, le groupe, pour accomplir la besogne.

Pour l'heure l'elfe avait ramassé quelques herbes trouvées sur les lieux, et avec celles qu'il possédait déjà, était en train de se concocter une petite préparation qui lui redonnerait quelques forces. Mine de rien, les derniers événements l'avaient plutôt affaibli, bien que son rôle dans cette histoire n'eut été que minime. ¤ Bah, je finirais bien par prouver ma valeur, lorsque la situation le permettra..., songea Eranis, avec un peu d'amertume.¤

Valis, il l'observait avec attention. Ce personnage ne lui disait rien qui vaille. Il leur avait menti depuis le début, et à présent, c'était lui qui menait la barque et donnait l'impulsion au groupe pour retourner en arrière. Il allait se méfier de lui, c'est sûr. Eranis ne faisait jamais confiance aux inconnus... Surtout ceux qui ne vont pas dans son sens. A la limite, même Mjollnir lui paraissait plus sympathique que cet étrange personnage, c'était dire.

"Moi. Je viens avec vous, lança simplement le rôdeur au nain, avec dans son sourire comme une expression de défi. J'ai envie de me dégourdir les jambes. Cela ne vous dérange pas j'espère?" Cette dernière question ne fut que pure politesse, car Eranis se dirigea immédiatement vers une branche, qu'il ramassa, puis vers une autre, et il eut tôt fait d'avoir les bras déjà bien chargés. "Alors, vous venez?"

Ank écouta Valis attentivement sa pique l'avait énormément touché. Le moine serrait à présent les poings sur ses jambes assises en tailleur, le nain et maintenant le chevalier s'y mettait aussi.

¤J'aurai bien voulu t'y voir toi au milieu de tous ces hommes, qui n’avaient qu'un loisir, te frapper. ¤

Le moine écoutait le violon du pixie cela le détendait, il aimait beaucoup le son de l'instrument. Gerbo le sortit de son écoute alors qu'il lui tendait les pièces d'or. Le moine les rassembla et les rangea dans sa bourse.
La musique aidant le moine se ravisa et préféra ignorer Valis et sa remarque, préférant laisser couler plutôt que de monter une mauvaise ambiance dans le groupe.

¤Si ma spiritualité ne me permet peut-être que de faire la cuisine en tous cas, mon abnégation me permet de faire face à toutes les situations. ¤

Le moine se massait les jambes, la position assise n’était pas sa préférée car elle lui donnait très rapidement des fourmis dans les jambes. Il souria au pixie afin de le remercier pour son morceau qui lui avait permis de se contenir, puis fixa Valis droit dans les yeux et c’est d’un ton affirmé qu’il lui répondit.

-Comme je l’ai dit précédemment, je retourne au Gué. Vous ne savez rien de ma spiritualité messire Valis alors apprenez que la vengeance en fait partie.
Sur ce, veuillez m’excuser mais j’ai à méditer pour mettre mes idées au clair sur la situation.

Le moine se leva et s’éloigna un peu pour rester seul à ses pensées, il prit tous son temps afin de se nicher sur la branche d’un arbre qu’il escalada avec attention. Il s’adossa tranquillement au tronc et se mit à réfléchir à tous ce qui c’était passé depuis son départ du Monastère.

Finalement le destin l’avait de nouveau rattrapé, il s’apprêtait de nouveau à donner la mort pour servir la vengeance. Ank le savait la vengeance était une cause juste mais il se demandait souvent à quel point ?
Le moine ferma les yeux et se concentra sur les souvenirs qu’il avait du monastère, tous ces douloureux souvenirs, toutes ces méthodes d’apprentissage terrible qui lui avait laissé de terribles marques sur la peau.
Le moine ressentait la fraicheur du temps sur sa peau brûlée, cela l’apaisait. Le moine resta quelques instants sur cette sensation puis de nouveau se mit à réfléchir sur la nature qui le poussait à réaliser cette vengeance. Il souria intérieurement, cela allait prendre du temps…

erbo suivit Eranis et Mjöllnir, ramassant lui aussi de bonne volonté les branches mortes qui trainaient dans les environs. En fait, son rôle se cantonna vite à charger de branchages les bras du nain et de l'elfe, pour que ceux-ci n'aient pas à se baisser, risquant alors de tout faire choir au sol. Bien vite, le gnome trouva un certain amusement au jeu, qui pour lui consistait à transformer Eranis et le nain aux gants de feu en deux énormes montagnes de bois.

Mais malgré son détachement apparent, il était très préoccupé par ce que leur disait Valis, concernant ce qui était devenu leur "mission". Il était grossièrement au courant des menaces qui pesaient sur les royaumes humains, des complots qui se tramaient de tous côtés... Surtout du nord, et du bas. C'étaient des ennemis à la puissance immense, très organisés et immensément nombreux. Et les uns comme les autres, réputés pour leurs manières belliqueuses, et leurs objectifs malsains.

De manière générale, les gnomes ne s'occupaient pas de ces affaires : des royaumes entiers pouvaient être renversés, sans que cela inquiète le moins du monde les communautés gnomes qui y vivaient en parfaite autarcie. Mais lorsque la cause était juste, le Petit Peuple pouvait très bien décider de rejoindre un camp, et de l'aider grâce à son ingéniosité et à sa magie...

¤Un grand poids pèse sur nos épaules à présent... Mais peut-être que Valis exagère notre rôle dans cette histoire afin de s'assurer notre aide. Aucun n'a renoncé en tout cas, chacun d'entre nous a un courage certain. Même Ank nous suit, pourtant on ne peut pas dire que Valis fasse tout pour l'avoir en sa faveur...¤

- Alors nous irons tous... dit-il aux deux tas de bois vivants. "C'est une bonne nouvelle! Les Zhent n'ont pas leur place ici, tout comme le Cormanthor n'est pas fait pour les Drows."

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : A l'orée de la forêt, à l'Est de la piste
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Après midi (15h43)


Tous
alis demeura silencieux face à la réponse du moine au teint gobelenoïde. Le chevalier avait décidé de ne pas donner suite à ces propos sans le sens, sinon Ank aurait trop vite su pourquoi on l’appelait le chevalier à la Rose « Epineuse ». L’humain fut en fait plus étonné que ses révélations fassent autant d’effet qu’un caillou jeté contre un roc. Le nain, content d’avoir trouvé des gants semblaient s’intéresser aux branchages morts afin de constituer un feu pour la nuit. Alors que Valis allait protester, prétextant que faire un feu en pleine forêt sacrée, de nuit, reviendrait à jouer aux lucioles attirant les prédateurs, celui-ci se ravisa et les laissa faire, s’apaisant grâce au violon du pixie qui jouait fort bien de cet instrument.
Si les aventuriers se posaient des questions, ils y répondaient apparemment seuls, comme Gerbo qui voulait partir encore plus loin du bourg.
Lorsque le groupe étrange fut parti, l’humain décide de creuser un trou afin d’accueillir le futur foyer. Rassemblant de grosses pierres et de quoi fabriquer un petit toit, le chevalier construisit rapidement une protection autour du feu afin de le dissimuler au maximum. La construction était certes sommaire, mais irait tout à fait pour une nuit à la belle étoile, sous le soleil estival.
Une bonne demi-heure plus tard, les quatre chercheurs revinrent avec plus de bois qu’il n’en fallait. Ils déposèrent le tout près du foyer et retrouvèrent Valis et Guzlik tous deux assis sur le tronc. Le chevalier était occupé à écrire un rapport sur un petit morceau de vélin tandis qu’une carte grossière des alentours était disposée devant lui.
Lorsque Gerbo passa près de lui, l’homme leva des yeux concentrés et le héla pour répondre à l’une de ses interrogations antérieures.

Valis

- La nuit arrivera bien assez tôt, d’ici là il faut se ménager. Faites donc ce que vous voulez jusque là, si vous décidez de m’accompagner. Des moments comme celui-ci, ou nul ennemi ne vous pourchasse est rare, je suggère d’en profiter au maximum, le futur qui nous est destiné ne nous permettra sûrement pas de revivre une occasion pareille. Humm .. dommage que nous n’ayons pas de prêtre avec nous marmonna le chevalier pour lui-même et couper court à la conversation. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Valis continua d’écrire son petit mot avant de le rouler soigneusement et de le ranger dans ses vêtements. Silencieusement, le chevalier se remémora son plan d’action qu’il avait préparé depuis quelques temps déjà. Il espérait intérieurement que ceux qui le suivraient seraient coopératifs dans cette mission, mais pour le moment, ils se montraient plus qu’insouciants sur l’avenir..


Convention, pour les ".." et le tiret - quand vous parlez. Ank, Guzlik est un homme.. Vous avez pas mal de temps libre, qui suggère quoi ? Parlotte ou dodo ?

erbo s'assit sur le tronc, entre Valis et Guzlik, observant Mjöllnir et Eranis qui préparaient consciencieusement le feu. C'était sans doute une coutume de nain de faire des feux partout où ils s'arrêtaient... Seul, le gnome se serrait plutôt trouvé un terrier abandonné où se glisser et passer sa nuit tranquillement. Une température agréable en toute circonstances, un abri contre tous les monstres et autres bêtes sauvages... De plus, certains terriers étaient vastes et plus que confortables... si ce n'étaient les quelques araignées ou mille-pattes qu'on pouvait trouver dans ses chaussettes le matin.
Mais on ne pouvait certes pas loger six personnes dans un terrier. Cela-dit...

- Hé, les guézous (il s'agissait là d'une dénominatif que Gerbo avait emprunté à sa langue natale, et utilisait parfois dans celle des hommes.) ! Vous pensez vraiment qu'il faille faire du feu maintenant ? Il fait encore chaud, nos ventres sont pleins... Autant attendre le crépuscule !

Le petit magicien reporta son attention sur le Ménestrel. A présent que les petits préparatifs nécessaires du campement étaient accomplis, il pensait de plus en plus à ce qui les attendait le lendemain.

- Valis... Qu'est-ce qui vous fait dire que les Zhents du Gué vont bientôt partir à l'action ? Est-ce qu'ils sont beaucoup ?


Un peu de parlotte !

uzlik n’avait pas joué avec autant de plaisir depuis bien longtemps. Les premières notes furent difficiles à sortir. Ses petits doigts de pixie avaient perdu quelque peu de leur dextérité et les cordes lui brulaient la chair. Toutes ces semaines où il avait refusé de jouer pour enrichir les bourses des oreilles rondes avaient été pénibles. La corne qui recouvrait habituellement l’extrémité de ses doigts s’était alors trop attendrie. Mais la magie de la musique opéra très vite, faisant oublier au petit être sa douleur, ses rancœurs et ses soucis. S’il n’était pas si timide, il se serait levé pour danser au son joyeux de son violon. Mais ses nouveaux compagnons d’aventure risquaient de se moquer de lui et le pixie était encore tout penaud de ses derniers échanges avec le nain et ces prémisses de dispute l’avaient légèrement inhibé.
Pourtant, l’être fée se sentait d’humeur à entrainer tout le monde dans sa joyeuse danse, nain comme elfe, humain comme gnome. Mais les autres se méfiaient de lui et des danses de son peuples que tous semblaient qualifier de dangereuse alors que lui, tout ce qu’il voulait, c’était danser et faire la fête avec tous ses amis et ceux, sans aucune arrière pensées.
Le lutin se remémora les nombreuses fêtes au travers desquels il avait grandit, apprit à danser et prit goût à jouer de la musique. Ses semblables lui manquèrent soudain terriblement et la douleur le força à arrêter de jouer. Il observa ce foyer déjà prêt à être allumé. Le gnome avait raison. Pourquoi gaspiller le bois sec de la forêt inutilement ?

- Vous croyez que ça sert à quelque chose de l’allumer maintenant ? Parce que là, disons les choses clairement, on risque de gaspiller nos ressources. Non pas que le bois manque autours de nous mais de là à entrer dans le cercle de la surconsommation…..Ou alors, c’est que l’un d’entre vous a dans l’idée de nous mijoter une petite spécialité culinaire pour ce soir. L’idée d’un bon repas pixie chassa soudainement sa peine. Je pourrais moi-même essayer de vous concocter un potage de ma spécialité si vous le souhaitez. Mais il me faudrait pour cela partir au fond du bois pour y cueillir quelques ingrédients. Il me suffirait de quelques orties et de quelques fleurs. Et si l’un de vous a dans sa besace un morceau de fromage de brebis, je peux accompagner mon potage d’une petite salade dont le subtil mélange de saveur réveillera vos papilles. Notre cuisine a la réputation d’aider quiconque la consomme à garder l’humeur joyeuse. On dit par chez moi qu’un ventre bien rempli est un ventre heureux.

Le lecteur sentait déjà l’odeur de sa soupe de champignons et d’orties délecter ses narines. Ahhh le pouvoir du désir se dit il tout en réfléchissant à l’étrange mission à laquelle il s’était mêlé par désir de vengeance. Les discussions tactiques de ses compagnons le dépassaient complètement et il n’y comprenait décidemment rien.
¤ Heureusement que Gerbo est là pour m’expliquer !¤
Cette organisation étrange dont parlaient tous ses compagnons était elle si dangereuse ? Arriverait-il à retrouver à travers eux ceux qui avaient osé l’enfermer dans une cage ? Guzlik n’avait jamais rencontré de Drows mais se souvenait de tout ce qu’il avait entendu sur ce sombre peuple. L’affaire risquait d’être difficile.

Mjöllnir s’était réjouit à la réponse de l’Elfe. Il avait espéré qu’il se joigne à lui dans l’espoir de le dérider un peu et de briser la glace entre les deux personnes apparemment antinomiques. Le moine pensait -à tort ou à raison- que son mutisme jusque là n’était du qu’à un mal être dans un milieu urbain et qu’ici, au milieu d’une nature dont il devait être plus proche.
Le Nain jouissait d’une ouverture d’esprit rare et il espérait que les autres s’en rendent compte.

Si l’interrogation de Gerbo était justifiée, elle montrait surtout qu’il n’y avait rien vu de plus, aucunement le geste volontaire qu’ils pouvaient compter sur un nouveau compagnon, à part entière. Il portait une part du fardeau nécessaire à nourrir le feu qui leur apporterait le confort de la lumière quand le soleil serait couché, la chaleur quand l’humidité sortirait de terre et … une défense contre les prédateurs de la forêt qui n’avaient nul besoin de lumière pour en découvrir la présence mais garderaient une distance face à la brûlure du feu.
¤ Aucun rapport avec la faim des loups du Nord mais sait-on jamais … ¤

Au retour de la recherche de combustible, il congratula l’Elfe pour sa recherche fructueuse, d’un hochement de tête admiratif. Il n’avait pris que les plus gros bois qu’il puisse casser à mains nues sans chercher à diversifier les tailles et essences, de la brindille à la bûche, pour que flammes et fumées soient réduites.

Il revient vers le groupe à temps pour entendre les remarques diverses sur leur entreprise qu’il prit plaisir à expliquer : - "Oï, bonnes questions Gerbo et Guzlik ! Pour c’qui est d’la récolte, mieux vaut chercher du bois avant qu’il fasse noir non ? ‘Puis, j’connais mal la faune de la région mais l’feu ça n’sert pas qu’à faire à manger mes amis ! Ca vous réchauffe le cœur et repousse les bestioles plus que ça n’en attire ! Un beau p’tit feu, comme celui qu’Valis nous prépare."

Tendant les mains sans s’en rendre compte vers le cercle de pierre comme s’il s’y chauffait déjà les mains, il reprit à l’attention du ménestrel, faisant suite au gnome : - "D’ailleurs, Valis, tu parlais de personnes qui changent d’apparence, tu nous en dit plus ? Aronax ou Arvien s’raient d’ceux-là ? Not’ marchand si ça s’trouve … qui passe à travers les murs comme dans du beurre… Y a quelqu’un là-bas à qui on peut encore faire confiance ? On devrait peut-être rendre une p’tite visite à la future conseillère en f’sant semblant de rien…" -lança-t-il avec un léger sourire aux lèvres, en pointant du doigt la carte étendue sur le sol.

Parlotte