La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : A l'orée de la forêt, à l'Est de la piste
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Après midi (14h32)

Tous
Dalekh resta bien silencieux durant ces derniers temps. Il avait bien évidemment autorisé le nain à se servir dans les vivres, et n’avait pensé que du bien de l’elfe qui s’était évertué à cacher leurs traces, avec un peu de mal.
L’humain avait cédé à la demande de Gerbo quant à gouter à l’une des potions. Une goutte n’avait servi à rien et le guerrier haussa les épaules. Il sourit malicieusement et commença à vider la fiole dans son gosier en finissant avec un hhhhha sonore. Devant l’air effaré du gnome, Dalekh lui expliqua qu’il savait que c’était des potions de soin, car il en avait déjà vu des semblables à maintes reprises. Au fur et à mesure que l’homme retrouvait ses forces, son visage commençait parallèlement à fondre, comme au soleil. Il tâta sa peau et remarqua l’effet. Il grimaça et commença à être nerveux. Néanmoins, il continua à écouter les propos de chacun des aventuriers quant à la manière de procéder dans les prochaines heures. Alors, il se leva et leva une main.

Dalekh

- Messieurs, si vous voulez bien m’excuser un instant, je dois me rafraîchir le visage, mais surtout, je vous prie de ne pas avoir, hum peur, à mon retour, c’est d’accord ? C’est l’heure des, révélations.. --------------------

Le timbre de la voix de Dalekh avait changé, il était à la fois plus doux mais plus ferme aussi. Sa manière de manier les mots avait elle aussi changer. Rapidement, l’homme disparut derrière une énorme souche d’un arbre mort, autrefois puissant et énorme.
Les aventuriers restèrent sur place et décidèrent de s’asseoir un moment, sur d’autres souches mortes qui étaient éparpillées au milieu du petit bosquet. L’endroit choisit par Dalekh, plus loin dans les frondaisons de la forêt, à l’abri de la route était presque trop idéal, comme si lui-même connaissait l’endroit. En écoutant plus attentivement, on pouvait entendre une trousse se refermer ainsi qu’une boîte derrière la souche, puis une sorte de gerbe de couleur magique blanche qui s’éleva dans les airs. En quelques instants plus rien, et..
.. Un homme apparut. Ce n’était pas Dalekh, quoi qu’il puisse légèrement lui ressembler si on y regardait de près, c'est-à-dire en louchant. L’homme avait l’air plus jeune, plus fin et pourtant tout autant musclé que le guerrier. Le nouvel arrivant avait quelque air plus subtil et exquis que Dalek. Il portait une armure légère ainsi qui recouvrait un gambison de cuir, agrémenté de quelques pièces de tissus bleu roi, tout comme sa longue cape, qui allaient parfaitement avec la couleur azur de ses yeux malicieux. Avec un sourire, il leva la main en signe de paix et s’assit sur une place inoccupée afin de parler. Mis à part Guzlik, tout le monde reconnu l’étrange broche qui tenait sa cape bleue. C’était la broche des ménestrels. Dalekh, ou tout du moins celui qui le remplaçait riva son regard sur le nain.

Valis

- Vous avez tout à fait raison Mjöllnir, du clan monastique de Clangeddin. Ce Paolo, comme il s’est présenté à nous a manigancé tout un scenario macabre destiné à piller les jeunes groupes d’aventuriers tels que le nôtre. Il les engage, leur faisant miroiter gloire et fortune par le biais d’une action louable pour la communauté du Gué d’Ashaba, puis les tuent et les pillent afin de revendre leur équipement parfois très couteux. Son complice, le soit disant boutiquier l’aidait à accomplir ses méfaits, mais jusque lors je ne l’avais jamais localisé.. Ce paolo agit depuis un certain temps et a acquis une véritable petite fortune grâce à ses crimes et à ses actions passées. Il a aussi acquis la réputation d’un honnête citoyen, et a par la même occasion financé la reconstruction des quartiers de la Garde.. Vous devez vous douter qu’il s’agit là d’un problème inquiétant. L’homme se passa un doigt sur les lèvres comme pour réfléchir, le timbre de sa voix était bien différent de celle d’avant. Soudain, il devint un peu rouge. - Mais pardonnez-moi ! Je manque à mes obligations les plus triviales. Je suis Valis, connu sous le nom du Chevalier à la Rose.. hum, à la Rose Epineuse pour être plus exact, mais ceci n’est qu’une raillerie de certains de mes amis. Je suis un agent des Ménestrels opérant depuis peu à Valbrume et ait infiltré votre petit groupe afin d’avoir assez de preuves contre Arronax, celui que vous connaissez sous le piètre nom de Paolo. Je ne pouvais vous révéler ma véritable identité avant de vous connaître, et de connaître vos intentions. J’ai donc usé d’un petit tour qui changea mes traits pour ressembler à l’une des très anciennes victimes de ce monstre. Il ne m’a même pas reconnu, alors j’imagine aisément qu’il a du tuer nombre d’aventuriers insouciants.. Pour l’heure, nous sommes en lieux sûrs, aussi je vous conseille de vous détendre, tous, et de profiter de ces quelques moments de répits pour méditer et vous reposer. Mon objectif est clair, je dois arrêter Arronax, il me faut donc retourner au Gué, dès l’Aube je pense. Ceux qui voudront me suivre le feront, les autres, je vous conseille de quitter cette triste contrée au plus vite.. Maintenant, si vous avez des questions, je vous suis tout ouvert. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Valis était donc un ménestrel déguisé, en mission à Ashaba pour une raison très précise. Les questions devaient se bousculer dans la tête des aventuriers, tandis que l’humain commençait à prendre plaisir à mastiquer un morceau de viande séchée avec délicatesse. Ses traits semblaient constamment tristes, mais pourtant pleins de vie. Quelque chose de contradictoire planait autour de lui..

uzlik regardait avec insistance le nain engloutir son repas. Le casse-croute du gros moine avait l’air tout aussi fameux que ce que lui avait offert Gerbo et le pixie en avait l’eau à la bouche. Afin de ne pas trop penser à la nourriture, il saisit son majestueux haut de forme et joua à le faire tourner en le lançant autour de sa main. Ce geste avait coutume de lui donner une contenance lorsqu’il ne se sentait pas à l’aise.

Puis ce fut le choc. L’humain s’était changé en un autre humain et Guzlik manqua d’en devenir fou. Ces oreilles rondes qui se présentent sous un visage et une identité qui n’est pas la leur puent le danger à plein nez.

¤ Si ce n’est pas de lui que je dois craindre, c’est par lui que la crainte viendra. ¤

Mais le chevalier apportait au Lecteur une belle occasion de se venger de toute la souffrance que les amis du dit Paolo - que d’autres appelaient Arronax, Guzlik ne savait plus trop- lui avaient fait subir et il était hors de question pour lui de passer à côté de cela. Il fallait cependant agir avec prudence.

- Repartir au village ? En voilà une idée qu’elle est bonne ! sauf que tu oublis un p’tit détail et non des moindres. Tu nous as trompé grâce à ton tour de passe-passe et à ton déguisement. Et là, pafffffffff, lança t il en tapant dans les mains, tu reviens de derrière tes buissons avec une nouvelle bouille et de nouveaux vêtements. Tu nous dis être le chevalier à la rose épineuse et moi j’ai peur de m’y piquer les doigts à ta rose. Après ça il faut qu’on te suive ? Moi je ne sais pas si je peux te faire confiance. Quoi qu’un p’tit truc à manger m’y aiderait peut être, continua le pixie en louchant sur le sac de vivre du dit Valis, mais tout dépend de ce que tu as à me proposer. Pis je ne te suivrais pas seul, parce que je n’aime pas qu’on me mente, même si je ne te connais pas depuis longtemps, j’ai horreur de cela. Puis j’ai faim et quand j’ai faim je suis grognon. Et je ne sais pas si mon copain Gerbo est d’accord pour te suivre aussi et si y’a que le gros méchant nain qui t’accompagne je ne suis pas sûr d’avoir envie de me joindre à vous.

Le Lecteur lança un regard tendre et suppliant à Gerbo, espérant sans oser le dire directement que l’expédition le tenterait. Valis n’avait pas l’air bien dangereux mais Guzlik avait peur de s’ennuyer sans son nouvel ami. Pourtant, la soif de vengeance se faisait de plus en plus sentir et l’être féerique s’imaginait avec aisance tirer ses flèches les plus pointues dans le derrière de ses bourreaux, riant à gorge déployée pour fêter sa victoire.
Sans attendre de réponses de la part du magicien ou du chevalier, le Lecteur se tourna vers Eranis. Sa présence, bien plus discrète que celle des autres, ne lui avait pas échappé. Cependant, le pixie n’avait pas encore prit le temps de discuter avec lui.

- Tu es partant pour retourner là bas toi ? Il ajouta, au travers d’un sourire complice adressé à un être visiblement aussi à l’aise que lui dans un lieu si culte qu’était la forêt, le calme est si reposant ici…

Mjöllnir n’écoutait Guzlik que d’une oreille peu attentive. Il jugeait l’être fée beaucoup trop fantasque que pour qu’il en sorte quoi que ce soit de vraiment sensé. Sa soif de vengeance était le seul élément qu’il comprenait et pour ce qu’il en savait … la vengeance n’apportait souvent que des ennuis tant elle force ceux qui en jouent à faire fi de la plus naturelle des prudences…
Mais il en était assez qu’il l’insulte de la sorte à chacune de ses phrases parce qu’à sa différence il connaissait la valeur de la sécurité et qu’il avait préféré attendre avant de le libérer ! De sa voix de stentor il lança au Pixie le fond de sa pensée : - "Oh oh mon gars, ça suffit avec ces insultes ! Tu n’as pas écouté l’Elfe ? Sans moi, tu serais sans doute toujours dans ta cage à amuser les passants ! Tu ne fais pas confiance à Valis et tu voulais qu’on te fasse confiance sans y réfléchir ?"

Il ne souhaitait cependant pas s’attarder sur ses jérémiades et prolongea sur ce même ton, énervé, à l’attention du mystérieux Chevalier : - "Et par le rire du Roi Marchand ! Quelle autre surprise m’attend encore aujourd’hui ? V’là qu’celui qui m’semblait le plus normal d’entre vous se met à fondre puis à s’transformer en porteur de la Harpe … Non qu’ça soit pire qu’autre chose, ça nous fait au moins une piste … et nous avons tout le temps d’y réfléchir si nous n’partons pas d’ici là."

Mjöllnir enfonça sa main droite dans sa barbe, à la recherche d’un menton à gratter, dans ce geste universel de réflexion : - "Quitte à déplaire à un certain petit monsieur, je serai des vôtres. Hors de question de retourner par chez moi recherché pour meurtre ou pire. Avec des aventuriers inconscients aux fesses. Maintenant, y r’tourner c’est encore plus risqué que c’qu’on vient d’éviter et j’ai pas trop envie d’y aller avec … des gars qui pourraient aussi bien fondre à leur tour et changer d’tête avant de me planter une dague dans l’dos …"

En parlant, Mjöllnir avait saisi le dessus de son sac et l’avait ouvert pour se saisir de sa dernière trouvaille, les gants, qu’il enfila avant d’avoir terminé sa phrase. Il sortit la fiole par la même occasion, et la torche éternelle, dont il avait tout de suite compris l’utilité et le fonctionnement.
- Un de vous sait-il dire quand quelque chose est magique ou pas ? Qu’ce soit visible ? Si quelqu’un d’autre se cache sous une autre apparence ou trimballe des objets magiques, au moins on s’ra fixé ! Après, on prendra p’t’être le temps de se présenter un peu plus en détail…

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : A l'orée de la forêt, à l'Est de la piste
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Après midi (14h40)


Tous
alis leva les sourcils, avec un morceau de pain encore dans la bouche alors que Guzlik proféra son chapelet de mots infinis. L’humain avala prestement sa dernière bouchée avec un bruit de gorge engloutissant avec voracité le dernier morceau de nourriture.

Valis

- Le Chevalier à la Rose, épineuse c’est bien cela. Le dicton dit même « qui s’y frotte s’y pique » et cela est malheureusement, trop vrai pour moi.. fit-il avec l’espace d’un instant, un voile sur les yeux. Si vous voulez parler de tromperie, nous pouvons tout aussi bien parler des gens de votre race. La croyance populaire dit que les fées aiment à faire danser les impudents toute la nuit, jusqu’à l’épuisement. Epuisement qui se termine par la mort, naturellement. Sous vos airs d’enfants innocents se cachent des esprits machiavéliques et insouciants de tout, alors gardez vos simagrées pour vous jeune pixie, ainsi que vos vilains tours si vous souhaitez vous joindre à notre future expédition.. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Et ce fut au tour du nain de réagir. Valis soupira un instant et esquissa un étrange sourire. Alors qu’il allait répondre, le moine enfila ses étranges gantelets, non sans lancer une dernière pique. Les gants étaient assez lourds, mais facilement utilisables pour une personne ayant assez de force. Le métal, chaud au toucher était confortable à l’intérieur. Mais tandis qu’il examinait sa dernière trouvaille, le nain remarqua comme de la fumée qui s’échappait des gants. Etonné, il voulut les ôter pour trouver la source de cet effet mais il n’y arriva pas. L’étonnement succéda à la panique lorsque les premières douleurs dues à des brûlures se firent sentir. Valis, inquiet, se leva prestement et d’un pas, rejoignit Mjöllnir. Lorsque l’humain voulut toucher les gants pour les enlever, il fut brûlé très légèrement à son tour.
Le nain s’affola encore et agita nerveusement ses mains qui lui brûlaient. Soudain, comme magiquement, les petites pierres rouges qui ornaient les phalanges des gantelets se mirent à rougeoyer et à fumer dangereusement. Le métal, d’une couleur de cendre se cisela et se mua en un étrange plumage de fer. En quelques secondes, les gants se transformèrent pour adopter une nouvelle forme plus élégante et à ce moment là, Mjöllnir put les ôter. Les gants tombèrent à terre et il observa ses mains. Curieusement, sa peau n’était pas brûlée, hormis un petit cercle cicatrisé qui apparaissait sous son pouce droit. Valis s’en gratta le nez.

Valis

- Etranges gantelets que voilà, mais plutôt jolis. Mais si vous souhaitez une autre nouvelle surprise.. Hé bien Daranor vous envoie ses salutations. Votre soif de curiosité est-elle satisfaite ? -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Mjöllnir, tout aussi surpris par cette révélation que par ses gants, les ramassa et les renfila avec suspicion. Rien d’étrange ne se produisit, si ce n’est les pierres qui rougeoyaient constamment à présent. Dépité, le moine frappa du point un tronc mort. Il y laissa la marque ciselée de son point gantelet et, à son grand étonnement, de la fumée s’échappa de l’étrange marque. Curieux, il voulut examiner cela de plus près lorsque la marque de son poing dans le bois mort s’enflamma comme par magie dans une petite explosion. Le nain acquiesça vigoureusement, il avait enfin trouvé l’utilité de ces merveilleux gants de feu..

Ank avait suivit les directives rapides du groupe, l'échec de l'intervention et la situation dans laquelle ils se retrouvaient à présent l'avait complètement dépassé.
Toutes les rencontres qu'il avait fait n'avait rien de rassurant non plus, au fond de lui, il le savait maintenant, il n'était plus un vague étudiant dans un monastère, il était un combattant à part entière dans un monde extérieur où n'importe quelle chose insensée était réalisable : l'existence des fées, traverser un mur de pierres et la trahison humaine.
Visiblement le moine n'avait rien à faire dans ce monde qu'il idéalisait depuis son adolescence, ce monde qui lui ouvrirait les portes à la liberté, à la fin des tortures psychologiques et physiques de ses camarades mais non cette cruauté existait partout où il pouvait porter son regard, comme si elle le suivait...
Le moine était descendu tranquillement du carrosse, la sortie de la ville avait été assez pénible qu'il en était un peu chamboulé, il s'installa avec le groupe et commença lui aussi à grignoter, visiblement le nain n'était pas aussi prévoyant que lui, enfin il ne lui demanda aucuns mets même si le moine avait sorti de son sac de quoi réaliser un petit festin. Il se saisit d'un peu de pain et viande séché accompagné par de l'eau de son outre, il la laissa sur le sol au cas où certains voulaient boire.
Au moment où il portait son pain à sa bouche, ses mains où émanait une odeur de sang séché l'amena à faire un rictus de dégoût, il s'empressa de réutiliser son outre d'eau pour se les laver.
Ceci fait il reprit son repas tranquillement jusqu'à ce qui m'y fin à ses appréhensions, l'apparition d'un nouveau Dalekh, plus fin et raffiné, le moine cependant continua de manger alors que celui-ci parlait, il ne comprenait plus, il alignait difficilement toutes les idées dans sa tête et pris tous son temps pour bien remettre le schéma chronologique dans sa tête jusqu'à ce moment même.
Le moine avait fini depuis longtemps son repas et écoutait ses compagnons débattre sans qu'il donne son avis pour autant. Après un bref regorgissement le moine prit cependant la parole d'une voix tremblante montrant le manque d'assurance et l'effort qu'il devait faire pour parler franchement devant ses compagnons.

- Ecoutez, je sais bien que je ne suis pas l'un des plus expérimentés dans ce groupe et Mjöllnir l'a remarqué à peine arrivé dans le magasin cependant, je suis dans la même situation que vous et face à cela je suis en complet désarroi. Je ne vous le cache pas tous cela me dépasse complètement, la magie ne m'est pas familière alors voir autant de chose aussi curieuses autour de moi, je ne sais plus trop où j'en suis.
Le moine émit un petit sourire forcé autant qu'il put à l'intention de Guzlik
"Je ne dis pas ça pour toi Guzlik, en fait j'ai peut-être plus peur de toi que tu ne devrai avoir peur de moi.
Quand à vous Valis, votre présence ici même je.. ne l'explique pas et je ne peux faire que vous écouter et entendre tous ce que vous savez sur l'organisation..."

Le moine respira profondément il lui fallait du courage pour continuer.

- Pour la situation dans laquelle nous sommes, nous avons à faire à une organisation qui est ancré dans le gué et dont le nombre total de personne nous reste inconnu, l'homme qui s'est présenté à nous comme Paolo n'est peut-être qu'un des nombreux sous-fifres existant au sein de celle-ci.
Séparément nous ne valons rien contre cette organisation, ensemble et avec l'apport de Valis et des Ménestrels, nous devenons déjà plus dangereux. J'ai quelques compétences qui peuvent être utile à un groupe comme elles me le sont à moi seul. Je suis peut-être idéaliste, mais je retourne au Gué dès que nous en aurons l'occasion mais j'aimerai que tous le monde soit partant pour cela ! Je n'ai pas envie que notre amie pixie garde une éternelle rancoeur contre les hommes.

- De curiosités, j’me noie dedans! J’n’ai jamais d’mandé en avoir autant …
Le regard dans le vide et un sourire aux lèvres, Mjöllnir jouait à tester la souplesse des gants, en réponse à Valis. Il était déjà fixé sur le fonctionnement d’un deuxième objet, il ne restait plus que la fiole.

Ainsi Daranor, qu’il avait si longtemps jugé responsable de la perte de ses compagnons, était lui aussi Ménestrel … Le Nain se demanda un instant s’ils n’étaient pas en partie responsable de l’enchaînement d’évènements qui l’avait ramené à Ashaba et s’il n’avait été conduit là dans le seul but d’être un pion dans quelque machination de leur cru. ¤ Ils s’raient même capables d’avoir laissé les gants là, juste pour moi. ¤

Il écouta le jeune moine exprimer sans retenue ses peurs et ses envies de bien faire malgré tout. Il aurait presque pu trouver son attitude attendrissante s’il n’avait été moine lui aussi et n’était sensé pouvoir gérer ses émotions plus sûrement que quiconque plutôt que d’en être victime de la sorte.

- Humf … ressaisis-toi … y a pire que tout ça, tu peux m’croire … tu vas finir par t’habituer à toute cette folie. Même si, quand les ménestrels s’en mêlent, les choses deviennent souvent encore plus compliquées, le nôtre me semble on n’peut plus sensé.

Mjöllnir envoya un clin d’œil à Valis. Des ménestrels il ne connaissait que le nom, le symbole, et quelques racontars entendus au long de ses plus longs trajets au hasard de rencontres pénibles dans des tavernes pleines d’avinés. Ce qu’il en avait retenu c’est qu’ils avaient l’habitude de se mêler d’absolument tout, amenant du chaos partout où ils mettaient leurs pieds. La pire des choses pour toute organisation, il en était persuadé, et donc la meilleure chose pour eux.

- J’vais suivre son exemple d’ailleurs, et m’présenter à vous maintenant qu’on a l’temps de l’faire. Mjöllnir, du clan monastique de Clangeddin, comme le disait si bien notre ami, envoyé par mes supérieurs pour quantité de missions à l’extérieur de nos murs. J’reviens du Nord, ou ils attendent vot’ soleil depuis des mois et j’revenais donner des nouvelles de nos cousins d’là-bas au monastère. J’ai marché vite, plus qu’assez pour m’permettre de ramener un peu d’ordre ici. Alors tant qu’vous n’m’embêtez pas avec des considérations pour enfants de ‘c’est bien’ ou ‘c’est mal’, vous pourrez compter sur mes poings.

Se rassayant à coté de sa torche et de sa fiole, il re-lança sa demande à Valis : - "Alors, Dalekh ou quel que soit ton nom, tu peux m’dire c’que c’est qu’cette potion ? Tu peux nous montrer c’qui est magique ?" - puis aux autres : – "Et les timides là, qu’est-ce que vous pouvez nous dire de vous ?"

es oreilles pointues de Guzlik devinrent rouges de colère. D’abord le nain, bien trop susceptible au goût du pixie, continuait de lui cracher son venin. Ensuite, ce fut le tour de ce soit disant chevalier sans monture qui lançait des mots d’un racisme incroyable devant tout le monde, accusant Le Lecteur et les siens d’espièglerie macabre.

- Non mais qu’est ce que c’est que ces vilains préjugés ? T’ais je invité à une quelconque danse ? Et d’où te viennent ces croyances populaires ? Je pensais que les chevaliers, même ceux qui au passage voyagent sans cheval ¤ et je trouve ça d’ailleurs bien étrange ¤ avaient un minimum de culture et de curiosité. Oui j’ai peur des oreilles rondes ! Mais même si tes oreilles sont aussi rondes que le cul d’une bouteille d’hydromel, il ne me semble pas t’avoir menacé d’une quelconque façon. Il me semble même vous avoir proposé à vous tous de vous aider dans l’accomplissement de votre quête non ?

Les larmes lui montèrent aux yeux mais Le Lecteur ne voulait pas se mettre à pleurer devant des gens qui sauteraient sur l’occasion pour se moquer de lui.

- Oui, il nous arrive de danser avec l’un des votre. Mais certains humains ressortent de cette ronde bien plus riches, bien plus beaux et bien plus heureux qu’ils ne l’étaient avant de jouer avec nous. C’est comme pour vous, on accable ceux qui le méritent et on récompense les bonnes âmes. Le nain et toi, vous ne me semblez pas avoir une bonne âme mais nous ne danserons pas ensemble parce que je n’ai pas le cœur à ça. Et vous ? Qu’est ce que vous attendez de moi au final ? Vous me laissez mourir de faim et c’est tout ce que vous faites...

Le lutin tenta de se calmer. De toute manière, les oreilles rondes ne l’aimaient pas. C’était vraiment visible et cette antipathie était réellement pathétique, surtout venant de la part de ceux qui, une ou deux heures plus tôt, lui faisaient la morale en lui disant qu’il ne devait pas faire une généralité sous prétexte qu’il avait vécu une mauvaise expérience. Il regarda, méfiant, Mjöllnir s’amuser avec son nouveau jouet, quelque peu admiratif de le voir manier aussi facilement un objet si précieux, puis s’adressa à Ank qui ne semblait pas encore le détester.

- Je suis désolé mais je ne comprends plus rien à vos histoires. Tout cela est beaucoup trop compliqué pour moi. Pourquoi le nain parle ainsi des ménestrels? Puis, s’adressant à tous. Moi je me suis déjà présenté mais j’ai l’impression que je ne suis pas parti sur de bonnes bases avec tout le monde. Je peux jouer du violon si vous voulez. Je suis assez doué pour ça et puis comme on dit, la musique adouci les mœurs non ? Les joues du pixie rougirent légèrement. Il n’avait pas l’habitude de s’excuser et ne trouva pas meilleure façon de le faire. Son ventre émit soudain un grognement que même les plus sourds d’entre eux ne pourraient faire fie d’ignorer.
« Pis j’ai toujours faim, si quelqu'un avait pitié…. »

L'invitation du nain était tous sauf cordiale, bourrue, il était on ne peut plus clair et précis dans tous ce qu'il entreprenait.
Le moine regarda attentivement Mjöllnir alors qu'il exécutait quelques coups avec ses nouveaux gantelets, tout le caractère du nain se représentait dans sa frappe ce qui était complètement différent pour Ank.

¤Je devrai peut-être lui demander quelques conseils en matière de combat, à vrai dire son style est plutôt agressif mais redoutablement efficace¤

Le moine songeur, réfléchissant au courage qui lui faudrait pour aborder le nain à ce sujet, ne pris pas conscience tout de suite de la longue plainte entamé par le pixie.
Ank fut surpris et sursauta légèrement lorsque le pixie lui parla, la tête ailleurs, il n'avait pas vu Guzlik se tourner vers lui.
Les explications qu'il demandait dépassait l'entendement de Ank cependant il concéda à expliquer la pixie ce qu'il avait comprit de la conversation échangée entre le nain et Valis.

- Et bien, si j'ai bien compris c'est juste que, ce n'est pas la première fois que Mjöllnir est amené à fréquenter les Ménestrels contrairement à nous.Le moine farfouilla son sac si le pixie pouvait les aider, il ne fallait pas qu'il meurt de faim après quelques heures de liberté. Il ressortit très rapidement une part de pain et quelques fruits secs et les tendit vers le pixie. Un regard peiné il ajouta
"J'espère que c'est suffisant, je ne sais pas e qu'il vous faut pour être rassasié..."

tonnamment, Gerbo n'était pas très perturbé par ces évènements peu ordinaires. Il faut dire que les gnomes sont habitués dès leur plus jeune âge à côtoyer toutes sortes d'illusions ; ce n'étaient donc pas un simple déguisement magique qui allait renverser de stupeur le brave illusionniste. Cela dit, il fallait avouer que ce Valis les avait bien bernés, aussi Gerbo salua le tour d'une révérence bien basse.

- Mes respects, preux Chevalier de la Rose épineuse. Les ménestrels, surtout sous leur véritable identité, ne courent pas les chemins. D'ailleurs, vous êtes bien le premier que je rencontre en personne.

Ses compagnons prenaient cela avec bien moins de calme, et excepté l'elfe, tout le monde semblait s'exciter un peu.

- Je ne pense pas que nous ayons à craindre de cet homme, mes amis, avoua t-il devant le concerné. « Il m’a l’air tout à fait sincère, mais si vous voulez, je peux m’en assurer. Si vous me laissez un bon quart d’heure pour consulter mon grimoire, je vous dirais tout ce que le présumé Valis a de magique !

Il adressa un clin d’œil au Chevalier, en finissant d’engloutir son casse-croûte de déjeuner.

- Mais pour tout vous dire, si cela ne tenait qu’à moi, nous retournerions de ce pas vers le Gué pour en bouter ces malfrats. A la condition que Guzlik se montre plus aimable avec notre nouveau compagnon, Mjöllnir. Il nous a beaucoup aidé, et s’est comporté gentiment. Je ne vois aucune raison de le qualifier de vilain, ou de méchant comme tu le dis.

Son ton s'était fait exceptionnellement plus sérieux, même si une inextinguible lueur rigolarde persistait dans les yeux du gnome.

Mjöllnir réprima un éclat de rire. La tentative du Gnome était charmante, sa prise de position était tout à fait inattendue. Pour se forcer à penser à autre chose, il commença par s’adresser au jeune moine qui avait du faire un effort remarquable pour s’exprimer : - "Et bien mon gars, c’est qu’les amis de notre Chevalier aime vous faire faire des choses sans vous dire le fin fond d’l’histoire et qu’ils vous emmènent dans des aventures encore plus incompréhensibles que celle-ci. Enfin c’est c’qu’on en dit … et tout m’porte à croire que c’est sûrement pas faux."

Il suivit ensuite les propos de Gerbo, ne revenant pas sur la question des objets magiques, la considérant réglée et le rassurant qu’il n’était pas Nain à s’en faire pour si peu et que sa soif d’ordre dépassait le reste. Cette joute verbale avait assez duré : - "Pour c’qui est d’lui faire confiance, on n’a pas trop l’choix, et j’préfère le faire en confiance que de le faire en tremblant comme une feuille. N’t’inquiète pas trop pour les insultes Gerbo. La faim fait sortir des mots qu’on regrette souvent après. J’s’rais sans doute pareil si on m’enfermait dans une cage …"

Mjöllnir conclut vers le petit homme qui complétait son repas avec les cadeaux de Ank et lui lança, sur un ton qu’il espérait moins bourru : - "C’est vrai qu’on n’a pas commencé tout ça sur de bonnes bases. Un vilain a priori sur un p’tit gars comme toi qui s’est bien payé ma tête il n’y a pas si longtemps, de quoi faire preuve d’un peu plus de prudence qu’à l’habitude. Si tu n’joues pas tout de suite et qu’t’es d’accord, j’fais un trait sur tout ça. Si tu joues aussi d’ailleurs, t’es libre de faire c’que tu veux après tout. On arrête là les hostilités ? Ca t’dit ?"