La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : Gué d’Ashaba
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Zénith (13h22)

Tous
Gerbo devint presque euphorique à l’idée de pouvoir libérer le pixie de sa cage. Avec empressement, il sortit la petite clef de sa poche et la testa dans la serrure de la cage. Celle-ci s’y introduit avec facilité et en un click, déverrouilla la porte. L’illusionniste sentit une étrange puissance émanant des barreaux, qui lui picotèrent les doigts. D’un coup, il se sentit un peu plus fatigué et absorbé, mais lorsque la cage s’ouvrit, la sensation disparut par elle-même.
Guzlik en profita pour se faufiler hors de son tombeau avec une vitesse déconcertante. C’était comme ci le petit être s’était téléporter hors de sa cage pour se trouver entre les quatre aventuriers. Ses ailes de papillon majestueux reprirent des couleurs et le pixie les étira de manière à se faire flatter.

Mjöllnir restait coi devant l’apparition toute en hauteur du pixie, celui-ci était encore plus petit que Gerbo. Il tapa une nouvelle fois dans le dos du guerrier et arriva enfin à le sortir de sa léthargie.

Dalekh

- C’est que, je n’avais déjà que rarement vu d’elfes au cours de ma vie, et voilà que le même jour j’en côtoie un, puis peu de temps après voilà que je rencontre un.. un lutin, enfin un pixie. Je croyais que ce genre de créatures n’était là qu’pour alimenter les contres pour mômes.. Alors ça fait un peu bizarre. Fit-il en se grattant le cou. --------------------

Le nain devait sourire intérieurement face à l’étonnement de Dalekh, il était vraiment un jeune aventurier. Néanmoins, le moine fracasseur ne se laissa pas gagner par de trop fortes émotions, aussi se saisit-il d’une des torches qui ne dégageaient aucune chaleur et fit aller la lumière dans tous les coins. La torche était munie d’un capuchon attachée par une cordelette, cela devait certainement être utile pour dissimuler la lumière.
De là où il était, le nain remarqua un baluchon près de la table où devait être posé la cage. Un étui à violon l’accompagnait, cela devait certainement appartenir au petit. Mais quelque chose d’autre attira son attention. Etant le seul à avoir pensé à observer la cave, le nain s’approcha de la table et remarqua un coffre de taille moyenne ainsi qu’un drap à terre. Saisissant le tissu, Mjöllnir révéla quelques objets à terre qui attirèrent son attention. Un grand arc de facture elfique semblait-il était posé à terre. Vingt carreaux finement ouvragés étaient posés dessus, ainsi que trois potions d’une couleur bleue cristalline. Mais ce qui attira le regard expert du nain fut la drôle de paire de gants posés à terre, et surmontés chacun d’une pierre rougeoyante. Lorsqu’il en prit un, la lourdeur du métal le saisit, mais il sut que ces gants étaient faits pour lui, et pour personne d’autre. L’Anguille n’aurait certainement pas eut la force pour les porter continuellement. Dans tous les cas, Gerbo aura à démontrer dans peu de temps ses talents dans l’art de la magie afin d’identifier au maximum tout ces objets..
Dalekh, qui avait suivit le nain de près observait d’un œil morne les objets. Rien ne pouvait l’intéresser, jusqu’à ce qu’il ouvrit le coffre. Celui-ci était remplit de pièces à rabord, il devait bien y en avoir trois cent !

Dalekh

- Mes amiiiiis ! On a peut être raté un objectif, mais par Tempus, nous voilà riche comme Khelben ! Sans compter l’expérience acquise d’aujourd’hui.. Je suggère de prendre le tout, ainsi que les affaires récupérées sur les cadavres et de partir vite d’ici, par derrière.. ou ? On prend la calèche ? --------------------

erbo fut émerveillé de voir ce petit être reprendre couleurs et vivacité. Ses yeux pétillaient de bonheur, et il avait envie de serrer le pixie dans ses bras en lui chantonnant des mots doux pour le réconforter. D'ailleurs, il ne se retint pas, prenant garde cependant à ne pas lui heurter les ailes.

- Ne t'en fais pas, Guzlik, sanglota le gnome. « Ne t’en fais pas, dorénavant plus personne ne t’enfermera. Tu n’auras plus à jouer du violon devant des gens, et à te montrer comme un animal de scène. Ces gens ne sont pas démoniaques, mais seulement cruels et pas très fut-fut. Tu peux t’en aller dès à présent, reprendre le chemin de tes futaies natales, ou rester avec nous si l’envie t’en prend. »

Les larmes aux yeux, il le relâcha.

- Pourquoi donc t’appelle t-on «le Lecteur » ? s’enquit-il alors qu’il regardait les trouvailles de Mjöllnir.

Pour les potions, il ne pouvait pas faire grand chose, si ce n’était ce que tout aventurier peu prudent faisait : goûter une lichette du breuvage, et gigoter dans tous les sens, tenter des expériences et autres calculs pour essayer de deviner quelles capacité il pouvait bien altérer. Ou si c’étaient des potions de soins que les prêtres fabriquent, elles procuraient en général une agréable sensation de chaleur, et soignaient la moindre petite égratignure de la veille.
Il en tendit une à Dalekh.

- Goûte ça, toi qui est blessé. Un petit peu seulement, et si tu sens que ça te fais du bien au bide, ben t’as qu’à tout boire. Et comme elles sont toutes de la même couleur, j’imagine qu’elles ont le même effet.

Il laissa les gants à Mjöllnir qui visiblement les affectionnait beaucoup. Avec ça sur ses grosses paluches, il ferait encore plus mal aux fous se mesurant à lui. Gerbo se saisit de l’arc, qu’il proposerait à l’elfe. Les yeux brillants, il regarda le gros tas d’or. Il eut immédiatement l’idée de tout renverser pour trier l’or du reste.
Tout à coup, il se souvint de leur situation.

- Hum, oui, on ferait mieux de partir maintenant… Si ça ne vous dérange pas, je garde les deux potions pour l’instant, comme je risque moins de me prendre des coups, elles ne se casseront pas. Prenez le coffre, et en route pour la calèche les amis !

Passant près de la cage, il s’arrêta un instant. ¤On pourrait en tirer un bon prix… Quoique, non, mauvaise idée. Un tel objet ne peut servir qu’à de mauvaises fin… Autant la laisser ici, en espérant qu’elle y reste.¤ Puis il se dirigea vers l’escalier.

Le moine restait étranger à l'effusion sentimentale de Gerbo, jugeant que ce n'était vraiment pas le moment de se perdre en sentimentalisme.

- Y a pas si longtemps qu’j’pensais comme toi ! Dur d’accepter qu’toutes ces histoires à dormir debout cachent plus qu’un semblant d’vérité et pourtant … Mjöllnir soupesait les gants, admiratif devant leur qualité et leur finition. Bien que fort peu attaché à l’apparence des choses, en bon nain qu’il était il savait reconnaître un travail d’orfèvre bien fait et sifflotait d’admiration en les regardant sous toutes les coutures. Les posant un instant sur le côté, il glissa sa nouvelle torche sur le côté de son sac avant de remplir son carquois et de . ¤ Chaque chose à sa place. Pouvoir prendre l’un et l’autre rapidement au besoin, protéger les fioles … on verra c’que c’est plus tard. ¤

S’il se souciait de la présence des autres à ses côtés, il n’en montrait absolument rien, rangeant les trouvailles tour à tour, sans même leur demander leur avis ou s’inquiéter de l’intérêt pour l’une ou l’autre chose. Il considérait, à tort ou à raison, que sa participation à la survie des aventuriers en herbe méritait bien ces quelques compensations. La nouvelle découverte de Dalekh aurait certainement de quoi les ravir plus que quelques carreaux et une paire de gants.

- J’vous laisse l’or, ça s’mange pas, et j’partage votre avis qu’on a tout intérêt à ne pas traîner ici. Guzlik, si tu veux nous suivre, prends tes affaires, on y va ! Faites ce que vous voulez du coffret mais vite ! Alors qu’il escaladait les premières marche de l’escalier pour sortir de la cave, il tiqua sur la dernière phrase du guerrier : - "Oï, j’te suis mon gars ! C’est à vous cette calèche ? Ca nous permettrait de partir plus vite, pour allez demander quelques éclaircissements à votre commanditaire, mais c’est pas le mieux pour passer inaperçu !" – puis, par le trou de la trappe : - "Eranis ! On s’casse ! Ah oui, prends la cuir clouté du chef, ça vaut la peine !"

e pixie se sentait enfin revivre. Le torse bombé, il s’étira lentement, tel un chat miniature. Ses ailes majestueuses aussi fines et délicates que celles que portent les plus beaux papillons exotiques se déployèrent en un éclat chatoyant, tels les pétales d’une pensée en pleine éclosion. Ne plus se sentir prisonnier de cette cage et de ces barreaux maléfiques aux pouvoirs étranges lui rendit goût à la vie. Mais bien qu’atteint de cette soudaine bonne humeur, Guzlik n’en restait pas moins susceptible. Il lança un regard incendiaire à Dalekh.

- Dans les contes pour mômes, on n’enferme pas les charmantes créatures telles que moi dans une si pôtite cage !

Le petit être dissimula un mouvement de recul lorsqu’il sentit les bras du gnome l’enlacer.
Non pas que cette démonstration de sympathie le gêna, mais Guzlik n’avait plus l’habitude d’être cajolé. Ses dernières semaines, il les avait vécues comme un véritable enfer, il avait souffert de la cruauté des autres, surtout de celle des oreilles rondes. Le nain l’avait sermonné, lui conseillant de ne pas rejeter toutes les oreilles rondes. Mais le nain n’avait pas comprit. Les oreilles rondes que Guzlik méprisait n’étaient autres que les êtres humains. Et il lui faudrait beaucoup de temps et d’efforts pour pouvoir, peut être un jour, accorder sa confiance à l’une de ses créatures dite « humaine ».
Mais les sanglots du drôle de petit bonhomme le touchèrent et il essuya les larmes qui coulaient sur le visage du gnome du bout des doigts avant de lui répondre, les yeux larmoyant

- On m’appelle Le Lecteur par ce que je suis capable de déchiffrer une partition de musique Pixie comme personne d’autre au sein de mon clan. Je pense pouvoir vous aider à pénétrer les bois. Je ne sais pas vraiment où nous sommes ni où vous allez mais si vous avez besoin de vous fondre dans la nature, je pense pouvoir vous y aider. Je ne sais plus trop où aller. Je voudrais retourner chez moi, mais c’est par où chez moi ? Ils m’ont tellement trimballé partout dans cette cage immonde que je suis incapable de retrouver mon chemin. Mais les bois, quels qu’ils soient, ça oui, j’vais pouvoir vous aider à vous y cacher, vous pouvez compter sur moi. Puis je vous dois bien ça !

Le pixie voleta jusqu’au coin de la table et y récupéra le baluchon et l’étui à violon. C’était tout ce qui lui restait de sa vie de grand gardien du Tumulus des Fée et les oreilles rondes avaient tout foutu en l’air pour une simple histoire de piécettes sonnantes et trébuchantes. Il caressa d’un air nostalgique le bois ouvragé qui protégeait son instrument avant de se ressaisir. Puis, il se dirigea vers la pièce principale du magasin, y décrocha une cape cousus dans une étoffe précieuse et légère et retourna dans la cave, laissant la cape balayer le sol durant son vol et retrouva l’étrange clan qui l’avait libéré.

- Je ne vais pas pouvoir sortir de cette boutique sans passer inaperçu. Où alors il va me falloir ruser. Les habitants de ce village vont me reconnaître et comprendre qu’il s’est passé quelque chose d’étrange ici. Pis j’en ai marre de jouer les phénomènes de foire.
Le petit être fée regarda Gerbo, espérant qu’il allait accepter sa requête. Si je monte sur tes épaules et que l’on se cache sous cette jolie cape, on passerait inaperçu et on pourrait sortir d’ici sans attirer l’attention non ? Puis, désignant d’un geste du menton les trois autres membres du clan, Et eux, c’est qui, je crois que tu es le seul à m’avoir donné ton nom Gerbo. Et le gros nain là bas, il m’effraie un peu. Il a l’air sévère... et gros. Oui.

erbo ouvrit de grands yeux sur le nain.

- Quoi, toi, un nain, tu ne veux pas de l'or ? Et bien, moi qui vous croyais grippe-sous comme pas deux, voilà qui change ma vision sur vous. Enfin, tu es peut-être différent. On verra plus tard pour se répartir le tout.

Alors qu'il était arrivé en haut des marches, le gnome considéra avec joie et amusement la proposition du Lecteur. ¤Alors ça veut dire qu'il veut rester avec nous... Tant mieux ! Je l'aime bien, et il a sans doute besoin de notre protection à présent.¤

- Vas-y, monte ! lança t-il allègrement. « Je sais pas si on ira jusqu’à la forêt, nous n’en aurons peut-être pas besoin. Après tout, nous ne sommes pas encore recherchés. D’abord, on va essayer d’en savoir un peu plus sur cette sombre affaire… Ah oui, il faut que je t’explique. Et bien, en fait nous –Ank, que tu peux aussi appeler l’anguille, le grand garçon là ; Dalekh, le grand guerrier à l’armure ; et deux autres qui ont disparu tout à l’heure- devions retrouver un type du nom de Thomas, et son complice riton, et qui ont fait du tord à un marchand il y a longtemps. Thomas est entré dans cette boutique, mais quand on a voulu aller le chercher, et bien il avait disparu… C’est ici que nous avons rencontré Mjöllnir, ce nain, qui n’est pas méchant tant qu’on ne le cherche pas, t’en fais pas. On s’est fait attaquer ici même par des gens bizarres, qui ont été envoyés par quelqu’un. Et donc, on voudrait savoir qui exactement nous a envoyé ces types. Et pour ça, on va d’abord aller voir celui qui nous a entichés de cette mission, Paolo. J’espère que tu as tout suivi.

Réflectif, il regarda ainsi la fée quelques instant.

- Au moins, avec ce déguisement, on pourra monter tranquillement dans la calèche.

Il enfourcha le pixie sur ses épaules, s’enroulant soigneusement de la cape. Le résultat ne serait pas forcément convaincant, mais aurait au moins la qualité d’être assez pittoresque. On aurait dit… Un enfant de la taille d’un homme, aux jambes démesurées et à l’allure pour le moins étrange. Ils pourraient s’estimer heureux s’ils ne se faisaient pas flageller en posant le premier pas dans la rue.

- Non, cette calèche n’est pas à nous… Mais aux joyeux drilles qui vous ont sauté dessus tout à l’heure. Ils nous doivent bien ça, non ? rit-il avec une tape sur l’épaule de Mjöllnir.

Gerbo donna l’arc à Eranis, faisant au passage les présentations avec Guzlik, perché sur ses épaules.

- Eranis, je te présente Guzlik le Lecteur, c'est un pixie, qui était enfermé ici de puis des lustres. Mais le marchand s'est envolé, par magie, et pas de traces non plus de Thomas. On va à la calèche.

Puis il se dirigea vers la porte de sortie principale pour gagner la voiture.

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : Sur la piste entre le Gué d'Ashaba et Valbrume
Temps : Ensoleillé (27°)
Moment : Zénith (14h)

Tous
Dalekh se remettait doucement de ses émotions et se massa les yeux un instant. Le pixie le troublait plus qu’autre chose, et il lui faisait penser à un sale morveux capricieux. Lorsqu’il revint à la cave avec une grande cape pour venir sur les épaules de Gerbo, l’humain étouffa un rire qui aurait sûrement été mal interprété.
Le guerrier salua le pixie d’une main lorsque le gnome les présenta puis rengaina son épée à deux mains dans son fourreau. Aussitôt, il revint sur le coffre, le ferma, et le souleva contre son torse.
Il remonta au rez de chaussée, emmenant avec lui les autres vers la salle des ventes. Il posa son coffre sur le comptoir pour prendre le temps de répondre au mage, pour ses propos qu’il pensa tout à fait stupides.

Dalekh

- Si tu veux retourner voir Paolo, tu y vas tout seul mon gars. C’est complètement insensé, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que ces gars étaient des hommes de main à lui, ils avaient nos descriptions. On s’est fait rouler, y’a pas plus de Thomas que d’ancien voleurs, je pense que c’est surtout des bandits de grand chemin, une espèce de gang organisé qui pille les aventuriers imprudents, regarde donc cette fortune et ces armes, si ça se trouve ça appartenait à d’autres voyageurs. Et puis si le boutiquier est bien passé à travers le mur comme tu as dit, et qu’il a dit « A bientôt », j’ai pas envie de rester dans le coin pour savoir quoi. Je suis d’avis de prendre la calèche, s’arrêter quelques minutes pour acheter de quoi manger, parce que j’ai faim, puis de filer hors de la ville, dans un bosquet, histoire de potasser sur ce qui s’est passé. Si y’a vraiment les miliciens à nos trousse on le saura sûrement très vite, alors je suis pour passer par la route qui mène vers Valombre, en voiture on sort de la ville en quelques minutes, puis on bifurque vers la forêt. --------------------

Cherchant dans la boutique après une cape de la même envergure que Guzlik, Dalekh trouva son bonheur près des vêtements de fourrure. Une magnifique cape à capuche ample en une imitation d’animal à la peau noire. Il l’enfila, la serra, et se capuchonna la tête pour dissimuler les traits. D’un geste, il envoya celui qui possédait la clef aller ouvrir la porte de devant puis demanda si tout le monde avait prit ce qu’il devait prendre. Prenant lui-même le coffre sous le bras, l’humain alla entrouvrir la porte et regarda à l’extérieur. La calèche était toujours devant la porte, attendant patiemment ses voyageurs.
Et ils ne perdirent pas de temps, chacun s’installa à l’intérieur, avec toutes les affaires, tandis que Dalekh prit les rennes. Avec du mal, il lança la voiture sur la route qui commença à aller de gauche à droite. A l’intérieur, cela était pire que dans la coque d’un bateau, l’Anguille faillit plusieurs fois tomber de son siège et se ramassa sur le pied le coffre au trésor. Sur la route, le guerrier arrêta la voiture et s’empressa d’aller acheter des vivres pour terminer la journée et entamer celle de demain. Très vite, la calèche se remit en route et prit une vive allure jusque la sortie du Gué. Sur quelques kilomètres, les aventuriers avancèrent en toute sécurité et, estimant être assez loin de la civilisation, Dalekh s’arrêta sur le bas côté.
Le groupe se trouvait sur la piste poussiéreuse qui menait vers Valombre, là où résidait le fameux mage Elminster d’après les dires. A perte de vue, la forêt embrassait l’horizon tandis que le chemin se rétrécissait pour disparaître de la vue. En s’enfonçant un peu entre les arbres, on devait sans doute trouver un abri hors de vue des passants, il restait néanmoins le problème de la calèche à résoudre, ainsi que la faim qui tiraillait tout le monde, surtout le nain d’après les rugissements qui s’échappaient de son ventre..


Rappelez moi dans le hrp tous les objets que votre perso a récupéré et/ou/puis donné à un autre, comme ça je mettrai à jour vos inventaire..

eureux de s'arrêter enfin après un voyage si chaotique, Gerbo sauta à terre. Il s'étira un peu, tapota son derrière endolori, puis sortit de son sac tout un tas de choses comestibles. Un pain plutôt sec, dont il coupa quelques tranches à l'aide de sa dague, un petit pot de verre avec à l'intérieur d'étranges petits fruits tout verts et allongés baignant dans du vinaigre, et un morceau de jambonneau. Il y avait aussi des petits oignons qu'il éplucha à une vitesse hallucinante, et un peu de terrine soigneusement emballée dans de large feuilles. Il se fit une espèce de casse-croûte avec tout ça, poussant de petits cris de délectation en le dégustant.

- Hé, tu en veux Guzlik ? s'inquiéta le gnome. « Désolé les autres, mais avec ce qui me reste de rations, je ne pourrais même pas remplir un de vos estomacs... »

Sans prévenir, il s'approcha ensuite de la calèche, et claqua des doigts. Mais à la place du petit *clac* que produisait habituellement un tel bruit, ce fut une véritable détonation qui retentit, effrayant les chevaux qui détallèrent le long du chemin, emportant la voiture avec eux. Il se retourna, satisfait, vers ses compagnons.

- Voilà, comme ça on ne se fera pas repérer à cause d'elle, au contraire ça trompera d'éventuels pisteurs... On peut aller à l'abris des arbres maintenant, qu'en pensez-vous ?

Il montra l'exemple en commençant à marcher. A présent, il pouvait dire à Dalekh ce qu'il avait sur le coeur, assez fort cela-dit pour que les autres l'entendent.

- Dalekh, tu as sûrement raison, le mieux à faire était d'abord de s'éloigner de la ville... Mais je pense que nous ne devons pas fermer les yeux sur ce qui nous est arrivés. Si c'est une organisation qui a monté ce coup, alors nous devons agir. Paolo est sûrement la cause de l'attaque qui a été lancée sur nous, mais je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi... Il nous aurait donné une fausse mission pour nous faire assassiner ? C'est absurde, je n'en vois pas l'intérêt. Ou si c'est ça, on peut dire qu'ils ont tout gagné. Il ricana. « Ils ont perdu quatre hommes de main, un pixie de foire et un coffre au trésor d'un coup... Sans compter tous les problèmes qu'on peut leur apporter. »

Le petit illusionniste observa la réaction de ses compagnons. Connaître leur point de vue sur ce qui allait suivre était très important.

- En tout cas, mais si on a démasqué une sorte de clan, nous n'avons plus l'appuis de la milice... Ils ne nous croiraient jamais. Ce qu'on vient de faire ressemble plus à un braquage hors-rêgles qu'à autre chose. Alors si nous voulons arrêter ces gens immondes, ça sera par nous même... Nous avons perdu deux compagnons déjà, Insanis et Thoglin, mais nous en avons retrouvé deux qui les valent largement. Il désigna Mjöllnir et Guzlik. « A mon avis, nous pouvons tenter quelque chose, à commencer par retrouver Paolo. Mais si tout le monde n'est pas d'accord, alors là, l'entreprise deviendra bien plus risquée. Qu'en pensez-vous ? »

Fidèle à son poste, Eranis avait surveillé les environs très attentivement, bien que curieux de savoir ce qui pouvait bien se tramer dans la pièce d'à côté. Finalement, et bien heureusement pour le bien du groupe, personne n'avait fait irruption dans la pièce. Eranis s'était demandé comment il aurait bien pu retenir à lui seule toute une milice!

Le rôdeur commençait à trouver le temps long quand tout s'accélera d'un coup. Tout d'abord le nain avait reparu, paraissant pressé de sortir d'ici. Visiblement le groupe s'était décidé à sortir de la ville, et cette idée était loin de déplaire à Eranis. Il ne s'y était jamais bien senti et tout ce qu'il avait pu vivre dans cet endroit n'était qu'échec et désillusion. D'ailleurs, il en était persuadé à présent, Elona ne pouvait pas se trouver ici. Si elle était encore en vie, elle ne se serait pas réfugiée ici, cet endroit ne lui ressemblait pas. Puis Gerbo lui avait donné un arc et il lui en fut très reconnaissant. C'était un bel arc et il lui servirait probablement très prochainement...

Un être étrange mais d'une beauté qui avait frappé l'elfe des bois avait fait irruption dans le groupe! Oui, c'était bien un pixie. Eranis avait entendu parler de ces créatures il y a for longtemps par son père qui en avait rencontré deux égarés un soir. Il lui avait dit qu'il était très rare d'en rencontrer et qu'il serait chanceux si cela lui arrivait. Aussi le rôdeur fut-il charmé par cette rencontre, par ce petit être qui lui ressemblait davantage que tous les autres. Sa journée en fut rendue plus agréable, soudainement. Guzlik le Lecteur, c'est ainsi qu'on l'appelait. Eranis profita du voyage en calèche pour s'informer auprès de ses compagnons de ce qu'il n'avait pas pu voir, et c'est ainsi qu'il comprit ce qu'il s'était passé.

La décision de Dalekh de quitter la ville avait donc enchanté l'elfe. Il suivit sans rien dire le groupe, jetant des regards très amicaux à Guzlik. Ils quittaient ce monde bruyant et faux, et se rapprochaient de ce qu'il affectionnait tout particulièrement, la forêt. Gerbo décida de se débarasser de la calèche. Eranis en aurait fait autant. Il fallait brouiller les pistes, et effacer les traces. D'ailleurs, tout en écoutant attentivement les paroles du gnome, il prenait soin d'effacer les traces de pas de chacun menant à la forêt. Et, plus à l'aise, pour la première fois depuis longtemps, il se mit à parler distinctement et avec confiance : "Il n'est pas question de retourner dans cette ville. Paolo nous a tendu un piège une fois, il est capable de nous en tendre un nouveau encore plus vicieux. Et cette fois ci, ils ne seront peut-être pas que quelques-uns. Nous avons eu beaucoup de chance d'en réchapper et si Mjöllnir n'avait pas été là (ça lui faisait mal de dire ça) nous ne serions peut-être pas ici en ce moment. Non! Y retourner ne me parait pas raisonnable. Ne pensez pas que je manque de courage. Mais si nous voulons coincer Paolo, il faudrait le prendre à son propre jeu, par la ruse. Après tout il le mériterait bien. Quant à savoir comment, je dois dire que je n'en ai pas la moindre idée, pour l'instant..."

Eranis terminait d'effacer les traces avec une vieille branche, tout en terminant son discours. Il regarda le reste du groupe avec un oeil interrogateur : "Et vous, qu'en pensez vous?"

e début du voyage avait été quelque peu chaotique. Le lecteur n’était resté que quelques instants seulement sur les épaules de son nouvel ami, le temps de grimper dans la calèche et de s’y installer seulement, car au démarrage de celle-ci, le pauvre petit pixie se retrouva éjecté au pied du nain dont il se méfiait tant. Le lecteur ne le lâcha d’ailleurs pas du regard un seul instant, soucieux de ne plus s’approcher de trop prêt de ce gros nain qui, il y a quelque instants encore, refusait de le libérer de sa cage et qui s’était permis de lui faire la morale.

Gerbo lui avait offert un bout de son casse croute, ne se doutant certainement pas de la quantité de chose qu’un si minuscule être fée était capable d’avaler. Mais Guzlik l’accepta, reconnaissant de l’attention toute particulière que lui prêtait le magicien. Le goût de ce met délicieux éveilla les papilles du pixie. Cette saveur qu’il ne connaissait pas encore était un véritable délice et il aurait était idiot de mourir sans en connaître le goût.

¤ Une spécialité gnome sans doute... Jamais mangé un truc pareil de par chez moi ! ¤

Le voyage fut agité et peu agréable. Mais Guzlik appréciait de se retrouver enfin libre. Il ferma les yeux un instant, respirant profondément les bonnes odeurs que lui offrait la forêt. Le pixie était si proche de la nature qu’en être privé aussi longtemps avait failli le tuer. Son moral au fil de ses dernières semaines en avait pris un sacré coup. Mais heureusement, il avait rencontré Gerbo et ce merveilleux magicien lui avait redonné accès aux bonnes choses de la vie.
Le pixie prit soin de replier sa jolie cape. Bien que trop grande pour lui, elle pouvait encore lui être utile. Son visage camouflé grâce à cette large capuche, il pourrait avec l’aide du gnome passer quasiment inaperçu au cœur d’un village ; la nuit tout du moins ; et bien plus facilement qu’en voletant au milieu de ses nouveaux camarades. Et puis Guzlik trouvait le tissu si joli, avec ses broderies chatoyantes...
¤ et ça pourra toujours servir en cas de nuit trop froide. ¤

La conversation semblait s’animer. Chacun cherchait ce qui leur restait à faire, ne sachant trop quelle route, parmi les nombreuses que la vie leur offrait, il leur fallait choisir.

- Je ne connais pas ce fameux Paolo, mais si c’est un ami des oreilles rondes qui m’ont fait prisonnier je crains qu’il ne soit pas très fréquentable. J’ai entendu des brides de conversations sombres lorsque j’étais enfermé dans leur cave mais rien qui me semble se rapprocher de vous. Et puis ils chuchotaient en ma présence ces fourbes. Et ils avaient raison de se méfier de moi. Je suis prêt à vous prêter mon arc s’il le faut pour vous aider…et j’ai une vengeance à accomplir. On ne s’attaque pas à un pixie aussi facilement sans le payer de sa vie.

Le visage du pixie se durcit soudainement, un voile noir passant devant ses yeux. La méchanceté des oreilles rondes avait profondément blessé le petit être fée qui ne se reposerait pas avant d’avoir fait payer à ses bourreaux le prix de ses longues semaines de captivité.

Mjöllnir avait bien du mal à intégrer les différentes propositions de ses nouveaux compagnons d’aventure tant son ventre l’implorait de le remplir. D’un mouvement de tête entendu, il demandait, pour la forme, l’autorisation à Dalekh de puiser dans son sac de victuailles et prenant un mouvement -qui n’en était peut-être pas un- pour un acquiescement, il y plongea sa large main pour se saisir de quoi que ce soit qui aurait une allure de nourriture avant de rendre le sac à son propriétaire.

Il était partagé, les avis des uns et des autres étaient moins insensés qu’il n’y paraissait au premier abord. Entre deux bouchées goulues, après une qu’il eut faillit en avaler une de travers de surprise d’entendre parler l’Elfe de lui en bien, il remit de l’ordre dans ses idées en les exprimant à voix haute : - "Votre Paolo a trouvé un bon moyen de s’faire beaucoup d’argent facilement. Il offre du boulot au premier groupe d’aventuriers venu, toujours prêt à accepter n’importe quoi sans poser trop de question. Il les envoie dans le magasin de son complice pour faire croire qu’ils étaient là pour y voler. Il a sûrement des contacts dans la milice pour assurer ses arrières et faire mettre les imprudents en prison …et même sans ça … ils ne doivent pas fort apprécier les aventuriers dans l’coin, ça amène toujours plein d’ennuis …"

Il avala une bouchée encore, continuant la bouche pleine : - "On ne peut malheureusement pas faire comme si de rien n’était, si ça s’trouve vos amis sont à l’ombre à l’heure qu’il est et avec nos deux ‘évadés’, ‘y aura bien vite nos portraits un peu partout dans les environs. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que le prochain groupe d’aventuriers ne soit utilisé pour nous mettre la main dessus, accusés de vol et de meurtre qu’on doit être..."
L’étagère renversée, les corps, le coffret, les vêtements dont le groupe s’était servi allégrement. Ils étaient mal partis pour paraître de bonne foi. Le Moine commençait a considérer l’idée de se retrouver dans un cachot humide pendant quelques temps, avant d’être libéré par quelqu’un de son ordre qui aurait payé la somme rondelette nécessaire à le sortir de là.

- Allons … Il doit bien y avoir un moyen de se sortir de là … Trouver des preuves que nous sommes tombés dans un piège ou en tendre un à notre tour. On a toujours ce coffret, qui ferait un bel hameçon, mais il aurait vite fait de nous envoyer la milice pour venir le rechercher … On est dans la bouse … jusqu’au cou … Si vous me parliez un peu de vous pour savoir de quels outils on dispose pour lui rendre la monnaie de sa pièce à c’gredin ? Aucun de vous n’a de connaissances haut placées dans cette région de Toryl ?