La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : Gué d’Ashaba
Temps : Ensoleillé (26°)
Moment : Zénith (13h12)

Tous
Gerbo ne savait strictement pas à quoi pouvait bien servir cette petite clef, de plus, son goût était atroce et donnait des picotements désagréables. Mais à la vue de sa confection bien ouvragée, il n’avait aucun doute quant à son importance.
Le marchand réajusta une nouvelle fois ses habits et soupira légèrement. Il fit quelques pas jusqu’à aller à la rencontre du nain, qui lui-même descendait rejoindre le guerrier dans la cave.
Le boutiquier regarda avec insistance le moine descendre tandis que Gerbo lui intimait de le suivre. Avec un demi sourire, l’homme baissa la tête vers le gnome, comme pour le saluer.

- Je dois malheureusement vous quitter, il est l’heure pour moi de passer à l’étape suivante, et je ne puis rester ici à vous regarder jouer aux aventuriers. De toute façon, nous avons assez de fonds pour commencer ce que nous avons prévu, ce qu’il y a là-dessous gardez le donc, cela me fait même plaisir de m’en débarrasser.. Sur ce, messieurs, nos routes se recroiseront très prochainement..

L’humain fit un pas en arrière, puis un deuxième à côté de la trappe. Il était dos au mur et, sous l’œil arrondi du gnome, passa sa jambe dans le mur. Il recula encore et passa au travers comme si de rien n’était et disparu de la pièce en un mouvement. Curieux et furieux à la fois de voir un tel phénomène magique, Gerbo s’avança à pas rapide vers le mur, mais celui-ci était de nouveau aussi solide que sa nature le permettait...

... Mjöllnir arriva à hauteur de Dalekh, qui était toujours sans aucune réaction, et ne bougeait plus, la bouche grande ouverte.
En y regardant bien, tout en observant la pièce, qui ressemblait plus à un trou creusé, et éclairé par deux torches qui ne dégageaient aucune chaleur, le nain constata qu’aucun phénomène magique n’était à l’œuvre.. Il toucha l’humain qui le regarda sans rien dire, puis lui montra quelque chose qui roulait par terre.
Intrigué, le nain tourna lui aussi son regard vers le sol et découvrit une cage d’une cinquantaine de centimètres qui roulait. A l’intérieur, quelqu’un de très petit gigotait et vociférait, c’était la voie d’enfant qu’ils avaient entendu quelques instants plus tôt.
Le petit être avait un aspect sauvage et boisé, il portait une paire d’ailes semblables à celle d’un papillon, et observait de ses grands yeux les deux grandes personnes qui elles, étaient libérées. Soudain, la créature pleura, puis cria dans une langue étrange, tout en tenant ses barreaux à deux mains, comme s’il essayait de les casser..
En voyant cela, Ank fut tout aussi étonné que ses deux compagnons !

e jeune pixie roulait de rage au fond de sa minuscule cage. Ses muscles étaient endoloris par l’inactivité à laquelle l’avaient contraint ses tortionnaires et chacun de ses mouvements demandaient un effort surnaturel. Surtout pour un être si petit et si fragile... Du moins en apparence.

’ ’ ’ ’ ’ Lança t-il aux deux êtres qu’il vit s’approcher de sa cage.

Guzlik agrippa violemment les barreaux de sa prison miniature et se mit à pleurer. Il ne chercha pas à retenir les lourdes larmes qui perlèrent sur ses joues rouges de rages. La liberté lui manquait tant ! Puis il n’était pas dans sa nature de cacher ses sentiments, l’être féerique avait d’ailleurs la réputation d’être extrêmement expansif. Et alors ? Que celui que ça gène passe son chemin.
La rage se mêlait aux sanglots du petit être et il se mit à crier, à l’intention des deux visages inconnus ;

- Libérez moi, cassez cette foutu cage, trouvez en la clef, faites quelque chose, brisez ses barreaux, limez les, ‘doit bien y avoir de quoi limer dans cette pièce non ?! Laissez moi retrouver ma liberté ne me laissez pas enfermé dans cette boite d’allumette. Mais aidez moi bon sang !

Les mots coulaient aussi vite que les larmes et les mains de Guzlik tremblaient frénétiquement. Le matériau dans lequel avait été conçu cette cage l’empêchait d’utiliser sa magie. Ses jolies ailes se fanaient à vu d’œil à cause de son immobilité. Les oreilles rondes avaient pensé à tout et lui était resté impuissant face à leur esprit machiavélique. Mais ils ne s’en sortiraient pas comme ça. Guzlik était fier et voulait se venger.

¤ Il verront ces oreilles rondes à qui ils ont à faire. On ne s’attaque pas à un Pixie sans le payer de sa lucidité d’esprit. ¤

Eranis était allé se poster près de la porte de derrière, sans trop attendre l'avis de ses compagnons. D'ailleurs, il le sentait bien, ses compagnons ne faisaient pas attention à lui. Quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, c'était comme s'il n'existait pas. Au contraire ils avaient paru absorbés par les éléments nouveaux qui étaient venus se succéder en si peu de temps. D'abord l'attaque, puis le retournement de situation, ce marchand qui semblait si sûr de lui, et enfin cette nouvelle inconnue, la trappe de la pièce d'à côté... Eranis n'avait pas eu le temps d'en savoir plus. Après avoir récupéré le lance-dard dont Gerbo ne voulait pas, il avait filé près de cette porte, considérant son rôle avec importance. Il ne savait pas ce qui se tramait à côté, mais si jamais il observait des mouvements suspects près de la boutique, il saurait en avertir le groupe. Le problème, pensa Eranis, c'est que personne ne garde l'entrée principale... ¤Au pire, je pourrais me faufiler par cette porte si les gardes arrivaient par l'autre côté...Cela me permettrait d'en finir avec cette histoire!¤

L'elfe des bois s'étonna de sa réaction, du si peu de fierté et de courage dont il faisait preuve. Peut-être se sentait-il dépassé par les événements? Ce dont il était certain, c'est qu'il ne trouvait pas sa place dans ce groupe. ¤Mais après tout, pensa-t-il, qu'est-ce que cela peut me faire. Je ne suis pas venu là pour me faire des amis...¤ Il eut une rapide pensée pour Elona. C'était bien elle qu'il était venu chercher, et les derniers événements avaient totalement mis de côté son objectif initial.

Mais l'elfe, malgré cette brève pensée, savait bien que l'heure était grave, et qu'à ce moment précis, il devait surtout penser à sauver sa peau. La sienne, et celle de ses compagnons, auprès desquels il s'était engagé. ¤Faisons de notre mieux pour respecter ma parole. Nous verrons bien ce qu'il adviendra dans quelques instants...¤

Très concentré, l'elfe s'était placé dos à la porte, arme en main, et tentait de percevoir les bruits...

erbo resta ébahi devant l'estomaquant tableau du marchand s'enfonçant dans le mur comme dans du beurre de cacahouète, après lui avoir raconté son charabia étrange. Il regarda autour de lui pour demander à quelqu'un de lui dire s'il n'avait pas rêvé, mais tout le monde était soit en bas, soit ailleurs dans la boutique. ¤ Par les roubs' du Cauteleux ! Qu'est-ce que c'est que ces marchands qui jouent les passe-muraille ? Et qu'est-ce qu'il a voulu me dire... "L'étape suivante" , "ce que nous avons prévu"... Ca n'a pas de sens ! Qui c'est nous, lui et Thomas ? Alors il a aussi traversé les murs celui là ? Un seul moyen de le savoir...¤

La tête complètement mise en vrac par tant de choses étranges, le gnome marcha vers la trappe d'un air un peu hagard, son arbalète chargée à la main. Il entendait des voix en bas... Ou plutôt une petite voix aiguë et frénétique. ¤ Ça, c'est pas un homme, ni un nain.¤ Il vit Ank, Dalekh puis Mjöllnir... puis une petite cage roulante. Il écarquilla les yeux devant cette petite créature verte, si rigolote et énervée en même temps.

- Que... c'est un lutin ? Un farfadet ?

A voir la façon dont il gigotait, il voulait de toute évidence sortir. Cette petite cage était de bonne facture, et rare par sa forme... Comme s'il elle était faite dur mesure. Ces détails lui rappelèrent la petite clé d'azur qui attendait sagement son verrou, pour l'instant dans une petite poche de coton. L'illusionniste jeta un regard à ses trois compagnons présents, mais finalement s'approcha de la cage sans leur demander leur avis. Il se remémora les paroles du pseudo-marchand. ¤"ce qu’il y a là-dessous gardez le, cela me fait plaisir de m’en débarrasser..." Cette adorable fée serait-elle dangereuse ? Non, seulement parce que lui l'a maltraitée j'imagine... Elle ne s'en prendrait pas à ses libérateurs !¤

Gerbo s'accroupit devant la cage, intimant à la fée de se calmer. Il sortit de sa poche le trousseau de clé, et chercha des yeux un éventuel cadenas ou autre verrou pour la sortir de là. Il la détaillait de la tête au pied, cherchant dans les récits de son enfance le nom d'une telle merveille forestière...

- Cesse de t'agiter, nous ne te voulons aucun mal... ¤Comprend-elle le Chondathan ?¤ Je m'appelle Gerbo. Je vais essayer de te libérer.

Sa voix était douce, amicale et rassurante.

Le moine était étonné sa position rappelait légèrement celle dans laquelle était figée Dalekh... Ank rassembla ses esprits autant qu'il put le spectacle était saisissant par la magie qui l'entourait.

* Des ailes, une lumière brillante... Un ange ?*

Le moine se rappelait des descriptions des livres qu'il avait lu dans son monastère mais la créature était minuscule et dépourvue de la majestuosité qui caractérise si souvent les anges dans les récits.

*Aucun humain ne serrait capable de capturer un ange de toute façon*

Le moine se ravisa et après avoir écarté l'hypothèse de la créature céleste pu réfléchir plus librement, il voyait la cage au fin fond de la cave, à quelques mètres du nain et du groupe. Un fol instinct lui criait de se faufiler jusqu'à la cage mais il pouvait y avoir d'autres pièges. Un moment d'hésitation et c'était le gnome qui était passé devant lui faisant fit de toutes les protections magiques qui avaient été libérés sur Dalekh auparavant.
Le moine fit un geste de la main vers le gnome voulant le retenir et murmura un vague puis sa voix s'éteignit faiblement.

- Gerbo...

Ank resta auprès de la statue figée de Dalekh la petite créature déployait beaucoup de force pour sa taille et malgré son envie d'être libéré, sa nature leur restait inconnue, même si sa curiosité le poussait à avancer vers la créature le moine se ravisa, de toute façon il n'avait rien sur lui qui lui permettait de le libérer.

La surprise était totale. En lieu et place de quelque horrible abomination, se tenait un petit être, prisonnier de surcroît. Il assista, sans pouvoir faire un geste, au débarquement en force des aventuriers en herbe. La tentative de Gerbo de le sortir de sa petite prison lui fit abandonner sa posture et son masque mental et lui permit de prendre la pleine mesure de la situation, ramenant le sourire au milieu de sa barbe hirsute. Le guerrier qui avait si vaillamment combattu un adversaire en surnombre et supérieur en force était incapable de faire face à une si petite bestiole…

La forme de la cave laissait peu de place à la possibilité d’un passage dérobé, il regarderait avec un peu plus d’attention, mais sans conviction. Les torches ne dégageant aucune chaleur, expliquaient que celles-ci ait pu être ‘allumées’ longtemps au par avant, ça ne devait pas être si difficile de faire un objet magique qui reste allumé en permanence. Avant de quitter la cave, il essayerait d’en prendre l’une ou l’autre, ça pourrait toujours être utile, il l’emballerait juste avec soin pour éviter de ressembler à une luciole … Son tour effectué, il se recentra sur son centre.

¤ Un être fée … si il me demande de danser en chantant son nom, je m’arrange pour qu’il ne quitte pas sa cage … ¤

- Ohoh petit gars ! Reste calme si tu veux qu’on t’aide à sortir de là ! - lança-t-il à la Pixie en lui montrant son index tendu, comme en remontrance de faire autant de bruit alors qu’ils tentaient de l’aider, puis il se tourna vers Dalekh et lui tapota l’épaule pour l’aider à reprendre ses esprits : - "Respire Dalekh, c’est un être fée. Pas sérieux pour un sous mais si il ne t’as pas encore changer en tabouret et qu’l’aut’ marchand l’a enfermé, c’est qu’il ne doit pas être franchement mauvais."
¤ Ou si … ¤

Son trousseau en main, Gerbo ne mettrait pas longtemps à le libérer. Un peu trop vite ? Il saisit le bras du libérateur : - "Attends une seconde l’ami, on n’sait rien de lui. Laissons-le d’abord se présenter et nous dire comment il est arrivé là. Ensuite on l’aidera à botter les fesses du marchand. D’ailleurs … vous l’avez laissé avec Eranis ?"

ur les conseils des deux moines, Gerbo s'interrompit. Il se releva, jetant sur la créature un regard soudain plus suspicieux. Mais très vite, l'adorable bouille de la petite pixie lui donna de nouveau l'envie de la libérer immédiatement. Il se retourna vers Ank et Mjöllnir, d'un air assez piteux après la question de ce dernier. ¤Ils vont jamais me croire...¤

- Oh, je ne vous ai pas dit, c'est vrai. Et bien, le marchand... il a disparu. Il avait envie de partir, alors il en rentré dans le mur comme dans du beurre et s'en est allé. J'ai bien essayé de le suivre, mais la paroi était redevenu solide.

Alors qu'il parlait, un souvenir émergea tel une graine qui germe après un dur hiver passé sous l'humus et les feuilles gelés. Avec le recul d'une petite minute, la singulière disparition de l'homme ne lui était plus si mystérieuse. ¤ça me rappelle les histoires du Passe-muraille... Un gars bizarre qui passait au travers des murs. Ce qu'a fait le marchand doit en être un dérivé, par l'intermédiaire d'un objet magique. Il n'y a eu ni incantation, ni composantes... C'est le plus probable. Ou bien c'est lui le passe-muraille.¤

- Il devait porter sur lui une sorte d'artefact qui lui donne ce pouvoir... On aurait dû le fouiller.

Tout à coup, le gnome changea de sujet.

- Eranis est toujours là haut, j'hésite à l'appeler ou à le laisser... Il doit s'ennuyer tout seul, mais il faut bien que quelqu'un surveille la porte. Si on se retrouve tous dans ce trou avec la garde juste au dessus on aura l'air malin... Ils auront plus qu'à nous enfumer pour nous faire sortir, et nous cueillir à la sortie. ¤Je porterais encore mieux mon surnom comme ça...¤

Puis, se retournant vers la fée :

- Vous croyez vraiment qu'il est dangereux ? Il a l'air un peu furieux, mais bon il faut le comprendre... Enfin c'est vrai que s'il peut nous faire du tord autant attendre qu'il se calme un peu.

Le petit illusionniste espérait secrètement que le petit être comprît ce qu'il disait, afin qu'il connût le fond de leurs intentions.

Ank avait essayé de retenir le gnome mais celui-ci était déjà devant la cage ! La nouvelle de la disparition du marchand surpris encore plus le moine puisqu'il était passé devant quelques secondes auparavant.
Plus que surpris, il était déçu par son comportement depuis le début, rien n'allait et il s'en faisait le reproche intérieurement ce qui lui donnait un air sombre et un peu perdu dans ses pensées.
La situation leur échappait complètement et ils se fiaient maintenant à un nain sortit de nulle part...

¤Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ?¤

Les yeux du moine se posèrent sur la créature enfermée dans la cage. Etonnamment, elle lui rappelait sa personne lorsqu'il était encore dans le monastère. Brimé et enfermé derrière des murs qui l'étouffait et au final le gênait dans son évolution personnelle. Le moine ferma les yeux et quelques images lui revinrent : des flammes, des cris et un écho de violence puis les murs froid du monastère.

¤Maman...¤

Le moine s'avança vers la cage et se ravisa et répondit au gnome dont le discours l'extirpa de ses pensées

- On devrai le libérer, l'ennemi de mon ennemi est mon ami, non ?

Le petit pixie tenta de canaliser sa colère. Il devenait indispensable qu’il se calme. Son attitude faisait peur à ceux par qui il se voyait déjà devoir son salut. Il respira profondément et lança un sourire au nain et au gnome qui se trouvaient de l’autre côté des barreaux tout en caressant le métal qui le séparait d’eux de sa main délicate.

- Si vous me prenez pour une fille, vous avez tout faux. On voit que vous ne connaissait rien en la virilité des êtres fées lança t il d’un air vexé. Mais là n’est pas le problème.

Guzlik lança son regard le plus tendre en direction du nain. Ce bonhomme semblait être le plus méfiant de la bande. Il était important de gagner sa confiance et d’essayer de le charmer. Après tout, la seule chose que Guzlik souhaitait, c’était regagner sa liberté. Avait il l’air si dangereux que ça ?

- Ce sont les oreilles rondes qui m’ont enfermé là dedans. Au brouhaha que j’entends depuis tout à l’heure, ce ne doit pas être vos amis. Si vous me libérez, je vous dirais tout ce que je sais d’eux. Promis. Allez, faites un effort, vous allez bien trouver le moyen d’ouvrir ma cage…

Les yeux du petit être devinrent humides et le pixie se remit à pleurer silencieusement. Ses ailes le tiraillaient et l’étroitesse de sa mini prison avait de quoi rendre dingue n’importe quelle créature vivante de Faerune.

- Au fait, je ne me suis pas présenté, articula t il entre deux sanglots, je suis Guzlik, Guzlik le Lecteur. Je suis enfermé dans cette boite de conserve ajourée depuis...je ne sais plus. La tête de l’être lutin s’inclina, comme hypnotisée par ses horribles souvenirs. Cela me semble faire une éternité. Ils m’ont baladé partout, de village en village, se servant de moi pour gagner leur vie. Ah ça ! Je leur en ai fait gagner des piécettes. Les yeux de l’être fée devinrent soudain rouge de rage et de colère et ses pupilles lancèrent des éclaires à tout va. Ils m’ont forcé à jouer du violon devant tout le monde et les gens riaient, riaient, riaient....Et ça a quoi de si drôle un pixie qui joue du violon hein? Les gens s’amusent de la différence et de la misère des autres, c’est dégueulasse ! Mais j’aimerais bien les y voir moi ! Les oreilles rondes sont des êtres démoniaques, ha ça oui, ils peuvent dire de nous tien! Puis, se rendant compte qu’il recommençait à sortir de ses gonds excusez moi, mais je suis lasse et fatigué. Sortez moi de là s’il vous plait.

Le visage triste, le pixie alla s’asseoir au fond de sa cage. Lui fallait il continuer de gaspiller sa santé à espérer sortir de là ? Ces nouveaux venu étaient ils ses nouveaux bourreaux ou au contraire, allaient ils avoir pitié de lui et lui permettre de retrouver sa liberté ?

Après celui qu’il avait gardé en vie pour pouvoir le questionner, c’était autour du marchand de disparaître sans leur en apprendre plus. Toute cette histoire prenait une tournure bien compliquée pour un simple voleur à retrouver. Il retiendrait la leçon, la prochaine fois il déshabillerait scrupuleusement ses ‘prisonniers’ si le besoin d’en faire s’en refaisait sentir. Et il casserait les doigts des mages et de ceux qui y ressemblent et … ¤ non, pas b’soin de tomber dans le sadisme… quoi que … ¤

C’était évitable, il manquait encore cruellement d’expérience dans l’affrontement de tout ce qui n’était pas purement martial.

Sans détourner les yeux de la cage, il lança au gnome, sur un ton l’excusant presque : - "Pourquoi est-c’qu’j’en suis même pas surpris? Pas b’soin d’un artefact pour ça Gerbo … Sûrement une de ses grosses bagues … foutue magie et défaut d’prévoyance."

Les babillages de la créature prenaient leur place dans le cœur et l’esprit du moine, il devait vraiment souffrir inutilement dans cette cage en fer. Être traité comme un animal de foire n’était acceptable pour personne. Les raisons de le garder enfermé fondaient à vue d’œil, au point qu’il en vienne à se demander pourquoi il avait retenu le geste du gnome. ¤ Par prévoyance justement ! Charmeur le p’tit homme, ‘va falloir faire gaffe à c’qu’il ne nous tourne pas en bourrique … ¤

- D’accord Guzlik, d’accord, on va t’aider à sortir. Toutes les oreilles rondes ne sont pas des tortionnaires tu sais, certaines oreilles pointues font même pire parfois. Mais oreilles sont parfaitement rondes, autant que celles de l’anguille et d’notre ami qui ne demande rien d’mieux que d’t’aider. Tu fais comme ceux que tu méprises en nous mettant tous dans l’même sac. Tapotant une fois de plus sur l’épaule de Dalekh, il poursuivit, appuyant ses mots d’un clin d’œil : - "D’ailleurs, je n’sais pas si c’est toi qui nous l’a mis dans un état pareil mais il ne le mérite pas, c’est un bon gars lui aussi."