La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

Depuis que le marchand avait proposé aux aventuriers de se servir comme ils le souhaitaient dans sa boutique, Eranis s'était mis quelque peu en retrait. Il n'avait que faire des fanfreluches de ce menteur d'humain. L'elfe des bois était arrivé à Ashaba avec ses propres affaires, et elles lui suffisaient amplement. Il n'avait guère besoin de vêtements supplémentaires, et marchander avec l'homme qui avait tenté de les rouler n'était pas dans ses convictions.

Aussi Eranis s'était-il mis à l'écart, adossé contre un mur, comme il aimait à le faire souvent, à attendre que la situation s'éclaircisse. Il n'était pas du genre à participer aux débats lorsqu'il s'agissait de prendre une décision, et la violence exprimée par Dalekh ne lui convenait pas. Bras croisés, regard distant et tourné à l'opposé d'où avaient lieu les débats, Eranis faisait le point, dans sa tête. On avait tenté de les rouler dans la farine, et la situation s'était inversée. Le piège tendu par eux s'était retourné contre eux. Bien heureusement, le talent de chacun avait permis de venir à bout des hommes d'armes. Visiblement, ces hommes avait reçu pour mission de les exterminer, et la note qu'Eranis tenait entre les mains en témoignait.

Et désormais, la marchand leur annonçait que Thomas était à quelques pas d'eux, dans le sous-sol. Mais le rôdeur restait méfiant. Il est clair que ce marchand était un beau parleur, et qu'il essayait de sauver sa peau. Mais à la réflexion, c'était peut-être là sa seule planche de salut, que de dénoncer ce Thomas. Fallait-il lui faire confiance? Et si ce n'était encore qu'un piège?

Eranis en était là de ses réflexions lorsque Dalekh vint annoncer que deux des compagnons avait disparu. Cela ne parut pas perturber davantage les autres de la bande. Pourtant, ces deux disparitions inquiétèrent l'elfe. Il était peut-être temps de réagir! Le rôdeur s'approcha du marchand, et sans aucune autre forme de procès, lui adressa sèchement la parole, sans tenir compte de l'avis des autres. Il n'avait bien sûr pas oublié de lui proposer une flèche dangereusement pointée vers son crâne, arc bandé au maximum : "Toi! Tu vas nous mener jusqu'à Thomas. Et tu passes devant!"

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : Gué d’Ashaba
Temps : Ensoleillé (26°)
Moment : Zénith (13h02)


Tous
Le gnome, fou de joie à l’idée de partir dans des recherches de petits chaussons, s’extasia devant une paire tout à fait étrange, posées près du comptoir. Il s’en saisit délicatement, inspectant les coutures sous leurs moindres détails. Ces chaussons étaient doux et munis d’un beau lacet. Ils étaient constitués de plusieurs bouts de peaux cousues les unes les autres et leur donnaient l’air rapiécées.
Rapidement, Gerbo les essaya et.. Au nom de l’extase la plus totale, poussa un soupir d’aise. L’intérieur était moelleux à souhait, doux, chaud, comme s’il venait de marcher à pied nu dans une bouse fraîche. La semelle était renforcée par d’autres petites peaux rondes cousues et attachées entre elles, et provoquaient un petit couinement lorsque l’on marchait. Cela amusait le farceur illusionniste qu’était le Blaireau.
Il s’avança, fier de sa trouvaille vers le couloir qui menait dans la chambre, alors que le marchand l’interpella, visiblement peu secoué par les dernières remontrances. Il affichait un dégoût trop sincère.

- Peuh ! Tu me voles une de mes plus belles pièces, espèce de petit pervers. Tu sais combien de temps j’ai mis pour fabriquer cette paire de chausson ? Et Combien de gnomes des forêts j’ai du trouver, puis castrer pour coudre leurs peaux ? Tu es vraiment immonde petit..

Gerbo pâlit entièrement sans s’arrêter. Il avança jusque la chambre et ouvrit la porte arrière pour arriver dans une petite remise. Il vit quelques tonneaux, et le fameux tapis où devait être l’entrée de la cave..
Dalekh fit la moue en entendant les paroles du commerçant qui avait repris son sourire narquois habituel des plus étranges. Reprenant ses esprits aux paroles du moine aux poings de soie, l’humain faillit exploser. Celui-ci ne semblait guère se soucier de leurs camarades disparus, tout comme les autres.

Dalekh

- Tempérer son tempérament ?! Ma parole, tu es aussi bête que moche toi ! C’est ça, va donc continuer a caresser l’ennemi avec tes petites mains, fais attention a ne pas te casser un ongle, tu risquerais de pleurer et d’appeler ta propre mère. --------------------

Sur ses mots peu engageants, l’humain passa devant le moine en le bousculant presque pour rejoindre le gnome. De la chambre, il fit rouler les tonneaux et retira la carpette avec force pour révéler une trappe en bois. La cave devait forcément être en dessous.. Pourtant celle-ci ne semblait pas avoir été ouverte il y a peu, tout était trop en ordre.

????? ?’ ????? tente de s’échapper : Evasion : 17(d20)+5= 22 >< DD15 – Réussite
Eranis parle sèchement au boutiquier : Intimidation : 10(d20)-2= 8 >< ?? – Echec

Alors que le marchand allait répondre une belle répartie à Ank, ses yeux se tournèrent rapidement vers la gauche, alors que des bruits de course se firent entendre. L’homme commença à sourire profondément, un sourire très confiant qui en disait long.
Même lorsqu’une flèche vint le pointer comme une accusation à quelques centimètres de son visage.

- Héhééé.. Il semblerait qu’un de vos.. Agresseurs s’en soit sorti. D’ici peu, les gardes vont rappliquer et verront le carnage. Avec le témoignage du rescapé et les informations dont il dispose, plus l’appui de l’homme qui était censé vous engager, vos portraits ne tarderont pas à garnir les murs de cette triste cité puante.. Alors vas-y l’elfe, essaie donc de me tuer, cela n’ajoutera que lourdeur à ta peine lorsque les gardes t’attraperont.. Mais je te conseille d’utiliser autre chose qu’un arc dans un endroit pareil, il serait très imprudent que tu rates ta cible..

L’homme sourit de plus belle, et croisa ses mains garnies de bagues à chaque doigt.

- Le temps s’écoule..

e gnome fit mine de rigoler à la blague du marchand, mais son apparente sincérité le déstabilisa tout de même un peu. ¤Il rigole, hein ? Il dit ça pour me faire peur ? C'est pas possible, des chaussons en peau de... couilles, quoi qu'il paraît que nos cousins des forêts sont pas mal pourvus... Non, non il blague forcément.¤ Cela dit, Gerbo n'était plus très à l'aise des ses chaussons qui couinaient à chaque pas. Il commençait à transpirer des doigts de pieds, et ses yeux révélaient une certaine détresse. Mais il n'avait pas trop le temps d'en changer maintenant, de toute manière.

- Ils sont bien ces chaussons, mais 'font un peu trop de bruit, prétexta t-il à Dalekh qui n'en avait de toute façon rien à faire.

Il observa la trappe : mieux valait être prudent avant de l'ouvrir... D'ailleurs, à première vue, quelque chose clochait. On n'aurait pas dit que cette trappe venait d'être ouverte. Pourtant, si Thomas était là dessous, elle devait l'avoir été quelques minutes auparavant... Le petit illusionniste aurait pu vérifier cela très simplement en observant la poussière laissée sur le sol : poussière absente autour du tapis signifiait activité récente, et une fine couche aurait suffit à déterminer si oui ou non le tapis avait été bougé. Mais comme Dalekh avait retirer celui-ci comme un boeuf, il faudrait se contenter de suppositions...

¤Pas la peine de lui faire remarquer, ça ne sert plus à rien maintenant, et je n'ai pas envie qu'il s'énerve plus qu'il ne l'est déjà...¤

Le gnome se rappela alors de leurs compagnons, Insanis et Thoglin, qui étaient restés dehors pour une raison indéterminée... Il n'avait pas réagit sur le coup en apprenant qu'ils n'étaient plus en vue, trop absorbé par l'observation de son arbalète. Mais où étaient-ils fourrés, ces deux là ?

- Attends une seconde, Dalekh, j'vais jeter un coup d'oeil rapide dehors...

Mais à peine était t-il arrivé dans la boutique, qu'il réalisa qu'un des tueurs s'était échappé, laissant ses liens derrière lui. Une vague d'adrénaline lui monta dans la poitrine... Décidément ils ne contrôlaient plus grand chose ! Mais il était peut-être encore temps de retrouver Thoglin et l'elfe. Gerbo courut donc vers la porte pour l'ouvrir le plus discrètement possible, et regarder s'il ne les apercevait pas... ¤Pourvu qu'ils ne leur soit rien arrivé... Ils ont peut-être rencontré des tueurs eux aussi !¤

¤ Ordre et méthode. ¤
Voilà ce qui semblait le plus faire défaut au groupe que Mjöllnir venait de rejoindre par un malheureux enchaînement d’évènements. A croire que le destin s’acharnait à lui faire voir toute la folie du monde, du sol qui absorbe les corps, au lutin qui oblige à danser et à chanter en son honneur … en passant par un groupe de mercenaires bigarrés visiblement incapable de coordonner leurs actions.

Il grommelait dans sa barbe parce qu’il ne pouvait garder ses frustrations pour lui ses pensées du moment. Il fallait remettre un peu d’ordre dans tout cela avant qu’il ne soit pris d’une méchante migraine …

- Vous y gagneriez à essayer d’aller dans l’ordre des choses. Pour le même prix, c’est c’marchand votre Thomas … ou Riton. Vous avez quelque chose pour le reconnaître ou vous comptiez juste sur sa bonne foi ? J’le vois bien le bougre, un voleur en plus, vous répondre ‘oui oui, c’est bien moi Thomas, ramenez-moi chez votre ami pour qu’il me fasse la fête parce que je suis un méchant’ … Vous avez besoin d’aide, c’est certain. Mais n’comptez pas sur moi pour foncer tête baissée dans une série de problèmes plus gros que le ventre sacré de … laissez tomber.

- L’anguille, file-moi un coup d’main pour planquer les cadavres, ce sera déjà ça de pris. On est dans un magasin, je ne suis peut-être pas le seul à chercher des vêtements dans cette ville et ne comptez pas sur moi pour expliquer à la garde cette histoire de voleur volé... L’autre … si bien saucissonné … c’est juste la cerise sur le gâteau …

Sans attendre d’autre réponse il se saisit d’un des cadavres pour le traîner à l’abri des regards. Il releva la tête, lançant à qui pourrait l’entendre : - "Trouver un moyen de camoufler tout ça et de bloquer le magasin, pareil par derrière, on va essayer de gagner un peu de temps. Vos amis disparus ont peut-être compris que ça sentait un peu trop mauvais toute cette histoire. Et, Gerbo, j’te conseille pas d’sortir maintenant …"

erbo s'arrêta avant d'ouvrir la porte, écoutant les conseils, il fallait bien l'avouer, avisés du nain. Il regarda tout d'abord s'il n'y avait pas tout simplement une pancarte "Ouvert" et "Fermé", comme on en trouvait parfois à la porte des échoppes, et si la clé de la porte de devant n'était pas sur la serrure ou dans le coin : derrière le comptoir, sur un petit panneau avec des crochets... Là où on met les clés d'habitude, quoi !

- Eranis, allez refermer la porte de derrière ! lança t-il à l'elfe.
Il regarda Mjöllnir, restant un instant pantois, comme s'il ne l'avait jamais vu.

- Mjöllnir, soyez sûr que ce marchand n'est pas Thomas, car Thomas, je l'ai vu, de même que Dalekh, Eranis et Ank, et les autres au dehors... Et comme nous surveillions les deux entrées, celle de derrière comme celle de devant, je ne vois pas par quel sortilège il aurait pu s'échapper ! Euh... Peut-être par un sortilège, justement, quand on y pense, extrapola t-il en se grattant la barbichette. Quant à nos deux compagnons à l'extérieur, ils ont peut-être pris la poudre d'escampette, comme vous le supputez, mais ils ont très bien pu se faire attaquer comme nous l'avons été...

" Et si nous pouvions d'une manière ou d'une autre les aider, nous ne devrions pas les laisser à leur sort. Cela dit, votre hypothèse est la plus probable, et si vous insistez, je resterai donc à l'intérieur afin d'éviter d'autres ennuis. Et vous êtes un nain de raison, j'en suis sûr, et je veux bien vous croire quand vous dites que cette histoire sent le roussi... Mais on devrait tout de même aller voir dans cette cave, non ? Ca m'étonnerait tout de même que ce marchand l'ait bardée de pièges..."

Le gnome déblatérait ses paroles à une vitesse folle, et il fallait bien le suivre pour ne pas perdre le fil. Il était ainsi : dès que la situation était un tant soit peu excitante, il parlait de plus en plus vite.

" Et si jamais la garde arrive, on détalle à toutes jambes en se séparant... Il regarda le marchand d'un air vicieux... "Après avoir fait à ce marchand la même chose qu'aux gnomes des forêts, mmh ?" Il ne cherchait pas vraiment par là à l'intimider, car cela ne marchait pas sur lui. Après avoir regardé s'il ne pouvait pas fermer la porte d'une manière ou d'une autre, il s'approcha du marchand.

"Et si tu nous disait ce qu'il y a dans cette cave, mmh, à part Thomas ? Parc'que y'a quelque chose de louche : apparemment, ça fait un moment qu'elle n'a pas été ouverte, alors si vous nous racontez des balivernes, doit bien y'avoir une raison."

Eranis ne savait plus trop quoi faire. Chacune de ses dernières décisions s'était soldée par une ridicule déconvenue. Il ne se sentait décidément pas à l'aise dans cette ville, et la mission, qu'il avait accepté à contre coeur, tournait peu à peu au vinaigre, et prenait des allures qui ne lui plaisait guère. Malgré la maîtrise des hommes venus pour les tuer, il est évident que le groupe ne contrôlait plus rien et qu'il fallait un tant soit peu d'organisation pour rétablir la situation. Mais le rôdeur n'était pas de ceux qui donne des ordres...Il était d'une nature solitaire, et la vie en groupe ne lui convenait qu'en de rares occasions. Il le savait bien, d'ailleurs, depuis sa rencontre avec tous ces aventuriers, il ne s'était pas montré trop bavard ni amical. C'était sa nature, il était réservé.

Quoi qu'il en soit, les choses allaient mal. Si les gardes débarquaient ici, ce qui ne faisait aucun doute, comment allaient-ils s'en sortir? Ils ne pourraient plus employer la manière forte, car alors ils s'exposeraient à de dangereuses représailles. L'idée du nain de cacher les corps n'était pas stupide, bien qu'elle provienne de cet être qu'Eranis avait du mal à accepter. Il lui semblait plus bourru que le précédent, beaucoup moins subtile. Mais bon, son aide avait été la bienvenue, et là dessus, il ne pouvait rien dire. Malgré cela, il ne lui avait toujours pas adressé la parole...

Pendant ce temps, Gerbo se pressait de vouloir entrer dans cette cave. Il ne savait pas pourquoi cette endroit l'attirait tant, surtout dans un moment pareil. Eranis avait entendu dire que les individus tels que Gerbo étaient guidés par une irrépressible curiosité, qui pouvait les mener vers les pires dangers, mais aussi les plus belles rencontres...

Eranis essayait de rassembler tous les éléments dans sa tête. Malgré ses dernières tentatives, il ne pouvait pas ne rien faire. Il lui fallait au moins proposer quelque chose! La meilleure solution qui lui apparut lui sembla vraiment de fortune, mais ils n'avaient pas trop le choix. Aussi se lança-t-il : "Ecoutez, les gardes risquent d'arriver d'une minute à l'autre. Le nain a raison, il nous faut cacher les corps, et nous cacher nous. Peut-être la cave de ce traître de marchand pourrait nous servir de repère pendant quelques instants. Je me propose de monter la garde de l'autre côté. Je saurais me rendre discret. Il faut faire vite! Quelque soit la décision, prenons la vite!"

1er jour de la Première Chevauchée de Eléasias : Anno 1372
Lieu : Gué d’Ashaba
Temps : Ensoleillé (26°)
Moment : Zénith (13h12)

Tous
Mjöllnir déplace les corps, aidé d’Ank : Force : 13(d20)+5= 18 >< ?? – Réussite
Gerbo passe ses mains partout : Fouille : 17(d20)+3= 20 >< DD15 – Réussite

Le Poing de Clangeddin eut la brillante idée de camoufler la scène du massacre et de rendre hermétique la boutique pour empêcher quiconque de sortir. Le marchand observa Mjöllnir d’un air plus sérieux qu’avant, comme gêné de sa présence dans ses plans. Lui qui était toujours assis et adossé contre le mur du couloir, se releva lentement, sans gestes brusques, et remit délicatement sa chemise bien droite. Étonnamment remarqua Gerbo en passant près de lui pour fouiller un peu partout, le boutiquier paraissait plus grand qu’avant.. Peut-être ses chaussons en peau de coucouniettes gnomiques y étaient-ils pour quelque chose.
Le nain en profita pour défaire les armures des victimes et les entassa dans un coin. L’armure de celui qui devait être le chef de cette petite bande était particulièrement soignée, de par ses motifs incrustés dans le cuir huilé. Aidé de l’Anguille, qui visiblement avait du mal à soulever convenablement les corps, les deux aventuriers amenèrent les corps jusque dans le couloir, près de l’arrière de la boutique.
Un petit cri de victoire retenti dans le salon principal, lorsque le mage trouva un trousseau de clefs, qu’il s’empressa de tester sur la porte d’entrée. Il y avait quatre clefs, et trois serrures à cette porte. En peu de temps, le gnome arriva à fermer tous les verrous, même celui qui se trouvait le plus haut, aidé d’un tabouret d’essayage qui traînait un peu plus loin. Il ne restait plus qu’une clef non utilisée dans ce trousseau, une clef beaucoup plus petite et très travaillée. Elle semblait dégager une légère lumière sourde de couleur bleue..

Gerbo revint près de ses compagnons, en retraversant la pièce en courant et en couinant avec ses nouveaux chaussons « pouic pouic » et posa sa question au boutiquier. Celui-ci le regarda d’un air supérieur et catégorique, ne proférant que quelques mots secs.

- Vous croyez avoir affaire à des amateurs, gnome ? Humpf.. Tous vos petits subterfuges ne vous mèneront à rien, vraiment, mais continuez petits vers de terre, vous me distrayez.

L’homme affichait une totale confiance en lui. Il croisa les bras et attendit la suite des évènements.
Dalekh était revenu près du couloir, sous le chambranle et observait les corps arriver un à un. Il jeta un rapide coup d’œil vers l’entrée, et vers la porte arrière que l’elfe venait de refermer avec une lenteur désagréable.

Dalekh

- Bien joué Mjöllnir, mais y’a un problème.. L’homme couru vers la porte d’entrée et observa le sol, puis une étagère remplie de manteaux de fourrure. Le sang à terre, y’a des marres, et on ne va pas passer notre temps à éponger tout ça.. Gonflant ses muscles, l’humain attrapa d’un coup l’étagère avec ses gros bras et commença à tirer. Il changea sa position pour pouvoir pousser le meuble efficacement en affichant une tête toute rouge, jusqu'à ce que l’étagère se trouvât devant la porte d’entrée pour la bloquer. Dalekh se frotta les mains tandis que le boutiquier soupira encore une fois. Mjöllnir, aide moi tiens, on va voir un truc. --------------------

Le guerrier, aidé du moine, transportèrent le corps le plus léger vers la chambre du boutiquier, près de la trappe. Sans hésiter, l’humain l’ouvrit d’un geste rapide, dévoilant un escalier de bois entouré de murs de pierre lisse. La cave n’était pas profonde, chacun des deux hommes purent voir le sol en contrebas, faiblement éclairé par des torches murales qu’ils ne voyaient pas encore.
Dalekh prit le corps par les bras tandis que Mjöllnir le tenait par les jambes, il venait de comprendre ce que voulait le guerrier, et en deux, trois mouvements, balancèrent le cadavre dans la cave, le faisant rouler dans les escaliers jusqu’à ce qu’il s’écrase lourdement sur le sol. Au moment où il le toucha, un mécanisme s’enclencha et une flèche traversa la pièce, juste au dessus du corps.
Le projectile vint s’écraser contre le mur d’en face, en faisant tomber visiblement, quelque chose de métallique.

Mjöllnir entend quelque chose : Perception Auditive : 14(d20)+2= 16 >< DD14 – Réussite
Dalekh entend quelque chose : Perception Auditive : 17(d20)+0= 17 >< DD14 – Réussite

- Aïeu !! Non mais ça va pas la tête ! Qu’est ce que vous m’voulez encore, sales humains puants !

Dalekh était satisfait d’avoir déjoué le piège en utilisant le corps de leur défunt ennemi, mais son sourire s’évanouit lorsque lui, et apparemment Mjöllnir aussi, entendirent la petite voix d’enfant rouspéter furieusement juste après le bruit métallique. Juste après, ils entendirent des sanglots rageurs et quelque chose taper le métal.

Dalekh

- Ramène les autres, on passe à la cave voir ce qu’il y a, on remonte et on se tire vite fait d’ici, si on reste à la cave on sera coincé ici, c’est une très mauvaise idée.. --------------------

Le guerrier dégaina son épée à deux mains et la pointa vers l’escalier. Il entreprit de descendre lentement et en quelques secondes, arriva en bas, sous l’œil attentif du nain.
Le moine pencha sa tête encore plus lorsque Dalekh eut un sursaut arrière de peur, lâchant presque son arme.. sans pour autant la reprendre en main. Il semblait paralysé, mais rien ne l’attaquait.

¤ Le Nain s’appelle Mjöllnir … l’elfe … ¤

Il y aurait du chemin à faire avant que Mjöllnir ne considère Eranis, surtout si celui-ci se bornait à faire preuve d’autant de mauvaise volonté. Il se réjouit par contre de voir qu’il recevait écho de la part du gnome qui bien que rapidement distrait, se montrait plus le sage des jeunots.

- J’te renvoie la pareille, j’aurais parié sur ce piège … même si j’aurais jeté le marchand à la place.
¤ On ne va pas sortir par derrière. Les torches allumées … il doit y avoir un autre passage, utilisé il y a peu d’temps, ici, dans cette cave.¤ Le nain se grattait la barbe, ajustant son sac sur son dos, prêt à suivre le guerrier. Emporté par les évènements, il avait oublié de payer le marchand comme il comptait le faire avant de ne revoir son jugement à son égard.

Une goutte de sueur se créa sur le front du moine face à l’hébètement de Dalekh. Sans se démonter, il poussa de sa voix basse : - "Gerbo, Eranis, grouillez-vous ! Avec le marchand !" avant de plonger à la rescousse du guerrier. Il était hors de question de laisser tomber celui qui semblait le plus apte à l’aider à sortir de cette situation. Comment cette voix d’enfant pouvait-elle terroriser de la sorte l’habile bretteur à côté duquel il avait combattu ?
¤ … de la magie …¤ fut la seule pensée qu’il se permit de formuler, avant de se préparer à quelque attaque mentale en se répétant les litanies apprises au monastère et leur laissant toute la place dans son esprit. Il était prêt à voir n’importe quelle monstruosité, comme un rocher spectateur de quelque guerre sanglante ...

erbo étudiait sa nouvelle trouvaille avec curiosité, tournant et retournant l'étonnante petite clé de ses mains diaphanes. Il allait la porter à sa bouche -ce qui pouvait peut-être lui apporter des détails sur la nature du métal dont elle était composée- quand il remarqua que Dalekh et Mjöllnir s'étaient éclipsés dans la petite chambre. Quelques bruits sourds suivirent. ¤Mais qu'est-ce qu'ils font ?¤

- Hé, attendez-moi ! s'exclama t-il en rangeant le trousseau dans la troisième poche intérieur du côté gauche de la doublure de son gilet. Il avait déjà oublié ses anciens compagnons, Insanis et Thoglin, qui pourtant auraient été bienvenus en ces périlleux instants.

Il s'arrêta près du marchand, à la distance raisonnable de deux mètres tout de même, le toisant d'un air réflectif. Il n'avait pas répondit aux paroles pleines de fiel de l'homme, dont la confiance était assez troublante. ¤On va pas le laisser tout seul celui là, et libre en plus, Garl sait quel tour il pourrait nous jouer... Non ça serait stupide.¤

- Allez, avance, tu vas nous faire visiter ta cave, mmh ?

Gerbo le laissa passer devant, surveillant ses gestes avec zèle. Il n'avait vraiment pas confiance en cet homme crapuleux et pervers. D'ailleurs, cette pensée lui rappela ses chaussons, qu'il allait sans nul doute troquer rapidement contre ses bonnes vieilles godasses pointues. Lorsqu'ils arrivèrent au niveau de la chambre, il appela le Tel'Quessir :

- Eranis ! Prends-donc ce lance dard, tu sauras peut-être t'en servir. Moi, j'ai déjà ce qui faut, et ce sera toujours moins encombrant que ton arc.

Il extirpa l'arme et l'espèce de carreau non-empoissonné de sa ceinture, et les lui tendit. Dès que l'elfe les eut prises, il avança dans la chambre tandis que le nain leur criait de venir. Le petit illusionniste remarqua comme de l'inquiétude, ou de l'empressement dans sa voix de baryton.

- Ça va, on est là... Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit-il, remarquant la trappe grande ouverte et l'absence de Dalekh et de l'ami Mjöllnir. Des bruits de pas précipités venaient des escaliers ¤Quelque chose va mal.¤
Gerbo s'avança rapidement vers la trappe, surveillant le marchand du coin de l'oeil, et commença à décrocher son arbalète légère qui pendouillait sous son sac. Une fois qu'elle serait chargée, il emboîterait le pas au nain et au guerrier.

Ank avait suivit les instructions de Mjöllnir sans broncher, le nain était efficace et posé malgré la situation. L'expérience du groupe se lisait dans ses actes face à l'extrême inexpérience du groupe qui s'était formé quelques heures plus tôt.

Il laissa Dalekh se défouler sur le marchand et sur l'étagère de tout son soul, après avoir émis un bruit sinistre en manoeuvrant l'étagère, l'humain se dirigea directement vers la cave caché suivit par le moine.

Ank resta quelques instants à regarder sa corde dont les liens avaient été entravés. Il la récupéra autant qu'il put et la rangea dans son sac à dos, elle trouvera son utilité dans d'autres circonstances...

Il était resté avec le marchand, Gerbo et Eranis dont la situation semblait l'inquiéter, ils étaient coupés du monde et Thoglin et Insanis ne savaient rien de ce qu'il se passait...
Coupé du monde et résigné, Ank suivit Eranis, Gerbo et le marchand vers la petite chambre où résonnait la voix tonitruante du nain qui les injonctionaient de descendre.
Le gnome marqua une légère pause afin de s'odduper de son arbalète avant de s'aventurer plus avant et Ank en profita pour passer à ses côtés et lui mit la main sur l'épaule.

- Laisses-moi passer Gerbo je n'ai pas envie qu'il nous arrives plus de problèmes que l'on en a déjà...

Ank soupira, il se sentait responsable de la fuite de l'homme ligoté par ses soins. Et il avait envie de montrer l'étendue de ses capacités au nain qui le jugeait à son air supérieur comme un jeune naïf et inexpérimenté.
Le moine se mit à descendre les escaliers avec prudence apercevant par le fait la flèche figée dans le mur.

*Huum un piège...*

Le moine s'approcha et vit le nain comme concentré mais surtout attendant de franchir un Dalekh figé sur place ! La magie étonna de nouveau Ank qui ne l'avait rarement fréquenté et le fait que le moine ne fonçait pas dans le tas le rendit un peu plus nerveux, il se mit à scruter les alentours afin de repérer un autre piège dans cet escalier.

hrp : je suis désolé du retard mais j'enchaîne le taff et je suis crevé, j'essayes de passer autant que je pourrai mais là c'est chaud !
Bon courage à tous !