La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

Ank avait bien vu le clin d'oeil du gnome il lui fallait faire preuve d'imagination afin d'occuper le vendeur. Ank eut une idée, lorsque le moine avait tenté de soigner l'un des deux ivrognes, il avait arraché un pan de sa robe de moine, le trou au niveau de ses genoux était encore visible. Cela ferait une parfaite excuse pour en changer.

-Je ne sais pas monsieur vous étiez là le premier quand même, cela ne se fait pas, mais puisque vous n'avez pas l'air de vous décider... Le moine échangea une vague phrase de politesse avec Gerbo puis enchaîna à l'attention du marchand "Et bien comme vous pouvez le voir, jai fait un accroc à ma robe et j'aimerai savoir si il était possible d'acquérir une robe ou bien des vêtements plus légers, comme une chemise de corps ainsi qu'un pantalon ?"

Ank avait jeté un rapide coup d'oeil aux divers vêtements présents lorsqu'il était rentré dans le magasin, même si il ne trouverai rien, il suffirait à distraire pendant quelques temps le vendeur et puis peut-être que ces armoires recelaient plus qu'il n'y paraissait...



Ce message a été modifié par Bor Boucledacier le Mardi 14 Novembre 2006 à 18h19

MJ

Ank

Le vendeur, visiblement très pressé, ne prêta pas attention au gnome qui avait aimablement cédé sa place au second client. Il écouta avec légère attention la requête du moine, puis lui répondit avec beaucoup plus d'amabilité que ne le laissait paraître son expression, sans doute par habitude...

-Je pense que vous allez être content, nous possédons ici même, une robe presque identique à la votre, et neuve qui plus est. Je vous la sors tout de suite. Il n'eut même pas besoin de fouiller une armoire, il la décrocha en quelques secondes d'une penderie et la tendit au moine. Elle était faite de simplicité, et ressemblait en tout point au modèle déchiré. "Je vous laisse l'essayer, je m'occupe de notre petit monsieur pendant ce temps."

Il se retourna, chercha le gnome des yeux, puis finit par conclure son départ : "Pressé le petit monsieur, ma boutique ne devait guère lui plaire, pourtant c'est l'une des rares dans lesquelles il trouvera des habits à sa taille, et de si bonne qualité. Ma foi, il a du partir discrètement, je n'ai même pas entendu la porte se refermer." Il se tut puis regarda Ank qui tenait toujours sa robe dans la main.

Gerbo

Jet de discrétion de Gerbo DD [20]: 15(dé) + 6 = 21 : Réussite
Jet de perception auditive de Gerbo DD [15] : 16(dé) + 1 = 17 : Réussite

La diversion d'Ank fut parfaite, et le gnome se retourna vers le comptoir pour l'observer. Il savait qu'il n'avait que très peu de temps. Il repéra facilement le petit portillon par lequel le commerçant était entré, il était resté entrouvert. Il le tira vers lui avec grande discrétion, passa de l'aute côté et remit le portillon dans sa position d'origine.

En même temps qu'il agissait, avec efficacité et précision, il percevait tout de l'échange entre les deux hommes, et il sut immédiatement qu'il devait faire très rapidement. Il quitta le comptoir pour pénétrer dans l'arrière boutique, et se trouva dans un très petit couloir avec deux portes closes face à lui. Il entendit que, dans la boutique, le commerçant s'était rendu compte de son départ.

Ca n'était pas si difficile, le pauvre vendeur n'y avait vu que de chique. Il est vrai qu'il est bien difficile de repérer un gnome, qui se cache de surplus. Marchant sur la pointe des pieds, il alla au bout de court couloir, réfléchit une seconde, puis se tourna vers la porte de droite. N'importe qui à sa place aurait sans doute collé son oreille contre le battant pour savoir si la voie était libre, mais Gerbo était conscient que son ouïe n'était pas des plus efficaces : Parmi le petit peuple, celui lui avait valu quelques quolibets. Depuis sa naissance, il était un peu sourd d'oreille, ce qui ne l'empêchait pas de l'avoir très musicale, ni de comprendre l'essentiel de ce qu'on lui disait. De plus quand on lui parlait il regardait toujours fixement son interlocuteur, lisant sur ses lèvres les mots qui par malheur lui échappaient. Mais mieux valait pour Gerbo ne pas se fier à ce sens pourtant très utile.

Aussi, l'illusioniste posa directement sa main sur la clenche, la tourna et ouvrit en exerçant une légère (mais plutôt forte pour lui) pression vers le haut afin d'atténuer d'éventuels grincements. ¤Pourvu qu'il n'y ait personne...¤

Ank répondit poliment au commerçant qui lui annonçait le départ de Gerbo :
-Et bien oui, moi même je n'ai pas fait attention. Au sujet de cette robe, vous avez un endroit où je pourrai laisser mes affaires pendant que je l'enfile ? le moine marqua une pause, puis après avoir réfléchi, surenchérit dans ses demandes "J'aimerai aussi voir si, vous aviez quelques braies abordables et une chemise si cela ne vous dérange pas bien entendu !"

Ank savait bien que l'homme ne pouvait refuser de le servir, un bon commerçant ne refuserait jamais de laisser passer une occasion pareille, de plus, il lui fallait gagner du temps pour Gerbo et faire en sorte qu'il puisse prévenir ses compagnons sur d'éventuelles autres sorties. Il fallait en profiter pour détourner son attention. Ank engagea la conversation avec le commerçant :
-C'est la première fois que j'assistai à la fête d'Ashaba, c'est vraiment merveilleux, j'imagine que cela doit attirer pleins de visiteurs ?

MJ

Ank

Ce coup-ci, la différence était tout à fait flagrante entre le ton oratoire de l'interlocuteur et son attitude, notamment ses mimiques de visage. En effet, malgré son air profondément agacé et pressé, le bonhomme répondit avec une courtoisie impeccable...

-Eh bien, pour vos habits, je vous propose de les mettre sur ces ceintres, que le vendeur saisit et tendit au moine, je les accrocherai à la penderie. Si vous tenez à conserver quelque peu de pudeur, mettez vous de l'autre côté de la penderie, je ne verrai rien et personne ne risque de rentrer. Essayer déjà cette robe, je vais voir ce que je peux vous trouver en matière de braies et de chemises. Le vieil homme négligea la dernière question d'Ank, sans doute par mépris car elle ne lui apportait pas un intérêt direct.

Le vieil homme s'en retourna l'air bougon pour aller farfouiller dans l'une des armoires, celle à côté de la porte d'entrée. Pendant ce temps, le moine enfila sa robe. Malgré qu'il ne trouva aucun miroir où se contempler, il se rendit compte à l'habitude que la robe était quasiment identique à la précédente et qu'elle lui allait sans doute aussi bien que l'ancienne.

Gerbo

Le gnome parvint à actionner la poignée et à ouvrir la porte, qui par chance était huilée et coulissait à merveille, sans faire le moindre bruit. Il ne l'ouvrit qu'à moitié, et glissa discrètement sa tête à l'intérieur. Il s'assura tout d'abord que la pièce était vide, puis il prit le temps de l'examiner un peu plus attentivement.

La pièce était très simple et très classique ; c'était manifestement une chambre à coucher. Elle n'était pas bien grande, et comportait un lit de facture moyenne, couvert d'une épaisse paillasse, un table de chevet avec deux tiroirs surmonté d'une lampe à huile et d'un livre, et une petite table en bois sombre, sans rien dessus et sans tiroir, avec une chaise du même bois qui permettait de s'y asseoir.

A l'extérieur, le temps commençait à se faire long et Thoglin en tous cas était de plus en plus impatient. Il ne parvenait pas à cacher son anxiété et sautait d'un pied à l'autre. Il s'inquiétait pour ses compagnons et aurait bien aimé savoir ce qui se passait à l'intérieur

Nom de nom... mais qu'est ce qu'ils font? ça fait déja un moment qu'ils sont dedans... J'espère qu'ils ne se sont pas fait démasqués ...

Peut etre devrions nous envoyer une autre personne à l'intérieur ou aller jeter discrétement un oeil par une fenêtre.. Qu'en pensez vous?

Quelques secondes suffirent au gnome pour farfouiller rapidement dans la pièce. De toute évidence, il n'y avait pas de sortie par ici. Il pouvait toujours chercher avec plus d'attention, c'était d'ailleurs ce que son instinct curieux le poussait à faire... ¤Il doit y avoir plein de trucs là dedans! Je suis sûr qu'il cache ses économies sous son matelas, j'irais bien y jeter un oeil... Non, non, pas le temps, et puis les autres vont s'inquiéter si je traîne trop. Et puis c'est pas à moi ses économies d'abord !¤

Il quitta donc la pièce à pas de loup, parcourut une dernière fois la pièce du regard des fois qu'un important détail lui ait échappé, puis referma la porte avec un peu moins de précaution qu'il ne l'avait ouverte. Il tendit l'oreille vers la pièce principale du magasin, et sourit en entendant la conversation. ¤Bien joué Ank, sans toi j'aurais pas eu assez de temps !¤

Se retournant vers la porte de gauche, il l'ouvrit à son tour, toujours en la poussant vers le haut pour éviter grincements et frottements. Tout s'était bien passé pour l'instant, il valait mieux ne pas se relâcher. Si sa réflexion était correcte, en toute logique cette porte avait plus de chances de donner sur une éventuelle sortie.

Ank avait enfilé la robe très rapidement afin de ne pas laisser le marchand sans surveillance il ne fallait pas qu'il ai le temps de retourner dans l'arrière boutique. Le jeune moine avait été vexé que l'homme ne poursuive pas sa conversation, d'une manière générale son attitude ne lui plaisait pas : ce n'était pas un homme avenant et souriant.
Ank sorti rapidement de la penderie avec la robe neuve sur le dos, il vit que le marchand était tourné vers l'entrée de la boutique, il jeta un rapide coup d'oeil vers l'arrière boutique dans l'espoir d'y apercevoir Gerbo et lui faire signe de se dépêcher...
Le moine ne s'attarda guère et s'approcha du marchand occupé à fouiller parmi tous ces vêtements.
-Excusez-moi, j'aimerai savoir le prix de la robe, s'il vous plaît ?

Au moment où il formulait la question, il pensait déjà à ce qu'il allait demander par la suite au marchand, il y avait bien entendu toute cette histoire de braies et de chemises, mais il espérait surtout que Gerbo ait le temps de fouiller tout le reste de la boutique.

Ank et Gerbo étaient parti depuis un petit moment maintenant et le reste des compagnons patientait là, sans bouger. Personne n'avait parlé, comme si le petit groupe s'était soudain crispé à cause de cette double attente. D'une part, il fallait que les deux à l'intérieur fassent vite. Mais leur homme pouvait se manifester à tout moment. Aussi lorsque Thoglin montra quelques signes d'impatience, Eranis se dit qu'il était désormais temps également pour eux de s'organiser.

"Messire nain, restez serein. Il faut faire confiance à nos deux nouveaux compagnons, "dit-il amicalement à Thoglin. "Nous ferions mieux de nous occuper de nous plutôt. Un groupe ainsi réuni risque d'attirer l'attention, surtout avec notre accoutrement. Je conseille que nous préparions notre poursuite, afin d'être déjà prêts lorsqu'Ank et Gerbo nous feront signe."

Le rôdeur se tourna alors vers son frère de race Insanis : "Et si nous allions nous poster dans un coin sombre afin de ne pas être vu par celui que nous devrons pister. Thoglin, Dalekh, vous n'aurez qu'a nous faire signe de la main pour nous indiquer qu'il n'existe qu'une seule sortie." Eranis marqua une pause et réflechit quelques instants : "Disons, si la pièce n'a pas d'autre sortie, vous montrerez une main ouverte. Dans le cas contraire, vous montrerez un poing fermé. Cela vous convient-il?"

Mais Eranis n'attendit pas la réponse de ses interlocuteurs. Il ajusta sa capuche, comme il avait l'habitude de le faire lorsqu'il traquait et chassait les animaux de la fôret, puis regarda rapidement autour de lui, afin d'identifier le meilleur poste d'où il pourrait tout voir. Il aperçut une ruelle sombre qui lui semblait toute indiquée. D'un pas léger, il commença à s'y rendre, tout en lançant vers ses compagnons ses derniers conseils : " N'oubliez pas, dès que nous pisterons ce Thomas, Insanis ou moi même, nous nous arrangerons pour laisser des traces, pour que vous puissiez facilement nous retrouver. Bonne chance!"

Thoglin avait parfaitement compris et se sentait un peu rassuré de savoir qu'il avait un plan efficace et qu'ils étaient déja quasiment près pour la filature... Il ne restait plus qu'à attendre et bien que cela l'insupportait toujours autant, il se sentit un peu rassuré.

-Ank, Gerbo, nom de nom... dépéchez vous et ne vous faites pas prendre!

Il regarda une nouvelle fois vers l'échoppe, comme pour essayer d'apercevoir ce qui se passait à travers ces épais murs.