La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

Ank avait soudain vu les choses prendre un rapide tournant, Gerbo proposait qu'il entre dans l'échoppe et y reste avec ce fameux 'Riton', cette idée lui donnait des sueurs froides. Ses habits et son attitude était certes extrêmement ordinaire mais les cicatrices qu'il porte sur son corps elles, l'étaient moins. Ank savait aussi qu'il fallait faire vite car si ils perdaient la piste de Riton, ils leurs faudraient attendre le jour d'après... A contrecoeur le jeune moine acquiesa à Gerbo
-Bien ça me va, je rentre dans l'échoppe avec l'un d'entre vous et j'y resterai après que la personne qui m'accompagne soit sortie pour prévenir de la situation de l'échoppe. Le moine remonta son col et resserra un peu sa cape afin qu'aucune cicatrice ne soient apparente, un peu plus à l'aise il reprit "Bon maintenant qui viens avec moi ? Vous Gerbo ? Vous êtes le seul avec moi qui soit dans une tenue ordinaire."

Ank regarda en direction de l'échoppe, il lui fallait jouer serré maintenant, il allait s'exposer au coeur de cette mission. Il regarda vers les deux rodeurs, en particulier Eranis qui avait proposé un autre plan :
-J'espère que cela ne vous dérange pas de vous occuper de la filature ?

Eranis s'était retrouvé gêné après qu'il se fut rendu compte de son erreur...Son plan lui paraissait de bonne facture, mais une chose lui avait échappé, il ne s'agissait pas d'une taverne, mais d'une échoppe! ¤En effet, mes compagnons ont raison, il sera bien plus difficile, et suspect, de déclencher une bagarre en ce lieu.¤ Et l'argument supplémentaire proposé par Gerbo, sur le fait que mettre en jeu la police dans cette affaire pouvait s'avérer risqué, le convainquit définitivement que son plan comportait des failles. Aussi acquiessa-t-il chaleureusement les nouvelles propositions.

"Votre plan semble moins audacieux, cher ami, mais beaucoup plus sûr! J'approuve donc vos choix." Puis le rôdeur se tourna vers Ank : "Vous avez donc la lourde responsabilité d'entrer dans cette échoppe et de faire les premiers repérages. Soit. J'accepte volontiers de prendre celle de la filature. Je pense que notre ami Insanis et moi même sommes les plus à même d'effectuer ce genre de tâches."

Eranis se tourna enfin vers Dalekh et Thoglin, restés silencieux depuis un certain temps. La filature nécessitait-elle vraiment d'être 4 personnes? Certes non, et l'imposante carrure de ces deux là ne les prédisposaient pas à ce type de mission. Peut-être les deux elfes pourraient-ils laisser, durant leur filature, des indices, permettant au reste du groupe de retrouver leur trace. Ils leur viendraient ainsi en aide en cas de besoin. Mais Eranis avait été échaudé par sa précédente intervention, et préféra garder cette idée pour plus tard. Il n'avait décidément pas l'âme d'un leader...

nsanis écoutait attentivement les remarques faites par ses compagnons et essayait de trouver une faille dans le plan jusqu'à présent proposé. Il fallait penser vite, cependant ce genre de situation ne plaisait guère Insanis qui devenait de plus en plus anxieux. Fut alors qu'il se souvint l'une des choses qu'il aimait faire pour se détendre; jouer de la flûte. Les pensées de jadis lui vinrent à la tête; à son enfance chaque fois quand il se sentait seul ou triste il s'isolait, il allait dans coin où il n'y avait personne pour enfin jouer de la flûte. L'épanouissement que cela lui donnait était immesurable, les problèmes étaient vite chassés de sa tête et le plus profond calme y demeurait.

Il regarda donc son équipement et vit que quelque chose lui manquait encore. ¤J'ai besoin d'une flûte. ¤ L’elfe écouta par suite les derniers propos d'Eranis mais sentit qu'il y avait encore quelque chose qui clochait. Il entreprend donc avec une expression pensive.
"Supposons que Gerbo et Ank entrent dans l'échoppe pour faire les repérages et analyser la situation de plus près, et que moi et Eranis prendrons partie de la filature. Qu'elle tache sera attribuée à Toglhin et Dalekh?"

Faufilant sa main dans son armure Insanis ouvrit sa petite bourse où il gardait son précieux argent et prit quelques pièces. Alors il les tendit à Ank et fit un petit sourire malin de coin de lèvre.
"Je pense qu'il vous faut au moins un motif pour y entrer, si jamais vous trouvez une flûte d'oiseau achetez-la pour moi.
Vous pourriez aussi enquêter discrètement auprès de la personne qui sera au balcon." Ajouta-t-il en regardant bien Gerbo et Ank dans leurs yeux. Il était visible qu'Insanis était un peu tendu puisqu'il n'était pas beaucoup expérimenté, mais il ne voulait pas l'avouer.

Thoglin, qui n'avait jamais été un maître dans l'art de la filature ou de la dissimulation n'avait guère d'idée à proposer à ses compagnons... encore s'il s'était agi de stratégie de guerre... au moins voilà un domaine où les nains étaient à l'aise!

-Hum le plan me semble bon... Pour ce qui est de notre rôle, à Dalekh et moi, il me semble que si nous suivons de loin ceux d'entre nous qui sont chargés de la filature, il n'y aura aucun risque de nous faire repérer non? Et ainsi nous pourrons intervenir rapidement en cas de besoin... Puis à voix basse, presque pour lui-mêmeEnfin... le plus simple resterait encore de le capturer par la force et de lui faire cracher ses informations.... il a déja trahi notre commanditaire, il trahira également son compagnon si je lui arrache les incisives...

Cela lui rappela la traque punitive dont il avait fait part... un souvenir mitigé. Mais il devait essayer de réfreiner ses méthodes qu'il avait appliqué pendant bien trop de temps. Il était paladin de Moradin nom de nom!

-Les amis... je crois qu'il est temps de mettre notre plan à exécution... Que Moradin nous accorde sa protection pour cette tâche! Il ferma les yeux quelques instants puis les rouvrit, signe d'une rapide prière silencieuse.

Gerbo était plutôt satisfait, tout le monde arrivait à s'accorder sur la stratégie à adopter, et la discussion serait brève et efficace.

-D'accord Thoglin, toi et Dalekh vous n'avez cas rester discrètement dans un coin jusqu'à ce que Thomas ressorte et soit suivi par Insanis et Eranis.

Le gnome frotta impatiemment ses mains l'une contre l'autre, et regarda chacun de ses compagnons. Apparemment, tout le monde était prêt. Il acquieça à la proposition d'Insanis, puis se tourna vers le moine.

-Vous êtes prêt Ank ? Mieux vaut ne pas perdre de temps...

Prenant les devant, le petit illusionniste marcha en direction de l'échoppe. Il avait l'air tout à fait décontracté, comme s'il avait fait cela toute sa vie.

Ank emboîta rapidement le pas à Gerbo, il jeta un regard vers ses compagnons accompagné d'un sourire qui se voulait confiant. Le jeune moine se tourna en direction de l'échoppe et ferma les yeux comme pour graver l'image de l'échoppe dans sa tête.
¤Je vais laisser un peu d'avance à Gerbo afin qu'il ne puisse pas nous voir arriver en même temps dans l'échoppe¤

Ank se tourna vers Gerbo et lui expliqua ce qu'il venait de penser
-Je vous laisse un peu d'avance Gerbo afin que notre homme ne sache pas que nous sommes ensemble après tout si vous sortez sans moi de l'échoppe cela pourrait paraître bizarre.

Il jeta un coup d'oeil afin de s'assurer que peu de personnes les regardaient et lança un sourire confiant au gnome alors qu'ils se dirigeaient maintenant, à une vitesse différente vers l'échoppe. Ank préférant entrer après le gnome afin qu'il se fasse une idée plus rapidement du lieu et aille prévenir ses compagnons.

Gerbo jeta un regard en arrière, et fit un signe de tête affirmatif à Ank. "Pas de problème !" Marchant d'un pas décidé, il leva tout d'abord les yeux vers l'enseigne : celle-ci lui donnerait sans doute bien des informations, et il saurait avant même d'y entrer de quel type de magasin il s'agissait. Vous allez me dire, de toute façon il entrera dans l'échoppe quelques secondes plus tard. Et bien vous avez raison. En effet ceci fait, il s'approcha de la porte, la poussa difficilement -ouvrir une porte causait souvent des problèmes au pauvre gnome- puis posa le pied sur le plancher du magasin.

-Bonjour ! annonça t-il, guilleret. "Il fait beau aujourd'hui, n'est-ce pas ?"

Très bonne façon d'entrer dans une échoppe. Une fois à l'intérieur, Gerbo détailla avec attention ce qui l'entourait.

Regardant ses deux compagnons s'avancer dans l'échoppe, Thoglin essaya de s'enrouler dans sa cape afin de dissimuler le plus possible son armure et son équipement martial. En effet il était un peu trop voyant; en plus d'etre un nain (ce qui ne passait pas inaperçu dans une ville humaine...), il était en armure complète, prêt au combat.

-Il faudra que j'achète des vétements plus "urbains". Hum... essayons d'engager une conversation... rester ici a observer l'échoppe n'est pas des plus discrets...

Il observa leur situation, histoire de voir s'ils ne pourraient pas observer le déroulement de la situation d'un endroit moins exposé

¤J'espère que la filature de cet homme ne nous entraînera pas en dehors de la ville... J'ai une monture à récupérer moi! Enfin... concentrons nous plutôt sur cette mission... ¤

A voix basse Dites moi compagnons, est ce que vous avez de quoi ligoter ou enchaîner ces hommes? Ce sera plus pratique pour les ramener à notre commanditaire. On les ligote et on leur met une cape; ça passera inaperçu en ville. Qu'est ce que vous en pensez?

MJ

Tous

Gerbo pénétra le premier dans l'échoppe, il lança un salut optimiste, mais se rendit bien vite compte qu'on ne lui répondrait pas de sitôt. En effet, après un rapide coup d'oeil, et avant qu'Ank ne pénètre dans l'échoppe à son tour, il avait pu remarquer que celle-ci était complètement vide. Il jeta un regard dans tous les coins puis se fit une concise descrption mentale.

Tout d'abord, il était clair qu'on vendait ici des vêtements, on en voyait de partout. Des dizaines accrochées à différentes penderie et les trois grandes armoires qui occupaients les murs devaient en être remplies. Il y avait de toute sorte, pour tous genres, pour toutes tailles et de toutes qualités.

Le gnome avait en face de lui la porte par laquelle il était entré, et à droite de cette porte un petite armoire qui formait l'angle. A la droite du magicien, il y avait le comptoir, qui occupait toute la largeur du mur, mais qui ne semblait tenu par personne. Derrière lui ainsi qu'à sa gauche se tenaient deux immenses armoires en chêne massif. Le gnome se trouvait lui même entre deux grandes penderies. L'échoppe était petite, mais bien remplie, et il ne semblait y avoir aucune autre issue que celle qu'il avait emprunté.

Ank, qui venait de pénétrer à son tour dans l'échoppe put faire les mêmes constatations. Au moment même où le moine ferma la porte derrière lui, un vieil homme à l'air bougon sortit de l'arrière boutique et leur grommela :"Enfin de la visite, je n'en ai guère eu depuis ce matin, que voulez vous, en quoi puis-je vous aider? Faites rapidement votre choix car je ferme la boutique dans peu de temps, je dois aller discuter des affaires avec un collègue, je m'en excuse." Cependant, le vieil homme n'avait guère l'air désolé; il dénigra les deux individus qui le regardaient et sembla s'occuper de l'hygiène de ses ongles.

Les autres, qui étaient restés dans la rue, continuaient leur discussion animée afin de ne pas paraître suspect, et dans l'attente des plus amples informations que devait leur rapporter Gerbo.

Gerbo fit semblant de chercher son bonheur parmi les penderies. Il voulait être bien sûr qu'il n'y avait pas d'autre sortie, et peut-être que l'arrière boutique en dissimulait une... ¤Il va falloir ruser¤ pensa le gnome qui décidément aimait beaucoup ça. Pour pouvoir y accéder, il faudrait passer derrière le comptoir, et ce à l'insu du vendeur. Rien de bien difficile, mais il y avait toujours un risque qu'il se fasse repérer, ce qui reviendrait à se faire sortir du magasin à coups de pied dans le train. Le jeu en valait-il la chandelle ? Certainement, car s'il restait des doutes sur la présence ou non d'une autre porte, cela mettrait tout le groupe dans l'embarras. Le choix fut donc vite fait.

Le petit mage émergea des penderies, et sourit au vendeur.

-D'accord, d'accord. Après vous monsieur... fit-il avec un clin d'oeil au moine.

En attendant qu'Ank présente sa requête, il s'en retourna à ses penderies. Alors, quelque chose lui effleura l'esprit. ¤Et si ce collègue, c'était notre bougre de Thomas ? S'il ferme le vendeur sortira sûrement de la boutique. Que faire alors ? Le suivre, ou attendre ici ? Nous aviserons le moment venu...¤