La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

Eranis fut complètement interloqué de voir l'attitude désintéréssée du commandant, qui n'avait même cherché à les retenir. ¤Ce type nous prend vraiment pour des buses! Il nous demande de venir pour nous compter! Rien de plus!¤

Après quelques instants, Eranis se calma. ¤Bah, après tout, il ne fait que son devoir, et il a été correct avec nous, sans y ajouter de courtoisie. On ne peut pas en demander plus à un homme d'armes.¤ En tout cas, les voyageurs étaient désormais débarassés de cette "redevance". Ils étaient en quelque sorte "libres" dans la ville.

Le rôdeur ne traîna pas davantage, et se dirigea vers la sortie, qu'avaient déjà emprunté Insanis et Gerbo. Les autres ne tarderaient pas...Il aperçut les deux non loin de là sur un banc. Gerbo était visiblement en train de préparer quelque chose, mais Eranis ne savait pas à qui cela était destiné, même si Insanis semblait fortement intéressé par le résultat. Eranis alla s'adosser contre un mur à proximité, les bras croisés, comme il aimait à le faire, en attendant le reste de la troupe. Cela lui permettait de se positionner un peu à l'écart, sans paraître non plus totalement étranger, et l'aidait à réflechir.

A priori, la perspective de revoir sa bien-aimée était bien mal engagée, et il était à présent engagé dans cette mission qu'il n'avait guère souhaité. Peut-être, au fond, ne s'était-il pas fait d'illusions. Il y avait pensé pendant tout le trajet : comment cet homme qui l'avait interpelé à Everlund aurait-il pu savoir qu'elle se trouvait ici? Maintenant qu'il était là, autant en profiter pour se faire un peu d'argent de poche, même si le moyen ne lui plaisait guère. De toute façon, il s'était dit que lui n'userait d'aucune violence, et ne ferait que ramener ces deux personnes à son demandeur. A moins que les circonstances ne l'exigent...

Les yeux dans le vide, la tête baissée, quelques mèches vinrent cacher le haut de son visage. Les pensées de l'elfe se firent tout à coup bien sombres...Ramassant un caillou qu'il fit tourner entre ses doigts, Eranis se dit que cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas connu quelque aventure excitante...

Thoglin regarda l'homme d'un regard surpris puis tourna les talons pour se diriger vers la sortie d'un pas rapide. Il désirait quitter la caserne au plus tôt et donna un léger coup de coude à Ank pour lui signifier de le suivre. Prenant une grande bouffée d'air frais, a la différence de celui de la caserne saturé des odeurs des plats sans saveurs qui étaient en train d'etre préparé par les cuisiniers, il aperçut deux de ses compagnons sur un banc et Eranis seul appuyé à un mur, comme à son habitude.

Il désirait être en bons termes avec tous ceux de son entourage, surtout s'ils avaient à accomplir une mission qui pouvait s'avérer périlleuse, et c'est pourquoi il se dirigea vers le solitaire du groupe dans le but d'engager un bout de conversation en attendant que Coitrain leur indique la suite.

-Eh bien... c'est ce qu'on peut appeler une rencontre inutile n'est ce pas? Arf... au moins c'est réglé. J'espère que ceux qui restent à l'intérieur ne feront pas l'erreur de dire que nous comptons rester dans la ville un certain temps pour assouvir les désirs de ce messire Coitrain. Il me semble qu'hier il avait été convenu que chacun de nous ne resterait que pour la durée de la fête et repartirait hors de la ville dès le lendemain. Je nous imagine bien être en train de nous faire raccompagner par une demie-douzaine de gardes jusqu'aux portes... Enfin... Tout à l'heure de bien se passer pour le moment. Vivement qu'on voit enfin les marchandises de Coitrain et qu'on accomplisse notre tâche. Il me faudra poursuivre ma route sitôt celle-ci accomplit. Eh puis Ràna commence à me manquer. Achevant sa phrase, il eût un petit rire puis regarda en direction du banc où Gerbo s'appretait apparement à leur faire voir une nouvelle fois un des sorts qu'il pouvait réaliser.

Ank suivi rapidement le groupe après que Thoglin lui donne un léger coup de coude pour lui rappeler de ne pas s'éterniser dans la caserne. Il fit un léger hochement de tête en direction de l'officier et sortit rapidement du bâtiment.
L'air plus frais de le ville le frappa au visage, il vit rapidement ses compagnons divisés en eux petits groupes. Il préféra se diriger vers Thoglin et Eranis plus proches de lui. Il se dirigea vers eux tout en écoutant de loin le nain parler à l'elfe.
¤Il est vrai qu'Eranis est resté très discret durant la soirée et que je le connais pas beaucoup. En même temps, on ne peut forcer une personne de s'ouvrir à d'autres.¤

Ank eut un léger sourire, il repensait à ses cours de diplomatie que les moines de son Ordre lui avait donner : après tout la meilleure façon d'avoir l'opportunité de tuer quelqu'un c'est de posséder sa confiance, non ? leur avait dit le moine professeur. Ces cours là, ne l'intéressaient pas, il n'était pas apprécié de toutes façons. Il n'était donc pas très habile pour aller vers les gens surtout que l'énorme brûlure qui ornait son torse et le début de son cou ne lui donnait pas un air très avenant.
Il ralentit son pas pour être en mesure d'arriver lorsque l'elfe aurait donné sa réponse.

MJ

Tous

Paolo ne paraissait pas s'apercevoir de l'affront que le garde avait fait aux aventuriers. Lui-même, il était de ce genre de personnes qui expédient les choses de seconde importance quand ils ont autre chose à faire. Il sortit le dernier, après avoir échanger quelques mots avec le garde. Dalekh était sorti quelques instants auparavant, après avoir comme la veille salué le garde par un garde-à-vous discipliné; et avait attendu seul au milieu de l'allée, ne désirant pas se mêler aux conversations, que Paolo sorte de la caserne.

Pendant ce temps, la conversation avait continué entre Thoglin et Eranis. Ce dernier acquiesça tranquillement à la longue tirade du nain, intérieurement amusé par le bec de pie que pouvaient parfois avoir ces créatures, mais elles avaient l'avantage d'être souvent divertissantes, et on ne s'ennuyait pas avec elles. Ank s'était lentement approché, entendant la fin des paroles de Thoglin, et il rentra le plus discrètement possible dans la conversation. Comme un silence se faisait, il se mit à parler timidement et d'une voix peu assurée à l'attention d'Eranis :"Désolé si je vous importune, maître elfe, et ne me répondez pas si cette question vous dérange, mais comme vous ne semblez pas parler beaucoup, je voulais savoir ce qui vous a amené dans cette ville, je n'ai guère entendu ce que vous avez répondu aux gardes le premier soir."

De son côté, Gerbo s'appliquait, comme il avait promis, à faire de son mieux pour guérir Insanis de ses maux de têtes intempestifs. Il réussit à effleurer la conscience de l'elfe et à la distraire un peu des ses souffrances, ce qui donna à Insanis l'impression d'être guéri. Mais Gerbo, qui maîtrisait bien son savoir, était conscient que ça ne durerait pas plus d'une heure, et encore, s'il l'avait bien réussi, et qu'Insanis devrait faire à nouveau face à ces difficultés quand la durée d'efficacité du sort serait accomplie.

Quand ils se retrouvèrent tous dehors, on pouvait sentir une sorte de déception générale. Heureusement, Paolo s'était reconfiguré un visage plus joyeux, et essaya plein d'entrain de motiver ses amis. Il leur lança d'un ton enjoué :"Allons, dépêchons nous si vous voulez vous équiper, nous avons rendez-vous en tout début d'après-midi sur la place du marché." C'est de cette façon qu'il exprima l'endroit où ils devraient se rendre pour suivre Thomas, car il savait très bien qu'il ne pourrait lui arriver que des ennuis s'il criait au et fort dans la rue les grandes lignes de sa mission. Il comptait sur le bon sens de ces employés pour ne pas relever cette phrase détournée.

Il jeta un coup d'oeil à la cantonade, puis certain qu'ils étaient tous prêts, il partit dans une rue transversale de celle qu'ils avaient pris pour venir, sachant être suivi. Il regardait de droite et de gauche, visiblement en train de chercher une boutique qui lui conviendrait. Derrière lui, les aventuriers étaient livrés à eux-mêmes et avaient tout le loisir de continuer leurs discussions.

L'intervention de Thoglin avait tiré le rôdeur de ses profondes réflexions. Ce n'était pas pour lui déplaire, étant donné la nature de ses réflexions...

Les quelques paroles du nain donnèrent un léger sourire à l'elfe des bois. Les nains qu'il connaissait étaient d'habitude plus...bourrus. Mais ce Thoglin lui était sympathique, et Eranis avait bien senti que ce dernier cherchait à le tirer de sa torpeur habituelle. Cela le toucha. Cependant, l'elfe des bois n'était pas personne à s'épandre, et était en règle général peu bavard. Aussi répondit-il au nain par un simple : "En effet" général, répondant à l'ensemble des sujets évoqués. Il accompagna cette réponse d'un petit sourire, à un nain qui paru...comme bloqué par une réponse si courte.

Ank lui rappela soudainement involontairement les raisons de sa présence ici, et le rôdeur sembla perdre instantanément son sourire. L'homme le mis dans le même embarras que la veille, lorsqu'il avait dû, en quelque sorte, mentir sur la véritable raison de sa présence. Il tourna la tête et jeta au loin le caillou qu'il tenait encore dans la main. Après quelques secondes de silence, il répondit avec un malaise perceptible :

"La raison de ma présence ici? Eh bien, comme je l'ai expliqué hier au commandant, je suis à la recherche de mon frère, disparu il y a quelques temps. Nous étions inséparables autrefois, et puis...un jour...il a disparu. Qui sait où me mènent mes pas et qui je rencontrerai. Le hasard de mes voyages m'a fait vous rencontrer. Peut-être est-ce là le chemin que je dois suivre pour retrouver mon frère? Nul le sait..."

Les paroles d'Eranis étaient pleines d'amertume, bien qu'il eut évoqué la rencontre avec les autres aventuriers avec beaucoup de sympathie. Ce groupe lui semblait empli de bonnes intentions. Toutefois, le rôdeur avait décidé de conserver son secret, à propos de sa bien aimée. Il ne savait pas pourquoi, mais il n'avait pas le courage d'évoquer ce sujet. Peut-être, avec le temps, pourrait-il le leur révéler. Mais pas maintenant.

Eranis aperçut alors Paolo s'engouffrer dans un ruelle. Il fit alors quelques pas en avant, une petite lueur dans les yeux. Puis se tournant, vers ses deux compagnons : "Allons messieurs, il est l'heure de faire nos emplètes!"

Ank s'écarta lorsque Eranis termina la conversation afin de le laisser passer le moine espérait que ces paroles n'avait pas embêter l'elfe car son engouement pour les emplettes mettait fin par la même occasion à la brève discussion qui s'était déroulé entre les deux êtres. Le moine rendit son sourire à l'elfe lorsque celui-ci se tourna vers lui et Thoglin.
-Je vous souhaite de retrouvez votre frère maître elfe, je sais combien il est difficile d'être séparé des gens qu'on aime.-
Le moine emboîta le pas à l'elfe pour clore de la même façon que celui-ci la discussion. Ank ne préférait pas s'étendre sur le sujet le souvenir de sa mère et de l'Ordre ne lui était pas aisé à aborder pour lui. C'est pour cette raison qu'il préférait taire son véritable but à ses compagnons. Le jeune moine arrêta son pas et se tourna vers Gerbo et Insanis resté de leur côté sur le banc.
-Et bien messieurs, vous venez ??-Il jeta un rapide coup d'oeil vers Thoglin et le relança lui aussi"Vous venez vous aussi ?"

Plutôt satisfait de son tour, Gerbo fit un grand sourire à l'adresse d'Insanis Amk. ¤Quand le sort se dissipera, il est bien possible que les effets secondaires de la boisson se seront atténués. Sinon, le pauvre aura une désagréable surprise... Mais soyons optimistes!¤
-Voilà, c'est passé, ce mal était vraiment bénin, mentit-il.

Quand Ank les appela, le gnome tourna la tête vers le groupe mené par le marchand, et lui répondit:
-Allez-y, il faut que me plonge un moment dans ce brave grimoire! Si jamais vous avez fini avant moi, revenez donc me chercher ici, je reste sur ce banc. Dans tous les cas, ça sera fait avant notre rendez-vous.

Espérant que ce qu'il disait était juste et qu'on ne le dérangerait pas davantage, il ouvrit de nouveau ce foutu livre de sort et consulta la page qui l'intéressait afin d'apprendre à nouveau la formule des couleurs dansantes.

Thoglin était vraiment de plus plus intrigué par cet elfe nommé Eranis;il avait clairement senti un malaise lors de la question posée... leur avait il menti? Oui bien était il simplement géné de parler de la disparition de son frère?

¤Bah, on le découvrira plus tard... N'attachons pas trop d'importance à ce détail. Après tout je pense que chacun de nous a des choses qu'il ne souhaite pas révéler à ces compagnons pour le moment. Si la confiance s'établit entre nous tous, alors peut etre que les choses se clarifieront.¤

Courant un peu pour se mettre à la hauteur de Messire Coitrain, sans omettre de souhaiter bon courage à Gerbo en passant et en lui disant de les rejoindre au plus vite

Dites moi Messire, on peut trouver de tout là où nous allons? armes un peu exotiques, armures, casques?

nsanis fut émerveillé avec le résultat du sort que Gerbo avait fait pour lui guérir. Comme signe de joie il bondit comme un enfant lorsqu'il gagne des cadeaux.

- Merci beaucoup Gerbo! Dit l'elfe avec un grand sourire. Puis il ricana. Je me sens même prêt à chasser des dragons, et cela avec un simple couteau. hahaha

¤Mais qu'est-ce qu'il est incroyable ce gnome! Pourquoi n'ai je pas appris un peut sur la magie quand j'était plus jeune?!`? Sûrement cela serait de fort utile lors de mes voyages. Mais je ne regrette pas d'être devenu un rôdeur, je ne saurais pas vivre isolé dans une chambre avec un bouquin. ¤ Insanis sentais bien le monde maintenant, il avait pu même entendre quelque bruits de la bref conversation entreprise entre Eranis et Toglhin.

Quand Paolo fit la proposition pour qu'ils se dépêchent pour aller s'équiper, Insanis se mit en avant pour les accompagner et sourit intérieurement lorsque Gerbo déclara qu'il resterait là où il était en bouquinant.¤Il est vraiment un petit rat de bibliothèque. Je ne me doute pas qu'il devienne un grand magicien.

Suite à la question posée pour Toglhin à Paolo, l'imagination de l'elfe devint fertile et il pouvait voir déjà devant lui les stands plains d'arcs, d'épées et toute sortes d'armes qu'il connaissait. Mais cette joie fut coupée par la réalité.¤Réveille-toi mon vieux!¤ Se dit l'elfe en réalisant qu'il n'avait pas autant d'argent et qu'il devrait se contenter avec l'essentiel.

- Vous aimez quel genre d'armes messire Toglhin? Vous intéressez vous aux armes à distance? Le rôdeur essayait sans doute de faire un peu plus de contacte avec le groupe. Le seul avec qui il n'avait pas eu une conversation c'était Eranis, peut-être ne voulait-il pas déranger son taciturne confrère, enfin, c'étaient naturel chez les elfes d'être discrets.

MJ

Tous

Paolo avait imposé un rythme assez rapide, et il ne se retourna pas pour voir si le reste du groupe suivait; il ne s'aperçut donc pas que le magicien n'était plus avec eux. Derrière, chacun vivait selon ces habitudes avec la société. En effet, Dalekh marchait aux côtés de Paolo, sans un mot, Eranis se faisait discret, tandis que Thoglin, fidèle à la réputation de sa race, élevait facilement la voix.

Quand il se porta aux côtés de Paolo pour lui poser une question à propos de l'équipement, celui-ci se prit à sourire puis répondit d'une voix joyeuse en désignant un magasin : "Et bien, ma foi, vous pourrez poser votre question au forgeron, nous nous rendrons chez un armurier après cela."

Cela dit, il se retourna, regarda ses compagnons et leur fit signe d'entrer dans la boutique. A l'intérieur, l'air était chaud et pesant. Bien que la forge fut de l'autre côté, donnant sur une rue parallèle, on pouvait en sentir des reflux de chaleur. Contrairement à la plupart des autres bâtiments, celui-ci était entièrement fait de pierres, et pour cause, on ne souhaitait guère voir un incendie dévaster la ville toutes les semaines.

Paolo s'approcha du marchand, et le pria aimablement de bien vouloir donner à ses compagnons tout ce qu'ils désireraient. Celui-ci s'inclina humblement, puis fit signe à chacun de faire son choix. En apparence, cette boutique n'avait rien d'extraordinaire, et les armes mises en étalages étaient relativement courantes et n'avaient pas très grande valeur. Néanmoins, il y avait une bonne panoplie de choix.