La fête à Ashaba, Après avoir passé le gué.

MJ

Tous

Le tavernier amena le plateau au moment même où la porte s'ouvrit sur Paolo, vêtu d'une façon plus terne que la veille. Il sourit aux aventuriers et leur souhaita le bonjour, puis s'assit à leur table. L'aubergiste disposa devant chacun leur commande, et ils purent commencer à manger. Dalekh avait finalement opté pour le bouillon, et le reçu bouillant devant lui. Celui-ci dégageait un fumet délicat qui embêta les narines de Gerbo qui tartinait lui de la confiture sur un morceau de pain. Malgré les tâches qu'ils avaient à accomplir, on sentait que la gaieté était de la partie.

Paolo, plus jovial qu'à son habitude, rit en voyant Gerbo faire tomber une pleine cuillère de confiture sur son veston. L'aubergiste, qui était en train de rassurer Thoglin sur le traitement de son cheval, courrut chercher un torchon, et amena par la même occasion le bâton qu'Insanis avait oublié la veille et, ne sachant pas à qui il appartenait, le posa au centre de la table.

Paolo, plein d'entrain frappa dans ses mains et dit:"Bon, dépéchez vous mes amis, nous avons beaucoup de choses à faire aujourd'hui. Pour ce qui est de votre mission, nous en parlerons en chemin."

La préparation matinale s'était achevée sur l'arrivée d'un Paolo visiblement plein d'entrain...Les compagnons avaient, du coup, à peine eu le temps de discuter, et d'établir un plan de marche pour la journée.

Eranis avait bien profité de son petit-déjeûner, s'attendant à une journée particulièrement longue. Il avait accueilli Insanis d'une petite tape sur l'épaule, comme pour l'encourager...à ne pas recommencer. "Comment les orques vont-ils périr, si vous n'arrivez même plus à attraper vos flèches?!", lui avait-il lancé, sur un ton amical et humoristique.

Puis Paolo, qui semblait décidément bien pressé, enjoigna les aventuriers à le suivre, sans en dire plus sur cette fameuse mission. Ce qui eut pour effet de fortement contrarier le rôdeur. ¤Jusqu'à quand compte-t-il nous cacher la vérité!¤ avait-il pensé, particulièrement tendu. Il aurait bien répondu séchement à Coitrain, mais il avait déjà quelque peu tendu les relations la veille, et il ne souhaitait pas mettre les autres en difficulté par sa seule méfiance.

Aussi Eranis décida-t-il de ne pas bouger, de ne rien dire, et d'attendre que tout le monde se soit levé. A cet instant seulement, il se lèverait et suivrait le mouvement. En attendant, il croisa les bras, faisant comme s'il n'avait rien entendu. Le visage fermé, il jeta un oeil par la fenêtre, pensif...

Gerbo se leva pour saluer l'arrivée d'Insanis.
-Heureux de vous revoir! Il ne fit pas de remarque sur la tête de déterré de l'elfe, qui semblait déjà assez maussade. Il n'avait sûrement pas fin, à cause des nausées de la "gueule de bois". Eranis n'avait pas tort, Insanis serait sûrement bien moins efficace qu'à l'accoutumée. "Ne vous en faites pas, vous pouvez garder ma dague jusqu'à ce que vous ayez trouvé des armes."

- s'exclama le gnome lorsque la cuillère de confiture vint salir son gilet. Il eut beau frotter et frotter en encore, il restait toujours une immonde tâche rougeâtre, qui irritait le gnome au plus haut point. Il venait à peine de se changer! Alors, étrangement, il saisit sa cuillère, et fit une tâche identique sur l'autre pan de son gilet. Au moins, s'était symétrique, et un observateur peu attentif aurait pu croire à une fantaisie vestimentaire. Satisfait du résulta, Gerbo reporta son attention sur son repas. Il se dépêcha -un peu à contrecœur- de terminer, avalant goulûment les parts de tartes, les tartines de confitures, et quelques gorgées de lait pour faire passer le tout.

-Mm, c'était très bon! dit-il, repu, en se massant le ventre. "Voilà, je suis prêt."

Descendant de sa chaise, il saisit son sac à ses pieds et le mit sur ses épaules. C'était un bon sac de cuir bouilli, de bonne facture, et qui l'accompagnait depuis treize années à présent. Son grimoire avait sa propre sacoche, ainsi que ses composantes réparties un peu partout.

hoglin fut un poil ennuyé que messire Coitrain qui venait à peine d'arriver leur demande cependant de se presser mais cela ne le contraria pas plus que ça car il avait l'habitude des repas pris à la va-vite. Cependant il trouva le bref repas des plus amusants en observant les différentes réactions de ces compagnons face à l'arrivée d'Insanis avec qui il venait tout juste de redescendre. Il sourit de plus belle et laissa même échapper un puissant rire en voyant Gerbo tâcher sa chemise et égaliser en tâchant l'autre coté de son vétement exprès.


-Eh bien messire Gerbo, voilà une façon originale de cacher une tâche!

En tout cas il était désormais rassuré de savoir qu'on s'occupait de sa monture et pensa qu'il valait peut-être mieux, pour la journée, la laisser là où elle était, c'est à dire dans une bonne écurie. Elle n'en serait que plus reposé et energique pour leur prochaine course.
Se levant et rassemblant ses affaires, il mit finalement son pavois et son sac sur son dos ainsi que sa hache à la ceinture.

-Eh bien messire, il me tarde d'apprendre le contenu de cette mission. J'espère que vous n'avez pas oublié que nous devons tous passer par la caserne?

A la vue de son repas et du retour de son bâton le moine souri. Il se tourna vers Insanis afin de le rassurer-Ce n'est pas grave mon ami si vous l'aviez égaré des bâtons, on en trouve de ci delà ! Par contre il serait évidemment sage de trouver un marchand pour vous équiper !
Ank se tourna alors vers le commerçant qui s'était assis parmi eux"J'imagine que vous devez connaitre un forgeron ou un marchand d'armes dans cette cité, il nous faudrait équiper notre ami !"
Le moine tapota un peu l'épaule d'Insanis tout en prenant bien soin de ne pas trop le brusquer. Il lui sembla encore mal réveillé...
Ank revint rapidement sur son déjeuner et voulant se mettre en marche le plus rapidement possible lança un bon appétit et entama son déjeuner, en quelques minutes il finissa sa soupe et son morceau de pain, se rappelant qu'il en avait pris pour Insanis, il lui tendit tout en lui expliquant:
- J'en avais pris pour vous au cas où que vous ne puissiez assister au déjeuner alors tenez maître elfe.

Le jeune moine était pressé de partir mais par politesse, il resta patiemment assis à la table, riant à la coquetterie du gnome avec ses pairs.

MJ

Tous

La journée était déjà bien entamée, et il n'y avait guère de temps à perdre, surtout qu'il venait d'apprendre qu'Insanis devait être rééquipé. Il rassura rapidement Thoglin quand à leur visite à la caserne, il salua l'aubergiste, et sortit de l'auberge d'un pas pressé, suivi par les aventuriers curieux de connaître leur mission. La rue était ensoleillé, un vent frais venait titiller leur visage, mais le fond de l'air était doux, belle journée en perspective. Le riche commerçant se remit les cheveux en place, regarda ses récents amis, et pris son souffle...

-Voilà, hier soir, je m'étais posté dans cette auberge dans le but de trouver quelqu'un d'assez débrouillard pour accomplir une mission d'importance. Quand j'ai vu les talents de notre petit magicien, je n'ai pas hésité, et le fait que vous soyez plusieurs me rassure. Je vous ai maintenant fait attendre trop longtemps, je vais tout vous expliquer. Il y a de là quelques années, quand je n'étais pas si riche et si bien vu, j'ai fait partie, pour être honnête, de quelques mauvais coups. Il fut notamment une fois ou, avec un compagnon que je connaissais depuis longtemps, on le surnommait Riton mais je n'ai jamais connu son véritable nom, et son ami Thomas que je connaissais peu, nous attaquâmes un riche homme de la ville pour voler son argent. La maneuvre se passa comme prévu, et nous nous retrouvâmes avec une belle somme sur les bras, le compagnon de mon ami devait garder l'argent jusqu'au soir. Nous nous étions donné rendez vous derrière les enceintes de la ville, je m'y suis retrouvé seul et j'y ai attendu longtemps, avant de me dire qu'ils avaient été pris. Quand j'ai su que ce n'était pas le cas, j'ai du me rendre à l'évidence, ils étaient parti sans moi. J'ai peiner encore quelques années, à faire les quatre cent coups avec diverses personnes, avant de pouvoir m'offrir mon premier commerce qui par bonheur marcha bien et me permit d'en avoir d'autres. Mais j'ai la dent dure, et je ne compte pas laisser ces chiens en liberté. Comment faire pour les retrouver, j'y ai pensé longtemps, jusqu'à ce que je reconnaisse ce visage dans la rue, celui de son Thomas. Ainsi donc, ayant laissé passer quelques années, il recommençait son trafic ici, qu'à cela ne tienne, s'il tenait vraiement à se moquer de moi juste sous mon nez, il trouverait à qui parler. J'ai fait observé le jeune Thomas, le plus jeune, le pauvre cabot de ce chien de Riton. Après quelques semaines passées à patienter, j'ai fini par aprrendre que ce crevard venait chaque mois, le même jour, et ce jour, c'est aujourd'hui. Je sais exactement où il va quand il vient en ville. Ce que je ne sais pas, c'est où habite son maitre, et c'est pour ça que je fait appel à vous. Je veux que vous suiviez Thomas jusqu'à son maître, et que vous me rameniez ces deux bâtards vivants dans les plus brefs délais. Si vous acceptez, nous discuterons votre récompense.

Le teint de Paolo avait changé, il était devenu plus sombre, et le commerçant était essouflé. Quelque chose avait changé, on sentait percé en lui la rancune, et venir le vent de la vengeance. Les aventuriers ne purent se tromper sur ce que Paolo voulait faire des deux trafiqueurs quand il les aurait dans les mains, le sourire sadique au coin des lèvres en disait trop long.

Le gnome écouta les explications tant attendues avec joie, mais son sourire s'estompa peu à peu alors que Paolo parlait. Il fronça les sourcils, pesant le juste et l'injuste, le bien et le mal dans ce qu'il entendait. Le langage du marchand était tout à coup violent, haineux, et il dévoilait un tout autre visage. Ses motivations étaient tout sauf saines. La vengeance est la plupart du temps source de conflit, et n'engendre en tout cas jamais rien de bon. De plus si après plusieurs années d'attente sa rancune était toujours aussi forte, c'est qu'il comptait faire payer très cher à ceux qui l'avaient trahis.
La vengeance qu'il convoitait était t-elle justifiée? Gerbo n'était pas particulièrement haineux contre les voleurs, et parvenait même à les comprendre, et à ressentir une certaine admiration pour les plus habiles d'entre eux. Mais entre voleurs, la traîtrise était une chose grave, d'une infinie lâcheté. Ce Riton avait abusé de la confiance que lui portait Paolo, et brisé le pacte qui les liait. Pour cela, il devait payer c'était sûr.
D'après le marchand, Riton était revenu pour le narguer. Gerbo ne portait aucune foi en cette affirmation, qu'il mettait sur le compte de la rancune. S'il avait la moindre once d'une âme, ce traître devait au moins regretter son acte. Quand à Thomas, d'après les dires du marchand, il ne s'agissait que d'un pion, et ne méritait pas une punition aussi sévère.
Finalement, Gerbo se décida à accepter. Il ne se sentait nullement endetté envers Coitrain, mais estimait simplement que sa cause était juste. Seulement, s'ils arrivaient à lui amener les deux hommes, le gnome implorerait la clémence à leur égard. C'est du moins ce qu'il se mit en tête de faire.

-C'est d'accord sire Coitrain, fit Gerbo d'un air décidé. "Seul ou pas, je vous ramènerai ces deux hommes."

Gerbo n'était pas pressé de connaître la récompense, qui, il en était sûr, serait à la hauteur de leur "acceuil".

Ank avait attendu en silence que Coitrain finisse d'expliquer sa demande. Il demeura silencieux quand il eut fini et ne préféra pas se lancer tout de suite.
¤Ainsi donc cet homme cherche à se venger d'autres qui l'on trahis ! Et bien je crois que je suis tout prédisposer pour cette mission.¤

Le moine repensait à toute sa formation auprès des Vengeur Ecarlates, toute leur philosophie de développement spirituel était tourné vers une seule chose : la vengeance. Ank avait pris du recul avec son Ordre, le long voyage qu'il avait effectué à travers Féérune lui avait ouvert les yeux sur certaines choses passées sous silence par son Ordre. Ainsi la compassion n'engendrait pas forcement la faiblesse. Le jeune moine songea immédiatement à sa mère, il avait été formé afin de se venger d'elle, mais aujourd'hui, cela il l'avait complètement oublié !
¤Ce marchand est rancunier, il ne faudra vraiment pas les tuer ! Sinon c'est sûr qu'il nous en voudra !¤

Le moine repensait à tous ce que lui imposait sa mission : la clandestinité la plus totale et surtout une discrétion hors pair ! Ank savait qu'il pouvait se montrer discret, mais est-ce que tous le pouvait ? Le moine secoua la tête pour faire fuir ses pensées, ce n'était plus important ! La soirée qu'il avait passée en compagnie de ces hommes le liait à eux, il le savait. Le plaisir qu'il avait éprouvé en les rencontrant était unique dans son existence, pour un solitaire c'était une chance inestimable !
-Et bien Gerbo, j'ai passé une excellente soirée hier soir en votre compagnie, les gnomes sont vraiment un peuple sympathique ! Il se tourna vers ses compagnons de tablée"Avec vous aussi messieurs, ne croyez pas que je vous oublie ! Je vais donc me joindre à vous pour avoir l'occasion de rester un peu plus avec vous ! Si ma compagnie ne vous dérange pas !
Le moine se tourna vers le commerçant, le moine lui adressa un visage détendu et le brisa pour le rassurer
-J'accepte votre travail messire Coitrain, par pur engagement personnel c'est une chose que je connais très bien et je serais ravi de vous aider !

Le moine se tût, il souria intérieurement, repensant au moment délicieux de la veille puis ferma les yeux pour revenir sur le travail. Il fallait se concentrer !

¤Ainsi, c'est une histoire de vangeance... et de mort. Soit.¤

"J'accepte, Messire. A une condition. Quand ils mourront, laissez-moi être à leur côté. Je ne suis pas un clerc, mais je suis tout de même un fidèle de Kelemvor."

Il comprenait Paolo. Ils ne savait que trop bien ce qu'on pouvait vouloir pour se venger. Mais il restait avant tout un fidèle de Kelemvor. Ce qui signifiait qu'il devait suivre ses préceptes, et donc ne pas laissez mourir une personne sans un clerc de son dieu. Il ne savait toutefois s'il y en avait ; s'il en trouvait un, Dalekh lui en toucherait un mot, mais en la circonstance, il se devait de faire preuve de flexiblité.
Ce qui le dérangeait le plus était de ne pas avoir la loi de son coté. Il s'était accoutumé au cours de sa vie de bohême à la contourner parfois, mais ici cela semblait un peu trop. Du reste, ils ne devaient pas les tuer, mais les ramener vivant, pour une sans doute fort déplaisante scéance de douleurs et de souffrances.
En revanche, ce qu'il ne dit pas à Paolo, c'est que le moment venu, il achèverait ces hommes. Pas par cruauté gratuite, ni par pitié non plus, mais pour encore une fois suivre la ligne de conduite de son dieu. Quitte à s'enfuir de la ville comme un voleur plus tard. Il était un fidèle de Kelemvor. Il devait se conduire en tant que tel.

MJ

Tous

Sans doute à cause leur nature discrète d'elfe, Insanis et Eranis ne ressentirent pas le besoin de s'exprimer, et exprimèrent d'un simple mouvement de la tête leur accord. Thoglin lui, fit un peu plus de bruit, en effet, cette histoire de vengeance lui convenait bien, il devait combatre le mal à travers ce Riton, lâche et sans parole comme tout,; d'ailleurs, Moradin l'avait peut être conduit ici dans ce but. Néanmoins, en bon nain, son côté avare ressortit quelque peu, et il demanda des renseignements quand à la récompense.

La distance de l'auberge à la caserne n'était pas très importante, et Paolo, eut juste le temps de dire ces mots avant qu'ils n'arrivent à la porte: "Je vois que vous êtes tous partants, je n'en attendais pas moins de vous, mes amis. Nous verrons les conditions de nos deux lascars à votre retour. Il sourit au nain, et ajouta: comme récompense, j'étais prêt à débourser trois cents pièces d'or pièces d'or pour cette capture. Le fait que vous soyez nombreux ne va pas changer cette somme, car, logiquement, plus on est nombreux, moins l'on court de risques, donc moins l'on est payé. Je vous demande de me les ramener vifs, néanmoins, si vous les ramenez morts, je vous propose le quart de votre récompense. Par ailleurs, je vous propose, de surcroît, des équipements militaires et autres, dans la limite de mes offres, au trois quart de leur prix, car cela vient de mes boutiques. Il se tourna vers Insanis, et lui dit, je vous promet qu'on fera un tour chez mon armurier et forgeron avant votre départ."

Ils se trouvèrent donc devant la basse mais très large caserne. Paolo, sur de lui poussa la porte, découvrant la salle terne de l'entrée. Cette caserne n'était visiblement pas faite pour accueillir des invités, et ce hall d'entrée était plutôt un lieu de passage entre les cuisines et la salle d'entraînement. Paolo, décidé à ne pas perdre de temps, intercepta un garde, qui arborait un air pas réveillé, les cheveux roux en bataille, et une tenue peu fournie, et lui dit:"On a convoqué mes amis à se rendre ici ce matin, j'apprécierai qu'on s'occupe d'eux. Ils vont vous expliquer leur problème."