La forêt d'Arprofond, Un convoi spécial

a jeune femme etait decue de ne pas voir Linweline les accompagner, mais elle se doutait de la reponse de l'elfe. De plus, elle ne voulait pas alourdir le fardeau de sa soeur, aussi changea-t-elle de sujet au meme rythme que la Gardienne de l'Harmonie.

Alors qu'Aglaia reflechissait aux questions qu'elle allait poser a Linweline, elle s'approcha d'Iris, qui etait devenue le centre d'attention de Nirannor. Gardant un visage neutre synonyme de reflexion interieure, la druidesse dit les mots suivants a son nouveau compagnon de voyage :

- Iris est ma plus fidele compagne, tout comme je suis la sienne. Nous ne survivons qu'a deux et la pertinence de ses sens n'est plus a demontrer. Si vous etes un gardien de la nature, vous n'avez rien a craindre de cette tendre louve. Mais lorsque nous croiserons les ennemis de la Haute Foret, vous decouvrirez un predateur au regard rougeoyant et aux crocs meurtriers.

Aglaia etait d'un seul coup d'un profond serieux. Se rememorer la mission qui l'attendait, et surtout les raisons qui la poussait a l'accepter la rendait inquiete. Seul le resultat comptait dans cette mission. Lin n'aurait pu etre plus precise, et cela garantissait le bien fonde des futurs actions entreprises par la druidesse. Il ne fallait pas se meprendre, l'humaine avait un grand coeur, mais on ne souillait pas la Haute Foret impunement, et tous les moyens affaiblissant la menace seraient bons, tous. Revenant vers la Gardienne de l'Harmonie, la jeune fille rajouta :

- Deux choses principalement ma soeur sur la mission elle-meme : avez-vous le moindre indice quant a l'endroit ou nous devons commencer nos recherches ? avons-nous note que ces etres avaient des seides et si oui quel genre et en quelle quantite ?

Reprenant son souffle la fidele de Rillifane rajouta :

- Et sinon, en quel nom agiront Malik et Yolan ? Connaissent-ils notre appartenance ?

Aglaia sourit naivement, comme surprise par son propre enchainement de question. Elle caressa Iris d'une main douce et blanche comme un petale de marguerite.

dit-il sur un ton ferme, franc mais aucune animosité dans sa voix en s’adressant à Aglaïa.

L’ensorceleur avait été surpris par les propos de la gardienne. Cette dernière lui reprochait l’inexactitude des propos qu’il avait tenu. Elle lui reprochait de leur faire perdre leur temps, en ayant une attitude contemplative. Elle préférant l’action immédiate. Dinenda avait accusé le coup, et il s’était laissé un peu de temps pour digérer les paroles de la gardienne.

Il avait également été surpris des questions que venait de poser Aglaïa. Car pour quelqu’un qui semblait maîtriser tous les tenants et aboutissants des données de cette mission. Il y avait beaucoup de choses qu’elle ignorait. Dinenda n’avait pu réprimé l’esquisse d’un sourire lorsqu’il avait entendue ces questions. Toutes ces questions, il les avaient déjà posé lors de son briefing dans le patio de Corellon avec Aëlariel émissaire du grand conseil sylvain du Nord et Isorion. Il en connaissait donc toutes les réponses, et il y avait beaucoup repensé pendant son voyage jusqu’à Eauprofonde. ¤ Comment peut-elle affirmer la complète inexactitude de mes propos ? Alors qu’elle ne détient pas l’ensemble les données de cette mission.¤Mais il ne soulignerait pas ce fait, il laisserait Lynwëline répondre aux questions de la gardienne. L’ensorceleur était conscient que si le groupe ne faisait pas preuve d’une totale cohésion, il y avait fort à parier que cela signerait l’échec de la mission. Il garderait donc ces réflexions pour lui. ¤ Je reste sur ma première impression, Aglaïa a un tempérament de feu, et comme beaucoup d’humain, elle est si pressée. Reste à savoir si elle sera capable de se remettre en question.¤

Dinenda avait écouté avec attention le rapport des gardiennes. Et ça lui faisait froid dans le dos. L’énoncé des capacités de ces êtres avait de quoi inquiéter. ¤ Aëlariel et isorion avaient insisté sur la menace que représentait ces créatures pour la Haute-Forêt. Mais malgré tout, je n’avais peut-être pas imaginé que ces « hommes » détenaient des pouvoirs aussi grands. Une autre chose avait attiré son attention, le coffret. De quoi s’agissait-il exactement ? Il était heureux d’avoir dans leur rang la présence de la druidesse et de la rôdeuse. Ces dernières les avaient déjà affrontés. Elles étaient de part leur expérience, la plus sûre chance de réussite de cette mission. Cela était indéniable.

- Aglaïa, je vous prie de m’excuser si mes propos vous ont choqué. Je ne souhaitais absolument pas remettre en cause vos compétences. Vous êtes, avec Cynwäll et Iris, les seules d’entre nous à avoir déjà affronté ces créatures. Et vous êtes sans conteste les meilleurs atouts de cette mission. Jamais je ne remettrais ça en cause. Je voulais juste vous préciser que Dame Lynwëline est venue jusqu’ici pour entendre ce que vous aviez apprit sur ces êtres. Et moi-même j’ai pris conscience de leur puissance en écoutant votre rapport. Donc pour ma part, le fait que Lynwëline puisse rapporter à son tour ces données à Thuldae et mettre en garde l’ensemble de la confrérie des gardiens sylvestres, ainsi que nous sachions maintenant un peu mieux à qui nous avons à faire n’est pas ce que j’appellerai de la contemplation. Mais de la prise d’information capitale pour mettre au point un plan d’action. Je sais que vous êtes des gardiennes errantes et que vous êtes plus habituées à agir seule. Mais cette fois, nous partons ensemble. Je me permettrai juste de vous rappeler l’article 6 de la chartre des gardiens sylvestres « Promouvoir la confrérie, respecter ses membres, se montrer solidaire et non solitaire ». C’est Lynwëline elle-même qui a écrit cette chartre. Et je pense aujourd’hui plus que jamais que nous devons rester solidaire et agir en groupe. Lorsque Lyn aura répondu à vos questions, vous saurez pourquoi, nous ne pouvons compter que sur nous même pour mener à bien la tâche qui nous est dévolue. Toute fois, afin de parfaire ces informations, que pouvez vous nous dire de plus sur ce fameux coffret dont vous avez fait mention.

L’ensorceleur marqua une brève pause. Il n’avait pas quitté la druidesse des yeux pendant son monologue. Son regard était amical, et rempli d’interrogation. Il lui adressa un sourire chaleureux avant de poursuivre.

- Nous avons tous ici des compétences qui nous sont propres. Pour ma part, je suis un gardien des mystères. Il y a peu être certaine chose que j’appréhende différemment que les gardiens errant, ou que les rôdeurs de solonor. C’est pourquoi, je vous le demande humblement. Ne mettez pas en cause mes propos sans avoir pris le temps d’y réfléchir. Je ne peux peut-être pas vous expliquer ici tout ce qui me pousse à avoir les réflexions dont je vous ai fait part. Mais si je suis par trop incompréhensible, je suis tout à fait disposé à en discuter avec chacun d’entre vous en privé. Je ne voudrai surtout pas que certaines oreilles indiscrètes aient vent de tout cela. Mais je vous rassure tout de suite, je ne perds absolument pas de vue l’objectif premier et principale de cette mission. Même si je prends en compte d’autres paramètres qui vont ou qui risquent d’entrer en jeu, et peut être de compliquer notre tâche. Je ne pense qu’à la sauvegarde de la Haute-Forêt, et j’y pense sur le long terme en tenant compte de toutes les informations qui met donné de connaître. Je suis avec vous dans cette mission et nous avons tous le même objectif, soyez en sûr. Seule la façon d’y arriver reste à définir. Et c’est de cela dont je souhaitais que l’on s’entretienne ensemble. Il faut mieux à mon avis perdre quelques minutes pour mettre un plan d’action de groupe, que de se poser la question une fois dans le feu de l’action. Je vous le répète, chacune des décisions que nous prendrons pourrait avoir de graves conséquences pour la Haute-Forêt et pour Thuldae dans un avenir proche. Et encore une fois, il ne s’agit pas de remettre en cause l’objectif à atteindre. Peut-être comprendrez-vous mieux, une fois que Lynwëline aura répondue à toutes vos questions.

Dinenda se tourna vers la gardienne de l’harmonie pour lui laisser la parole. Il espérait que cette fois tous les éventuels mal entendus seraient dissipés. Lui aussi était impatient de partir vers la Haute-Forêt, mais pas m’importe comment.

glaia rendait son regard a l'elfe, sans animosite, mais avec une grande lassitude. La jeune femme detestait se repeter et abhorrait le verbiage. D'ailleurs, Dinenda venait de creer l'idee que la druidesse n'avait emise que par provocation : il se complaisait dans la contemplation. Comme un citadin il s'ecoutait parler et en oubliait les paroles des autres ainsi qu'il negligeait la concision des siennes.

La fidele de Rillifane prit une grande inspiration, reflechissant en vitesse a l'attitude a adopter. Son choix etait fait, il fallait qu'elle resolve cela maintenant, avec lui. Si Linweline se melait de cela et qu'ils partaient ensemble, Aglaia venait desormais a en douter, peut-etre resterait-il quelque amertume. La druidesse regarda la Gardienne de l'Harmonie, un sourire navre au visage et le regard lasse. Elle allait devoir s'expliquer et elle n'en avait pas l'habitude. Embrassant tout le monde du regard, elle finit par se figer devant Dinenda, son regard exprimant son sentiment le plus sincere : la lassitude.

- Je suis lasse de me battre monsieur, aussi j'essaie d'eviter les combats inutiles et vous devriez en faire autant en vous donnant la peine d'ecouter les paroles d'autrui comme elles doivent l'etre et non comme vous voulez les entendre. Vos competences, vos intuitions et votre but concernant la situation ne sont pas remis en doute, seule votre position sur nos etats d'esprit, a Cynwall, Iris et moi-meme. Notre temps de voyage va-t-il etre de l'ordre de la seconde ? Non. Donc allons nous etre dans le feu de l'action en sortant de cette piece ? N'aurons nous pas le temps de discuter en chemin ? Prenez nous pour des inconscientes idiotes mais ayez la politesse de l'affirmer au lieu de prendre des chemins detournes du langage pour le faire. Si nous faisons route ensemble, c'est de la concision et de la franchise que j'attends, et non de la pommade pour passer la gifle qui precede !

Se retournant pour aller chercher son sac a dos, Aglaia hesita un moment a s'en saisir et a aller seule avec Iris retrouver les infames qui sejournaient dans la Haute-Foret. La situation etait trop grave pour qu'elle laisse cet etre entraver son action. Mais elle etait egalement trop grave pour songer a la resoudre seule. L'ame de la jeune fille etait sauvage et solitaire, et peu lui importait les reglements. Elle irait volontiers a l'encontre de celui de la Confrerie si cela allait dans le sens de la Haute-Foret, sans aucun hesitation, mais elle tachait sinon de le respecter. Elle avait rejoint la Confrerie afin d'etre mieux a meme de proteger la foret et afin de trouver une famille, mais elle n'etait pas douee dans les rapports humains et sa douce naivete se transformait vite en colere sauvage. Il ne fallait pas se meprendre, Aglaia avait la sagesse du raisonnement et de l'execution qu'impliquait l'improvisation, mais elle n'avait pas la patience que necessitait l'elaboration de rapports humains bases sur les non-dits et les demi-verites. Bref, elle chassa vite cette idee saugrenue et ouvrit son sac pour en sortir ce qui ressemblait a un tesson de bouteille. La voluptueuse humaine tendit ensuite le tesson a Linweline, ses yeux trahissant toujours son inquietude, et son sourire force sa lassitude.

- Voici un objet que je pense avoir ete faconne par cette etrange magie, peut-etre vous servira-t-il. Quant a ce coffret, nous n'en sachons que tres peu mais je pense juste que c'etait un artefact puissant recherche par un homme avide de puissance. Il a ete ouvert et a libere une energie qui nous aurait tous tue sans l'intervention de la garde d'Eauprofonde puis des pretres du Seigneur de l'Aube.

Plantant son regard dans celui de la Gardienne de l'Harmonie, Aglaia rajouta :

- Je suis desolee de t'avoir coupee, mais il y a des blessures qu'il faut traiter avant qu'elles ne s'infectent. Je t'ecoute avec attention ma soeur.

¤L'arrogance et les certitudes de l'elfe ont sape ma confiance en la reussite de cette mission, la lassitude me gagne Rillifane. Que je hais cette faiblesse ! Mais peut-etre devrions-nous former deux groupes ? Voyons comment le debat evolue car d'un autre cote cette volonte de justification montre peut-etre un manque de confiance qu'il veut camoufler ? Qu'il est complique de lire l'esprit d'un etre mu par les rites d'une societe !¤

La gardienne de l’harmonie prit avec délicatesse le tesson remit par Aglaïa mais il ne s’agissait pas de sa préoccupation première. Le dernier échange entre la gardienne errante et le gardien des mystères ne devait pas laisser la porte ouverte à de la discorde. Elle n’y croyait pas mais elle préférait immédiatement recadrer les choses.

- Allons mon frère et ma sœur, ne nous dispersons pas. Et il est sage que chacun ici puisse parler sans faux semblants et se livrer à cœur ouvert. Je vais être très claire sur la mission qui vous incombe. Vous devez réussir par tous les moyens, quelque soit la méthode et quelques soient les conséquences.

Lin fixa tour à tour Aglaïa, pour la rassurer, puis sur Dinenda. Il n’y avait nul lieu d’entretenir une polémique stérile qui pourrait nuire à l’intérêt du groupe et celui de la confrérie.

- Quant à nos relations avec nos alliés et la politique de la confrérie, cette dernière est secondaire par rapport au danger qui menace la Haute-Forêt. Nous ferons avec, quel que soit l’issu et nous ne piétinerons pas nos principes ni nos devoirs, vous pouvez en être certains. Et je vous l’affirme haut et fort, quelque soit l’impact de cette mission vous devez la mener à terme et la réussir ! Si en chemin il y a des pots cassés….Et bien nous réglerons ce qui doit être régler en temps et en heure. Nous avons des responsabilités envers la Haute-Forêt et ses habitants et nous les respecterons. Isòrion a d’ailleurs été formel dans les instructions qu’il a remise à nos deux gardiennes errantes et dont il vous fait part, à toi Dinenda et Nirannor.

Les propos de la gardienne de l’harmonie étaient incisifs. Nulle méchanceté dans ses dires car elle ressentait pour les gardiens sylvestres une grande affection et ne voulait à aucun moment qu’ils puissent se déchirer.

- En cours de route, vous aurez tout le loisir pour aborder les sujets qui vous tiennent à cœur mais cela se fera en route. Mes amis, vous être tous les quatre des Gardiens Sylvestres, votre force réside à votre appartenance à la confrérie et sur ce en quoi vous croyez ! Maintenant avant de répondre aux questions d’Aglaïa, je voudrais que chaque gardien ici présent me pose la ou les questions qui lui semblent importantes. Je tiens à vous répondre et à vous faire mes dernières recommandations avant de prendre congé de vous. Cyn ? Dinenda et Nirannor ? C’est à vous.

Et un sourire apparut sur le visage de Linwëline.

Nirannor avoir écouté l’échange d’opinion entre la druidesse Aglaïa et l’ensorceleur Dinenda, puis prit bonne note des propos de la gardienne de l’harmonie. La mission devait passée avant tout, les dangers pour Dame Nature était trop grand et les divergences d’opinion devaient se régler après. Il connaissait ce que la confrérie attendait de lui, et ceci n’était pas une mince tâche. D’ailleurs la confiance que lui avait fait Isòrion lui allait droit au cœur.

Cela ne faisait que quelques semaines qu’il avait intégré les gardiens sylvestres et il n’avait pas l’habitude de voyager avec des elfes. D’autre part, aucun de ses longs périples ne l’avait emmené au plus profond de la haute forêt et il avait entendu qu’elle était dangereuse pour celui qui s’y aventurait. Voulant se rassurer, il profita que Dame Linwëline soit encore à ses côtés pour lui demander quelques conseils. Voulant être agréable à la gardienne, il lui posa ses questions en adoptant la langue des Teu-Tel’Quessir, son accent humain s’entendait mais sa maîtrise de l’elfique lui permettait de se faire comprendre. Nirannor admirait les yeux de Linwëline, il en avait jamais vu d’aussi jolis. Est-ce par timidité ou par respect qu’il n’osât la regarder en face quand il lui parlait ?

’ ’ ’ ’

De toute façon, Nirannor avait entière confiance aux personnes qui l’accompagnaient. Elles avaient une certaines expérience pour avoir déjà vécu cette chasse dangereuse et elles sauraient l’avertir des choses à faire ou à ne pas faire. Dans ses mouvements, une certaine excitation pouvait se faire sentir, il avait hâte de prendre la route pour montrer que la confiance qu’on lui avait accordé n’était pas usurpée.

¤Bien, il semblerait que le temps des discours soit maintenant révolue¤Dinenda était satisfait d’avoir pu exposé son point de vue. Et Aglaïa avait tout comme lui défendu ses opinions. Linwëline avait réussi à maintenir l’harmonie entre ces deux forts caractères. Mais maintenant, il était temps de passer aux derniers préparatifs avant le départ. Il tourna la tête vers Lynwëline.

- J’ai, pour ma part, posé toutes les questions qui me sont venues à l’esprit lorsque nous étions dans le patio de Corellon. Et, il ne m’en ai pas venues d’autres depuis. A moins qu’il n’y ai du nouveau sur nos trois larrons. Mais peut-être que mes amis ici penseront à celles qui m’ont échappées. Mais il reste une chose que je souhaiterai mettre au point dès maintenant.

L’ensorceleur ramassa son sac à dos et se dirigea vers Aglaïa. Il s’arrêta à un pas de cette dernière, plantant son regard vert émeraude dans celui de la druidesse. Il s’adressa à la gardienne en ces termes.

- Ma sœur, nous avons tout deux exposé nos opinions avec toute la ferveur de nos convictions. Il est possible que par ma façon de les présentées, j’ai pu vous êtres agaçant. Dans ce cas, j’en suis navré. J’espère que cela n’a pas généré une tension malheureuse entre nous. En tout cas, je tenais à vous dire que pour moi, il n’en est rien. Je respecte votre point de vue, et maintenant je le rejoints. Le temps des discutions est passé, il faut faire place à l’action. J’ai pour vous le plus grand respect et je ne souhaite rien de plus que de développer une grande amitié. J’ai en vous toute confiance, et je me repose sur votre précieuse expérience. Je vous prie, s’il vous plait d’accepter cette poigné de main afin de sceller, un nouveau départ entre nous.

Dinenda avait exprimé ses sentiments avec toute sa sincérité. Il espérait se tromper lorsqu’il avait parlé d’une certaine tension entre lui et Aglaïa. Et il souhaitait ardemment que la gardienne allait lui rendre la poignée de main qu’il lui tendait en toute amitié.

L’elfe sauvage n’écoutait que d’une oreille distraite la discutions. Pour elle le sort en était jeté.
Pour l’instant, en retrait du groupe, elle observait ses deux nouveaux compagnons qui allaient faire parti du voyage. De prime abord Dinenda et Nirranor devaient être des personnes de confiance, car ils avaient su se faire accepter par la confrérie des gardiens Sylvestre et ils devaient défendre les mêmes intérêts. En ce qui concerne leurs caractères et leurs affinités, seul le temps et les épreuves qu’ils allaient partager sauraient les dévoiler.
Pour l’instant, aucune questions intéressante sur la mission ne lui venait à l’esprit. Le coté tactique n’était pas sa priorité, car il était rare que tout se déroule comme on l’avait souhaité. De plus, elle avait apprit à vivre au jour le jour sans se demander de quoi serait fais le prochain levé de soleil.

Pour l’instant la sauvageonne aspirait à une seule chose. Ce ressourcé. Toutes les blessures physiques avaient été soignées par les prêtres, mais pour celles de l’âme, il lui fallait la nature.
C’est donc machinalement qu’elle se retrouva près de la fenêtre ouverte, passa son bras dehors et saisie délicatement une branche ployant d’un arbre, comme elle aurait prit le bras d’un enfant et s’abandonna à la relation quasi symbiotique qui peut exister entre elle et la nature.
Tout son corps frissonna de plaisir, ses yeux se fermèrent de bonheur et un merveilleux sourire naquit sur son visage.

Malgré sa méditation, l’esprit de Cyn n’était pas stérile aux conversations qui se déroulaient dans la pièce.
La petite altercation verbale entre Dinenda et Aglaïa la sorti de sa transe. Lorsqu’elle ouvrit les yeux son visage avait changé. Plus aucune peur ne se lisait dans son regard, son visage avait retrouvé sa sérénité et sa plénitude.
Elle s’avança vers son cousin de la lune et sa sœur humaine, leur prit la main et les posa sur sa poitrine.



Sa voix était aussi légère qu’une brise printanière, douce et apaisante. Une fois son rituel terminé, Cynwäll se tourna vers la gardienne de l’harmonie.

- Dame Linwëline. Si nous rerouvons ces hommes et réussissons notre mission , devrons nous effacer toutes traces de leurs existences ?

glaia ne se considerait pas comme la reference en matiere de psychologie humaine mais elle estimait avec reconnu dans les paroles de l'elfe toute la sincerite dont il etait capable. Comment ne pourrait-elle pas comprendre qu'un etre puisse se laisser emporter par ses sentiments sur le moment ? Le principal avait ete le dialogue echange. Avoir conserve des rancunes se serait solder par leur eruption lors d'un futur proche.

- Le tonnerre gronde et le vent siffle, mais tant que le ciel nous epargne ses eclairs et nourrit la terre de son eau, nous savons apprecier les orages a leur juste valeur.

Suite a ces mots adresses a Dinenda, la belle jeune femme deposa sa main dans celle de l'elfe et la serra avec douceur. Rendant leurs sourires a chacun des cinq freres et soeurs, la druidesse signifia du regard a la Gardienne de l'Harmonie qu'elle avait desormais toute son attention. Iris avait de son cote observe la scene avec attention. Elle connaissait les emportements de sa maitresse, mais telles deux ames embrassees dans les tenebres, Aglaia et sa compagne veillaient chacune sur les arrieres de l'autre, les yeux grands ouverts pour palier au manque de lumiere, quelle que soit la situation.

Narration
Aglaïa, Cynwäll, Dinenda et Nirannor

C’est avec un plaisir non dissimulé et un réel soulagement que l’elfe de la lune observait le spectacle qui s’offrait à elle, l’harmonie régnait de nouveau dans les rangs du groupe bien qu’elle n’avait jamais véritablement disparue. Tandis que ses frères et sœurs échangeaient des paroles d’apaisement, la prêtresse oberva discretement le tesson que lui avait donné la belle druidesse. Elle ne sut comment le dire mais cet objet devait avoir quelque propriétés qui demeuraient cachées.

¤ Nous verrons cela en temps et en heure……¤ murmura Lin avant d’envelloper le tesson dans un mouchoir et le faire disparaitre dans une des poches de son manteau de voyage.

Elle attendit quelques secondes puis s’avança vers ses compagnons. Elle avait particulièrement appréciée les questions posées par la druidesse, elle allait à l’essentielle et ne se laissait pas facilement éloignée de l’objectif qu’elle s’était fixées. Ce qu’elle avait soulevé le prouvait, Aglaïa était déjà prête pour la traque et attendait qu’on lui réponde avec précision. C’est ce que Lin tenta de faire.

- Bien mes amis, alors par où commencer vos recherches ? La confrérie a fait et continue à faire usage de tout son réseau de renseignement pour recueillir la moindre information concernant ces individus. Il semblerait aux dernières nouvelles qu’ils soient toujours en mouvement. Toutefois, nous sommes parvenus à délimiter au moins une zone où ils pourraient se trouver et qui se trouve à l’Ouest entre les Monts Etoilés et les Pics Perdus. Que dire sinon qu’il s’agit d’un territoire dangereux mais vous le savez déjà à défaut de l’avoir vu par vous-même.

Fort heureusement, chaque gardien ici présent avait une connaissance même partielle de la Haute-Forêt, du moins en théorie et connaissait les quelques points de repère important à connaître dans cette région qui s’étendait sur près de mille kilomètres. Elle n’eut donc pas besoin d’entrer dans les détails et continua à parler.

- Et en parlant de séides Aglaïa…

Le regard de la gardienne de l’harmonie devint aussi dur de la pierre.

- Je pense que tu ne vas pas aimer cela, mais alors pas du tout! Nous ignorons s’ils possèdent de quelconques partisans mais une chose est certaine, c’est que de Sy’Tel’Quessir nous ont rapporté quelques changements significatifs dans le comportement de certains animaux dans la zone dont je viens de vous entretenir. Certains sont devenus plus agressifs et attaquent sans raison. Ce qui nous laissent croire que ces individus pourraient agir sur eux d’une manière ou d’une autre.

Chacun pouvait aisément imaginer quel genre de répercussions pouvait avoir ce genre d’information si effectivement ces individus pouvaient agir sur le comportement animalier. La prêtresse s’approcha d’Iris et s’agenouilla à sa hauteur.

- Quant à toi ma belle, tu ne resteras pas sur l’expectative car comme nous l’a confié ta maîtresse, tu peux sentir leur présence en avance, ton aide sera précieuse voir sans doute décisive. C’est un rôle de tout premier plan qui va t’incomber belle Iris, j’en suis certaine.

Elle passa une main dans la fourrure épaisse de la louve qui n’avait pas une seule fois détournée le regard de l’elfe de la lune.

- Pour Yolan et Malik, ils agiront certainement au nom d’Eauprofonde et ils ignorent que vous appartenez à la Confrérie, à moins que les choses ont changées ces dernières heures. Qu’ils le sache ou l’ignore, cela importe peu à vrai dire et vous pouvez vous en faire valoir sans aucun problème.

L’elfe de la lune se retourna avant de se tourner ensuite vers Cyn et hocha la tête l’air sombre.

’ ’ ’ ’ ’

Sans plus attendre, Lin se dirigea vers son sac à dos, l’ouvrit et en sortit une épaisse couverture qu’elle déroula sur le sol. Consciencieusement rangés à l’intérieur un petit coffret en bois décoré de runes elfiques, une trousse, et deux bourses en cuirs. Elle se saisit de tout avant de se diriger en premier vers Cyn et lui tendit le coffret en bois et une bourse contenant de l’argent.

- Le coffret renferme une dose de poison drow, le genre d’accessoire qui pourrait t’être utile et tu trouveras dans cette bourse un peu d’argent qui te permettra de t’équiper si tu en ressens le besoins.

Puis ce fut au tour d’Aglaïa.

- Pour toi, une bourse identique à Cyn et une trousse de soin. Un modeste présent je sais, mais nous essayons de faire au mieux comme tu le sais. Vous avez été toute les deux éloignée pendant longtemps et il serait bon avant votre départ que vous puissiez vous préparez afin de partir dans les meilleures conditions. Dinenda et Nirannor sont quant à eux fin prêts. Vous allez disposer d’une ou deux heures avant votre départ pour faire vos préparatifs, alors profitez-en.

Linwëline recula pour faire face à l’ensemble des gardiens.

- Vous possédez tous le Loup Argenté qui est le symbole de votre appartenance aux Gardiens Sylvestres, vous en connaissez les propriétés, libre à vous d’en faire usage au moment que vous jugerez le plus opportun. Avant de vous laisser faire vos préparatifs, je dois vous dire aussi qu’une autre personne se joindra à vous pour cette mission et fera office de guide. Il s’agit d’un membre de la Compagnie des Marches, une guilde que certains ici connaissent de réputation. Le nom de cette femme est Neffalasièl et c’est une avariel.

A ce moment prcçis, la prêtresse pouvait lire sur chacun des visages de l’étonnement. Au moins pour les deux elfes présents. En effet, ces derniers ne pouvaient douter de l’im^portance d’une telle rencontre. Les avariels ou elfe ailés, vivaient d’ordinaire l'écart, il était rare de pouvoir en côtoyer et d’en approcher.

Nirannor écoutait la gardienne de l'harmonie avec respect, ses paroles étaient mesurées et pensées. L'endroit ou plutôt la zone où ils devaient débuter leur recherche leur était enfin dévoilé. Nirannor allait pouvoir admirer les monts étoilés.

Depuis sa plus tendre enfance, il avait entendu des histoires fabuleuses sur ces lieux, des histoires de magiciens terriblement puissants et de dragons des plus terribles du royaume. Dans ces montagnes, des mines abriteraient les plus beaux et gros diamants que l'on n'ai jamais vu. Mais ceci il l'avait entendu dans certaines tavernes, à des heures tardives où les paroles se mélangent aux gestes et où l'homme n'est plus sur de rien, car son gosier est rempli de bière et autres boissons alcoolisées. Nirannor rêvait et cela faisait longtemps que cela ne lui était arrivé. Cette sensation de bien être en pensant à son enfance lui donait du baûme au coeur.

Puis Il regarda Linwëline parler à Iris, la louve semblait apprécier ses caresses. L'union entre la bête et la belle était parfaite. Après la remise des objets à Aglaïa et Cynwäll, la gardienne annonça une bonne nouvelle. Un guide en la personne de Neffalasièl allait se joindre au groupe. Cette avariel serait la première que Nirannor rencontrerait et cette perspective le fit sourire. Il allait enfin voir ces drôles d'êtres avec leurs ailes.

Enfin Nirannor vérifia pour la ènième fois son sac, de peur d'oublier quelque chose. Son épée à sa ceinture, le carquois rempli de flèches, Il se sentait prêt à affronter ces créatures. Il savait au plus profond de lui même que cette mission ne serait pas une sénicure, mais l'envie de bien faire et de protéger Dame Nature le poussait à dépasser ces peurs et ces angoisses. Il se tourna vers ses compagnons :

- Chers amis, je suis au service de Dame Nature et n'attends plus que le départ. Que Lathandre guide mes pas dans cette mission et me donne la force pour la mener à bien.