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Le trésor de Guerrak Olecham
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Narration
Ulysse
La nuit était tombée depuis une bonne heure et l'obscurité régnait au large du port d'Athkala. Seules les lumières de la ville venaient se refléter à la surface de l'eau donnant l'illusion de que des milliers de lucioles volaient au-dessus des flots. Le bruit d'une frêle embarcation vint troubler le calme et la quiétude ambiante. A son bord un homme qui avait quelque chose à cacher. Il se nommait Ulysse de Rhobien. Il avait attendu que le jour s'en aille pour pénétrer dans la ville marchande. Il savait qu'il était risqué d'arriver de cette manière mais il n'avait pas le choix. Le larcin qu'il avait commis l'obligeait à se montrer prudent, même si les chances de rencontrer les membres de l'équipage qu'il avait délesté de leur trésor étaient minces. Il regarda la bâche qu'il avait placée sur le coffre afin de vérifier si elle le dissimulait toujours. Une question se posait maintenant, comment allait-il transporter sa précieuse cargaison sans se faire voir. Il regarda les alentours et remarqua de nombreux bateaux amarrés au quai dans le plus grand désordre. Ils paraissaient abandonnés au vue de leur aspect lamentable. Peut-être qu'en dissimulant le sien, qui n'était pas non plus dans le meilleur des états, au milieu de ceux-ci, il pourrait gagner un certain temps.
Lazarus
Cela faisait à peine une journée que Lazarus Borgias était arrivé à Athkala et déjà la mer lui manquait. On peut dire qu'il n'avait pas de chance, son dernier navire avait subit une tempête d'une telle force qu'il n'avait pas tenu le coup. Tout l'équipage avait été dispersé et il s'était retrouvé seul à bord d'une barque. Il avait dérivé quelques heures avant de se retrouver sur les rives de la capitale de l'Amn. Dans son malheur, il avait eu quand même de la chance. Il avait eu juste le temps d'embarquer tout son équipement à bord pour venir enfin s'échouer près de la civilisation. Par contre des autres membres de l'équipage, il n'avait aucune nouvelle. Il s'était promené toute la journée dans la cité afin de se reposer et n'avait pas vu le temps passer. Il se retrouva donc dehors en pleine nuit assis sur le quai du port à contempler la mer qui était face à lui. Il n'y avait personne à cette heure-ci ce qui n'était pas pour lui déplaire. Cependant l'air marin qu'il appréciait tellement, commençait à faire tomber la température, provoquant une très désagréable démangeaison dans son moignon. Il était sur le point de se relever lorsqu'il aperçu un petit bateau qui se rapprochait discrètement des quais.
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- Sainte Merde de Valkur ! A râlé Tourment tout bas. Il n’y voyait pas plus que dans le cul d’un singe à ce moment là. Pourtant il continuait d’avancer doucement vers les quais déserts de cette douce nuit. Enfin douce, si on pouvait qualifier de douceur le sale courant d’air frais qui balayait constamment le septième port de Faerûn. Quoi qu’il en soit, Ulysse poussait sa barque à l’aide d’une grande perche jusqu’au ponton, il plissait ses yeux jusqu’à ce qu’ils ne deviennent plus que de petites fentes. L’arrivée se fit en douceur, grâce à la perche. La petite embarcation se tourna d’elle-même grâce aux remous contre la lisse du quai, et le pirate s’accroupît pour observer les lieux du regard. Bien évidemment, on y voyait rien d’extraordinaire quand on s’appelait Tourment, et qu’on n’y voyait pas à deux mètres dans cette purée noire. Néanmoins, sa vision s’accoutuma à la pénombre des lieux, qui révélaient peu à peu leurs secrets. Quelques torches ça et là envoyaient leurs rayons spectraux vaciller contre les navires, les bâtiments et le sol. Ulysse ne remarqua rien d’important sur le moment, alors il se tourna dans sa barque, toujours accroupît, puis tapota son précieux coffre.
- Toi mon ami, je vais devoir te trouver un bel endroit ou t’cacher, ouais, faudrait pas qu’un lascar de bas étage te trouve.. Et encore moins un de ces benêts de garde, ils chercheraient tout de suite d’où ça vient, et ils me tomberont dessus comme des mouches sur la merde.
L’humain réfléchit aux diverses possibilités, le calme et la paix qui régnait cette nuit l’aideraient sûrement à trouver un bon endroit ou cacher son butin. Un butin qu’il savait extrêmement dangereux, et il songeait même à s’en délester une partie. Il ré observa quelques instants le port, et il monta sur le quais, amarrant avec sa corde de soie sa petite barque pendant un instant. Il remarqua qu’un bordel pas possible s’était en fait installer ici même. Au loin il entendait des gens beugler, sans doute un Capitaine en colère… Cette pagaille allait l’aider, et tout ces navires à deux sous aussi. Quand il se retourna, il remarqua une silhouette qui était près d’une cargaison, et qui regardait apparemment dans sa direction, elle était éloignée et indistincte, mais restait trop proche à son goût. Ulysse rabaissa son drôle de chapeau et serra les dents, il décrocha son fouet-dague et le prit en main sans le dérouler. « Sacrée arme que ce fouet, et très sadique en plus. Non seulement les dégâts causés étaient redoutables à cause des barbillons, mais la dague qui servait de tête était meurtrière.. en plus de l’allonge qu’elle offrait, c’était pour Ulysse un très bon investissement que d’avoir payé une formation à cette merveilleuse arme qu’est le fouet. »- Putain, quelle poisse. Fallait que j’tombe sur un de ces cons de gardes, chier, chier ! Vociféra-t-il tout bas. Son cœur avait battu la chamade quand il avait vu l’homme, mais maintenant il se concentrait.. ¤ Bordel, pourquoi il bouge pas celui là ?.. Calme toi mon vieux, allez ¤ Aussitôt dit, aussitôt fait. Tourment sauta dans sa barque, reprit sa corde et l’enroula autour de sa taille comme à son habitude, il s’accroupît, ouvrit le coffre et prit quelques babioles, colliers, bagues, des pièces, qu’il fourra dans ses bottes, sa chemise, son chapeau et enfin un document enveloppé dans une toile cirée, qu’il fourgat dans sa chemise. Il referma le coffre avec le cadenas qui l’accompagnait, remit la bâche et reprit sa perche. En quelques minutes il s’éloigna du bord et contourna un bateau pour se rapprocher de quelques cotres (bateaux de pêche). Son embarcation vint se nicher entre deux autres un peu plus grand, et tout miteux. Le sien passerait ainsi inaperçu. Ulysse s’arrangea pour faire entrer au maximum sa barque sous le ponton, et ainsi dissimuler le coffre, et il sauta enfin sur le quai. Il s’était éloigné de la silhouette, et regarda furtivement dans sa direction. Il ne la voyait plus, mais la devinait simplement, il faisait trop noir à l’évidence, et cette personne ne emblait pas décidée à bouger. C’était peut être simplement un nostalgique, ou un marin en quête de quiétude, cela arrivait souvent. ¤ C’est pas vrai ça.. je m’affole vraiment pour rien ces temps-ci, ça doit être cette tension qui revient au galop, allez bouge toi Ulysse..¤
Le vent souffla et fit virevolter la plume de son chapeau, qu’il resserra sur sa tête une fois de plus. Il s’assura d’avoir tout prit, puis s’éloigna de quelques pas en direction des autres navires. Il irait peut être faire un tour dans le quartier des Docks, mais il lui fallait établir son plan d’action, et rôder autour de la côte pour trouver un endroit sûr. Il regardait nerveusement en direction de sa barque en tournant le dos, rien ne rassurait ce vieux Tourment. Il finit par disparaître au détour d’une grosse caisse, mais s’arrêta en voyant l’agitation devant lui. Des marins, des gardes, des roturiers, une scène banale en somme, mais toute cette lumière n’était pas vraiment au programme du pirate. Alors il empoigna son sabre et serra sa petite targe. Il cracha à terre et pensa à faire demi-tour, cette voie était bloquée. Pourtant il resta ici un moment, regardant la rue, et son embarcation au loin, il hésitait à bouger en fait, et il avait envie de fumer un peu d’herbe. Cependant il attendit, espérant qu’un chemin se dégage dans cette lumière.
Comme un rien sans possibilités, Comme un rien mort après la mort du soleil, Comme un silence éternel, Sans avenir, Sans l'espérance même d'un avenir, Résonne intérieurement mon Tourment.
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C’est souvent à force d’excès de prudence et de précaution que l’homme discret en devient suspect, et dans ce cas précis, le lascar n’aurait pas pu attirer plus l’attention de Lazarus. Même si ce port lui était étranger, le borgne était persuadé que les manœuvres portuaires nocturnes de petites embarcations étaient l’apparat de tout bon trafiquant ou gaillard qui n’était pas sans démêlé avec la justice.
Tout le long qu’avait duré les petites ruses du naviguant solitaire pour dissimuler son canot, il avait sourit, la bouche pleine de chique. S’il ne possédait plus qu’un seul œil, il n’était pas moins doté d’une exceptionnelle capacité d’observation qui lui avait maintes fois servi dans son passé de pirate. Aujourd’hui, désœuvré sur le plancher des vaches, cela s’avérait encore payant. Après que la silhouette de l’homme s’enfonça dans la nuit, non sans jeter plusieurs fois un regard en arrière, il l’avait bien remarqué, Lazarus décida se s’approcher de l’embarcation dissimulée.
D’un pas tranquille il gagna la barque en se grattant son moignon sous la garde de son crochet, ce satané air marin qu’il aimait tant n’était jamais loin à chaque fois que cette démangeaison le reprenait. Il aimait à penser que cela lui servait de boussole pour repérer la mer. Le ‘trafiquant’ connaissait son affaire, et retrouvé le canot au milieu des autres allait lui prendre un peu de temps, mais lorsqu’il mettrait la main dessus, il pourrait satisfaire sa curiosité. Et puis, qui sait, hormis quelque objet de valeur a récupéré, il y avait l’opportunité d’en apprendre un peu plus sur un trafic auquel il pourrait s’acoquiner s’il s’agissait de prendre le large à bord d’un rafiot.
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Narration
Ulysse
Pour la discrétion, Ulysse était servit. Devant lui se déroulait une étrange scène. Derrière un chariot tiré par deux chevaux, il pouvait voir une foule de personnes, tenant dans leurs mains des torches, qui marchait à sa suite, formant une longue colonne de lumière. Cette étrange procession se dirigeait vers le port, précisément d'où venait Ulysse. Sur le chariot il distingua six tonneaux dont il ignorait la nature. Intrigué, il suivit dans l'ombre les gens qui s'avançaient en chantant. D'après ce qu'il pouvait comprendre, ces louanges s'adressaient à la déesse Waukyne. Après quelques minutes, ils arrivèrent enfin devant l'endroit où avait accosté notre marin. Quatre hommes musclés détachèrent les tonneaux et les transportèrent sur le ponton. D'ici ils vidèrent le liquide contenu à l'intérieur sur le ponton et sur les bateaux environnant. Ulysse fut envahie de sueurs froides lorsqu'il vit que son cher trésor se trouvait au milieu de tout cela. Lorsqu'il sentit l'odeur caractéristique de l'huile dans ses narines il comprit ce qu'il allait se passer. Une fois les tonneaux vidés, les quatre hommes lancèrent des torches sur les bateaux qui s'enflammèrent aussitôt. Au bout de vingt minutes, il ne restait plus rien. La foule cria alors:
"Accepte ce modeste présent Waukyne. Puisses-tu toujours protéger le commerce dans tout le pays d'Amn."
La foule commença à se disperser et on ne put bientôt voir plus qu'Ulysse, qui restait face à ce qu'avait été il y a quelques minutes, son trésor. Le silence était désormais revenu et seulement troublé par les cliquetis de l'eau et des braises qui finissaient de se consumer. Un bruit dans son dos le sortit de ses pensées, il se retourna brutalement et distingua un homme avec un bandeau sur un oeil et un crochet à la place d'une main à quelques mètres de lui.
Lazarus
La fouille à laquelle se livrait notre pirate était grandement facilité par le relatif isolement des bateaux par rapport au reste du port. Alors que Lazarus recherchait minutieusement l'embarcation de l'inconnu, il remarqua une chose bizarre. Les bateaux qui se trouvaient ici étaient remplis de caisses qui contenaient de la paille. Quel étrange chargement pour des navires qui n'était plus de toute première jeunesse. Il trouva enfin ce qu'il était venu chercher, lorsqu'il entendit des chants qui se rapprochait de lui. Ne voulant pas être pris dans une situation douteuse il s'éclipsa du quai en bois pour retrouver la terre ferme. Il se cacha derrière une coque de navire retournée, lorsque une foule armée de torches et précédée d'un chariot arriva dans le champ de vision de son unique oeil. Les membres de la foule se massèrent devant lui l'empêchant de voir clairement ce qu'il se passait. Au bout d'un moment il put voir de grandes flammes s'élevées dans le ciel. Lorsqu'elles disparurent il entendit la foule s'écrier:
"Accepte ce modeste présent Waukyne. Puisses-tu toujours protéger le commerce dans tout le pays d'Amn."
La foule se dispersa après quelques minutes ce qui lui permit de sortir de sa cachette. Malheureusement pour lui, il faillit glisser sur un liquide visqueux qui s'était répendu sur certaines dalles du quai. Il se rattrapa de justesse sur une caisse qui se trouvait à coté de lui mais son crochet vint cogner les arceaux métalliques de cette dernière. Instinctivement il regarda aux alentours et vu avec stupéfaction que l'homme de tout à l'heure se trouvait face à lui, à quelques mètres d'ici, le fixant droit dans les yeux.
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Bon, comme il avait été convenu entre moi et Lazarus qu'on se connaissait déjà, de par nos aventures passées, j'adapte donc le récit, j'espère qu'il n'y aura pas d'inconvéniants, sinon j'adapterais. Ulysse resta dans l’ombre de la procession inhabituelle, il ne voulait certainement pas se faire remarquer, et devoir répondre à des questions trop curieuses. Les personnes qui défilaient en file indienne avaient une drôle d’allure, et leur chant semblait être destiné à Waukyne, Amie des Marchands. A part ça, notre pirate n’en savait pas plus sur les coutumes de cette religion, et même bien d’autres. Mais il réalisa l’ampleur des dégâts en les voyant répandre de l’huile sur les vieilles barques. Il gloussa, et regarda la torche vaciller.¤ Ben voyons, ils vont quand même pas faire ça ! c’est quoi ces fanatiques bordel ? hey.. HEY NAN !¤ Trop tard, le feu se répandait sur le bois et léchait le grain sans s’arrêter, coulant ainsi les premières barques trop fragiles pour résister. Ulysse comprit maintenant pourquoi cette partie du port était si « abandonnée ». Il déglutit de plus belle, pensant à son trésor. Il voulut intervenir avant que tout se passe, mais cela venait à compromettre sa position clandestine. Si les gardes apprenaient qu’une barque avait amarrée au port sans qu’on signe le registre, il était foutu. De longues minutes passèrent, le feu consumait inexorablement le bois, et les religieux s’en fussent ailleurs, probablement pour aller jouer les pyromanes dans un autre coin pensa le pirate. Lui était anéanti, son beau trésor, perdu dans les flots, et les pensées l’assaillirent. Il s’approcha doucement vers le ponton. Le feu mourant n’éclairait plus qu’à un mètre à peine. Il remit son chapeau en place, une sale habitude, et puis il regarda les flots avec un sourire. Plutôt bizarre quand on y repense, d’avoir un sourire quand un véritable petit butin à soi venait de se perdre, juste devant ses yeux.- Mais l’or ne brûle pas non.., ni le fer d’un coffre, la barque a vite cédé et voilà qu’il se retrouve sous l’eau. Il attendra patiemment son maître. Tourment sourit de plus belle, il allait même rire de bon cœur, un cœur maintenant soulagé. Il se sentait vraiment léger, les religieux l’avaient en fait grandement aidés en vérité. Sa barque à présent coulée, il n’y avait plus de traces de son arrivée, et son trésor était maintenant bien caché, enlisé dans la vase sous le pont, à des dizaines de mètres. Cela réglait deux problèmes en quelques minutes. Soupirant, il tapota sa chemise, son paquet de toile cirée avait été sauvé, c’était le principal, puis il avait aussi prit quelques colliers et autres bijoux, un très bon réflexe à y repenser. Ulysse se félicita, mais repensa aussitôt à la réalité, quand il entendit le craquement du bois derrière lui, comme si on tapait un tonneau. Il se retourna d’un geste, un peu nerveux sur les bords, il sortit son fouet. Comment avait-il pu être aussi stupide, se faire surprendre comme ça, à cause de ses pensées… Mais il ouvrit grand les yeux, quand il vit l’homme devant lui. Le feu mourrant éclairait à peine ses traits, mais il reconnu ce visage borgne. Un visage si familier. Son regard se porta sur son crochet, apparemment, l’homme qui se tenait devant lui avait fait du chemin. Quand il reposa son regard sur lui, il serra son fouet et lança, toujours abasourdi.- Sacrée Putain ! ( référence à Umberlie), L’Oeil ! c’est bien toi ? qu’est ce que tu fous ici ? Ulysse pouvait se tromper, mais il était quasi-persuadé que c’était bien lui, après tout, il avait senti une drôle de présence en arrivant, mais n’y avait pas trop prêté attention, et puis quand on avait servit cinq ans avec le même bonhomme, surtout lui, on s’en rappelait !
Comme un rien sans possibilités, Comme un rien mort après la mort du soleil, Comme un silence éternel, Sans avenir, Sans l'espérance même d'un avenir, Résonne intérieurement mon Tourment.
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Lui qui s’apprêtait à tirer son sabre après avoir été découvert, il s’arrêta main sur la garde. Son surnom résonnait encore dans ses oreilles. Peu de personne encore vivantes pouvaient l’appeler de ce nom de pirate qu’il portait depuis des lustres, depuis ses premières armes en fait. Maintenant que la distance entre les deux hommes était réduite, il commençait à discerner plus clairement les traits de l’homme qui semblait si bien le connaître. Brusquement, comme la détonation d’un mousquet, une évidence naquit en lui :
- Tourment, c’est toi ?! Vieux grigou plein d’rhum, mais c’est moi qui te retourne la question, qu’est-ce que tu fiches ici, tout seul. Moi qui te croyais par mille brasses dans le ventre d’un squale, j’te retrouve dans ce port à mener des p’tites affaires. Il l’observait avec amitié. Un frère de la côte est toujours une bonne rencontre, mais un aux côtés de qui vous avez livré tant de batailles sur le même bateau durant des années, c’est une immense joie. Lazarus désigna l’endroit où les dernières flammèches finissaient de mourir sur quelques débris flottants. " Et là, t’avais planqué quoi ? Contrebande ?"
Il s’avança vers lui comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. " Oui, pas d'doute, c’est bien toi !" Il lui frappa de sa main valide sur l’épaule. " Allez, viens me raconter autour d’un bon verre tout ce qui t’es arrivé depuis l’temps."
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Tourment fit claquer son fouet et l’enroula d’un geste routinier. Il sourit de plus belle avec force acclamations, et serra le poignet droit de Lazarus, non sans se faire surprendre par ce nouveau crochet. Mais une des règles d’or de leur conduite leur imposait de ne jamais poser de questions sur leur passé, enfin, pas pour l’instant, ces règles là, ça ne s’applique plus entre amis. Il regarda d’un air désolé le ponton où se trouvait jadis son embarcation.
- Ouais.. pendant que tu m’reluquais, j’essayais de cacher une partie du trésor qu’on a capturé sur la Marietta, moi et mes anciens collègues. Comme tu dois te douter, j’ai pu ne faire que cavalier seul. Mais voilà, Y’a fallu que ces culs d’bénitier viennent tout foutre en l’air, j’te jure.
Tourment secoua la tête, toujours aussi désolé, pourtant il souriait et son visage exprimait un air des plus étranges, difficile de savoir comment prendre le gaillard en fin de compte. Il releva un peu son chapeau, dévoilant son vieux bandana et claqua sa langue. Un gros gargouillis vint accompagner son geste.
- Merde, j’ai mal au bide et une envie d’pisser d’tous les Diables, un bon verre ne m’ferait pas d’mal, mais si tu connais un coin tranquille et loin d’la milice, j’suis preneur ; on m’a dit qu’ils étaient plus tout tendres avec ceux de notre espèce. A c’que c’est bon de voir ta tête de borgne ! ha ha, j’ai pas trouvé âme qui vive en cinq ans qui t’égale, foutue jeunesse.
Par pur réflexe, Tourment reprit son fouet en main, sa main le démangeait, et on ne sait pourquoi, il fallait qu’il tienne son arme dans la main. Il gratta sa petite targe avec son ongle, comme pour la décrotter, puis lança un hochement de tête vers son vieux pote.
- Alors ? tu m’emmène ou tu restes planté comme un mât ?
Comme un rien sans possibilités, Comme un rien mort après la mort du soleil, Comme un silence éternel, Sans avenir, Sans l'espérance même d'un avenir, Résonne intérieurement mon Tourment.
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Un large sourire vint illuminer le visage de ‘L’œil’, lui aussi n’avait pas trouver l’égal de son frère d’armes depuis qu’ils s’étaient séparés par un coup du sort. - Non j’connais pas d’taverne dans c’port miteux, mais t’as raison frangin, les tôliers y sont pas commodes. J’en ai vu des gars du guet qui s’faisaient un plaisir d’rosser un pauv’ bougre simplement parce’qu’il avait pas lâcher les taxes d’marchandises. Enfin pas d’celles autorisées en tout cas.
D’un geste il fit signe à Tourment de le suivre à l’abri des ruelles qui donnaient sur les quais, là dans les ombres ils seraient moins repérables pour essayer de trouver un établissement peu regardant sur la clientèle. " On devrait s’trouver ça facile, tout les ports y r’cèlent des endroits pour les vrais hommes d’la flibuste."
Le borgne marcha quelques pas dans le sombre passage avant de se retourner et de demander à voix basse tout en se grattant l’oreille de son crochet : " Tu m’as pas parlé d’un trésor, là ?" Pénétrer dans un port en douce, cela lui rappelait de bons souvenirs. L’époque d’or où ils écumaient ensemble les mers sous le même pavillon noir, où pillage et rançon était leur lot quotidien. Le trésor chèrement arraché aux mains des navires abordés et coulés. Les images affluaient dans son crâne comme dans un kaléidoscope. Oui vraiment, il était heureux de retrouver son comparse, peut-être la déveine allait-elle enfin s’arrêter.
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Narration
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Les rues de la ville marchande s'étaient vidées à une vitesse impressionnante. Le calme étant revenu les deux compères pouvaient discuter un peu plus tranquillement, à l'abri d'oreilles indiscrètes. Alors que la réponse à la question de Lazarus restait en suspend, ils entendirent juste au-dessus de leur tête, une conversation des plus intéressantes. La voix qu'il entendait, était menaçante et sans équivoque.
"Alors là mon gaillard, j'en ai fait parler des plus coriaces que toi. Ou tu me dis où tu as caché cette foutue carte, où tu ne pourras bientôt plus compter sur tes doigts. Et grouille toi je n'ai pas toute la nuit."
Les deux comparses levèrent les yeux et virent la fenêtre d'où s'échappait cet ultimatum. La réponse ne se fit pas attendre.
-Mais quelle carte, je ne sais même pas de quoi tu parles. -Ne me prend pas pour un idiot, je t'ai vu la voler dans le coffre du capitaine alors ne me fait pas perdre mon temps.
L'absence de réponse ne pouvait signifier qu'une seule chose. Il venait de faire mouche et l'homme accusé du larcin n'avait plus d'arguments valables à proposer. Nos deux pirates se firent de nouveau face avec une lueur d'avidité dans leur regard. Juste sous la fenêtre il pouvait voir la porte d'entrée de la maison légèrement entrouverte. La seconde voix finit par répondre.
-Vous ne la retrouverez jamais, je l'ai trop bien cachée.
-Bien essayé, mais je sais qu'elle est dans cette pièce. De toute façon je finirais bien par mettre la main dessus tôt ou tard. Alors je n'ai plus besoin de toi.
Les bruits qui suivirent leur signalèrent qu'une bagarre venait de débuter entre les deux hommes à l'étage.
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- Ouais ouais j’te voit venir avec ton sale moignon, et tes rêves de trésor, laisses tomber, de toute façon le coffre est sous l’eau, alors j’irai le récupérer en temps voulu, mais tu sera là pour voir ce qu’il y a dedans pas vrai ? J’ai sauvé l’essentiel de toute façon.
Tourment ricana en un rictus de vieux serpent qu’il était, et il claqua sa main dans le dos de son comparse qui affichait une petite mine dégoûtée, quand son ami n’avait pas voulu lui révéler le contenu du trésor. A présent ils avançaient dans une ruelle fraîche, sombre et calme, en direction d’un, bon établissement à squatter Calme jusqu’au moment où le pirate remarqua la conversation qui semblait se dérouler au dessus de leurs tête, il se maudit quelques instants, à vouloir trop parler il avait raté le début du débat, mais L’ « Oeil » semblait avoir tout entendu et formait une grimace en essayant d’écouter attentivement. Ulysse leva les yeux vers la fenêtre et se tritura la fine et longue moustache. Il regarda tour à tour la fenêtre et son ami, l’air un peu perturbé, son visage n’affichait plus aucune expression, mais un sérieux presque anormal. Après quelques instants, lorsque le ton avait évolué et avait prit une tournure plus physique, Tourment saisit l’épaule de son ami, avec une drôle d’expression sur le visage, puis il déclara tout bas et à toute vitesse.
- Hé ! On va pas laisser un compère voleur se faire entuber comme ça pas vrai ? sors ton sabre, bouges toi !
Ulysse affichait une tête d’hystérique, ce qui se passait semblait raviver un mauvais souvenir enfoui en lui, qui ne demandait qu’à exploser en une gerbe de noirceur infinie, sa mine hystérique se mua en mine fanatique, puis il empoigna la poignée de la porte entrouverte, et cogna trois fois dessus comme un barbare, sa voix se fit tonitruante.
- Pour la Gloire d’Amn ! Nous vous sommons d’ouvrir cette porte sur le champ ! Après un cours instant, il reprit avec une joie non dissimulée, Milice ! en avant !
Et il défonça la porte de sa botte, la faisant claquer violemment contre le mur, il déroula son fouet et avança vers la maison. - Y’a pas un chien ici, et les gens ont trop les pétoches pour sortir quand la milice fait une descente, allez viens amène toi et sois prêt à enfoncer ton crochet dans d’la bidasse fit-il tout bas vers Lazarus. Comme au bon vieux temps !
Comme un rien sans possibilités, Comme un rien mort après la mort du soleil, Comme un silence éternel, Sans avenir, Sans l'espérance même d'un avenir, Résonne intérieurement mon Tourment.
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