Localisation exacte inconnue, Une seconde chance

Ssendur s'était comporté de façon silencieuse et discrète depuis la libération du vieillard. Cela lui permettait à la fois de ne pas effrayer ou gêner les deux êtres maléfiques, et de surveiller chacun tout en préparant ses répliques et ses actions. Le sang ophidien qui coulait dans ses veines le ramenait naturellement vers la voie de Sseth, vers l'action froide, calculée et réfléchie. Attendre, patiemment, le moment pour agir, agir toujours sans précipitation et aussi doucement et subtilement que possible; voilà ce que son éducation lui avait enseigné.

Lorsque le nom de Baine fut évoqué, Ssendur ne put s'empêcher de siffler de mépris. Il tenta de réprimer au mieux ce réflèxe, et le limita au point qu'il fut à peine audible. Mais le nom d'une divinité aussi maléfique et brutale que le Gant Noir ne pouvait laisser le paladin indifférent.

Le groupe arriva enfin au mur invisible qui bloquait le chemin. La situation avait beau déplaire à Ssendur, il était contraint d'accepter le fait d'être totalement dépendant du vieil homme pour pouvoir s'échapper. Cette perspective était plutôt sinistre, et il fallait surtout pas laisser le disciple de Baine profiter de cette aubaine pour laisser le groupe en difficulté.Le fidèle de M'Daess se plaça devant le nouvel arrivant.

-Je passerai le dernier, juste derrière notre 'ami'. Lança-t-il d'une voix douce mais déterminéeà ses compagnons, avant de se tourner vers le vieillard. "Non que je doute de votre loyauté, mais je suppose que je pourrai vous protéger si jamais quelque chose survient pendant votre 'incantation'.

Le sourire qu'il lança, visible juste du vieil homme, laissait apparaître les crocs aiguisés qui garnissait la gueule de Ssendur...

algré le danger qui l'entourait, le vieux Thayen ne put réprimer le sourire, agrémenté d'une grimace de dégoût comme à chaque fois que le yuan-ti se rappelait à sa mémoire, que déclenchaient les paroles de ses compagnons d'infortune, que ce soit le paladin ou l'ensorceleuse.

-"Incantation", quel beau mot pour une si petite phrase. Croyez-vous sincèrement, monsieur l'ophidien, que moi ou un autre des dirigeants de cette forteresse soyons assez stupides pour demander à ces sous-hommes qui font office de geôlier d'apprendre un texte ésotérique? Le vieillard cracha sur le sol, à ses pieds, pour ponctuer sa question rhétorique. Comme pour toute autre porte, la clé est d'une grande simplicité comme vous vous en rendriez sans doute compte si vous parliez la langue de mes pères.

Le prêtre de la Main Noire détourna alors son regard de Ssendur pour pouvoir mieux se moquer de la jeune humaine.
-Mademoiselle, votre confiance m'importe à peu près autant que votre survie. Alors je vous serai gré de vous taire la prochaine fois que vous n'avez rien à dire. D'ailleurs, oui, je sais ce qui se trouve au bout de votre arme, et apparemment mieux que vous, et je vous conseillerai de vous méfier. Ces geôliers sont des incapables, certes, mais seuls ceux qui ont su se montrer capable de survivre à l'inoculation de ce avec quoi vous me menacez ont rejoint leur rang. Et comprenez que ceux qui sont mort en essayant de s'en servir sont plus nombreux que ceux qui ont survécus. Alors je vous conseille de ranger cette arme si vous ne voulez pas rejoindre prématurément vos ancêtres.

Maintenant je vais ouvrir cette porte avant que nos ennemis communs ne débarquent. Le prêtre prit alors une profonde inspiration et prononça avec un ton de respect profond:

L'espace sembla alors se tordre, puis il redevint normal et Gurthang, qui n'aimait pas véritablement cette débauche de magie put s'apercevoir que le mur avait disparu.
-Dépêchez-vous! hurla le vieil homme avant de passer lui aussi la porte invisible encadré par Zémobiel et Ssendur.

La pièce était ronde et s'élevait au dessus d'eux sur une vingtaine de mètres au moins. Un lustre brillait d'une lueur bleuâtre à une dizaine de mètre au-dessus de leur tête. En face d'eux trois passages conduisaient à des escaliers qui semblaient monter vers les étages supérieurs. Ceux qui avaient la meilleur vue pouvaient voir des balcons au-dessus d'eux.

écidément, cette humaine s’avérait de plus en plus charmante. Et le rôdeur des roches se prit vite au jeu de la séduction en bombant à outrance le torse et en ne quittant plus d’un pas la belle prêtresse.
¤ Il m’est avis que cette damoiselle ne s’offusque pas d’un être à la taille inversement proportionnelle à la grosseur de son appendice nasal. Qui plus est, il émane d’elle un charme comparable à nul autre . Béni sois-tu Sieur Raton d’avoir mis cette séide sur mon chemin, si semé d’embûches fusse-t-il depuis mon départ du Chondath. ¤

Mais la proposition de la belle semblait prédire un voyage des deux aventuriers vers la région natale du gnome. Or, là n’étaient pas les projets de ce dernier. Il lui fallait en effet se hâter de sortir de ce dédale pour rendre compte à la Compagnie des évènements qui se tramaient si loin en Thesk.
¤ Même si ce territoire, aux mains d’hostiles hiérophantes, se trouvait à des milliers de lieues du septentrional Sundabar, il y a fort à parier que, sans considération aucune de la nature des forces qui sortiraient victorieuses de cet affrontement de troupes, celles-ci seraient loin d’apporter le calme dans la région et par voie de conséquence sur l’ensemble du continent.

Le gnome s'approcha, si tant était que cela fusse encore possible, de la fidèle de l'Aube et s'adressa à elle de la manière la plus douce possible.

- J’ai peur que ma première destination au sortir de ce capharnaüm ne corresponde pas à vos attentes ma chère. Il me revient de prévenir mes frères de ce qui se trame ici bas. Un tel conflit ne doit rester inconnu des patries du nord. Aussi devrai-je au plus vite retourner à Sundabar pour avertir mes supérieurs.
Accepteriez-vous de m’y accompagner et de découvrir ce à quoi mes frères et moi avons voué nos destinées ? Je suis persuadé que cela vous tentera dès que vous en aurez ouï quelques mots. Après quoi, je ferai mon possible pour être envoyé en mission dans mon Chondath natal. J’y ai quelques contacts à renouer avec des communautés sylvestres. Alors... pourrions-nous faire un brin de chemin ensemble…

Ce faisant, le groupe était arrivé en vue du mur invisible que le thayen se proposait, bon gré, mal gré d’ouvrir. Les interjections de l’ensorceleuse aux cheveux de jais venaient confirmer dans l’esprit du rôdeur la piètre estimation que la tendre prêtresse et lui avaient d’elle.
Puis le dernier venu du groupe, le toujours volontaire et protecteur Ssendur s’était encore une fois avancé pour servir l’ensemble de la communauté en s’engageant au contact du thaumaturge thayen juste avant que ne se voile l’ouverture sise au pieds du groupe.

¤ Décidément, bien aimable et serviable pour un humain ! il semble que rien ne le desserve, si ce n’étaient ces étranges sifflements et claquements de langue dont il nous gratifie de temps à autre… vraiment étrange ! ¤

Sitôt l'accés à la pièce libéré par le vieillard, les rescapés pénétrèrent dans une immense salle, au plafond des plus hauts que le gnome ait eut le loisir d'observer. D’une inutilité délirante aux yeux du gnome, tant habitué aux confinements des terriers.
¤ Quel gaspillage des volumes et quelle perte de chaleur ! Vraiment pas malins ces humains, si intelligents qu’ils puissent se croire ! ¤

Le groupe se répandait maintenant dans cette immense pièce, s’ouvrant à l’autre extrémité sur trois autres escaliers.
Soucieux de ne prendre aucun risque démesuré, le gnome se contenta de rester suffisamment près de l’entrée et retint sa compagne d'infortune par l’avant-bras

- Ne nous hâtons pas ma chère, qui sait ce que nous réservent ces dalles. D’ailleurs, quelqu’un pourrait-il demander à notre guide ce que cache cette pièce et quelle était son utilité. Et tant qu’on y est, où conduisent ces escaliers ?... Si vous permettez, j’aimerais vous signaler que nous sommes en train de nous élever. Or, plus bas, nous nous trouvions déjà plus haut que le sol puisque nous apercevions les troupes massées en contrebas ! Trouvez-vous logique que le thayen nous fasse encore monter dans les niveaux de la montagne ? A quel niveau se trouve selon lui la sortie qu’il compte nous faire emprunter ?

émobiel ne cilla absolument pas sous les menaces sous-entendues du vieillard à propos du poison sur les carreaux. Il avait beau parlé ça ne l'impressionnai pas. En effet la jeune femme était pas sure de la nature exacte de la substance, mais elle en savais plus sur les poison que se que le vieil homme semblait penser. Après tout elle avait grandie dans boutique d'apothicaire entourée d'onguents et de poisons variés, elle savait s'en confectionner quelques sortes aussi d'ailleurs et savais comment les manié avec sécurité.

Elle entra dans la pièce en encadrant le vieillard ne le quittant pas des yeux l'arbalète toujours braquer sur lui.

Elle écouta d'une oreille les remarque du gnome toujours à s'assurer que le vieillard ne leur jouait pas de mauvais tours. Puis s'adressa à Fillow d'abord:-Si tu as vue un autre chemin qui nous permettrait de nous faire sortir tu es la bienvenue.

Puis à la suite de cette bref remarque la jeune ensorceleuse s'adressa durement au Thayen tout en guardant l'arbalète braquer sur son coeur:

-Vous avez compris les question du gnome? Alors répondez tout de suite et pas de cachotteries!

es paroles de Fillow touchèrent au plus profond d'elle même la prêtresse. Cette marque de confiance dont il lui faisait preuve la fit sourire. Sa proposition de le suivre vers le nord la mettait en joie. Déjà elle serait loin de ce maudit endroit et en plus elle serait avec lui. Ils auraient ainsi le temps d'apprendre à se connaître et en plus elle avait toujours voulu connaître les pays du nord. Cela faisait plusieurs fois qu'Ielenia avait entendu parler de ces contrées. Elle s'était dit que tôt ou tard elle irait là-bas, rechercher ses parents, ses origines ou même autre chose. Il semblait qu'ici elle n'avait pas trouvé que l'obscurité et le mal. Elle avait trouvé ici une lumière qu'elle ne pensait même pas exister. Une lumière capable de vous réchauffer au plus intense des froids, de vous éclairer au plus profond des ténèbres. Et cette nouvelle lumière lui demandait de la suivre. Une proposition de ce genre ne pouvait être refusée.

"(chondathan) Mais bien sûr cher Fillow, je serai ravie de vous accompagner là où vous irez. Les terres du nord sont peut-être réputées un peu froides mais je suis sûr qu'à vos côtés nous seront bercés d'une douce chaleur."
Elle fit un soupir en pensant à ce qui pourrait se passer à l'avenir avec son charmant et si tendre compagnon.
¤Oui ça sera très bien.¤
Elle sentie son coeur s'emballer comme jamais. Elle avait déjà eu de la tendresse pour quelqu'un d'autre, mais là c'était différent. C'était plus profond et plus intense. Encore dans ses rêves elle traversa le passage enfin libéré du mur transparent pour se retrouver dans la pièce.
La remarque pertinente de Fillow fit se retourner Ielenia en direction de leur prisonnier. Ces escaliers menant en hauteur ne lui présageaient rien de bon. Peut-être s'agissait-il de passages plus ou moins secrets ? Ou plus ou moins gardés. Elle voulait en savoir plus. Seulement la petite sournoise l'avait devancée et elle sentit dans ses propos envers son Fillow comme des insultes. Elle ne pouvait laisser passer cela.
"(chondathan)Comment oses-tu traiter Fillow ? Comment oses-tu lui dire 'la bienvenue' ? Attention à tes paroles, je ne voudrais pas que les piques de mon arme viennent malencontreusement heurter ton minois."
Elle tenait fermement son arme dans sa main. Elle savait bien qu'elle n'irait pas jusqu'à la frapper mais elle se devait de défendre celui qu'elle espérait qu'il devienne son homme. Mais elle se détourna finalement de cette femme à l'âme trop noire pour elle et jeta son dévolu sur leur guilde désigné volontaire pour les accompagner.
"(chondathan) Et toi je t'avais dit que les surprises je n'aime pas trop ça, alors il y a quoi là-haut ?"
Cela pouvait peut-être paraître un peu dictatorial mais Ielenia voulait revoir le soleil. Et ce n'était pas le bref aperçu qu'elle en avait eu il n'y avait pas si longtemps qui l'avait satisfaite. Aussitôt la réponse de l'homme entendu elle se rapprocherait prudemment d'un des balcons pour voir ce qu'il pouvait permettre de regarder.

sendur se permit un demi-sourire qui, dans l'obscurité de la pièce et sur sa peau écailleuse, était parfaitement imperceptible pour ses compagnons.

¤Hâtifs, bien hâtifs Ecaillés! A peine se connaissent-ils qu'ils veulent voyager ensemble. Que savent-ils l'un de l'autre, sinon quelque tournure d'esprit et quelques actions dans la détresse.¤

Cependant, la proposition du gnome n'était pas du tout pour desservir le Yuan-Ti. Après tout, s'il en venait à persuader les deux compagnons du bien fondé de leur expédition et de la menace des Thayens, Ielenia et Fillow pouvaient se montrer redoutablement efficaces dans leur lutte contre le mal. Restait à les convaincre et à les mettre sur la bonne piste. Et ce stratagème que tout autre paladin eût jugé lâche et perfide, le Yuan-Ti le jugeait à la fois naturel et conforme à la Voie de Sseth, et jamais il n'y aurait vu une quelconque malice.

Mais, quels que fussent les desseins de Ssendur, la situation présente exigeait toute sa concentration. Trois ouvertures, trois escaliers qui montaient. Contrairement à Fillow, l'asexué était persuadé que la sortie se trouvait en hauteur. Après tout, Thesk redoutait de montagnes, collines et autres falaises qui justifiaient de construire un donjon sur son flanc.

Les questions de Fillow, Ielenia et même Zémobiel satisfirent pleinement le fidèle de M'Daess, qui put garder un précieux silence. Il savait pertinemment que, moins il parlerait, plus ses paroles auraient de poids et surtout, moins il risquait que le vieillard expose au groupe sa véritable nature. Attendant avec impatience la réponse de l'interrogé, Ssendur commença à observer les environ avec attention...

e Thayen se retourna quand les questions du gnome et de ses coéquipiers fusèrent. Il semblait particulièrement ennuyé par les interventions répétées de ses compagnons.

-Jusqu'à preuve du contraire, je suis le seul ici qui connaisse le chemin pour sortir, non? Alors je vous prierai d'arrêter de me poser des questions toutes les cinq secondes.

Il se tut et il vit dans les yeux des autres que ses remarques n'étaient pas véritablement appréciées. Ne souhaitant pas mourir prématurément à cause d'un peu de manque de tact, il se remit à parler tout de suite.

-Excusez-moi. C'est la pression et avouez que vos questions ne sont pas particulièrement intelligentes. Croyez-vous que j'ai un intérêt quelconque à vous conduire dans un piège? J'ai autant envie que vous de sortir de cet enfer et vite.

Bon, pour répondre à vos questions, nous montons car les seules portes de sorties sont au niveau du rez-de-chaussée. Donc à un niveau qui ne devrait pas tarder à être envahi par ces barbares. Et c'est tout ce qui doit nous attendre là-haut. Alors nous devons faire vite et vous devez me faire confiance.

Pendant que le Thayen répondait à ses compagnons d'infortune, ceux-ci eurent le temps d'observer plus attentivement la salle. Celle-ci avait vaguement la forme d'un cercle d'un diamètre d'environ 15 mètres à sa base, c'est à dire au niveau où se trouvaient le groupe, et, au fur et à mesure que les murs s'élevaient vers les cieux, ceux-ci se rapprochaient pour former un cône tronqué. Un lustre visiblement magique brillait visiblement maintenu en l'air par une douzaine de chaînes fixées au balcon du premier étage. Au dessus de leur tête, ils pouvaient distinguer au moins trois rangées de balcons faisant le tour complet de la salle. Droit en face d'eux, le mur était ouvert en trois endroites, chacun séparés d'environ trois mètres, et des escaliers en colimaçons s'élevaient dans ces portes et semblaient mener aux étages supérieurs.

Le sol comme les murs, ainsi visiblement que les escaliers, étaient fabriqués avec de la pierre de taille, mais aucun n'avait les connaissances nécessaires pour reconnaître l'identité des bâtisseurs où le type précis de pierres usitées. La surface des murs étaient rouge pâle, à moins que ce ne fût un effet de l'étrange bleutée de la lumière, tandis que le sol était pavé de telle sorte que le noir dominait des fresques complétées par du blanc et du gris.

Soudain, des cris se firent entendre venant d'au-dessus de leur tête et Fillow et Gurthang, qui avaient la meilleure vue dans ces conditions d'éclairage moyenne, purent entrapercevoir une tête qu'aucun d'eux n'eut de mal à identifier comme étant celle d'un orque.

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'ensorceleuse humaine semblait toujours aussi serviable et agréable. Il paraissait sans équivoque dans l'esprit de Fillow qu'il faudrait apprendre à se passer de celle-ci pour surveiller le thayen.
Et la jolie prêtresse qui elle, semblait encline à expliquer le fond de sa pensée à Zemobiel, et par les armes s'il le fallait, ne faisait rien pour calmer une situation déjà bien assez complexe.
Le gnome intervint alors pour parer à toute éventualité combattive de la part des deux humaines.
Il leva la main -à hauteur de son épaule- et la posa sur l'avant-bras de l'adepte de l'Aube, d'une manière douceureuse qui se voulait la plus apaisante possible.

- Allons ma chère, ce n'est rien. La crainte qu'éprouve notre amie est somme toute compréhensible. Ne l'en blamez point. Il lui faut bien évacuer ce trop-plein de tension d'une manière ou d'une autre. Et il est préférable qu'elle l'expulse verbalement plutôt qu'en actes regrettables, fussent-ils exécutés à l'endroit de notre salvateur geôlier !

L'ironie dont avait fait preuve le gnome se voulait suffisamment grossière pour être indiubitablement perceptible par l'ensorceleuse.

Comme apaisée et donnant crédit aux dires de Fillow, Ielenia s'était alors attelée à un tour d'horizon de la vaste salle. L'imitant, le jeune Mahlemiut, passa en revue les faciès de ses autres camarades, tous deux plus axés sur l'action que sur la parole. Ainsi, Fillow put-il observer le guerrier qui venait de les rejoindre quelques minutes auparavant. Ce dernier, s'il était toujours prêt à s'engager physiquement au profit du groupe, restait toujours en retrait des tergiversations des autres prisonniers.

¤ Etrange que cet humain... Bien silencieux pour un humain d'ailleurs ! ¤

Cette attitude volontaire emprunte de retenue rappela au rodeur des roches son compagnon canin, dont il était séparé depuis qu'il avait été victime de cette embuscade dans la région de Delzoun.
Comme il lui manquait.
Comme il était bon de sentir tant de dévouement, de fidélité et d'amour dans le regard d'un être vivant dans les moments de grande lassitude ou de tristesse.
Comme Fillow en aurait besoin en ce moment.

¤ Où es-tu mon ami ?... Baervan, divin protecteur, accorde-moi de lui avoir permis d'échapper à ces monstres. ¤

Mais une autre intervention du thayen rappela Fillow au présent. Une fois encore, les dires du vieillard restèrent inaccessibles au gnome. Nul doute que sa charmante compagne ne manquerait pas de transcrire au rôdeur l'essence même de ce qu'il avait raté.

Reprenant la visite succinte des lieux, le gnome s'avoua rapidement incapable d'identifier la nature même de cet édifice conique au style si particulier.
Mais après tout, cela avait-il encore de l'importance ?

A nouveau, le rôdeur fut interrompu dans ses réflexions par une voix incompréhensible.

¤ Qu'est-ce qu'il a encore l'ancien ? Une nouvelle menace ? Un indice ? ¤

Tournant instinctivement son regard vers le thayen, sachant pertinemment qu'il n'y entendrait rien, Fillow s'aperçut que le timbre de la voix n'était pas celui du vieillard, et ne provenait pas de sa direction. De plus, la langue utilisée était beaucoup plus hachée et gutturale.
Assurément, il ne s'agissait pas du thayen...

Plissant les yeux pour tenter de déceler qui se cachait derrière la silhouette se dessinant au balcon, Fillow reconnut rapidement...

- des orques ! Aux abris, vite ! Des orques à l'étage !

Pointant le doigt vers la créature à la face porcine qui les surplombait. Le rôdeur entama une course effreinée pour rejoindre, à dix mètres de là, l'escalier opposé qui lui permettrait de se porter au contact de ces horreurs.

¤ Pourvu que nos deux costauds m'emboitent le pas. ¤

Et Ielenia ? Qu'allait-elle devenir ? Déjà pris dans son élan, le gnome adressa une supplique à la prêtresse.

- Ma douce, abritez-vous, je vous en conjure.

Et le thayen ? allait-il en profiter ? Il fallait que quelqu'un s'en charge. Essoufflé par sa vocifération précédente, le gnome exhorta le reste du groupe.

- Zemobiel, ne lachez pas notre guide. Protégez-le. Il ne doit pas mourir... Mes amis, que Tymora guide nos lames.

Espérant rapidement atteindre l'escalier, Fillow se saisit de sa courte lame, commençant alors à réfléchir à son emportement.

¤ Et s'ils étaient nombreux... et forts... Trop tard mon Fillow. En avant ! ¤

e Yuan-ti observa avec un sang-froid que certains auraient pris pour de la désinvolture, voire de la passivité, la situation. Cinq aventuriers, rescapés des griffes des Thayens, sans arme ni armure, obligés de coopérer avec l'un de leur anciens bourreaux pour s'échapper d'un donjon assiégé. Le dangereux guide qu'il faudrait probablement achever plus tard, pour son propre bien et celui du reste de Faerûn. Et par-dessu tout, le risque permanent de se faire démasquer (et du coup attaquer) à tout moment.

Et maintenant deux ennemis, bien armés eux, qui apparaissaient dans une position défensive extrêmement favorable.

Le mieux étaient de les forcer à abandonner cette position, les attirer avec l'elfe pour permettre aux lanceurs de sorts de...

¤Par les Ecailles Sacrées de Varae! Que fait ce gnome?¤

La témérité et l'impétuosité avec laquelle Fillow se précipitait vers l'ennemi surprit autant qu'elle exaspéra Ssendur. Non seulement le rôdeur laissait l'avantage du terrain et de la situation aux orques, mais surtout il risquait de se tuer dans une manoeuvre comme celle-ci! Pourquoi donc les Ecaillés ne pouvaient-ils pas prendre le temps de réfléchir avant d'agir?

-(Yuan-ti)Que M'Daess me donne la force! Lança le paladin en s'élançant secourir Fillow. Quelque part en lui, Ssendur dut reconnaître que, malgré l'impulsivité et l'irréflexion derrière ce geste, il admirait le rôdeur et sa hâte. Peut-être n'était-ce rien de plus qu'une forme de courage à l'état pur...

Avec ses grandes jambes, Ssendur n'eut aucun mal à rejoindre le gnome. Regardant derrière lui, il recommença à re-analyser la situation et la technique à adopter.

-(chondathan) Maître gnome, Adressa-t-il sans s'arrêter de courir. Restez derrière moi et couvrez-moi; je n'ai pas d'yeux dans le dos. Espérons que nos demoiselles penseront à rester surveiller notre dangereux guide, et que l'elfe parvienne à les protéger!

Enlevant ses gants pour découvrir ses griffes, Ssendur dédia chacun des futurs morts à la gloire de M'Daess. Fût-il lui-même l'un de ces agonisants...

Si possible, Ssendur charge le premier des deux orques. Sinon, il se place de manière à pouvoir attaquer tout en couvrant au maximum Fillow.

e contact de la main de Fillow sur elle, déclencha une sorte de frisson en Ielenia. Elle dut se rendre à l'évidence, il lui faisait de l'effet. De plus ses mots sonnèrent juste à ses oreilles. Il était parfaitement évident que la colère ne la mènerait nulle part. Elle lui fit un signe d'approbation pour lui confirmer qu'elle avait compris le message. Les paroles de leur prisonnier la firent presque sourire tellement elles lui parurent invraisemblable.

¤Lui faire confiance et puis quoi encore. Autant lui donner une dague et lui tourner le dos.¤

Elle n'eut pas le temps de le reprendre, que des intrus arrivaient. Des orques. Mais étaient-ils amis ou ennemis ? Ou pour être plus précis étaient-ils assiégeants ou assiégés ? Quoi qu'il en soit les autres avaient déjà décidé de la marche à suivre. Elle suivit le conseil de Fillow et se rangea à l'abri des mauvais coups tout en surveillant leur prisonnier. Il n'était pas question de le laisser filer par cette rencontre.

"(chondathan) Gardez vous à droite ! Gardez vous à gauche mon ami ! Que le seigneur de l'aube vous protège !"

Elle était admirative de son courage et de sa volonté. Que cet être si fragile puisse charger d'aussi viles créatures, lui apparaissait comme digne d'un exploit légendaire. Elle se positionna près de leur guide.

"Quant à toi, j'espère que tu n'y est pour rien quant à la présence de ces deux là. Il serait dommage que tu serves de mannequin d'entraînement."

L'invocation par Ssendur surpris quelque peut la prêtresse.

¤Varae et M'Daess de quelles divinités s'agit-il ?¤

surveille le prisonnier et connaissance religion pour identifier les deux divinités