Localisation exacte inconnue, Une seconde chance

u bord du précipice, le rôdeur des roches se retourna vers la prêtresse et lui adressa un regard penaud, comme si l’une de ses blagues venait d’être découverte avant même que quiconque s’y soit fait prendre.
« (chondathan) Pardonnez-moi charmante prêtresse mais les gens de votre race ont tant d’aisance à nous appeler « mon petit » comme vous l’avez vous-même fait ou encore « mon petit bonhomme » que je prends désormais les devants. N’en prenez point ombrage, je vous assure que cela n’est en rien lié à votre personne. Et en ce qui concerne mes frères des Marches, je me porte garant de leur bonne conduite en une présence si charmante que la votre ! C’est cette situation qui me monte le cervelet et qui me fait omettre la plus évidente des politesses. Je ferai mon possible pour me racheter à vos yeux Belle damoiselle, La Feuille Masquée m’en soit témoin. »

Emprunt à un malaise certain après la rustrerie dont il venait de faire preuve, le gnome se tourna ensuite vers le deuxième de ses compagnons qui semblait disposé à œuvrer au profit du petit groupe autrement que par le muscle.
« (chondathan) Heureux de comprendre enfin mes compagnons d’infortune et de constater que cela est réciproque. Pour aller droit au but, je pense en effet qu’il est plausible que nous nous trouvions face à une illusion. Je vais faire mon possible pour en déterminer l’exacte nature. Ceux de mon peuple ont un lien particulier avec les sorts qui modifient les perceptions ou créent de fausses images. »

Les propos les plus significatifs de cet être au sexe indéterminé et a priori indéterminable avaient suivi avec une fluidité telle que Chien de Tête, qui se dirigeait à nouveau vers le précipice, dut reprendre quelques secondes avant de mesurer l’étendue de ses dires. Il fit alors volte-face et se ficha devant l’homme d’armes.
« (chondathan) Comment ça nous sommes chez les thayviens ? Enfin thayens si c’est le nom que vous leur donnez, je crains que nous ne parlions des mêmes immondices de la création quel que soit le nom que nous leur donnions. Que faisons-nous de l’autre côté des Étoiles déchues ? Que vous ayez été fait prisonnier en leur cherchant des poux, je le conçois, mais nous autres ? Enfin, pour ma part en tous cas, je n’étais nullement en territoire thayvien lorsqu’ils me sont tombés dessus ! Et puis qu’iraient-ils faire en septentrion ces maudits sorciers ? N’est ce pas un peu… loin pour eux ? Non contents de sortir de ce complexe, il nous faut rapidement découvrir si ce que vous avancez est vérifié. »

Terrifié par les éléments qu’ils venait d’apprendre, le gnome des roches ne pouvait se résoudre à croire en la situation désespérante et désespérée que l’androgyne venait de décrire. C’est doté d’un motivation décuplée qu’il s’attacha à étudier ce soit-disant ravin et sa corniche.

e grugach se satisfaisait de cette décision prise sur le vif sans en mesurer les conséquences. Elle aurait pu mettre un terme définitif à sa vie ou pire encore, l’immerger dans un handicap irréversible.
Une fois de plus, son instinct sauvage avait prit le dessus pour son plus grand bonheur : D’une part, il avait mis à terre cette porte qui suscitait tant de questions sans réponses et d’autre part, il recouvrait son agilité quasi féline preuve de son prompt rétablissement.
L’Elfe se sentait gonflait d’une ardeur sans mesure et était prêt à affronter les nouveaux obstacles qui se dressaient devant eux.

Gurthang prêta peu l’oreille à ses compagnons. Quelques brides de conversation s’immiscèrent dans le creux de ses oreilles pointues sans pour autant qu’elles retiennent son attention. Il perçut le mot « Illusion » sans qu’il comprenne son sens exact. Le barbare agissait selon ses cinq sens et ne pouvait imaginer une seconde que le cadre qui s’affichait devant lui n’était que pure imposture.

L’Elfe s’assura de la fermeté de plateforme et s’immobilisa à son extrémité. Il jugea de la distance qui le séparait de la corniche. Malgré son habilité, Gurthang trouva l’épreuve hasardeuse.

¤ Si je ne peux franchir ce gouffre par le haut, je le ferais par le bas ¤

Sur cette pensée, l’ancien affranchi étendit tout le long de son corps à même le sol et inspecta la fosse à la recherche d’une paroi accessible facilement et praticable pour l’escalade.

a belle Ielenia ne s'offusqua pas davantage des propos tenus par Fillow. Il était plus petit qu'elle, elle était plus grande que lui, il n'y avait pas matière à discussion. Non ce qui la perturbait vraiment c'était cette corniche en face et ces pieux dressés au sol, la pointe bien dirigée vers eux. Fillow parla d'illusion mais elle en doutait. Il y avait un moyen très simple de vérifier après tout.

"(chondathan) Prenez des cailloux et jeter les sur le sol un peu partout, s'il passent à travers nous serons fixés sur la nature illusoire de ce que nous voyons, mais cela me semble bien réel."

Illusion ou pas, elle se demandait bien pourquoi on se serait donné tant de mal pour faire un truc pareil. Et puis il devait bien y avoir un moyen simple de franchir ce vide, restait à savoir lequel. Elle regarda à nouveau vers les escaliers et son fameux mur invisible.

¤On aurait voulu nous forcé à prendre ce chemin qu'on aurait pas procédé autrement. Ce qui voudrait donc dire que la sortie est par là. Et puis si ça se trouve qu'est-ce qu'il y a derrière ces pieux ? Ce n'était peut-être pas pour nous empêcher de sortir ? Mais plutôt ce qui se trouvait de l'autre côté qui sait ?¤

Elle se rapprocha de Fillow tout en assimilant les paroles de SSendur. Les thayens étaient de la partie. Et il semblerait que leur intentions n'étaient pas des plus amicales.

¤Alors comme ça nous sommes dans une forteresse thayenne. Ce qui m'amène à penser que les tremblements de terre et autres secousses seraient dues à de violent choc de projectiles sur nous. Ce qui voudrait dire qu'ils sont assiégés. C'est plutôt bon pour nous ça, mais qui peut les attaquer ?¤

"(chondathan) Envahir les marches d'argent ! Je ne le permettrait pas. Mon cher et tendre Fillow je m'engage à vous aider dans votre quête. Je ne sais que trop bien que le seigneur Lathandre n'aurait pas permis qu'une nation jeune et pleine d'avenir ne soit menacée de la sorte."

¤Et puis comme ça nous resterons un peu plus longtemps ensemble en même temps.¤

enché à proximité immédiate du bord de ce qui ressemblait malheureusement de plus en plus à un véritables ravin, Fillow avait eut un soubresaut en percevant les qualificatifs employés par la prêtresse. Il se retourna donc vers elle, soucieux de ne pas commettre de nouvel impair à l’égard d’une si charmante compagnie.
« tendre ? comme vous y allez très chère !… enfin nous verrons cela un peu plus tard si vous le permettez. Dès que nous serons hors d’ici, je vous promets de vous accompagner en septentrion et de vous accueillir au sein de la Compagnie. Mais pour en arriver là, il va nous falloir trouver un autre cheminement que cette fichue corniche. »

le rôdeur se remit face au vide et s’agenouilla aussi près que possible du bord. Il se concentra tant qu’il le put pour déceler dans le spectacle qui s’offrait à lui le moindre tressautement, la moindre fissure dans la toile d’une éventuelle illusion. Il promena son regard alentour, à la recherche de la liaison entre un enchantement et la réalité, sans succès immédiat.

Désireux de faire patienter ses compagnons, le gnome tenta de meubler.
« Mon peuple est très versé dans l’art de l’illusion. A mon grand regret, je ne dispose que de quelques notions généralistes sur le sujet. Cependant, il me semble avoir déjà entendu que certaines illusions, si on en doutait, se révélaient agir comme ce qu’elles représentaient… euh, j’explique. Si vous jetez des cailloux dans ce ravin, avec le doute toujours présent à votre esprit qu’il s’agisse peut-être d’une illusion, alors l’illusion avalera vos cailloux. Si bien qu’ils disparaîtront et que vous croirez qu’il s’agit réellement d’un ravin.
Non, ce qu’il faudrait c’est un autre maître de l'art… ou un fou que nous pourrions convaincre qu’il s’agit bien d’une illusion et faire avancer dans le vide ! »

Se retournant en direction de ses camarades, Fillow sembla chercher lequel d’entre eux allait être désigné pour tenter sa chance, les observant l’un après l’autre. Puis il refit à nouveau face au gouffre.

« Malheureusement, m’est avis que nos richesses en candidats pour de telles expériences sont très limitées. Nous allons donc devoir nous contenter d’un test à la mode de notre bon ami aux oreilles pointues ! »

Fillow s’agenouilla et prit en main une poignée de cailloux. Après avoir retrouvé son aplomb, debout, il s’appliqua à reproduire le geste auguste du semeur, envoyant à la ronde un à un les petits projectiles, en arc de cercle, de la limite gauche du ravin à sa limite droite, englobant ainsi la totalité de la surface apparemment excavée.

¤ Baervan, si tu pouvais m’éviter de passer une nouvelle fois pour un illuminé, cela nous rendrait à tous un fier service.¤

Fillow: Volonté: 4(Dé)+2(Racial)+3(Situation)+2(Classe) contre DD ?? =Echec

Gurthang: Volonté: 16(Dé)+1(Sag) contre DD ?? = Réussite

Deux des aventuriers étaient en train de chercher le moyen de franchir cette fosse menaçante mais leurs efforts n'étaient globalement pas vraiment récompensés.

Gurthang, qui désirait montrer qu'il n'est pas plus difficile de descendre une paroi rocheuse que de monter un arbre cherchait le long de la main le long du mur une prise utilisable. Mais autant le sol sur lequel ils se trouvaient était constellés de petits cailloux provenant du plafond autant toutes les parois verticales étaient-elles plus lisses que la peau d'un nouveau-né. Sur toute leur hauteur, ou en tout cas, sur toute celle que la main du grugach pouvait atteindre, la paroi était recouverte d'une couche de métal dure et froide qui n’offrait aucune aspérité, et aucun espoir au pauvre elfe.

Fillow, de son côté, cherchait à montrer qu'on pouvait leur faire confiance, à lui et à son instinct, car il sentait que cette pièce recelait une illusion mais, lorsqu'il commença à jeter des pierres de là où il était, toutes tombèrent dans le précipice et atterrirent au fond avec un bruit sinistre lorsqu'elles heurtèrent les pieux. Apparemment, le gnome s'était complètement fourvoyé et cette pièce n'était que ce qu'elle paraissait, une large fosse mortelle traversée par une seule petite corniche.

Soudain, l'elfe réagit. Il se trouvait maintenant vers le mur de droite et continuait de tâter le mur pour essayer d'y trouver une prise quand il remarqua un détail surprenant. Déjà, sa main semblait se heurter à quelque chose de solide mais d'invisible. Puis, à moins d'une cinquantaine de centimètre de ses yeux perçants, un galet long et plat semblait voler. Il se trouvait un équilibre sur quelque chose d'intangible et oscillait lentement. En se baissant encore un peu plus bas, l'elfe parvint à poser sa paume entière sur une surface plane large de quatre bons mètres depuis le mur.

e test avait été concluant. Il s'agissait bien de bons vieux piques bien pointus. Cependant l'elfe avait trouvé quelque chose. De quoi s'agissait-il ? Elle ne pouvait le voir, mais Ielenia restait sur son idée première. Elle refusait de franchir ce sol couvert de pointes. Ou alors il lui faudrait une très bonne raison ? En attendant elle repensait aux paroles de Ssendur à propos des thayens. Etre prisonniers de ces derniers pouvaient vouloir dire beaucoup de chose et peu en même temps. Elle regarda ses compagnons encore une fois, cherchant un point commun entre eux. Ils étaient tous trop différents. Des qualités, des professions ou même des races complètement diverses. Ielenia recommença à se poser beaucoup de questions.

¤Que cherchaient-ils à faire avec nous ? De simples esclaves ? Ou si j'en juge par les créatures qu'on a rencontrées des serviteurs beaucoup plus dociles. Dans ce cas pourquoi garder notre équipement ? Non il doit y avoir autre chose. Qu'est-ce que nous avons pu rater ? Ah si on pouvait traduire ces parchemins. Je suis sûr que la réponse se trouve dedans, ou du moins une partie de cette dernière.¤

Elle pensa aux conséquences, si les thayens envahissaient les marches d'argent. Ils pourraient acquérir un pouvoir à qui rien ne pourrait résister. Ils ne sèmeraient que le désespoir et la douleur. Et ses principaux défenseurs seraient tous tués ou bien pire encore. Elle jeta un regard à Fillow et eut un pincement au coeur en imaginant sa disparition. Elle lui souria sans prononcer de mots affectueux à son encontre comme elle aimait à le faire pour ne pas trop se dévoiler. Elle savait qu'il fallait faire obstacle à cette menace, mais des questions restaient sans réponses.

¤Qui peut s'opposer aux thayens au fait ? Si ça se trouve le remède est peut-être pire que le mal.¤

Elle chassa cette idée de ses pensées, car elle ne voulait voir que le bon côté des choses. Tout ne pouvait que s'améliorer selon elle. Ils étaient au plus bas, ils ne pouvaient donc que monter.

"(chondathan) Bon on fait quoi là ?"

émobiel qui avait été surprise par la manoeuvre de l'elfe sauvage quand il avait foncé pour défoncer la porte, elle avait eu juste le temps de s'écarter de la porte car elle était devant à essayer de dégager des planches avant que l'elfe ne fonce dessus. Puis elle avait regarder et écouter tout se qui avait été développer par la suite sans rien dire. En se disant qu'il devait y avoir nécessairement un moyen simple de passer de l'autre côté. Faut bien que les occupant de la place forte es un moyen de traverser de l'autre côté. Mais elle ne voyait pas comment.

Du moins jusqu'à se que l'elfe découvre la clef du problème. une plate forme invisible faisait le pont entre les deux côté. Donc la jeune ensorceleuse se releva et commença à chercher une méthode simple de monter sur cette plate forme car il était pas question pour elle de s'y hisser à bout de bras elle n'aurais jamais la force de le faire particulièrement avec son sac d'équipement qui était des plus encombrant mais dont elle voulait pas se départir. On ne savais jamais quand un des articles à l'intérieur pourrait se révéler des plus nécessaire dans leur fuite. Elle se mit donc a tâter vis à vis des bord de cette passerelle à la recherche d'un moyen de monter dessus.

-(Chondathan)Se qu'on fait?? C'est simple on perds pas de temps et on avance.

urthang examina avec minutie chaque parcelle de la paroi qui lui était accessible. Il devait forcément y avoir un endroit qui leur permettrait de poursuivre leur chemin. Il ne pouvait en être autrement.
En inclinant sa tête vers sa gauche, il aperçut le petit homme. Dans son souvenir, c’était la première fois qu’il était aussi près de ce compagnon d’infortune. Au cours de cette évasion, il eut à mainte reprise l’occasion d’entendre sa voix sans pour autant lui adresser la parole. Au fond de lui, il se sentait rassuré de sentir auprès de lui un être aussi différent des hommes que l’Elfe pouvait l’être.
Cependant, le barbare s’amusa du geste du gnome et regarda la pierre tomber dans les profondeurs obscures du gouffre. Au moins, cela confirma qu’une chute involontaire mettrait un terme à leur ascension.

C’est à ce moment que le grugach découvrit le subterfuge. Cependant, son esprit limité n’arrivait pas à faire le lien entre ce qu’il touchait et ce qu’il voyait. L’Elfe se voulait rationnel et il ne pût envisager qu’une telle chose puisse exister. Il dégaina son épée et tapota de la pointe les prémices d’un chemin invisible.

¤ Qu’est-ce donc que ce maléfice !¤

L’ancien affranchi se leva et se tourna vers la compagnie. Aux paroles de Zémobiel, il fixa cette dernière droit dans les yeux.

-(Chondathan) J’ai l’impression d’avoir découvert un passage qui nous mènera vers l’autre versant de ce ravin. Et comme le propose elle-même cette chère demoiselle, je suggère que la sorcière ouvre la voie.
Je te conseille de te munir d’un bâton, cela te facilitera la tâche !

Le visage du grugach resta ferme. Gurthang se dégagea et attendit patiemment la venue de l’ensorceleuse à l’endroit qu’il désigna de son épée.

es femmes et les enfants d'abord. Ielenia commençait à se demander qu'elle était la logique du sang elfique. Mais après tout c'était prévisible. La jeune tête brûlée voulait avancer et bien on ne pouvait l'en empêcher. La prêtresse restait hésitante quant à la présence de cette plate-forme invisible. Il y avait beaucoup trop de chose invisibles à son goût dans cette prison. Le mur de l'escalier, la plate-forme, les gardiens ou encore leurs ravisseurs. Que de débauche de magie et de moyens pour de simples prisonniers comme eux. Visiblement ils comptaient vraiment beaucoup pour leurs geôliers. Mais l'attaque de tout à l'heure lui faisait penser le contraire. On ne sème pas des morts-vivants partout pour garder des prisonniers en vie. Donc de deux choses l'une: Soit notre état de vivant ou de mort n'a aucune espèce d'importance pour eux, soit on a été oublié temporairement du moins. L'assaut contre leur prison pouvait être une bonne raison et dans ce cas comment réagiraient leurs libérateurs si tenté qu'ils arrivent à leur fin ?

"(chondathan) Je me demandais une chose cher Fillow. Serait-il possible que cette mystérieuse plate-forme dont parle Gurthang puisse disparaître tout d'un coup. Une sorte d'illusion semi réelle, qui ne n'existerait que par intermittence ? Parce que dans ce cas il faudrait peut-être qu'une ou deux personnes restent de ce côté-ci de la fosse des fois que. Non ?"

Fillow semblait s'y connaître un peu dans le domaine de la magie altérant la vue. Domaine que ne maîtrisait pas du tout Ielenia. Et puis elle aimait bien son côté savant et réfléchit. Elle appréciait son tempérament modéré qui contrastait fortement avec les autres membres du groupe. Il la rassurait quelque part. Lui permettant d'oublier quelque temps l'absence de Soleil et de lumière naturelle et bienfaitrice.

¤Il faut qu'on s'en sorte, je vais devenir folle à rester cloîtrée dans cet endroit lugubre. Si jamais on s'en sort tous les deux je l'embrasse pour le remercier tient.¤

e gnome avait mis un temps certain à se relever pour annoncer à ses compagnons qu’il s’était fourvoyé et que ce qu’il leur avait présenté quelque minutes plus tôt comme une vulgaire illusion n’était en fait qu’un large fossé, dont le fond était de plus tapissé de piques acérées.

Mais alors qu’il venait de trouver le courage d’affronter le regard certainement condescendant des autres prisonniers, il avait remarqué que l’action avait repris le dessus chez ceux-ci. Tous se dirigeaient vers l’extrémité où l’elfe sauvage s’était attardé.

A cette ocasion, les langues se déliaient enfin, et Fillow put s’apercevoir, à sa plus grande joie, que l’ensemble des compagnons maîtrisaient la langue d’Arrabar. Il rejoignit alors l’attroupement qui se formait en bordure du fossé.

« Vous voyez, je n’avais pas complètement tort en fait. Au lieu d’un fossé illusoire, c’est en fait la passerelle qui est invisible. J’avais juste axé ma priorité sur ce que nous ne souhaitions pas voir, le ravin, au lieu de chercher ce que nous aurions voulu voir, un pont ! Une simple erreur de priorisation en fait… qui aurait pu, je vous le concède volontiers, nous porter un assez grave préjudice. »

La prêtresse avait émis des doutes quant à la sécurité de ce mode de traversée. Elle paraissait par ailleurs donner beaucoup de crédit aux agissements et aux dires du gnome. Aussi s’appliqua-t-il à lui répondre le plus complètement possible, moins pour éclairer l’humaine dans ses interrogations que pour redorer son blason auprès de l’assemblée.
« En effet, très chère, il se pourrait que cette fichue plate-forme ne soit là que pour répondre au besoin de certaines personnes, de son maître ou de je ne sais qui. Et il devient donc envisageable qu’elle se dérobe sous des pieds étrangers, je vous l’accorde.
De même, partant du principe qu’il s’agit là d’un sortilège, il peut prendre fin à tout moment. Peut-être a-t-il été placé là pour que nos agresseurs nous rejoignent, et n’est-il pas prévu pour… sortir d’ici.
Tant d'hypothèses sont possibles avec ces choses issues de la magie, et tout cela ne vaut pas un bon vieux mécanisme sur leuqel on peut toujours s'appuyer.
Je ne peux malheureusement rien vous certifier chère... mais vous rendez-vous compte que je n'ai même point ouï votre prénom ?

Laissant sa question en suspens, mais s'assurant que la prêtresse l'avait bien prise en compte, le rôdeur reprit ses délibérations.

- En conclusion, Je suis au regret de vous dire qu’il y a malheureusement plus de risques pour que cette passerelle ne s’efface que pour qu’elle ne tienne !
Mais je ne suis pas moi-même investi de pouvoirs de sorcellerie voyez-vous ma belle. Si tels avaient été mes pouvoirs, rien en m’aurait conduit jusqu’ici et je serais à l’heure actuelle en train de couler des jours heureux parmi les miens, au creux de mes avenants terriers. Mais sachez que je ne regrette nullement cette expérience, au moins m’aura-t-elle permis de faire votre connaissance.
Aussi, les conclusions auxquelles je viens d’aboutir n’ont guère plus de crédits que si elles avaient été exprimées par un barbare, guère plus spécialiste que moi dans le domaine des arts occultes.

- Non non mon amie, je pense que la personne la plus qualifiée d’entre nous pour se prononcer sur la viabilité de cette.. chose est bien votre sœur humaine aux cheveux de jais. Et notre bélier semble avoir eu la bonne idée en l’invitant à tester la plate-forme.

- Quand bien même penserions-nous que la voie n’est pas assurée, l’un d’entre vous dispose-t-il d’une cordée assez longue pour prévenir d’une chute ? J’en doute mais pourquoi pas ? Alors... quelqu'un dispose-t-il d'une longueur de chanvre ?

- Je pense qu'il nous faut désormais nous contraindre à utiliser cette passerelle. Malgré nos craintes, si elle n'était pas là pour être utilisée, elle ne serait pas là du tout ! Allons-y mes amis. Dans le pire des cas, ce ne sera qu'un mauvais moment à passer."

Le gnome se positionna dans ce qui ressemblait alors à la file d'attente qui s'était formée en amont de la passerelle.